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« L'idée c'est de placer le spectateur au cœur du festival » (update)
De nombreux groupes se sont succédé sur la scène, samedi 29 septembre au festival Détonation à Besançon. Si les musiques actuelles sont placées au cœur de cet événement de rentrée, il permet à ses visiteurs une aventure non-ordinaire. Ici, le festivalier est un véritable spect-acteur puisqu'il participe physiquement à l'événement !
Sous la citadelle de Besançon, classée à l'UNESCO, le charme opère : sa hauteur et son reflet illuminé dans le Doubs en font une scène de carte postale. Incrustés dans ce paysage, le festival Détonation et ses célèbres concerts de rentrée apportent une parenthèse qui claque ! Projecteurs dans la rétine, riffs de guitare dans les tympans et odeurs de frites dans les narines, les festivaliers se déhanchent, se bousculent, s'extasient. Au milieu des scènes, du stand associatif, et des foodtrucks, un espace pas comme les autres !
Le hackerspace 3615 Senor, une sorte de laboratoire communautaire, souhaite faire vivre une expérience sensorielle aux festivaliers par le biais de trois objets interactifs. De la création de son groupe de musique en moins d’une minute à la projection de formes géométriques sur l’énorme mur du festival, ces activités permettent de vivre le festival autrement. Une pause ludique entre deux concerts qui permet de s’emparer de l’événement. Malgré tout, on remarque que beaucoup de festivaliers restent greffés à leur smartphone...
3615 Senor a donc décidé d’interroger la place du téléphone portable dans les concerts. Le but de l’interaction 3615 Kiano ? Prendre le smartphone des festivaliers pendant un instant et les enfermer dans une boîte. En échange, ils reçoivent une version en bois dotée d’un écran de Nokia. “On les lance sur un jeu de piste sur le site du festival. Il y a un système de guidage, qui a travers un scénario qui a été écrit permet aux gens de devenir agents secrets. Il faut plaquer son téléphone sur les cassettes cachées.” Guillaume Bertrand, designer graphique et interactif et membre de 3615 Senor a réalisé ces trois interactions. Pour l’artiste, ces interactions permettent de changer nos habitudes. “Ils se déplacent sur le site du festival le nez dans un téléphone, mais cette fois-ci pour autre chose que de prendre des photos”.
Entre technologie, musique et souvenirs
L'équipe de la Rodia, - scène de musiques actuelles qui organise le festival - s'est elle aussi très vite rendu compte que beaucoup de spectateurs restaient le nez sur leur téléphone pendant un concert. Que ce soit pour filmer ou prendre des photos : « j'ai l'impression qu'ils ne vivent pas le truc ! Nous, ce pourquoi on se lève le matin, c'est pour faire vivre les choses aux gens » affirme Simon Nicolas, chargé de communication à la Rodia . Impliquer directement et physiquement le festivalier pour le rendre spect-acteur. « L'utopie qu'on a, c'est que les festivaliers repartent avec des souvenirs dans leur tête ».
« On trouve qu'il y a de plus en plus de ponts entre la technologie et la musique. Les musiciens qui font de l'électro développent parfois eux-mêmes des logiciels pour créer leur musique. » Simon Nicolas, insiste sur ce autre lien qui a été à la base du festival interactif. Si au début, le mapping était l'une des interactions principales, ils ont très vite évolué et ont créé leur propre identité. « On se doute bien que cela ne va pas intéresser tout le monde. Tout le monde n'a pas envie de créer. Mais on se rend compte au fur et à mesure des années qu'il y a de plus en plus de gens qui se laissent tenter. »
MNNQNS, quator rock rennais au festival Détonation. Crédit : Amélie Pérardot
« Les festivaliers doivent s'impliquer physiquement »
Ces interactions, nées de commandes proposées par la Rodia, étaient une carte blanche pour l’artiste Guillaume Bertrand. « Dans le cadre de Détonation on reste toujours sur des installations qui sont ludiques. » explique t-il. « Ce qui me plaît dans les dispositifs interactifs qu'on essaie de proposer, c'est de mettre en route le fait que les spectateurs doivent s'impliquer physiquement dans ce qu'ils font. Quand on est devant un d'un concert, on est extérieur à la scène, mais on peut s'impliquer physiquement si on se met un petit peu à danser. » Proposer une dimension physique aux festivaliers, voici leur credo.
