#la bague magique conte
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Patricia Urquiola et le verre dichroïque
Qui est Patricia Uriquiola ?
Patricia Urquiola est une architecte et designer espagnole.
Elle a notamment travaillé pour Alessi, tout comme son collègue Allessandro Mendini, le célèbre designer italien connu pour son fauteuil Proust inspiré de l’écrivain et d’un tableau de style pointillisme.
Elle est notamment connu pour son fauteuil "Fjord", dont la structure atypique est inspiré d’un fragment de coquillage poli par les mouvements de l’eau dans l’océan.
Plusieurs de ses oeuvres sont exposés au MoMA.
En 2010, elle reçoit la médaille d’or du mérite des beaux arts par le ministère de l’éduation, de la culture et du sport.
Elle fonde son propre studio en 2001 a Milan. Pour répondre a une demande de Glas Italia, une marque experte en l’art de sublimer le verre, elle doit sortir de sa zone de confort pour imaginer et créer une collection en verre.
Elle confie voué une profonde répugnance pour le matériau. (source : ducotedechezvous.com)
Elle réalise une collection de table rondes basses en verre dichroïque en 2015 et avoue être sa collection préféré de 2015.
Qu’es ce que le verre dichroïque ?
C’est un verre traité a sa surface. On y vaporise sous vide de fines couches d’oxydes métallique a l’aide d’un faisceau d’électrons comme de l’or, du cuivre, de l’argent etc. La vapeur remonte alors et se fixe par condensation a la surface sous la forme d’une structure cristalline. Le verre peut recevoir 30 couches de matériaux différents qui sont ensuite chauffés au four a haute température.
On obtient une gamme coloré qui varie en fonction de l’angle d’incidence de la lumière et du point de vue sur l’objet, le bijou ou même la structure comme l’immeuble Fulton a Paris imaginé par Bernard Bhüler en 2017.
Collection rassurante
La collection de tables rondes basses que propose Patricia Urquiola parait sortir d’un conte de fée avec ses nuances allant du cyan au magenta. Des couleurs pastels apaisantes donne une sensation de légerté et de poésie dans une pièce de la maison. Ces pièces élégantes et rondes contrastent avec la dureté du verre qui semble brut et cassant.
Patricia Urquiola joue beaucoup avec la géométrie et les formes simples qu’elle assemble tel des legos ou des pièces de Tetris. A l’intersection de chaque partie du meuble, on distingue une nouvelle nuance de cyan, magenta et même un peu de jaune.
La superposition de plaques de verre nous rappel le travaille de Saerom Yoon avec sa collection Crystal Séries en 2016.
Le designer coréen se serait il inspiré de notre architecte espagnole ?
Ce vent de légèreté nous fait rêver et nous emporte dans un univers magique.
La transparence du matériau donne une impression effacé mais pourtant tape a l’oeil grâce a ses nuances changeantes tel une bague d’émotions que tout enfant a eu et s’amusait a chauffer et refroidir.
Les tons froids et chauds se mélangeant pour donner un spectre lumineux a la fois hypnotisant et fascinant.
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2. “Conte allégorique de la salle de bain.”
(Je ne sais pas raconter d’histoire mais j’avais envie de m’entraîner. Ce n’est pas moi qui l’ai inventée. Je l’ai piquée dans Vague à l’âme de Mari Okazaki, j’ai seulement transformé le manga en récit.)
« Je suis désolé, Iris. »
Ses yeux l'étaient vraiment. Il eut un geste de la main, comme pour me prendre par l'épaule. Mais sa main rebroussa chemin. J'ai essayé de dire au revoir mais j'ai du manger une syllabe. Ou dégringoler d'une octave. Ou perdre mes mots derrière mes dents. Je parle toujours comme un ours. Je me dandine d'un mot sur l'autre et souvent je me prend les pattes et je m'étale de tout mon long. Il me comprend tout de même. Toujours il me démêle. Il a eu un sourire gêné et il a refermé la porte.
J'ai ouvert le carton. Il a lavé tous les souvenirs que j'avais déposés chez lui. Même les bagues que laissais pousser sur sa table de chevet. Le livre entre ses draps. La robe qu'il préférait en flaque sur son plancher. Il a plié tous mes habits et rangé mon visage à plat dans la lessive. J'ai mon visage à rhabiller. J'ai toute ma vie à rhabiller.
*
La dernière fois que j'ai vu Théo, il m'avait emmenée à la mer. Il m'a mis les chevilles dans l'eau et les cheveux dans les embruns. Il m'a dit : « Nous deux, c'est fini. » Et il a regardé les vagues.
J'en suis restée les bras ballants. Notre amour dans un ciré jaune. Il a du trouver ça poli, l'horizon pour prendre le large. Je pense qu'il voulait cacher mes larmes sous le bruit des éclaboussures. Je pense qu'il ne voulait pas partir en me laissant les deux mains vides. Il a voulu mettre le grand air entre mes mains écarquillées.
