#spoiler après l'épisode 116
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We don’t have to worry about’ nothing
Lorsqu’Eliott arriva en cours mercredi matin, il vit tout de suite Greg et Lionel, aux côtés d’Hortense et de Célia, qui discutaient avec animation, et il se maudit d’avoir permis à leurs deux groupes de se rapprocher :
Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Demanda Célia en apercevant Eliott. Je crois que je ne t’ai jamais vu arriver aussi tard.
Si hier, déclara aussitôt Hortense.
J’étais aussi en retard hier, répliqua Eliott. Mais mon réveil n’a pas sonné, c'est tout.
Deux jours de suite ? T’es sûr que ça va ? Demanda Hortense en plongeant son regard dans celui de son ami, ayant très bien vu le coup d'œil fuyant qu’il avait échangé avec Greg.
Tout va bien, tout va très bien, répondit Eliott en ne relevant pas les yeux vers son amie.
T’as l’air crevé mec. La nuit a été agitée ? Demanda Lionel, un sourire grivois naissant sur son visage.
En entendant les paroles de Lionel, Eliott roula les yeux, se retenant de cogner sa tête contre le plan de travail en face de lui ou de quitter tout de suite la salle de cours alors qu’il se rappelait du fiasco de lundi soir. Ne sachant que répondre sans montrer sa vulnérabilité, fondre en larmes ou se mettre à s’énerver contre lui-même, Eliott se contenta de reposer son regard sur le plan de travail en face de lui. Avant que Lionel ou quiconque d’autre ait eu le temps de rajouter quelque chose, la cheffe Armand entra dans la salle et Eliott bénit son arrivée. Il n’avait pas la foi de subir un interrogatoire en règle pour le moment et se sentait pathétique de ne plus oser regarder Greg dans les yeux. Malheureusement, ou heureusement pour lui, les deux hommes se retrouvèrent à des îlots différents mais toutefois peu éloignés, les forçant à avoir toujours l’autre sous les yeux. Eliott n’avait jamais ressenti la moindre difficulté à revenir vers Greg, motivé par son amour à se montrer présent pour lui quoiqu’il arrive, si bien que les deux hommes n’étaient pas restés loin de l’autre ou fâchés plus d’une journée, mais cette fois, il était empli d’une peur panique à l’idée de l’approcher à nouveau. L’ampleur de ses sentiments avait fortement grandi depuis leur premier baiser, et l’officialisation de leur relation faisait que l'histoire qui n’appartenait précédemment qu’aux deux hommes était désormais une histoire dans laquelle n’importe qui pouvait mettre son grain de sel, que ce soit pour les aider ou semer la zizanie. Lorsque Greg répondit à Hortense d’un ton hautain et méprisant alors qu’elle lui avouait savoir qu’ils n’avaient pas réussi à faire l’amour : “Oh c’est bon tout l’institut est au courant pour mes histoires de cul c’est génial. “, Eliott vit rouge.
Tu pouvais pas la fermer ? Dit-il sèchement à Hortense.
Puis regardant Greg, il s’exclama :
Et toi t’étais obligé de dire ça ?! Tu fais chier !
Sans pouvoir le contrôler, Eliott exprima sa frustration en lançant par terre un bac rempli d’épluchures, surprenant son copain. Que Greg et ses amies soient au courant de sa situation ne le dérangeait pas, il les savait suffisamment attachés à lui pour ne pas se moquer ou faire des vannes stupides. Mais il sut dès que Greg ouvrit la bouche que, impulsif comme il était, il ne pourrait que lui rendre la situation plus difficile à vivre sans le vouloir. Et à croire que l’impulsivité de Greg commençait à déteindre sur lui, Eliott entra dans son jeu en passant ses nerfs sur ce pauvre bac d’épluchures. A peine l’eut-il vu tomber sur le sol que le bruit sembla lui remettre les idées en place et sans mot dire, il alla chercher un balai et une pelle pour les ramasser. Eliott reprit ensuite sa recette, tentant du mieux qu’il pouvait de se concentrer sur autre chose que le sentiment de peur et de honte mêlées qui l’animait. Lors des rapides coups d'œil qu’il lançait furtivement à Greg, ignorant du fait que celui-ci faisait la même chose de son côté, il lui sembla lire sur son visage les mêmes sentiments, doublés d’une forme de culpabilité. Durant tout le cours, il fut impossible pour Eliott de se concentrer pleinement sur sa recette, le conduisant à faire des erreurs stupides que la cheffe lui signala sans toutefois se montrer trop sévère.