Une fois les balises trouvées et l’aventure terminée, il ne reste plus qu’à rapporter ce téléphone en bois pour récupérer son smartphone. Sur le stand interactif, Margaux, bénévole, s’affaire à expliquer aux festivaliers la prochaine interaction. Le but ? Leur faire vivre un maximum de choses. « Les gens ne s'attendent pas forcément à faire ça dans un festival de musique. C'est assez surprenant pour eux et pour nous en même temps. » raconte t-elle avec le sourire. Même si cette jeune étudiante n'a pas eu l'opportunité de vivre plusieurs événements comme celui-ci, elle est ravie de son poste pour la soirée. « Ces pauses ludiques, ça apporte une petite touche… plus humaine presque ! ».
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Edito : Chaises musicales
Partira, partira pas ? Depuis la nomination du gouvernement d’Edouard Philippe, quatre remaniements ont dû être enclenchés. François Bayrou, Christophe Castaner, Nicolas Hulot, Gérard Collomb. Ce jeu des chaises musicales commence à peser sur l'aire Macron. Les règles de ce jeu sont pourtant simples : à chaque manche on tente de garder sa place, mais à la dernière, on risque d’être éjecté. Mais alors... Ces départs sont-ils une volonté de ces anciens ministres ou les a-t-on rejeté du jeu ? Les questionnements se posent ici et là, à l’heure où de plus en plus de ministres laissent leur place. Certains comme Mathieu Klein, président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle ont même refusé d’entrer dans la danse.
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Naissance d’une marque Metz-Métropole : ainsi vit le jour Inspire Me-Tz
Plus encore qu’hier, tout est question d’image aujourd’hui. Pour cette raison, l’agglomération de Metz vient de propulser sa propre marque de territoire qui comprend un logo, un slogan, Inspire Me-Tz, et un fort volontarisme pour vendre le sillon mosellan au-delà de ses frontières.
Devenir visible, lisible et compréhensible de tous, du nord au sud et de l’est à l’ouest. L’agglomération de Metz lance avec faste et virtuosité, sa propre marque de territoire. Sa satellisation a eu lieu hier soir, dans les entrepôts d’Ikea, à La Maxe, devant près de sept cents invités.
Une marque, c’est d’abord un logo, un marqueur visuel, une oriflamme, un précipité d’identité destiné à donner envie de déménager, d’investir, de fonder une famille, de passer ses vacances, bref, de s’intéresser à un endroit. Pour symboliser la région, l’agence lyonnaise MMAP a fait sobre et ludique. Elle a imaginé un blason et un slogan détournable à l’envi autour du nom du chef-lieu de la Moselle, Metz.
Mais surtout, pour grandir et prospérer, cette signature, censée synthétiser les atouts du bassin de vie (terre d’accueil, de croisements, de culture, d’innovations, frontalière…) devra devenir un emblème fédérateur, un « bien commun ». Elle aura vocation à figurer sur tous les supports de communication, des entreprises comme des institutions publiques et parapubliques. Maintenant, inspirera-t-elle ? La suite doit s’écrire.
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Titrer : Exercice
1) Les Lorrains mangent trop de gras -> En Lorraine, quiches et cholestérol font bon ménage ! 2) N’Golo Kanté est le chouchou des Français -> 3) Europe 1 confie sa matinale à Nikos Aliagas -> 4) Les jeunes abandonnent le préservatif -> Sex, no latex et rock’n roll 5) Des Iphones à plus de 1600€ -> Iphones : à ce prix-là on espère qu’ils rempliront au moins notre frigo ! 6) Un proviseur interdit aux élèves de s’embrasser au lycée -> Le french kiss disparu des listes de fournitures scolaires...
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680 g de résines de cannabis saisies
Monsieur X comparaît devant le tribunal correctionnel pour avoir été saisi en possession de stupéfiants, notamment du cannabis. Les faits se sont déroulés le 19 juin 2010 à Marseille.
