Tumgik
#j'ai hâte de vous raconter la vie au camping
eddylunique · 3 months
Text
Unique
Je voulais écrire quelque chose. Cela fait un moment que je veux écrire et j'en ai des choses à raconter.
Ma vie est un sacré fiasco ces derniers jours sur plusieurs choses et pourtant elle est tout de même bien en ce moment. J'ai passé de longs examens qui pourtant n'en étaient pas réellement. Mais pour dire la vérité, malgré toutes les révisions et le temps que tu y passes, malgré les gens qui t'aident ou les gens qui t'encouragent...
On est seul dans cette période.
Si seul.
Mais je me suis battue vaillamment, j'ai essayé de m'en sortir du mieux que je pouvais en espérant ne pas regretter avoir pu faire mieux ou faire plus.
J'ai même eu l'excellente mauvais idée de sortir en plein milieu des examens avant le dernier alors que tout être censé sait très bien qu'il vaudrait mieux pas...
Mais je me sentais un peu seul dans ce jolie chaos, je me voyais pas rester chez moi pour juste essayer d'en apprendre encore plus et stresser..
Vaut mieux vivre avec des remords, qu'avec des regrets.
Maintenant que tout ça est passé et même si je sais que c'est pas réellement fini, je me dis que j'ai enfin moi aussi le droit à une pause.
Seulement 2 mois mais ce sera déjà ça. J'espère tellement ne pas m'ennuyer et m'amuser pendant ce temps là. J'espère que des amis seront là, ma famille aussi. Que je vais faire de super trucs aussi.
Bientôt déjà j'ai un camping avec des amis, avant ça une sortie en bar, cette semaine j'ai même eu le temps aussi de profiter avec des copains ou seul pour profiter de la musique et de bon moments. C'était super et j'espère encore profiter les prochains jours !
J'ai hâte de la plage, de voir mes parents ou mon chat, d'emmener quelqu'un aussi voir tout ça avec moi 😉. De revoir mes anciens amis et de leur raconter de nouveau ma vie.
Ce temps, le temps de faire ce que l'on veut est si précieux et ces moments, ces moments rares et qui seront probablement gravé dans ma tête le sont aussi.
Ce passé, ce présent et ce futur proche est unique dans ma vie, j'ai envie de le rendre idéal.
Il y a de grandes chances (C'est même sûr) que ce soit mes dernières grandes vacances que je m'autorise à fond. Et bientôt, la vraie vie sera là, et je n'aurai plus autant de temps. Alors chers amis et proches, profitez de ma précense tout comme je veux profiter de la votre. Le but est de s'amuser au moins une bonne dernière fois si je n'ai plus la liberté de le faire la prochaine fois.
J'aime bien ma vie aujourd'hui malgré ses tracas, je vous aime tous ! Et j'aimerai toujours ces petits moments avec vous qui sont toujours uniques.
❤️
3 notes · View notes
booksbywomennl · 4 years
Photo
Tumblr media
Luce d'Eramo - Le Détour éditions le Tripode, traduction Corinne Lucas Italie 1944. L’autrice est fille de dignitaires fascistes. A 19ans elle rejoint volontairement un camp de travail Allemand. Ce qu’elle y cherche ? La preuve par ses propres yeux que ce qu’on raconte sur l’Allemagne nazie est faux, que le troisième Reich tient ses promesses. Sans surprise pour nous, ce qu’elle constate une fois sur place va au-delà de ce qu’on peut imaginer. De cette déception Luce d’Eramo en fait une arme de survit, et devient résistante. Son panache, sa force et sa fierté en étonnent plus d’un.e. Des ami.e.s elle s’en fait peu, des ennemi.e.s beaucoup, car dans les camps la confiance est une chose précieuse, et le statut de Luce intrigue… Collabo ? Infiltrée ? Celleux qui l’entourent cherchent à la mettre dans une case plutôt que d’écouter les initiatives de celle qui cherche à tout renverser. Le Détour c’est le récit fascinant d’une femme au courage indéniable, un témoignage puissant et immersif dont l’analyse de la mécanique nazi en fait surement un des plus grands textes sur le sujet. On y emprunte les détours que nous oblige la mémoire et c’est là tout l’intérêt de cet authentique travail de vérité et d’introspection. Julia Thévenot, Bordeterre éditions Sarbacane WAOU !!! Moi qui ne suis pourtant pas cliente de fantasy je suis bluffée ! Julia Thévenot nous offre un premier roman sous tension, plein de mystères, dans un univers cohérent et d’une grande richesse, au sein duquel la musique tient un rôle tout à fait original ! On y suit Ines et son frère Tristan (respectivement 12 et 16 ans), qui lors d’une promenade basculent dans la ville de Bordeterre, un autre plan de réalité. Sans possibilité de marche arrière, ils se retrouvent prisonnier.e.s et contraint.e.s d’explorer cet étrange univers.Tandis qu'Ines intègre un peu par hasard le clan des châtelain.e.s, Tristan découvre de son côté l'autre population de Bordeterre, celle des esclaves forcé.e.s de chanter d’inlassables ritournelles magiques afin de servir la seigneurie. Et oui ! Car dans ce monde, « Envole-moi » de J.J Goldman vous permettra réellement de voler, et la comptine « Meunier tu dors » de faire battre les ailes du moulin! Assurément, un pouvoir à ne pas laisser entre toutes les mains ... Bref, je ne vous en dis pas plus sur cette merveille, vous aurez de quoi vous régaler avec ses 512 pages ! A partir de 14 ans. Nnedi Okorafor, Akata Witch éditions Ecole des loisirs, Traduction Anne Cohen Beucher Nnedi Okorafor est sur ma liste d'autrices à lire depuis très longtemps. Je me suis précipitée vers Akata Witch alors que Qui a peur de la mort ? est dans ma liste depuis sa sortie mais passons. Roman afrofuturiste de sorcières et de magie, on y suit Sunny, Nigériane de sang, Américaine de naissance et albinos. Comptant sur ses deux meilleur.e.s ami.e.s, Chichi et Orlu, pour s'intégrer au reste de sa classe qui trouve bien des raisons de se moquer d'elle, Sunny va très vite découvrir qu'ils lui cachent quelque chose de bien plus grand et qui va changer sa vie. Quel plaisir de découvrir enfin la plume d'Okorafor ! Dans un Nigéria résolument moderne, cette histoire de sorcière change de ce qu'on entend habituellement dans nos contes occidentaux. Il est important d'ouvrir de plus en plus nos littératures à d'autres histoires, cosmologies, origines et c'est un bonheur de sortir de nos régions et mythologies blanc.he.s. J'ai adoré ce roman (j'aimerais tellement qu'il y ait une suite !), j'ai hâte de découvrir ses autres romans, notamment Binti sorti tout récemment également. A partir de 13 ans.
