#je crois que c'est l'un de mes meilleurs textes mais je ne me relis pas alors allez savoir
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lesliehell · 5 years ago
Text
A bord du vaisseau filant de l'hyperintellectualisation
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Septembre 2019
Rêvé que j'étais très mal. J'étais dans une drôle de ville il faisait nuit et je m'évanouissais puis me réveillais encore et encore (en ecrivant ça je pense à ma "fugue" où ils m'ont ensuite emmenée à l'hopital), je n'en pouvais plus mais je crois bien que je faisais comme si je pouvais continuer..
Je finissais pas être prise en charge par les secours (rapport à l'épisode que j'ai vu hier où Sherlock est dans cet état-là? Comme moi dans ce rêve errant dans la rue désorienté et perdu), que des inconnus.
Puis j'arrivais à l'hôpital, j'hésitais à donner des nouvelles à ma mère je crois bien et je me disais que j'allais être tranquille sans elle en gros pendant un certain temps, pendant que je serais à l'hôpital.
L'hôpital était accueuillant il y avait des livres je me sentais prise en charge, je crois qu'il y avait un monsieur qui gérait le truc il me semblait rassurant et sympathique.
Je crois que j'éais surtout soulagée que ça "pète" enfin.
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1er Octobre 2019
Le monde va-t-il s'écrouler ou simplement le monde tel que nous le connaissons? J'ai du mal à croire que nous ayons en si peu de temps agi assez gravement pour en arriver à la première option. Mais certains signes laissent à le penser, et y penser seulement est déjà un signe. L'humain est-il bientôt fini?
On se réveille un peu tard tout de même..
Tandis que ce matin, je me réveille tôt. Comme avant, comme si j'étais sortie du sommeil par une intense réflexion et qu'il fallait y assister consciemment. Le reste de mon corps encore endormi mais le cerveau à toute allure et j'attrape le train en marche sans bien comprendre ce qui m'arrive. Je pense à tellement de choses, la pensée en escalier certes mais ceux de Poudlard, ils sont entremêlés et bougent sans cesse, erratiquement et nul ne sait où l'on va atterrir et rien n'a de sens apparent. Le sens bien sûr c'est ça qui compte, la recherche de sens, pour pouvoir continuer, c'est ainsi que le cerveau fonctionne après tout, fabriquer une histoire, un début un milieu une fin et ainsi de suite, encore et encore et encore. We would like to think outside the box but all we've ever known is the box, so how could we achieve that? Isn't it all an illusion? Isn't it pointless?
C'est ce qui m'a réveillée, je pense. La recherche de sens. Je l'avais perdu de vue. Je vivais jour après jour sans réelle conviction finalement. Des projets à court terme, sur fond d'une vague idée existentielle, plutôt un questionnement qu'une décision. Être heureuse ça oui, bien entendu. Mais et alors? Comment? C'est cela la question. (Albert Cohen n'aimait pas le "cela" il préférait le "ça" ((psychanalytiquement intéressant?)) je le sais mais moi j'écris "cela" pour me donner des airs d'intellectuelle.)
Recherche de sens donc (que doit inspirer ce texte qui n'a ni queue ni tête).
Je ne suis pas heureuse, me dis-je, car je ne tends pas vers un but "plus grand". Peu importe combien insignifiante il me faut participer autant que possible et au mieux à notre petit système qui déconne gentiment. Avoir un impact digne de ce nom. Je m'étais dit pourtant depuis des années maintenant que cela ne servait à rien. Que vivre ma vie était déjà bien assez complexe comme ça et que je devrais commencer par là. Est-ce donc une fuite car je ne parviens pas à le faire, une fuite hors de moi-même à bord du vaisseau de l'hyperintellectualisation?