Juges et procureurs s’installent. Le silence se brise rapidement, les yeux se rivent sur l’accusé. “Ça fait combien de temps que vous le connaissez le gars pour qui vous travaillez ?” Monsieur X piqué au vif par le juge, reste stoïque. “Je l’ai connu hier” affirme le travailleur dans le bâtiment. “Vu comment ça se passe à la maison, tant qu’à faire... gagner un peu d’argent facile”. La salle n’en croit pas un mot.
Pourquoi un dealer aurait fait confiance à une personne qu’il ne connaissait pas ? Lui donner un butin d’une valeur de 4500€ sans risquer qu’il ne s’échappe dans la nature. “C’est la première fois que je le fais” Monsieur X insiste, pour lui c’est clair, il n’avait jamais tenté l’expérience.
Partie procureur
“10 ans de prison pour 50€ par jour”
Peine
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The Kooks, l’âge d’or de la maturité
Quatre ans après leur dernier album « Listen », le groupe de rock indie britannique, The Kooks revient dans les bacs. Comme un fil rouge qui se tisserait entre leurs différents disques, ces quatre-là n’ont pas vraiment changé. Malgré tout, "Let’s go sunshine” est teinté de maturité.
Crinières bouclées, pantalons cintrés, accent aux couleurs de Brighton, les quatre acolytes du groupe The Kooks, n’ont pas changés. Il y a toujours un moment où on se dit qu’un groupe va s’essoufler, manquer d’inspiration, changer radicalement, voire disparaître. Après le triomphant disque “Listen”, on aurait pu penser que le groupe allait en rester-là. Il est parfois difficile de revenir après un succès. Quand ils produisent des disques, les artistes sont en perpétuelle recherche, ils questionnent, testent. Et là surprise ! Début 2018, l’annonce fleurit ici et là : le quatuor d’indie rock sera de retour pour la rentrée des classes, le 31 août. Il semblerait que ces quatre ans entre leur dernier opus et celui-ci aie été bénéfique.
Il y a dix ans, ils sortaient leurs premiers singles, ceux que les fans fredonnent encore sous la douche. Du célèbre « Ooh la » à « Naive », ils ont gardé la même identité. Aujourd’hui, encore aucun cheveux poivré sel à l’horizon, mais ils ont atteint le cap de la trentaine. Si on reconnaît leur couleur musicale des débuts, les membres du groupe sont aller gratter un terrain inconnu. De nouvelles sonorités, parfois un brin sixties, comme le morceau “Tesco Disco”, viennent colorer les 15 pistes de l’album. Si leur album s’est teinté de vintage musicalement, il s’est avant tout enrichi de textes plus mûrs et réfléchis.
Fraternité & espoir
“Honey”
Romance améliorée
célèbe honey
très romantique , on garde l’innocence des débuts
cependant thèmes comme l’espoir et la fraternité qui viennent dedans
écriture plus mâture
titres parfois plus légers ou drôles / On voit qu’ils se sont fait plaisir, ça se sent
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« L'idée c'est de placer le spectateur au cœur du festival »
MNNQNS, Morcheeba, Manu Le Malin, Melvins, Otzeki, tous étaient samedi 29 septembre au festival Détonation à Besançon. Si les musiques actuelles sont placées au cœur de cet événement de rentrée, il permet à ses visiteurs une aventure non-ordinaire. Ici, le festivalier est un véritable spectacteur puisqu'il participe physiquement à l'événement !
Sous la citadelle de Besançon, classée à l'UNESCO, le charme opère : sa hauteur et son reflet illuminé dans le Doubs en font une scène de carte postale. Incrustés dans ce paysage, le festival Détonation et ses célèbres concerts de rentrée apportent une parenthèse qui claque ! Projecteurs dans la rétine, riffs de guitare dans les tympans et odeurs de frites dans les narines, les festivaliers se déhanchent, se bousculent, s'extasient. Au milieu des scènes, du stand associatif, et des foodtrucks, un espace pas comme les autres !