0 notes
myname9us-blog · 7 years
Video
youtube
Genesis - Supper's Ready (Part III)    sur Édouard-Montpetit les rumeurs de la circulation diminuent légèrement contre la fenêtre qui ne laisse plus la transpercer qu'une faible lueur Dupont lèche le trou de la fille qui décharge, son essence de femme cassée lui coulant sur les cuisses Dupont la lèche en faisant glisser ses doigts sur son ventre  Cassie,  une saleté de bloke qui décharge sur n'importe 'quelle  langue, une blowée     se faire baiser sans se foutre dans le dehors d'un pourquoi d'une raison d'un fondement    se laisser surprendre dans l'étonnement de son abandon si consenti dans la tonalité d'une odeur intimes dans une pièce sans profondeur qu'une tache superficielle où git l'événement où leur histoire se déplie sous leurs pieds une histoire de filles à dormir debout une histoire qui se passe au lit  une histoire de culs leur corps soudés sous la chair mêlée de leurs touchers et de leurs frottements dans leur fente déchirée comme les pages humides du code criminel et civil de leurs vêtements     Cassie s'étire et attrape la culotte de la juive restée sur sa cheville lui retire et la respire     elles ne sont plus objets dans la chambre dans le monde dans l'univers mais cassées extimement     l'une dans l'autre terrifiées horrifiées admiratives    affolées par l'horreur de ces vêtements sur le sol qui se sont retirés dans leur refus leur morale leur pardon peut-être...     les donnant à poil les obligeant l'une envers l'autre nues comme un don sal'juive et bloke    tirés des cahiers de Dupont, « Le Vêtement et la Chair »    j'ai téléphoné chez Joyce mais pas de réponse     minuit et demie je me demande avec quel genre de type elle couche, je crois pas que ses collègues l'intéressent, trop corrects, trop formatés, trop sécures     je crois qu'elle préfère des filles comme moi, entourée de dangers   J'ai hâte de lui raconter ma soirée avec la bloke, j'espère que ca va lui faire mal, énormément mal, elle sait pas se cacher quand elle a mal les cachettes ça fait trop de bien et ça rend la douleur contingente, un luxe, ça fait croire en Dieu                                                                         j'ai juste envie qu'elle me décharge dessus qu'elle me pisse dans les mains sur les seins qu'elle se vide dans mon café qu'elle se permette tout de toute façon je pense pas que c'est moi qui la gêne tiré des cahiers de Dupont/      Fitzgerald : « Toute vie... »    la vie, comme la philosophie, l'art, doit se fonder, en toute contingence, en secret de toute instance upstair, sur un principe déviant de rupture non-dyadique    baiser?  faire l'amour?  Se fonder : se perdre    on se frottait   deux plottes    deux filles, une profe, sa studiant   qui aimait l'Autre, je sais pas, j'aimais son odeur, je crois que c'était pareil pour elle   J'aimais sentir son pied contre le mien, sentir apercevoir son poids    on s'est mangé au max (décharnées à l'os(.... la fente, les pieds, les idées Joyce    une odeur de profe, d'étudiante, de fentes  (baiser ça sent nous)    jtaim Joyce, Joyce tout courtextrait des cahiers de Dupont, Le Vêtement et la Chair c'est plus fort qu'un cri, c'est plus en détresse qu'un clocher, l'étrange bonheur de cette image romaine c'est de n'avoir rien entendue, de se sentir pénétrée d'un simple mystère sonore  Quand mes parents aperçoivent des photos des camps ils entendent même plus cette larme qui fait du slalom sur ton autre joue, ils applaudissent, mais froidement, l'écho trop aventureux de leur détresse  Le Cri de Munch c'est comme un silence de supermarché, un cri sans mémoire, sans fast forward, sans espace visible où les souvenirs se cimentent, s'entassent comme des briques dans la mémoire, des cris phénoménaux qui attendent leur extinction, leur déphénoménalisation définitive  :  le Cri d'Edward Munch, c'est tout ce qu'il leur reste ces traits grossiers appuyant sur les oreilles pour faire mentir un secret, quelle peur ont-elles condamnée à réclusion? insula : régi positivité si tu existes touch me now, now now now quan Créer c'est en vouloir à Dieu, c'est aimer le Diable   extraits des cahiers de Dupont ¦ d'avoir une queue bien huilée <asymétrique> qui la tutoie dans son trou, who goes against the current  Dans l'Act le fantasme lui-même s'excède, transite d'un non sens moral à son sens le plus irréductible : la volonté de péché, le dés-ir du vice, castrer les dommages d'une cause imaginaire : Dieu, où l'affect comme causant se mu en effect L'excession de sens du vagin, de l'affect, c'est l'effect, le pénis, le vagin comme pénis originaire, dit le titre du cours    je récupère ce qui m'appartient, dit la russe à l'avant  « la séparation nuit », ajoute Dupont dans son cahier avant de le refermer  Qu'est-ce qu'elle fait ici votre fille, papa et maman? pense-t-elle  Je me suis inscrite parce que le titre du cours m'a attiré    seule une femme possède un pénis en érection    Dupont fait un signe vulgaire au nazi en pointant du menton la russe   exposition au Dép-Art, galerie du Maine, où la femme de Lewiston accompagne sa copine Heather (qui rencontre un de ses amis peintre) ; fond sonore dans la galerie : l'interlude du Wozzeck d'Alban Berg // le peintre, aux deux femmes, il y a dans le tracé de Bertille, dans sa manière de se gommer, de s'effacer pudiquement, de se garer discrètement dans l'espace pictural et de se dissoudre dans son geste comme si celui-ci ne parvenait pas à s'arracher à sa gestèmalité inorganique, quelque chose qui me rappelle le solécisme de la ligne giacomettienne, l'ouverture d'un monologue à deux  -dans une démarche similaire, ils ont tiré un trait sur la Chair  -c'est elle là-bas? demande Heather    ils font le tour devant les oeuvres, que commente par moments le peintre    trait anémique errant dans le monde des santés organiques comme un oubli autrefois    l'espace incertain se mu en un tombeau où le tracé, sillon camouflé par sa sonorité muette, repose         pareil au long réveil pudique tiré des cahiers de Dupont/      Fitzgerald : « Toute vie    la vie, comme la philosophie, l'art, doit se fonder, en toute contingence, en secret de toute instance upstair, sur un principe déviant de rupture non-dyadique    baiser?  faire l'amour?  Se fonder : se perdre tiré des cahiers de Dupont/      Fitzgerald : « Peut-être cinquante pour cent   l'amour le plus intense a toujours son envers tragique sur lequel il surfe, se noie et respire  Le Tragique  n'est pas la contrepartie néfaste d'un état idyllique, Il {est} extérieur, dehors immédiat, sans bris transcendant, au Bien comme au Mal, à l'Inconnu et au Destin, au front page  L'obéissance ne s'oppose pas à la désobéissance, elle {est} la caresse intime et sans pudeur d'un commandement    le Tragique : condition de toute pensée philosophique extraits des cahiers de Dupont    j'appartiens à une génération perdue, Joyce, perdue en toi...la liberté, oui, si je la perds dans tes bras, collée sur ton cul, que m'importe ! ma chambre à gaz, ma vie à reculons : mon amour folle...décharger sur tes lèvres maquillées, chaques minuten j'y pense On voudrait que la philosophie n'ait qu'une vérité, la philosophie est femme : toute écartillée...décharger ensemble, vider nos fentes l'une contre l'autre, se dire des mots obscènes que taisent les dictionnaires, voilà notre façon de voir le monde, je sais que je te manquerai et c'est ce qui me donne du courage...mais tes larmes je les apporte sur mon coeur, mon amour, mon grand amour, mon éternel amour extrait des cahiers de Dupont l'innocence des sexes se long développement sur Le Crila part ombrée, brumeuse, du cercle, l'infini toujours actuel des murmures à mur, de la proxïïmmanence des sexes, d'une petite poignée de poils au-dessus des fentes...sans logique, si ce n'est de l'Enfer, Chair de deux étendues, entre-temps, l'inter-dit transsubjectif de... /  (Soeur Black, in Dupont) ma {vérité} c'est du « défaussement » (Deleuze), le quart ombré du cercle qui jamais ne se résoudra à s'affirmer, préférant recommencer éternellement...diabolique, mon /\nge    je sentais mon foutre fondre glisser dans sa fente, ça sentait l'americaine plein poumon dans la chambre, une pute juive    c'est plus fort que nous, Joyce, faut jte mange    mange-moi, Dupont, avale-moi, après je vais lécher ton saleté de trou de cul de juive, mon amour, jusqu'aux pieds si nus quand nos mains s’en donne la peine    elle lève celle-ci    oui, Dupont?...   