#l'amputé
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L’amputé: Partie 7
Bon-jour
bon mAth-teiNt.
je «D»-butte
lÉs cris journal lié
avant doigt aval-aller mets pilules.
*
J’ai lu ce que j’ai écrit une heure avant de prendre mon remède. Je ne comprends pas comment j’ai pu écrire quelque chose de la sorte; on dirait qu’une entité quelconque a pris la possession de ma main pour rédiger ces lignes ineptes. Depuis quand me suis-je contraint à écrire sur des bases régulières à l’intérieur de mon carnet? JAMAIS! Je n’ai JAMAIS conclu un tel accord! Du moins, pas à ce que je sache. Bien sûr, je pourrais feuilleter les segments d’autrefois pour m’assurer de la justesse de ce que j’avance. Mais, bon... il y a longtemps que je n’ai pas — de ma plume — relaté mes déboires, mes divagations diurnes; à moins que nous ne soyons la nuit… non… la fenêtre me dit que non. Elle doit avoir raison. Peu importe. J’ai beaucoup de choses à dire aujourd’hui! OUI! OUI! OUI!
Et ça ne sera pas joli.
J’AI! DES COLIQUES DE MERDES! Et ça fait mal.
Très. Très. MAL.
Ça me gâche mon appétit, sacré bordel! Et j’ai faim; faut pas se méprendre, j’ai faim. Si je mange : je gratte la galle; la galle se gonfle et me chie dans la gueule. Il faut éviter ce genre de chose.
Oh… et il faut que je l’avoue : j’éprouve de la difficulté lors de mes respires comme si l’air était en train de me gazer; j’ignore pourquoi, j’ignore comment, mais je suis dans les vapes d’une syncope consciente. Mais je respire... mon cœur semble alourdi par des éclats de plomb glacé tel le charbon vierge de ses étincelles. Le carbone de mon sang influe jusqu’à ma tête; c’est le brouillard qui m’enveloppe, qui me fane. J’espère qu’il n’y a pas une fuite de gaz dans l’immeuble… ou peut-être que je fume trop… il est vrai que mon plafond est recouvert de tache jaune et collante. Je dois être dégueulasse à l'intérieur. À l'extérieur aussi, mais ce n'est pas la peine de s'en préoccupé. Pas pour l'instant. Il y a plus important. J'ignore ce que c'est, mais c'est important.
Je devrais manger quelque chose, mais quoi ? Mange pas face de fion !
*
Je me suis finalement rendu jusqu'au frigo. Il n'y avait qu'un pot de cornichon à l'intérieur. C'est vrai que la première chose dont on a envie de manger lorsque l'on emménage dans un nouvel appartement : ce sont des cornichons. Je vais y penser...
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E1576
du tout cuit pâté à chien poiscaille cannibale farine de poisson good vente en ligne téloche zapper jusqu'aux chaînes plus reposantes sous titré c'est encore plus reposant summum couper le son le vide dans l'horreur du vide ne pas oublier son kit audio pour les plus cultivés applaudissements rires à la demande rires du découvert cancéreux rires du chômeur longue durée rires jaune rouge vert de l'amputé maintenant observe les victimes des viols incendies catastrophes séismes inondations viols sur mineur rapts ces gens là devant la caméra ressuscitent à cloche pied racontent leurs histoires et à la fin de l’interview rigolent à se décrocher la mâchoire des tordus de rire agonisants prothésés bouffeurs de trucs ta trogne big estomac bis cool plus de soucis on gère
prous
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L’amputé : partie 6