Le hackerspace 3615 Senor, une sorte de laboratoire communautaire, souhaite faire vivre une expérience sensorielle aux festivaliers par le biais de trois objets interactifs. L'un d'eux, le Sonic Boom permet de s'emparer de l'immense mur qui domine le site. Sur une table tactile, plusieurs formes sont projetées, générées grâce aux vibrations musicales. Les festivaliers doivent les toucher pour que de nouvelles se créer. Ces dernières sont alors visibles sur la grande façade et sont prêtes à être explosées virtuellement grâce à un énorme canon en bois. Une véritable détonation graphique qui permet d'apporter un côté ludiqueà l’événement.
« Les festivaliers doivent s'impliquer physiquement »
Guillaume Bertrand, designer graphique et interactif et membre de 3615 Senor, a réalisé ces trois interactions. Nées de commandes proposées par la Rodia, scène de musiques actuelles qui organise le festival, l'artiste a pourtant eu carte blanche. « Dans le cadre de Détonation on reste toujours sur des installations qui sont ludiques. » explique t-il. « Ce qui me plaît dans les dispositifs interactifs qu'on essaie de proposer, c'est de mettre en route le fait que les spectateurs doivent s'impliquer physiquement dans ce qu'ils font. Quand on est devant un d'un concert, on est extérieur à la scène, mais on peut s'impliquer physiquement si on se met un petit peu à danser. » Proposer une dimension physique aux festivaliers, voici leur credo.
Autour de la table tactile du Sonic Boom, un groupe d'amis s'affèrent à créer des formes, tandis qu'un des leurs se positionne devant le canon. Margaux, bénévole interactivité, explique aux festivaliers le fonctionnement : « Tu vas détruire les carrés qui sont sur l'écran là-bas ».
« Les gens ne s'attendent pas forcément à faire ça dans un festival de musique. C'est assez surprenant pour eux et pour nous en même temps. Et puis, visuellement c'est super sympa ! » raconte t-elle avec le sourire. Même si cette jeune étudiante n'a pas eu l'opportunité de vivre plusieurs événements comme celui-ci, elle est ravie de son poste pour la soirée. « Ces pauses ludiques, ça apporte une petite touche... plus humaine presque ! ».
Entre technologie, musique et souvenirs
« On trouve qu'il y a de plus en plus de ponts entre la technologie et la musique. Les musiciens qui font de l'électro développent parfois eux-mêmes des logiciels pour créer leur musique. » Simon Nicolas, chargé de communication à la Rodia, insiste sur ce lien qui a été à la base du festival interactif. Si au début, le mapping était l'une des interactions principales, ils ont très vite évolué et ont créé leur propre identité. « On se doute bien que cela ne va pas intéresser tout le monde. Tout le monde n'a pas envie de créer. Mais on se rend compte au fur et à mesure des années qu'il y a de plus en plus de gens qui se laissent tenter. »
L'équipe de cette salle de musiques actuelles s'est très vite rendu compte, que beaucoup de spectateurs restaient le nez sur leur téléphone pendant un concert. Que ce soit pour filmer ou prendre des photos : « j'ai l'impression qu'ils ne vivent pas le truc ! Nous, ce pourquoi on se lève le matin, c'est pour faire vivre les choses aux gens » affirme t-il. Impliquer directement et physiquement le festivalier pour le rendre spectacteur. « L'utopie qu'on a, c'est que les festivaliers repartent avec des souvenirs dans leur tête ».
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CSA: sirène et gyrophares sur le petit écran
Les vigies du petit écran ne se cachent pas là où on l’imagine. On ne les trouve pas au Conseil supérieur de l’audiovisuel, tour Mirabeau, en lisière du 15earrondissement de Paris, se relayant jour et nuit pour débusquer les manquements. Pas besoin : d’autres s’en chargent pour eux. À commencer par les patrons des chaînes de télévision, qui gardent l’œil rivé sur plusieurs écrans et ne manquent pas une occasion de dénoncer à l’institution les concurrents n’ayant pas respecté leurs engagements. BFMTV versus LCI, TF1 contre France 2… Téléspectateurs, associations et élus s’en mêlent eux aussi et déposent force signalements, qui pour une publicité déplacée, qui ou un propos violent. Tous s’insurgent alors en chœur : « Mais que fait le CSA ? »
L’autorité publique indépendante, « gendarme » des ondes et des écrans, a pour mission de « garantir la liberté de communication audiovisuelle ». Un énoncé pompeux qui recouvre des champs multiples. Le danger des écrans pour les enfants, le renouvellement des fréquences, le respect du pluralisme de l’information ? C’est le CSA. Les quotas de chansons francophones, la nomination des PDG de l’audiovisuel public, les dépassements publicitaires ? Encore lui. Si le respect de la loi est à la base de son travail, cela ne l’empêche pas de gérer des situations de terrain. Comme l’incendie d’un pylône, début juillet, qui a privé de télévision 3.200 foyers autour de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines). « Nous manquons de moyens humains par rapport à l’immensité des tâches, la masse d’informations et d’images à couvrir », reconnaît Jean-François Mary, conseiller d’État chargé du groupe droits et libertés.
