#la danse des amoureux
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christian-dubuis-santini · 1 year ago
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«Je ne rendrai pas le vaccin obligatoire.»
(Emmanuel Macron, 24/11/2020)
La Verneinung se traduit le plus souvent en français par dĂ©nĂ©gation... L’exemple vient de Freud: lorsqu’un de ses analysants lui raconte un rĂȘve et dit: "qui que soit cette femme dans mon rĂȘve, ce n’est pas ma mĂšre..." Freud en conclut que bien entendu il parle de sa mĂšre. Dire en niant ne dit pas moins que dire en affirmant...
Comme remarque Lacan: «La Verneinung n’est que la pointe la plus affirmĂ©e de ce que je pourrais appeler "l’entre-dit", comme on dit l’entrevue.»
Notons également que le président parle au "je" : «Je ne rendrai pas le vaccin obligatoire.»
Le roi qui se prend pour le roi n’est il pas plus fou que le fou qui se prend pour le roi? Pour le psychanalyste, la normalitĂ©, c'est la psychose. Mais psychose et folie ne se recouvrent pas. Normal ça veut dire qu'il y a une norme, or il n'y a pas de norme sexuelle, et c'est bien pour ça qu'on passe son temps Ă  inventer des normes sociales. La norme mĂąle... NĂ©vrose («je ne veux pas savoir»), psychose («je ne peux pas savoir») et perversion («je sais bien mais quand mĂȘme») sont les trois structures de langage incorporĂ©, nul sujet n’échappe Ă  la structure.
NB: Le noyau psychotique est la norme, car c'est l’universel pour chaque sujet de ne pas pouvoir savoir...
Toujours dans la mĂȘme allocution, Emmanuel Macron dit aussi: «Nos concitoyens ont besoin en effet d'avoir une vie, si je puis dire(...)»
Monseigneur est trop bon. Vraiment
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Tomber malade ou amoureux

Toutes les gesticulations gouvernementales vides autour du covid (confinements, masques, couvre-feu, etc.) ont autant d’impact sur la propagation du virus que les danses tribales pour faire tomber la pluie... (En fin de compte, ce qui se sera passĂ© en SuĂšde en donnera la confirmation...)
Le vĂ©ritable point saillant est toujours le rapport du sujet Ă  la peur, la jouissance de la peur, l’instrumentalisation de la peur et son corrĂ©lĂąt fantasmatique: l’illusion de la maĂźtrise.
Tomber malade n’est pas sans rapport avec tomber amoureux, cela n'arrive jamais pour des raisons "objectives", dans un premier temps, le sujet sent la maĂźtrise lui Ă©chapper, d’oĂč l’impression de "tomber", et ensuite il (se) raconte une histoire pour tenter de "rationnaliser" ce qui aura Ă©chappĂ© Ă  la chaĂźne des causes et des effets...
Si je me questionne sur les "raisons" qui me font tomber amuoureux, j'ai beau Ă©numĂ©rer ses qualitĂ©s, je sais que ce n'est jamais "ça"... Ce qui m’aura attirĂ© en l'autre, c'est un "je ne sais quoi" qui n'appartient pas Ă  la sĂ©rie des raisons objectives, c'est peut ĂȘtre mĂȘme l'index d'un dĂ©faut... Formellement, tomber amoureux a la structure d'une dĂ©cision. Contrairement aux idĂ©es reçues, ce qui s'appelle Ă  proprement parler "dĂ©cision" est un acte qui pose rĂ©troactivement ses raisons, le fameux "nachtrag" freudien que l’on retrouve dans la "performativitĂ© rĂ©troactive du signifiant" chez Lacan...
C'est parce que suis déjà tombé amoureux (ou que j'ai toujours déjà décidé) qu'ensuite je me raconte des histoires pour essayer de rationnaliser (rendre "raisonnable") ce qui a effectivement échappé à la chaßne des causes et des effets, et qui se trouve dÚs lors marqué du sceau du Réel...
Dans "ce qui se passe", cela se passe sans que nous ayons l’impression d’y avoir Ă©tĂ© pour grand chose, ce n’est qu’aprĂšs-coup que nous "reconstruisons l’histoire" pour essayer de donner du sens, un semblant de cohĂ©rence Ă  notre existence, en produisant un rĂ©cit plus ou moins convaincant qui nous donne l’illusion de maĂźtriser le cours de notre vie, alors que nous ne sommes le plus souvent que les observateurs passifs de ce qu’on appelle "le cours des choses" (ou "le destin"), raison pour laquelle nous passons notre temps Ă  refouler l’inquiĂ©tude que notre radicale passivitĂ© gĂ©nĂšre en nous engageant dans toutes sortes de distractions, d’actions, de divertissements...
L’absence de maĂźtrise (et mĂȘme de la moindre prise) dans ce qui se sera prĂ©sentĂ© Ă  nous comme les Ă©vĂ©nements les plus dĂ©terminants de notre vie nous apparaĂźt si difficile Ă  admettre qu’elle explique le succĂšs de la posture de "victime" car elle offre une Ă©chappatoire au sentiment de culpabilitĂ© (si nous sommes coupables, cela veut dire que ce qui nous arrive aura dĂ©pendu de nous, donc nous aurions pu faire autrement et entreprendre de nous sauver nous-mĂȘmes...)
L’impasse "culpabilitĂ©/victimisation" a Ă©tĂ© explorĂ©e par Kafka: d’un cĂŽtĂ©, dans la logique du ChĂąteau, il n’existe aucun pardon pour les innocents (raison pour laquelle pour ĂȘtre entendu, tu dois d'abord trouver de quoi tu es coupable...), de l’autre: «...je ne prĂ©tends pas ĂȘtre un martyr. Ni mĂȘme une victime de la sociĂ©tĂ©. Non, je ne suis pas une victime, je suis un membre de la sociĂ©tĂ©...» K. rejette le rĂŽle de victime, il finit par dĂ©clarer que si l'on peut parler de conspiration (le "complotisme" d’aujourd’hui), c'est seulement dans la mesure oĂč la fonction essentielle des gens du "pouvoir" est de persuader les sujets qu'ils sont les victimes de forces irrationnelles absurdes, que le monde est fou, dĂ©pourvu de sens et dangereux... Comment dĂšs lors ne pas piger l’importance dans l’idĂ©ologie de la profusion et l’entretien des "informations" destinĂ©es Ă  inquiĂ©ter les populations, en distillant la peur, en soufflant l’effroi, afin que le plus grand nombre possible de nos concitoyens soit maintenu en suggestion de victimisation (qui Ă  tout prendre, puisqu’elle est "socialement reconnue" sera prĂ©fĂ©rĂ©e aux affres de la culpabilitĂ©...)
Une psychanalyse menĂ©e jusqu’à son terme logique aura conclu Ă  l’inconsistance de l’Autre, le grand Autre, avec un grand A, et il n’y a donc, pour le sujet qui en Ă©merge, rien d’autre au monde qu’un objet petit a, conformĂ©ment Ă  l’écriture de son fantasme ($ <>a) par lequel il "voit le monde" — la psychanalyse, Ă  l’instar du marxisme, n’étant pas une Weltanshauung. Le sujet s’y retrouve Ă  assumer sa responsabilitĂ©, ce en quoi il Ă©chappe Ă  l’impasse mortifĂšre de l’alternative victimisation/culpabilitĂ©: ĂȘtre responsable cela veut simplement dire qu’il accepte de rĂ©pondre de sa position de sujet, en tant qu’il est rejet de la chaĂźne signifiante: qu’on le veuille ou non, de notre position de sujet, nous sommes toujours responsable, ceci constitue le fondement indĂ©passable de l’éthique psychanalytique, qui dĂ©bouche et renouvelle la perspective formulĂ©e par Kant de la sortie de notre propre "minoritĂ©"...
En inventant la psychanalyse il y a plus d’un siĂšcle, Freud nous interdit dĂ©sormais de faire comme si nous ne savions pas que les mots savent de nous des choses que nous ignorons d’eux.
L’actualitĂ© du malaise dans la civilisation, c’est une Ă©poque malade comme jamais de la dĂ©liquescence du langage, et cette dĂ©rĂ©liction produit la vraie pollution, la pollution la plus toxique, la mĂšre de toutes les pollutions.
Ce qui s’appelle Discours Capitaliste, dans l’acception lacanienne, ce n’est pas le discours tenu par des capitalistes, mais un effet de structure qui fait que le sujet croit qu’il est le maütre des signifiants, et la langue en usage un simple instrument à sa disposition...
Nos sociĂ©tĂ©s occidentĂ©es soi-disant «progressistes et tolĂ©rantes» s’élĂšvent ainsi Ă  des sommets de crĂ©tinerie autoflagellatoire jamais atteints historiquement...
Du temps des Grecs anciens, la «sociĂ©té» se mettait en scĂšne pour les dieux, aujourd’hui elle se donne en spectacle Ă  elle-mĂȘme, dans une reprĂ©sentation permanente, rĂ©pĂ©tant inlassablement dans les mĂ©dias ou sur les rĂ©seaux dits sociaux le lexique et la syntaxe du discours dominant, s’imaginant qu’elle pourrait ainsi atteindre au «sourdre de la source» Ă  partir de l'eau stagnante des Ă©gouts.
Le sujet du Discours Capitaliste qui croit s’opposer au capitalisme a autant conscience d’ĂȘtre pris dans un discours que le poisson a conscience de l’eau dans laquelle il baigne.
Se poser en s’opposant renforce ce à quoi on s’oppose.
La premiĂšre rĂ©volution accessible au sujet est celle d’avoir osĂ© faire un tour sur soi-mĂȘme, Ă  savoir le tour complet des quatre discours, aller et retour, afin de prendre en lui-mĂȘme l’immarcescible sujet de l’énonciation dans ses propres Ă©noncĂ©s.
Cela s’annonce avec le Discours de l’Analyste.
Comment la considĂ©ration politique aujourd'hui pourrait-elle faire l’impasse sur ce qui, dans son acception stricte lacanienne, se dĂ©finit d’ĂȘtre le Discours de l'Analyste?
Le Discours de l'Analyste ce n’est pas le discours tenu par les psychanalystes (rares parmi ceux qui se disent «psychanalyste» sont Ă  la hauteur de ses exigences) c'est au contraire le Discours qui, en tant que structure interdĂ©finie avec les trois autres Discours (plus un), soutient le destin des quelques uns qui ont choisi de se mettre dĂ©libĂ©rĂ©ment Ă  son service ; le Discours de l’Analyste c’est avant tout le lien social dĂ©terminĂ© par la pratique d’une analyse.
Pour que ce lien social ait été mis à jour, encore aura-t-il fallu que l'objectif de la cure ait été atteint, autrement dit la dissociation de a et A ait été correctement menée, car si cette «séparation» n'a pas eu lieu (étape logique succédant à l'aliénation) l'Autre continue de fonctionner comme un grand Autre non castré, non barré, entier, représentant absolu du domaine de la nécessité, qui contient sa propre raison, alors que l'opération qui sépare l'Autre de sa cause, place cette cause à la fois hors de la sphÚre du sujet, et hors de la sphÚre de l'Autre, c'est à dire au point de leur impossible intersection.
Le Discours de l'Analyste est ainsi le seul Discours qui permette au sujet, qui s’y prend dĂ©libĂ©rĂ©ment, d’assumer sa division constitutive, tout en dĂ©terminant sa confrontation au RĂ©el, Ă  laquelle il est forcĂ©ment convoquĂ© puisqu’il en est partie prenante.
Le Discours de l’Analyste non seulement permet de rendre compte que de notre position de sujet, nous sommes toujours responsables, mais la position du psychanalyste ne laisse pas d'Ă©chappatoire puisqu'elle exclut la tendresse de la Belle Âme, comme elle exclut toute prĂ©tention Ă  l’objectivitĂ© pure.
Le Discours de l'Analyste ne commande pas, et en ceci il est dĂ©jĂ  l'envers du Discours du MaĂźtre, il ne commande ni ne recommande, ce qui permet de se dĂ©gager des sempiternelles pulsions de soumission et de domination, de sĂ©duction et de manipulation, une prise de distance avec l'Autre qui - grĂące Ă  un «jeu des places», oĂč la place vide se diffĂ©rencie de ce qui l'occupe, sujet ou objet - offre la promesse d'un lien social authentique renouvelĂ©, basĂ© sur la parole qui engage, l'autre (qui est lĂ ) ayant pris le pas sur l'Autre (qui n’existe pas).
Lacan parle de sortie du Discours Capitaliste, ce qui ne signifie pas encore la sortie du capitalisme.
Raison pour laquelle il ne manque d’ajouter: «Plus on est de saints, plus on rit, c'est mon principe, voire la sortie du discours capitaliste, — ce qui ne constituera pas un progrĂšs, si c'est seulement pour certains...» (TĂ©lĂ©vision)
Se mettre au service du Discours de l’Analyste implique pour nous que d'une part nous ayons compris que nous n'avons pas d'autre rayon d'action vĂ©ritable et rĂ©el que d’intervenir sur les Discours, la psychanalyse Ă©tant une clinique du discours et un Discours, et d'autre part que nous refusons de vĂ©gĂ©ter sur le «mode survie» – la survie utilitaro-hĂ©doniste, pauvre en Ă©vĂ©nements, principale prĂ©occupation de beaucoup de nos contemporains: "un peu de poison par-ci par-lĂ : cela donne des rĂȘves agrĂ©ables. Et beaucoup de poisons pour finir: cela donne une mort agrĂ©able. On a son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit, mais l'on rĂ©vĂšre la santĂ©. Nous avons inventĂ© le bonheur, disent les derniers hommes, et ils clignent de l'Ɠil." (Also sprach Z.)
Nous rejetons donc radicalement l'idĂ©ologie libĂ©rale de la victimisation, laquelle rĂ©duit la politique Ă  un programme d'Ă©vitement du pire, au renoncement Ă  tout projet positif et Ă  la poursuite de l'option la moins mauvaise – car nous ne sommes pas sans savoir que, comme Arthur Feldmann, un Ă©crivain juif viennois, l'a amĂšrement notĂ©, "notre survie se paie gĂ©nĂ©ralement au prix de notre vie."
La survie vaut-elle le coup d’ĂȘtre survĂ©cue?
Aimer, c’est changer de discours.
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france-cinema · 8 months ago
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Et Satan conduit le bal, 1962. D'aprĂšs Siry.
Avec Jacques Perrin, Catherine Deneuve, Henri-Jacques Huet, Françoise Brion, Bernadette Lafont. Réalisé par Grisha Dabat.
Synopsis : À Collioure, Ivan, un gigolo au charme ravageur, et Manuelle, sa nouvelle compagne fille d'un gangster Ă  la retraite, se rendent dans une villa somptueuse oĂč ils retrouvent deux autres duos. Le temps d'un week-end, ces trois couples entament une danse de sĂ©duction complexe, qui Ă©volue bientĂŽt en un tourbillon de passions et de jeux amoureux, oĂč l'amour physique devient le cƓur de leurs interactions.
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mariaamnt · 2 years ago
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Je voudrais que quelqu’un rentre dans ma vie et lĂ  renverse de part en part, qu’elle fasse trembler les meubles, voler les assiettes, que les draps se tordent comme des voiliers en pleine tempĂȘte. Je voudrais qu’on soit deux et puis toute seule en mĂȘme temps, qu’on fasse Ă©quipe pour tout, partout, tout le temps que les gens parlent de nous en disant :
« Eux », « Eux.. la », les indissociables, les amoureux, les relous qui passent leurs temps a se dire « je t’aime » avec les yeux. Je voudrais qu’ont passe nos nuits Ă  faire l’amour et nos journĂ©es Ă  se raconter nos soirĂ©es, je voudrais qu’on le fasse dehors, au cinĂ©ma, dans l’ascenseur. Je voudrais connaĂźtre sa peau par cƓur, qu’il soit la carte et le voyage, qu’il soit le ciel puis le paysage.
Je voudrais qu’on se disent « pour toujours » et que « pour toujours veuille dire jusqu’à la fin », qu’il n’existe plus d’horaires, ni de fuseaux, que la seule horloge qui compte soit celle qui palpite sous nos os et que si mĂȘme un jour ça crĂ©e une sacrĂ©e putain de triste histoire, on se sĂ©pare, qu’on soit foutrement heureux d’avoir vĂ©cu l’éternitĂ© Ă  deux.
Je voudrais que le temps s’arrĂȘte, je veux m’endormir avec lui dans mes bras et me rĂ©veiller dans les siens. Je veux qu’on rie de tout de rien et qu’à chaque fou rire, je retombe amoureuse.
Je veux qu’on se pardonne les erreurs, les maladresses et les faux pas, qu’on dise « Peu importe ce que tu feras, je sais que tu le feras pour moi pour me retrouver » pour me saisir, me rĂ©veiller, pour me crier « Je t’aime », « J’ai peur », « Tu me manques », pour ne pas se perdre. » MĂȘme si il arrive parfois que pour ne pas se perdre il faille s’égarer.
