#ouais je sais pas Jordan m'a donné une idée et fallais écrire pour rattraper mon retard
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Writevember jours 9 à 11 - Kaebedo vampire AU (2508 mots)
Techniquement, ce n'est "que" 2.5k mots et pas 3k, mais j'ai fait un peu plus que 1K à chaque fois jusque maintenant donc je suis presque à 12K aujourd'hui...
Bref, un bout de fanfic Kaebedo !
Kaeya arbore un air perplexe alors qu’il observe le jeune homme blond actuellement en train de lui cuisiner un filet de thon et des légumes grillés.
Non pas que le plat ait l’air mauvais - au contraire, l’arôme qui s’en dégage lui met l’eau à la bouche. Le plat en question est sans aucun doute bien meilleur que les habituelles crêpes au fromage surgelées que Kaeya fait réchauffé dans sa poêle - et qui finissent toujours trop cuites d’un côté, et pas assez décongelées de l’autre.
Kaeya n’a jamais été un cordon bleu, mais son chef cuisinier du moment mériterait bien cette appellation.
Non, ce qui le rend perplexe, c’est l’enchaînement d'événements ayant conduit le jeune homme blond nommé Albedo à préparer à manger dans la cuisine de l’appartement de Kaeya. Parce que, il faut bien le dire, ce ne sont pas exactement des circonstances habituelles.
Tout a commencé hier soir - un vendredi soir comme un autre pour Kaeya, qui avait décidé de sortir prendre un verre avec Venti et Rosaria.
Un verre est devenu deux verres, puis trois, puis une tournée des bars -
Rosaria les avait ensuite abandonnés lors d’une pause clope - Kaeya est certain de l’avoir vu s'éloigner avec une jolie blonde - et Venti et lui avaient donc décidé de terminer la soirée dans une boîte de nuit. L’objectif de Venti était clairement de se faire payer à boire par d’autres personnes, et pas forcément pour ses talents au karaoké.
Kaeya quant à lui, n’avait simplement pas envie de rentrer chez lui et se retrouver seul avec lui-même, aussi la distraction apportée par la musique pop trop forte et les tentatives de drague de gens éméchés lui avait paru une bonne alternative.
Un vendredi soir habituel, en somme.
Et puis, entre deux reprises d’Avicii entrecoupées de Bob Sinclar, au détour d’un flash de lumière lors duquel deux types étaient prêts à en venir aux mains à cause d’une bière renversée, Kaeya s’était rendu compte que quelqu’un l’observait depuis l’autre côté de la piste de danse.
Un mec plutôt mignon, blond, pas très grand, avec de grands yeux de biche - et même pas de mascara pour les souligner !
Albedo - car c’était bien lui - s’était contenté d’un petit signe de tête gêné lorsqu’il s’était rendu compte que Kaeya l’avais vu, et serais probablement parti sans l’aborder si Kaeya, passablement éméché lui-même, n’avait pas décidé qu’il était ab-so-lu-ment nécessaire d’aller flirter immédiatement avec ce beau blondinet.
Il s’était donc trémoussé de manière plus ou moins sensuelle pour traverser la foule et retrouver son coup-de-foudre de la soirée - qui avait paru bien surpris d’être ainsi accosté.
Ils avaient discuté un peu, puis Albedo avait proposé qu’ils sortent un peu histoire de ne pas avoir à hurler pour s’entendre, et ayant perdu de vue Venti depuis longtemps, Kaeya n’avait pas hésité à accepter.
Une fois dans l’allée derrière le club, la conversation avait continué, quelques plaisanteries échangées, le courant passait plutôt bien - et puis rapidement, parler était devenu toucher, et Kaeya s’était mis à faire courir ses mains le long des bras d’Albedo, lui caresser le visage, le décoiffer en tirant sur ses tresses…
“Je dois vous avouer quelque chose,” avait commencé Albedo, le souffle court - ses lèvres ayant été mises à contribution par Kaeya.
“Quoi donc ?”
“Je suis un vampire. Et j’aurais souhaité savoir si vous me feriez l’honneur de me laisser me nourrir à vos veines.”