En avril 2016, une nouveauté à première vue anodine a fait exploser les compteurs : le CSA a glissé un lien vers son formulaire de recours dans sa « biographie » Twitter. Cette initiative a coïncidé avec les affaires dites, en interne, « des nouilles » (versées dans le slip d’un chroniqueur de Touche pas à mon poste sur D8), et « de la gifle » (de JoeyStarr à l’animateur Gilles Verdez dans la même émission), dont les internautes, émus, se sont emparés sur @csaudiovisuel. Résultat, quelque 80.000 cas ont été signalés en 2017, contre 8.900 en 2015.
« S’il y a des manquements, les patrons viennent au CSA la boule au ventre »
À la direction des programmes, 45 salariés visionnent les séquences incriminées depuis une console dédiée. D’autres applications partagées permettent aux diffuseurs de relever eux-mêmes le temps de parole des personnalités politiques, ou la présence de femmes à l’antenne. En cas d’actualité brûlante, comme lors des attentats de 2015 et 2016, toutes les bonnes volontés sont réquisitionnées pour suivre en direct le travail des chaînes, au bureau ou à la maison sur smartphone. « S’il y a des manquements, les patrons viennent au CSA la boule au ventre », assure Jean Spiri, ex-conseiller au cabinet de Michel Boyon, ancien président de l’institution. Celle-ci peut prononcer une mise en demeure, comme ce fut le cas à l’encontre de la chaîne russe francophone RT France, en juin, pour « manquement à l’honnêteté et à la rigueur de l’information ». Et, en dernière instance, une sanction, comme l’amende de 3 millions d’euros infligée à C8 en juillet 2017. « La loi nous donne pour mission de veiller à ce que les chaînes n’encouragent pas les comportements discriminatoires, rappelle Jean-François Mary. Mais nous n’assurons pas la police du langage et nous ne sommes pas le juge de l’humour. À partir de quelle limite un propos peut-il être considéré comme incitant à la discrimination ? Nous dialoguons en permanence avec les responsables des antennes. » Reste que 40 % des saisines portent sur les retards dans les horaires de diffusion, un point sur lequel l’autorité de régulation n’est pas compétente. Preuve que pas grand monde ne comprend le rôle du CSA au sein du PAF, le paysage audiovisuel français.