Je voudrais qu’on fasse nos courses comme des enfants puis qu’on finissent par commander, qu’on danse des slows dans le salon, qu’il me marche sur les pieds, je voudrais que les voisins ralent Ă  grands coups de manche Ă  balais, je veux qu’on ai nos classiques, nos blagues privĂ©es, nos musiques, des trucs qui rendent jaloux tous les potes en soirĂ©es. Je voudrais qu’on soit se couple insupportable qui s’embrasse dans la rue puis dans le mĂ©tro et mĂȘme les escaliers.
Je voudrais qu’on se regarde dormir, passer des heures a l’effleurer a lui dire qu’il est beau.
Je voudrais qu’il m’attende à la gare parce que c’est triste une gare sans lui.
Je voudrais qu’on passe notre temps Ă  se murmurer des choses, comme si c’étaient des secrets, comme si ça nous appartenait, comme si le monde ne le savait pas.
Je voudrais qu’il me tienne par le bras quand on s’en va marcher et que rien que ça suffise Ă  me faire mouiller, qu’on parle de tout, que l’on se connaisse par cƓur, que son histoire je l’aime comme on aime un roman, je veux qu’à chaque fois que je le vois je me dise
 « Putain.. Je pourrais mourir. J’ai tout vĂ©cu. Vraiment. »
Je voudrais qu’il m’inspire, qu’il soit ma muse et mon modele, je voudrais qu’il soit dans toutes les phrases ou j’emploie « il » et qu’à chaque foutu poĂšme je ne fasse que bĂ©gayer sa beautĂ©. Je voudrais qu’on s’aime, qu’un jour on ai des gamins qui nous ressemblent. Parce que les enfants, c’est de l’amour qui ne se sĂ©pare pas, c’est de l’amour aprĂšs l’amour. C’est tout. Les enfants c’est l’union rĂ©ussie de deux corps qui Ă©chouent.
Je voudrais qu’il soit mon mari, mon copain, mon mec, mon amoureux, mon meilleur ami, mon partenaire, mon complice, mon Ăąme sƓur, ma raison, mon relecteur aussi, ma rose, mon armure. Je voudrais qu’il soit ma maison et je voudrais ĂȘtre tout ça pour lui aussi. Puis mĂȘme sĂ©parĂ© que ça sonne toujours un peu vrai. Que si un jour on se croise dans la rue, redevenus deux inconnus, on puisse se dire dans un sourire muet : « J’ai souffert souvent, je me suis trompĂ© quelques fois, mais j’ai aimĂ©. »
.FĂ©lix Radu~
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ernestinee · 1 year ago
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Oh j'ai un pavĂ© Ă  Ă©crire ! Hier soir c'Ă©tait cirque. CrĂ©ation et rĂ©pĂ©tition. J'adore cette ambiance oĂč les cerveaux bouillonnent de crĂ©ativitĂ©, oĂč les idĂ©es se mettent ensemble.
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La troupe fait partie d'une balade nocturne. Pendant plusieurs annĂ©es, cette promenade Ă©tait liĂ©e Ă  Halloween. Public costumĂ©, artistes effrayants, dĂ©cors lugubres, tout ce qu'on attend d'une promenade d'halloween jusqu'au jour oĂč l'ambiance a dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©.
Plusieurs annĂ©es de suite, l'ambiance devait ĂȘtre de plus en plus effrayante et a fini par attirer des gens qui se cachaient derriĂšre leurs masques pour ĂȘtre rĂ©ellement effrayants eux aussi.
Ils ont terrorisé les enfants, lancé des cailloux sur les acteurs et sur la troupe du cirque (dont je ne faisais pas partie à l'époque, mon fils non plus), démoli des décors... Les artistes se sont petit à petit désolidarisés de tout ça.
Pendant quelques années, la promenade a eu mauvaise presse puis un nouveau collectif s'est installé dans le centre culturel et la promenade d'halloween s'est transformée en promenade historique autour des légendes de la région. Et je vis dans une région riche en histoires de sorciÚres.
Au début, des gens ont été mécontents parce qu'il n'y avait plus rien d'effrayant (à part ceux qui voulaient brûler les sorciÚres), puis les habitudes se sont installées et la promenade a retrouvé la confiance des acteurs, des musiciens et des circassiens de la région. Aujourd'hui, elle mélange l'histoire magique et réelle, passée, présente et future en mettant la lumiÚre sur les artistes qui font et feront bouger la région.
Et nous incarnons un vieux cirque traditionnel sur ses derniers moments, en pleine décrépitude mais toujours amoureux de notre art.
Quelques jongleurs par-ci, une voyante par lĂ , des monocycles, une femme Ă  barbe, un homme de feu (mon ado đŸ˜±) une magicienne, un homme fort, des siamoises, une mĂ©nagerie.... Les rĂŽles et les curiositĂ©s du cirque traditionnel sont tous reprĂ©sentĂ©s. Le public se promĂšne au milieu de tout ce petit monde et ne sait pas oĂč regarder tant on veut leur montrer qu'on aime ce qu'on fait, qu'on le fait bien et qu'on ne veut pas que notre cirque tombe.
Puis les plombs sautent parce que notre systĂšme Ă©lectrique est fragile. On rĂąle, on rĂąle, on appelle notre homme Ă  tout faire qui est aussi notre clown blanc, il n'y a pas de petites Ă©conomies. Le public appelle avec nous. Il arrive court partout Ă  la recherche du disjoncteur. Il remet le courant et la magie commence. Des milliers de nouvelles lumiĂšres sont maintenant allumĂ©es et crĂ©ent un chemin vers notre chapiteau de fortune qui n'a mĂȘme pas de toile.
Monsieur Loyal prend la tĂȘte de ce qui sera une parade, passe devant chaque artiste pour le prĂ©senter et l'inviter Ă  le suivre avec son public. On passe devant les trapĂ©zistes, les funambules, le feu, la magie, emportant chaque artiste... Et tout le monde se rĂ©unit devant le chapiteau. La danse commence, on forme une masse compacte et unie puis on se dĂ©tache et chacun passe montrer sa spĂ©cialitĂ©. Les roues, les acrobaties, la jonglerie, le lancer de couteaux, les gĂ©ants... De quoi mettre en Ă©vidence qu'au cirque comme ailleurs c'est la diversitĂ© qui est le moteur de l'unitĂ©.
Et puis on retourne chacun sur son podium, dans son stand ou sur son arbre (les trapÚzes sont attachés à des branches c'est incroyable) jusqu'à ce que l'électricité saute de nouveau.
(La photo est de l'annĂ©e derniĂšre, l'histoire Ă©tait diffĂ©rente mais c'est le mĂȘme chapiteau)
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pauline-lewis · 8 months ago
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L'art, les femmes et un supermarché japonais
Ces derniÚres semaines j'ai vu (et revu pour l'un) deux films que j'ai vraiment adoré, deux films qui parlent d'agentivité, du carcan dans lequel sont coincées les femmes dans la société, de comment faire cohabiter l'art, le désir et le couple dans une société hétéropatriarcale. Et puis j'ai aussi regardé un film sur un supermarché japonais, ça n'a aucun rapport but bear with me !
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Maternité éternelle, Kinuyo Tanaka (1955)
Le premier Ă©tait un rattrapage puisque j'avais ratĂ© la ressortie en salles des films de la cinĂ©aste japonaise Kinuyo Tanaka (1909-1977) dont j'avais pourtant entendu beaucoup de bien. J'ai donc commencĂ© par MaternitĂ© Ă©ternelle (dont je prĂ©fĂšre largement le titre anglais Forever a woman), un film de 1955 qui s'inspire de l'histoire vraie de la poĂ©tesse Fumiko Nakajƍ, dĂ©cĂ©dĂ©e Ă  l'Ăąge de 31 ans d'un cancer du sein — et qui est Ă©crit par une femme, Sumie Tanaka. Comme vous vous en doutez, c'est un film d'une tristesse infinie. Quand le film commence, Fumiko est coincĂ©e entre un mari qui ne l'aime plus, deux enfants dont elle doit s'occuper et un cercle littĂ©raire qui critique sa poĂ©sie dans son dos parce que ses sujets ne semblent pas assez nobles. Comprendre par lĂ  que ce sont des sujets "de femme".
Elle divorce de son mari et apprend qu'elle doit lui laisser son fils, tandis qu'elle a la garde de sa fille. Ses liens amicaux / secrĂštement amoureux avec son mentor Takashi Hori (l'un des rares Ă  aimer et comprendre ses poĂšmes) s'achĂšvent quand ce dernier dĂ©cĂšde (oui ce film est vraiment triste, j'ai essayĂ© de vous prĂ©venir). Dans la foulĂ©e, elle est diagnostiquĂ©e d'un cancer du sein et est hospitalisĂ©e. Au mĂȘme moment, Fumiko apprend la publication de quelques-unes de ses Ɠuvres dans une revue de poĂ©sie, ce qui lance sa carriĂšre au pire moment. Évidemment, elle soupçonne son Ă©tat de santĂ© d'influencer la popularitĂ© soudaine de ses Ă©crits.
Elle accepte aprĂšs de longues tergiversations de s'entretenir avec un journaliste — bien qu'elle sait qu'il ne vient lĂ  que pour chercher le rĂ©cit racoleur de ses derniers jours — et entame avec lui une relation sentimentale et sexuelle. Je prĂ©cise sexuelle parce qu'il y a des scĂšnes assez incroyables dans ce film dans lesquelles Fumiko exprime son dĂ©sir sans dĂ©tours alors mĂȘme qu'elle souffre de regarder son propre corps suite Ă  sa mammectomie.
Tanaka joue sans cesse avec ce regard douloureux que Fumiko pose sur elle-mĂȘme. Dans une scĂšne vraiment sublime elle tourne le dos Ă  son amant, qui s'apprĂȘte Ă  retourner Ă  Tokyo, et on la voit le regarder dans un miroir. Tout ce jeu de regards dit beaucoup sur le rapport au corps et Ă  la sĂ©duction. MaternitĂ© Ă©ternelle raconte la difficultĂ© pour Fumiko d'ĂȘtre dans un mĂȘme mouvement une mĂšre, une poĂ©tesse, une amante et une femme. Combiner tous ces rĂŽles sans en sacrifier aucun est un vrai fardeau. Et c'est trĂšs beau de la voir Ă©crire dans sa chambre d'hĂŽpital (simplement parce que les images de femmes qui Ă©crivent au cinĂ©ma me paraissent trop rares), rongĂ©e par la peur de n'ĂȘtre aimĂ©e que pour son histoire personnelle, de ne trouver personne pour embrasser toutes les facettes de sa personnalitĂ©. J'ai fini le film en larmes mais avec aussi l'impression d'avoir vu une Ɠuvre rare sur des sujets peu souvent traitĂ©s.
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Les chaussons rouges (Powell et Pressburger, 1948)
Et puis la semaine derniĂšre j'Ă©tais Ă  Paris et j'en ai profitĂ© pour faire un tour au Champo et revoir Les chaussons rouges (de Powell et Pressburger, 1948). J'avais dĂ©jĂ  vu ce film il y a dix ans, et le redĂ©couvrir m'a une nouvelle fois permis de mesurer Ă  quel point le temps change notre perception des histoires. J'avais surtout gardĂ© dans ma mĂ©moire le souvenir du ballet central, qui n'est pas comme on a l'habitude de voir dans la comĂ©die musicale un dream ballet mais plutĂŽt un ballet cauchemardesque qui raconte l'histoire d'une femme possĂ©dĂ©e par ses chaussons de danse rouges. Une fois qu'elle les enfile, elle ne peut plus les enlever, ni s'arrĂȘter de danser, elle est complĂštement manipulĂ©e. Si j'ai gardĂ© un souvenir aussi prĂ©cis de cette sĂ©quence c'est parce qu'elle est impressionnante visuellement, pleine de trouvailles, d'effets de perspective et de transparence, parce qu'elle invente de nouvelles choses Ă  chaque seconde. Et aussi parce que, comme je l'ai dit de nombreuses fois, j'adore les films en Technicolor. Et tout le film fait tellement bien usage de la saturation des couleurs, des chaussons d'un rouge vif aux cheveux roux de l'actrice Moira Shearer.
Mais j'avais oubliĂ© que, comme MaternitĂ© Ă©ternelle, Les chaussons rouges raconte avant tout l'histoire d'une femme tiraillĂ©e entre les hommes et l'art dans un monde oĂč l'art est contrĂŽlĂ© par les hommes. Elle est coincĂ©e entre celui qui l'a dĂ©couverte, son "mentor" le tyrannique Lemontov, et celui dont elle est tombĂ©e amoureuse, le compositeur du ballet Julian Craster. L'un est machiavĂ©lique, l'autre se prĂ©sente comme un homme bon, mais tous les deux empĂȘchent Vicky, la danseuse, de laisser libre cours Ă  sa crĂ©ativitĂ©. L'un contrĂŽle ses rĂŽles, l'autre contrĂŽle la musique sur laquelle elle danse. Tous les deux sont des marionnettistes.
Les chaussons rouges est une sorte de backstage musical, c'est Ă  dire un film qui raconte les coulisses d'une production. Mais contrairement Ă  ce qui est d'usage dans ce sous-genre de la comĂ©die musicale, l'entertainement ne gagne pas Ă  la fin. Le show ne fait pas tout oublier, il ne suffit pas Ă  effacer les violences et les injustices. Au contraire, le divertissement et les hommes qui en tiennent les ficelles demandent un sacrifice. C'est un film trĂšs glaçant mais vraiment passionnant, que je vous conseille de rattraper si vous ĂȘtes Ă  Paris !
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Supermarket woman, JĆ«zƍ Itami (1996)
Le dernier film n'a pas grand chose Ă  voir mais j'avais quand mĂȘme envie de l'archiver par ici. C'est un film qui parle de supermarchĂ©s, d'ambition, de capitalisme et de sororitĂ©. J'ai eu envie de regarder Supermarket woman de JĆ«zƍ Itami parce que j'avais adorĂ© son Tampopo, un film qui donnait vraiment envie de manger des ramen. Bref, Supermarket woman met une nouvelle fois en scĂšne l'irrĂ©sistible Nobuko Miyamoto et son Ă©nergie contagieuse dans un contexte culinaire.
Le scénario tient sur un post-it : une femme qui se pense la "ménagÚre" moyenne décide d'aider un ancien camarade de classe à sauver son supermarché de quartier. Ce dernier risque de couler à cause de la concurrence d'un supermarché concurrent qui casse les prix. Gros TW morceaux de viande en gros plan, poissons morts, moult fruits et légumes emballés dans du plastique (le film date de 1996). Le personnage de Nobuko Miyamoto, Hanako, infuse donc sa bonne énergie et ses bonnes idées dans ce temple capitaliste. Avec sa modestie, elle fait passer ses trouvailles pour du "bon sens" : écouter les clientes, privilégier les bons produits, s'allier avec les petites mains du supermarché et se rebeller contre la misogynie du boucher et du poissonnier qui font régner la terreur.
J'Ă©tais un peu circonspecte devant certains aspects du film — oui, ça reste la victoire d'un supermarchĂ© contre un autre, et donc du gentil-capitalisme sur un trĂšs-mĂ©chant-capitalisme plus agressif — mais je dois avouer que j'ai Ă©tĂ© happĂ©e par le ton lĂ©ger et les nombreuses intrigues en coulisse. Il y a cette bizarrerie trĂšs plaisante qu'on trouvait dĂ©jĂ  dans Tampopo. Et puis je me suis retrouvĂ©e comme bercĂ©e par le cĂŽtĂ© trĂšs familier du supermarchĂ©, ses allĂ©es, ses promos, ses nĂ©ons blancs. J'aurais suivi Hanako et son sourire pendant plusieurs heures, ce qui prouve que la magie Ă©trange de ce film opĂšre.
Comme je n'irai jamais au Japon (mĂȘme si ça a Ă©tĂ© l'un de mes rĂȘves pendant longtemps), j'ai eu aussi l'impression de pouvoir faire ce que je prĂ©fĂšre en voyage : zoner au supermarchĂ© et regarder les diffĂ©rents produits. Eh, la magie du cinĂ©ma ! VoilĂ  si vous ĂȘtes un enfant des annĂ©es 90 qui adorait aller faire les courses avec sa mĂšre, peut-ĂȘtre que ce film est aussi un peu pour vous ?