c'est quoi exactement un gestème?    un surplus d'intentions dans une économie gestuelle absolue   Un soléciste, par exemple   Tu baisses ta culotte, mais si le mouvement s'immobilise, on peut se poser la question : un peu plus haut, un peu plus bas?    veut-elle coucher avec moi?  Pas?...souvenir de Chine    le gestème est un geste nue    Dupont allait-elle lui dire, j'ai envie de te manger, Joyce, bouffer ta chatte, si nue quand tu t'en donnes la douleur?...    merci   vous n'avez rien d'autre à me demander?    d’après toi?  (Dupont referme son cahier)    Dupont  Edouard-Montpetit street  -tubular bells them    tes pieds supper ils sont Ready   mademoiselle Dupont...   oui?...    c'est possible de répéter ce que je viens dire?...    oui  Vous avez dit conscienment   la science ne possède aucune Chair, celle-là s'occupe essentiellement du corps, du corps objectif  La Chair quant à elle relève du subjectif, mais une subjectivité qui possède un poids dans le monde, une épaisseur, pour reprendre le mot de Merleau-Ponty mais déphasé, un dehors, dedans-dehors, puisqu'elle suppose un temps et un espace ...tout ça ça pèse, lourd  Cette lourdeur de la Chair dans-le-monde se distingue de l'esprit, l'Idée, qui n'est qu'une pure abstraction, une waith-watcher éternelle, une photo arrachée dans une revue, la page centrale de la Bible l'Autre serait ce vecteur qui relierait l'ombre et la lumière, comme l’oncle levis-straussien garde contact avec la famille, le symbolique et le phénoménologique,  et inconsciemment vous avez dit j'ai envie de toi, est-ce que c'est vrai que les juives déchargent au lit, moi j'y crois mais malgré moi et pis de toute façon t’es mon élue, j'ai grave fort envie de toi, Dupont,  l'odeur en amour c'est tout ce qui compte...et je peux faire ma part aussi, une américaine ça transpire aussi, ça se colle I love you  (elle lui tend son cellulaire   Appelle-moi, quand tu veux   (Dupont signale : oui?  -j'ai envie de toi, je veux dire, on couche?  -jte rappelle, ta Dupont,,,à soir on laisse tomber le désodorisant, juste une juive et une américaine qui se frottent et se transpirent dans le Québec sans M. Net)      en fait, Husserl, et au fond une grande partie la philosophie, puisque la philo ç'a jamais été autre chose qu'un discours du visible, Husserl n'a pas vu que toute intention était multiple, que toute unité était forcément trouée, vaginale, ne serait-ce que par nos mythes, Dieu, Je, autrui, le Beau, le Bon...    et pour vous, Dupont, je serais quel mythe?    quel mythe?...    une putain?...une putain, bien sûr  Et vous n’avez pas tort... l'hésitation obstrue votre discours, l'entache    une plotte, une Joyce qui me fait mouiller dans ma culotte    vous devenez husserlienne, vous limitez vos intentions   Mais ça me plait  A+ (je savais que j'allais la fourrer, y a des gens comme Ça, qu'on croise dans sa vie et on sait qu'on va les fourrer   Une nuit  Peut-être plus   la phénoménologie de type husserlien reste tributaire d’une métaphysique matérialiste réductionniste, prétendant, dans un recul, compresser tout l’inconnu dans le connu, dans un discours du visible  Mais l’intentionnalité ne se débarasse pas du visible Le sujet husserlien, qui de ce fait s’exclut de l’histoire,, reprend en partie, la position du sujet cartésien qui se substitut à l’infini transcendantal, pleine positivité  Cependant chez Descartes cette substitution n’est pas mimétique, pleinement explicite, c’est-à-dire réale, inscrite dans le monde, comme un tableau oublié au musée, et demeure une simple simulation, une idéalité, une virtualité qui s’actualise sans pour autant se concrétiser, s’objectiver, se matérialiser dans le réel, le monde -c’est le sens profond du dualisme cartésien  Or, chez Husserl, on retrouve une prétention à ressaisir le monde dans son intégrité, dans sa totalité à travers le concept et c’est pourquoi cet idéalisme demeure ancré dans un matérialisme métaphysique : en un mot, Husserl, comme l’Église, réalise la simulation de l’infini positif, il se substitut à la tierscité divine : le monde est une promesse  Dans cette phénoménologie, toujours de type husserlien, tout peut être traduit en concepts et dès lors la phénoménologie husserlienne, métaphysique, par la réduction, qui, dans son premier geste, prétend faire abstraction (pour un temps indéfini) du monde, le sujet reste rivé à cette abstraction et ne peut plus rejoindre le monde, dépasser ce qu’il en saisit  Or c’est oublier que la compréhension reste liée au monde, à une compréhension implicite de la compréhension, ce que Heidegger verra pleinement  Il y a une irréductibilité du monde, de cette compréhension originaire, ou précompréhensive, qui échappe à la réduction qu’entend opérer le sujet husserlien  Ainsi l’explicativisme husserlien demeure enlisé dans l’abstraction, la phénoménologie husserlienne est une phénoménologie abstraite dans sa tentative d’échapper à tout l’implicite, l’aphénoménal du comprendre, du saisir-le-monde, et qui résiste à la réduction Le comprendre husserlien se fige alors dans un statisme d’essence en retrait de toute dynamique, dynamisme qui suppose, oblige le monde, l’implicite sur lequel s’appuie tout dire conceptuel   la simulation (cartésienne) ne consiste pas à se substituer à Dieu en le réalisant dans le monde, ni à mimer servilement sa positivité infinie -en cela Descartes ne rejette pas Dieu, ni la transcendance au sens où il serait un antichrétien, tiendrait un discours athée  Car la simulation suppose un devenir, un devenir Autrement que soi (qui peut être l’Autre, Dieu, en quelque sorte un inaccessible accessible que dans le désir d’une accession) Dans le {soi}Autre il est question d’une différence irréductible, Unité (dans le désir) fracturée, non-dyadique, où les Lieux se vident en s’unifiant, en s’actualisant, en s’actant mais en retrait de toute réalisation dans le monde  Le devenir suppose que l’Autre {est} porteur de mon désir -le .{est} indiquant non un néant d’être mais un décentrement de celui-ci, une mise en périphérie    la simulation cartésienne ne se substitue pas à ce qu’elle simule (Dieu, son infinité positive en tant que vérité) mais lui demeure extérieure, étrangère, sans prise -dé-figure- et vivant de sa force propre  Ainsi, Dieu, loin d’être nié, se voit couplé d’un ennemi implacable, irréductible à toute mêmeté : Satan, ou Je, simulateur qui se distingue du modèle en rendant celui-ci possible -en le truquant Cette primauté du Je, ou Satan,  en tant que simulacre de Dieu, devient du non-même, puissance positive en tant que non-vérité, c’est-à-dire en tant que non-Dieu dans son devenir-Dieu et origine du modèle positif dans sa ressemblance {non}-positive : Satan précède Dieu, le simulacre crée le modèle   arrachant à l’instance transcendante -Dieu, Être-, au modèle (onto-théologique) donc, la possibilité insigne de dire JE autrement qu’en le simulant dans un moindre être  Ici le canon ou pattern s’ombre, s’évanouit derrière sa figure, se dé-figure, se des-semble et n’est qu’un phantasme du simulacre primordial, originaire : le JE ou Malin Génie  Dieu n’advient qu’après coup dans et à travers la plurialité de ses doublures qui le simulent sans le reproduire dans une étrange épiphanie non-figurative, {non}-positive, visibilité ou présence dé-figurée  Présence comme absence  La simulation