Je me suis réveill�� aujourd'hui dans la cuisine avec un sale mal de ventre. Sous l'emprise de cette peine, je me suis rendu à ma chambre. Là-bas, j'ai consulté la penderie. J’ai décroché de son cintre une robe en flanelle bleue pour ensuite la vêtir. Je me considérai alors quelques instants dans cette tenue par la réflexion du miroir sur pied sis à côté de mon armoire à chaussette. Adhérant à la convenance de mon image, j’ai tiré la poignée du tiroir de ma table de nuit pour en sortir un sac banane en similicuir que j’attachai autour de ma taille. J’ai dézippé la fermeture éclair du sac et aperçu un neuf millimètres chargé dedans. Je remarquai alors que je ne me trouvais pas dans ma chambre, mais bien au dedans d’un magasin de lingerie féminine. J’avais un objectif bien précis à remplir; je ne me souvenais pourtant pas de ce à quoi il se rattachait. Je savais cependant que j’avais refermé mon sac banane et que mon arme était dissimulée sous la denture de la tirette; bien à l’abri des soupçons. Deux femmes vinrent m’aborder pour que j’essaie des vêtements. Elles me firent pénétrer dans la salle d’essayage, qui était en faite une large pièce, ouverte au public, sans le moindre miroir, simplement meublée par des fauteuils semblables à ceux des magasins de chaussure. Elles me forcèrent à m’allonger sur l’un des sièges et se mirent à me tripoter d’une manière qui insinuait qu’elles cherchaient quelque chose sur moi. Je craignais qu’elles ne découvrissent la vérité. L’une d’elles mit la main sur mon sexe. Elle s’écriait subrepticement : «elle est armée!» Elles se parèrent alors toutes deux de leurs mitrailleuses légères. Je levai les mains dans les airs. «Lève-toi et jette ton arme par terre.» Ordonna l’une d’entre elles. Je me dressai alors et ouvris le sac banane. Le bruit provoqué par la fermeture à glissière s’accompagna par le son d’une éclaboussure ; mon pénis venait tout juste de chuter sur le sol; il gigotait tel un vermisseau spasmodique.
*
Je me suis réveillé en embrassant ma main gauche. Elle mérite quelques soins particuliers vu qu'elle ne me sert presque jamais; je veux la préserver au cas où je perdrais l’usage de ma main droite, celle des manipulations courantes. Cette dernière, justement, tenait le récipient qui contenait mes pilules. J'ouvris, et me servit mon remède. Les murs de ma chambre sont noirs avec des coulisses blanches. Je crois qu'il s'agit de la résultante de la mixtion entre l'humidité et les composantes de la peinture. Je ne peux pourtant pas m'en assurer. J'avais encore sommeil. J'ai déposé mon carnet en espérant m'assoupir.
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L’amputé 3e Partie
Ça y est, je me suis résolue à dresser le fils des événements d’aujourd’hui sur un pamphlet. Je conserve pour seul souvenir depuis quelques jours les mêmes spéculations pour réacquérir ce qui m’échappe. J’ai cependant remarqué que c’est en me réveillant le matin que je considère le plus mon passé. En fait, je ne peux pas l’affirmer puisque le reste de la journée ne semble pas avoir eu lieu. Ça ne doit qu’être une impression, je ne peux pas disparaitre puis réapparaître comme cela, ça serait absurde. Trêve des inepties, je dois me concentrer. Alors, tout au long de la journée, j’annoterai chaque geste dans le moindre de ses détails. À la fin, lorsque le rapport sera rédigé, je le disposerai bien en vue sur la table de chevet de ma chambre. Demain, je n’aurais qu’à tendre le bras pour examiner ce qui aura lieu aujourd’hui.
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L’Amputé : 8e Partie
Il n’y a plus rien de comestible dans mon appartement. Il est inscrit dans mon cahier que j’ai mangé des cornichons il y a cinq jours de cela. Je me nourris, depuis ce temps, exclusivement des peaux mortes qui couvrent mon scalp. J'ai du sang dans les yeux; ils me démangent. J’ignore pourquoi je ne me suis pas décidé à faire les courses lorsque j’ai réalisé la pénurie des vivres. Maintenant que j’y pense : il est trop tard pour moi. Je ne tiens plus debout, mes jambes sont trop frêles, et j’ai du mal à respirer. Les pulsations de mon coeur font craquer mes côtes. Mon nombril sort de mon ventre comme si on avait soufflé dedans. Mais je ne me sens pas plus léger; je me désagrège, je file dans l’atmosphère comme la poussière balayer par la bourrasque. J’atteins l’inexistence.
