#le truc principal je l'ai oublié !!!!
Explore tagged Tumblr posts
Text
Moi qui envoie mon dossier MDPH après plus d'un an d'attente : 💁 yeahhhh
La MDPH : vous avez oublié de nous envoyer votre carte d'identité....
Moi : 🤦🤦🤦
14 notes
·
View notes
Text
19 septembre
cet après-midi en travaillant sur mes textes pour point de chute j'avais l'impression que rien ne faisait de sens et j'avais juste envie d'écrire de la bonne prose bien concrète parce que la poésie c'est n'importe quoi. je me disais que je pourrais écrire un roman comme sally rooney, un truc divertissant et facile d'accès, comme ça je vendrai beaucoup d'exemplaires et ce sera peut être même adapté en série et j'aurai pas besoin de me casser la tête avec un travail alimentaire. l'autre jour j'étais assise sur un banc au bord de l'hérault et je regardais un type qui travaillait pour les bateaux de touristes et j'ai noté sur mon téléphone: garçon biologiste marin, une fille bisexuelle (personnage principal) partagée entre le biologiste marin et une dj lesbienne plus âgée. mais y a aussi l'histoire de la metteuse en scène et de la comédienne toutes les deux amoureuses de la même comédienne (l'ange blond butch) inspirée par mes divagations dans l'église de lasauvage de l'été dernier. et biensûr, mon twilight lesbien avec a. et la mer. je crois que je devrais laisser tomber ces conneries de poésie et consacrer toute mon énergie à écrire un bestseller. stick to my guns. le journal d'une princesse, l'humour désopilant.
je suis retournée à la plage avec c. et g. à quatre heures, il faisait trop chaud et l'eau était encore plus trouble que ce matin. j'ai gardé mon haut de maillot parce que c'était l'après-midi. j'ai vu seul au monde sortir de l'eau, il m'a fait coucou, je crois, et puis quand il est reparti il m'a dit au revoir en me faisant le plus grand sourire que je l'ai jamais vu faire. je le lui ai rendu et il est resté collé sur mon visage pendant quelques minutes. je me demande si c'est lui que j'ai croisé dans la mer ce matin pendant que je nageais.
21 septembre
double bonheur je suis dors à l'appart de c. dans le calme le plus complet prête à passer une bonne nuit de sommeil sans jean luc au dessus de moi ET r. vient de m'écrire après quatre jours de silence et ça devrait pas du tout me faire réagir aussi fortement mais à chaque fois c'est comme un cadeau du ciel, il est encore là. je l'ai pas fait fuir avec mon selfie v.i.poo ni avec ma chanson nulle sur saturne ni parce que je viens d'un milieu trop populaire et que j'ai une tante qui m'a appris à danser le madison ni parce que je suis trop needy clingy cringey you name it. j'ai toujours pas parlé de lui à f. ce soir on s'est promenées sur la plage et je sais pas comment elle se débrouille pour m'horripiler un peu plus à chaque fois qu'on se voit mais cette fois elle avait un vibromasseur dans sa culotte qu'elle télécommandait avec une télécommande dans sa poche et elle a commencé à me parler de ses pratiques de masturbation et de jeux sexuels d'esclave et de dominatrice et d'autres trucs qui ne m'intéressent nullement, comme si elle savait pas que j'étais la personne la moins sex positive du monde. je regardais la mer en priant pour qu'elle ferme sa bouche et me laisse apprécier le coucher du soleil nuageux et dramatique en paix.
ce matin à la radio une femme disait qu'elle avait été victime d'inceste petite, mais qu'elle l'avait oublié. elle s'en est rappelé qu'à 33 ans en voyant je sais pas quoi, j'ai pas entendu parce qu'y avait du bruit. ce soir sur la plage j'aurais pu dire à f. tu sais que je suis pas à l'aise avec le sexe parce que je crois qu'il m'est arrivé quelque chose quand j'étais petite mais peut être pas je sais pas je m'en rappelle pas. mais je peux pas dire ça, c'est trop gros.
j'ai revu seul au monde sur la plage cet après-midi en revenant de faire les courses, je me demande s'il m'a reconnue sans ma serviette rose délavée et mon grand tshirt blanc. je suis allée manger mon jésuite sur les rochers en regardant la mer mais y avait pas assez de crème pâtissière et j'étais un peu déçue. j'ai acheté des aubergines, des pommes, des prunes, un kaki et une baguette. je me nourris uniquement de ratatouille de pain et de fruits. j'adore mon rythme ici, j'adore écrire ici, j'adore être seule ici, j'adore mes journées ici, j'adore tout.
22 septembre
maintenant que j'ai découvert la grande motte je rêve d'avoir un appartement là-bas, spacieux luxueux et silencieux et meublé entièrement avec des formes arrondies des années 60 et 70. on y a fait un saut en revenant d'aigues mortes et je suis tombée amoureuse sur le champ, si on m'y avait emmenée quand j'avais 18, 19 ans je serais devenue folle. je courais et je sautais partout avec la bouche ouverte et la tête en l'air et je prenais tout en photo comme si ma vie en dépendait, cette ville est mon rêve ultime de photographe, enfin de mon moi photographe ado en tout cas, qui passait ses journées et ses nuits à scroller des photos d'architecture du milieu du siècle sur tumblr. en googlant la grande motte tout à l'heure je suis tombée sur un article de 20minutes qui parlait du retour de hype de la grande motte sur instagram et je me suis dit oh non est-ce que je ne suis qu'un produit de mon époque? est-ce que mon rush d'adrénaline n'était du qu'à une overdose de contenu instagrammable? pourquoi instagram vient toujours tout gâcher?
ce soir sur la plage j'ai repris une de mes mélodies pour la développer et je la chantais en boucle pour pas l'oublier, je chantais contre le vent assourdissant et ça avait quelque chose d'épique, ma petite ritournelle au milieu du vacarme alors que j'avançais dans le sable assaillie par les rafales de vent. mer magique. maman m'a dit que seul au monde habitait dans la résidence miami beach dans le chemin du littoral et j'arrivais pas à y croire. c'est parfait pour mon texte. depuis la chambre de c. c'est tout près. enfin je sais pas combien y a d'habitations entre les deux résidences.
0 notes
Note
Je suis contente de voir le French side se réveiller un peu sur le Covid, les mesures censées lutter contre Omicron ont l'air d'être la goutte d'eau qui fait déborder le vase et c'est tant mieux. Le fait est que ce virus est une saloperie qui circule trop vite pour qu'on puisse vraiment lutter contre. Je doute qu'on en soit jamais débarrassés, c'est pourquoi la politique actuelle n'a strictement aucun sens. Je bosse à mi-temps en pharmacie et je vois bien que tous les jours, on fait environ 100 tests, et une personne sur deux est positif. À longueur de journée on voit venir des enfants de plus en plus jeunes qui ne comprennent pas pourquoi on leur fait mal en leur enfonçant des trucs dans le nez et pourquoi on leur crie dessus quand ils pleurent. C'est révoltant !
@mandragores
Comme je l'ai dit dans un post en anglais sur ce sujet il y a quelques jours, le Covid est probablement devenu endémique. Essayer de le stopper revient à tenter d'éradiquer le rhume; on y arrivera pas, et encore moins dans les délais promis et préconisés par notre gouvernement afin de retrouver une vie "normale".
Pour moi, c'est aussi là que le mensonge d'état a commencé, quand on a essayé de faire croire aux gens que le vaccin serait une baguette magique permettant à tout le monde de retrouver ''la vie d'avant'' en un claquement de doigt, comme si il ne s'était rien passé. Il est évident depuis le départ que ça n'allait jamais se dérouler de cette manière, pour une bonne et simple raison: construire une immunité collective ne se fait pas en un jour, ce genre de chose prend du temps, et il était illusoire et malhonnête de promettre une telle chose. Et je suis tout bonnement dégoûtée de les voir en profiter pour faire passer de plus en plus de lois liberticides tout en cachant leur échec derrières des boucs émissaires désignés. Ce n'est sûrement même pas de la faute du vaccin par ailleurs (qui semble fonctionner contre les formes graves), car si les vaccins ont bel et bien permis d'éradiquer nombre de maladies mortelles, ce genre de choses se fait rarement du jour au lendemain, et quelque part, dans toute cette hystérie collective, on a oublié de vraiment écouter la science et notre bon sens afin de nourrir une illusion qui n'allait jamais se réaliser.
Personnellement, ma méfiance vis a vis des décisions prises autour du Covid ne date pas d'hier, j'avais déjà fait un post sur ce sujet il y a plus d'un an, quand de confinements en confinements et de couvre-feux en couvre-feux, j'avais osé poser la question de proportionnalité vis a vis des mesures ''sanitaires'' et alerté sur le fait qu'il fallait faire très attention aux portes qu'on était entrain d'ouvrir car il allait être très compliqué de les refermer. Autant te dire qu'à l'époque, je n'avais pas eu la même réception qu'aujourd'hui, pourtant, force est de constater que mes peurs étaient plutôt fondées et qu’après deux ans, on en voit toujours pas le bout.
Toute cette affaire m'a fait réaliser une chose : la plupart des gens ne comprennent pas ce qu'est un état de droit ni même comment il fonctionne. Si c'était le cas, les sophismes répétés de notre cher président auraient beaucoup plus de mal à convaincre les masses. Le pire de tout c'est que quand il débite des trucs du genre ''ma liberté s’arrête là où la mise en danger des autres commence'' [paraphrase], il n'y croit même pas lui-même, personne ne me fera croire qu'un homme ayant une formation de philosophe ne se rend pas compte de la débilité de cette phrase – si j'avais le temps, j'expliquerais pourquoi, mais ce n'est pas le sujet de ce post – et pourtant les gens continuent de se faire avoir.
Pour la même raison, j'en ai un peu marre des comparaison nazes telle que ''on oblige bien les gens a mettre une ceinture de sécurité'', à chaque fois, j'ai envie de leur hurler d'apprendre ce qu'est le principe de proportionnalité et après de revenir en discuter. Mais bon, si ils pensent tous sincèrement que l'état de droit, l'indivisibilité et le caractère inaliénable de nos droits est optionnel en temps de crise pour une durée illimitée, grand bien leur fasse, mais j'espère sincèrement qu'ils savent dans quoi ils sont entrain de mettre les pieds. Si demain Le Pen ou pire encore, Zemmour, arrive au pouvoir et qu'il/elle décrète un état d'urgence migratoire, il ne faudra pas venir chouiner après la ''procédure établie'' et les ''droits de l'homme'' par exemple. J'ai conscience que beaucoup me diront que je compare des pommes et des oranges, sauf que ce n'est pas le cas, ce que je dis c'est que vous avez mis des outils dans les mains du gouvernement auxquels il n'aurait jamais du avoir accès, et penser que ce ne sera jamais qu'utilisé à des fins que vous pensez personnellement être justifiées est illusoire.
Donc oui, je pense qu'il est temps de se poser vraiment la question de savoir quel type de société vous voulez laisser a nos enfants, car nous sommes lentement mais sûrement entrain de glisser d'une société de libertés à une société d'autorisations. Aujourd’hui il s'agit d'un virus, mais demain ? Au risque de me répeter ; le gouvernement a maintenant des outils dans les mains qu'ils vont pouvoir utiliser à d'autres fins si ils leur en prend le désire. Croire qu'on ne risque pas de se retrouver avec un pass citoyen à la chinoise serait d'une naïveté dangereuse. Que diriez vous si demain le pass commence par devenir écologique ? Que d'un seul coup on vous limite dans vos déplacements, dans vos émissions, que si vous dépassez votre quota autorisé on vous ''désactive'' de la même manière dont le gouvernement vient de ''désactiver'' des centaines de milliers de Français, devenus ''mauvais citoyens'' car ayant refusé la troisième dose. Le risque est là que vous le vouliez ou non.
Soyons très clairs:commencez par vous demander si il est vraiment proportionnel d'aller emmerder à ce point des enfants pour une maladie qui ne les tue pas (et non, aller chercher l'exception ne change rien à la règle, le pourcentage de morts du Covid chez les 0-44 ans est actuellement à 0 en France!). Une société qui pense sincèrement qu'il est justifié d'utiliser des enfants comme bouclier pour les peurs des adultes est une société qui s'est perdue. Il ne s'agit même pas de santé ; sinon le gouvernement en aurait quelque chose a faire des 300% d'augmentation du taux de suicide chez les mineurs, et l'épidémie de bronchiolite qui a fait bien plus d'hospitalisations pour cette tranche d'age provoquerait une plus grande inquiétude.
La santé ne se résume pas au Covid, il est temps de s'en souvenir, et donc il ne s'agit pas ici de santé publique, ça va beaucoup plus loin que ça.
12 notes
·
View notes
Text
@characterfromthebook, je suis désolée, j'ai mis un temps fou à faire ce tag, pardon ! (À mi-chemin, je me rendue compte que c'était "romans", donc j'ai dû enlever la moitié.) Et en plus, j'ai passé une éternité à tergiverser pour savoir où était la différence entre "aimer bien" et "préférer aux autres".
Dix (de mes) romans préférés
Dans l'ordre chronologique :
(Bonus : Le Contre l'Inculte de Lucien. Parce que je l'aime d'amour, ce texte.) On n'est pas sur de la grande littérature et mes justifications sont un peu nulles.
Yvain ou Le Chevalier au lion, Chrétien de Troyes :
Cliché, mais : amour pour la légende athurienne + souvenirs d'agreg + passer deux mois à le relire et à l'apprendre en ancien français...
Les Liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos
J'ai l'impression que c'est encore un peu cliché. Mais ce roman épistolaire est à l'origine de ma passion pour les personnages qui complotent et l'exposé de ces manigances.
Les Mystères de Paris, Eugène Sue
À nouveau, on est sur une justification sentimentale : c'est encore à ce jour le livre le plus long que j'aie jamais lu. Un roman feuilleton tout ce qu'il y a de traditionnel, avec des rebondissements, une myriade de personnages dans les bas-fonds de Paris. Je me souviens que l'été où je l'ai lu, je me suis retrouvée clouée au lit une journée et que j'avais passé mon temps à lire pour m'occuper.
Les Misérables, Victor Hugo
Je sais, c'est cliché. Jugez-moi autant que les membres de ma famille m'ont jugée l'année où j'ai été hyper contente et émue de recevoir le Pléiade pour Noël.