Vous allez bien Eliott ? lui demanda-t-elle avec sollicitude avant de s’éloigner de son plan de travail.
Oui cheffe, j’ai juste… Beaucoup de choses en tête. Mais ça ne se reproduira pas.
Quand la cheffe ne fut plus dans son champ de vision, Eliott ne put s’empêcher de prendre sa tête entre ses mains et de frotter ses yeux avec le bout de ses doigts, comme pour se remettre les idées en place. Lorsque la cheffe Armand arriva devant l’assiette de Greg pour la goûter, elle fronça les sourcils devant le visuel du plat mais ne dit rien. Après avoir pris une bouchée, sa mimique se transforma et elle dit :
Vous avez fait des erreurs de débutant aussi Greg.
Oui cheffe mais ça ne se reproduira pas.
Bien malgré lui, son regard se déporta vers Eliott avant de revenir se planter sur la cheffe Armand. Celle-ci regarda les deux hommes qui semblaient tous les deux fatigués, tristes et préoccupés avant de sourire doucement, ayant parfaitement remarqué les regards furtifs qu’ils avaient échangé tout au long de son cours. La journée s’écoula lentement tandis que les deux hommes parvenaient une journée de plus à ne pas se parler, ne sachant quoi dire à l’autre, mais échouant dans leur tentative de chasser l’autre temporairement de leur esprit. La fuite d’Eliott était dans leurs deux esprits, et celui inquiet et empli de culpabilité de Greg repassait le moment en boucle, tentant avec acharnement de comprendre ce qu’il s’était passé. Lorsqu’ils furent libérés à la fin de la journée, ils sortirent de la salle avec Lionel, Célia et Hortense qui tentaient laborieusement d’alimenter la conversation face au mutisme et au manque d’attention de leurs amis respectifs. Comme si le karma avait décidé de leur jouer un tour, ils tombèrent nez à nez avec Charlène. Celle-ci, sous prétexte de saluer Hortense, se rapprocha du groupe, posa un regard intrigué sur les deux hommes et ne put s’empêcher de cracher son venin :
C’est quoi ces têtes de déterrés les mecs ? Première crise de couple ?
Eliott releva la tête comme s’il ne l’avait pas entendu et allait s’éloigner quand Charlène s’exclama avec colère :
Eh ! Je te parle boloss !
Oh désolé Barbie, fit mine de s’excuser Eliott, arborant un grand sourire alors qu’il se retournait vers elle, mais je ne vois pas les garces égoïstes manipulatrices.
Greg, Lionel, Célia et Hortense échangèrent un regard stupéfait : il était si rare de voir Eliott baver sur quelqu’un que lorsque cela arrivait, le phénomène était spectaculaire.
T’as dit quoi là ?! Demanda Charlène en avançant d’un pas menaçant vers le jeune homme.
Tu n’as pas d’oreilles en plus de ne pas pouvoir penser à quelqu’un d’autre que toi sérieux ? Rétorqua Eliott sans se laisser démonter.
Toutefois, une pointe de tristesse plus forte que lui traversa son regard lorsqu’il réalisa que Greg était pile derrière Charlène, dans son champ de vision. Elle, au moins, ne s’était sûrement pas enfuie alors qu’elle allait coucher avec Greg, se dit-il. Eliott secoua la tête, tentant difficilement de ne pas craquer avant de tourner les talons et de s’éloigner à grands pas. Greg avait suivi l’altercation entre son ex et son copain attentivement et cria, lorsqu’il vit Eliott s’éloigner :
Eliott attends !
Les jeunes hommes s’étaient évités la veille, étaient parvenus à reproduire le phénomène le lendemain, mais Greg voulait savoir ce qu’il se passait car Eliott n’avait vraiment pas l’air dans son état normal. Il s’élança à sa poursuite et parvint finalement à l’attraper par le poignet. Lorsqu’Eliott se retourna, Greg vit que les yeux du jeune homme étaient brillants de larmes contenues. Ne sachant pas encore quoi dire, Greg se contenta de prendre le jeune homme dans ses bras et de le serrer contre lui en caressant doucement le dos.
Eliott qu’est-ce qui t’arrive ?
Sans lâcher le jeune homme, Greg les conduisit dans l’amphi, et une fois qu’ils furent enfin à l’abri des regards, il reprit :
C’est.. C'est à cause de moi ? De tout à l’heure lors du cours de la cheffe Armand ? De lundi ? J’ai fait quelque chose de mal ?