Mais j'ai mis l'air entre mes lèvres et j'ai brassé du vent comme un marin d'eau douce. J'ai laissé l'eau me cingler les jambes et les nœuds se moquer de mes cheveux, et son regard partir en biais. Mais je ne l'ai pas laissé partir. Je suis devenue volubile. J'ai porté la main à mon cœur et j'ai joué avec son couteau. J'avais de l'écume à la bouche et je suis devenue très bête. Je me débattais dans son silence. Et dans mon refus de l'entendre. « Dis-moi pourquoi, je t'en supplie, je t'en supplie, dis-moi pourquoi, parce que j'ai l'accent mosellan ? Parce que je suis têtue ? Parce que je suis soupe au lait ? C'est parce que je pleure tout le temps ? Mais tu vois bien, là, je ne pleure pas ! C'est parce que je dors la bouche ouverte ? C'est parce que je n'ai pas de poitrine ? C'est parce que je te parle trop, je sais -
- Je suis amoureux de quelqu'un d'autre. »
Là la marée m'a emportée. Elle m'a déposée dans le carton. Dans l'odeur morte de la lessive.
*
J'ai pris le livre, je me suis retournée, je ne savais plus bien ce que je faisais. Je me suis tournée sur personne et je suis tombée sur mes clefs qui pendaient à la porte. Les dents de la clé de chez Théo se sont refermées sur mes yeux. J'ai pris mon courage à deux mains et les escaliers quatre à quatre, j'avais envie, une dernière fois, de marcher juste derrière lui. J'avais besoin de lui courir après. Théo était venu en voiture. J'ai frappé à la vitre mais le temps qu'elle s'abaisse Théo n'était plus là. J'ai cru que la voiture était vide mais en un éclair j'ai compris. Il y avait un manchot sur la banquette avant. Mon cœur a fait le même bruit que mes bras ballants dans les vagues.
*
J'ai trempé mes manches lourdes dans l'eau du bain. J'avais du mal à décrocher mon sourire affolé. Théo était dans ma baignoire, ses deux ailes noires sur le rebord et son bec par-dessus ses ailes. Moi je ruisselais sur le carrelage. J'ai dit au manchot : « Tu te sens bien ? » Il a dit oui, et puis plus rien. Je comprenais bien qu'il se taise. Ça en aurait soufflé plus d'un. Mais les cheveux mouillés dans mon dos me tiraient vers lui, mes avants-bras me tiraient vers lui. Ma jupe humide sur le carrelage. « Qu'est-ce qui t'est arrivé ? » Il m'a répondu « Je ne sais pas » et je ne savais pas lire dans ces petits yeux noirs. Je savais lire les yeux de Théo et les arêtes de son visage comme dans les lignes de sa main, mais « je ne sais pas », je ne savais pas. Il me traitait de sorcière peut-être – ou il me remerciait de l'avoir reconnu. De l'avoir secouru. Il pouvait s'en passer des choses entre deux mots mâchés. (Entre deux naufragés.)
J'ai dit : « Pourtant... » (Pourquoi « pourtant »?) « Moi je t'ai reconnu tout de suite. » Silence. « « Ah, c'est Théo. » Immédiatement. » Silence. Du noir dans ses yeux de bille. « Pour moi ce n'était pas difficile. » Une goutte s'écoule du robinet sans faire déborder la baignoire. « Donc. Voilà, tu peux… rester aussi longtemps que tu veux. Théo. »
J'en avais oublié les vagues. J'avais encore les genoux qui tremblent. J'aurais bien voulu me réveiller. Retrouver des lignes qui tournent rond sans avoir à plisser les yeux.
« J'ai faim. » J'ai souri. « Il y a du poisson dans le frigo. Tu veux du poisson ? »
Les manchots ne savent pas sourire. Mais je connaissais trop bien Théo pour ne pas le déceler dans sa voix. Je l'ai regardé hésiter à le saisir dans ses nageoires. Il a mis des écailles et des arêtes dans l'eau douce que j'avais fait couler.
« Drôle de façon de manger... » Il avait les joues pleines. Il a dit : « J'ai pas l'habitude. - Si tu veux il en reste. Ce ne sont pas les poissons qui manquent. » Les manchots sourient quand ils veulent. Théo m'a souri du fond de l’œil.
J'ai laissé la nuit se poser là. Je n'ai pas dormi dans la baignoire. J'ai dormi dans la veste de Théo que j'ai retrouvée dans la voiture. Elle me rappelait son corps d'avant et j'ai dormi entre ses manches.
Une photo est tombée de sa poche à ma nuit. C'est une photo de « Quelqu'un d'Autre ». « Quelqu'un d'Autre » est aussi blonde que je suis brune. Elle a les cheveux sous les oreilles quand les miens m'enserrent à la taille.