Les Piliers de terre, Ken Follett
L'histoire s'étale durant toute la construction de la cathédrale de Kingsbride dans l'Angleterre du XIIe siècle. Je ne m'y connais pas assez en histoire de l'Angleterre médiévale pour repérer les inexactitudes. On se laisse emporter par l'histoire et la galerie de personnages. Mais je regretterai toujours que la fin soit aussi précipitée. La Colonne de feu est peut-être l'un des rares romans de Ken Follett où ce n'est pas le cas.
La série Artemis Fowl d'Eoin Colfer
Je ne parle pas assez de cette série arrivée après Harry Potter mais avant Percy Jackson. C'est la série de mon collège. Dans le premier tome, Artemis, 12 ans, est un petit génie du crime qui kidnappe une elfe afin d'obtenir l'or des Fées. Encore une fois, on voit mon goût prononcé pour les personnages à la malveillante brillance.
La triologie Mistborn de Brandon Sanderson
Y a un peu tout ce que j'aime dedans (même si on aimerait avoir plus qu'un seul personnage féminin correctement traité). Le tome deux réussit à être aussi bien que le premier, ce qui est rare. Le système de magie est réfléchi, cohérent, justifié dans le récit. Il y a de l'intrigue, du complot politique, des retournements de situation. En un mot : une trilogie vraiment très chouette que je recommande régulièrement. Pour la petite histoire, le premier tome a longtemps traîné sur ma PAL avant que Le Moment de la lecture vienne, cette rencontre un peu magique avec un livre.
Le Cœur cousu de Carole Martinez
Je trouve ce roman très poétique. On suit le personnage de Frasquita, dont l'histoire nous est racontée par l'une de ses filles. Les vêtements que coud Frasquita semblent avoir des propriétés magiques, tous ses enfants, des dons surnaturels. Attention, ce roman s'inscrit plus dans le magical realism que dans la fantasy.
Le Chardonneret, Donna Tartt
J'ai longtemps hésité sur le dixième livre à mettre. J'ai beaucoup aimé le principe du début in medias res et le fait que le roman soit une longue enquête pour essayer de comprendre comment Theo se retrouve caché dans cette chambre d'hôtel à Amsterdam. C'est un roman d'��ducation, j'aime ce genre de romans. (Middlesex de Jeffrey Eugenides m'a aussi beaucoup touchée.)
La Passe-Miroir de Christelle Dabos
Je ne pouvais pas finir sans enfoncer encore le clou avec La Passe-Miroir. J'ai commencé la lecture en étant très sceptique car tout le monde semblait adorer l'histoire d'Ophélie, des arches et des Esprits de famille. La série a pris mon cerveau et mon petit cœur, les ont secoués, retournés dans tous les sens. Contrairement à la plupart des gens, mes romans préférés de tétralogie sont plutôt les deux derniers, parce qu'on touche au mystère qui sous-tend la série. Même s'il y a quelques trucs qui sortent de nulle part dans le quatrième tome, l'architecture de cette série est impressionnante.
Je tagge @sans-rancune-sans-regrets, @jasministheb, @street-light-phenomenology, @nessajana, @crocordile, @theborhapboysawakenedmywhatever and @thattheodoranbadassery (the game is selecting 10 of your favourite novels and explaining why in a few words). Et comme d'hab', si j'ai oublié des gens et que vous voulez nous partager vos lectures...
(Note : Au fur et à mesure que j'écris les justifications, plein d'autres romans me viennent en tête, je suis tout bonnement insupportable.)
13 notes
·
View notes
Text
Le Bain
Mardi 24 mars
J'ai paniqué.
Moi, qui ai refusé de toucher le RSA 5 mois et qui tremblait en faisant mon inscription, entourée de ma mère et de ma sœur perplexes face à mes pleurs, leur expliquant que je ne voulais
pas
avoir de compte à rendre au gouvernement
j'ai failli m'inscrire sur le site qui demandait des travailleurs aux champs.
Mon dieu, mais vous avez vu la gueule de cette phrase sur mon écran ?
Là, sur ma table que j'ai enfin aménagé en bureau après avoir passé huit jours recroquevillée sur mon lit devant un ordi mal installé, entre mon verre de vin rouge que je sirote très lentement et mon joint que je fume à peine, moi, qui vais faire un rituel de nouvelle lune quand elle se sentira assez remise de ses émotions, moi
écrire
�� j'ai failli m'inscrire sur le site qui demandait des travailleurs aux champs. »
Déjà si on m'avait dit c'est une phrase pour une dystopie qui se déroule en 2020 j'aurais fait MDR frère sérieusement, y'a eu la bombe nucléaire et on est retournés au fucking Moyen-Âge ?
« bah y'a toutes les travailleuses au black qui viennent pas du coup ils flippent... »
(S., au téléphone, quand elle me parlait de pénurie et que j'ai répondu « mais une pénurie de quoi ? »)
Le truc pue au delà de toute mesure.
Mais hier j'ai passé la journée à pleurer car j'enviais les personnes confinées à la campagne, hier j'ai promis aux monts d'Ardèche et à la Drôme derrière que j'irais vivre en elles dès que tout cela serait terminé, hier j'ai lu la biographie du Facteur Cheval pour m'inspirer, ce matin je vais sur Twog, le référencement des tweets drôles et ma principale source de news sur la pandémie mondiale, et je vois passer plusieurs tweets a-hu-ris avec un lien pour le site « Des bras pour ton assiette ».
Et moi
avec ma hantise viscérale du tutoiement employé par des instances gouvernementales,
j'ai sauté dessus.
Je regarde les offres : je vois : cueillette des fraises à Épinouze (j'ai une relation symbolique haute avec le mot Spina et ses dérivés), à une vingtaine de minutes en voiture de Hauterives, là où se situe le Palais Idéal.
Je m'inscrit. Le site me dit félicitations, vous allez recevoir un mail. Je rafraichis frénétiquement ma boîte, que dalle.
Je regarde le trajet Hauterives-Épinouze en vélo, 50 minutes, parfait.
Je regarde le site d'Épinouze : ils ont fermé les parcs, tout est fermé.
Je regarde la page Wikipédia d'Épinouze : 1561 habitants.
« nan mais Johnny vas y pas tu vas te retrouver dans une de ces grandes fermes industrielles sans voir le jour dans des petites villes dégueulasses... »
(S., au téléphone. Je vous ai dit que S. vient de la Drôme, et qu'elle fréquente de nombreuses saisonnières ? Je vous ai dit que moi mon dernier job c'était au service recouvrement d'une banque parce que ma cousine y travaille, et que je suis allée que deux fois dans la Drôme, pour aller voir le Palais Idéal ?)
Je rafraichis ma boîte mail. Pas de réponse.
Je vais sur facebook et je raconte ma vie à qui veut bien l'entendre :
« mais là en vrai je me suis inscrite sur le site qui cherche des agriculteurs
sauf que le site me ghoste
l'envie me vient de faire du vélo et de pas rester chez moi et davoir une raison de faire du vélo
et si le gouvernemnt arrete de me ghoster je pars cueillir des fraises dans la drome »
« hahaha johnny tu vas partir au kolkhoze omg
adieu mon pote » (L., sur Messenger)
« C de la poudre aux yeux ce truc
Si ça se trouve ils font juste de la pub pour faire genre ils se soucient des agriculteurs » (E., sur Messenger)
Finalement je reçois la réponse, il faut cliquer sur le lien pour finaliser l'inscription. Je ne clique pas. J'ai peur.
Pas du kholkoze, pas du gouvernement, non j'ai juste toujours eu peur de l'engagement en général, sauf avec les relations amoureuses, enfin, si on part du principe que le chewing-gum s'engage avec la chaussure qui lui tombe dessus.
C'est rassurant d'ailleurs de voir que le confinement ne me change pas intrinsèquement, et que je continue malgré tout de faire des trucs que j'ai toujours fait, comme rester toute la journée le cul vissé sur facebook, ne sortir que pour faire les courses, ne pas dépasser un rayon d'un kilomètre à pieds, avoir peur de la situation écologique et politique mondiale, tous ces petits trésors du quotidien qui font que je suis moi.
L'après midi passe, vers 19h je sors chercher ma lessive chez C., je marche un peu, je suis de très bonne humeur depuis ce matin, car j'ai tiré le Huit de Deniers, une des description de cette carte de Tarot c'est littéralement, « le paradis sur terre », alors ça m'a fait pensé à la chanson que j'ai découvert dans l'émission de S. hier, « Heaven is a place on Earth », la version de Virus Incorporation.
La radio est fermée, mais ils ont un studio mobile.
S. est quand même partie faire son émission à la frontale, parce que S. est une rebelle.
On est un peu comme les Super Nanas, elle est Rebelle la casse-cou qui pète des gueules, et moi je suis Bulle, celle qui a peur dans le noir.
C'est S. qui m'a fait plonger dans le Tygre underground, c'est grâce à elle que je navigue dans ces eaux où je me sens souvent comme un poisson rouge dans un lagon, un animal domestique au milieu d'une rivière.
Le confinement de S. et de pleins d'autres poissons est souterrain.
Le gouvernement a détourné le flot de nos vies, pour le rediriger dans un canal long bétonné et gris.
Nous sommes le Rhône – le fleuve de Tygre – à qui on a arraché ses alluvions, ses sorties en terres sauvages, à qui on a enlevé le côté organique pour en faire un simple canal à marchandise.
Nous sommes le fleuve, mais de nombreux poissons creusent
des galeries
des arêtes pourraient on dire
pour ne pas finir en squelettes vivants
et les poissons jaillissent et font circuler de minces filets, minces mais là, tant qu'il faudra.
Plein de personnes n'ont pas attendu le confinement pour mener un mode de vie contraire à ce qu'impose le gouvernement.
Je n'ai jamais trouvé légitime nombreuses des règles « d'avant », mais je m'y pliais par crainte.
Maintenant...maintenant que je me sens
comme un poisson seul dans son bocal
je réalise que je ne peux pas en sortir
parce que dans Babe je suis un mouton
parce que je suis
trop bien éduquée
que sur moi j'ai la
main de ma maman
qui m'a donné la vie et passée la sienne en fonctionnaire, à constater le manque de fonds publics sans jamais oublier de voter à droite.
ma maman, 68 ans, qui le dimanche d'avant le confinement m'a envoyé « ai accompli mon devoir d'assesseur et d'électeur puis suis allée cueillir des jonquilles »
j'ai sa main là tout autour de mon corps comme un câlin gênant
une éducation à avoir peur
j'ai peur de tout je suis une bulle qui va exploser elle m'a expliqué ma maman
qui quand je lui demandais comment savoir ce qui est bien et mal me disait d'écouter à l'école, alors j'écoute l'école, j'apprends que ce qui est bien c'est d'être contre les méchants et comment savoir qui est méchant maman ma maman me dit
pour savoir qui est méchant écoute l'école écoute la télé écoute les livres que te donnent tes parents
plus tard mes amies sont des « mauvaises fréquentations »
elle refusera que j'aille les voir, elle refuse que je lise certains livres, que je sorte, que je fume, que j'ai des relations sexuelles, et moi comme j'ai un ennemi direct j'entrave son autorité dès que je peux, pas frontalement,
discrètement
à la frontale.
Moi aussi j'étais Rebelle dans les Supernanas avant mes dix-huit ans, puis, en sortant du lycée, j'ai explosé.
Dix ans je me suis confinée. La dépression, un meilleur maton que ma maman.
Dix ans je n'ai pas fait de vélo. Je haïssais les cyclistes. Depuis que j'ai commencé y'a un mois et demi, j'ai beaucoup réfléchis à l'homophobie.
En temps que nouvelle cycliste, je peux leur dire, aux homophobes, que cette bite dans le cul et cette chatte dans la bouche, t'en as peur parce que ça va te faire tellement kiffer que tu seras prête à t'engager pour Macron pour pouvoir continuer à avoir ta dose.
J'étais confinée depuis la sortie du lycée
mais la drogue m'a sauvée, S. m'a sauvée, mes amies m'ont sauvée, les concerts m'ont sauvée, les discussions politiques m'ont sauvée, les livres prêtés les films matés ensemble m'ont sauvée, n'empêche que je n'ai
jamais falsifié de papier
jamais fraudé les transports, excepté le métro en de rares occasions où je me chie tellement dessus que je préfère payer 2 euros plutôt que d'être aussi mal physiquement
jamais réussi à voler dans un magasin, même quand je m'aperçois que j'ai oublié un truc au fond de mon sac et que personne me demande rien je le sors
jamais menti à une figure d'autorité
toujours été
paranoïaque et über prudente
sauf là
quand j'ai paniqué
quand je me suis jetée dans la gueule d'un loup à qui je ne fais pas confiance
simplement pour ne pas passer le printemps enfermée en ville, sans pouvoir me poser dehors
pour ne pas naviguer dans ce canal long et gris
pour faire fermer sa gueule à la johnny en moi qui me dit
ça va être comme ça tout le temps maintenant
« nan ça sera pas comme ça tout le temps Johnny, t'inquiète... et puis je sais pas ça pue leur histoire, genre ils disent que c'est pour que les personnes genre dans la restauration qui ne peuvent pas travailler maintenant se rendent utiles, mais ça veut dire quoi, ça veut dire on te sucre ton chômage technique si t'y va pas ? »
S., au téléphone, résonne les johnnies en moi.
S. est mon ex. On s'est rencontrées quand j'avais 21 ans et elle 19. Aujourd'hui j'en ai 28. On s'était pas parlé depuis onze mois. Le confinement a réussi ce truc improbable : on est amies.
J'ai pensé à elle en rentrant avec ma lessive de bonne humeur, la dernière chose qu'elle m'a dit hier soir quand je l'ai appelée c'est :
« J'ai un peu la gerbe, je sais pas si c'est la bière... Je pense pas que c'est le corona, on vit à beaucoup, les autres l'auraient eu en même temps que moi... »
Je décide de prendre des nouvelles, un truc comme « coucou, comment tu vas petit chat ? ».
Ma main empoigne le portable en même temps qu'il vibre. Je viens de recevoir
« coucou, comment tu vas petit chat ? » de la part de S. Je l'appelle.
Elle a passé la nuit à faire des cauchemars et à avoir de la fièvre, mais elle pense toujours pas que c'est le corona. Les petits chats peuvent pas l'avoir, de toute façon.