Eliott secoua la tête.
Alors qu’est-ce qui t’arrive ?
Face au mutisme d’Eliott, qui ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois sans parvenir à parler, Greg dit doucement :
Eliott, regarde-moi s’il te plaît et parle-moi.
Eliott plongea son regard dans celui de Greg et y lut tant d’amour et d’inquiétude qu’il murmura :
Je me sens pathétique.
Pathétique ? Parce qu’on a passé les deux derniers jours à s’éviter du mieux que l’on pouvait ?
Par exemple, oui. Mais aussi pour m’être enfui lundi soir. J’ai paniqué.
Paniqué ? Dit Greg en fronçant les sourcils. Mais pourquoi ? Ne me dis pas que… c’est ta première fois, souffla Greg, une lumière s’allumant enfin dans son esprit.
Eliott hocha la tête sans parler tandis que Greg murmurait :
Je comprends mieux. Tu avais l’air tellement sûr de toi pourtant.
Toi aussi, répliqua Eliott, mais je pouvais sentir ta nervosité quand je suis rentré dans la chambre lundi. C’est notre première fois à tous les deux, c’est normal que l’on ne soit pas aussi à l’aise qu’on le voudrait.
De quoi as-tu eu peur ? Demanda Greg en prenant une main d’Eliott entre les siennes.
Que tu te moques de moi, de ne pas être à la hauteur…Je pense que tu te rappelles très bien mes provocations, entre t’apprendre à sucer ou te frotter le dos et ailleurs sous la douche. Et finalement je n’ai rien fait, jamais, avec personne. En plus, c’est la première fois que tu fais l’amour avec un homme et je voulais que ce soit parfait.
Greg sourit tendrement devant la confession d’Eliott et allait répondre quand Eliott poursuivit, soudainement intarissable :
Quand tu as commencé à prendre les devants lundi soir, j’ai eu peur que tu ailles trop vite trop loin. Je suppose que j’avais aussi peur de ne pas réussir à te donner du plaisir, à te plaire et de ne te faire aucun effet. Je t’ai déjà confié que je te trouvais beau, mais tu ne m’as jamais dit ce qui te plaisait en moi.
Tu as un sourire à tomber, commença Greg. Lundi, quand tu as détaché tes cheveux, j’ai cru que j’allais m’embraser sur place tellement tu étais sexy. Que dire de tes yeux ? Je ne peux pas résister à ton regard, j’ai l’impression qu’il peut lire jusqu’aux tréfonds de mon âme. Et tu embrasses magnifiquement bien. A chaque fois que tu poses tes mains sur moi, c’est comme si tu déclenchais une étincelle, et je craque encore plus quand tu passes tes mains dans mes cheveux. Je ressens tellement de choses à ton contact. Tu es magnifique Eliott, ajouta Greg en caressant doucement le visage du jeune homme. A l’intérieur comme à l’extérieur.
Quand Greg eut fini ce monologue qu’il avait tenu sans baisser la tête, son regard revenant systématiquement à Eliott, il sourit avant de reprendre :
Et si d’aventure il t’est arrivé de craindre que je t’envoies balader ou que je me moques de toi parce que tu n’es pas encore prêt à faire l’amour, sache que…
A ce moment-là, Greg fit une brève pause pour rassembler son courage avant de déclarer :
Sache que je t’aime. Je t’aime Eliott, à un point tel que ça me ferait presque peur si je n’étais pas aussi heureux. Et j’ai envie de découvrir ton corps, comment te donner du plaisir, connaître la sensation de ta peau contre la mienne ou de ne faire qu’un avec toi. Mais on ira à ton rythme, sans se presser, ensemble. Je ferai tout ce que je peux pour t’aider et te mettre pleinement à l’aise. Et je serais patient.
Le jeune homme vit les yeux d’Eliott s’emplir de larmes, mais c’était des larmes de bonheur, avant que son copain ne se rue vers lui pour le prendre dans ses bras, un sourire éclatant sur les lèvres.
Je t’aime aussi Greg, murmura Eliott à l’oreille du jeune homme.
Pendant plusieurs minutes, les deux hommes restèrent à s’étreindre sans rien dire, savourant le simple fait d’être ensemble, d’avoir enfin discuté et de s’être avoué leurs sentiments. Quand ils relâchèrent leur étreinte, Greg embrassa doucement Eliott qui lui rendit son baiser avant de poser son front contre le sien, heureux.
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