#oui c'est bien sûr un prequel à l'ua patinage galevain
Explore tagged Tumblr posts
capitanogiorgio · 4 years ago
Photo
Tumblr media
Secret Kaamelott 2020 pour @nael-opale​ : Bohort’s Journey
“Next on the ice. Representing France…”
“11番. フランス… ボホロトデゴオネさん”
“Bohort de Gaunes !”
C’est étrange.
Il a attendu ce moment toute sa vie, l’a rêvé des centaines de fois. Il n’était qu’un enfant lorsqu’il avait déclaré qu’il se trouverait sur cette patinoire, un jour ou l’autre. Les gens du village avaient ri, amusés par cet enfant si timide et craintif qui avait soudain semblé plein d’aplomb. A bien y réfléchir, c’était il y a à peine quinze et pourtant, cela lui paraît déjà une éternité.
« Et se présente donc, sur la glace, le jeune Bohort De Gaunes, vingt-trois ans, cinquième du programme court à quelques points des premiers, ma chère Annick. Si l’italien Caius Camilius semble intouchable à moins d’un raté monumental, ce qu’on ne lui souhaite pas, le jeune patineur français peut espérer grimper au classement et ravir l’une de ces précieuses médailles, tant convoitées… »
Tapant la glace une fois, deux fois, il s’élance à son nom énoncé, le grincement des lames de ses patins le seul son qu’il arrive à entendre. Autour de lui, des tribunes pleines, des drapeaux et des banderoles qui s’agitent dans les flots de cet océan à taille humaine. Il n’entend rien, ne voit rien. Seules ses lames l’intéressent, taillant des arcs de cercle là où elles glissent. Son estomac devrait être sur des montagnes russes, il devrait trembler devant la hauteur de la marche qu’il doit gravir. La nervosité l’a gagné pour moins que ça par le passé.
« Bohort est un patineur extrêmement gracieux à regarder patiner. Si sa chute sur le triple Lutz lors du court, sur les variations des Quatre Saisons de Vivaldi, lui est préjudiciable pour viser l’or, le normand à toutes les armes pour monter sur le podium. C’est un garçon que l’on apprécie beaucoup sur le circuit, lui que l’on surnomme le Prince des Tartes pour son amour, paraît-il, de la pâtisserie. Mais c’est aussi bien sûr un patineur au sens artistique comme on en voit peu en ce moment. Si la technique est parfois peu conventionnelle, les chorégraphies complexes et ses talents d’interprétation en font un chouchou du public. Et le nôtre aussi.
— Tout à fait, ma chère Annick. C’est un garçon absolument charmant que nous adorons rencontrer en zone mixte et ses programmes sont à nul autre pareil. Pas toujours chanceux sur le circuit, il nous aura fendus le cœur aux championnats du monde l’année dernière. Et ses larmes, comment les oublier, lui qui a raté le podium à quelques points seulement, après une vilaine chute qui l’a éloigné des patinoires pour quelques mois. »
Sa cuisse le lancine, sa cheville encore un peu fragile. Il la sent plus légère, moins puissante. Mais il doit tenir bon. Encore une fois. Plus qu’une fois. Un seul programme libre, ce programme libre, et il s’arrêtera. Plus d’avions, plus de compétitions, plus d’entraînement à outrance. Il n’aura plus à croiser continuellement  cette espèce de rustre de hockeyeur qui le toise chaque fois qu’il débarque avec son équipe. Peut-être est-il là d’ailleurs, quelque part dans cette marée humaine dont il ne distingue aucun détail. Il l’avait laissé sous-entendre sur un ton moqueur. Qu’importe. Il a plus important à faire que de se soucier d’une grande gueule sans cervelle.
« Bohort De Gaunes, retenez bien ce nom, chers téléspectateurs. Pour la France, pour une médaille, le voici qui s’apprête à patiner sur un medley de la bande originale d’Excalibur. Un thème chevaleresque qui lui va beaucoup mieux qu’on ne pourrait le penser. Bohort De Gaunes ! »
C’est étrange.
Il a attendu ce moment toute sa vie, l’a rêvé des centaines de fois. Le film, il le connaît par cœur à force de l’avoir joué dans sa tête, toujours les mêmes images en boucle depuis ses huit ans. Des sauts où il virevolte à la vitesse de l’éclair, atterrissage net, claquement de la lame sur la glace, genou plié et jambe tendue. La musique qui l’envahit, plus maître de lui-même mais esclave des accords et mélodies.
Un classique.
L’angoisse devrait être une compagne attendue, elle qui l’a tant suivie. La peur qui l’a transi tant de fois, plus que le froid de l’arène. Et pourtant, rien. Rien.
Rien……………
Pas aujourd’hui. Peut-être est-ce de savoir qu’il s’apprête à offrir son chant du cygne et qu’il est le seul à le savoir. Peut-être est-ce autre chose, l’apaisement qui le tient en repensant à sa carrière ou bien ce rêve qui est enfin à sa portée. Il se sent prêt, sans doute pour la première fois de sa vie.
Prêt à écrire un nom sur les longues pages du destin : Bohort de Gaunes.
4 notes · View notes