Je me mets à lui raconter ma journée avec un sourire dans la voix, en l’appelant j'étais anxieuse car je sais
que c'est complètement con de s'engager dans l'armée des champs de Macron
et durant six ans de relation j'ai caché plein de choses à S. pour qu'elle ne se rende pas compte
que je suis complètement conne.
Je lui dit que si je suis de si bonne humeur par rapport à hier où je disais « je veux crever » à tout bout de champs avec une voix sérieuse, c'est parce que j'ai écouté « Heaven is a place on Earth » de Virus Incorporation en boucle ce matin, parce que j'avais tiré le Huit de Deniers en plus.
La johnny la plus vicieuse et vocale dans ma tête part du principe que S. va me trouver complètement conne si je lui explique que je tire une carte par jour qui me donne le ton de la journée. Mais aujourd'hui grâce à la thérapie et à ma volonté je sais me dire que S. ne me juge pas du Tarot, vu qu'elle me voit le tirer depuis qu’elle me connait, et qu'elle adore la sorcellerie.
Et que le Tarot c'est rien comparé à ce que je n'ai pas envie de lui dire
parce que je veux pas qu'elle me juge
mais que je veux lui dire
parce que j'ai besoin d'en parler à quelqu'un que je peux pas prendre cette décision entre une johnny paniquée et une johnny qui fait que me traiter de conne.
Je lui dis.
Elle est choquée, elle me dit d'absolument pas le faire, elle me dit tout ce que je cite depuis le début de ce texte.
Elle connait la réalité des terrains, Pole Emploi, la Drôme, les saisons, l'agriculture intensive, être enchainée au gouvernement, travailler pour être exploitée, en l'écoutant je réalise que j'aurais pu durant ces six années lui exposer mes vérités et qu'elle m'aurait répondu comme elle le fait maintenant, avec raison, sans m'engueuler, juste en s'inquiétant pour moi.
Je lui dit que j'ai regardé les trains pour Valence.
« Ah nan mais surtout pas Valence, y'a un couvre-feu là-bas, c'est les pires fachos Johnny... »
Après j'ai les larmes aux yeux et j'écourte la conversation en lui expliquant qu'avec mes amies on a décidé de faire un rituel de magie pour la nouvelle lune. Je lui explique que c'est en Bélier et en mars un mardi alors ça va nous apprendre à renaître plus combatives.
Elle trouve ça trop cool.
« Ouais voilà je m'engage dans l'armée des champs et après je fais des rituels de magie pour que ça s'améliore... je suis vraiment conne bref je vais prendre mon bain ! »
et je raccroche.
J'explose en sanglots, car je sais que je ne cliquerais pas sur lien, je sais que je resterais encore en ville,
encore un vingt-neuvième printemps en ville,
mais sans les parcs, sans les quais, sans le bus.
Je pleure car je suis perdue. Je ne suis jamais allée nulle part et maintenant que je ne peux plus j'en prends l'ampleur.
Je pleure car je sais que si j'avais été sincère avec S., durant tout ce putain de temps trop long de notre relation, ça m'aurait fait un bien fou.
Et que je me le suis refusé parce que je me déteste.
Et que chaque jour passé à me refuser du bien m'a fait me détester un peu plus, et que les jours ne reviendront pas.
Je pleure parce que par respect pour S., pour mes amies, ma sœur et ma maman, je ne me tuerais pas, ce qui ne me laisse comme autre choix que de continuer à vivre ma vie de merde avec mes choix de merde et toute la douleur de merde que je me suis infligée.
Et puis je lève la tête, je me sers le fond de pinard qui reste d'hier soir, je commence à écrire ce texte, je procrastine sur facebook et puis j'y plonge.
C'est une erreur de débutante que de dire que je suis conne si je compte faire de la magie ce soir.
Il est 21h53, je vis dans la dystopie où je réalise que j'ai jamais vécu la vie que j'aurais voulu parce que je sais pas laquelle c'est parce que je vis dans ma bulle complètement explosée et que je n'ai qu'une expérience limitée par mes quatre murs du monde et maintenant que c'est littéralement le cas je suis, non ne fais pas ce jeu de mots Johnny,
une con finie.
Mais la magie n'est pas que s'envelopper de « care » tout le temps, parfois il faut se faire la guerre.
Or ce soir, pour la nouvelle lune, le care vaincra la guerre.
Le care sera revalorisé et la guerre délaissée.
Les hôpitaux vont avoir des milliards débloqués et les drones vont brutalement se casser.
Ce soir pour la nouvelle lune nous mettons
hors d'état de nuire
l'État qui nuit.
Ce texte est un bain. Pour le moment les sensations ne sont pas agréables. Comme l'eau froide qui vivifie me terrifie. Ce soir je ne suis pas prête, mais je n'ai pas le choix.
J'ai supprimé le mail dans ma boîte.
Les bougies attendent. Les fleurs que je n'ai pas osé jetées depuis 2016 car elles me rappellent un excellent souvenir d'un truc fugace attendent.
Mes compositions de choses cassées et flétries, ma petite pierre tombale attendent.
Ce soir c'est une renaissance, et j'espère bien qu'une des arcanes de mon tirage
n'aura pas de nom
que je puisse me renommer
en ce que bon me semble
quand le printemps viendra de nouveau.
1 note
·
View note
Text
Rendez-vous au chalet des coeurs oubliés — Emily Blaine
Pour Noël, elle va le rendre dinde !
La première fois que Nicolas a rencontré Louise, il l’a prise pour une folle furieuse qui essayait de voler les bocaux de cornichons dans son Caddie.
La deuxième fois que Nicolas a vu Louise, il venait de défoncer la porte des toilettes pour hommes dans lesquelles elle était enfermée.
Clairement, Louise n’a rien à voir avec les femmes qu’il fréquente habituellement, lorsqu’il profite de son aura de célèbre guitariste de rock pour tromper la solitude de ses nuits. Éternelle optimiste, gourmande propriétaire d’une chocolaterie, elle est aussi une passionnée – limite obsessionnelle – de Noël. Sauf que lui déteste Noël. Et qu’il s’est laissé embarquer dans le rôle du faux petit ami de Louise pour faire enrager l’ex de cette dernière. Dès lors, Nicolas n’a qu’une seule certitude : ces vacances de fin d’année à la montagne promettent d’être tout sauf reposantes…
D’Emily Blaine publié en Octobre 2021 chez Harlequin [ Amazon ] pages
En commençant cette lecture, je me doutais que j'aimerai. Un Emily Blaine fonctionne toujours très bien mais est-ce que la magie de Noël était là ?
Je l'ai peut-être lu un peu trop tôt, c'était chouette et j'ai bien aimé le début avec cette bande de potes et cette ambiance musiciens. Très vite on a des références à des histoires, je me dis alors que Juliette et Evan ont du avoir leur livre. Je cherche, je vois le titre : T'embrasser sous la neige. Mais bien sûr ! C'était la romance de l'année dernière.
J'avais totalement oublié que je l'avais lu, j'avais bien aimé en plus mais bizarrement il m'a fallut plus de la moitié pour m'en souvenir. D'un autre côté, le principal était de découvrir Louise et Nicolas. J'ai bien aimé leur rencontre mais j'ai trouvé ça hyper rapide, ça fait partie de mon souci avec cette thématique de Noël... comme ça se déroule quasiment à huis clos et en une courte période, on loupe quelques trucs que j'aime en romance.
Ça n'empêche pas d'avoir de la séduction et du partage, mais ça ressemble souvent à un enchainement de scènes, ce qu'on retrouve en chicklit ou en romance de noël. Alors parfois, je m'en fiche et d'autres fois ça m'éloigne. Cette fois-ci j'étais pas à fond, ça ne m'a pas empêché d'apprécié ma lecture et de vouloir manger des chocolats (non pas de cornichons), de recommander cette lecture pour l'hiver.
#AUTEUR Emily Blaine#EDITION Harlequin#GENRE Romance Contemporaine#Noel#Lecture de Noël#Musiciens#llyza
0 notes
Text
Lecture d’Indiana
je ne sais pas si tu as lu Indiana
moi, il n'y a pas longtemps que je l'ai lu
c'était l'été dernier
je sais pas trop ce qui m'y a amenée
George, sans doute sa personnalité
une certaine idée du féminisme
en tout cas, j'ai beaucoup pensé à toi en lisant ça
Au début ça m'ennuie… et puis j'accroche un fil,
Comme dit Virginia Woolf à propos de Shakespeare et qui s’applique à n’importe quel auteur, bon auteur
« dès que nous en savons plus sur la vie, il commente ce que nous savons. »
Et tout à coup ça parle de moi
ça parle de toi et moi
de cette histoire ébauchée
que je me suis racontée
surtout depuis que tu m'as laissée
et que je n’ai toujours pas réussi à terminer
mais là, je suis sauvée
Sand va me la raconter
Et ça me fait du bien
je me sens moins seule
et en plus je me dis
que peut-être je saurai la fin
la fin de son histoire
sera la fin de mon histoire
alors voilà
Un homme tombe amoureux d’une femme
Elle s’appelle Indiana
Elle est un peu sauvage
Elle vient d’une île lointaine
Elle est un peu animale
Face à un homme sophistiqué civilisé
il tombe amoureux d’elle
comme ça
par désœuvrement
par divertissement
un peu comme toi je crois
il lui dit de beaux et grands mots
comme tu m'as dit
et elle y croit
comme moi
Il dit
"tu es la femme que j'avais rêvée, la pureté que j'adorais
la chimère qui m’avait toujours fui
l'étoile brillante qui luisait devant moi pour me dire
“marche encore dans cette vie de misère, et le ciel t’enverra un de ses anges pour t’accompagner.”
Bon d’accord, t’étais moins romantique…
Moins lyrique
Tu ne m’as pas d’emblée parlé de mon âme
Mais tu m’as parlé d’énigme
et tu m'as dit quand même
"tu es tout ce dont je rêve"
alors moi j’ai décollé
Bon, c’est un roman de femme
De femme forte
Féministe on peut dire
Et George a eu une bien mauvaise expérience avec son mari
Donc dans le roman les femmes sont
bonnes ou belles ou d'une force insoupçonnée
(c’est tout moi donc)
et les hommes mauvais
ou brutes
ou fades
ou trompeurs
Au choix.
Tu choisis ce que tu préfères Ensuite il y a une embrouille, entre eux, une série d’embrouilles
c’est mal parti pour eux
mais j’espère que ça finira bien
parce que je me figure que la femme fera l'éducation sentimentale de l'homme
Elle l'élèvera à l'amour
Elle lui apprendra ce qu'aimer veut dire
J’espère encore une belle fin, tu vois
Sotte que je suis
Comme si notre histoire n’était pas terminée
Et je me dis qu’en finissant ce roman je saurai mon avenir : happy end ou tragédie
Je serai fixée
Et je mettrai un point à mon histoire
Alors je continue de lire
Ce roman
Qui m’ennuie
légèrement
Ah oui, donc l’embrouille
C’est parce qu’elle croit qu’il a forcé la porte de sa chambre pour la posséder de force.
Elle se sent trahie. Trompée. Elle lui en veut et refuse de le voir désormais.
En fait, mais elle l’ignore, c’est pire que ça
il est venu pour coucher avec sa femme de chambre, qui est sa maîtresse
la servante de l'une est la maîtresse de l'autre
qui est aussi sa meilleure amie au monde, sa sœur de lait
bref,
Elle souffre profondément
Et moi c’est pareil,
tu m'as terriblement déçue
On s’était promis
Et puis plus rien, silence tonitruant
comme Al capone
Je t'en ai voulu.
Je pourrais dire comme elle, « vous avez odieusement abusé des promesses. »
Je t'ai dit
Tu me manques.
Et là rien. Silence
Tu ne m’as pas répondu
Même pas répondu
Comme si je n'existais plus
(vertige)
En fait
tu avais rêvé…
Comment tu disais déjà…
« Tu es tout ce dont je rêve »
tu m'avais rêvée
et puis un jour tu t’es réveillé
Et j'avais disparu
Tu m’avais effacée
Oubliée
mais eux plus tard
Ils se revoient.
Et elle lui en veut
Elle lui fait des reproches.
Elle parle d’amour et de respect « je ne puis oublier l’imprudence de votre conduite envers moi. Le peu de délicatesse d’un projet si romanesque et si coupable m’a fait bien du mal… je me croyais aimée alors !... et vous ne me respectiez même pas ! »
Comme elle je croyais que c’était vrai
Alors que tu étais dans un roman
Et je me suis sentie humiliée
tu ne m'as même pas répondu. Mais la ressemblance va plus loin.
Parce que lorsqu’elle lui dit qu'elle a souffert à cause de lui…
Et elle lui dit, elle avoue son mal, à cause de lui
« Je suis malade en effet, je me sens bien mal, et devant vous, monsieur, j’ai le droit de me plaindre. »
Je t’ai avoué ma douleur
Attendant de la sympathie, de l’empathie
J’attendais je ne sais pas
Quelque chose comme
Mais je n’ai cessé de penser à toi…
quelque chose qui console et répare
Et lui il dit p145
« Indiana ! ne dites pas cela, ne dites pas que je suis l’auteur de vos maux ; car vous me rendriez fou de douleur et de joie. »
Et toi
Quand je t'ai dit
Je n'arrive pas à t'oublier
C’est une torture
Tu as dit " plaisant"
(silence)
Comme si c'était juste plaisant d'être aimé
comme si ça pouvait être juste plaisant
je souffre, c’est plaisant
Tu ne me comprends pas
Et toi, je ne te comprends pas.
C’est peut-être ça un monstre
Quelqu’un de différent, d'étrange à l’extrême
bref, tu m'avais fait du blabla et j'y avais cru
idiote
Je voulais des actes
Je n’ai rien eu
Tu m'as fuie sans cesse
Ce n’était qu’un rêve.
mais lui quand il la voit follement atteinte
Il se met à l’aimer davantage
A l’aimer pour de vrai peut-être
j’espère
je me remets à espérer…
et me sentant encore attachée
tu as un regain d'intérêt pour moi, c’est sûr
Mais je le trouve tiède. Le pire c'est quand je te demande
Pourquoi ce silence
tu réponds « Je ne sais pas. »
Ça veut dire quoi ça ?
Tu t'en fous tellement que tu n'y as pas pensé 2 secondes ?
Tu m'as oubliée en 2 secondes, voilà.