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essencenaturel · 10 months ago
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Je suis heureuse, depuis beaucoup de temps je n'avais pas eu cet Ă©tat de paix, de complĂ©tude, de comblement. Je suis entiĂšrement satisfaite et comblĂ© d'ĂȘtre moi mĂȘme. Je rĂ©alise que j'ai tout, absolument tout. Janvier est mon mois de la rĂ©vĂ©lation, de changement d'Ă©tat d'esprit, d'Ă©lĂ©vation. C'est rĂ©el et sublime. Ce matin j'ai mĂ©ditĂ© sur la manifestation et l'abondance. Puis j'ai regardĂ© une Ă©mission que j'aime bien. Puis j'ai trouvĂ© cette vidĂ©o d'une fille que j'aime bien. Je ne l'ai pas regardĂ© mais le titre, comment ĂȘtre crĂ©atif dans un monde capitaliste m'a troublĂ©. J'ai somnolĂ© et durant ce temps les choses ce sont alignĂ©es dans mon esprit. J'ai pensĂ© que je ne voulais pas ĂȘtre capitaliste, consumĂ©riste, m'eriger en modĂšle, ĂȘtre narcissique, arborer un culte de l'image ou ĂȘtre cupide. Je veux vendre mon art Et rester moi mĂȘme. Stay authentique, be natural with me and others. Et alors tout s'est delivrĂ© et je n'ai rien Ă  changĂ©, juste continuer Ă  ĂȘtre moi-mĂȘme. Pareille que l'energie que j'ai donnĂ© dans mes Ă©tudes pareil je donne dans mon art. C'est Ă  dire travailler, ĂȘtre passionnĂ©. Je suis arrivĂ©e loin dans mes Ă©tudes. Je me vois de loin quand j'Ă©tais Ă  l'Ă©cole, au lycĂ©e je rĂȘvais d'etre chercheuse, aventuriĂšre comme Sydney Fox lol. Pareil Ă  l'universitĂ© oĂč j'ai galĂšrĂ© jusqu'au master oĂč j'ai atteint un level Ă©norme d'accomplissement. Maintenant je suis doctorante, j'Ă©cris et je voyage dĂ©jĂ . Je vais encore plus Ă©crire puis publier, participer Ă  des colloques, faire des confĂ©rences, aller sur des terrains partout dans le monde, travailler oĂč je le souhaite, mener des projets...et comme mon art que j'ai debutĂ© en janvier dans cette ville du sud il y a des annĂ©es. Je dessinais, collais sur les murs, mes amis accrochaient leur dessin ou leur citation, j'ai Ă©tĂ© dans un collectif. On chantait, dansait, faisait des jams, c'etait festif et incroyable. J'ai continuer et j'ai fait une premiĂšre exposition. J'en suis lĂ  je vais accrocher mes toiles, poser mes sculptures, me faire un sanctuaire de crĂ©ativitĂ©, d'amour, d'amitiĂ©. Puis je ferais leur cĂ©lĂ©bration dans des fĂȘtes crĂ©atives oĂč les arts et les Ăąmes sauvages se meleront, oĂč la libert6e nous Ă©claboussera et bien d'autres choses jusqu'Ă  vendre mes oeuvres plus de 500 euros oui oui. VoilĂ  je suis heureuse. J'ai rencontrĂ© dans la paix et l'Ă©levation mon amoureux, je nous souhaite de nous aimer, de parcourir le monde, d'aller Ă  l'aventure, d'avoir nos maisons, des bĂ©bĂ©s et ĂȘtre riche. J'ai compris que l'aimitiĂ© c'etait de bons moment d'authenticitĂ©, d'Ă©lĂ©vation et de confidences, parfois de courte durĂ©e. Et je me souhaite de continuer Ă  partager des bons moments avec des Ăąmes sauvages et libres. Et je veux fĂȘter mon prochain anniverssaire avec des Ăąmes particuliĂšres, avec des gens dont le lien s'est Ă©panoui, dans un chalet, Ă  la montagne, dans les bois, prĂšs d'un lac. VoilĂ  j'aime ma vie, j'aime la paix et la sĂ©rĂ©nitĂ© de se reconnecter avec soi et son essence fondamental. BientĂŽt je vais faire de la danse et des percussions que mon Ăąme reconnait comme l'Ă©lan vital. C'est merveilleux. Je me souhaite de trouver un job merveilleux durant cette annĂ©e pour vivre tout ce que je souhaite dans la paix. Love peace for the future me.
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kiki-de-la-petite-flaque · 11 months ago
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La Pataphysique et L'Écume des jours
Boris Vian est pressĂ©, son cƓur malade le pousse Ă  vivre pleinement chaque instant qui passe. Il lui arrive d’annoncer qu’il n’atteindra pas les quarante ans. Le monde de Boris Vian s’écroule dans la nuit du 22 au 23 novembre 1944. Son pĂšre est assassinĂ© par deux intrus, au domicile familial, et l’affaire ne sera jamais Ă©lucidĂ©e.
Boris Vian et Michelle se sont mis Ă  Ă©crire des scĂ©narios, espĂ©rant en vivre mais leurs textes ne trouvent pas preneur. Le jeune homme dĂ©cide donc de travailler Ă  l’AFNOR, dans la section administrative chargĂ©e de crĂ©er des normes pour tous les objets en verre.
Boris Vian devient membre du collĂšge de Pataphysique en 1953. Depuis sa crĂ©ation en 1948, cette sociĂ©tĂ© de recherches savantes et inutiles promeut la pataphysique et ses solutions imaginaires en prenant tout au sĂ©rieux, sauf le sĂ©rieux. Boris Vian n’est pas qu’un Ă©crivain de l’absurde, il a l’art de tourner en lĂ©gĂšretĂ© les choses pesantes de la vie. AnimĂ© d’une joyeuse mais dĂ©vorante envie de vivre, il se met Ă  Ă©crire L’Écume des jours au dos des feuilles Ă  en-tĂȘte de l’AFNOR.
Ce texte est celui qui confĂšre une place de choix Ă  Boris Vian dans l’histoire de la littĂ©rature. Il relate l’histoire de Colin et de ChloĂ©. Colin est un jeune homme Ă©lĂ©gant, rentier, il rencontre ChloĂ© lors d’une fĂȘte, ils tombent amoureux. Le roman est pĂ©tri d’innocence et de lĂ©gĂšretĂ© au dĂ©but, comme un contrepoint Ă  une Ă©volution, au fil des pages, qui se fait de plus en plus dramatique – un nĂ©nuphar, fleur Ă©minemment symbolique, va dĂ©vorer le poumon de ChloĂ©. Il est aussi empli de rĂ©fĂ©rences de l’époque : Chick, l’ami de Colin, achĂšte par exemple les Ɠuvres de Jean-Saul Patre, jusqu’à se ruiner. Jean-Saul Patre fait rĂ©fĂ©rence Ă  Jean-Paul Sartre, dont Boris Vian tourne Ă©videmment le nom avec ironie et malice.
Ce roman est aussi merveilleusement reprĂ©sentatif de l’imaginaire dĂ©bordant de Boris Vian, qui y invente des mot-valise inoubliables, tels que le « Pianocktail » : Colin joue un air sur ce piano afin de composer un cocktail et l’instrument possĂšde la particularitĂ© de prendre en compte certaines mauvaises notes, « pas toutes heureusement ». Le lecteur dĂ©couvrira aussi le « Biglemoi », danse grĂące Ă  laquelle Colin et ChloĂ© tombent amoureux, fondĂ©e sur la production d’interfĂ©rences par deux sources animĂ©es d’un mouvement oscillatoire rigoureusement synchrone. Mais aussi les « doublezons », monnaie inventĂ©e par Boris Vian
 L’ensemble est une Ɠuvre gracieuse, inventive, tĂ©nĂ©breuse et lumineuse Ă  la fois.
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la-tempete-des-ames · 9 months ago
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Les Pré-liens attendus
Bonjour Tumblr!!!
Plusieurs pré-liens vous attendent, au travers de l'orage!
Tristao attend Antigona, son ex-copine. Ils voyageaient de par le monde ensemble, faisant rĂȘver leurs abonnĂ©s instagram... jusqu'Ă  ce que Tristao rencontre opar inadvertance son Ăąme-soeur. Antigona est partie mais il n'est rien, sans elle... Et si elle revenait? https://soul-tempest.forumactif.com/t68-f-the-ex-came-back
Sybil est Ă  la recherche de son arrriĂšre-arriĂšre-arriĂšre neveu... Qui est cette Ă©trangĂšre qui a pris le nom de ta mĂšre? Tu es dĂ©terminĂ© Ă  avoir le fin mot de l'histoire.... t'attendais-tu Ă  avoir en face de toi une de tes ancĂȘtres? https://soul-tempest.forumactif.com/t74-recherche-de-liens#1062
Mekhai et Dafydd sont Ă  la recherche d'un.e troisiĂšme partenaire de danse, pour un lien love poly-amoureux. DĂšs que ton regard a accrochĂ© celui de Mekhai, tu l'as compris.... Mekhai et toi, vous vous ĂȘtes aimĂ©s trĂšs fort, dans une autre vie. Et cette fois-ci, tu n'es pas prĂȘt.e Ă  l'abandonner. Mais c'est sans compter Dafydd, son *autre* Ăąme-soeur. https://soul-tempest.forumactif.com/t218-f-ou-h-ou-nb-amant-e-poly-amour
Dafydd est aussi Ă  la recherche de sa meilleure amie. Ayant un passĂ© difficile, dans les rues de Toronto, tu y as rencontrĂ© Dafydd pour mieux le retrouver Ă  Halifax, maintenant que la vie te sourit davantage. Vous ĂȘtes insĂ©parables. Quelles aventures vous attendent? https://soul-tempest.forumactif.com/t213-f-best-friend-forever
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baalto · 1 year ago
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« Vous regarderez les gens, Vous regarderez les choses... Rien ne sera plus triste que vous. »
"La magie du premier amour, c'est d'ignorer qu'il puisse finir un jour." Quelle connerie. L'amour des mots est venu tĂŽt chez moi, et j'avais toujours, sans le savoir, dĂ©sirĂ© avoir Ă  tout moment sous les yeux de jolies phrases, qui relanceraient sans cesse la machine qu'est mon cerveau. Cette citation de Benjamin Disraeli fut ma premiĂšre, sur du papier fait Ă  l'ancienne, dans une vieille papeterie convertie pour les visites touristiques. Sa rencontre fut une Ă©vidence pour le jeune que j'Ă©tais, qui vivait ses premiers fiascos amoureux. J'ai eu l'impression de pouvoir m'imprĂ©gner ce que disaient toutes ces personnes et m'approprier cette pensĂ©e. C'Ă©tait il y a plus de dix ans maintenant et aujourd'hui, je saisis enfin Ă  quel point cette citation est lacunaire, voire erronĂ©e. Ce n'est pas le premier amour qui relĂšve de la magie, car ignorer que certaines amours ont une fin, cela est davantage la naĂŻvetĂ© toute naturelle de la premiĂšre fois, ou plutĂŽt des premiĂšres fois. Premier baiser, premiers Ă©mois, "premiĂšre fois". Ce qui relĂšve bien plus de la magie, ce n'est pas le premier amour, mais le dernier. Pas le dernier en date, le dernier d'une existence. Celui pour lequel nous refusons ceux d'aprĂšs, celui pour lequel on renonce Ă  la vie, mais il ne faut pas. Alors, on se raconte des histoires pour ne pas renoncer. On se persuade d'avoir trouvĂ© le moyen de la retenir, et les moyens de la rejoindre au bout du monde s'il le faut, puis, doucement, on se persuade de choses plus insensĂ©es encore. Qu'elle reviendra. Qu'il faudrait pouvoir remonter le temps. Qu'un jour, vous vous recroiserez par hasard et retomberez amoureux presque sans vous reconnaĂźtre. J'invente un monde pour que subsiste un espoir infime, qui me fait vivre jusqu'au lendemain. Et mĂȘme lorsque je parviens pour quelques minutes Ă  m'y rĂ©soudre, je m'imagine dans un film, un livre, un clip VEVO. Je danse sur de sombres instrumentales en fumant, je chante toutes les chansons de ruptures accumulĂ©es depuis toutes ces annĂ©es dans mon vieux MP3, en levant ma bouteille bien haut, Je me suis mĂȘme habillĂ© pour ça, j'ai mis la chemise bleue de mon pĂšre qui me rappelle le pyjama de l'asile, des bretelles et des chaussettes assorties Pour boire trop et danser, pour bĂ©dave et chanter faux Tout seul.
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nocartsngames · 2 years ago
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La Danse Des Amoureux
Models are not mine.
Adult!Ladybug and Adult!Cat Noir models edited by me!
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Models posed and rendered in Blender by me.
Edited in Adobe Photoshop.
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christian-dubuis-santini · 2 years ago
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La propagation d’un virus, Ă  qui s’est destinĂ© Ă  s’y confronter (ou pas), est rigoureusement indĂ©pendante du vouloir "conscient" du sujet, et a fortiori des doublement mal nommĂ©es "mesures sanitaires" puisqu’elles ne sont ni "mesurĂ©es" ni "sanitaires", elles sont mĂȘme tout le contraire de ça, dĂ©lirantes pour rester dans l’euphĂ©misme, elles constituent une insulte Ă  l’intelligence, Ă  la logique, et annoncent un dĂ©sastre sans prĂ©cĂ©dent au plan social... Non seulement le confinement, mais l’obligation fĂ©tichiste de la museliĂšre pour tous, les "gestes barriĂšres", la "distanciation sociale", le "couvre-feu"... tout cela ne sert strictement Ă  rien, ne ralentit rien du tout dans ce qui est appelĂ© "la circulation du coronavirus", mais s’avĂšre au contraire hautement contreproductif, vous pouvez trĂšs bien embrasser quelqu’un qui est porteur du virus et ne pas le contracter, et vous pouvez vous isoler dans votre tour d’ivoire sans voir personne et vous rendre compte que vous avez attrapĂ© le virus, c’est comme ça, Ă  l’opposĂ© des allĂ©gations dĂ©biles des modĂ©lisateurs qui vivent dans leur monde imaginaire bidimensionnel, la contamination n’est pas automatique, cela n’a rien Ă  voir avec une fonction mathĂ©matique, et le sujet n’est pas rĂ©ductible Ă  une statistique, cela peut se voir confirmĂ© dĂ©sormais en examinant les rĂ©sultats in vivo recueillis sur plus d’une annĂ©e, des chiffres qui parlent d’eux-mĂȘmes (SuĂšde, Floride, Texas, Mississipi, les Ă©tudes hautement documentĂ©es de l’épidĂ©miologiste le plus rĂ©putĂ© au monde: John Ioannidis...): toutes les dĂ©cisions gouvernementales liberticides sans exception ont autant de fondement scientifique pour lutter contre un virus que les danses de la pluie des indiens du far west pour se concilier les faveurs des frĂšres nuages gorgĂ©s d’eau...
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D’une part il n’existe aucune Ă©tude scientifique digne de ce nom qu’une agence de santĂ© puisse produire pour justifier la terreur sanitaire orchestrĂ©e par la sphĂšre mĂ©diatico-politique sans se faire assigner en justice pour faux et usage de faux (le port du masque chirurgical obligatoire dans la rue par exemple), et d’autre part – last but not least comme on dit dans la langue de Shakespeare – ce que nous apprend la psychanalyse c’est que pour le sujet tel qu’il Ă©merge de la dĂ©couverte de l’inconscient, rien n’est plus difficile Ă  admettre que cette vĂ©ritĂ© selon laquelle dans ce qui nous sera arrivĂ© de plus rĂ©el dans notre vie, nous n’aurons jamais Ă©tĂ© que les observateurs passifs du destin, que nous soyons tombĂ© amoureux ou malade, nous n’y avons eu aucune prise rĂ©elle, nous ne pouvions rien y faire, cela a Ă©chappĂ© Ă  notre contrĂŽle, et ce Ă  quoi nous nous trouvons forcĂ© de renoncer dĂšs lors, c’est Ă  l’illusion de la maĂźtrise, de notre part comme de la part de l’Autre...
VoilĂ  la raison pour laquelle nous compensons notre inquiĂ©tude quand Ă  cette incertitude structurelle en nous agitant et en nous engageant dans toutes sortes de d’actions, de distractions, de divertissements...
Mais la peur, pour avoir Ă©tĂ© en partie refoulĂ©e dans l’inconscient, n’en est que plus prĂ©sente, plus prĂ©gnante, plus rĂ©elle.
VoilĂ  pourquoi l’idĂ©ologie joue sur cette corde sensible en se manifestant brutalement dans la profusion des "informations" destinĂ©es Ă  inquiĂ©ter, distiller l’anxiĂ©tĂ©, cultiver la peur, produire l’effroi, afin que le plus grand nombre d’entre nous se rĂ©fugie dans une posture de victime...
"Tu es une victime!" est le message type du discours dominant, dont le destinataire se comporte effectivement comme sïżœïżœïżœil Ă©tait la victime potentielle de forces irrationnelles absurdes, dans un monde devenu fou, dĂ©pourvu de sens et dangereux...
Victime, quel avantage, me direz vous?
C’est une Ă©chappatoire commode aux affres de la culpabilitĂ©!
Coupable, cela veut dire que ce qui nous arrive aura dĂ©pendu de nous, donc nous aurions pu faire (et nous pouvons faire) autrement, nous sauver nous-mĂȘmes, en comptant d’abord sur nos propres forces...