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L’amputé : 5e Partie
Je suis tombé, aujourd’hui, sur un cahier qui trainait sur le comptoir de la cuisine. Il était inscrit sur la couverture «rapport d’analyse». J’ouvris la première page du document pour m’apercevoir, en le feuilletant, que les énoncés furent transcrits avec de grosses lettres : parfois attachées, parfois moulées; parfois dans un même mot au style disjoint. Bien que je qualifierais maintenant la calligraphie de ce document comme étant inesthétique, sur le moment, je me suis transi sur place en constatant la frappante similitude des traits de stylo rendu par l’auteur du pamphlet avec ma propre manière d’écrire. Je me mis alors à étudier ce que renfermait le carnet. Je compris bien vite que j’avais moi-même rédigé les lignes qui se présentaient à moi lorsque j’en lus la première phrase : ce cahier sert à consolider chacune de mes actions de la journée pour ne pas oublier ce qui fait en sorte que j’oublie. Je savais, dès lors, que ce message, je me l’étais adressé à moi-même puisque je ne me souvenais pas le moins du monde des événements de la veille et que j’étais justement en train d’essayer de me remémorer ce qui était advenu. C’est alors que je découvris le cahier de notes. Je poursuivis donc la lecture du livret. À un certain moment, mon écriture ne fait plus de sens. On dirait que j’ai perdu la tête à l’heure du diner et que je l’ai retrouvé aujourd’hui même. Que s’est-il passé? Pourquoi ai-je arrêté ma composition à ce moment précis? Non. NOn. Non. Ce n’est pas possible ! Je ne peux pas y croire ! C’est de passage. Il le faut. Oh merde... je ne souffre pas d’un simple rhume de cerveau ! c’est bien plus grave. Je ne peux pas abandonner maintenant que je suis certain que quelque chose ne va pas. Je dois continuer.
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L’amputé : 4e partie
Inutile de dire que je me suis réveillé aujourd’hui. Je le mentionne seulement pour ne pas contrevenir au serment que je me suis imposé la veille. Heureusement, je me suis pourvu à inscrire sur le cahier ce que je me dois de faire aujourd'hui, autrement, je n'en aurai pas eu connaissance. Si je me fis à ce qui est écrit, ce cahier sert à consolider chacune de mes actions de la journée. Ce faisant, je m’efforcerai de considérer les détails qui, selon moi, détiennent une place aussi importante dans cet exercice que celle des faits substantiels. Comme mentionné ci-devant, je me suis réveillé et me suis levé de mon lit à la suite de quelques étirements de routine pour détendre mes muscles; passant des lombes vers le cou jusqu’à la région des épaules avant de conclure avec les membrures. Ensuite, je suis sortie de ma chambre avec mon carnet sous le bras. J’ai traversé le salon puis longé le couloir qui menait à la cuisine. Rendu là-bas, je me suis concocté une infusion à la menthe. Pendant que l'eau chaude se parfumaient des feuilles de thé, j'ai versé des céréales de blé entier dans un bol que j'inondai par la suite de lait. J’ai apporté le bol ainsi qu’une cuillère à la table de la cuisine, mais plutôt que de m’assoir, je me suis emparé de mes médicaments sied sur le comptoir près de l’évier; ce ne fut qu’après que je pris place pour le déjeuner. Savourant non seulement mon mets, mais aussi mon breuvage qui venait tout juste de se verdoyer à point, j’ai avalé un cachet à l’aide d’une gorgée de thé. J’ai écrit que je savourais mon repas, ce qui n’est que partiellement correct. En fait, il n’y avait rien de remarquable, je mangeais sans m’attarder au goût, je mangeais pour affamer les vertiges du jeûne. Je savourais, car je n’éprouvais pas la hâte de poursuivre le reste. Néanmoins, le moment ne pouvait pas s’éterniser. Dès que la faim s’éclipsa, j’ai constaté que mon bol ne contenait plus que son propre fond. Il était précisément vide. Je l’ai emmené avec moi jusqu’à l’évier pour m’apercevoir que de la rinçure le comblait déjà. En tirant le bouchon, la tuyauterie éructa tel un noyé avant de se dégorger de son eau grège. Je l’ai rempli par la suite avec de l’eau chaude en tâchant d’y ajouter un jet de savon. J’ai frotté, mais sans plus, il n’y avait plus rien à laver. Par conséquent, j’ignorais comment m’occuper. C’est alors que je m’épris du besoin de me brosser les dents. La salle de bain se trouvait non loin de la cuisine. J’y suis entré. J’ai brossé mes dents et me suis rincé la bouche avec un gargarisme avant de tout recracher. Un malaise se mit à m’importuner. Je croyais que j’allais vomir, mais je me suis simplement expectoré le fond de la gorge sur la mousse étalée dans le creux du bassin de l’évier. Je me sentais terriblement mal comme si le nettoyage m’avait rendu plus dégoutant qu’à priori. Je me suis prescris quelques minutes de répit pour canaliser mes forces contre la nausée. Au bout de quelques respirations diaphragmatiques, j'en vins à bout. Cependant, le trouble s'accompagna d'un inconfort qui me plongea dans un malêtre irréductible. Je me suis soustrait à gagner le salon pour regarder la télévision dans l'espoir que mes affres se dissiperaient avec le temps. J'appuyais sur les touches de la télécommande, mais nulle vision ne se permutait. Je savais que les canaux devaient diverger les uns des autres; néanmoins, ils s’appairaient sous un même paradigme, une même démagogie qui s’incombe à nous persuader que des quidams adresse leurs sourires à ceux qui les regardes, que celui qui regarde se renforce, devient plus humain; la réalité provient de ces visages chimériques, grimer avec le fard du productivisme d��cœuré. Avaient-ils du coeur à la base ?