Je me suis relevée pour voir. Théo était sorti de la baignoire. Il regardait la lune depuis la fenêtre minuscule. « Sphenisciforme ». C'est joli. C'est plus joli qu'une petite blonde. Il ne faut pas qu'il soit trop triste. Je lui ferais manger des poissons. Je lui ferais bien manger des mollusques mais je n'oserais pas les toucher. Je lui donnerai mes tentacules. Je le laisserai me manger vive. Nulle petite blonde n'en ferait autant.
*
J'ai toujours eu le goût du paradoxe. J'ai eu envie d'aller nager. J'ai mis des pinces dans mes cheveux et de l'eau dans mes courbatures. Je suis revenue en rêvant d'introduire Théo dans un bain aussi grand. Je pensais escalader les grilles, je pensais revenir la nuit, je ne pensais pas bien sérieusement, je pensais comme on pense avec des jambes bien fatiguées. J'avais les épaules qui tiraient et quatre poissons différents dans un sac isotherme en balançoire entre mes pas.
J'entrais chez moi et dans le silence. Il n'y avait pas de barbotements. Je filais dans la salle de bain et ma gorge respira de travers – Théo gisait sur le carrelage. Il avait des tâches blanches partout sur ses plumes noires et son joli petit ventre blanc dessinait une équerre sue les joints de la salle de bain. Je me suis entendue hurler.
Je me suis entendue pleurer sur le type de l'animalerie. Je me suis précipitée sur lui au moment même où il fermait. Il m'expliqua que ce n'était rien, la peau des poissons s’abîmait si on ne les habituait pas petit à petit à l'eau du robinet. (Je lui ai dit : « J'ai un poisson... ») Alors il faut jouer sur la dureté de l'eau. Moi je voulais lui faire l'eau douce, et mes vapeurs, douces et profondes… Il m'a donné des tas de produits. « Dites-donc, vous devez bien l'aimer, votre bête, pour être dans des états pareils. »
J'ai mis les entrailles des produits et j'ai laissé les bouteilles vides à mes pieds nus sur le carrelage. Théo nageait dans la baignoire. Sa tête fendait la surface et l'angoisse dans les plis de mon cœur.
« Alors ? - Je me sens mieux, Iris. Merci. - Tu m'as fait tellement peur ! » J'ai mis ma main dans l'eau. « Je suis tellement soulagée. - Iris… (Je ne l'écoute pas.) - Le vendeur me disait - - Iris… (Je ne l'entend pas.) - Iris, écoute-moi ! » Je l'écoute alors il se tait. « Ta gentillesse… je ne la mérite pas. »
Comment dit-on pour un manchot ? Il a une idée sous la palme ? Je n'écoute pas, je ne l'écoute pas. J'ai coupé la photo de la blonde et j'ai jeté tous les morceaux. J'ai pleuré dans l'eau minérale. J'ai mis du sel dans ma baignoire. J'effacerai les tâches blanches sur lui.
«Théo, ne dis pas ça. Tu sais, c'est naturel pour moi. Tu sais, restons-en là. La plage n'existe pas pour moi. Tu resteras toujours ici. Nous apprendrons à vivre heureux. S'il te plaît. »
Le « s'il te plaît » m'a échappé. Il y a des clapotis là où la tête de Théo plonge. Les manchots ne sont pas bavards. Il doit bien le savoir pourtant qu'aucune blonde ne veillerait comme moi. Aucune n'éviderait des poissons ni ne jouerait pour lui dans l'eau. Tout à l'heure il voudra que je me déshabille dans l'eau. Je ne lui dis pas puisqu'il le sait. Les jeunes filles savent se taire aussi. Muettes les têtes de poissons décapitées dans les poubelles.
*
Ses jours se tirent en m'attendant. Théo s'ennuie, je rentre tard. Je travaille en sortant de la fac et je reviens quand la nuit tombe. J'ouvre la fenêtre. Je fais des bulles. Je lui fais des poissons volants. J'ai mauvaise mine et des belles robes. Je me déguise dans la salle de bain. Je pavoise entre chaque carreau sous l’œil d'un manchot immobile. Je suis nue et je tire la robe comme une couverture :
« Tu te souviens de ma robe jaune ? C'est toi qui me l'avais offerte. Je préférais la bleue, mais tu voulais la jaune. Et tu avais raison. »
Je sens qu'il va baisser la tête. Jadis quand il baissait la tête ses lèvres tombaient sur mon front. J'aimais quand il était plus grand. Je suis fatiguée de porter la salle de bain à bout de bras.
« Attends un peu, Théo, et ce collier, tu t'en souviens ? Tu me l'as offert pour Noël… Regarde les photos de notre voyage… C'était il y a plus d'un an… Nous étions si heureux à cette époque. Tu te rappelles des cierges magiques ? L'été dernier, on a vu un feu d'artifice. Et le lendemain, à l'épicerie, il vendaient plein de ces cierges magiques. Alors on s'est offert une deuxième nuit de feux d'artifices. Rien que pour nous. C'était amusant… C'était amusant, non, Théo? »
Lentement le manchot baisse la tête. Il baisse la tête et je m'incline et toutes les perles tombent à mes pieds. Elles ne tenaient guère qu'à un fil. Elles tiennent à sa tête qui s'incline. Si sa tête s'incline j'ai perdu. Je m'éloigne et je ferme la porte derrière moi. En attendant que le temps revienne. Le temps des poissons à foison. Leurs yeux de verre et leur silence. Tes lèvres en branchies dans mon cou et le fond de l'eau comme la nuit noire.