l’infinitise {non}-positivement en retournant sa positivité en tant qu’identité, en tant que Même : en l’absentant, en ouvrant sa présence positive, c’est-à-dire close, métaphysique  Dépossession de soi, {soi}Autre, Autrement que soi  Pour le simulateur, le JE  Pour le modèle il y a une impossibilité d’intériorisation de ses images multiples dans une dialectique réconciliatrice permettant au soi de s’identifier, Dieu devient un sans-papiers  Dialectique {non}-positive, conflictuelle où la négation, désubstantialisée, ne saurait plus être une exclusion, une figure catégorielle avec mandat d’amener    le gestème {est} cette empreinte d’un geste antérieur, immémorial, accomplit par un autre et qui circule dans le temps, le gestème {est} le geste déjà actualisé mais non-réalisé inscrit dans le {soi} ou devenir-Soi Le gestème advient, se « réalise » en s’absentant,  en se répétant, en « changeant de main »; vécu par un autre  Dans le geste se réalisant, le gestème, pure virtualité, a déjà fui vers l’autre pluriel  Cela relève du rituel, d’une répétition archaique, le gestème est le geste ancien, en- deça de toute mémoire, d’un dieu, d’un ancêtre, mythique ou non  Le gestème est ce qui rend possible, en tant que « reprise », l’acte de création  Modèle ou pattern mais sans traits distinctifs, dé-figuré, visibilité {non}-positive    le gestème est l’héritage, la succession d’un acte déjà accomplit et qui se recrée sans cesse sans jamais se réduire au Même, héritage qui se gonfle en renaissant de ses cendres  Acte qui, dans sa réalisation effective, disparaît comme gestème, dans l’impossibilité pour une mémoire d’atteindre un plan de conscience, celui du langage conceptuel : cette mémoire restant inaccessible à toute psychanalyse  J’appelle cette mémoire virtuelle : mnésème en-deça du langage, non pas silence mais parole en devenir-mots, devenir-syntaxe  Gestème en devenir-geste, corps bougé, activé  Mnésème en devenir-mémoire  Mais ce devenir-  étant {non}-positif, il ne pose pas son Autre dans l’extériorité d’une rencontre, d’un en face : le devenir- {est} en {soi}, en soi il ne serait que le duplicata du modèle, sa substitution positive, ce que prétend être l’Église apostolique romaine   //ce n’est pas le prédicat d’un concept//    la Chair {est} cette potentialité -dehors absolu- qui dépasse en les traversant les corps (réduits, séduits)  //{soi}Autre où l’autre {est} Soi //le phallus fuit dans l’ombre en pénétrant le corps de l’autre Ombre, virtualité d’un événement, excès, sens’ = ombre, rature, saturation du signe -fait signe à...en devenant l’Autrement que soi, {soi}Autre où l’autre {est} Soi l’animaléité //  facialité sans Visage, dé-figurée  Pluriperspectualité, points de vues se multipliant /dans un dehors absolu interne/ sans liens logiques  Ex : la peinture de Picasso DIEU : vous m’avez donné les contours de votre facialité en prenant soin d’estomper certaines zones, d’y ombrer certaines surfaces en les engloutissant dans les profondeurs de votre inconscience  Mais l’ombre, les profondeurs sont toujours minés    j'aim le baisage en gang quand n'importe quelle fille vient décharger sous mon nez pendant que je pisse dans les cheveux d'une autre avec sa coupe jungle-cheap à deux sous    exposition au Dép-Art, galerie du Maine, où la femme de Lewiston accompagne sa copine Heather (qui rencontre un de ses amis peintre) ; fond sonore dans la galerie : l'interlude du Wozzeck d'Alban Berg // le peintre, aux deux femmes, il y a dans le tracé de H., dans sa manière de se gommer, de s'effacer pudiquement, de se garer discrètement dans l'espace pictural et de se dissoudre dans son geste comme si  celui-ci ne parvenait pas, ou plus, à s'arracher à sa gestèmalité inorganique, quelque chose qui me rappelle le solécisme de la ligne giacomettienne, l'ouverture d'un monologue à deux  -dans une démarche similaire, ils ont tiré un trait sur la Chair  -c'est elle là-bas? demande Heather    ils font le tour devant les oeuvres, que commente par moments le peintre    trait anémique errant dans le monde des santés organiques comme un oubli autrefois    l'espace incertain se mu en un tombeau où le tracé, sillon camouflé par sa sonorité muette, repose         pareil au long réveil pudique)     Dupont, bandée, déjà femme, pénètre dans le grand gymnaste de l'université c'est la première fois qu'elle y vient les néo-nazis se tiennent le long des murs assis dance, ordonne Erik, et chante elle se met à danser et chanter tututu tututu I am sitting in the morning at the diner in the corner déshabille-toi, la juive I am waiting at le vêtement s'excède dans la chair, se décentre en elle, sa visibilité devient mauvaise, le vêtement se déshabille de son corps d'apparence dans la chair au lieu atopique décentré de ta pudeur excédée d'une sensation très forte de toi {lieu} de l'orgasme   la chair{est} cet excès d'une métaphysique de ton visage   appel qui ne s'articule pas signifie à peine émission qui s'enroule sur sa propre émission entre les plis de paradis bourrée de mauvaise intention le viol se fait nécessité  (ton chapeau comme un geste fou      si ses parents savaient à quel jeu joue sa fille, ils la tueraient sans doute  Guarantee    suce hier je l'ai léché, sa fente, son cul, ses lèvres, ses pieds nus, son prénom                                                 cette proximité qui l' étreint à l'infini     ses vêtements sur le sol fraîchement ciré excédés dans la chair décentrés dans le trou noir de ses sens en exil sur la route de l'orgasme fem  --où d'autres s'interrompent fuient la mauvaise visibilité font de l'autostop parce qu'elles ont peur de s'écarter dans le brouillard au-delà de l'être  que reste-t-il à une femme-- dégagent encore l'odeur de ses pas vers lui sa culotte dévêtue l'orgasme fem arraché qu'il lui enfonce dans le trou sur le sol franchement ciré où elle avance sur la pointe des seins pour ne pas éveiller sa pudeur l'apparence des corps évanouit sur la surface de leur chair qui jouit le bureau de Joyce, son décor, est l'oeuvre d'une plasticienne, Soeur Black « nudité paradoxale de l'homme vêtu », Susanne Ritter  citation sur le mur                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                               extrait des cahiers de Dupont, Le Vêtement et la Chair une belle orange sur la table avec ses couleurs sa fraîcheur sa perspective... on dirait une femme, suffit de la presser de l'urger de la déformer pour en goûter la saveur comme les femmes les oranges déchargent comme Joyce que {j}'habrite quand on s'arrache à nos perspectives qu'on transpire barbouille les couleurs dé-figure-{moi} Joyce deviens moi excède ma culotte dans ta chair    Dupont referme son cahier les monstres qui s'y cachent objet elle se sait chose, vêtement elle se sait chair, femme elle se sait putain objet cassé vêtement froissé         femme elle ouvre à nouveau son cahier extrait des cahiers de Dupont, Le Vêtement et la Chair/ oui, femme?... Dupont repousse légèrement son cahier sans le refermer A ce moment à l'avant R discute avec l'allemand et une fille dont elle a oublié le nom dont elle ne retrouve plus le bout de matière le bout de mémoire arraché à son centre alors elle fantasme s'invente une mémoire lèche le trou de la fille en faisant glisser ses doigts sur son ventre pauv' fille sale juive Denken schön, Herr, lance l'allemand en quittant la salle avec la fille qui la regarde en transpirant légèrement (en traversant le couloir elle sait leur bite en érection) la plupart Allemands pauv'fille sal'juive ils l'ont tous sautée sauf la fille, juste en mémoire...  