Qu’importe.
Dans mon cas, je ne peux pas me permettre d’approfondir une affaire qui me détourne de ce qui importe le plus en ce moment. Concentre-toi. Le monde se suffit depuis des lustres. Je suis incapable de le faire; je n’ai pas la force d’avancer. Je peine à suivre ce qui se déroule à l’écran. Mes yeux ne retiennent plus; mes paupières ne tiennent plus. Je ne trouve plus la tasse de thé. Je ne la désire plus.
Quelque chose me titillait la jambe, je n’y portai attention qu’au moment où il semblait se déplacer sur moi. C’était un solifuge qui m’arpentait pour je ne sais quelle raison. Je n’eus pas le temps de me questionner que je bondissais déjà dans tous les sens pour la décrocher de mon pantalon. Je courus même jusqu’à la salle de bain pour m’examiner sous une lumière vive. Pour ce faire, je me dévêtis entièrement. Aucune trace de morsure. Aucune trace de l’araignée. Je l’avais probablement balancé quelque part lors de ma course. Je revins dans le salon, mais je n’y trouvai rien. Je retournai dans la cuisine, le souffle frénétique, pour apercevoir l’heure sur le compteur du four. Je me sentis stupide en apercevant les chiffres : il était midi trente or je me suis réveillé ce matin à sept heures trente. Je m’étais visiblement endormi. L’araignée n’était qu’un vulgaire cauchemar.
Cela dit, je me devais de diner, même que, selon la convenance de ma présumée routine dont je ne peux pas certifier l'exactitude par moi-même pour l'instant, j'aurais dû commencer à le préparer une heure auparavant. Tout compte fait, je ne désirais pas cuisiner et la faim ne me préoccupait pas vraiment. En plus, si je me fiais à mes vêtements éparpillés sur le sol de mon logis, je ne pouvais démentir qu'aucun recouvrement n'épousait mes formes. J'optai alors pour me doucher; après tout, il faut parfois définir sa propre fatalité plutôt que de l'attendre en vain. C’est ce que je fis, avec de l’eau bien chaude et un peu de savon. En sortant de la douche, j’ai remarqué, en me mirant par la réflexion du miroir, que des plaques rouges recouvraient mon corps ; je l'ai désembué pour me percevoir. La ville chlore l’eau jusqu’à la démesure ; je me demande parfois si elle ne représente pas un danger pour les consommateurs. Il est vrai que j’ai la peau sensible et que l’eau était un peu trop chaude, mais le picotement dans mes yeux provient d’autre part; probablement des traitements de purification de l’eau. Néanmoins, ça me démangeait même où il n'y avait pas de plaque. Les fibres rêches de ma serviette soulageaient ces démangeaisons lors de l'essuyage. Subséquemment, lorsque je fus entièrement asséché, il ne m'apparut aucun remède pour traiter mon mal. Je me contentai de gratter davantage. À l'instant où je me suis habillé, elles vinrent à décroitre et bien vite, je ne les éprouvais plus.