*
Trois silhouettes dans la rue se sont précipitées sur moi. J'ai reconnu un ami de Théo que j'avais déjà rencontré. Un autre garçon aux grandes épaules. Et derrière leur dos « Quelqu'un d'Autre ». « Iris ! Bonjour ! Tu te souviens de moi ? Est-ce que tu sais ce que Théo devient ? » La fille aux cheveux blonds et courts. « On n'arrive plus à le contacter. » Elle est encore plus belle en vrai. Elle a un visage de poupée et des yeux baissés maquillés. « Il ne répond même plus au téléphone... » Je suis prise dans ses yeux baissés. Je suis dans l'ombre de ses paupières. « Il n'a pas remis les pieds dans son studio, apparemment... » La fille aux cheveux courts lève les yeux. Ils deviennent d'un coup blancs et vides comme ceux de la mort ou du destin.
*
Les yeux de Théo sont horrifiés même au-dessous de ses yeux de manchots. Il a l'air sur la défensive et ses plumes se hérissent comme s'il voulait se grossir.
« Me revoilà ! » J'ai l'accent sur mon « a » comme une clochette enrouée. J'ai dans la main le sac à poissons. « Désolée, je suis rentrée tard. - Iris… - Tu ne trouves pas que ça sent mauvais ? - Iris… - Comme une odeur putride… - Iris, tes cheveux. »
J'arrête tout net mon numéro. Je relègue « Quelqu'un d'Autre » dans un faux-fond de ma tête et je mets ses mèches blondes avec. J'arrête les cliquetis des ciseaux du coiffeur. Je ne garde que le froid du métal qui me coupe comme elle, à ras la nuque. Je garde mes larmes aussi, j'essaye de les retenir. Mieux que les cheveux en serpents de mer qui nagent découpés à mes pieds.
« Tu te souviens, tu me disais que les cheveux courts ça m'allait bien... » Si j'arrête de sourire, je le perds. « Voilà. Tu avais bien raison. » Je ne dois pas cesser de sourire. Je m'entends babiller à travers mes oreilles bouchées. « Quelle sorte de boucles d'oreilles je pourrais mettre avec cette coiffure ? Allez, dis-moi, Théo... » Je m'accroche à mon sourire comme un poisson dans son bocal. Comme une demeurée. Je veux demeurer dans ses bras. Je veux la nuit dans son manteau vide. « Et puis ce serait pas mal aussi de changer de couleur de rouge à lèvres, qu'est-ce… - Iris. On arrête là. » J'ai continué de sourire mais j'ai des larmes jusqu'aux oreilles. Je respire discrètement. Je déglutis mes larmes. « Je vais mettre le poisson au réfrigérateur si pour l'instant tu n'as pas faim. - Iris… - Ou je t'en coupe un morceau ? Et tu en manges juste un petit peu ? C'est le même que celui que tu avais aimé l'autre jour… - Tu me fais perdre encore davantage les sentiments que j'avais pour toi. »
L'eau me remonta à la gorge. L'eau s'engouffra dans mes oreilles. J'avais mis l'eau du robinet là où il m'avait laissée dans les vagues. J'ai pris la mouche. Pour les poissons.
« Mais je t'ai reconnu dès que tu es apparu ( - je suffoque - ), je t'ai reconnu sur-le-champ malgré ton étrange apparence ( - je crois que j'ai des poissons dans le ventre, ils me remontent en-dessous de la langue - ). Qui d'autre que moi te nourrirait ? ( - Théo veut me dire quelque chose - ) Qui d'autre que moi te comprendrait ? - Et me rendrait ma liberté... »
Les poissons me sortent de la bouche au lieu du « non » que je veux crier. Mes larmes m'empêchent de respirer. Je me prends les pieds dans le nœud de mon ventre et je vomis de la buée les genoux à plat sur le carrelage. Je crois que je meure de chaud et je tremble. Je crois sentir la main de Théo caresser doucement mes cheveux. Je lève la tête. Théo est là.
Théo est là dans son corps d'homme et dans ses grands yeux désolés. Ça fait comme cette plante qui se referme, je crois que je crie ou bien j'ai mal et je prends mes jambes à mon cou je claque la porte derrière moi. Je ne peux pas supporter son regard. Je ne supporte pas son visage. Je crois qu'entre les cotes j'explose, ou c'est ses poings contre la porte, ce sont ses poings qui tambourinent, pas pour sortir : il veut m'aider. Je l'entend crier, « Iris ! Ça va ? », j'entends qu'il pleure aussi et l'odeur perce mes tympans, j'entends partout l'odeur putride – une puanteur de pourriture.