Est-ce possible ?
je ne comprends pas mais à aucun moment je ne mets en doute ta sincérité
Tu me dis
Je ne sais pas et j’entends je m’en fous
C'est bien la pire de mes hypothèses qui se confirme.
Tu n'es pas tiède et mou mais vide
Oubliée
Est-ce possible de m’oublier, moi ?
après les aveux que nous nous sommes faits ?
Indiana
Quand il revient vers elle
Elle lui dit qu'elle ne veut pas d'un amour tiède
« savez-vous ce que c’est qu’aimer une femme comme moi ? Non, vous ne le savez pas. vous avez cru qu’il s’agissait de satisfaire au caprice d’un jour. Vous avez jugé de mon cœur par tous les cœurs blasés où vous avez exercé jusqu’ici votre empire éphémère… je ne donnerai pas mon cœur en échange d’un amour flétri et ruiné, mon amour enthousiaste pour un amour tiède, ma vie tout entière, en échange d’un jour rapide ! »
Bon, c’est quand même George Sand qui écrit, celle qu’aimèrent Musset et Chopin…
J'ai pensé ça exactement. Je ne veux pas de quelque chose de tiède, je ne veux pas du réchauffé
Mais je ne l'ai pas dit
J’étais tellement déçue
Ce que tu disais était devenu creux, banal, mou, fade, sans consistance
Que j’ai pensé que tu ne méritais même pas deux mots de plus
Avant tu me fascinais
A présent tu m'indifférais
le pire de tout
Toute ta mollesse, ta lâcheté m'est apparue
Lipidique même, ventru
Je t’ai vu ventru
Tu m’as demandé ce que j’avais fait tout ce temps
Je t’ai dit
c’était un truc pas commun
une sorte d’Odyssée
et ta réaction m'a tellement déçue encore
tu as dit un mot tellement banal
et un seul mot
alors que j'en attendais mille un million des milliards
...
Tu ne sais pas que j'ai horreur des gens qui disent ce mot
et là c'était vraiment mal choisi
je me suis demandé si tu avais seulement lu mon message ?
Toi que je trouvais si intelligent, brillant, perspicace,
j'avais même l'impression que tu me comprenais
En fait j'ai rêvé.
Et là j’ai pensé c’est terminé.
Et puis…
Au fil des jours
Je me suis dit
S’il veut me reconquérir il lui faudrait du désir et de la volonté
beaucoup
J’ai commencé à envisager un retour…
Mais tu étais devenu il
il devrait faire ses preuves, comme l’amant d’Indiana
Elle dit qu'elle veut tout.
Moi aussi je lui avais dit ça dès le début, il n’a pas dû retenir
elle dit
Quand j'aime c'est à la folie
Il faudrait tout sacrifier pour moi
Non, je ne l’ai peut-être pas dit
Est-ce que ça se dit ?
Elle dit
Savez-vous ce que c'est qu'aimer une femme comme moi ?
il l'ignore
il croit que je
un personnage
une image
mouvante elle dit tout l'absolu de l'amour qu'elle exige.
Elle dit « il faut m’aimer sans partage, sans retour, sans réserve ; il faut être prêt à me sacrifier tout, fortune, réputation, devoir, affaires, principes, famille, tout monsieur parce que je mettrai le même dévouement dans la balance et que je la veux égale. »
Moi ce que j'ai dit dès le début
C’est
Et je m’en souviens très bien
Je veux Tout
Et je n’ai pas changé d’avis
Et je trouve bien peu de monde à me suivre sur ce chemin
C’est sûr
Il lui refait du blabla
comme quoi il l'adore
elle est un ange....
Il lui dit qu'il n'aime pas que son cul mais son âme aussi...
il lui dit quelque chose de très beau p 148
« n’ai -je pas lu toute l’histoire de votre cœur dans le premier de vos regards qui vint tomber sur moi ? »
Genre on se comprend
instinctivement
Toi aussi tu m’as parlé de mon regard, avant de descendre plus bas le tien.
Elle dit
N'espérez pas émouvoir ma vanité. J'ai longtemps été embarrassée qu'on aime mon cul d'abord
et j'ai exigé qu'on aime mon esprit
Avec toi c'était différent. Ça m’amusait
Ça me plaisait
Une histoire d’amour ça commence toujours par une attirance physique
tu t'en fous de mon esprit et j'ai bien aimé ça
juste mon cul ça m’allait
et puis ça m'a manqué que tu ne t'intéresses pas à mon esprit
En fait il me manquait plein de choses avec toi
Maintenant tu m'as blessée et même mon cul n’irait pas vers toi
De toute façon je ne me trouve plus belle aujourd’hui
Comme Indiana
Qui est laide quand elle est malheureuse mal-aimée
Et redevient jolie quand elle se sent aimée
Et qu’elle aime
« rieuse et folâtre, elle semblait maintenant avoir 14 ans »
Voilà où j'en étais de ma lecture égotiste
Je tournais un peu en rond
L’ennui me reprenait
C’est un roman d’un autre temps
Que j’aurais peut-être dû lire à quatorze ans
Quoi que
Je me trouve suffisamment marquée par le romantisme comme ça
Non
Pas à 14 ans
Et tout à coup il est question de cheval
De monture
Son ami achète à son amant un cheval, pour lui offrir.
Le mari est-il jaloux…. Je ne sais plus s’il est au courant…
C’est drôle cet échange de monture entre l’amant et l’ami qui en fait est amoureux transi.
On sent bien qu'il y a un sens caché
une dimension sexuelle grosse comme un camion
j’aime bien parfois ce qui est gros comme un camion
elle dit à son amant
« que je suis heureuse ! il semble que ce bon Ralph ait deviné le présent qui pouvait m’être le plus précieux.
Ben oui, Ralph, c’est l’âme sœur, il sait ce dont elle a besoin.
« et vous Raymon, n’êtes vous pas heureux aussi de voir le cheval que vous montiez passer entre mes mains ? »
Il n'a pas l'air heureux qu'elle prenne les choses en main, entre ses cuisses .
Et alors
elle devient virile quand elle monte, furieuse même.
Chasseresse
une femme forte
Elle monte comme on baise
Avec désir
« Ses yeux et ses joues s'animèrent. Le gonflement de ses narines trahit je ne sais quel sentiment de terreur ou de plaisir et tout à coup pressant avec ardeur les flancs de son cheval, elle s’élança sur les traces de Ralph. Raymon ignorait que la chasse était la seule passion que Ralph et Indiana eussent en commun. Il ne se doutait pas non plus que dans cette femme si frêle résidât un courage plus que masculin, une sorte d’intrépidité délirante…les fibres délicates d’Indiana appelaient surtout les bruits, le mouvement rapide et l’émotion de la chasse, cette image abrégée de la guerre avec ses fatigues, ses ruses, ses calculs, ses combats et ses chances.sa vie morne et rongée d’ennui avait besoin de ces excitations. »
De la chasse à la guerre, de la chasse à l’amour, de la guerre à l’amour il n’y a qu’un pas.
Et l’amant potentiel « fut effrayé de la voir courir ainsi, se livrant sans peur à la fougue de ce cheval qu’elle connaissait à peine… franchir les fossés sans hésitation, se hasarder avec confiance dans les terrains mouvants »
Une femme qui se jette ainsi dans l’inconnu…
bref
"Raymon se sentit épouvanté de tout ce qu'un esprit si intrépide promettait de hardiesse et de ténacité en amour."
Raymon préférait la femme sur le point de mourir. Cette femme intrépide ne lui plaît guère. après ça Bing le mari se casse une jambe. Bien pratique ce truc de la romancière qui veut se débarrasser de son mari.
Et tout est ouvert à nouveau.
Ensuite son mari l’oppresse, la force à le suivre, alors elle quitte son mari, en fait mourant mais elle ne le sait pas.
Elle rejoint son amant qui entre temps s’est marié.
Homme de peu de foi
Homme de peu de feu
Bon alors là c’est mort.
Adieu
Fin
0 notes
Text
La 13ème docteurE et l’ego des hommes
Dimanche 16 juillet, un océan d’oestrogènes a inondé l’univers des séries télé. Le monde du petit écran s’est retrouvé bouleversé. Plus rien ne serait jamais comme avant. En effet, Jodie Whittaker devenait la treizième docteurE de la célébre série britannique Doctor WHO, diffusée sur la BBC depuis 1963.
Je sais, je sais j’arrive un mois après la bataille pour en parler, mais bon j’ai d’abord été en vacances chez ma grand-mère d’un certain âge pour laquelle internet est un concept relativement abstrait, puis mes soirées se trouvèrent occupées par les championnats du monde d’athlétisme, bref j’ai encore mis beaucoup trop de temps entre deux articles….
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos docteurs. Pour ceux qui ne connaissent pas Doctor Who (je suis pas sûre qu’une telle personne existe dans la sphère tumblr, mais bon), le personnage principal est le Docteur, dernier représentant d’une espèce disparue, les Seigneurs du Temps, possédant de nombreux pouvoirs et un vaisseau spatial bleu le Tardis, lui permettant de voyager dans le temps et l’espace à la vitesse de l’éclair. La série consiste donc à suivre les aventures du docteur dans un intervalle de temps s’étalant sur des milliards d’années et dans un intervalle d’espace dépassant les galaxies les plus lointaines. Le Docteur a une autre particularité ; à chaque fois qu’il meurt il se régénère. C’est-à-dire qu’il se « transforme » en un autre homme qui change totalement d’apparence physique et de caractère, mais qui conserve malgré tous ses souvenirs et des sentiments positifs ou négatifs envers les personnes qu’il a croisé sur sa route auparavant. Tous les docteurs ont jusqu’ici été des hommes et voyageaient systématiquement avec une compagne, qui elle pour le coup était une femme. Voilà pour le résumé très scolaire de la série, j’espère que j’ai pas dit trop de bêtises (j’ai moi-même apprécié la série un certain temps puis l’ai lâchée n’accrochant pas à certains épisodes), et si c’est le cas les nombreux-ses fans de Docto Who…. pas taper, hein…
Vous l’avez compris, le choix de Jodie Whittaker est un choix féministe fort, puisque pour la première fois de l’histoire de la série, le rôle principal est confié à une femme, excellente actrice au demeurant.
Et c’est vraiment une décision majeure, parce qu’elle permet de casser un schéma de fiction très courant et particulièrement sexiste qu’on subit depuis des dizaines d 'années, à savoir celui d’un homme donnant son nom à la fiction, héros, rôle principal au centre de l’histoire et d’une femme qui l’accompagne, certes personnage important aux multiples qualités mais néanmoins secondaire servant de support et d’aide à l’homme.
Exemples (liste looooiin d’être exhaustive) : Le docteur et sa compagne, bien entendu
James Bond, et sa James Bond girl interchangeable. (Bien entendu, si on peut faire le combo second plan + hypersexualisation on va pas s’en priver hein..)
Le mentaliste Patrick Jane et Teresa Lisbon ou encore Richard Castle et Kate Beckett. Je ne vais pas toutes les citer mais vous remarquerez que de nombreuses séries américaines policières suivent ce schéma…
Et même Harry Potter et Hermione Granger…oui même Hermione qui pour moi est sans doute le meilleur personnage féminin de la fiction (je mettrai d’ailleurs un super article à ce sujet dans les liens connexes)
Des contre-exemples existent (je pense notamment à Bones) mais ils sont plus rares. Ne nous y trompons pas, Teresa Lisbon, Kate Beckett ou bien entendu Hermione Granger sont des personnages de qualité, elles sont brillantes, fortes, courageuses, défient les clichés, sauvent fréquemment le héros principal de mauvais pas. Le rôle de la compagne du docteur correspond aussi à cette description, et de ce que j’ai pu en voir, la plupart du temps ce n’est pas une cruche (du moins dans les années 2000)….oui mais voilà, le rôle principal ce n’est pas elle.
Et dans ce fameux contexte Doctor Who a décidé d’évoluer dans le bon sens, de s’adapter aux changements de son époque, de se remettre en question après 54 ans (!!!), de réparer une injustice flagrante tout en le faisant de la plus belle des manières, en mettant à l’honneur son personnage en choisissant en la personne de Jodie Whittaker une actrice talentueuse, émouvante et ayant déjà fait ses preuves pour l’interpréter.
Oui, mais il y a un hic. En effet, cela n’a pas plu à la Confrérie du Scrotum Sacré et de la Prépucerie Toute-Puissante qui s’est sentie affreusement blessée dans son ego et qui a tout de suite éprouvé le besoin de nous le faire savoir, notamment en remplissant internet de merde (il y a pas d’autre mot) et c’est dans cette merde que nous allons à présent naviguer…(oui j’ai pas de Tardis moi on fait avec ce qu’on a)
Je vous présente donc un échantillon représentatif et critiqué de tout ce qu’on a pu lire. Les messages sont issus d’une même source par souci de commodité pour moi mais si vous fouillez facebook, twitter, les forums et tutti quanti vous vous rendrez compte que ce sont les mêmes messages partout
Donc là, ces deux premiers messages nous sortent l'argument du respect de la tradition et du «Ca a toujours été comme ça ». Ce que je trouve assez fascinant dans tout ça c'est que l'esclavage a été aboli il y a 170 ans, les femme ont le droit de voter depuis plus de 70 ans, le premier couple homosexuel s'est marié aux Pays-Bas il y a plus de 15 ans, de plus en plus de gens remettent en question l'exploitation animale aujourd'hui, mais malgré tout cela, certains pensent encore que le « Ca a toujours été comme ça » est un argument valable et pertinent.
On va quand même reprendre pour eux : si le docteur a toujours été un homme, c'est parce qu'en 1963 la société était encore plus sexiste et patriarcale qu'aujourd'hui et n'aurait jamais pensé à attribuer ce rôle charismatique, explorateur, brillant du docteur à une femme et non pas parce que c'était une bonne chose. En vrai, si les choses s'étaient déroulées correctement dès le départ on aurait déjà eu 6 docteures femmes et 6 docteurs hommes et j'aurais pas eu besoin d'en parler.
« Quel non-sens absolu, Dr Who est un homme comment pourrait-il se régènérer en femme ? C'est comme un acteur homme jouant Wonder Woman. Je suis pour l'égalité des sexes mais là c'est ridicule. Est-ce que les cybermen deviendront des cyberpersonnes ?»
Première note à cette personne : Dire « Je suis pour l'égalité des sexes » après avoir dit un truc sexiste ne change rien au fait que ce que t'a dit est sexiste.