Critique un jour, critique toujours
Inutile, trop opaque ou trop lent, le conseil est depuis toujours la cible des critiques. En 1987, déjà, François Mitterrand lâchait une phrase assassine à propos de son ancêtre, la Commission nationale de la communication et des libertés : « Elle ne fait rien qui puisse inspirer ce sentiment qui s’appelle le respect. » Neuf ans plus tard – on en est encore traumatisé tour Mirabeau –, c’est le groupe de rap NTM qui dégainait dans une chanson : « On nous censure parce que notre culture est trop basanée / Qu’on représente pas assez la France du passé / Nique le CSA ! » La rançon de la gloire ? Le reflet, aussi, de l’histoire du paysage audiovisuel français et de ses jeux d’influence depuis plus de trente ans. « Avec la création de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, en 1982, la loi coupait le cordon ombilical entre les chaînes publiques et le pouvoir, se souvient Pascal Josèphe, ancien dirigeant des programmes et des antennes de plusieurs chaînes et candidat à la direction de France Télévisions en 2015. Ce fut un nouveau souffle, notamment pour les journalistes. Même si la présidente de la Haute Autorité, Michèle Cotta, avait une forte personnalité, parfois interventionniste : on y allait pour soumettre nos grilles de programmes à arbitrage. »
La fameuse CNCL invectivée par Mitterrand succède à la Haute Autorité entre 1986 et 1989, jusqu’à la création du CSA. Depuis, cinq présidents – Jacques Boutet, Hervé Bourges, Dominique Baudis, Michel Boyon et Olivier Schrameck – se sont penchés tour à tour sur la question de l’exception culturelle française dans les années 1990, sur la régulation d’une filière de plus en plus touffue dans les années 2000. « Quand je rencontre des membres en poste il y a vingt ans, on ne parle plus de la même chose, reconnaît la conseillère Nathalie Sonnac, professeure, chargée des sujets économie, concurrence et sport. Avant, les enjeux étaient politiques et de pouvoir. Aujourd’hui, ils sont aussi économiques et technologiques. »
Le CSA instruit désormais mille dossiers par an, dont 10 % seulement portent sur les questions de déontologie. Dans la grande salle du collège, réuni chaque mercredi au 18e étage, les six conseillers, installés en demi-lune autour du président, plaident leurs dossiers. Depuis son arrivée tour Mirabeau, Nathalie Sonnac s’est mise à la boxe, au sens propre comme au sens figuré. Une fois par semaine, elle monte sur le ring, un œil rivé sur la pendule, surligneur en main. « Quand je suis en plénière, je me dois de capter l’attention, sourit-elle. Comme du temps où j’étais professeur. »
Installés devant les conseillers sur différents rangs, les membres des services chargés d’instruire les affaires montent et descendent les six étages occupés par l’institution à mesure que l’ordre du jour s’égrène. Ces 300 hommes et femmes de l’ombre, diplômés de Normale sup, de HEC ou du Celsa, savent pour certains coder et exploiter les algorithmes. Des têtes bien faites, dont beaucoup sont passées par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) ou par l’Autorité de la concurrence, opérant à la base un rapprochement que le pouvoir politique songe depuis des années à réaliser par le haut. Devant eux, des écrans tapissent la salle. Selon les semaines, les débats sont plus ou moins houleux. « On nourrit beaucoup de fantasmes sur le CSA qui fait et défait les carrières, regrette-t-on au cabinet du président. Or, les dossiers, que ce soit autour des fréquences radio ou du temps de parole, sont très concrets. »
Reste que le collège représente une microsociété où les rapports, entre concurrence, jalousie et respect, sont scrutés à la loupe. Qui a succombé à une invitation strass et paillettes, la courtisanerie étant de mise, comme dans tous les lieux de pouvoir? Qui a voté quoi sur les dossiers cruciaux ? « Les indiscrétions partaient parfois directement de la plénière, se souvient le producteur de radio Patrice Gélinet, conseiller de 2011 à 2017. C’était déplorable ! »
Palme du favori : gagnera, gagnera pas ?