Je m'arrache le cœur pour voir. Des poissons pourris l'ont mangé. J'ai le cœur qui grouille de vers de terre et chaque œil vitreux qui marmonne, « pour Théo », « pour Théo », « pour Théo »…
Voici mon propre cœur. Quelques flaques d'eau sur un carrelage. Des flots de poissons qui s'en échappent. Des bouches de poisson m'asphyxient, ils hurlent dans le vide, ça me terrifie.
J'ai tenté quelques pas les pieds dans les poissons. J'ai posé mes mains sur le mur. J'ai posé mon front sur le mur. Théo traversa les poissons mais je ne me suis pas retournée. J'ai enlevé la mie de pain autour de mes arêtes.
Je lui ai demandé de me pardonner. Et de ne pas me regarder. C'est exactement ce qu'il a fait. Il est parti sans dire un mot.
*
Je voulais faire la mue comme on coupe ses cheveux. Faire peau neuve dans une queue de sirène. Mais les peaux mortes font de l'ammoniaque. L'amour mort me monte à la tête. Je dois mettre l'amour à la poubelle. Les queues de poisson à la poubelle. Éponger mon cœur qui dégorge et passer à la serpillière tous les Théo autour d'Iris. Je dois mettre les photos sous calque et sortir les cierges magiques.
J'ai refermé la salle de bain. J'ai marché jusque sous les arbres. J'avais mes cierges entre mes doigts et mes larmes entre les cierges. J'avais le briquet de Théo, aussi. Mais les cierges ne s'allumaient pas. Je les ai craqués un à un. Je les craquerai jusqu'au dernier.
Une fillette surprend mon manège. Elle met ses deux mains sur le banc comme deux nageoires sur la baignoire. Elle dit : « Maman ! Des cierges magiques ! » Maman s'approche. Sourire timide. « Ce sont ceux de l'année dernière. Je n'arrive pas les allumer. » Maman récupère sa petite fille : « C'est sans doute parce qu'ils sont humides. »
Je ne savais pas que c'était fini une fois que les cierges étaient humides. Je ne sais pas d'où vient l’eau. Ni si mes mauvaises algues feront des boutures. Moi seule j'avais rêvé que je pouvais tout refleurir.
La mèche a fait long feu entre mes doigts mouillés.
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La lampe Berger fête ses 120 ans. – Mode homme , lifestyle, culture,beauté, Homactu
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La lampe Berger fait partie de ces objets emblématiques que beaucoup d’entre-nous ont chez eux. C’est un très bel objet. Son design a évolué au cours des années, des décennies. On peut en trouver dans toutes les brocantes, souvent pour de tous petits prix, car il manque une ou deux pièces, mais celles-ci sont en ventes sur le site de la marque, et on peut facilement la remettre à neuf. Pour ses 120 ans, la Maison Berger a fait appel à Lolita Lempicka pour faire le design de la lampe et le célèbre « Mon Parfum » devient un parfum d’intérieur. Maison Berger Paris ouvre un nouveau chapitre de son histoire. En invitant Lolita Lempicka, elle imagine un conte de Noël inédit, délicat et onirique. La créatrice, telle une fée, s’est penchée sur les gestuelles iconiques de la marque en y déposant une touche de poésie. Elle a ainsi habillé de violet, de reflets transparents, de touches d’or, de feuilles de lierre, d’une libellule, la mythique Lampe Berger, le bouquet parfumé et la bougie Maison Berger Paris. On se laisse aussi envoûter par leur fragrance unique. En effet, pour la première fois, un parfum corporel a été fidèlement retranscrit en une partition olfactive pour la maison. Une prouesse technique de Maison Berger Paris qui a permis de conserver toute la gourmandise, la sensualité et la féminité de « Mon Premier Parfum » de Lolita Lempicka. Pour les fêtes, Maison Berger Paris ré-enchante ainsi son savoir-faire unique avec cette série exclusive absolument magique. La lampe Berger au fil des décennies. 2018 – Les 120 ans. MERVEILLEUSE TENTATION Avec sa silhouette sensuelle, la lampe Maison Berger est la fidèle transcription du parfum corporel de « Mon Premier Parfum ». Cette fragrance unique emprisonnée dans un corps en verre en forme de pomme de couleur parme, évoque le fruit défendu. Le bouchon ainsi que les motifs en or satiné donne une dimension féerique à la lampe, véritable objet de décoration. Sa fragrance gourmande et fruitée est un subtil mariage d’accords réglissés, de notes de cœur faites de cerise, de violette et du Ciste Labdanum qui ont fait la renommée de ce nectar enivrant, invitation à un voyage imaginaire et féerique. BRINS DE POÉSIE On cueille sans hésiter ce délicat Bouquet. Son design à croquer est empreint de poésie. Avec ses brins en saule naturel et sa bague ornée de feuilles de lierre, il apporte une touche végétale et onirique pour créer une merveilleuse atmosphère. LA BOUGIE TOUCHE FÉERIQUE Cette bougie vegan, à base de cire végétale et d’une mèche en coton est un accessoire décoratif qui transforme la maison en jardin extraordinaire. Dans son verre paré de feuilles de lierre et couronné d’un couvercle sur lequel s’est posé une délicate libellule, la bougie attire tous les regards. Une lampe Berger sera toujours un cadeau utile qui aura sa place sous le sapin. SITE : Maison Berger SITE : Lolita LEmpicka
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Analyse, critique, interprétation “the love witch” d’Anna Biller.