Deuxièment, on a donc quelqu’un qui regarde une série télé où un type avec trois cœurs dans la poitrine, une espérance de vie quasi-illimitée, qui se régénère en personne différente à chaque fois qu'il meurt, qui voyage de la préhistoire à une époque se situant des milliards d'années après la disparition de la terre en moins de temps qu'il me faut pour dire « J'emmerde le patriarcat », tout en affrontant des créatures, des machines et des robots tous.tes plus chelous les uns que les autres et qui se dit que ma foi c'est tout à fait tolérable. Par contre, dès qu'on transforme cet homme en femme, alors là c'est la fin des temps, comme si transformer un homme en femme dans une série totalement fictive était la pire des choses qu'on pouvait lui faire.
Un des très nombreux messages annonçant la fin de la série et critiquant sa bien-pensance. Globalement, ça a été un vrai déferlement de bêtises dont je vous cite l'idée générale :
« C'est la fin de la série »
« Plus personne va regarder »
« Moi je vais plus regarder. »
« C'est un scandale »
« Bobos gauchiste-écolo politiquement correct qui ont ruiné mon enfance »
Ce qui est marrant c'est que quand on féministe, on se fait taxer d'hystérique dès qu'on ose omettre la moindre critique tandis que ceux et celles qui postent des messages scandalisés,exaltés, agressifs et disproportionnés vu qu'on parle quand même d'un personnage d'une série télé fictive, eux ne se font jamais traiter d'hystérique mais reçoivent plein de likes et de retweets. Vous remarquerez que tout les commentaires que je vous ai montré ont beaucoup plus de flèches vertes que de flèches rouges, ce qui est pour moi un reflet net du sexisme de notre société et c'est assez déprimant.
Est-ce que James Bond va devenir Jane Bond ? Alors, non, non rassure toi. Avant qu'on ait un personnage d'agente secrète totalement badass entourée d'hommes à moitié nus ne demandant qu'à lui faire des cunnis avec un air béat, il y a de la marge. Bon, ils ont fait la même avec tout les personnages féminins hein, Wonder Woman (ci-dessus), James Bond, Miss Marple et même Mary Poppins, on nous demande aussi s'il y aura une Mrs Holmes etc....etc...
Bien entendu, c'est de la mauvaise foi pure vu le caractère particulier et unique du personnage de Docteur Who. A moins que Batman se soit régénéré en Superman qui s'est régénéré en Spiderman qui s'est régénéré en Hulk qui s'est régénéré en Wonder Woman, cet argument là n'a aucun sens non plus.
Oh, c'est mon petit préféré celui-là, je vous l'ai gardé pour la fin. « Rien n'est donc sacré ? » demande-t-il d'un air solennel. Si excuse moi, j'avais oublié, tu as tout à fait raison. LE PENIS, C'EST SACRE. Le docteur peut bien changer sa couleur de peau (quoique le docteur noir on l'attend toujours il me semble), ses yeux, sa couleur de cheveux, perdre ou gagner 30 ans à chaque réincarnation, perdre où gagner 20 cm de taille ou 20 kg, changer totalement de personnalité, de traits de visage et de cerveau mais il ne PEUT PAS modifier son pénis, son scrotum et ses testicules. Pas touche au kiki !!! Et surtout pas pour le remplacer par quelque chose d'aussi bas, inférieur, pathétique et avilissant qu'un vagin voyons....
Sur ce, je tiens à adresser mes félicitations et tout mon soutien à Jodie Whittaker pour qui ça doit pas être facile d'être exposée à ce tas d'absurdités, même si je m'inquiète pas pour elle, je l'ai déjà vue à l'oeuvre dans Broadchuch et Black Mirror, elle va gérer, moi en tout cas j'ai envie de me remettre à la série rien que pour voir ça et je suis sûre que cette série et la BBC ont encore de belles années à vivre. Quand à tout les hommes frustrés...eh bien oui, l'espace de quelques épisodes vous ne serez plus au premier plan. Le monde ne tournera plus autour de vous. Vous allez devoir mettre votre ego de côté mais pas d'inquiétude on n'en meurt pas... Faites du sport, mangez une glace, et méditez un peu sur votre façon de voir les choses, ça vous fera pas de mal....
Liens annexes :
La réponse de la BBC à la polémique : http://www.eonline.com/fr/news/868177/la-bbc-repond-de-maniere-parfaite-aux-plaintes-concernant-jodie-whittaker-dans-le-role-du-docteur-who
Le Syndrome de la Schtroumpfette vu par une courte vidéo des Brutes : http://zonevideo.telequebec.tv/media/28022/le-principe-de-la-schtroumpfette/les-brutes
Hermione Granger et le putain de patriarcat: https://www.buzzfeed.com/danieldalton/si-hermione-etait-le-personnage-principal-de-la-saga-harry?utm_term=.kydJkK4a0y#.jlrNWpJzGD
56 notes
·
View notes
Text
2. BUREAU DE LOCATION DES DROIDES
Je n'avais pas mon propre droïde, je le rendais à l'agence de location à la fin de chaque journée de boulot. C'était pas un dro, mais un bot pro spécialisé dans la manutention de toute façon. Ils n'avaient pas franchement les capacités émotionnelles & empathiques d'un droïde, qui gérait ta vie, faisait interface avec toi et s'occupait de tout ce qui t'emmerdait.
Un assistant personnel, une aide ménagère et ton meilleur ami. J'eus un pincement au coeur en pensant à Raymond.
J'avais reçu pour Noël de mes 7 ou 8 ans, je ne sais plus trop, mon premier dro.
Ton meilleur ami évolutif offert aux enfants en cadeaux de fin d'année.
Maman avait peur que son garçon se sente trop seul.
Le mien s'appelait Raymond.
A l'époque je n'avais aucune imagination.
On porte tous en soi le deuil de notre premier dro pas vrai? Botstation; Nintenbot ou X Bot. Qu'est-il arrivé à Raymond? ça faisait longtemps que je n'avais pas pensé à lui. Et le gars devant n'avançait pas. Raymond avait été un Botstation 1. Je l'ai gardé longtemps, même quand ils ont sorti le BS2. Aujourd'hui on en est au BS4. La plupart de mes camarades de classe frimaient avec leur Botboy, une sorte de petit robot plus mobile, mélange de drône, de skater et d'intelligence artificielle. Le meilleur ami des petits freeriders à genouillères. Mon propre botstation ! Je me souviens encore l'avoir déballé, comment je trépignais comme un fou tandis que maman galérait à insérer les dernières lignes de code pour le programmer, et de ma joie quand enfin il a démarré. Il faisait ma taille. Il a grandi en même temps que moi avec ses vérins hydrauliques.
On pouvait enfin vivre ensemble des aventures. Il y a eu Batman et Robin, Coco et Molusco, Gumball et Darwin, il y aurait Morphée et Raymond!
Devant, le gérant ne s'en sortait pas avec un gars à la ramasse (une 1ère location je suppose) auquel il répondait:
- Si tu es son chef de mission, on intègre une reconnaissance vocale pour qu'il ne réponde qu'à tes ordres. Les commandes sont vocales, mais il y a aussi quelques commandes manuelles, par exemple toi tu veux un des dro de la ville parce que t'es en équipe entretien ramassage là la collecte des ordures. Bah tu peux bien sûr intégrer les codes que tu veux, sur la version utilisateur. Des banques de données aussi, par exemple comme les dro facteurs de la Poste qui connaissent tous les noms & adresses d'un secteur. Tu as en besoin toi aussi pour faire ton zonage non? Si tu ne sais pas le faire toi-même je peux te le préparer mais il faut m'en faire la demande 3 jours à l'avance.
- C'est gratuit? fit ce naïf.
- Non, bien sûr. Le gérant lui fit un sourire hargneux.
- Ah okay. j'ai tout noté c'est bon je reviendrai.
Le gars devant moi rangea sa phabulet dans sa sacoche.
Roots lui demanda encore:
- Tu veux pas que je te fasse un devis? Le gars partait, un peu confus, bizarre.
Je pris sa place.
- Salut. Je te le rends ce soir, t'as vu j'étais là à l'heure. Je te le reprendrai mardi ça te va?
Roots dévérouilla mon dro qui depuis tout à l'heure était resté immobile. Tellement sage qu'on l'avait oublié. A part sa tête qui faisait des mouvements de va et vient comme s'il débarquait d'ailleurs en mode whathefock et qu'il n'avait toujours pas intégré les lieux, ce type n'était pas humain.
Je sortis enfin de là, libéré sans mon esclave.
Il traversa la grande place de Saint Quentin avec son bel hôtel de ville et rejoignit son véhicule. Il y balança sa sacoche à outils et néodymées puis il se défit de son exo.
Il frissonna devant la beauté de l'objet et ce volant sauvage et ces pédales farouches.
Tous les jeunes conduisent des bolides électriques qui coûtaient 100 000 euros en 2005. Oui c'est une Tesla S, enfin, le nouveau modèle, dans l'esprit vintage. Mais par ailleurs, ils doivent aussi à 12 ans connaître le Code Pénal. On avait tous un discours d'avocat ou de procureur au collège. Puis si on réussissait à passer le brevet l'Etat nous distribuait gratuitement à 16 ans un bolide bridé à 50 km/h.
C'était une autre époque. On devenait adulte très tôt. On restait enfant longtemps.
Il démarra, s'extirpa de sa place de parking avec grâce et partit pour rentrer chez lui, à Guise. Il pensa un instant aller se ressourcer dans les 47 hectares de la réserve naturelle des marais d'Isle. Pour y faire quoi? Une randonnée solitaire? Pour remplir sa fiche de mission qu'il aurait du envoyer avant de partir, se dit-il soudain.
Marais de l'Isle. Juste je me gare devant pour profiter du dernier rayon de soleil d'un mois de Mars raclo en celsius. Comme si c'était mon bureau et mon panorama perso. Il alluma le wifi et rédigea sa fiche de mission en ligne.
Il se logua sur le site du designer végétal en chef, une paysagiste spécialisée dans le vertical et dans la revégétalisation des espaces intoxiqués des Hauts-de-France. Des friches industrielles du bassin minier, elle en faisait des paradis.
Ma boss a mon âge. C'est une fille canon qui, comme tous les "designer végétal" a les cheveux teints en vert. Ils n'ont pas conscience que cette marque d'appartenance est périmée? C'est un signe périmé pour se reconnaître entre eux. Et, non, je ne fais pas partie du clan. Tu sais pourquoi? Parce que je viens d'un lycée agricole et pas d'une école de paysagisme. Je vendais déjà mes plants de tomates bio à la serre-magasin de Wagnonville quand tu passais ton temps à étudier la meilleure disposition des cactées pour des clichés Instagram à haut potentiel.
Mais c'est elle la boss. Et tu sais pourquoi? Elle est organisée et mâture, elle sait faire du marketing. Moi je suis juste le gars background qui est toujours à randstad tech si tu as besoin tu peux y aller.
Les mails pour remercier le client de l'avoir choisi s'envoyèrent automatiquement tandis que le flux d'automobiles s'intensifiait.
16 ans les fesses installées dans des concept cars des lambo qui ne valent rien.
Pas mal de caravanes aluminium comme des suppositoires. ça aussi c'est fun. Et l'autoroute parallèle toute en gazon pour les aéroglisseurs.
Les autoroutes sont des cirques humains. Il mit le pilotage automatique en appuyant sur la seule des coordonnées GPS enregistrées (chez lui).
Arrivé, je parcoure l'hlm géant faits des conteneurs de nos peurs. Chacun son flat rack.
Il atteignit grâce à ses semelles néodymées son hublot ouvert et entra chez lui.
Non, ce n'est pas du tout le principal chemin, qui sont les escaliers.
Il souffle. Se déchausse. Une crainte assoiffée, rampante, est en train de s'éteindre en lui -et son regard-cri se fixe sur les murs peints d'ombres riantes, dorées, des gorgées d'âmes damnées s'épousant. Il essuya une goutte de sueur sur le dos de sa main. Avait l’impression de ne pas être revenu depuis trois jours.
Un flat rack, c'est un 'cube' autonome, qui pouvait être détaché par ces mammouths d'engins de levage pour qui le business du nomadisme urbain était un filon prospère. Ici chacun a à sa majorité son habitat assigné. Il y a le modèle standard : c'était ce que Morphée avait : une surface habitable de 16m². Un vieux Maersk reconditionné.
L'aménagement standard comprenait eau chaude eau froide / cuve de récupération d'eau, chauffe-eau solaire, le hublot-solaire, toute l'électricité au solaire. Une petite touche de leds personnalisée en néon bleu, la boule de tesla de son adolescence obsolète et puis du modulaire pour les rangements, la poubelle intelligente compresseuse et le bio-algues pour compost. Le composteur m'est très utile sur la terrasse, qui est verticale, et dont le sol vivant constitue l'isolant naturel. A entretenir. Le modèle standard est associé à un système autodésinfectant des surfaces, un revêtement mousse pvc effet chromé que j'avais choisi, ça fait industriel et entreprise. ça me correspond.
J'y avais entassé mes possessions mortelles : une table basse arduino, un lit baquet-hamac, une chaise roulante aussi chère qu'une supercar, une cuisine pliante, une salle de bains gonflable. Une box-drône pour les livraisons dont je payais la location mensuelle, sorte de boîte à lettres, avait été aménagée à côté de la porte d'entrée. Ma penderie était sous vide. Quant à la buanderie, elle était commune et au centre du bloc. C'était un conteneur buanderie pressing où on parlait entre nous
Jcrois j’ai oublié les connexions capacité volume aération qualité de l'eau qualité de l'air ventilation branchements et toussa. Ton habitat directement relié à son interface domotique sur la phabulet. Au fil de ma vie de merde, j'ai réussi à personnalisé ça, un peu, grâce à un mur de schiste par -ci, une fougère par-là, des leds bleus partout. Ma petite vitrine avec ma liste d'implants perceptif et mes implants physiques. Je me suis ruiné pour mon exo de travail resté dans le coffre. Mon magnifique exosquelette.
Comme chaque soir, il checka sa liste de courses avec un peu d'entrain, pour voir s'il pouvait supprimer ou ajouter un item.
Liste de courses :
- finaliser le proto du casque à électrode ECG
- trouver des lunettes ynosT (avec caméra et connectiques)
- une nouvelle najira (sorte de ceinture-micro-ordinateur en vogue)
- la front-muse biofeedback!