Son cahier tombe sur le sol la Denken schön le ramasse et lit à voix haute il manque au pour-soi de recevoir en-soi le nom Propre de son Soi, ne sera-t-il jamais nommé, évalué? L'écho recevra-t-il enfin son appel tiens, t'as échappé ça Dupont (son nom, comme une provocation    sal'juive, allez dis-le dis-le je t'en prie)    merci, dit-elle en reprenant son cahier j'peux faire un bout avec toi? demande la fille au nom oublié  oui, bien sûr    t'habites sur le campus ou t'as un appart'    sur le campus, plutôt étroit mais ca va, tu sais {Dupont Sal'juive on est pas encore allées au lit ensemble, toi pis moi si ta mémoire est bonne    elle a un bout de matière de moi en elle, qu'est-ce qu'elle compte en faire    et m'a t-elle vraiment appelée sale juive ou r qu'une faible lueur )Dupont lèche le trou de la fille, lui plaît, son essence de putain cassée lui coule sur les cuisses Dupont la lèche en faisant glisser ses doigts sur son ventre Cassie,  une saleté de bloke qui décharge sur n'importe 'quelle langue, une blowée     se faire baiser sans se foutre dans le dehors d'un pourquoi d'une raison d'un fondement    se laisser surprendre dans l'étonnement de son abandon si consenti dans la tonalité d'une odeur intimes dans une pièce sans profondeur qu'une tache superficielle où git l'événement où leur histoire se déplie sous leurs pieds une histoire de filles à dormir debout une histoire qui se passe au lit  une histoire de culs leur corps soudés sous la chair mêlée de leurs touchers et de leurs frottements dans leur fente déchirée comme les pages humides du code criminel de leurs vêtements     Cassie s'étire et attrape la culotte de la juive restée sur sa cheville lui retire et la respire     elles ne sont plus objets dans la chambre dans le monde dans l'univers mais cassées extimement     l'une dans l'autre terrifiées horrifiées admiratives    affolées par l'horreur de ces vêtements sur le sol qui se sont retirés dans leur refus leur morale leur pardon peut-être...     les donnant à poil les obligeant l'une envers l'autre nues comme un don,  sal'juive et bloke     extrait des cahiers de Dupont, « Le Vêtement et la Chair »     j'ai téléphoné chez Joyce mais pas de réponse     minuit et demie je me demande avec quel genre de type elle couche, je crois pas que ses collègues l'intéressent, trop corrects, trop formatés, trop sécures     je crois qu'elle préfère des filles comme moi, entourée de dangers   J'ai hâte de lui raconter ma soirée avec la bloke, j'espère que ca va lui faire mal, énormément mal, elle sait pas se cacher quand elle a mal les cachettes ça fait trop de bien et ça rend la douleur contingente, un luxe, ça fait croire en Dieu, une vie apres l'amour, la baise                                                                         j'ai juste envie qu'elle me décharge dessus qu'elle me pisse dans les mains sur les seins qu'elle se vide dans mon café qu'elle se permette tout de toute façon je pense pas que c'est moi qui la gêne extrait des cahiers de Dupont/      Fitzgerald : « Toute vie.../    la vie, comme la philosophie, l'art, doit se fonder, en toute contingence, en secret de toute instance upstair, sur un principe déviant de rupture non-dyadique    baiser?  faire l'amour?  Se fonder : se perdre extrait des cahiers de Dupont/      Fitzgerald : « Peut-être cinquante pour cent.../    l'amour le plus intense a toujours son envers tragique sur lequel il surfe, se noie et respire  Le Tragique  n'est pas la contrepartie diabolisante d'un état idyllique, Il {est} extérieur, dehors immédiat, sans bris transcendant  Au Bien comme au Mal, à l'Inconnu et au Destin, au front page il se refuse L'obéissance ne s'oppose pas à la désobéissance, elle {est} la caresse intime et sans pudeur d'un commandement    le Tragique : condition de toute pensée philosophique extrait des cahiers de Dupont    j'appartiens à une génération perdue, Joyce, dissoute en toi...dans la chambre à gaz de tes bras, mourant en toi  ( ma vie à reculons) : décharger, pisser sur tes lèvres maquillées ou chaque seconde est comptée, isolée en elle-même (On voudrait que la philosophie n'ait qu'une vérité mais les minutes n'existent plus (, la philosophie est femme : toute écartillée...décharger ensemble, vider nos fentes l'une contre l'autre,) couvertes de mots obscènes que taisent les dictionnaires, voilà notre façon de voir le monde, je sais que je te manquerai et c'est ce qui me donne du courage...mais tes larmes je les apporte sur mon coeur, mon amour, mon éternel amour   vers les deux heures dix dans la  nuit du dimanche au lundi, l’inspecteur lewiston arpente les lieux, sorte de hangar désaffecté repentit en loft en plein coeur du Vieux-Port    la cinquantaine avancée, Caroll Lewiston n’a pas totalement perdu son charme  5’11, plutôt mince, de type nerveux, les cheveux gris qu’il n’hésite pas à teindre, on peut dire qu’il exerce encore un certain attrait sur les femmes, femmes dont bien souvent il ne comprend pas tout à fait les motivations  Des nanas avec éducation pour la plupart  Au FBI, il en avait croisé plusieurs et s’était fait un certain capital, comme on dit  Spécialistes de ci, spécialistes de ça  Peut-être aiment-elles en lui l’homme d’action, l’homme du terrain, le chien renifleur… (Lewiston n’est jamais parvenu à se fixer, le sexe d’une femme, ça sent bon ou non?  Pour ce campagnard de la Nouvelle-Angleterre plongé dans les grandes villes du crime, il a su conserver un certain fonds de misogynie innée, /c’est-à-dire chronique/)    contre la grande fenêtre du salon donnant sur la marina la pluie s’acharne, réglant ses comptes avec le beau temps des dernières semaines   l’inspecteur lance un regard en direction du corps sans vie de la jeune femme...(plutôt bandante la putain)  Il tousse  Une odeur insistante se mêlant à l’humidité du port commence à se répandre dans la pièce  (elles ont beau être belles comme des déesses, elles finissent toutes par puer comme des tas de merde), pense-t-il, non sans une certaine excitation morbide, assez évidente du reste  « Baiser, ça empeste », lui avait confié jadis une ancienne collègue de travail...et Dieu sait qu’elle adorait baiser    à première vue on distingue aucune marque de violence apparente, remarque Lewiston en s’adressant au médecin légiste    effectivement, répond ce dernier  Au premier coup d’oeil on pourrait croire à une mort naturelle, un coup du bon Dieu  Mais cette incision, là, sur le côté m’intrigue Évidemment l’autopsie va nous en apprendre un peu plus   celui-ci marque une pause avant d’ajouter : beau cul, la p’tite, j’imagine que c’est déjà une raison suffisante pour la zigouiller  Enfin, ça peut toujours orienter les recherches   des mots prononcés froidement, comme s’il tenait un exposé magistral sur les rapports du sexe et de la mort, de la mort violente Du cul et de la vermine  Rien ne semble pouvoir l’atteindre, pour lui, le monde est ainsi fait, point    à soixante-quatre ans et mèche il y a longtemps qu’il aurait pu jouir d’une retraite dorée  Mais il aime son travail...et sans doute plus vraiment sa femme  Certaines langues tranchantes vont même jusqu’à prétendre qu’il préfère la compagnie de ses macchabées à celle de son épouse, ce qui du reste ne doit pas être entièrement faux   la sirène d’un bateau retentit le long du fleuve et l’inspecteur ne peut s’empêcher de penser à sa mère, à sa peur irraisonnée de l’eau  Ce qui malgré tout ne l,avait pas empêchée de faire quelques brèves « croisières » sur le lac Champlain  Mais l’océan, ça, jamais elle n’y aurait mis les pieds, si je peux présenter les choses de cette façon    tournant autour du buffet, où est allongé le corps, comme une mouche excitée, le légiste remarque, presqu’admiratif, avec des airs d’esthéticien scrupuleux : ongles bien entretenus, cheveux propres quoique légèrement huileux, problèmes de foie peut-être?  De toute évidence elle prenait soin de sa personne    puis, après quelques secondes, il ajoute : pour une fille qui se foutait à poil dans un bar de l’est, elle a l’air plutôt bien nantie  J’imagine que ça devait pas être sa seule source de revenu  Après tout, j,ai connu des filles de familles aisées qui dansaient uniquement pour le plaisir  Beaucoup de femmes adorent s’exhiber, on dirait que c’est dans leurs gênes  Si j’étais une poulette, je ferais sans doute la même chose    comment vous savez qu’elle était danseuse?