Créée en 2016 avec pourtant un style très rétro, cette comédie-horreur peut passer pour inclassable tellement elle est magnifique, psychédélique, différente visuellement, avec un contenu des plus intrigants. Elle est résumée à tort à un univers purement érotique bien trop long par bien des personnes.
Il me semble pour ma part que c’est une autobiographie-métaphore sentimentale. Elle donne un ton et un univers très amplifié pour une émotion qu’ elle à vécue.
L’histoire semble très codée et difficile à comprendre, chacun interprète d’une manière plus ou moins concrète.
Mais l’auteure a créé ce film à sa sortie de dépression(renforce la créativité), une expression de son inconscient dont elle-même ne saisi pas vraiment le sens, et voulait en faire un vrai art visuel, au ton contrasté qui favorise l’humour dans la bizarrerie. Dans le domaine auditif également, le niveau est placé haut, avec des chant à la harpe, moyenâgeux, du Ennio Morricone, musiques de suspens et d’horreur.
On va donc chercher les symboliques et les thèmes abordés par ce petit bijou trop peu connu par rapport à son authenticité.
Attention aux spoils ; je vous conseille fortement de voir ce film avant tout, pour être plus sensible vous même aux émotions dégagées, sans influence.
1.Symbole sorcières et décors: la sorcière fait partie des figures fémines emblématiques de puissance, de beauté et de fantastique, comme les sirènes, les amazones, les fées. les wicca sont composées de femmes splendides, bien maquillées et coiffées calmes et jeunes qui dansent en burlesque. Dans la ville, les sorcières ont mauvaise réputation. Les sorcières représenteraient si ce n’ est les prostituées, la femme fatale, aimée, au grand pouvoir de séduction.
Le château est plus que splendide, décors très colorés et précis, pleins de bougies, miroirs, des tableaux sur la symbolique des évènements. C’ est après le meurtre du prof qu’elle effectue le tableau de la femme au poignard. - tableau: du style tarot, coupe du salut, poison rouge sang. Licorne, soleil, cape du chaperon rouge et nudité féminine(qu’on retrouvera souvent comme symbole du parfait monde merveilleux), symbole de la sincérité de l’acte. Les cartes présentes dans certaines scènes sont:5,6,3;mort, justice et trois poignards dans un cœur, puis avec Richard grande tristesse, diable et encore les poignards. Elle a un petit sanctuaire, lieu de sacre de ses amants avec des objets: amulette, dagyde. La coupe remplie de sang au lieu de vin fait référence au satanisme du moyen âge. Les filtres sont liés à l’envoutement.
2.Personnages féminins: Elaine, dont on remarque la beauté de Lana del rey, vit dans un monde bien à elle, ou à se fixer un espoir impossible, elle désespère de trouver l’amour immortel qu’elle cherche a voir par des manipulations. Un monde complètement irréaliste, fondée sur la beauté absolue des contes de fées et de l’amour-miracle.Elle incarne la belle femme trop demandée surtout sexuellement, qui se mets dans la peau de la femme- objet sexuel, c’est cette image que la société attend d’elle. Elle semble narcissique .Elle parle d’ une manière sensuelle et romantique. Elle s’intitule sorcière d’amour et semble être unique en cette catégorie. Elle répond aux personnes qui lui demandent pourquoi elle est une sorcière qu’elle veux avoir des pouvoirs magiques et avoir ce qu’elle souhaite. Elle aime se bercer d’illusions, des visions lui viennent souvent de son imagination. Ses croyances forment presque sa religion. Elle fume beaucoup. Elle a des dons de médium et possède un talisman. Elle peut être définie comme une croqueuse d’hommes et fait penser à l’érotomanie, avec le délire passionnel et l’idéalisme passionné.
trish nourrit une fascination pour la beauté d’Elaine. Elle incarne la femme lambda, mariée, raisonnable et sociable. Elle deviendras folle de rage en apprenant la liason de son mari avec Elaine.