Mais notre jouissance de nous maintenir dans notre "minoritĂ©" en attendant de l’Autre — l’État le plus souvent, Big Mother... — une rĂ©paration pour notre statut de victime, est trop forte, ce qui nous conduit aussi sĂ»rement Ă  la soumission que du bĂ©tail Ă  l’abattoir.
Une psychanalyse rĂ©ussie aura conclu Ă  l’inconsistance du grand Autre, il n’y a pour le sujet rien d’autre au monde qu’un objet petit a...
Le sujet s’y retrouve dĂšs lors conduit Ă  assumer sa responsabilitĂ©, ce en quoi il Ă©chappe Ă  l’impasse mortifĂšre de l’alternative victimisation/culpabilitĂ©: ĂȘtre responsable cela veut simplement dire qu’il accepte de rĂ©pondre de sa position de sujet comme rejet de la chaĂźne signifiante, qu’on le veuille ou non, de notre position de sujet, nous sommes toujours responsable, ceci constitue le fondement indĂ©passable de l’éthique...
Si comme le note dĂšs 1576 La BoĂ©tie le peuple "sert si bien et si volontiers qu’à le voir, on dirait qu’il n’a pas seulement perdu sa libertĂ© mais gagnĂ© sa servitude", cela tient essentiellement au statut toujours plus en vogue, toujours plus "sociĂ©talement" valorisĂ©, toujours plus mĂ©diatiquement exploitĂ© de "la victime"...
Et toi, te contenteras-tu de ton statut de victime, ou te donneras tu les moyens de viser Ă  son Ă©mancipation par la parole?
Un proverbe Hopi dit: nous sommes ceux que nous attendons...
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jeanchrisosme · 1 year ago
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Croyez-vous vraiment que vivre, c'est travailler, produire, atteindre des objectifs ?
La vie n'est pas une course mon ami.
Il n'y a pas de podium sauf que, un jour, de votre conscience et d'un temps qui, traverser et délice, ne reviendra pas.
Vivre est la route, pas la destination.
Vivre est dans ce moment.
Oui, exactement ce que vous vivez en lisant ce post. Vivre est ce que tu fais juste aprÚs. Sortez, dormez, restez en colÚre ou pardonnez, passez cet appel téléphonique que vous avez reporté, prenez votre vélo, plongez d'en haut, caressez le visage de votre grand-mÚre.
Ça, c'est vivre.
Vivre, c'est consacrer du temps Ă  ses passions et aux choses qu'on aime. Vivre c'est partager avec qui tu veux, c'est rire et pleurer ensemble. Vivre c'est apprendre Ă  jouer d'un instrument, prendre des leçons de danse, s'engager dans un sport. Vivre, c'est partir pour cet endroit que vous avez toujours vu Ă  la tĂ©lĂ© et dĂ©couvrir ce que ça sent, c'est marcher lentement respirer l'herbe, c'est les formes des nuages au coucher du soleil et les Ă©toiles sur votre tĂȘte la nuit, sur la plage.
Vivre c'est tourner la page, sourire à son corps changeant, découvrir que tu t'étonnes encore, et tu as encore ces peurs mais aujourd'hui elles sourient presque, vivre c'est tomber amoureux, encore et encore.
Vivre, c'est la chaleur d'été, c'est les nuits alors que dehors il fait froid et pluvieux, c'est clés perdues et amis retrouvés, vieilles photos et nouveaux livres.
La vie est une aventure folle mon ami.
Et vous ĂȘtes un rĂ©alisateur et un acteur.
Parce qu'un jour, quand le rideau tombera, tout cela sera avec toi. En images et en souvenirs, dans les histoires de qui t'aime, dans les gestes de ton enfant, dans le monde autour de toi aura fait un meilleur endroit.
C la vie. Ceci, le tien, le seul que vous avez.
Ouvre tes poings et attrape-le avant qu'il ne glisse.
Oscar Travino
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etzrnalbliss · 1 year ago
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Lavande Brown
headcanons
Sa matiÚre préférée est la divination ; elle apprécie tout particuliÚrement la tasséomancie (divination grùce à l'interprétation des feuilles de thé dans une tasse).
Elle porte aussi de l'intĂ©rĂȘt Ă  la lithothĂ©rapie et le tarot. Ainsi, elle passe du temps dans le grenier de la tour nord avec Mme Trelawney pour approfondir ses connaissances et satisfaire sa curiositĂ©.
Elle fait du crochet comme passe-temps. Elle se confectionne elle-mĂȘme ses gilets et les arbore fiĂšrement lors des week-ends Ă  PrĂ©-au-Lard.
C'est un rĂ©el cƓur d'artichaut. TrĂšs romantique, elle adore la St Valentin, les motifs cƓurs, les couleurs rose et mauve.
Elle est pansexuelle, I don't care something HAD to happen with Parvati Patil. (#theywereroommates)
Son animal préféré est le cygne.
Elle rĂȘve de tenir une boutique sur le Chemin de Traverse.
De nature trĂšs extravertie, elle adore faire la fĂȘte, et surtout aller danser au milieu de la foule.
Lavande et ses amies adorent se raconter les potins de Poudlard le soir aprĂšs le cours, devant un pot de surcreries Honeydukes. Si quelqu'un sait ce qu'il se passe dans l'Ă©cole, c'est bien Lavande.
Elle conserve toutes les lettres qu'on lui envoie dans une boĂźte sous son lit.
Elle est le genre d'amie qui te dit "tu veux que j'aille parler de toi Ă  ton crush discrĂštement?" et qui finit par faire tout l'inverse.
Elle a fait de la danse classique.
texte
Lavande Brown est un parfum fleuri dans un flacon pourpre, le printemps qui s'Ă©veille. Elle est un aprĂšs-midi ensoleillĂ©, une balade enjouĂ©e dans les rues d'un marchĂ©. Lavande sent l'encens Ă  la rose et les infusions aux plantes. Lavande est une barque sur le lac, un rire au fond d'une salle de classe. Elle est un stand de pommes d'amour dans une fĂȘte foraine, un carnet de notes rempli de paillettes. Elle est une coiffeuse oĂč on entrepose du maquillage, une boule de cristal, un chĂąle aux motifs excentriques. Lavande est un bouquet de fleurs sĂšches, la couleur mauve, des bijoux dorĂ©s. Elle est un bain de soleil, une salade de fruits fraĂźche, la passion dans les yeux. Elle est l'apprĂ©hension d'un rendez-vous amoureux, la chaleur d'un sourire, le courage d'affronter ses peurs. Lavande est la sensation d'une couverture contre la peau, les cheveux relevĂ©s en chignon, les rubans en soie.
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ernestinee · 2 years ago
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Lectures 2023
Pile Ă  lire:
L'assassin royal - Époque 1, Robin Hobb
Jusqu'au bout de la peur, Geoffrey Moorhouse
Batman, Année un, Frank Miller, David Mazzucchelli
Le Passe-miroir, Livre 1, Christelle Dabos
Petit traité des grandes vertus, André Comte-Sponville
Le clan des Otori, Lian Hearn, tome 2 (en cours)
Le clan des Otori, tomes 3 Ă  5, Lian Hearn
La patience des traces, Jeanne Benameur
Arbos Anima 3,4 et 5
Donjon
Kafka sur le rivage, Murakami
Chroniques de l'oiseau Ă  ressort, Murakami
Le chant d'Achille, Madeline Miller
1q84, tomes 2 et 3, Haruki Murakami
La danse des damnées, Kiran milwood hargrave
Rocky, dernier rivage, Thomas Gunzig
Les déraisons, Odile d'Outremont
Envol, Kathleen Jennings
Fables livre 1, Bill Willingham et Mark Buckingham
La danse des damnées, Kiran Milwood Hargrave
Un apprentissage ou le livre des plaisirs
Terminées:
1. Le soleil, la mer et les Ă©toiles, Iulia Bochis
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C'est poétique et c'est plein de bons sentiments si tu n'as jamais mis un pied dans le développement personnel, l'introspection ou les phrases motivantes sur Pinterest. Sinon ça se lit trop vite, et personnellement ça n'a pas eu grande utilité sur moi. C'est super joli par contre, un dessin simple et frais, et si on est d'humeur contemplative, ça mérite vraiment de réfléchir la petite phrase en se remplissant de l'ambiance de la page.
2. Le livre des soeurs, Amélie Nothomb
Depuis HygiĂšne de l'assassin en 1992, j'avais donc 12 ans, j'ai lu religieusement tous les livres d'AmĂ©lie Nothomb, je me souviens avoir entendu une interview et avoir Ă©tĂ© frappĂ©e par la clartĂ© et la musique de sa voix, et depuis toutes ces annĂ©es, c'est sa voix que j'entends lorsque je la lis, et ça donne Ă  ses livres une dimension qu'il n'y a pas avec les autres, alors je ne suis peut-ĂȘtre pas objective dans ce que j'en dirai, et Ă©videmment j'ai aimĂ© ce livre. C'est l'histoire d'une famille, en particulier de deux sƓurs qui s'adorent et grandissent trĂšs autonomes dans un contexte oĂč les parents sont tellement amoureux l'un de l'autre qu'ils ne s'occupent pas de leurs deux filles. Tout gravite autour de ces deux soeurs que l'on voit grandir Ă  travers tout ce qu'il peut se passer dans une vie, et en particulier autour de l'aĂźnĂ©e qui grandit avec la certitude d'ĂȘtre terne.
3. Ciao bella, Serena Giuliano
On suit Anna, et ses craintes, ses doutes, ses phobies, ses angoisses et sa psy, dans une vie chamboulĂ©e dĂšs l'enfance. On suit les moments de rĂ©flexion et de rĂ©volution dans sa vie, le pardon, les amies, la famille, les enfants. C'est doux et drĂŽle comme les confidences d'une amie, c'est Ă©mouvant comme d'ĂȘtre face Ă  ses propres solutions. Je l'ai lu vite et pourtant j'ai la sensation de l'avoir savourĂ©.
4. Une cosmologie de monstres, Shaun Hamill
C'est l'histoire d'une famille narrée par le fils. Pendant la moitié du bouquin, il raconte des choses qui se déroulent alors qu'il n'est pas encore né. La rencontre de ses parents, la naissance de ses soeurs, la vie quotidienne dans une ambiance un peu particuliÚre car les parents sont amateurs de films, de livres et de bd d'horreur. Il y a des petits signes paranormaux par moments mais qui s'intÚgrent bien dans cette ambiance et qui permettent d'entrer doucement dans l'angoisse car on finit par trouver ces indices plausibles, et s'identifier un peu. Des malheurs leur tombent dessus, comme si la famille était touchée par une malédiction. La folie de la grand-mÚre, la maladie du pÚre dont le cerveau déraille petit à petit à cause d'une tumeur.
Ensuite le narrateur, Noah, nait, le pĂšre meurt peu aprĂšs et les malheurs continuent. L'autre partie du livre commence, celle oĂč tout se noue, se dĂ©noue pour mieux s'emberlificoter encore. La pression est plus intense, les Ă©vĂšnements sont de plus en plus paranormaux et j'ai tournĂ© les pages avec impatience, j'ai lu de nuit, en voiture, dĂšs que je pouvais, mon doigt Ă©tait prĂȘt Ă  tourner la page de droite alors que je commençais seulement la page de gauche, pour ne pas interrompre le flux de lecture.
Et pourtant j'avais eu du mal à entrer dedans, j'ai plusieurs fois dit "bon allez je vais lire pcq ça me saoule j'ai envie de l'avoir fini et de changer de bouquin" mais ce n'est pas dû à l'histoire. C'est parce que j'ai essayé de lire le soir et je tenais 5 pages et clairement pour ce livre là, ce n'est pas suffisant. Il faut s'y plonger, y rester, vivre avec les personnages pour s'attacher à eux. Un jour j'ai pris le bouquin alors que je prévoyais d'attendre longtemps mon tour chez le coiffeur, et il m'a happée et j'ai ensuite attendu mon temps libre avec impatience.
Et du coup j'ai envie de lire encore ce style un peu angoissant.
5. Moi, Malala. Malala Yousafzai.
J'ai commencé à le lire pour pouvoir en parler avec l'ado, parce qu'il devait le lire pour l'école et les interros sur les livres se font sans pouvoir consulter les livres - je trouve ça un peu dommage parce que dans le cadre d'une longue lecture, je trouve plus important de comprendre, situer puis pouvoir retrouver les informations plutÎt que de retenir les informations. Mais bref - et l'ado a un peu de mal à différencier ce qui est important de ce qui ne l'est pas.
Et puis finalement je l'ai dévoré. C'est une histoire vraie. C'est facile à lire, écrit par une adolescente, mais quelle vie, quelle force, quel combat, comme elle est inspirante !
Malala est la personne la plus jeune Ă  avoir reçu le prix Nobel de la paix, pour son combat pour les droits des filles et des enfants, droits Ă  l'Ă©ducation dans un pays oĂč les talibans terrorisent la population. Mais pas elle. Elle, elle fonce, elle porte sa voix pour ceux qui ne le peuvent pas. Ce sera au pĂ©ril de sa vie vu qu'un attentat dirigĂ© contre elle la laissera avec 3 balles dans la tĂȘte. Mais c'est sans compter sur sa combativitĂ©. Elle est transfĂ©rĂ©e Ă  Birmingham oĂč elle combat pour sa vie avant de reprendre de plus belle son combat pour la vie des autres.
Le récit est cru et naïf, celui d'une enfant dont les droits sont rabotés, la vision de l'injustice par le prisme d'une enfant curieuse, ses amis, sa famille, surtout son pÚre, sa vie, son école, puis les talibans.
Des infos ici, concernant son prix Nobel
6. Moi, Tituba sorciÚre, Maryse Condé
L'histoire de Tituba, accusĂ©e d'ĂȘtre l'une des sorciĂšres de Salem. 1690, en pleine colonisation. C'est un rĂ©cit sur l'horreur de l'esclavage et aussi sur la condition de femme. Celles qui ont moins de valeur, celles qu'on ne croit pas, celles qui sont diabolisĂ©es, celles dont on dispose. Je me suis rendue compte avec effroi que certaines situations que je lisais pouvaient ĂȘtre facilement transposĂ©es aujourd'hui. On change le contexte, on change les personnes et les femmes ne sont pas moins diabolisĂ©es, j'ai en tĂȘte des exemples concrets tirĂ©s des actualitĂ©s rĂ©centes.
J'ai apprécié l'histoire comme un hommage à ces femmes qui avaient l'audace de ne pas entrer dans le rang.
7. Vaisseau fantĂŽme, Olivier Barrot
Déçue. L'histoire aurait pu ĂȘtre une chouette Ă©popĂ©e, des rebondissements, des personnages intĂ©ressants, des façons de vivre l'annonce d'une pandĂ©mie et le confinement sur un bateau qui voit fermĂ©es toutes les frontiĂšres oĂč il voulait accoster. Et puis non. Les actions sont bĂąclĂ©es, l'univers intĂ©rieur est bĂąclĂ©, au profit d'un auteur qui se la raconte, qui multiplie les rĂ©fĂ©rences et des longues phrases qui expliquent les rĂ©fĂ©rences. C'est blindĂ© de phrases non verbales, j'ai parfois eu l'impression qu'il s'enregistrait et retapait sous la dictĂ©e (voir le hashtag vieux chiant ci dessous).
8 et 9 Arbos anima, Tomes 1 et 2/5 Kachou Hashimoto
Du manga parce que ça faisait longtemps ! On est dans un seinen assez sympa qui m'a attirĂ©e avec sa couverture, puis le rĂ©sumĂ© m'a plu parce qu'il est question de botanique. Un jeune garçon, Noah, possĂšde le don de lire la mĂ©moire des plantes, ce don est vĂ©cu comme une malĂ©diction par sa famille, qui l'enferme pendant 15 ans dans la serre. Sympa sympa. Il devient "collecteur botaniste", il reçoit des missions pour lesquelles il doit chercher et collecter des plantes rares. Au fil des chapitres du premier tome, on fait la connaissance du personnage central ainsi que de ses deux acolytes : un ancien pirate qui lui sert de garde du corps,et une jeune fille qui souhaite venger sa forĂȘt, brĂ»lĂ©e il y a longtemps par un autre collecteur. Le tome 2 voit l'arrivĂ©e de l'ennemi principal, qui est justement le type qui a brĂ»lĂ© la forĂȘt, c'est fou les hasards de la vie, sauf qu'il s'en fout de cette forĂȘt, pour lui c'est de l'histoire ancienne, il veut juste tout savoir sur le don de Noah parce qu'il est un tantinet jaloux. Et manifestement, il est plutĂŽt belliqueux.
J'aime bien, c'est rythmé, c'est pas gnangnan comme certains shonen en mode "je suis un adolescent qui a perdu ses parents mais j'ai un pouvoir magique et des grands yeux clairs", les fleurs sont divinement bien dessinées et les missions sont variées, ça donne envie de savoir quelle sera la suivante et comment évoluera le fil rouge de l'histoire.