Hier j'ai pleuré dans la rue (tiens tiens rapport au rêve). J'étais si fatiguée, pas physiquement seulement (je me demande tout de même d'où vient cette scission esprit/matière c'est barbant à la fin), non c'était profondément mental. La fatigue physique c'est pratique il faut dormir se reposer aller hop à l'horizontal et bientôt tout va pour le mieux. Mais ce n'était pas cela. Depuis longtemps quelque chose doit changer je le sens, je le sais pertinemment et je ne fais RIEN. Je n'y pense même pas suffisamment. C'est facile de se dire qu'on va mal. "Oh quelque chose ne va pas chez moi.." C'est idiot et affreusement défaitiste, un acte de flemmardise. Ca ne va pas, par définition ça n'avance pas. Si ça n'avance pas c'est qu'il faut que ça change, avançons et on verra bien où ça nous mène, mais avançons.
J'ai pleuré et je lui disais que c'était cette crise écologique, ces gens gris ces voitures cette pollution. Le polluant humain qui vit sur terre en parasite toxique alors qu'il pourrait être en symbiose.
N'est-ce pas donc cela notre force et par là-même notre devoir, la possibilité de vivre comme l'un ou l'autre?
Il y a un espoir que nous y parvenions. Un espoir grandissant et suffisant pour me sauver de la panique totale.
Et puis bien entendu je relativise, je ne fais que ça d'ailleurs et certainement trop. Même si l'espèce humaine s'éteint (c'est finalement la deuxième meilleure option derrière notre accession à la symbiose) la planète sera toujours là et puis de toute façon le Soleil l'engoultira bien assez tôt alors pourquoi pas maintenant? Pourquoi retarder l'échéance?
La mortalité, notre finalité est une bénédiction, quoiqu'il se passe le tableau finira par être effacé le tableau finira par ne plus exister.
En pensant à tout cela je me sens abrutie par ma subjectivité, par la limite de ma pensée et finalement tout cela n'a aucun sens. Cette suite d'idées.. Mais je ne devrais pas simplement les taire, il faut que je vive avec, comme avec tout le reste que je cesse de fuir pour la seule raison que ça ne coule pas de source.
Je pense à ce triptyque de l'âme du corps et de l'esprit et je me dis qu'il faut les nourrir et les soigner tous. Trouver une sorte d'équilibre. Je ne peux pas passer de l'un à l'autre indéfiniment. J'en ai marre tout simplement. Et penser trop ce n'est pas penser efficacement.
Je relis la première phrase et je me dis : mon monde va-t-il s'écrouler ou simplement mon monde tel que je le connais?..
Car c'est ça, le truc. On peut intellectualiser autant qu'on le veut, cela apporte plus de vérité sur nous-mêmes que sur l'état du monde, bien entendu. Mais comment penser autrement? Après tout, tout ce que l'on croit savoir tout ce que l'on croit de l'ordre du descriptif ce n'est que l'ombre de notre espèce, une projection de qui nous sommes entant qu'individus et de ce que nous formons comme ensemble. C'est toujours de nous qu'on parle.
C'est pour ça lorsque ma psy m'avait fait remarquer que je ne parlais jamais de moi-même mais plutôt des autres et de mes relations, j'ai été certes étonnée mais maintenant je me dis surtout : et alors? Cela l'empêchait-elle vraiment de comprendre les enjeux?
Ou voulait-elle simplement me le faire remarquer..?
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Autre petite réflexion à la con qui m'est venue en écrivant: nous sortons du corps petit à petit. Il n'y a pas que moi, après tout, nos maux (mots?) ne sont que les symptômes. (Bien que ce soit plutôt une affaire d'interdépendance..)
A travers la technologie notamment.
We are in the thinking not in the feeling now, more and more. But it is really so bad? Isn't it simply an evolution, which we have, for the time being, only a hard time catching up to?
Nous pensons de plus en plus le corps au lieu de le ressentir, ces derniers temps (du moins dans notre petit milieu de coincés occidentaux). Cette fichue histoire d'apparence. Je me dis que c'est probablement l'avènement de notre néo-cortex qui enveloppe tout le reste mais encore une fois, ce n'est pas si simple, INTERDÉPENDANCE. Fichtre. Nous créons bel et bien les conditions pour qu'il se développe, non?
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