3.dialogue: -le dialogue le plus révélateur de la personnalité de Elaine; Dans un salon de thé on ne peut plus kitch et rose.Ses propos sont appuyés en arrière plan par une chanteuse à la Harpe, qu’on peut rapporter à l’angélisme innocent, la déesse mythologique de la nature, la fée conteuse de l’histoire. On voit un contraste entre “l’ignorance raisonnable” de trish et “l’absolution du savoir fantaisiste” d’Elaine. Elaine dit que les hommes veulent une belle femme à aimer, qui prennent soin d’eux et renforce leur virilité en leur donnant tout ce qu’ils veulent. trish réplique que les femmes aussi ont des désirs,parle de l’égalité des sexes. Elaine pense qu’en donnant de l’amour, c’est à dire se donner sexuellement à l’homme, ils déploient leur potentiel amoureux. Trish la définit comme endroctrinée par le Patriacat. Elle avoue qu’elle a honte d’avoir utilisé le sexe pour une bague, certainement une alliance. Et que si elle comblait tous les besoins de son homme, Richard, elle n’irait pas bien. Elaine plaint Richard, disant qu’il l’aime, la veut, et qu’elle le torture. Et qu’il faut lui donner ses fantasmes. Elaine dit avec sincérité que tout ce qu’elle veut, c’est L’Amour. Elle est accro. Trish répond qu’il n’y a pas de Princes, que la vie n’est pas un conte de fées.Richard l’aime comme elle est. Un autre dialogue dans ce lieu suite au suicide de Richard mettre en scène Trish désormais convaincue par les propos d’Elaine.
-dialogue avec Wayne: à part une conversation banale, on apprends que celui ci est libertin et adore les femmes. Puis qu’il a eut une vie triste.
-dialogue sur la vie misérable de Richard qui n’a pas réalisé son rêve de voler. Elaine comme pour Wayne le plaint et répète “pauvre bébé...” sur un ton faussement compassionnel.
- dialogue avec le chef sorcier, et les Wicca. Il livre des secrets et guide celles-ci, avec son assistante.Le manitou dit que la danse sexuelle est puissante. Il désigne une danseuse comme étant l’objet de convoitise contre tout des hommes. Que la sexualité de la femme doit être célébrée comme celle d’une créature naturelle, non sataniste. Les hommes peuvent avoir peur de la sexualité de la femme. qu’ils usent du mariage pour avoir le dessus, mais ne demandent jamais ce que les femmes veulent. Les femmes et les hommes sont différents, et la vraie égalité diverge en ce sens. Il faut changer la polarité des avis pour faire revenir la femme au statut de déesse. Il faut apprendre aux hommes comment aimer les femmes. Les déesses utilisent du parfum, beaucoup de maquillages, coiffent leurs cheveux de façon attractive. Et cherchent à être une amoureuse et une mère, pour que les hommes se sentent comme de vrais hommes. Il faut utiliser la magie du sexe pour détruire la peur de la femme et ouvrir son cœur à l’amour. Et seulement là il verra la femme comme être humain dans sa beauté, et il sera disposé à faire ce qu’on veut de lui.
4.rituels:
mise en beauté: Elaine enlève la perruque, se coiffe, prend de l’onguent.
enterrement de Wayne: elle cueille des fleurs,nue, traduisant une certaine innocence enfantine, on voit même une biche, symbole de pureté. Elle laisse son empreinte identitaire en souvenir par son sang et son urine dans une bouteille de sorcière, puis effectue une épuration par le feu. Elle prendra ensuite un bain aux pétales de roses.
rituels à plusieurs:
-strip-tease: très majestueusement effectué, c’est un vrai processus de danse de la séduction, un charme pour faire succomber l’homme. La musique donne une ambiance de fatalité, de crime.
-procession secte: sacrifice religieux, messe noire, chaman, symbole de transformation de la femme.
-procession mariage:sur le thème du moyen âge: musique digne d’un conte ancien. Avec nymphes, soleils, combats romantiques bouffon,couronnement, partage et jeux alimentaires, ils sont en semblant de bonheur. On peut deviner qu’il ne s’agit que d’une perfection romantique imaginaire. Ils sont ici parfaitement amoureux, avec une chanson; “l’amour est une chose magique, qui te fait sentir comme une reine ou un roi”, chanté par un couple type Roméo et Juliette.
-le viol du bar, le “brûle sorcière!”: le mot witch est insultant. Les femmes l’insultent tandis que les hommes déceinturent leur pantalon. Le détective la sauve.
trish en secret devient une femme fatale comme Elaine, par la mise en beauté des produits de la chambre de la sorcière.