Oui car je ne rêvais pas à des flats toujours plus parfaits, plus grands, déposés dans le nouvel endroit du crédit à voyager. Ou même à des propositions autres : des cabanes, une stupide cabane de repos dans la nature, un truc dans le genre. Mais le prix me freinait, et je retournais contempler des conteneurs plus cosy que le mien, comment ils l'avaient agrandi, modul�� avec d'autres conteneurs. Non je rêvais à du spaceport. C'est la space axe vendredi
adieu la terre
tout le monde est parti
ceux qui restent sont des fous désespérés
qui ne peuvent pas partir car ils ont été dépossédés de tout
ou bien qui ont trop d'intérêts ici pour les laisser aux autres.
Les autres vont tous en moon express le vendredi soir.
ça craint tout ce monde au-dessus de l'atmosphère
mais on est enfin débarrassé. Qu'ils y aillent en orgie orbitale s'autolikant et se phuquant tous en joie, mais en chien.
Dans des fusées privées, là, des fusées-bar des lanceurs et des récupérations: style “Viens, on va se jeter dans l'océan!”
Les exosquelettes brillent.
L'atlantique vidé de sa faune marine, il est frais ce soir
Est-ce que je suis obligé de supporter la joie de gens que je ne connais pas?
Le vide, un lieu absurde, capable de mettre à nu la folie brutale de l'humanité.
La lune, d’abord c’était avec des entrepôts.
Sa première atmosphère artificielle officielle fut réservée à une élite qui avait la mentalité du colon, du fabriquant, du designer, qui sait comment agencer un habitat sur cette surface fruste et des petits endroits sympathiques fandarts où tu pourra dépenser tes sousous. Maintenant ce zoo lunaire accueillent les fusées scolaires pour le voyage de fin d'année et tout un monde de freeriders et de backpackers mais sans moi ce soir. Je vais juste m'écrouler dans mon hamac
Il les entendait littéralement, il était connecté à Anom.Ali qui postait en continu ses aventures dans la poussière sur son fil d'actualités.
Où est ma raquette de ping pong de 384 400 km de haut? Presse ALT Gr, altruiste Grand, un raccourci clavier pour des relations sociales saines. Je veux
0 notes
Text
Je n'ai rien posté depuis le 2 juin. Je n'ai absolument rien fait depuis le 2 juin. J'ai fumé. Bu. Mangé des frites midi et soir depuis le 18 juin.(faut ptetre que ça s'arrête ça). Je suis content, car j'ai un projet d'album pour da fuck après celui que je fais avec Mihane Yuuki. Je vais suivre mon ancien groupe de sludge/metal pendant quelques mois, et faire un album electronica/rock avec les sons que je vais capter d'eux en repèt, concert. En fait le même principe que pour Mihane. Je crois que ça va être mon truc maintenant, plus du tout envie de faire des morceaux éléctro sans rien derrière, je l'ai suffisament fait. Il faut que je me remette au japonais, j'ai peur d'avoir tout oublié. Il faut que je retourne au cinéma (voir "Ava" entre autre).
0 notes
Text
Independance Dream : Chapitre 9 : Les poing sur les i
La bâtisse se dressait au milieu d'un terrain vague, à quelques kilomètres seulement des derniers buildings de la ville. Personne ne se rappelait vraiment à quoi elle servait avant d'être abandonnée et oubliée. Rachetée une misère par un nouveau riche, elle avait vite perdu de son intérêt à ses yeux et faute de pouvoir la revendre à un prix correct, le propriétaire l'avait laissé à la merci des éléments. C'est ce genre de lieux que les vautours de la pègre recherchaient pour monter leurs petites affaires loin des regards. Et ce bâtiment, sans voisin à moins d'un kilomètre, était parfait pour les combats clandestins dont raffolaient ceux qui voulaient renouer avec leur instinct animal. Combattants, parieurs et sponsors, tous se réunissaient dans ces lieux qui sentaient la sueur et le sang pour se laisser aller aux pulsions de violence que les lois leurs interdisaient au quotidien.
Appuyé sur la barrière de la mezzanine qui donnait sur la zone centrale, là où se déroulaient les combats, YongGuk observait les va-et-vient à l'étage au-dessous. Les combattants s'échauffaient à l'écart tandis que les spectateurs discutaient entre eux à grand renfort de rires forcées et accolades faussement amicales. Le jeune leader n'avait jamais réussi à comprendre et maîtriser l'art de l'hypocrisie qui semblait être la base des relations d'affaires, légales ou non. A quoi bon souhaiter à l'autre de gagner quand on n'attend qu'une chose : que son combattant favori mette à terre, le plus violemment possible, le protégé de l'autre ? Ce n'était pas pour rien qu'il laissait volontiers cette partie du boulot à Himchan et YoungJae. Sa franchise avait davantage son utilité lors de rencontres comme celle avec Zico ou pour mettre les choses au clair. Comme aujourd'hui.
- YongGuk mon vieux ! Je ne pensais pas te revoir de sitôt ! Quand je pense à comment DongChul a essayé de t'avoir comme ça... tss tss tss... enfin, t'es plus un débutant, on ne te la fait plus à toi hein ! Ah, ça fait plaisir de te revoir sur pieds aussi vite tiens !
Un grand sourire commercial, un ton faussement enjoué et mielleux à en faire p��lir d'envie une ruche, Sechan, le maître des lieux était l'exemple typique de celui qui survit en faisant des courbettes aux plus puissants et en faisant ami-ami avec les petits nouveaux... au cas où.
YongGuk savait qu'on ne pouvait jamais se fier aux gens comme lui. Ces personnes ne survivaient que parce qu'elles tenaient des rôles suffisamment clé tout en étant suffisamment inoffensives pour qu'on tolère leur existence. Et puis ils pouvaient s'avérer pratiques parfois.
- Comment sais-tu pour DongChul ? Officiellement GiJoon travaillait seul...
L'homme ne cilla pas.
- Si tu as pu avoir l'information, ne penses-tu pas que le bon vieux SeChan a pu l'avoir aussi ?
- Ce n'est pas impossible.
- D'ailleurs on dit que DongChul a récupéré le corps de GiJoon dans une boîte, en morceaux... J'espère qu'ils se sont calmés depuis, ria-t-il en désignant Daehyun et JongUp en train de s’entraîner, des membres arrachés feraient de la mauvaise pub à mon établissement.
- Ton établissement ? Inutile d'utiliser d'aussi grands mots pour un hangar branlant qui ne tient encore debout que parce que le terrain sur lequel il se tient a été déclaré non constructible et n'intéresse plus son propriétaire. Un jour viendra, un promoteur avec des projets plus innovateurs que de bêtes immeubles pointera le bout de son portefeuille et ton bel établissement ne verra plus que les coups des boulets de démolition.
Caresser les gens dans le sens du poil n'était pas toujours la technique la plus efficace. Avec ce genre d'hommes il fallait montrer qu'on était au-dessus, montrer qu'on est davantage un boss qui mérite des courbettes qu'un stagiaire à qui on donne des tapes dans le dos. YongGuk avait bien prévu de devenir le boss dans cette relation.
- Ton éloquence s'est bien améliorée depuis la dernière fois. Qu'est-il arrivé au petit silencieux qui communiquait par onomatopées, caché derrière son ami chaebol ?
Le ton de son interlocuteur était devenu plus acide. Le chef de gang réprima un sourire. Bébé devenait grand et ça ne lui plaisait pas ? Il allait devoir s'y faire.
- J'ai été à bonne école disons. Agrandir mon gang a été une excellente décision à tous les niveaux tu ne penses pas ?
Il ne lui laissa pas le temps de répondre avant d'enchaîner.
- J'ai même fini par apprendre deux-trois trucs comme, par exemple... arrêter de me faire prendre pour un blaireau, assena-t-il d'un ton dur, le regard d'un coup beaucoup plus sérieux. Tu étais déjà au courant. Tu savais que GiJoon bossait pour DongChul, comment aurais-tu pu l'ignorer ? Toi la plaque tournante des combats illégaux, toi la commère, le roi des faux-semblants et des soumis aux puissants. DongChul t'a donné ton susucre quand tu lui as donné la papatte ?
Au fur et à mesure qu'il parlait, YongGuk s'était rapproché, son regard sombre planté dans les yeux de l'homme en face de lui. Leurs visages n'étaient désormais plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, et sa voix était devenue plus grave et menaçante.
- Je ne passerais pas par quatre chemins SeChan. Je ne me laisserai plus faire désormais. Le petit Bang mignon qui fait sa tambouille dans son coin c'est fini. Le prochain qui cherche à me marcher sur les pieds, je lui pète les genoux. Et je compte commencer par celui qui a voulu me faire tomber moi et mon gang. La règle est simple. Désormais Patron, si tu n'es pas avec moi, tu es contre moi, et tu feras partie des dommages collatéraux. Et je te conseille de bien réfléchir avant de prendre ta décision, parce qu'à partir de maintenant, me sous-estimer devient une erreur potentiellement fatale.
Lorsqu'il remit enfin de la distance entre lui et son interlocuteur, le visage de celui-ci avait perdu des couleurs. Dans un effort pour conserver sa fierté, ce dernier eu un petit rire, bien trop aiguë pour sonner vrai. Il retrouva quand même rapidement une certaine contenance après que deux de ces gardes du corps se soient rapprochés et postés derrière lui.
- Tu me menaces YongGuk ? Pour qui te prends-tu exactement ? Ta misérable tentative d'indépendance t'a beaucoup trop donné confiance en toi mon grand. Tu as réussi à monter un petit business qui commence à marcher après deux ans à ramer, faut-il t'en féliciter ? Tu es encore un débutant dans le métier et tu penses pouvoir t'attaquer aux grands ? Ou même à moi ? Oh, j'ai conscience que je n'ai rien à voir avec un clan comme les Bang, mais toi non plus. Tu es ridicule à balancer des menaces alors que tu n'as que deux hommes qui savent se battre. J'en ai des dizaines à mon service. Et d'autres encore qui me doivent la seule valorisation de leur misérable existence qu'ils n'aient jamais eue. Tu espères vraiment me faire peur ? Un seul de mes champions pourrait mettre tes deux bras cassés à terre et tu oses me menacer ?!
YongGuk, qui était resté impassible tout le long de sa tirade, afficha un léger sourire.
- Oui.
La réponse brève et insolemment confiante du jeune homme sembla quelque peu désarçonner le propriétaire des lieux.
- Oui ? Comment ça « oui. » ? Mais pour qui tu te prends gamin ? Je crois que tu n'as pas bien saisi ce que ce je viens de te dire...
Sans se départir de son sourire, le leader s'appuya sur la balustrade à côté de lui d'un air nonchalant.
- C'est toi qui n’as pas bien saisi quelques détails. Je reconnais que ton principal champion -il désigna une des silhouettes en train de se battre- est aujourd'hui capable de vaincre mes hommes. Peut-être même qu'il peut les battre les deux ensembles. Mais ça se passe dans le cadre de combats organisés. Une fois brisée la sacro-sainte loi du « tu ne tueras pas ton adversaire » la donne change. Laisse-moi t'expliquer clairement : Daehyun est un combattant. JongUp est un tueur. A la seconde même où il cessera de retenir ses coups, ton champion n'aura plus la moindre chance. Alors le reste de tes hommes... enfin, si la moitié d'entre eux ne sont pas déjà sous la coupe de YoungJae à l'heure qu'il est, bien entendu. Ne lève pas ce sourcil sceptique SeChan, tu ne le connais que de réputation, tu n'as encore jamais eu affaire à lui, mais sache qu'il n'a rien volé des bruits de couloirs qui courent le concernant. Chacune des phrases que tu as entendues à son sujet sont vraies.
- Même celle disant que tu ne le contrôles pas vraiment toi-même ? Rétorqua le propriétaire d'un air moqueur.
- Surtout celle-ci, répondit-il alors que son sourire s'élargissait, éclairant son visage d'un air inquiétant. Ce garçon n'a aucune limite que veux-tu, mais il est tellement efficace que je me garderai bien de le brider. Et en parlant de personne sans limite et incontrôlable...
Il laissa un petit temps de silence pour laisser le cerveau de SeChan envisager toutes les possibilités à venir. Il fallait admettre que travailler sa communication avec un amateur de psychologie et un manipulateur théâtral comme professeurs avaient des aspects positifs. Ça pourrait presque compenser pour le nombre de coups qu'il avait envie de leur donner lors de leur « leçons ».
- GiJoon n'est l’œuvre ni de Daehyun ni de JongUp.
Les sourcils de l'homme se froncèrent un instant, cherchant à comprendre ce que YongGuk essayait de dire avant que ses yeux ne finissent pas s'écarquiller.
- Les rumeurs sont donc vraies ? Lâcha-t-il dans un souffle.
- J'ignore ce que racontent ces rumeurs mais à ton air soudainement inquiet, je pense pouvoir dire que oui, elles sont vraies.
Pour être honnête, qu'elles soient vraies ou pas importait peu tant qu'elles inspiraient de la crainte aux personnes comme SeChan. Et de toutes façons, la réalité valait sans doute toutes les rumeurs, personne ne serait déçu.
Le leader se redressa et décida de mettre fin à cette discussion tout en allumant tranquillement une cigarette.
- Je te l'ai dit SeChan, réfléchis bien à ta décision. Tu ne voudrais pas que tous tes hommes finissent en kit IKEA n'est-ce pas ?
Un dernier sourire et il tourna le dos à son interlocuteur, s'éloignant doucement en direction des escaliers. En kit IKEA... il faudrait qu'il la sorte à YoungJae celle-là, il allait aimer.
YongGuk finit de descendre les dernières marches et contourna l'estrade en bois qui servait de ring. Environ 7 mètres de diamètre, 1m20 de hauteur, elle n'avait ni barrière ni même cordage pour en délimiter les bords. Ce qui advenait du combattant qui tombait de ce ring dépendait des lieux de combat. Ici tels les combats de gladiateurs dont SeChan était un grand fan, c'était le public qui demandait au combattant de remonter sur l'estrade ou qui acceptait la fin du combat. Le choix final était donné au maître des lieux mais il allait rarement à l'encontre du public (c'est eux qui faisaient rentrer de l'argent dans les caisses après tout). Ici pas de mise à mort bien évidemment mais difficile de garder la face quand le public lui-même vous a estimé trop faible pour continuer un combat. Et si les combattants indépendants pouvaient par la suite tenter de redorer leur blason, ceux qui dépendaient de sponsors, ce qui était le cas de beaucoup des participants à ce niveau, eux risquaient gros. Dans un monde de paris, si un sponsor estimait qu'un de ses protégés ne pouvait plus être rentable, il ne mettrait pas longtemps à en trouver un autre pour prendre sa place. La joie des pratiques illégales : pas de code du travail.