Kaeya se souvient avoir gloussé. Un vampire, et puis quoi encore ? Peut-être que le joli blondinet avait lui aussi quelques grammes d’alcool dans le sang, après tout.
“N’importe, si tu veux, mais embrasse-moi encore,” avait-il répondu sans plus y réfléchir - si Albedo était vraiment venu le vider de son sang, eh bien, qu’il rende au moins la chose agréable !
Et le jeune homme blond s’y était employé de manière fort assidue, embrassant Kaeya jusqu’à ce que celui-ci ait la tête qui tourne, et pendant que Kaeya prenait une grande inspiration pour ré-oxygéner son cerveau, il n’avait pas perdu de temps pour attaquer son repas.
Kaeya avait frissonné en sentant le souffle d’Albedo dans son cou, et n’avait pu réprimer un petit bruit embarrassant lorsque le jeune homme l’avait embrassé au coin de la mâchoire avec délicatesse.
Kaeya avait bien vu les deux canines lorsqu’Albedo avait ouvert la bouche ensuite - mais son esprit embrumé par l’alcool, et le fait d’être ainsi désiré par quelqu’un, avait éloigné tout sens du danger. Et d’ailleurs, la morsure en elle-même n’avait pas réellement fait mal - c’était plutôt une sensation similaire à celle d’un vaccin. Quelque chose qui s’enfonce dans la peau, ce qui est désagréable car on y est pas habitué, mais une fois passé cet instant on l’oublie vite.
Et ce qu’avait ensuite ressenti Kaeya lorsqu’Albedo avait commencé à laper son sang, c’était une sensation d’euphorie.
Une main enfouie dans ses mèches bleues, le vampire avait maintenu son cou selon un angle bien précis, l’autre main faisant des vas-et-viens distraits le long de ses flancs, et Kaeya avait de nouveau frissonné, cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas été touché ainsi, comme quelque chose de délicat. Quelque chose ayant de la valeur. Et vampire ou non, Albedo était tout de même un corps chaud, si agréablement serré contre lui dans la fraîcheur de la nuit, et tout était parfait -
Pour quelques secondes.
Car Albedo s’était soudain arraché à lui avec une grimace, s’était détourné de Kaeya…
…Et avait prestement recraché son sang avec un haut-le-cœur.
La confiance en soi de Kaeya - déjà mise à mal - en avait pris un coup. Si même un vampire affamé ne voulait pas de lui…
“Mais quel poison vous êtes-vous donc injecté dans les veines ?!” Albedo avait grimacé.
D’abord, poser ce genre de question est malpoli.
Ensuite, la réponse était rien du tout, car la seule fois de sa vie où Kaeya avait fumé de la weed était la fête d’anniversaire des dix-sept ans de Diluc, au cours de laquelle son frère, poussé à l’action par un demi-joint mal roulé et trois canettes de Heineken, s’était jeté d’une fenêtre en pensant être devenu un hibou. Il s’était juste foulé le poignet, sa chute depuis le premier étage ayant été amortie par le buisson de camélia de leur père - qui n’avait pas été très content d’eux ce jour-là.
Surtout que pendant ce temps, Kaeya, qui avait ingéré à peu près la même chose, avait fait un “very bad trip” culminant en une crise d’anxiété, ce qui l’avait conduit à hyperventiler pendant un bon moment puis à vomir son dernier repas dans la baignoire de la salle de bain de Diluc.
Les deux frères en avaient gardé une franche aversion pour tout type de substance psychoactive - ainsi que pour l’alcool dans le cas de Diluc.
Kaeya avait probablement tenté d’expliquer cela à Albedo - mais puisqu’il n’avait pas juré de rester sobre pour le restant de ses jours, lui, et qu’il était justement fort bourré à ce moment-là, son explication n’avait pas franchement convaincu le vampire.
“Le taux d’alcool dans le sang, ça je m’en doutais déjà vu votre haleine, et s’il n’y avait que ça… Non, le problème c’est qu’en plus de cela il y a trop de sel, de sucre, et c’est aussi bien trop acide. Votre sang a un goût infect !”