…    ça fait des heures qu’on est là, la police a eu le temps de fourrer son nez un peu partout    continuant son inspection, il ajoute au bout d’une minute : j’ai l’impression qu’elle a du transpirer abondamment, je détecte une mince couche de crasse causée par la sueur, plus particulièrement au niveau du cou et entre les orteils  Souvent ceux et celles qui meurent dans la peur ou la panique transpirent beaucoup comme ça Par contre, l’hypothèse est à éliminer dans ce cas, je distingue aucune trace de contraction sur les muscles du visage  Je dirais même qu’elle a plutôt l’air détendu, regardez le léger rictus sur la commissure des lèvres, on dirait un sourire  Approchez, regardez…    penché au-dessus du visage de la victime, l’inspecteur admait qu’il ne décèle rien de particulier, sauf peut-être...(il a déjà respiré cette odeur)    bof, question d’habitude, je suppose, tranche le légiste, ou simplement les lubies d’un vieux praticien qui trouve plus de joie de vivre chez les morts que chez les vivants, hé hé    un mystique post-moderne, pense alors l’inspecteur, ça doit être ça  À ses yeux, la mort doit être une consécration, un ennoblissement gracieuseté de sa Majesté la Grande faucheuse  Le sentiment religieux de nos jours, qu’est-ce que c’est au fond? une communion, mieux : une connexion intimiste et positive avec la mort et où tout débordement de nature métaphysique devient un supplément d’enquête parfaitement dénué d’intérêt dans un monde où l’on doit désormais créer  ses certitudes  La dissection médico-légale a remplacé la dissertation théologico-philosophique    ce que Lewiston apprécie du légiste, c’est son pragmatisme increvable, à ses yeux, la mort reste un fait, un constat et en aucun moment ses commentaires débordent dans des spéculations métaphysiques ou théologiques, ce qu’on tendance à faire la nouvelle génération  Ils font l’école de police tout en se tapant un bac en psy ou en phi  Aujourd’hui tous le monde affiche son diplôme et se branle avec, l’éducation est devenue la soupe populaire, le gagne-pain de crétins stériles Mais pas lui, pas le vieux légiste, il aborde les cadavres comme j’aborde leur mort, pense Lewiston : d’un point de vue strictement pragmatique, objectif  Tout le reste ne saurait mener qu’à un supplément d’enquête parfaitement dénué d’intérêt : désormais on crée ses convictions, on les bricolent avec ses préjugés      (baiser, ça empeste)    observation scientifique et aspiration religieuse font route parallèle, l’horizon n’est pas le même  Si pour le religieux l’horizon le sollicite, le somme, pour le scientifique, l’horizon demeure sans attentene, s’il y a fête là-bas il ne s’y sent pas invité [les questions (l’être pour la fin et non plus pour cette fin) celle-ci se voyant remisée dans la chambre à débarras des questions/ motifs tortueux, suspects, emmerdants, sorte d’analytique existantiale pour (tribunal?)]    Lewiston se risque à suggérer que la victime avait peut-être eu une relation sexuelle avant de mourir    ça pourrait expliquer l’abondante transpiration, beaucoup de femmes…    oh, je croirais pas, non, réplique le vieil homme, aucune trace de sperme ou de fibres là-dedans    sur ce, sans plus de cérémonie, ce dernier enfonce deux doigts dans le vagin de la rousse en répétant d’une voix plus ou moins sentencieuse : rien  De toute façon elle avait encore son tampon quand on a retiré les bandanges  Évidemment on fera quand même les tests habituels avec les gonzesses, les histoires de cul c’est toujours par ça que je commence   confidence qui le fit éclater de rire, une vibration bruyante, désagréable, qu’on avait peine à imaginer surgir de cette triste figure maigre et allongée évoquant de loin, de manière brumeuse, une pierre tombale de bande dessinée    une fois son bidon à sec, le vieux se racle la gorge, retire ses longs doigts osseux et reprend son air d’épouvante circonstancielle    mystique post-moderne doublé d’un nécrophile, développe l’inspecteur pour lui-même  Simple conjecture, diraient certains, une idée en l’air, un conflit de personnalités peut-être…  Acquitté faute de preuves  Sans doute, mais son intuition lui ment rarement, pour ne pas dire jamais  Pas besoin de diplômes à deux sous pour se faire une idée d’un type et d’une situation, suffit de s’accorder avec la réalité pour avoir le ton juste et la réalité, là, lui dicte cette réflexion, le conduit même par la main  C’est une idée claire et distincte, les fellows, aussi nette que l’intuition canine peut détecter une secousse sismique des heures à l’avance pendant que les météorologues prévoient du beau temps  Vaut mieux se fier au rationalisme à quatre pattes (le best friend de l’homme croit-il en la science?) paragraphe précédent à retravailler //  observation ou finalité scientifique et finalité religieuse, même s’ils originent d’une source commune, ce qui reste quand même à démontrer, ne se recoupent pas  Les fins diffèrent dans les intentions  [objectivité « naive » et objectivité surimposée à cette objectivité dite naive, conscience en surimpression, subjective]    lewiston imagine sans peine le vieux dans son labo désert, allongé sur la fille et se tapant une date d’un soir Ensuite le bon vieux doc rentre chez lui et oblige sa femme à le prendre dans sa bouche    finalement l’inspecteur en a marre de disserter sur ce personnage tout droit sorti du Rocky horror Picture Show et se dirige vers la table du fond    et ça j’imagine que ce sont les bandages avec lesquels on l’a momifiée?    Aucun doute là-dessus, confirme un grand maigre à lunettes et aux cheveux longs mais soignés, c’est moi-même qui y ai retiré    un pédé, se dit Lewiston avec sa manie de juger tout le monde  Certes il n’avait rien contre les homosexuels sauf qu’il n’aimait pas vraiment qu’on lui rappelle son frère décédé, tué par un amant jaloux, il y a de ça plusieurs années déjà    un pesant silence se fait dans sa tête où l’on aurait pu entendre une bibite se débattre, le légiste probab’   pardon? Demande-t-il soudainement à l’attention du jeune homme, émergeant de ses pensées tel un fantôme de son tombeau    je disais : je peux vous assurer que celui ou ceux qui ont fait ça connaissent foutrement leur affaire  Mon assistante et moi on a établi que la méthode de momification employée remonte à l’Égypte ancienne  Ah, au fait, je suis désolé, dit-il en tendant la main, William Bream, Histoire ancienne et spécialiste de l’Égypte   Caroll Lewiston, détective invité, j’ignore encore pourquoi d’ailleurs, réplique ce dernier en serrant la main qu’on lui tend    et elle c’est mon assistante, Selena D’Indy, une de mes étudiantes, la plus douée sans aucun doute  Elle s’est toujours passionnée pour l’Égypte et ses cultes funéraires   et ses orgies surtout, ajoute-t-elle avec un sourire en serrant la main de l’inspecteur à son tour    Lewiston hoche la tête puis se tournant vers le sergent Antonelli, son homoloque québécois en quelque sorte, il demande des précisions sur la victime   ce dernier fouille dans sa poche à la recherche de ses notes   ok, lance Selena, finissant de mettre les bandages dans un sac de plastique, je pense que j’en ai terminé, j’amène tout ça au lab    voilà, bon, elle s’appelle Linda Taylor, entame Antonelli d’une voix mécanique, robotique. Couléée première année  Née à Banana River, son père et sa mère sont ingénieurs à Cap Carnaveral  Enfin, étaient  Aujourd’hui ils bossent au NORAD  Leur fille par contre a grandi chez une tante dans le Maine Il y a un an environ, peut-être un peu plus, la petite s’est amourachée d’un latino émigré au Québec qui passait ses vacances aux States  Alors, l’histoire classique, elle a décidé de le suivre ici  Evidemment il l’a planquée depuis    vous l’avez interrogé le petit copain?    