En quelques enjambées il franchit la petite foule qui commençait à se former et rejoignit ses deux hommes de main qui avaient fini de s'échauffer.
- Alors vous le sentez comment ?
- Bof tranquille. Juste le champion qui va nous défoncer.
- Ça m'attriste de dire ça mais... pour nos combats contre lui, parie sur lui, s'esclaffa Daehyun.
- Si on propose de l'affronter en deux contre un on a peut-être une chance, conclut JongUp le plus sérieusement du monde.
YongGuk ne put s'empêcher de rire doucement. Son homme d'armes haussa un sourcil et se tourna vers Daehyun.
- J'ai raté un code social qui rendait ce que j'ai dit drôle ?
- Disons que ça m'a fait penser à ma petite discussion avec SeChan, expliqua Bang.
L'attention des deux autres membres du gang monta d'un cran.
- Alors ça s'est passé comment ? demanda instantanément un Daehyun bien trop excité au vu du sérieux de la situation.
- Je lui ai expliqué les règles du jeu, la balle est dans son camp.
- Tu sais quoi YongGuk ? J'ai presque envie qu'il fasse le mauvais choix, commenta pensivement JongUp.
- Il rêve de mettre une balle entre les deux yeux d’Alpha.
- D'où il tire ce nom déjà ? demanda le leader d'un air qui laissait clairement entendre ce qu'il pensait de ce pseudo.
- A ton avis ? C'est une idée de SeChan, soupira Daehyun.
YongGuk leva les yeux au ciel. Qui d'autre pouvait avoir des idées de noms aussi ridicules.
- Son champion est un militaire à la base. Il faisait partie d'une unité d'élite, c’est le seul truc qui panse les plaies qu’il inflige à l’estime de JongUp, plaisanta l’homme de main. Quand il a débarqué ici il était accompagné d'un de ses anciens collègues qui a quitté l'armée à peu près en même temps que lui. Le type était sniper, son unité s'appelait Omega, du coup c'est devenu son pseudo. Et en voyant les compétences de l'autre là il s'est dit que « Alpha » ça sonnait bien.
- Et on sait pourquoi il a quitté l'armée ?
- Il s'est fait viré pour insubordination.
- Et parce qu'il a passé plusieurs de ses camarades à tabac accessoirement, compléta JongUp
- Accessoirement, ricana Daehyun.
Leur discussion s'interrompit lorsque l'intéressé leur passa à côté. Grand, pâle, il impressionnait tant par ses épaules larges que son regard froid. Contrairement à son collègue Omega, le champion des lieux était taciturne et daignait à peine noter la présence des combattants autour de lui. Il leva néanmoins les yeux en arrivant à leur hauteur et les salua d'un signe de tête, l'ombre d'un sourire flottant sur ses lèvres. Le trio lui répondit l'air sérieux. Ils le regardèrent s'éloigner avant que Daehyun rompe le silence.
- Il se foutait de nous là non ?
- Aucun doute là-dessus, répondit JongUp.
- Mec je m'en fous si tu perds, mais arrange toi au moins pour lui faire avaler sa superbe dentition.
- Sa... superbe dentition ?
- C'est plus compliqué de lui faire avaler ses abdos de dieu grec...
- Daehyun...
- Quoi ? Il est agréable à regarder qu'est-ce que j'y peux moi ?
- Il va te détruire mec...
- En tout honnêteté, s'il avait fait partie de mes clients à l'époque, le boulot aurait été bien plus agréable.
- C'était... pas la question ? releva un JongUp désormais blasé.
- Ah ? On n’était pas en train de parler de comment il allait nous défoncer ?
YongGuk esquissa un léger sourire. Le Daehyun brisé qu'il avait rencontré deux ans plus tôt avait bien évolué. Le fait qu'il parvenait même à plaisanter sur son passé en était la preuve la plus flagrante. Même plus d'un an après avoir été libéré des griffes de Madame Yoo, il était longtemps resté réservé sur ce sujet, l'évitant soigneusement, et n'était pas vraiment aidé par un YoungJae qui grinçait des dents et devenait glacial dès que la moindre allusion était faite. Il ne pensait pas à mal mais il avait malgré lui empêché son ami d'aller de l'avant en cherchant à le protéger.
Confiant, extraverti et en paix avec lui-même, c'était aujourd'hui un autre homme qui se tenait face à lui.
Ils n'eurent pas le temps d'envisager de rire à la blague délicate de ce dernier que la voix de SeChan appelant toutes les personnes présentes à se rassembler résonna dans le bâtiment. Les combats allaient commencer.
***
L’homme chuta de l’estrade et ne se releva pas.
- Ok Taecyeon est sorti du terrain ! Alpha : vainqueur par K.O !
Deux hommes s’avancèrent pour tenter de réanimer le combattant. Celui-ci ne réagissant toujours pas, ils le soulevèrent pour l’emmener dans la pièce servant d’infirmerie.
Du champion, encore dehors au milieu du ring, émanait une aura à la fois violente et froide. Il était agacé. Ça arrivait de plus en plus tôt ces temps-ci, constatait JongUp. D’ordinaire, même si l’issue de chaque match semblait évidente, Alpha abordait ses tournois comme s’il abordait un vrai challenge. Et chaque tournoi finissait par le décevoir. Lui qui venait pour se défouler, se retrouvait à s’ennuyer à mourir fasse à ses concurrents. Et finissait donc par abandonner ses principes en cours de route. Lui qui refusait de tenter de gagner en faisant sortir un candidat du ring venait de dégager son adversaire en le faisant volontairement tomber de l’estrade. Son coup de pied, violent, n’était même pas destiné à frapper. Il l’avait littéralement poussé avec toute la frustration qu’il n’arrivait plus à contenir et tout l’espoir que celui-ci ne soit pas encouragé à remonter si la chute ne le sonnait pas.
La majorité du public elle, indifférente à la psychologie des combattants, acclamait vivement le vainqueur qui descendait du ring. Ce dernier s’arrêta quelques mètres plus loin, leva la tête vers la mezzanine où était positionné SeChan et lui indiqua rapidement qu’il n’avait pas besoin de temps de pause, cet affrontement l’avait à peine essoufflé, il pouvait directement enchaîner. Le maître des lieux, ravi de cette nouvelle, fit sonner la cloche présente à côté de lui pour attirer l’attention du public.
- Et maintenant, le combat que vous attendez tous ! S'exclama SeChan.
Mais les réactions ne furent pas celles attendues. Au milieu des exclamations qui s’éteignaient, on entendit beaucoup de personnes râler. Certaines se permirent même de huer.
- On sait tous que le champion va gagner, JongUp n'a pas remporté un seul match contre lui ! Hurla un homme dans la foule, suivi par des approbations.
YongGuk n'avait pas besoin de regarder dans la direction de son homme d'armes pour deviner le regard sombre qu'il devait afficher. Sa fierté était en train de se faire piétiner devant lui sans qu'il puisse réagir. Perdre ses combats face à Alpha ne l'avait jamais blessé ; frustré, oui, parce qu'il savait qu'en dehors du ring, le champion n'aurait plus d'avantage sur lui mais il reconnaissait les capacités de son adversaire et acceptait sans peine sa défaite. Mais se faire ainsi regarder de haut par des hommes qui ne tiendraient pas deux secondes face à lui, ça c'était humiliant.
JongUp fusillait désormais celui qui avait parlé du regard. Son visage, habituellement stoïque, se lisait en ce moment même comme un livre ouvert : il priait tous les dieux en lesquels il ne croyait pas qu'un contrat sur la tête de cet homme lui soit proposé. Il était prêt à le faire à prix discount.
- En effet, vous avez raison et je m'en voudrais de vous proposer un combat qui vous ennuierait.
Les yeux du tueur changèrent de cible et semblaient désormais se demander si un contrat sur SeChan ne serait pas plus intéressant.
- Nous avons eu une petite discussion avec YongGuk plus tôt... vous connaissez tous Bang YongGuk n'est-ce pas ? Demanda le maître des lieux d'un air faussement inquiet.
Quelques réponses positives lui parvinrent, des hésitations, des grommellements, des soupirs et quelques ricanements. L’intéressé eut un sourire en coin à ces réactions. Apparemment SeChan avait vraiment mal pris leur petite conversation et cherchait à le remettre à sa place. Gamin, pensa YongGuk, tu te sens puissant avec ton petit public qui te soutient ? Prie pour que ça dure. Il échangea un regard avec ses deux hommes de main : ils savaient déjà tous les trois ce qu'allait proposer l'hôte des lieux.
- Nous avons discuté lui et moi et j'ai exprimé mes doutes quant à une victoire possible de ses deux combattants sur mon champion... même s'ils combattaient ensemble.
Les ricanements et les quolibets se firent soudainement plus nombreux. Quand les lâches se regroupent et s'encouragent entre eux ils ont tendances à oublier qu'ils se pisseraient dessus en croisant un seul des trois concernés dans la rue.
- Je me suis donc dit que plutôt que de rester sur des taquineries sans fondement, nous devrions vérifier si j'ai raison, qu'en dites-vous ? S'exclama SeChan.
Des rugissements d'approbation lui répondirent. Daehyun réprima un sourire, avant de s'avancer vers le ring suivi d'un JongUp dont le visage était désormais inexpressif, à l'image de celui de son rival qui entrait sur le ring en même temps qu'eux.
- Je vous prie donc d’accueillir sur le ring, à ma gauche Alpha, champion invaincu des lieux et à ma droite Moon JongUp, l’éternel second accompagné de son sidekick, Jung Daehyun !
Rires, insultes, hurlements et encouragements se mêlaient désormais dans une masse indistincte au point de n’être plus qu’un bourdonnement confus dans les oreilles des combattants maintenant face à face. La dernière tentative de provocation de SeChan ne parvint même pas à faire réagir Daehyun. Son binôme finissait d’enrouler ses bandes autour de ses mains tandis que l’arbitre les rejoignait. Les deux collègues échangèrent un dernier regard, ce n’était pas la première fois qu’ils combattaient ensemble et ils avaient déjà discuté de la possibilité de ce combat : ils savaient ce qu’ils avaient à faire. Le silence se fit doucement dans la salle.
Et la cloche retentit enfin. Les deux hommes de mains s’élancèrent d’un seul mouvement. Lors de leurs affrontements JongUp et Alpha avaient tendance à se laisser quelques secondes d’observation avant de se lancer. En changeant de façon d’aborder le combat, le tueur à gage misait sur l’effet de surprise pour prendre le champion de vitesse. Désormais la stratégie était simple : obliger leur adversaire à se déplacer vers le centre du ring pour leur permettre de l’attaquer de tous les côtés simultanément et l’obliger à rester dans une attitude défensive, sans ouverture pour riposter. La tâche était ardue. Sachant pertinemment que ses opposants ne tenteraient pas de gagner en le faisant tomber du ring, ce qui n’aurait eu le goût de victoire pour personne, Alpha faisait bien attention à rester sur le bord de celui-ci. Il se contentait de parades simples et ne s’engageait dans aucune contre-attaque. Mais Daehyun comme JongUp savaient qu’il ne raterait pas la moindre occasion qui se présenterait à lui. Le regard calme, Alpha savait que tôt ou tard, une erreur serait faite.
Elle vint de Daehyun.
Désormais habitué à ce qu’Alpha se contente de bloquer ses attaques, il finit par baisser sa garde. Il ne le réalisa que lorsque sa jambe, qui visait sans espoir les flancs de son adversaire, fut brutalement relevée et qu’un pied faucha celle qui lui servait d’appui. La chute fut douloureuse et amère. Lorsqu’il releva la tête, le champion avait enfin quitté le bord du ring et échangeait coups sur coups avec JongUp. Il reculait légèrement, revenant de plus en plus à sa portée. Sous l’adrénaline, Daehyun sembla voir la scène au ralenti. Alpha à peine à un mètre de lui. JongUp enclenchant une série de coups de poing. Les jambes d’Alpha s’ancrant dans le sol pour encaisser les coups. Ses poings se levant devant son visage tandis que sa tête tournait légèrement pour vérifier l’état de son adversaire au sol. Mais c’était trop tard. Daehyun n’avait même pas pris la peine de se redresser et avait pivoté ses hanches de manière à donner la place à sa jambe gauche de frapper. Le coup donné à l’arrière des genoux du champion lui fit immédiatement plier les jambes, le faisant basculer en avant, rencontrant au passage ses propres poings qui venaient de bloquer l’uppercut de JongUp. Un instant sonné, il ne put empêcher Daehyun de passer derrière lui pour lui bloquer jambes et bras.
Ainsi immobilisé, Alpha était désormais à la merci de JongUp. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c'était fini.
- Il va falloir venir me mettre K.O Uppie, je ne déclarerai pas forfait, articula le champion.
L'interpellé s'avança pour mettre fin au combat. Mais alors qu'il venait d'armer son bras pour frapper, une lueur dans le regard de son adversaire lui fit comprendre qu'il avait eu raison de douter de la conclusion si rapide et positive de ce combat. Avant qu'il ne puisse réagir, le corps d'Alpha partit en arrière, faisant basculer Daehyun, dont les jambes, bloquées par celles de son rival qu'elles immobilisaient, ne lui permettaient pas de rétablir son équilibre. Une fois à terre le champion se releva prestement et assomma l'homme encore au sol d'un coup de pied. Il se tourna vers JongUp, arborant un de ses rares sourires.
- Il n'y a plus que toi et moi maintenant.
L'homme d'armes regarda un instant son collègue évanoui avant de lentement commencer à défaire la bande entourant sa main droite.
- Ne me dis pas que tu abandonnes... railla son rival d'un ton dans lequel pointait de la déception.
- Ça n'a jamais été une option, le rassura JongUp avec un sourire. Mon boss a parié sur nous pour ce combat et il est hors de question que je lui fasse perdre son argent.