Bon, le sel et le sucre, cela pouvait être le résultat de son alimentation pas très équilibrée, mais un goût acide ? Ce n’est tout de même pas déjà les conséquence de sa consommation d’alcool, si ? Kaeya aurait tout de même remarqué s’il avait un début de cirrhose…
“C’est comme la viande ; quand un animal est stressé, il a mauvais goût. Et vous, monsieur, vous mangez mal et vous êtes très stressé. Et réduire la boisson aiderait aussi à avoir meilleur goût,” le vampire avait conclu.
Suite à cela… Eh.
Kaeya se rappelle avoir protesté, mais les mots exacts lui échappent.
Il a le vague souvenir d’avoir pleuré un peu - c’était bien la première fois que quelqu’un l’insultait en disant que son sang était infect - et Albedo avait eu l’air soudainement paniqué et avait voulu le consoler…
Et ensuite, trou noir.
Kaeya s’était levé ce matin, et avait trouvé un vampire chez lui, extrêmement déterminé à lui préparer à manger.
“Si on veut que cet arrangement fonctionne, il va falloir apporter quelques modification à votre mode de vie,” explique Albedo en arrosant le poisson d’un filet d’huile d’olive - Kaeya ne se souvenait même pas qu’il avait de l’huile d’olive dans ses placards.
“Je ne me rappelle pas avoir consenti à un quelconque arrangement, mais peu importe. De quoi parle-t-on au juste ?” rumine-t-il, emmitouflé dans sa couette, une main se massant la tempe pour tenter d’apaiser la migraine qui lui vrille le cerveau - les conséquences d’une méchante gueule de bois.
“Vraiment ?” Albedo semble surpris. “Vous n’étiez pas… opposé à l’idée hier soir. Et je vous croyais conscient lors de notre conversation, quand je vous ai raccompagné chez vous.”
“J’ai toujours été bon pour faire croire que je savais ce que je faisais,” Kaeya hausse les épaules. “Si le Kaeya joyeusement bourré d’hier soir a accepté un marché, eh bien, le Kaeya tristement sobre de ce matin va essayer de l’honorer. J’ai dit oui à quoi ?”
Albedo fronce les sourcils tout en ajoutant une pincée de poivre aux légumes grillés.
“Accepter ainsi quelque chose sans se souvenir de quoi il s’agit, cela me paraît quelque peu dangereux. Vous ne devriez pas faire cela. Vous pourriez finir par vous mettre en danger,” raisonne-t-il.
“On meurt tous un jour de quelque chose,” réplique Kaeya. “Et si cela me permet de ramener chez moi un beau spécimen comme toi, le jeu en vaut la chandelle,” ajoute-t-il avec un clin d'œil.
Albedo ne semble pas franchement flatté.
Peut-être qu’il n’a pas compris que Kaeya lui faisait un clin d'œil. C’est vrai qu’avec un seul œil visible, c’est plus ambigu.
“Peut-être allez-vous changer d’avis quand je vais vous le rappeler… Vous avez accepté de devenir mon “garde-manger” personnel. Vos mots, pas les miens.”
“Tu sais, tu peux me tutoyer,” répond Kaeya. “...Surtout si l’objectif est de reproduire ce qu'il s'est passé hier soir,” ajoute-t-il une fois que son cerveau a analysé le reste de la phrase. Wow, le Kaeya bourré de la veille était quand même sacrément doué, pour réussir à convaincre un vampire dégoûté de remettre le couvert après une telle expérience. Et si cela conduit à quelques séances de pelotage en plus…
“Eh bien justement, l’idée est de ne pas faire comme hier soir,” réplique Albedo.
Kaeya essaye de faire en sorte que sa déception ne soit pas trop visible.
“J’ai tout de même des standards. Et à l’heure actuelle, boire votre… boire ton sang équivaut à manger de la nourriture presque avariée.”
“Oh…”
“Donc, il faut commencer par changer tes habitudes alimentaires ; moins de gras, moins de sucre, moins de plats surgelés et plus de cuisine maison. Ensuite, réduire l’alcool bien entendu, et après, on verra ce qui peut être fait pour le stress.”
“...Oh.”