10. Donjon ZĂ©nith 1 : Coeur de canard (relecture)
Ca se passe dans un donjon, et comme dans tous les donjons il y a des monstres, des richesses que des gens tentent de voler et un maĂźtre, qui a des sbires.
Un jour deux types (qui sont des espĂšces de trucs tentaculaires dĂ©guisĂ©s en types) essaient de venir attaquer le donjon, et aprĂšs s'ĂȘtre dĂ©barrassĂ© d'eux, le maĂźtre rĂ©clame son plus fĂ©roce monstre pour aller voir ce qu'il se passe dans le village des trucs tentaculaires et pourquoi ils en veulent Ă  son donjon. Sauf que le plus fĂ©roce monstre est tuĂ© et c'est Herbert, un canard, qui va prendre sa place. Il fait semblant d'ĂȘtre balĂšze, fake it till you make it, et avec Marvin (qui lui est vraiment balĂšze) ils partent mener l'enquĂȘte.
11. Donjon ZĂ©nith 2 : Le roi de la bagarre.
L'histoire se dĂ©roule dans un donjon. Herbert le canard a gagnĂ© sa place comme "monstre" du donjon parce qu'il a rĂ©ussi une premiĂšre mission dans le tome prĂ©cĂ©dent (voir le 10eme bouquin) mais il n'a rien d'un monstre, et il perd systĂ©matiquement tous les trĂ©sors qui lui sont confiĂ©s. Du coup il est convoquĂ© chez le maĂźtre du donjon et il doit suivre un entraĂźnement. Et le tome 2 raconte cet entraĂźnement, et renforce par la mĂȘme occasion les liens entre Herbert et Marvin, son pote dragon qui le coach un peu (et plein de rebondissements mais je ne veux pas spoil) On va finir sur ces belles paroles de Marvin "Chacun de nous est mĂ» par une chimĂšre. Quand tu sauras reconnaĂźtre la tienne, tu seras un guerrier"
12. Donjon ZĂ©nith 3: La princesse des barbares
Pour remonter la cÎte du Donjon, Herbert imagine une lettre faisant croire qu'une Princesse est retenue prisonniÚre dans le chùteau. L'idée n'est pas mauvaise sauf que cette princesse existe vraiment et si j'en dis davantage ça spoile un peu trop donc voilà voilà. J'ai bien aimé le petit cÎté vaudeville de ce tome ci.
13. 1q84, livre 1
TW: 🟣
Je l'ai lu sur mon tél dans une appli du coup l'expérience de lecture n'est pas fofolle, je crois que je prends moins de points de repÚre si c'est par écran. J'ai besoin de me répérer à l'épaisseur du livre, au numéro de page etc. Là je me suis vue avancer en pourcentage de lecture. Ce n'est que lorsque j'ai vu les livres dans une librairie que je me suis rendue compte qu'il y avait 500 pages pour chaque. Sinon j'ai adoré l'histoire, ou plutÎt le début de l'histoire vu qu'en ayant terminé ce livre, je suis au premier tiers. On rencontre d'une part Tengo, qui réécrit l'histoire biographique d'une demoiselle de 17 ans. D'autre part Aomamé, tueuse à gage et prof de gym. Pour l'instant, leurs histoires sont séparées mais on devine qu'elles vont se rejoindre. Sans spoil, il est question de secte, de viol, de pédophilie et d'une pincée (pour l'instant) de paranormal. La biographie de la demoiselle est un succÚs, et va permettre (je suppose, j'espÚre) de démanteler la secte dont elle s'est sauvée des années plus tÎt. Aomamé va (je suppose, j'espÚre) tuer le type qui est à l'origine de cette secte.
14. Le bal des folles, Victoria Mas. TW 🟣
Un coup de poing. La vie d'EugĂ©nie, jeune femme de bonne famille. Elle a un don et en fait part Ă  la personne en qui elle a le plus confiance. Mais elle est trahie et envoyĂ©e Ă  la SalpĂȘtriĂšre. LĂ , on rencontre en mĂȘme temps qu'elle Louise, qui survit tant bien que mal aprĂšs avoir Ă©tĂ© abusĂ©e par son oncle Ă  14 ans, ThĂ©rĂšse qui est internĂ©e depuis plus de 20 ans pour avoir poussĂ© dans la Seine l'homme qu'elle aimait et qui la prostituait, elle veille sur les plus jeunes, et GeneviĂšve, infirmiĂšre qui voit ses convictions Ă©branlĂ©es. 1885, les femmes ne peuvent pas sortir des rangs, leur place est discrĂšte, transparente et le moindre Ă©cart fait peser sur elles des termes comme l'hystĂ©rie ou la mĂ©lancolie. J'ai lu rapidement, dans une sorte d'apnĂ©e. Les larmes plusieurs fois, l'empathie surtout, parce que je suis toutes ces femmes, nous sommes toutes ces femmes, et une grande respiration Ă  la fin, un grand silence, une grande douleur et un sentiment pesant, 1885 et 2023 ne sont pas si diffĂ©rents. Comme le dit ThĂ©rĂšse, "Tant qu'les hommes auront une queue, tout l'mal sur cette terre continuera d'exister"
15. HadÚs et Perséphone, Scarlett St Clair
Alors clairement comme j'avais dĂ©jĂ  dit, je ne suis pas le public ciblĂ© par cette New Romance. J'ai trouvĂ© les personnages trop clichĂ©s. Le grand beau Ă  la sale rĂ©putation mais finalement plutĂŽt sympa, la blonde insecurisĂ©e par sa mĂšre, intelligente mais plutĂŽt godiche dĂšs qu'elle voit l'Homme, parce qu'il est omniscient et irrĂ©sistible. Et mystĂ©rieux, et si beau ohlala. Jamais fĂąchĂ©e trĂšs longtemps tellement ce mec a un physique qui l'Ă©lectrise. Certains signes sont clairement des red flags, ce type veut la possĂ©der mais comme il est beau, ça passe. Pour vĂ©rifier si un comportement est toxique, au cas oĂč certains laisseraient un doute, toujours se demander si on l'accepterait de la part d'une personne trĂšs moche. Le pire Ă©tant que finalement on se rend compte qu'il avait ses raisons d'ĂȘtre toxique vu qu'il Ă©tait amoureux et bon hein bien sĂ»r en amour on a tout les droits (ironie bien sĂ»r).
Autre raison pour laquelle je ne suis pas le public cible, la demoiselle est en conflit avec sa mĂšre. Non merci, moi c'est fini tout ça, j'ai dĂ©passĂ© la crise d'ado, la crise de prĂ© adulte (quand on quitte le nid pour les Ă©tudes), la crise d'adulte (quand on quitte le nid pour de bon) et j'ai mĂȘme dĂ©passĂ© la crise de "j'ai un gosse, et je ne ferai rien comme ma mĂšre a fait" du coup voilĂ  je suis un peu passĂ©e Ă  cĂŽtĂ© de cet aspect de l'histoire, qui pourtant donne lieu Ă  une belle Ă©volution de la demoiselle. J'ai apprĂ©ciĂ© cette Ă©volution mais j'aurais prĂ©fĂ©rĂ© qu'un homme hyper clichĂ© n'en soit pas Ă  l'origine. On y lit quelques citations inspirantes sur les personnes qui Ă©voluent et apprennent Ă  s'affirmer, comme "personne n'a jamais guĂ©ri en regardant vers le passĂ©" et je ne me souviens plus de l'autre citation inspirante, c'Ă©tait Ă  propos de l'amour et je me suis dit "ah ouais c'est pas faux".
On y voit une version totalement décalée de l'enfer et ceux dont on attendait les vertus sont plutÎt vicieux et vice-versa. Donc je n'ai pas été touchée, ni par les personnages, ni par l'histoire, ni par le dénouement, ni par les scÚnes un peu érotiques. Beaucoup trop de fois le mot "titiller" à mon goût. Si j'étais parfaite bilingue, je l'aurais lu en anglais, je suis persuadée (ou optimiste) que le vocabulaire anglais est plus fourni que la traduction française.
Bon ça arrive de passer à cÎté d'une lecture. Par contre, ça se lit vite, c'est plutÎt fluide et bien rythmé, voilà voilà. Petit bonus que j'adore, l'autrice a commencé à poster ses textes... Sur Tumblr ^^
16. Passion simple, Annie Ernaux
C'est joli, j'ai trouvé ça doux. Le ton monocorde et détaché contraste avec la force de son attente. L'histoire est autobiographique. Elle attend un homme bien plus jeune qu'elle (elle a 50 ans au moment de l'histoire), elle attend son appel, sa venue, et quand il vient elle pense déjà à quand il repartira et à l'attente qui suivra. J'ai eu la sensation d'attendre avec elle.
Le récit a donné lieu à une réflexion sur l'écart entre la personne et la situation. Et finalement, est-ce vraiment une personne qui nous manque ? N'est-ce pas plutÎt la situation dans laquelle cette personne nous met ? N'est-ce pas plutÎt comment on se sent en sa présence ? N'est-ce pas plutÎt la sensation d'exister, de ressentir quelque chose trÚs fort ? Et s'il revient des années plus tard? Et s'il fait comme si rien n'avait changé, malgré que tout aura changé ? Est ce qu'on sera déçus ? Quel sera le décalage entre les retrouvailles fantasmées et la réalité ?
J'adore comme avec la simplicité, la justesse et la rapidité de ce récit (70 pages), elle réussit à m'emporter et à lancer mes pensées au delà de son histoire. J'aime me dire que la passion est universelle.
17. L'ami" de Tiffany Tavernier.
J'ai adorĂ©. L'histoire a mis un moment a dĂ©marrer, si bien que j'avais entamĂ© le bouquin puis je l'avais dĂ©posĂ© le temps de le prĂȘter et le rĂ©cupĂ©rer.
Puis je l'ai ouvert de nouveau et je ne sais pas, je suis en permanence d'humeur à lire pour l'instant, et l'histoire a coulé toute seule
Ce n'est pas un hasard si l'histoire a mis du temps à démarrer. Au début, on est dans la vie sans grand éclat de Thierry et sa femme Lisa. Couple de cinquantenaires, leur enfant est devenu adulte, a quitté le nid et vit trÚs loin, le temps s'écoule doucement mais avec un bonheur tranquille, avec leurs voisins Guy et Chantal qui sont aussi leurs meilleurs amis. Et voilà l'histoire s'écoule tranquillement comme leur vie.
Puis un jour, ils sont rĂ©veillĂ©s par un brouhaha. Police, forces spĂ©ciales, la maison des voisins est prise d'assaut, les voisins sont arrĂȘtĂ©s et lĂ  l'horreur. Son cher ami Guy est accusĂ© d'avoir enlevĂ©, sĂ©questrĂ©, violĂ© et tuĂ© des jeunes filles, avec la complicitĂ© de son Ă©pouse. L'histoire est trĂšs mĂ©diatisĂ©e, des fouilles et des reconstitutions prennent place dans le jardin des voisins. Tout s'Ă©croule, chacun vit cette nouvelle diffĂ©remment. Guy essaie de faire comme s'il ne s'Ă©tait rien passĂ© et va travailler, mais les collĂšgues, les journalistes, Lisa qui va mal...
Le récit donne encore volontairement la sensation de stagner et cet immobilisme c'est Thierry. Thierry dans sa carapace, qui refuse de réagir.
Dans la deuxiÚme partie de l'histoire, les choses s'accélÚrent, un événement pousse Thierry à réagir. J'ai adoré sa façon de réagir parce que je pense que c'est exactement ce que j'aurais fait.
J'ai beaucoup apprécié le jeu de rythme du récit qui finalement permet d'accentuer l'empathie qu'on a pour Thierry.
J'ai beaucoup aimé le personnage, le contraste entre le détachement qu'il montre et ce qu'il pense réellement, les questions qu'il se pose, son amour inconditionnel pour Lisa, ses démons, sa rage lorsqu'elle éclate enfin. La fin m'a laissée réellement émue et apaisée. Je crois que je le relirai.
18. Psychopompe, Amélie Nothomb
Cette fois, c'est un roman autobiographique particuliĂšrement intime. L'histoire commence avec un conte japonais qui met en lumiĂšre l'oiseau sublime qu'est la grue, et introduit la passion qu'a AmĂ©lie Nothomb pour les oiseaux. Elle parle ensuite de ses nombreux voyages (elle est fille de diplomate belge, sa famille a beaucoup voyagĂ©), de son observation des oiseaux, et cette deuxiĂšme partie se termine par un Ă©vĂšnement majeur et traumatisant qui donnera lieu Ă  plusieurs annĂ©es d'anorexie. Elle en avait parlĂ© dans certains livres, je connaissais cette partie de sa vie mais je n'en connaissais pas l'origine. On comprend alors la quatriĂšme de couverture "Écrire c'est voler" lorsque l'Ă©criture l'aide Ă  quitter le sol et l'anorexie. Les mĂ©taphores entre l'Ă©criture et les oiseaux se suivent. Sa vision de l'Ă©criture est envoĂ»tante pour moi qui l'admire depuis longtemps.
La derniĂšre partie du livre est la plus intime, elle y parle de la mort, en particulier de la mort de son pĂšre et de leur conversation posthume. J'ai Ă©tĂ© assez Ă©mue. A plusieurs moments, l'histoire fait le lien entre certains de ses livres, des piĂšces s'ajoutent petit Ă  petit dans un puzzle entamĂ© depuis plusieurs annĂ©es. J'ai encore du mal Ă  dire si j'ai aimĂ© ou pas le livre, en fait. HygiĂšne de l'assassin, Mercure, MĂ©taphysique des tubes, CosmĂ©tique de l'ennemi, AntĂ©christa, Biographie de la faim, Stupeur et tremblements : je pourrais relire ceux-lĂ  plusieurs fois sans m'en lasser une seconde. Ce n'est pas le cas de Psychopompe, mĂȘme si j'ai adorĂ© l'impression d'en savoir un peu plus encore sur un personnage omniprĂ©sent chez moi depuis plus de 30 ans.
19. Un sale livre, Frank Andriat.
Une histoire dans une histoire. Une classe d'ados doit lire un livre pour le cours de français, c'est un livre qui parle du conflit en Syrie, de l'immigration, d'un jeune gars qui arrive en France avec son pĂšre et sa sƓur aprĂšs que sa mĂšre ait Ă©tĂ© tuĂ©e dans une raffle. On lit cette histoire dans les yeux des Ă©lĂšves, on participe Ă  leurs dĂ©bats sur ce que doit apporter un bon livre.
C'est mon ado qui me l'a conseillé tellement la lecture l'a remué.
19,5. Au delĂ  du mal, Shane Stevens
Eww. Pas lu jusqu'au bout. Le récit commence de façon intéressante, l'enfance d'un psychopathe en devenir.
Et puis ça se transforme en branlette de gros pervers. Toutes les femmes de l'histoire sont faibles ou vénales, vues comme des proies par absolument tous les hommes de l'histoire, y compris ceux qui ne sont pas des psychopathes. L'auteur bande en écrivant certains passages ce gros porc.
J'ai lu la moitiĂ© et j'ai passĂ© un mauvais moment, sensation d'Ă©touffement, d'ĂȘtre entourĂ©e de pervers. ImpossibilitĂ© de retrouver un lien d'amitiĂ© avec la personne qui me l'a offert, qui a beaucoup aimĂ© ce bouquin et s'est dit que j'aimerais aussi. Des pervers.
Au moins le psychopathe a l'excuse de son enfance.
20. Manifeste d'une sorciĂšre d'aujourd'hui, Odile Chabrillac
Philosophie et féminisme. Sympa, sans plus. J'avais envie d'un peu d'ésotérisme pour cette fin d'année et c'était un peu trop philo à mon goût. Mais sympa.
21. Les neiges de l'exil. Lian Hearn.
Quelle douceur de lecture, quelle beauté du texte, des descriptions, des héros. Que l'héroïne est douce et puissante. Je me suis plusieurs fois demandé comment un homme avait pu toucher de si prÚs la puissance d'une femme dans le caractÚre de Kaede. Ensuite j'ai appris que Lian Hearn est une femme.
On est dans le Japon fĂ©odal, entre luttes de pouvoir, guerres de territoire, pouvoirs spĂ©ciaux liĂ©s aux Invisibles... La sĂ©rie du Clan des Otori est mon livre "oĂč je me sens bien" depuis plusieurs annĂ©es tant je lis et relis certaines pages exactement comme lorsque l'on s'emmitoufle dans une vieille couverture. Le rythme est parfait, les personnages sont incroyables de sincĂ©ritĂ©, la lecture est parfois mĂ©ditative, avec la sensation de contempler la beautĂ© des paysages, d'ĂȘtre percĂ© par le froid, d'entendre tomber la premiĂšre neige, d'attendre le printemps...