Les adversaires se faisaient face en tournant lentement en cercles sous les exhortations du public impatient. Mais, retrouvant leurs vieilles habitudes, les deux jeunes hommes prenaient leur temps. Ils savaient que le combat allait reprendre et qu'il ne décevrait pas. Après tout, Alpha et JongUp étaient considérés plus ou moins comme les deux meilleurs combattants actuels du monde des combats clandestins, rien que leurs noms attiraient toujours du monde et contrairement à ce que le public voulait faire croire, les voir en face à face restait un spectacle attendu.
Car ce n'était pas une situation si courante au final. Pour une raison inconnue SeChan laissait rarement son champion combattre en dehors des tournois qu'il organisait. Himchan et YoungJae râlaient beaucoup à ce sujet, évoquant un gâchis d'opportunités flagrant et un sens de la communication, du marketing et des affaires affligeant. JongUp avait depuis longtemps arrêté de demander volontairement à l'affronter. Les défaites qu'il avait subi ne l'y encourageaient pas vraiment. Certes, se lancer dans un combat probablement perdu d’avance n’était pas une perspective réjouissante mais plus que ça, c'était l'effronterie dont faisaient preuve les autres combattants qui l'agaçait. Après chaque combat contre Alpha il fallait réexpliquer toute la chaîne alimentaire à ces imbéciles de gros bras. Ce n'est pas parce que le tigre perdait face à l'ours que Bambi avait soudainement sa chance. Et JongUp commençait à se lasser de devoir casser à répétition les mêmes mâchoires qui, incapables de comprendre la leçon, persistaient à afficher des sourires moqueurs.
Mais aujourd'hui serait un jour différent. Aujourd'hui, il allait mettre un terme à ce cercle de défaites sans fin.
- Ça fait quoi d'avoir été un homme de l'ombre et de se retrouver comme ça sous le feu des projecteurs ? Demanda soudainement Alpha d'un ton goguenard. L'effet de surprise ça devient compliqué maintenant, tu penses pouvoir t'en sortir sans ?
- Ça fait quoi d'avoir quitté l'armée parce qu'on en avait marre de cirer les bottes des gradés pour se retrouver à lécher celles de SeChan ? C'est mignon le titre de champion mais si c'est pour être exhibé une fois par mois comme trophée tu vas finir par prendre la poussière.
- En parlant de poussière c'est quand que tu as prévu d'arrêter de la mordre à chacune de nos rencontres ? Je commence à me lasser de gagner contre tout le monde, si même toi tu ne me tiens pas tête, où est le challenge Uppie ?
- Je m'en voudrais de tuer le seul adversaire capable de tenir mes coups, si je veux continuer à m'amuser un peu il faut bien que je te préserve.
Un léger rire s'échappa des lèvres du champion.
- A propos de préservation vu le coup que tu m’as fait la dernière fois...
Alpha s’arrêta et enleva son débardeur qu’il jeta au pied du ring. Lorsque de leur dernier combat, pendant une phase au corps à corps, JongUp avait fini par attraper le haut de son adversaire et s’en servir pour l’étrangler. Alpha avait réussi à se dégager mais il n’avait pas l’air de vouloir retenter l’expérience.
- Et je ne voudrais pas que l’élève dépasse le maître, répondit le tueur à gage avant de suivre le mouvement.
Les projecteurs braqués sur eux faisaient ressortir la blancheur de la peau du champion qui n'était perturbée que par quelques cicatrices. Lorsque JongUp enleva son tee-shirt, l'agitation du public se décupla : si le torse du jeune homme était aussi ponctué de cicatrices, c'était surtout les tatouages qui s'y trouvaient qui provoquaient le plus de réactions. Les plus notables étaient au nombre de trois : entre ses deux omoplates et remontant presque jusqu'à la nuque, une rose des sables à 6 branches surmontées du mot « Indépendance » en caractères chinois, sur son épaule gauche une phrase « As always, it’s nothing personal » surmonté de deux dés qui affichaient respectivement sur leur seule face visible deux et cinq points, et sur son biceps droit s’étalaient deux lignes de tallies.
La foule accueillit ce changement avec un entrain inattendu.
- Et c’est moi la tapette… entendit-on grommeler au pied du ring.
Daehyun, soutenu par YongGuk, avait fini par reprendre ses esprits. Il leva un poing encore faible pour montrer son soutien à JongUp qui lui répondit avec un léger sourire.
- Tu sais... repris ce dernier d’un ton à nouveau sérieux, je pense qu’il est temps qu’on passe aux choses sérieuses toi et moi.
L'homme d'armes leva la main en signe de pause sous le regard intrigué de son adversaire et les grognements mécontents des spectateurs. Il se tourna vers l'homme qui faisait office d'arbitre.
- Je propose de passer à un combat armé.
L'homme leva le regard vers SeChan qui hocha de la tête sous les acclamations ravies du public. Voilà qui allait leur donner le spectacle qu'ils attendaient.
YongGuk observait la scène d'un air soudainement plus inquiet. Même si la règle officiel intimant aux participants de ne pas tuer leur adversaires valait toujours, il était monnaie courante que des dérapages aient lieu. Amputation, blessures définitivement handicapantes et décès sonnaient bien souvent la fin de ces affrontements. Et les participants étaient rarement inquiétés par le milieu : on connaissait les risques. C'est aussi pour cette raison que les armes étaient rarement autorisées. Mais si, comme lui, SeChan ne s'y était pas opposé, c'est qu'il savait les deux adversaires capables de suffisamment retenir leurs coups pour ne pas conclure leur match de façon funeste, du moins, s'ils en avaient envie.
- Combattants, saisissez-vous de vos armes ! Pour rappel, les armes à feu sont interdites !
Sans exprimer le moindre sentiment face à ce revirement, le champion se dirigea vers le bord du ring où son collègue, le fameux Omega, lui tendit un petit objet argenté. C'est lorsqu’ils se firent de nouveau face que JongUp reconnu l'arme de prédilection d'Alpha : la main gauche de son adversaire arborait désormais un poing américain. Il sourit intérieurement.
Si l'homme en face de lui représentait son plus grand rival principalement parce qu'ils faisaient partie des rares combattants à avoir reçu un véritable entraînement, à haut niveau, sur différents styles de combat, un autre détail venait s’y ajouter.
Lors de la plupart de ses combats, JongUp avait un avantage supplémentaire : il était gaucher. Face à une majorité de combattants droitiers, ça pouvait parfois faire la différence. Tant que son adversaire était latéralisé il avait au mieux plus facilement le dessus, au pire aucun désavantage. Malheureusement le champion avait cette caractéristique assez agaçante d'être ambidextre.
Mais aujourd'hui son meilleur ennemi venait de lui faire une fleur : en choisissant le poing américain comme arme, il avait été obligé de choisir un côté. Le gauche, forcément, pour perdre le moins davantage possible mais l'homme d'armes comptait bien tout de même en profiter.
Les deux adversaires se firent de nouveau face alors que l'excitation du public laissait place à la déception. Une simple bande et un poing américain n'étaient sans doute pas suffisamment impressionnants à leur goût. Mais les combats aux couteaux n’étaient plus amusants depuis bien longtemps aux yeux des deux hommes. Ils voulaient s’offrir mutuellement un véritable challenge et ils savaient que le public finirait de toute façon par apprécier.
La tension entre les deux combattants commençait à atteindre la foule et l’atmosphère dans la salle devenait de plus en plus électrique.
- Alors comme ça tu veux te débarrasser définitivement de moi Uppie ? Ça valait bien le coup que je fasse tomber le haut... Lança Alpha avec un léger sourire. C'est dommage j'aimais bien faire durer le plaisir.
- Les préliminaires ont assez duré à mon goût, répondit l'interpellé d'un ton sérieux trahit par l'éclat amusé qui traversait son regard.
Le champion hocha de la tête avec une moue d'acquiescement. Les adversaires se firent à nouveau face. Et s’élancèrent l’un contre l’autre.
Il y eut des échanges de coups, quelques feintes, de jolies esquives et le public qui hurlait. Mais le combat n'avait pas encore véritablement commencé. Ils se contentaient de jouer, de faire le show. Au final, à leur corps défendant, c'était ça leur vrai job une fois sur le ring : divertir les parieurs en plus de les faire gagner. Et pour faire mettre la main au porte-monnaie, il fallait en mettre plein la vue. Ce n’était pas pour rien que le catch avait autant de succès.
Soudain les deux belligérants s’immobilisèrent à un mètre à peine l’un de l’autre. A portée de poing. A portée de mains. Daehyun, YongGuk et Omega, venu les rejoindre, se levèrent en même temps : le combat risquait de se conclure dans la minute qui arrivait.
L’arrêt du combat dura une seconde, sembla une éternité et fut rompu par un crochet du droit de Alpha rapidement suivi de l’autre côté par son point armé. JongUp bascula son torse en arrière pour éviter le premier coup et envoya ses deux mains en avant, précédent de justesse le deuxième coup. Il les ramena rapidement vers lui, et enroula la bande qu’elles tenaient autour du poignet de son adversaire. Il partit sur le côté, entraînant avec lui le bras de son rival qui se retrouva complètement déséquilibré. Un coup de pied bas acheva de le faire tomber en avant. Le plus rapidement possible afin de ne pas lui laisser le temps de se relever, le tueur à gage se mit à genou de part et d’autre du corps du champion, s’assit sur son dos et dégagea sa bande du poignet adverse avant de l’appliquer autour du cou de celui qui était désormais à sa merci. Il serra.
Son attention entièrement concentrée sur son adversaire et ses réactions afin de ne pas lui causer de dommages trop grands, il ne vit pas SeChan se lever le visage livide, l’arbitre s’avancer en se demandant s’il fallait arrêter le combat, il n’entendit pas non plus les quelques voix l’exhortant à achever Alpha.
Bientôt les mains qui lui agrippaient désespérément les avant-bras retombèrent, le corps sous lui cessa de se débattre. JongUp cessa immédiatement sa pression sans pour autant se relever au cas où ce serait du bluff. Mais il avait compté le temps qu’il avait mis et ce n’était sans doute pas feint. L’arbitre s’approcha. Compta jusqu’à 10. Alpha ne broncha pas. Il posa ses doigts sur le cou du champion au sol pour vérifier que celui-ci était encore en vie avant de rassurer SeChan d’un hochement de tête rassuré. JongUp s’avança à son tour, l’air réprobateur. Il retourna le corps d’Alpha pour le mettre sur le dos, se pencha quelques secondes avant de se relever l’air rassuré. L’arbitre le regarda d’un air à la fois outrée et interrogateur. C’est Omega, qui venait de se précipiter sur l’estrade, qui apporta la réponse à sa question muette.
- Il respire ?!
Non sans d’abord jeter un regard clairement dédaigneux à l’arbitre, le vainqueur du jour rassura le jeune homme.
- Il risque d’avoir un peu de mal à avaler pendant quelques heures. Parler aussi mais ça devrait moins le frustrer. Normalement j’ai rien cassé… ce serait indécent de te demander de me le confirmer ?
- Pour la science je suppose… accepta son interlocuteur qui était en train de mettre son collègue en position latérale de sécurité.
Ne sachant quoi rajouter, JongUp descendit de l’estrade pour rejoindre les deux autres membres du gang qui l’accueillirent avec des félicitations.
- Tu l’as enfin eu ! s’exclama Daehyun avec un grand sourire. SeChan a eu la peur de sa vie à l’idée que tu lui tues son champion… c’était assez drôle à voir !
Le gagnant ne répondit que par une vague onomatopée.
- Depuis le temps que tu voulais le battre, c’est tout ce que ça te fait ? s’étonna son partenaire de combat.
- Je peux pas m’empêcher d’avoir l’impression de l’avoir volé cette victoire…
- Tu plaisantes j’espère ? Alpha serait conscient il te botterait à nouveau le cul pour te faire ravaler ça. Des étranglements y en a tous les jours dans ces combats tu le sais aussi bien que moi. Et c’est même pas la première fois que tu l’utilises sur lui… C’est la culpabilité du survivant !
- Himchan serait là, c’est lui qui te botterait le cul pour non-respect des notions de psychologie… rétorqua YongGuk amusé. Tu as gagné à la loyale, tu as mis fin aux lassantes victoires continues de Alpha et grâce à toi Oméga va pouvoir jouer les mamans poule avec lui pendant plusieurs jours. Tu es un bon samaritain en vrai.
- A quand la saint JongUp ? Conclut Daehyun d’un ton solennel.
Le maître des lieux envoya ses hommes de main leur donner l’argent sans daigner les saluer personnellement. Le jeune leader s’amusa intérieurement de l’état dans lequel l’homme devait être. Avec une telle humiliation, les prochaines décisions que prendrait SeChan promettaient d’être intéressantes.
***
Le lendemain, la nouvelle se propagea à la vitesse de la lumière : pour une raison aussi soudaine qu’inconnue Alpha et Omega, les deux champions de SeChan, venaient de quitter l'écurie. Les rumeurs n’avaient pas tardé à circuler elles aussi. On disait qu’Alpha était en fait décédé suite au combat mais que SeChan avait voulu camoufler l’incident. Ou encore que Alpha avaient volontairement perdu pour que SeChan le vire. D’autres affirmaient que, furieux de s’être fait lâché par ses champions, il avait lancé des tueurs à gages à leurs trousses. Certains chuchotaient même que JongUp avait accepté le contrat pour finir ce qu’il avait commencé.
Ce dernier, insensible aux bruits de couloir, se contenta de contacter le principal intéressé dont il avait le numéro depuis leurs premiers combats l’un contre l’autre. Ignorant l’état de la gorge de son rival, il préféra envoyer un message.
« Tu nous quittes déjà ? »
« Ta défaite t’est restée en travers de la gorge ? »
« La blague est de Daehyun, désolé. »
« Tu diras à Daehyun que Omega valide sa blague. Me concernant elle me reste un peu en travers de la gorge. »
« C'était une belle victoire JongUp, ne pas le reconnaître serait te manquer de respect. »
« J'ai mes raisons de partir. »
« Tu vas presque me manquer. »
« Un jour on s'affrontera hors du ring JongUp. Juste toi et moi. Et aucune règle pour retenir nos coups. »
« Je n'attends que ça. »
Lorsqu’il tenta de le recontacter quelques jours plus tard, le numéro était annoncé comme non-attribué. Les combats vont être bien moins intéressants maintenant ne put s’empêcher de penser JongUp. Heureusement que ceux-ci allaient vite devenir le cadet de ses soucis.
0 notes