Inhérent à tout collectif, le statut de « favori », comme celui de « rebelle », est remis en jeu au fur et à mesure des départs et des arrivées, tous les deux ans, pour un mandat de six ans. Actuelle détentrice : la journaliste et conseillère Sylvie Pierre-Brossolette, créatrice du groupe droits des femmes, surnommée en coulisses « la viceprésidente ». « C’est vrai qu’on cherche toujours à débusquer des chouchous, sourit-elle. Je crois avoir entendu qu’il y en avait pendant le mandat de Michel Boyon. Pour ma part, ça a pu paraître le cas. Non pas parce que j’ai connu Olivier Schrameck lorsque je travaillais au Figaro Magazine, et qu’il était directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon, mais parce que c’est tout simplement un président féministe. J’ai beaucoup bataillé sur le dossier droit des femmes, avec son plein soutien. Désormais, les chaînes font des déclarations qualitatives et quantitatives sur leur présence à l’antenne et nous avons un pouvoir de sanction. »
Pour beaucoup, la clé réside dans la personnalité du président, souvent pris dans des enjeux politiques. « On sous-estime le poids de certains grands corps dans les nominations et le fonctionnement du CSA, observe Jean Spiri. Il faudrait au contraire faire de la place à une génération connectée, qui a envie, pour qui cette structure n’est pas un hochet. » Malgré six ans passés tour Mirabeau, un ex-conseiller, qui a souhaité garder l’anonymat, regrette que certaines portes lui soient restées hermétiquement fermées. Il se demande toujours comment la chaîne Numéro 23 a été attribuée en 2012 à l’homme de médias Pascal Houzelot. « Je m’y étais opposé pour des raisons financières. Cette ressource publique et rare a été en deux ans revendue à NextRadioTV pour des millions, alors qu’elle lui avait été attribuée gratuitement ! Il existe de puissants lobbies internes et externes. Les pressions se font plutôt de manière indirecte, lors de déjeuners et pendant les débats au sein du collège. Le CSA est une autorité administrative indépendante, mais elle est dès le départ plombée car elle ne l’est pas financièrement : son budget est fixé par Bercy et le ministère de la Culture. »
Le procès en opacité se cristallise trois fois tous les cinq ans sur le dossier le plus brûlant : la nomination pour cinq ans, à la majorité des membres du conseil, des PDG de Radio France, France Médias Monde et France Télévisions.« Cela représente une infime partie de notre travail, veut relativiser Nathalie Sonnac. L’analyse du dossier SFR-Altice nous a pris autant de temps et les enjeux sont aussi importants. » Les procédures, publiques ou à huis clos, ont varié au fil des années, sans enrayer les critiques. Dernière en date, celle ayant conduit en avril à la désignation de Sibyle Veil à la tête de Radio France, avec une présélection des dossiers, puis un grand oral des candidats retransmis en direct sur Internet.
« Le CSA a toujours vécu par ce pouvoir, le plus visible et le plus important, et il y a toujours eu une suspicion, analyse un ancien de la maison. Si on lui retire cette arme, son existence même sera remise en question. »
Candidat pour diriger les télévisions publiques en 2015, un professionnel des médias se souvient de membres du CSA « à l’écoute » lors de la préparation de son dossier. « Mais le jour de l’audition, je me suis retrouvé face à un collège ultraclivé politiquement. On se demandait si j’allais favoriser Hollande ou Sarkozy, pas comment j’allais diriger la boîte ! » Michel Boyon, lui, ne serait pas hostile à ce que ce « cérémonial chinois » soit remplacé par une désignation directe des PDG par le conseil d’administration des entreprises publiques. Une solution à laquelle réfléchit l’exécutif. « Cela accréditerait que l’audiovisuel public est un secteur comme un autre, justifie Boyon. Mais le procès en illégitimité serait cette fois-ci mené à l’encontre des modalités de désignation des administrateurs. Il faudra bien réfléchir à la composition du conseil. » Pour son successeur, Olivier Schrameck, « le plus important n’est pas de savoir quelle institution est chargée de cette mission, mais si elle est convenablement remplie ». Autrement dit par un ancien : « Le CSA doit se débarrasser de ce nid à emmerdes. » Le processus a d’ailleurs éveillé l’attention de deux syndicats de France Télévisions, la CFDT Médias et la CGC Audiovisuel, qui soupçonnent Olivier Schrameck d’avoir fait pression sur des conseillers pour écarter certaines candidatures à la présidence du paquebot France Télé, au profit de Delphine Ernotte. Ils ont porté plainte en 2015. Mi-décembre, les enquêteurs de l’office anticorruption de la police judiciaire ont récupéré, tour Mirabeau, des documents liés à la procédure de nomination : PV de séances plénières, délibérations préparatoires… Plusieurs conseillers, toujours en poste ou non, ainsi que des candidats malheureux ont été entendus par la brigade financière de Nanterre. Ce qui ne serait pas le cas d’Olivier Schrameck, « meurtri » par cette affaire, selon ses proches. « Deux représentants syndicaux ont mis en cause la nomination de Delphine Ernotte, le parquet a rejeté sans délai les plaintes, rappelle-t-il. Le Conseil d’État, également saisi par eux, a rejeté de façon complète et nette la requête en écartant tous les arguments invoqués. J’ai appris qu’une plainte semblable a été à nouveau déposée par les mêmes syndicalistes. Je n’en sais pas plus. »