22. Memento Mori, Solédad Cayuela
Des explications sur les objets magiques, les sorts, les encens, etc etc, issues de la pratique de plusieurs annĂ©es de sorcellerie. J'ai bien aimĂ© cette lecture, cette plongĂ©e dans la pratique, mĂȘme si je ne pense pas en ĂȘtre capable.
C'est dans le cadre d'une recherche spirituelle qui continue son chemin. Ça m'a remis des souvenirs en tĂȘte, c'Ă©tait sympa.
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offhynjinnnn · 2 years ago
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Le type idéal des membres de Stray Kids.
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Hello Stay, je tiens Ă  dire que j’ai fait des recherches et j’ai du les retraduis en français parce que toutes mes recherches ïżŒĂ©taient en anglais.
~ Chan đŸș : Chan n’a pas vraiment de style particulier , il aimerais quelqu’un qui peut bien prendre soin de lui , quelqu’un qui est mature mais qui a un cĂŽtĂ© qui peut se libĂ©rer et s’amuse , quelqu’un qui est trĂšs affectueux et qui n’a pas peur de montrer son amour envers lui , et quelqu’un qui sait bien cuisiner.
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~ Minho 🐰 : Minho aimerais quelqu’un qui lui ressemble beaucoup , quelqu’un qui partage non seulement son amour pour la danse et le spectacle , mais aussi quelqu’un qui a un lĂ©gĂšre humour noir comme lui , et aimerais aussi une personne avec des longs cheveux.
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~ Changbin đŸ°đŸ· : Changbin aimerais une personne avec qui il peut rire , Changbin tomberait amoureux de quelqu’un qui a les mĂȘmes intĂ©rĂȘt que lui.
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~ Hyunjin đŸ»â€â„ïž : Hyunjin aimerais quelqu’un qui se passionne pour les choses dans lequel elle est , quelqu’un qui travaille dur , quelqu’un qui a du charme , quelqu’un qui peut dire ce qu’elle pense , quelqu’un qui est un peu timide , mais avec un certain sang-froid.
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~ Han đŸżïž : Han aimerais quelqu’un qui travaille dur comme lui, quelqu’un qui peut capter son attention et rire avec lui , quelqu’un qui est charismatique , quelqu’un qui attire l’attention , quelqu’un qui aime la musique et qui pourra Ă©crire avec lui.
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~ FĂ©lix 🐣 : FĂ©lix aimerais quelqu’un d’exceptionnel et de gentil , quelqu’un de timide mais qui a un cĂŽtĂ© extraverti et qui est charismatique , quelqu’un qui aime le rap et qui aime danser , quelqu’un qui ne serait pas gĂȘnĂ© par sans contact constant , quelqu’un qui peut bien s’unir avec lui , quelqu’un avec qui il peut ĂȘtre heureux , quelqu’un qui est patient et qui l’aidera souvent.
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~ Seungmin đŸ¶ : Seungmin aimerais quelqu’un de doux et gentil un peu timide comme lui , quelqu’un qui n’a pas peur d’essayer de nouvelles choses , quelqu’un qui prend soin de lui , quelqu’un qui sache cuisiner.
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~ Jeongin 🩊 : Jeongin aimerais une personne qui sourit tout le temps , mais qui a aussi un cĂŽtĂ© doux , quelqu’un avec un cƓur innocent , quelqu’un qui est trĂšs pur Ă  l’intĂ©rieur.
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VoilĂ  J’espĂšre que le blog vous aura plus que vous aurez appris des choses et hĂ©sitez pas a commenter peut-ĂȘtre Ă  faire un petit jeu en commentaire a vous comparer aux critĂšres qu’il on pour voir si vous vous y rapprocher.
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Bye ;)
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mediathequecarcosa · 2 years ago
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Entremorts chez les Troglodytes
Les ambitions dĂ©mesurĂ©es n’étaient pas dans ma nature. Ni l’économie, ni la littĂ©rature et encore moins la politique ne m’intĂ©ressait fonciĂšrement. Je n’avais pas envie de devenir riche, ni connu et encore moins important. Des responsabilitĂ©s ? À quoi bon donner de l’énergie Ă  un monde qui ne m’avait pas attendu pour courir et qui attendrait de moi ma mise au pas ? Je ne suis ni un chien, ni un soldat et encore moins l’un des futurs rouages d’une termitiĂšre au bord de l’explosion.
Évidemment, je faisais des Ă©tudes de gĂ©ologie, la seule discipline Ă  mes yeux qui cherchait la BeautĂ©, la vraie. La gĂ©ologie, c’était une beautĂ© naturelle, sans apparat, un sublime naĂźt des entrailles de la Terre, un sublime qui ne trompe pas et qui n’a jamais Ă©tĂ© entravĂ© par l’Homme. En faisant ces Ă©tudes, je m’assurais un apport en bourses gouvernementales mensuel afin de financer mes activitĂ©s extra-scolaires, si je puis les nommer ainsi. Je n’allais jamais Ă  l’universitĂ©, de toute façon mon rythme de vie n’était pas compatible avec les horaires que ce milieu me demandait. Je me couchais gĂ©nĂ©ralement Ă  cinq heures du matin, pour me rĂ©veiller Ă  dix-sept heures. Je ne vivais pas en journĂ©e, d’ailleurs, je dĂ©testais cela, la journĂ©e. Prendre le mĂ©tro avec des femmes en tailleurs, garçons en chemises, noyĂ©s dans les effluves d’eau de parfum, de dĂ©odorant et de dentifrice. Manger Ă  midi avec tous ces travailleurs affamĂ©s, faire la queue Ă  la boulangerie pour grignoter un panini sans Ăąme, et retourner s’affairer jusqu’à dix-huit heures pour le compte d’une multi-nationale tentaculaire, ou pour des professeurs oubliables, recrachant des cours oubliĂ©s afin d’accĂ©der Ă  un diplĂŽme inutile ; tout cela, je le refusais catĂ©goriquement. Je ne comptais pas m’inscrire dans la continuitĂ© de ce monde, prĂ©fĂ©rant la flĂąnerie aux problĂ©matiques sociales de mon Ă©poque. Ce que j’aimais, c’étaient les gens. Les gens qui se trĂ©moussent, les gens qui discutent un peu Ă©mĂ©chĂ©s, les gens qui suent sur une piste de danse, les dĂ©bits de boisson, la musique qui sonne les oreilles, les sols qui collent et les murs qui vibrent. J’aimais ce que la nuit, en ville, offrait comme Ă©trange poĂ©sie. Ceux qui le matin sentaient le dentifrice, puaient la biĂšre quand le soleil avait tournĂ©. C’est ce que la nuit offrait comme intimitĂ© Ă  tous les peuples de la Terre que je chĂ©rissais le plus. Inconnus les uns aux autres dans les bus, dans les bureaux ou les salles de classe ; amis pour la vie, amoureux foudroyĂ© et ennemis jurĂ©s la nuit. Je vivais dans l’obscuritĂ© pour l’authenticitĂ© sociale qu’elle offrait, la journĂ©e Ă©tait un monde sans beautĂ©, sans vĂ©ritĂ©, sans Ăąme, et c’est bien cela que je lui reprochais Ă  la journĂ©e : son mensonge en plein jour. Plus il faisait clair, moins l’on Ă©tait soi-mĂȘme, et je ne pouvais supporter de parler Ă  des acteurs ou Ă  des menteurs. J’aimais que l’on me prenne Ă  part en soirĂ©e et que l’on me raconte toute sa vie, sans voile, totalement dĂ©chirĂ©. J’écoutais le monde qui chuchote, le monde d’en dessous, celui qui ne se dĂ©voile que sous les Ă©toiles, ce monde que l’on veut tant faire taire et qui parle le plus franchement.
Je sĂ©journais dans un minuscule appartement, aux toilettes sur le pallier et aux draps sales. Je m’y effondrais en rentrant et m’y rĂ©veillais en sueur. Un local d’appoint, ou je contrĂŽlais mon style vestimentaire, mon hygiĂšne et ma faim. Je ne faisais que m’y prĂ©parer ou dĂ©cuver, je n’y vivais presque jamais. C’est dans la rue que je passais le plus clair de mon temps, dans les caves des bars ou sur les comptoirs ; dans le regard de mes amis ou les paroles des filles. Cette vie noctambule me ravissait et une sensation d’excentricitĂ© me parcourait quand je rentrais en zigzags dans mon local moisi, comme le sentiment d’ĂȘtre en adĂ©quation avec ce que je voulais faire du monde dans lequel l’on m’avait projetĂ© il y a de cela vingt ans dĂ©jĂ .
AgnĂšs m’avait appelĂ© Ă  seize heures pour discuter de la soirĂ©e passĂ©e. J’avais la tĂȘte au fond de mon cul et le cul au fond de mon lit ; je dĂ©cuvais d’une soirĂ©e masquĂ©e au CafĂ© des Cimes oĂč j’avais roulĂ© des patins Ă  un inconnu et refait le monde avec deux SDF qui passaient quand je fumais une cigarette.
"T’étais aux Cimes hier soir non, tu portais quoi comme masque ?" J’ai rĂ©pondu y avoir Ă©tĂ© avec Elsa et Fanfan, tous les trois masquĂ©s en Guy Fawks. J’ai continuĂ© en lui disant avoir passĂ© une excellente soirĂ©e, ce qui Ă©tait vrai, puis j’ai pris une dizaine de minutes pour lui expliquer Ă  quel point ces derniĂšres semaines avaient Ă©tĂ© agrĂ©ables et comment assumer mon style de vie m’avait fait du bien, ce qui Ă©tait partiellement faux, brodant ma vie en omettant les angoisses existentielles. Elle se montra ravie de me sentir dans cet Ă©tat-lĂ  sans poser plus de questions, et me proposa rapidement une soirĂ©e techno dans les catacombes de la ville.
"Ça ne te fera pas de mal de danser dans les profondeurs aprĂšs avoir parcouru les cimes !" M’avait-elle dit, ce Ă  quoi j’avais ricanĂ© et lui avais demandĂ© ce qui la motivait Ă  aller crapahuter dans la poussiĂšre.
"Le son mec. C'est les "Enter the Trix" qui posent ce soir; qu’est-ce qu’ils sont bons, ça va taper Ă  mort, on va s’éclater, j’ai pas mieux Ă  te dire !" Sur quoi j’avais acceptĂ© sans broncher. AttirĂ© par les vagues dĂ©tails qu’AgnĂšs m’avait fourni, je me suis prĂ©parĂ© en consĂ©quences : tout de noir vĂȘtu et chaussures de sĂ©curitĂ©. Pas friand de ces soirĂ©es en gĂ©nĂ©ral, j’avais acceptĂ© parce que rien de mieux ne m’avait Ă©tĂ© proposĂ©. J’ai mangĂ© un steak congelĂ© et avalĂ© d’un coup un grand verre de lait, ce qui m’avait, d’un coup sec, allĂšgrement retournĂ© l’estomac.
Nous avions rendez-vous aux abords de la Place des OubliĂ©s, Ă  deux stations de mĂ©tro de chez moi. AgnĂšs avait un chapeau de cow-boy entortillĂ© de leds, signe distinctif afin de reconnaĂźtre les dealers des non-dealers. Devant les monolithes de sons, le dealer se faisait phare impĂ©tueux et illuminait par ses drogues ces si festifs rassemblements. Je ne croyais pas vraiment que la drogue ait Ă©tĂ© le centre des soirĂ©es illĂ©gales comme celle-ci, mais forcĂ© de constater qu’elles constituaient le cƓur de la pratique, en tout cas une part importante. C’était arrangeant de sortir avec AgnĂšs, elle m’offrait de la drogue et savait, par sa douceur d’ñme, tenir une conversation enrichissante et gĂ©rer les accros en manque. Nous partagions une philosophie commune, celle du monde nocturne et de cette authenticitĂ© dont je vous ai dĂ©jĂ  parlĂ©.
Place des OubliĂ©s, nous avions fumĂ© une clope alors que je lui expliquais ma discussion passionnĂ©e avec les deux SDF d’hier, les problĂšmes qu’ils m’avaient racontĂ© et notre accord sur le mensonge gĂ©nĂ©ral que le monde de la journĂ©e reflĂ©tait. Notre porte d’entrĂ©e Ă©tait un compteur Ă©lectrique taguĂ© par une certaine "ArkĂ©ron", pseudonyme de l’organisatrice, et quand on l’ouvrait s’avĂ©rait ĂȘtre un passage secret vers les catacombes. Nous entrĂąmes dans les entrailles de la ville Ă  21 heures.
Pendant que nous avancions Ă  tĂątons dans les tunnels, ma camarade m’expliqua le chemin de retour : " D’abord Ă  droite, puis tu fais gauche gauche, droite, tout droit et au fond du tunnel Ă  gauche. T’as captĂ© ?" À ce moment, j’ai acquiescĂ©, tout en sachant que je resterais collĂ© aux basques d’AgnĂšs toute la soirĂ©e et qu’elle me sortirait de lĂ  sans sourciller, habituĂ©e comme elle Ă©tait. Plus on s’enfonçait entre les ossements, plus la musique se faisait forte et rĂ©veillait les morts par cette techno tant anachronique. ArrivĂ© Ă  destination, la salle s’est ouverte Ă  nos yeux : un vaste espace poussiĂ©reux ou des dizaines de personnes tapaient du pied devant un mur noir de sub. SurĂ©levĂ©s, les DJs surplombaient l’attroupement, mais en scrutant bien, les platines cachaient un couloir, un couloir sans fond. Ce couloir m’a intriguĂ© dĂšs notre arrivĂ©e.
AgnĂšs arriva comme le messie, un petit groupe se dĂ©tacha de la foule et ayant reconnu la signification des lumiĂšres sur son chapeau, se jetĂšrent Ă  son cou pour lui acheter des taz. Je ne faisais plus attention Ă  la musique, et encore moins Ă  la peuplade gigotante, mon regard Ă©tait inexorablement attirĂ© par ce tunnel, ce tunnel si sombre et sans fin, comme si au bout de cette noirceur se trouvait mon salut. La clĂ© de ma curiositĂ© s’offrit Ă  moi sans mĂȘme que je le demande : ArkĂ©ron Ă©tait une amie du lycĂ©e, nous venions tous les deux d’une banlieue, et elle se trouvait justement sur le piĂ©destal, devant l’entrĂ©e du tunnel. Dans le tumulte des camĂ©s, je rĂ©ussis Ă  placer Ă  AgnĂšs que j’allais checker Sharon (ArkĂ©ron) et que je revenais en vitesse ; je ne sus jamais si elle m’avait entendu. J’ai traversĂ© la foule doucement, en essayant de dĂ©ranger le moins possible tous ces gens galvanisĂ©s par la musique, et aprĂšs quelques regards mĂ©contents, j’arrivai Ă  cĂŽtĂ© des marches de l’estrade. Sharon me repĂ©ra instantanĂ©ment et me fit signe de monter. L’on se serra dans les bras en haussant le ton pour s’entendre entre les lignes de bass et l’on se raconta rapidement nos vies.
J’ai ramenĂ© la conversation autour du tunnel Ă  l’arriĂšre, ce qui la fĂźt bien rire. "T’es toujours attirĂ© par les plans foireux toi c’est pas possible !" Me dit-elle en riant. "Tu peux y aller, je vais pas t’en empĂȘcher, mais personne ne sait ce qu’il y a derriĂšre, c’est la premiĂšre fois qu’on pose ici. Prends une lampe et surtout, si tu commences Ă  te sentir perdu, tu reviens sur tes pas et tu ne t’enfonces pas plus." C’est sur ces maigres prĂ©cautions que je m’engouffrai dans le tunnel.
Plus j’avançais, plus la musique faiblissait, plus l’obscuritĂ© Ă©tait Ă©paisse. La noirceur d’un monde sans lumiĂšre, d’un univers inconnu et enivrant, ou seule la nuit rĂšgne. Tout n’était plus que silence, et je me sentis fondre dans cette obscuritĂ©, me confondre avec elle. Je respirais un air chargĂ© en putrĂ©fiĂ©, un air qui transpirait la seule vĂ©ritĂ© de ce monde, un air de mort. VoilĂ  oĂč se trouvait la BeautĂ© que je cherchais tant, dans le noir monochrome des souterrains. Alors que j’avançais sans lumiĂšre, dĂ©fiant les conseils d’ArkĂ©ron, ce mĂȘme sentiment qui m’animait en rentrant torchĂ© tous les soirs me vint, celui d’avoir enfin trouvĂ© ma place. Comme un passereau sur sa branche, je sifflotais de bonheur, accĂ©lĂ©rant le pas dans ces couloirs, errant sans but dans ce lieu dĂ©gueulant la peur. J’empruntais un couloir, puis un autre, en chantonnant l’air d’une chanson de Sam Cooke. Je ne sus quelle chanson me vint sur le moment, mais aprĂšs coup, je pus en dĂ©terminer son titre : A Change is Gonna Come.