pas encore, il est...    à ce moment l’inspecteur cesse brusquement de respirer Dans la petite pièce du fond, l’assistante du Dr Bream vient de retirer sa combinaison de travail et se déplace d’un coin à l’autre de la chambre, toute nue, en s’aspergeant de déodorant   (pourquoi personne ne regarde?)    alors, se tournant de face au détective, elle pose son pied gauche sur le bord du lit et enfile lentement -c’est du moins l’impression de Lewiston- l’un de ses bas de course sans quitter une seul moment l’inspecteur des yeux, comme si ceux-ci le fouillaient à l’intérieur   jetant un œil rapide autour de lui, il constate à nouveau que personne ne semble remarquer quoi que ce soit    (ils sont de connivence ou c’est moi qui devient fou…)    puis Selena se retourne face au grand miroir et en file son bas droit    seul Antonelli, qui se tient droit devant l’inspecteur, semble remarquer quelque chose, une érection, une violente érection…   avant de remonter son dessous, l’étudiante s’envoie un grand jet de push-push entre les cuisses (baiser, ça empeste)  Lewiston détourne son regard au prix d’un grand effort, lorgnant en direction du légiste qui lui aussi remballe ses affaires   ...une bourse d’étude, continue le sergent Antonelli  Vous voulez que je poursuive, inspecteur? demande-t-il soudain    oui, oui, continuez, acquiesce ce dernier    évidemment s’il peut confirmer et prouver sa présence à Londres ça le lave de tout soupçon  De manière directe, en tous cas  Il peut toujours avoir eu des complices  Mais entre vous et moi je vois mal ce que la mort de son ex-petite amie pourrait lui rapporter, d’autant que c’est lui qui l’a laissée  En plus, il étudie en économie, doit pas y avoir beaucoup d’économistes qui font de la momification dans leur temps libre  Faut pas oublier qu’on affaire ici à un job de pro Malgré tout, on essaie quand même de le joindre, pour la forme, et on nous a répondu que ça fait plus d’une semaine qu’on l’a pas vu sur le campus  Mais dans son cas, paraît que c’est la norme De toute façon, dès qu’on a du nouveau on vous tient au courant Mais pour revenir à la fille…    ciao, tout le monde! lance Selena D’Indy à la volée en quittant le loft, appelez-moi si vous trouvez d’autres momies    si j’avais à exprimer philosophiquement -ou avec de grands mots inutiles, ne manquerait pas de dire l’inspecteur- les pensées qui à ce moment assaillent celui-ci, je dirais à peu près ceci : la spécialiste en rubans adhésifs s’est-elle réellement foutue à poil dans la chambre ou n’était-ce qu’une sorte de retouche irréelle du monde, une hallucination phénoménologique. En somme, une intention de…?  Une forte intentionnalité peut-elle créer de faux phénomènes dans un état d’hyper conscience?  Une situation idéelle qui ne se passait que dans sa tête  Et soi dit en passant, quitte à dériver quelque peu, voire jouer les prophètes, il peut arriver quelquefois que les idéaux se concrétisent, prennent corps, dans les hauteurs par exemple, une chambre d’hôtel au soixante-dixième  Quelque chose de très platonicien et peut-être Platon n’est-il pas tout à fait étranger à ce goût moderne qu’ont les amants pour les hauts-lieux, les gratte-ciels, les baises à deux pas du paradis  De quoi se détourner définitivement du monde de la rue   discrètement, l’américain va jeter un œil par la grande fenêtre La pluie a maintenant cessée même si le soleil semble traîner au lit    il aperçoit l’égyptologue qui monte dans une petite voiture blanche dont la marque lui est parfaitement inconnue  Ça fait un boutt qu’il n’a pas eu envie d’une fille à ce point D’une fille précise  Quel âge peut-elle avoir, 25? 26? Certainement pas plus  Une spécialiste de l’Égypte ancienne...devait-il la mettre sur la liste des suspects?  Au fond, c’est sans doute ce qu’il souhaite    donc, reprend Antonelli, une fois à Montréal, elle décide de s’inscrire en danse, ballet classique, et pour payer ses études, le loyer, la bouffe, les tampax, etc., elle danse, dansait plutôt, nue dans un trou perdu de l’est de la ville trois soirs par semaine   l’inspecteur perçoit un rien d’agressivité dans la voix de son collègue    elle se prostituait? Demande-t-il   difficile à établir, elle dansait mais couchait-elle?  Une des filles de la place dit que ça lui arrivait  Mais bon, le témoignage d’une autre danseuse ça vaut quelque chose à votre avis?  Et pis comment elle peut en être sûre?  Même votre épouse doit certainement avoir ses petits secrets…    Lewiston apprécie peu le rapprochement et le laisse sentir  En fait, il apprécie peu le type dans l’ensemble    montrer ses fesses pour les filles de nos jours, c’est un travail comme un autre, remarque le médecin légiste en finissant de récup��rer son matériel    vous savez où elle habitait? s’informe l’inspecteur    un immeuble à logements dans Rosement    jetant un œil à la volée, l’américain demande où se trouvent les vêtements de la victime    disparur  À prime abord tout porte à croire qu’on l’a amenée ici après sa mort  Elle aurait été engagée pour danser -ou coucher- quelque part et une fois à poil on l’aurait liquidée    si c,est bien un meurtre, le légiste a des doutes…    elle s’est quand même pas momifiée toute seule    peut-être une sorte de cérémonie religieuse...archaique    je préfère le moderne, renchérit Antonelli    (la mort moderne...la mort moderne ce n’est plus qu’une simple abstraction, une notice, une façon de faire parler de soi ; fini les trépas postiches à la Hegel, les « faisons comme ci », les grands rôles pathétiques, les attroupements historico-marxistes, la Réévaluation Tranquille : « Circulez, y a rien à voir! »  Niet les synthèses apocalyptiques, syndicales, la Marseillaise, l’O Canada : foutaises PH.D tout ça!  La planète Marx dite Rouge, plus aucune vie par là-bas  « L’Histoire est morte », c’est mon dernier mot  C’est un fait Malgré les promesses, les engagements, les papiers signés  Tout a été remisé, classé, bureaucratifié  Si une gang de smattes laisse encore entendre, mais ce n’est plus qu’un filet de voix, une idée comme ça, presqu’une blague, qu’il pourrait y avoir des récompenses, là-bas, passé la grand-route, l’éponge, un truc absolu, voyez?  eh bien, attendez-vous à déchanter dans la section des ontiquités :  c’est le trou, le huis-clos solipciste, le sac à ordure à perpet’  Ceux qui espéraient conserver leur crédit et profiter d’avantages post-existentials sont vite reconduits aux faits « C’était garanti », gémissent les derniers bénéficiaires de l’onto-théologie historique classique  « Avez-vous conservé votre coupon de caisse?  si non, vous avez payé pour rien, faut pas croire aveuglément »  Gagner son ciel, son chalet, non, répond la science  Se réclamer du libre-arbitre, du Bien, du Bon, du Propre, comme de la Tricherie dûment choisie  Autrement la positivité va vous rire en pleine face (sans parler des lecteurs de Science et Vie) La mort alors?  Voir plus haut  L’héritage hégélien, marxien, dilapidé, plus un sou dans le compte  Et quand bien même vous iriez pleurnicher chez votre notaire, les notaires eux-mêmes, autrefois les derniers, sont devenus les premiers, les premiers ontico-emmerdeurs du nouveau monde, les théologico-morbides, les métaphysico-empêcheurs de tourner en rond  Absolument  C’est un fait  Ô le beau sermon!  Positif!  Plus scientifique que la bombe H  Cause moderne du décès : purement conceptuelle, une idée en l’air)    en tous cas, une chose semble sûre, marmonne Antonelli, elle s’est déshabillée de son plein gré    qui le conteste?   après tout, c’était son job, en attendant Casse-Noisette...    la connaissiez-vous personnellement, sergent Antonelli? demande Lewiston    la question paraît le frapper de plein fouet    no...non  Absolument pas  Pourquoi vous demandez ça?   parce qu’on dirait que vous l’aimez pas du tout cette fille     Casse-Noisette?  