5.Des hommes-princes: utiles juste à aimer, exploités, robots sans intelligence, dépendants, poupées vaudoues qui tentent de maintenir une logique dans l’histoire. On peut voire 8 hommes sur une de se peintures. Elle les attire d’un regard grâce à un pouvoir psychique et sa beauté .Ils ont chacun leur propre sort ou filtre d’ amour. Elle prend leurs confidences avec une fausse pitié .Les hommes voient en elle une telle révélation qu’ils deviennent fous d’ elle. Dans la rue, trois hommes à la suite qui se retournent sur son passage. Les hommes qu’ elle choisit se ressemblent et sont d’ une bonne classe sociale .Jerry est le premier, le prince d’ origine, qu’elle empoisonne par la coupe(overdose de drogue). C’est la référence au prince parfait, l’homme idéal. Au tout début, elle rencontre le sergent, Griff’ qu’elle ne remarque pas mais deviendras l’élu à la fin, Elle choisit Wayne qui lui rappelle Jerry, lui propose directement du sexe, un diner.Il en rit de stupeur, accepte. Elle lui donne le filtre enchanteur.Ces hommes meurent d’amour pour elle, la potion amplifiant les émotions.Il meure de tristesse de manque d’affection. Et du trop plein de perfection de satisfaction de ses désirs. pleins d’émotions négatives, celui-ci perds selon Elaine son statut d’homme réel et devient inintéressant, elle le définit comme un vrai homme devenu une petite fille. Pour Richard, elle deviendras le diable, il se suicidera de malheur. Le sergent est le seul qui semble mauvais au regard d’Elaine dès le départ. Il arrive à maintenir une certaine lucidité, refuse la coupe, mourra sous le poignard d’Elaine, devenue folle. Le manitou est l’homme de pouvoir qui se sert de son statut pour approcher les femmes.
6.Une fin étrange: Elaine, face à la résistance du policier, prend peur et se met sur la défensive en se préparant à la violence. Elle voit en lui la mort. Revoit en vision ses princes lui déclarer son amour, serre une rose contre son cœur, et lorsque le policier s’allonge, elle prend le couteau de l’hôtel, et donne trois coups de poignards dans son cœur, en référence à la carte qui est présente dès le début. Elle regarde ensuite son tableau, et y voit les éléments de sa présente situation. Elle s’assied alors, et ressens un mélange de paix, soulagement, reconnaissance, compréhension et bonheur, tandis que dans son esprit le prince-sergent devenu roi mort fait comme les autres princes une déclaration d’amour en lui demandant de l’épouser. Dès lors, elle est submergé par les souvenirs du mariage, l’union, la rose, la licorne sur laquelle elle monte, conduite par son roi. Il y a un parallèle entre le cœur de l’homme et la rose (possession de l’ amour), la coupe et le poignard(l’exécution). On peut voire aussi une référence à la belle au bois dormant. On peut dire que le tuer avec un poignard signifiait pour Elaine lui ouvrir son cœur, faire un mariage parfait où elle est reine et être ainsi envahie de l’amour vaste dont elle avait tant rêvé. La grande différence entre ce prince ci et les autres, c’est que de son refus et sa tête froide, elle l’a imaginée roi, et n’ayant pu l’empoisonner, ou le piéger par sa magie du sexe, elle préféra lui ouvrir le cœur de ses mains. La seule manière de continuer sa rêverie et d’arrêter sa frustration était de supprimer son refus , afin de continuer de s’épandre sur leur mariage. On peut y voir aussi la dernière phase de l’état passionnel d’une érotomane. Après la phase d’espoir et de déception vient la phase de rancune exécutoire: détruire l’objet de l’amour éternel car celui ci l’a détruit par son rejet.
[Tout information sexiste, raciste, discriminatoire, diffamatoire serait qu’une maladresse malvenue de ma part.]
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La malédiction Grimm - Polly Shulman.
« Bien sûr, il existait d'autres accessoires magiques qui seraient plus efficaces qu'une cape invisibilité.. Les contes de fées regorgeaient d'objets qui accomplissaient les vœux. En général, ils avaient le pouvoir d'en exaucer trois : il fallait donc bien y réfléchir. Lorsque j'étais petite, je passais des heures à imaginer les souhaits que je formulerais si je me retrouvais devant l'un de ces objets - exactement ce que j'avais la chance de vivre aujourd'hui. Quel serait le meilleur voeux? Un médicament qui soigne le cancer? Le bonheur pour tous les habitants de la Terre? La paix dans tous les pays, pour toujours? Les personnages des contes de fées avaient tendance à gaspiller leurs voeux avec des choses ridicules, comme des envies de boudin, ou le désir de se transformer en âne et de nouveau en humain. Parfois, les souhaits se retournaient contre eux. Par exemple, quelqu'un désirait recevoir un sac de pièces d'or, mais celui-ci lui tombait sur la tête et le tuait. Par conséquent, même si je dégotais une bague magique, je n'étais pas sûre d'avoir le courage de m'en servir. Et si je faisais le voeu de sortir de la Collection Grimm pour que mon corps soit finalement emporté dans une housse mortuaire?! Tout cela était tellement bizarre! J'avais envie de m'enfuir de cette pièce inondée de magie et de réfléchir calmement, dans un endroit sûr et normal, un endroit qui sentirait la vie de tous les jours - la poussière, les odeurs de cuisine, par exemple-, pas les relents changeants de l'ensorcellement. En outre, si l'on m'avait accordé trois voeux dans la vie réelle, je savais exactement ce que j'aurais changé : j'aurais souhaité que ma mère soit toujours en vie, que mon père redevienne comme avant, et que ma meilleure amie, Nicole, habite encore à New York. »
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