Mon appétit se manifesta tout à coup, mais je dédaignais encore le moment où je devrais l’apprêter. Je me convins qu'en dépit de cette lassitude, je nécessitais quelque chose pour assouvir la volonté de mon ventre. J'entrepris donc de me servir un second bol de céréales, mets qui n'exige pas d'entreprendre de larges mesures et qui s'avère assez efficace dans ce genre de dilemme.
Il restait de l'eau dans l'évier. Elle était froide.
Jaim dirijai donq verr lamoir poore menpatrer d’u carethon ki... lefer ki ha labbooff deden. Ke j’y fein... si ba rasar iliyavè hunen baull avèke sha. My, jeh c pahs oo uy’l-eit. caaiihé deh medres, qu’è j’y fiais ajkec chsa d’im mimain ?
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L’amputé : 2e Partie
J’ai recommencé… Je crois... je ne peux m’en assurer. Comment en être sûr ? Tout ce qu’il me reste d’hier, c’est la réminiscence d’avoir essayé de me remémorer la journée d’avant et d’y avoir partiellement réussi. Pourtant, il dut bien se produire quelque chose, aussi ténu fût l’événement, quelque chose dut se produire. La faim ne m’accable pas plus que d’ordinaire, j’éprouve seulement l’inanition de l’éveil qui engage à se restaurer au matin. Cela signifie que j’ai mangé lors du jour qui précède celui d’aujourd’hui. C’est un bon début. Un relent de graisse chaude atti��die par le sommeil traine dans ma bouche. J’ai omis de me brosser les dents. Qu’importe le relâchement, une bouche se doit d’inspirer le dégoût. Son usage demeure infâme. L’on ménage l’hygiène de cette dernière, mais bien vite, elle s’encrasse avec des vices immuables et nécessaires. Vaut mieux l’oublier puisqu’elle agit sans le consentement de la conscience.
Donc… que reste-t-il ? Mes mains tremblent. Rien de très surprenant; elles ont toujours agi de la sorte. Cependant, leur odeur tient de l’insolite, je n’arrive pas à l’identifier. Mes jambes, elles, sont… ah... oui c’est vrai… j’avais oublié.
*
Je dois prendre mes cachets. Heureusement ce genre de chose ne s’oublie pas.
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L’amputé : 1er Partie
La dernière fois.
Je le promets.
C'était la dernière fois.
Les intentions qui s'interposent aux réactions et se détruisent entrent-elles, violemment. C'est ma peau, elle se délite à chaque instant que je partage avec un tiers.
Je rencontre mon reflet d'écorché au matin de glace, prostré de la veille, qui vague tel un tremblement dû à un caillot dans le crâne. Il faut s'observer dans l'anéantissement. L'idéal serait un miroir fixé au plafond de l'endroit où l'on crèche pendant qu'on se liquéfie pour assister aux brimades de sa réclusion immobile. Il faut s'en délecter, prendre le plaisir là où il n'y a rien.
Je mens.
Ce sont les remords qui m'animent ; ils surgissent, me jettent au sol. Il est froid. Il ne peut pas se résoudre.
*
Les après-midi sans verbe.
Je. Tu. Quoi ? Oui... Au revoir...
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Les soirs lucides; sombre et creux.
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Peut-être que je devrais m'y abandonner. Les promesses n'ont de fils que lorsqu'on les tient pour un geste, mais dans l'absence de geste, la promesse repose sur un rien.
*
Hier, me frappe plus fort. J'assainirais mes flots de torpeur avec un peu de cannage, des rires et des vieillesses dirigés pour mieux me convaincre de certaines choses, et je m'effondrerai le jour où tout ce qui me passera sous les yeux sera vulgaire — achetable en conséquence. Je m'effondre tous les jours dans une pièce vide.
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Je perds espoir, parfois un peu de sang; c'est pareil.
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Puisque les hommes sont vils, je ne veux plus entendre de voix, plus un mot. Une bouche qui articule : c'est un spectacle horrifiant ; une bouche est un sphincter dentelé qui s'agite — convulse plutôt — en tout sens, et chine des gribouillis que l'on appelle langage. Chaque fois, j'évalue le potentiel sexuel d'une bouche; et ce, peu importe le détenteur.
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