“Contrairement à ce que vous… A ce que tu à l’air de penser, il n’y a pas tant de personnes que ça qui serait prête à donner leur sang de manière… informelle. À un vampire.” explique Albedo avec une grimace. “Et du sang frais, c’est quelque chose d’incomparable, il n’est donc pas question que je laisse passer une telle opportunité. Je vais faire en sorte de corriger ces problèmes de goûts - et accessoirement cela rendra le marché plus équitable. Une meilleure hygiène de vie et de la nourriture gratuite en échange de ton sang. J’avais proposé une compensation financière, mais cela n’avait pas l’air de t’intéresser plus que ça.”
“Euh, oui, pourquoi pas en effet,” bredouille Kaeya.
Donc pour résumer : il s’est mis une mine, a flirté avec un vampire, et se retrouve désormais avec ledit vampire en guise de coach personnel ? Sa vie n’a vraiment aucun sens.
A moins qu’il n’ai pas totalement décuvé… Ce qui semble peu probable. Son crâne lui fait encore un mal de chien.
Albedo à l’air de s’en rendre compte - il s’éloigne de la plaque de cuisson pour ouvrir le frigidaire, et en sortir - un pichet de jus d’orange ?
“Du jus de fruits frais, pleins de vitamines. Cela aide à rester hydraté, ce qui est important en cas de gueule de bois,” explique Albedo en lui servant un verre.
“J’avais des fruits chez moi ?” demande Kaeya d’un air abasourdi en comtemplant le liquide jaune-orangé.
“Non, pas du tout. Ce qui est un problème d’ailleurs. Je suis allé faire quelques courses de premières nécessité ce matin, mais il faudra que je fasse un inventaire un peu plus poussé de ce qu’il y a dans cette cuisine pour la suite. En attendant, c’est prêt !” annonce Albedo en coupant le courant de la plaque de cuisson et en déposant le contenu de sa poêle dans une assiette propre.
Kaeya ne se souvient pas non plus de la dernière fois qu’il a mangé dans une assiette propre…
“Mais au fait, comment est-ce que tu peux savoir cuisiner, si tu ne sens pas le goût des aliments ?” réalise le jeune homme toujours emmitouflé dans sa couette quand le vampire lui sert son repas.
“J’ai un sens du goût normal,” répond Albedo en lui faisant signe de se concentrer sur son assiette. Kaeya s’exécute - il a une faim de loup, de toute façon. “L’absence de goût ou de réflexion dans un miroir, c’est du folklore. En réalité, je peux manger de petites quantités de nourriture “normale”, surtout de la viande crue. Sinon c’est comme une intolérance au lactose, je ne digère pas.”
“Oh, ça doit pas franchement être agréable, ça… Je sais que pour l’intolérance au lactose, il existe des médocs. C’est le cas aussi pour les vampires ?” demande Kaeya entre deux bouchées de thon - qui est délicieux !
“Pas à ma connaissance, mais s’il y a un scientifique vampire quelque part dans le monde qui travaille dessus, je me réjouis d’avance. Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour pouvoir manger un bon éclair au chocolat ou un Paris-Brest sans problèmes intestinaux…” soupire le jeune vampire.
Kaeya compatis.
Imaginer une vie sans un croissant pur beurre au petit-déjeuner le dimanche… Quel purgatoire !
“Enfin bref. Est-ce que notre arrangement tient toujours ?” demande Albedo.
Kaeya hausse les épaules, la bouche pleine de poisson.
Dans le pire des cas, le vampire se lassera au bout de quelques jours, et Kaeya aura ainsi profité de ses talents culinaires pour quelques bons repas.
Dans le meilleur des cas… Eh bien, peut-être pourrait-il négocier avec Albedo pour que quelques séances d’intimité physique incluant des baisers ardents fasse partie de la solution envisagée pour réduire son stress.
Après tout, ça ne coûte rien de rêver…
“C’est d’accord pour moi. Je suis à votre merci, chef Albedo,” glousse-t-il en levant son verre de jus de fruit pour porter un toast. “A notre arrangement, qu’il soit satisfaisant !”
“Oh, je suis sûr qu’il le sera,” répond Albedo avec un sourire - et Kaeya frissonne de nouveau en voyant ces deux canines pointues qui dépasse de sa lèvre supérieure.
Les prochains jours vont certainement s’avérer… intéressants.
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