Cette drôle d’enquête a coïncidé avec son absence, au printemps, pour congé maladie. « Il n’y a aucune relation entre les deux, assure Olivier Schrameck. Mon congé n’a pas eu d’interférence avec le fonctionnement régulier du conseil – cela peut être lu comme un brevet de modestie. » Pendant trois mois, la barre a été tenue par le doyen du collège, Nicolas Curien, 67 ans, « l’ingénieur de service », comme il se définit lui-même. Ce diplômé des Mines, chargé de la radio terrestre numérique et de la diffusion de la télévision se détend en résolvant des problèmes mathématiques sur le tableau blanc qu’il a fait installer dans son bureau en lieu et place des peintures que ses collègues sont allés piocher dans le Fonds national d’art contemporain. Originaire de Faverges, un village des bords du lac d’Annecy, le conseiller est également habitué à faire le tour du quartier pour réparer les téléviseurs des personnes âgées… Le jour de sa nomination, sa femme s’est gaussée : « Si au CSA on travaillait, ça se saurait ! » L’ingénieur-économiste, spécialiste des télécoms, lui a prouvé le contraire. À la tête du collège, il a encadré des dossiers complexes : la nomination du président de Radio France et de France Médias Monde, la finalisation de l’opération SFR-Altice. « Le pilotage de la voiture m’a montré que c’était plutôt une Ferrari qu’une deux-chevaux, s’amuset-il. On a rendu un char en marche. » Pour d’autres, ce fut une bouffée d’air frais. « La fin du mandat de Schrameck est poussive, lance un connaisseur de la maison.Cela a permis à tout le monde de souffler un peu. »
Avec le changement de président, prévu en 2019, le « bolide » des bords de Seine devrait hériter d’un nouveau pilote. La date concorderait avec le deuxième volet de la réforme de l’audiovisuel public voulue par Emmanuel Macron et qui doit mettre à jour les missions du CSA. Un aggiornamento aux contours encore flous. Tour Mirabeau, les sept sages phosphorent pour prendre la main et présenteront mardi une note stratégique. Au cœur de leurs réflexions, vingt propositions pour réguler Internet – un chantier immense au vu des moyens dont dispose le conseil, et qui ne pourra être abordé que sous un angle européen. « On vit un hiatus entre un monde audiovisuel historique hyper-régulé et un monde numérique qui l’est peu ou pas du tout, avec des acteurs extraeuropéens ayant leur siège social hors de France, résume Nicolas Curien. C’est tout l’enjeu de la loi en gestation. »
Sylvie Pierre-Brossolette se déclare déjà ravie que le chef de l’État songe à confier à l’institution le soin de veiller à l’image des femmes sur le Web, comme il l’a promis lors d’un discours en novembre. « Nos procédures pourraient très bien concerner ces acteurs du numérique, abonde Olivier Schrameck. Encore faut-il qu’ils entrent dans notre sphère de régulation. » Gérer les fake news, une autre des missions qui pourraient lui échoir, serait également « fort à propos, bien que complexe, juge Jean Spiri. La déontologie de l’information est au cœur des missions du CSA. En plus, c’est médiatique. Le collège adore ! ». Une évolution inéluctable que les citoyens ont déjà intégrée. L’institution est régulièrement saisie à propos d’images pornographiques ou violentes diffusées sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, pour lesquelles elle n’est pas encore compétente.
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Titre
Thierry Coste : chasse à l’homme ouverte contre les écologistes !
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Chute
Pour le moment, il n’est pas question de s’effacer mais bien d’affronter. Les boucles brunes n’ont pas fini de danser ce soir face à la Russie.
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Attaque
Je t’aime moi non plus. La relation entre Netflix et Canal + semble de plus en plus épineuse. A l’heure où le géant américain gagne du terrain dans les ménages français, Canal + voit ses souscripteurs disparaître de jour en jour. Le groupe de Vincent Bolloré saura t-il faire face au célèbre “Netflix & Chill” ?
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