Brusquement, mon chant se fit plus ample, rĂ©sonnant dans un espace infini. J’étais tombĂ© sur une salle gigantesque et ça, grĂące Ă  Sam Cooke. J’ai allumĂ© la lampe de mon tĂ©lĂ©phone Ă  ce moment lĂ , je m’en souviens. La salle m’apparut en partie, une voĂ»te titanesque oĂč la lumiĂšre se perdait dans la hauteur et dans la profondeur. Une piĂšce aux murs lisses, en bĂ©ton cirĂ©. Je foulais le sol jonchĂ© de pierres d’une piĂšce dĂ©notant drastiquement par son architecture du reste des goulots que j’avais traversĂ©. En m’avançant, quelque chose de grand m’attirait, quelque chose sans fin, attirant comme l’odeur d’un gĂąteau sortit du four. Ce qui se cachait dans la pĂ©nombre, c’était un puits, un puits circulaire et sans fin.
Qui avait pu creuser une chose pareille, une chose si parfaite, d’une circulaire sans dĂ©faut que seule une machine Ă©tait capable de faire, ou les nains des meilleures mines de Tolkien ? Beaucoup de choses Ă©veillaient ma curiositĂ©, mais l’atmosphĂšre m’empĂȘchait de faire des liens, d’avoir peur ou mĂȘme de fuir.
Je me suis souvenu que dans Voyage au centre de la Terre, un des explorateurs jetait un caillou dans un trou pour en dĂ©terminer la profondeur : ce que je fisse. Le caillou ne me renvoya pas de bruit pendant cinq bonnes minutes, puis un "plouf" lointain m’affirma que le fond de ce puits Ă©tait aqueux, ce qui me rassura au cas oĂč j’y glisserais.
Vous me sentez venir, une histoire pareille n’annonce qu’une chose : que je glisse dans le puits. C’est exactement ce qu’il se passa, mais d’abord, je me mis Ă  rebrousser chemin. Ma raison s’était Ă©veillĂ©e Ă  la vue de ce puits, une telle perfection concentrique me mettait mal Ă  l’aise. Sans rire, qui Ă©tait capable, ici dans ces catacombes oubliĂ©es, de construire un puits si profond et si lisse ? En y pensant, mes jambes sans que je leur demande d’agir se mirent Ă  reculer, en toute autonomie, pour m’éloigner du trou. C’est en me mettant Ă  me perdre dans les couloirs qu’un faible pĂ©piement m’interpella. En me dirigeant vers le bruit, je reconnus distinctement le chant d’un petit oiseau. J’étais sauvĂ©, un oiseau me tenait compagnie et m’aiderait Ă  retrouver mon chemin. Je suivis ses gazouillis et lorsqu’au dĂ©tour d’un tunnel saturĂ© d’obscuritĂ©, je fis une pause, le passereau apparu dans le champ de ma lumiĂšre. Un tout petit oiseau brun et tout perdu, posĂ© sur une pierre. Quand il me vit, il se figea, et s’envola sans attendre en passant par-dessus mon Ă©paule. C’était ma chance, je devais suivre son instinct animal, il devait sentir le courant d’air en provenance de la surface. Je me mis Ă  dĂ©taler derriĂšre l’oiseau qui piaillait, me narguant par son impressionnante rapiditĂ©. À court de batterie pendant la course, mon tĂ©lĂ©phone s’éteignit, me projetant dans le noir le plus complet, ne pouvant dĂ©sormais me fier qu’à mon ouĂŻe pour suivre le passereau. C’est alors qu’aprĂšs une course effrĂ©nĂ©e, le chant du petit oiseau se perdĂźt dans l’écho d’une salle gigantesque, et qu’il se jeta dans le puits que je ne voyais plus.
Et c’est ainsi que j’y glissai, dans ce puits sans fond.
La terreur de la mort me transi et je fis une chute interminable de plusieurs secondes. L’air glaciale qui nichait dans les catacombes disparues, et avant que je puisse me demander "pourquoi", j’étais au fond de l’eau. À ma grande surprise, l’eau Ă©tait tiĂšde, presque agrĂ©able de s’y baigner. Une eau si plaisante que la peur s’évanouit, laissant place Ă  cette mĂȘme curiositĂ© qui m’avait attirĂ© dans les trĂ©fonds. Il ne faisait pas noir ici, le bassin Ă©tait Ă©clairĂ© par le fond d’une myriade de roches qui m’étaient inconnues : des rouges, des bleu et des vertes, comme de l’agate luminescente. Je flottais dans une eau clair "comme de l’eau de roche", c’était le cas de le dire. Il faisait calme, et c’est dans ce bassin que je me sentais le mieux, mieux qu’à la soirĂ©e techno, qu’en compagnie d'AgnĂšs ou de Sharon, comme chez moi. J’ai barbottĂ© quelques minutes dans la mare souterraine, scrutant, benĂȘt, Ă©bloui par la splendeur du lieu. Une caverne au plafond ondulĂ©, taillĂ© dans la roche, et en son centre ce bassin lumineux Ă  l’eau tiĂšde, ou de petits axolotls souriaient Ă  la vie, jouant entre les algues. L’atmosphĂšre de la piĂšce Ă©tait humide et tiĂšde, la mĂȘme lourdeur qu’une grosse douche chaude en plein hiver, oĂč les miroirs sont tout embuĂ©s, oĂč l’on se rase en sifflant. TrempĂ© comme un nourrisson au sortir de sa mĂšre, j’essayait de me sĂ©cher sans y arriver ; en face de moi, j’eus remarquĂ© une petite sortie en voĂ»te, percĂ©e dans la pierre, de la lumiĂšre en son fond. En y pĂ©nĂ©trant, le couloir fit rĂ©sonner mes pas. Il Ă©tait lui aussi Ă©clairĂ© par de petits amas d’agates rouges vert et bleu. En essayant de deviner de quelle espĂšce Ă©tait ces roches, des voix distinctes se firent entendre au fond du couloir.
"Quelqu’un se baigne ? J’ai cru entendre des clapotements dans le bassin." Ces voix Ă©taient sans nul doute humaines ! Ils parlaient distinctement la mĂȘme langue que moi, j’étais sauvĂ© et j’avais quelques questions Ă  poser Ă  ces gens vivants dans les entrailles de la ville. J’eus la prĂ©sence d’esprit d’appeler dans le couloir, que l’on me vienne en aide :
"Aidez-moi ! Je me suis perdu et j’ai glissĂ© dans le puits, vous savez comment remonter ?" Puis un grand silence s’installa, et les voix qui se rapprochaient pouffĂšrent de rire :
"Qu’est-ce qu’il dit celui-lĂ , la surface. Je ne reconnais pas ta voix, mais tu dois ĂȘtre un sacrĂ© rigolo ! C’est l’heure des MĂ©lopĂ©es, qu’est-ce que tu fais Ă  barboter aux Laveries ?"
Sentant que quelque chose ne tournait pas rond, je pris une pause, entendant les voix se rapprocher de plus en plus. Qui c’étaient ces habitants des cavernes, des troglodytes ?
C’est alors qu’ils apparurent. Ce n’était pas des humains, rien de cela. Pas de nez, pas d’yeux, pas de cheveux ni de poils. Ces ĂȘtres Ă©taient blancs, d’un blanc diaphane, comme les axolotls du fond du bassin. Ils Ă©taient humanoĂŻdes, se tenaient sur leurs deux jambes et remuant leurs deux bras pour marcher certes, mais ils Ă©taient semblables, presque clones. Deux bonshommes blancs, Ă  la peau translucide, une bouche fendant leur tĂȘte toute ronde. L’on aurait dit ces personnages qu’un enfant de maternelle dessinerait, les personnages bariolĂ©s de Keith Haring, lisses et sans expression du visage. Ils Ă©taient nus, mais n’avaient pas de parties gĂ©nitales, du lisse et du plat, voilĂ  ce qu’était leur corps. Je restais figĂ©, transi d’incomprĂ©hension. Ils se marraient tous les deux, visiblement trĂšs amis. Ces ĂȘtres parlaient mon dialecte, et pourtant, ils n’étaient pas mes contemporains. Ils Ă©taient aveugles, mais marchaient droit, sans s’aider d’une canne ou de quoi que ce soit d’autre, voyant sans yeux. Quand ils m’approchĂšrent, ils marquĂšrent une pause aussi, Ă  quelques mĂštres de moi. "Toi, tu n’es pas de chez nous, ça, c’est sĂ»r. DĂ©cline ton identitĂ© Ă©tranger !" En parlant, il dĂ©voila de son sourire plusieurs rangĂ©es de petites dents pointues ; dans sa voix traĂźnait un semblant d’assurance. Il avait aussi peur que moi, je le sentais, il ne riait plus du tout malgrĂ© son vaste sourire figĂ©.
"Qui ĂȘtes-vous ? C’est quoi cet endroit ? Je suis oĂč bordel !"
Il est vrai qu’avec le recul que j’emploie pour raconter cette histoire, je m’en veux d’avoir rĂ©agis si brusquement, mais que voulez-vous, l’on ne rencontre pas des ĂȘtres surnaturels si souvent. Pourtant des monstres j’en avais croisĂ© plus d’une fois la nuit, mais des ĂȘtres de ce genre, c’était bien la premiĂšre fois. Ils Ă©taient terrifiĂ©s aussi, et se mirent Ă  courir dans le sens inverse. Ils dĂ©talĂšrent et je ne sais pas pour quelle raison, je les suivis, les poursuivant comme une bĂȘte avide d’explications. Je beuglais :
"Qui ĂȘtes-vous ? Ou je suis ? C’est quoi ce dĂ©lire ?" Et eux, ils courraient. Nous filions les uns derriĂšre les autres dans ces Ă©tranges grottes. De la roche lisse et noire au mur, sillonnĂ©e, comme taillĂ©e par la tĂȘte d’un grand pinceau, le tout toujours baignĂ© par les lueurs de ces Ă©tranges pierres colorĂ©es. Ils tentaient de me perdre dans les tunnels, contre-tunnels et sous-tunnels de la caverne, mais j’avais des yeux, contrairement Ă  eux, et il m’était simple de les repĂ©rer lorsqu’ils m’échappaient. L’habitude de courir leur manquait, ils se blessaient Ă  chaque foulĂ©e. Je croisais dans ma folle chevauchĂ©e de nombreux lambeaux de peau, sans compter les gouttes de sang de plus en plus importantes.
C’est alors que l’un d’eux trĂ©bucha violemment contre une pierre du chemin tandis que l’autre continua Ă  s’enfuir, disparaissant dans le labyrinthe. Je m’arrĂȘtais alors aux abords du blessĂ© qui me supplia de ne pas le tuer. Ce Ă  quoi je rĂ©torquais que je n’étais pas ici pour le tuer, que je cherchais mon chemin, que j’étais perdu. Il ne se releva pas, et je m’accroupis prĂšs de lui sans qu’il ne le remarque. Je pus voir de plus prĂšs sa blessure. Une entaille d’oĂč Ă©mergeait une BeautĂ© sans pareille. Sa jambe svelte, blanche comme la neige, Ă©tait ouverte de part et d’autre. Une jolie dĂ©chirure qui baillait sur les muscles de son mollet. De la fissure, s’écoulait un liquide orange blafard, qui giclait de sa plaie.
"Laissez-moi regarder cela" Lui dis-je. "Regarder ?" Me rĂ©pondit-il. "Oui, vous ne pouvez pas le savoir, mais je ne suis pas fait comme vous, j’ai ce qui s’appelle des "yeux", ce sont deux petits organes au milieu de mon visage, comme vous votre sourire, qui me permettent de regarder, de voir ce qui m’entoure. Comment faites-vous pour ne pas vous perdre dans ce labyrinthe sans yeux ?" Il souffrait, mais se montra incrĂ©dule face Ă  ma compassion.
"Voir, voir, voir
 Comme les Anciens
" Je ne saisis pas bien ce qu’il voulait dire et avant mĂȘme que je puisse lui poser une question, il reprit.
"Et bien
 Et bien les cristaux ! Vous avez eu la dĂ©licatesse de m’expliquer votre condition, vais-je faire de mĂȘme. Vous savez Ă  quoi ressemble ces cavernes, vous devez sĂ»rement les voir, si c’est comme ça que vous le dĂźtes. Ces roches froides qui sont partout dans ces caves. Et bien, ce sont elles qui nous permettent de nous repĂ©rer. Nous ne voyons pas comme vous, mais nous sentons. Nous sentons leur rayonnement, et selon leur emplacement nous sentons un rayonnement diffĂ©rent. Par exemple, je sais que nous sommes dans le couloir menant aux dortoirs externes, car le rayonnement est disons, plus tropical, vous me comprenez. Vous parlez mon langage, donc devait aussi avoir une bouche pour le faire ? Je me trompe ? Il n’attend pas que je lui rĂ©ponde pour continuer. ReprĂ©sentez vous cela comme le goĂ»t, vous sentez sur votre palais les ondes que cela procure en vous, et bien, c’est ainsi que nous sentons ces cristaux. Ce sont comme des goĂ»ts, mais plus
 SpatialisĂ©."
Cet ĂȘtre Ă©tait d’une impressionnante courtoisie, et me calma tandis que je l'Ă©coutais. Je pris de ma poche un tissu que j’avais mis lĂ  pour me protĂ©ger (dans le cas oĂč la police viendrait Ă  gazer la soirĂ©e techno), avec lequel j’ai embaumĂ© sa blessure. Il sursauta et posa sa main sur la mienne, action qui le rassura instantanĂ©ment. Il faisait naĂźtre entre nous une tendresse distraite et naturelle.
"Vous avez un prĂ©nom, quelque chose ?" Lui demandai-je. "Je ne vois pas, mais je me nomme : je suis Étang, de la tribu des Troglodytes. Et vous qui ĂȘtes-vous ?" Ils s’appelaient eux-mĂȘmes les Troglodytes, et cette question du langage m’interpella de plus en plus. "Je suis Mathias, de la surface." Son sourire revint, je l’aidais Ă  se relever, le soutenais par l’épaule en direction de ce que je compris aprĂšs ĂȘtre leurs pĂ©nates.
DĂ©sormais, la techno semblait si lointaine ; Ă  la surface, muette et invisible aux Troglodytes. Étang Ă©tait un ĂȘtre charmant. Au cours de la longue marche dans les tunnels, il m’en apprit plus sur son monde. Selon lui, ses ancĂȘtres s’étaient enterrĂ©s, il y a de cela plusieurs "sencĂ©" d’annĂ©es (des millĂ©naires pour nous), parce que la surface devenait trop dangereuse. Ils sâ€™ïżœïżœtaient construit un rĂ©seau de citĂ©s souterraines et gĂ©nĂ©rations aprĂšs gĂ©nĂ©ration, au contact des cristaux de ces galeries, leur morphologie changea.
Ils avaient remplacĂ© la vue par des sensations plus intĂ©rieures, et ressentaient plus qu’ils ne verraient jamais. Ils sentaient la lumiĂšre, et se reconnaissaient par le timbre de leurs voix, mais surtout par leurs personnalitĂ©s et rĂ©actions langagiĂšres. Lentement, ils arrĂȘtĂšrent de se reproduire, prĂ©fĂ©rant des formes de reproduction plus spirituelles, qui marchaient ici dans les profondeurs. Il n’osa pas entrer dans les dĂ©tails, alors que les questions ne faisaient qu’affluer dans mon caisson. La chaleur se fit de plus en plus intense et l’humiditĂ© de plus en plus dense. Étang me fĂźt remarquer que nous approchions du centre. Nous passĂąmes une voĂ»te noire qui ouvrĂźt le tunnel sur une salle immense en forme d’Ɠuf et creusant dans la pierre sur une bonne centaine de mĂštre de hauteur. La salle en Ɠuf Ă©tait baignĂ©e par un puits de cristaux, toujours les mĂȘmes, mais cette fois de la taille d’un baobab, pendant du plafond et Ă©clairant toute la voĂ»te caverneuse. Des balcons, des terrasses, des ponts creusĂ©s dans les parois et des fenĂȘtres concentriques, l’architecture de cet espace Ă©tait d’une remarquable splendeur. Tout Ă©tait Ă©lĂ©gamment reliĂ©, sans fioritures ; de la roche lisse ondulĂ©e, des lucarnes çà et lĂ , pointillant les prodigieuses parois. Je me perdais dans le dĂ©tail.
J’en oubliais la surface.
Outre l’armĂ©e de Troglodytes qui nous attendait, tous transi de peur, ces ĂȘtres ne dĂ©gageaient aucune forme de violence, dans un environnement complĂštement aseptisĂ©. Des mousses placardĂ©es sur la roche les empĂȘchaient de se faire mal pour protĂ©ger leurs peaux de veau. CollĂ©e contre les falaises, des bulles mandarines d’à peu prĂšs toute les tailles, et certaines accrochĂ©es au sol comme des mauvaises herbes. Ce lieu Ă©tait un oasis Ă©crasant de grandeur qui faisait l’effet d’une merveille apaisant. Je n’étais qu’ébahi, rien que mĂ©dusĂ© de stupĂ©faction.
Étang leur expliqua la situation en haussant le ton pour que la majeure partie de la tribu entende. Rapidement et sans trop de prĂ©sentations, je fus appelĂ© dans le quartier des LongĂ©ins (les sages), pour discuter. Nous prĂźmes un dĂ©dale d’escaliers et de couloirs humides ruisselants d’eaux chaudes, pour enfin accĂ©der Ă  une salle matelassĂ©e et trĂšs haute, recouverte par de millions de banderoles de couleurs partant du plafond et tombant Ă  hauteur de bras. Les livres textiles d’une civilisation ne comprenant qu’en touchant. C’est ici que je trouvais la seule trace de technologie de ce pays : un mur semblable Ă  la soirĂ©e que j’avais laissĂ©, des enceintes jonchĂ©es çà et lĂ  sur le sol et dans la roche, branchĂ©es Ă  quelques "lecteurs de cristaux", comme ils appelaient cela ici. L’on m’expliqua que les Sages gardaient ici les reliques du passĂ© de ce monde, archives qu’ils avaient cousu dans de la toile de cristaux pour pouvoir les Ă©couter pour toujours.
Ce lieu, la douceur de ces gens, la chaleur de cette ville, tout ici rĂ©parait mes blessures et rien ne me dĂ©plaisait. Ni bus, ni dentifrice et pas mĂȘme d’universitĂ©. Pas de nuit, pas de jours que des aveugles se protĂ©geant des malheurs de la surface. Ils n’étaient pas laids, au contraire, ils Ă©taient la dĂ©finition d’une forme de puretĂ©, l’essence d’eux-mĂȘmes. Ils Ă©taient dĂ©chargĂ©s de la vue, et donc dĂ©chargĂ©s du regard et de ses aprioris. Ils se reconnaissaient par leur humour, par leur sensibilitĂ©. Ils s’aimaient pour ce qu’ils ressentaient les uns envers les autres, et rien chez eux ne cherchaient Ă  la dĂ©liaison, Ă  la contradiction ni Ă  la mĂ©chancetĂ©. C’est ce que le Sage m’expliqua, visiblement ravis de parler Ă  un ĂȘtre de la surface :
"En creusant ces citĂ©s, nous avons fait le vƓu de laisser au ciel la cruautĂ© et la souffrance, en s’enfonçant dans les entrailles de notre Terre-MĂšre nous avons dĂ©couvert que le Paradis ne se trouvait pas, ne se mĂ©ritait pas, mais qu’il se creusait." Je frissonnais. "Nous avons laissĂ© la nĂ©cessitĂ© et les besoins en surface, ici notre peau "sucrĂ©nize " (photo-synthĂ©tise.) la lueur de ces orbes qui jonchent notre citĂ©, et nous ne dormons quand nous le voulons. Il n’y a ni contrainte de temps, ni d’espace puisque que nous n’avons rien d’autre Ă  faire que de creuser selon nos envies. Les enfants passent la journĂ©e Ă  jouer entre eux, dans les nappes phrĂ©atiques, les adultes arrosent les mousses, Ă©coutent les archives du passĂ© et discutent. La vie est simple, ni mĂ©tier, ni fonction, chacun a la place pour ĂȘtre pleinement lui-mĂȘme, se comprendre et sonder les merveilles de sa conscience. Nous mĂ©ditons, nous pleurons les malheurs de notre tumultueux passĂ©, et nous nous baignons."
La vie que les Troglodytes menaient Ă©tait sensiblement celle qui me faisait rĂȘver : ils n’avaient pas Ă  se battre pour se faire une place, ils Ă©taient accueillis pour eux-mĂȘmes, pour leurs ĂȘtres et pas pour l’emploi qu’ils faisaient de celui-ci. Ils ne se lavaient pas, ne mangeaient pas et passaient leur temps Ă  discuter, tordre et retourner les problĂšmes de l’existence ensemble, dĂ©nouer les situations amicales et amoureuses complexes, se faisaient des amis et se prĂ©lassaient ensemble.
Ils me firent visiter la citĂ©. Me montrĂšrent les nappes phrĂ©atiques, d’immenses bassins oĂč de longs silures aveugles nageaient paisiblement entre les fougĂšres aquatiques. Des eaux chaudes et claires remplies par de longs ruisseaux coulant depuis les rochers ou de hautes cascades s’écrasant dans de profonds puits. Ils m’amenĂšrent aussi aux salles de Hasphass (rĂȘveries), des cavernes aux plafonds de milliers de cristaux arc-en-ciel, et de sols molletonnĂ©s d’une tiĂ©deur sans pareille. Ces ĂȘtres Ă©taient retournĂ©s dans le ventre de leur mĂšre et y avaient trouvĂ© la paix : enfin, je saisissais le but de mon existence, il fallait que je vienne vivre ici, les Ă©tudier, montrer Ă  la surface que la paix avait Ă©tĂ© possible quelque part dans ce monde. Il existait ici une forme d’authenticitĂ© sans pareille, et si la vĂ©ritĂ© avait logĂ© quelque part dans ce bas-monde ce devait ĂȘtre sĂ»rement ici.
Je leur parlais de mon monde, du brouhaha, de l’argent, concept qu’ils eurent du mal Ă  comprendre ; des filles, des garçons, du jour et de la nuit, sujet lui qui les fascina. Mon monde leur parut "froid", un monde sans douceur, sans amour, ou les gens n’étaient que des outils employĂ©s par la nĂ©cessitĂ© aux services de plus puissants, de plus possĂ©dants. J’étais d’accord avec eux, mais avant qu’ils figent leurs opinions, je leur ai parlĂ© de la fĂȘte. De cet espace libre ou chacun cherche son plaisir et le partage avec d’autres. La fĂȘte Ă©tait une enclave protĂ©gĂ©e, rĂ©guliĂšrement attaquĂ©e, mais qui fleurissait un peu partout, comme de la mauvaise herbe. La musique accompagnait ces moments, et ils en dĂ©duisirent que la musique et la fĂȘte Ă©taient une seule et mĂȘme chose. RĂ©tissant Ă  l’exploration de la surface, ils m’invitĂšrent nĂ©anmoins Ă  ramener un jour une "fĂȘte" chez eux, que je les fasse danser. C’est la larme Ă  l’oeil que je m’imaginais dans ce rĂȘve Ă©veillĂ© : tous mes amis rĂ©unis dans ce pays merveilleux, partageant la boisson et la discussion avec ces ĂȘtres si doux. Je nous voyais investir les balcons et les cascades, nous baigner et chanter en cƓur.
Ils m’invitĂšrent ensuite Ă  me baigner avec eux, avant qu’ils m’aident Ă  repartir. Nous nous baignĂąmes et jamais je ne me sentis aussi bien. Ils Ă©taient d’une intelligence fulgurante. En barbotant dans les bassins chauds, nous discutĂąmes de l’ñme et de son existence, de l’amour entre les peuples, de la puissance Ă©nergĂ©tique de la conscience, de la friabilitĂ© du langage, puis l’on se lança dans une grande explication de nos sensations, eux de leurs ressentis, et moi des miens. Jamais, je dis bien jamais je ne m’étais senti aussi compris, aussi respectĂ© et aussi chĂ©ri, personne en surface n’avait leur sensibilitĂ© ni leur amabilitĂ©. Ils avaient dĂ©veloppĂ© toute une grammaire de la sensation, me sortant des mots comme "Élitrise" ou "MonadorĂ©s" qui signifiaient successivement la chaleur dans le crĂąne lorsque l’on est fier de ce que l’on fait, et le serrement du cƓur quand l’on sait qu’une Ă©poque bĂ©nie touche Ă  sa fin. Ils lisaient en moi comme dans un livre ouvert, comprenant chacun de mes Ă©tats, et ne remettant jamais en question ce qui pouvait se tramer en mon for intĂ©rieur. Ils me rassurĂšrent sur l’existence, en me prouvant qu’elle n'Ă©tait pas une suite de souffrances ponctuĂ©es de brefs moments de bonheur, mais bien l’inverse pour celui qui se permet de le sentir ainsi. Ils avaient la vie simple, mais l’esprit complexe, et leurs inter-relations me paraissaient ĂȘtre un mystĂšre.
Certains s’étaient aimĂ© profondĂ©ment par pĂ©riodes, me trouvant toujours un mot diffĂ©rent pour qualifier l’amour qu’ils avaient eu, d’autres Ă©taient amis depuis plusieurs annĂ©es sans jamais se parler et d’autres encore chĂ©rissaient comme leurs enfants des ĂȘtres plus ĂągĂ©s qu’eux. Des amours pluriels, diffĂ©rents en fonction du temps, du lieu et du moment, une espĂšce qui fonctionnait non pas sur l’édification et la ruine, mais bien sur l’approfondissement et la pĂ©rennisation. Leur citĂ© Ă©tait gavĂ©e de mĂ©moires et de souvenirs, les parois des galeries Ă©taient toute gravĂ©es de petits mots, qu’ils reconnaissaient par le toucher.
AprĂšs un temps qui parut durer une semaine comme une petite heure, ils me raccompagnĂšrent, Les LongĂ©ins, Étang et quelques autres qui Ă©taient devenus mes amis, au bassin oĂč j’étais tombĂ© en arrivant. Ils avaient construit une Ă©chelle dans la roche qui remontait dans les catacombes pour moi, et je sentis la tristesse que leur provoquait cette sĂ©paration. AprĂšs moultes embrassades, Étang me tendĂźt un cristal bleu luminescent et pris la parole :
"Mathias de la surface, ta rencontre a, Ă  jamais, changĂ© la figure de notre monde. Tu nous as aujourd’hui prouvĂ© que dans la diffĂ©rence, une forme de ressemblance existe, celle de l’amour entre les peuples, et qu’une entente est possible entre nos deux mondes, si froid semble ĂȘtre le tiens. Nous t’accueillerons avec plaisir si tu veux revenir jeter tes yeux dans notre humble citĂ©, ou d’y convier la FĂȘte pour que nous la rencontrions en personne. Ces grottes sont magiques, et quand l’amour anime un ĂȘtre, elles sont capables de le changer, mĂȘme physiquement. Si un jour, tu veux nous rejoindre, il te faudra perdre tes yeux, comme nous, pour ĂȘtre des nĂŽtres. Rien de plus simple. Reviens-nous, Mathias de la Surface, reviens-nous aveugle et le cƓur ouvert Ă  la rencontre. Nous avons hĂąte de te revoir. Rentre dire adieu Ă  ceux que tu aimes, et quitte dĂ©finitivement ton monde glacial. "
Sur ses paroles, j’ai pleurĂ©, de mes yeux pleurĂ©s et l’ai enlacĂ© de toutes mes forces, comme l’on embrasse une cause, comme l’on retrouve une maĂźtresse Ă  la gare. Je saluais mes camarades Troglodytes, et me mis Ă  monter Ă  l’échelle qui devait me ramener Ă  la surface.
Plus je remontais, plus je quittais la chaleur maternelle des entrailles de la citĂ©, plus mon choix se confirmait : j’irais vivre chez les Troglodytes. En arrivant dans la noirceur polaire de la salle toute en voĂ»te, je pris mon cristal pour me repĂ©rer.
J’avançais sans me soucier de mon chemin, et au fil de ma course, je semblais reconnaĂźtre les tags et les tombes. En dĂ©barquant dans la salle oĂč la musique grondait, je ne fus pas surpris de la voir dĂ©serte. Combien de temps Ă©tais-je restĂ© dans les entrailles de la Terre Ă  me prĂ©lasser ? Je le saurais en sortant des catacombes, j’espĂ©rais qu’AgnĂšs ne s'Ă©tait pas trop inquiĂ©tĂ©e pour moi. Je devais me rappeler ses indications pour remonter : Ă  droite, puis Ă  gauche, encore Ă  gauche, Ă  droite, tout droit et au fond du tunnel Ă  gauche. C’était cela ? Non, je me trompais sĂ»rement, ça commençait par "gauche", oui voilĂ , Ă  gauche, puis Ă  droite, encore Ă  droite, Ă  gauche, tout droit et au fond du tunnel Ă  droite, j’avais inversĂ© le sens avec toute ces histoires. Que je pouvais ĂȘtre bĂȘte parfois !
Donc je pris Ă  gauche, puis Ă  droite, Ă  gauche et il n’y avait pas de tunnel. Un croisement, pas de tunnel. Bon, je m’étais sĂ»rement trompĂ©, je rebroussais chemin comme Sharon me l’avait conseillĂ©. Deux heures aprĂšs, j’étais perdu et mes yeux souffraient du manque de lumiĂšre. J’étais dessĂ©chĂ©, crevant de froid et de faim, courant comme un passereau perdu dans les mines. Je ne reconnaissais plus rien, la gauche et la droite n’avait plus de sens pour moi. Je me fondais dans la pĂ©nombre, peinant Ă  apercevoir la lueur du cristal que je tenais en main. Je devenais fou, entendais la musique techno que j’avais perdue en quittant la soirĂ©e, j’entendais AgnĂšs rire et Sharon mixer. Je ne verrais bientĂŽt plus la lumiĂšre, aveuglĂ© par la noirceur des tĂ©nĂšbres de ces maudites catacombes.
Et puis quelques heures aprĂšs, presque aveugle, hystĂ©rique et en pleurs, j’entendis que mes cris de terreur rĂ©sonnaient d’une bien Ă©trange façon, comme si j’étais tombĂ© sur une salle en voĂ»te, au plafond immense. J’eus crachĂ© de soulagement : je ne remonterais jamais Ă  la surface, ne reverrais jamais mes amis, non mon salut se trouvait dans les entrailles de la Terre, chez les Troglodytes.
J’irais les rejoindre de ce pas, sans passer par la case "Adieu Maman, adieu Papa." Avant mĂȘme de trouver le puits, je me suis empressĂ© d’employer le cristal luminescent pour me crever les yeux, afin de ne jamais plus revenir dans ce monde que je haĂŻssais tant, avec ce dentifrice et ces chemisiers. AprĂšs une courte hĂ©sitation, je me transperçais le globe oculaire et m’époumonant de douleur. Mon globe me gicla dans les mains et j’eu Ă  peine le temps de m’enfoncer le pieu cristallin dans l’autre que la douleur me coucha sur le sol. Avec mes derniĂšres forces, je me traĂźnais jusqu’au puits. Ramper, ramper, ramper jusqu’au paradis, jusqu’au vrai, jusqu’au monde qui m’attend, jusqu’à l’amour, jusqu’à la beautĂ©. J’étais arrivĂ© sur le puits. Mais quel puits ?
Pas de puits. Plus de puits. Du bĂ©ton cirĂ©, mais pas de puits. Avais-je rĂȘvĂ© ?
Avais-je Ă©tĂ© droguĂ© ? OĂč Ă©tais-je ? Je les ai vu ces ĂȘtres blafards, nous avons passĂ© la nuit ensemble, je le sais, je les ai enlacĂ©s, je le sais : je l’ai vu ! OĂč Ă©tait ce puits ? Pas de puits. Pas de puits. Rien que du bĂ©ton froid. Rien. Rien que du bĂ©ton, du bĂ©ton froid. Et le puits alors ? OĂč le puits ? OĂč est le puits ? Et le puits alors ? Le puits ? LĂ , il Ă©tait ! Le puits, le voilĂ . Non, du bĂ©ton. Du bĂ©ton cirĂ©, du bĂ©ton cirĂ© et froid. Donc pas de puits ? Et le puits alors ? Je l’ai vu ce puits, il Ă©tait lĂ , juste lĂ , de mes yeux
 Mes yeux
 Mes yeux

Je me vidais de mon sang sur le béton froid, suffocant de douleur.
Putain de monde de merde. Putain de froid de merde. Putain de connerie de merde. Putain de chemisiers, putain de rĂ©alitĂ© de merde, putain d’idĂ©al, putain de genres de merde, putain de putain de putain de putain

Étendu dans une gigantesque salle, Mathias de la surface tenait l’arme qui l’avait aveuglĂ© dans la main droite, et grattait le sol de ses ongles avec la gauche. Mathias chercha le puits, mais le puits s’était rebouchĂ©. Personne ne retrouva le puits, et l’on retrouva le jeune homme 24 heures aprĂšs, les ongles en poussiĂšre, les deux yeux crevĂ©s, un bout de rocher badigeonnĂ© de sang dans les mains. AgnĂšs et Sharon avaient appelĂ© les secours aprĂšs la soirĂ©e, Ă  onze heures du matin. Une Ă©quipe de pompier habituĂ©e aux catacombes avaient parcouru le dĂ©dale, et Ă©tĂ© tombĂ© sur Mathias, Ă©tendu dans une salle couverte de mousses. Il s’était crevĂ© les yeux. Les journaux mirent cela sur le compte de la drogue, des "free party", de la jeunesse, que des conneries.
- Entremorts chez les Troglodytes, Vincent Hatem, 09/12/22, 13:35.
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