pas sûr, intervient le Dr Bream pour apaiser la flamme montante, je penserais plutôt à l’Oiseau de Feu  Non, sérieusement paraît qu,elle avait un réel don, c,est sa copine d’appart’ qui nous a confié ça  Étudiante elle aussi, en littérature, si je me souviens bien    laissez-moi deviner, elle écrit des histoires érotiques pour payer ses études, blague l’inspecteur    ça me surprendrait pas, reprend Antonelli avec un faux sourire  Et j’ai l’impression qu.elle, elle couche : une vraie petite gueule de débauchée  À côté, sa défunte copine a l’air d’une sainte  De toute façon vous pourrez juger par vous-mêmes, inspecteur  En plus son nom va être facile à retenir pour vous, elle s’appelle Lewiston, Ellen Lewiston   l’inspecteur blêmit, tous crurent qu’il allait s’évanouir   vous allez bien, monsieur, s,empresse le Dr Bream, voulez-vous un verre d’eau?    quoi? Non  Non, ça va aller  Sûr, oui Merci  (il sait, le salaud, il l’a fait exprès)    tenez, prenez quand même, dit Bream en tendant un verre d,eau  Vous devriez vous assoir un peu    (debouts dans la chambre, Selena et Ellen, collées l’une contre l’autre, s’excitent mutuellement, remontant leur cuisse en exerçant une forte pression entre leurs fesses avec leur main  « ton père nous regarde, ma chérie, viens, arrose-moi »  Rapidement profondément, Selena se tourne vers l’inspecteur et, souriante, murmure faiblement : Ouf! les contacts charnels, putain que ça empeste)      vous devriez vraiment vous assoir, M. Lewiston, insiste le jeune universitaire   non, je vous remercie, ça va je vous assure  C’est l’odeur Elles ont beau être belles comme des déesses, elles…    il n’achève pas sa phrase    je sors prendre un peu d’air, excusez-moi   (c'est belle, ça chie, ça pue, ça appartient à la race humaine(    debout à l’avant, sur la scène du grand amphithéâtre, et malgré la chaleur torride d’un début d’août, R. s’adresse aux étudiants avec son débit habituel, vague, presqu’absent, indifférent, comme si entre ce qu’il dit /entre les mots qui sortent/ et ce qu’il pense se creusait un hiatus, une fêlure, un point de non jonction  Non pas qu’il ne pense pas les mots qu’il prononce, leur meeting syntaxique  Mais plutôt comme si le dire dans son actualisation ne se pensait déjà plus, comme si la pensée se tenait derrière, s’évaporait dans son actualisation même, sa performativité    tous ces concepts d’être, de Je, concepts qu’on affirme centrés et déterminants, ne constituent au fond que des stances sans substance, transparentes ou ce que j’appellerais des points inétendus d’absurdités et où toutes les catégories qui viennent se greffer autour perdent de leur assurance, deviennent vagues, vaporeuses  je pourrais ici tenter une analogie avec l’oeuvre de Kafka  Chez ce dernier nous avons en effet une situation dite centrale, une situation que l’on qualifie d’absurde, d’irréelle Or cette centralité se décentre et vient envahir toutes les situations qualifiées de « normales » de l’existence  Situations banales qui subitement se teintent d’étrangeté et c’est alors le monde quotidien dans sa normalité qui brusquement se dévoile dans son absurdité, son insignifiance  La situation centrale, qui constitue en fait le nœud ou la chair du récit, si l’on veut, n’est qu’un leurre, précisément une fiction  De même l’être, le Je, vides de tout contenu, ne sont plus que des fonctions  La vie, par exemple, se voit portée par la mort -et c’est pourquoi philosophiquement il ne saurait y avoir de positivité pleine- et en ce sens l’être -le Je- ne représente qu’un devenir-Être -devenir-Je- et au moment où l’être, hypothétiquement, se rejoint, la mort l’arrache à lui-même  Il y a une possibilité constante d’être, de soi, et cette possibilité demeure indépassable  C’est ce que nous exprimons par {être}, {je} ou {soi} : ce ne sont que de purs possibles      dans une des dernières rangées du fond, une étudiante, Dupont, prend des notes dans un cahier extrait des cahiers de Dupont : R : qu'est-ce qu'une déesse?  Quelqu'une qui n’empeste jamais...  très juste  baiser ça empeste  donc la déesse ne baise jamais?  si  Elle fout  Mais elle n’a pas d’odeur, d'où sa virginité sauvegarder (en apparence) : comment désirer une fente, mortellement, sans odeur, sans vulgaires secrets    une galerie  On se masturbe autour d'une statue de Venus       dans la tragédie la mort advient toujours en marge du visible, dans un huis-clos actualisant (ce qui se passe dans tout bon procès) la mort n'est présente sur la scène qu'à travers le langage qui indique une extériorité, le lieu même du Logos  Ce serait donc le mourir (subi, passionnel) qui, dans une mort aphénoménale, viendrait fonder, ou à tout le moins, d'un point de vue dogmatique rendrait possible toute phénoménalité (qui demeure extrinsèque à la scène tragique, se passe en coulisse)  Autrement dit, le phénomène est hanté intrinsèquement par cette aphénoménalité, par cette hachure du visible qui en stigmatise le centre  Ainsi la philosophie serait un discours sur la mort    (notes pour Dupont) //  ce qui advient avec le roman, c'est la présence visible du hors-champ qui se déploie depuis une zone d'ombre, aphénoménalité au cœur même de toute phénoménalité qui' chez kafka entre autres, banalise le quotidien, le visible devenant visible autrement Chez Kafka on a pas affaire à une phénoménalité surréelle, mais {non}-visible  (Dupont propose une réflexion sur la philosophie à partir de la foi réfléchissante, notion kantienne, acte s'opposant à la foi reçue, subie)  mort = fonction    sur la scène tragique il n'y a ni temporalisation ni spatialisation, rien ne s'y actualise sauf par le langage qui a toujors affaire avec l'extérieur, les actants passifs -subissant le surnaturel- {sont} entre-temps-espace, fiévreux, maladifs et c'est pourquoi les personnages malades tel Néron font bonne figure tragique, figure qu'il serait plus juste de désigner de dé-figure -puisque privée de toute temporalisation, de spatialisation et de fait de toute substantialité, de forme  Ces dé-figures {sont} figées, fixées, pétrifiées, sans essence, du moins dans l'orbe d'une juridiction d'ordre logique, d'une persévérance d'être  Sans mouvement, inertes ce {sont} des stances, des sculptes, le mourir {étant}privé de devenir et le mourir privé de devenir ne peut lors s'actualiser, si ce n'est en coulisse en coulisse, à l'extérieur de l'arène tragique  Ici règne une autre logique, une logique de l'Enfer -qui seule rend possible la logique de Dieu ou rationnelle  La présence -{non}-positive du est entre {} ne répond qu'à une question de rythme, de style      la science ne possède aucune Chair, celle-là s'occupe essentiellement du corps, du corps objectif La Chair quant à elle relève du subjectif, mais une subjectivité non abstraite qui possède une épaisseur, pour reprendre le mot de Merleau-Ponty, un dehors, dedans-dehors, puisqu'elle suppose une tenporalisation-spatialisation  Cette épaisseur de la Chair dans-le-monde se distingue de l'esprit, Idée, qui n'est que pure abstraction hypothèse //  l'Autre serait ce vecteur qui relierait l'ombre et la lumière, le symbolique et le phénoménologique, l'inconscient (corps) et le conscient (Chair) vous Dupont, croyez-vous empester?  je suis juive...(the new jerusalem(    une idée (concept pur privé d'espace0 Une idée c'est quoi, c'est qui?  Gestème fudgé   Un truc du genre Ça t'es arrivé de te foutre à poil et d'avoir full idées?   (Raison...(   Le corps nous bascule, va, va la Chair on s'épuisait dans le monde,  tu te décharnais dans ma Chair...oubli   Oubli jamais que je suis une malade, entre-temps, temps pur sans désir, phénoménologiquement spirituelle, càd sans espace de phallus, sans toi....(sans nous)...album de répétitions, qu'on dit...      {on}    on devient plus-là, on veut se faire baiser mais ON est plus-là....l{être}? symbole, nature culture...phénomène?....totale ambiguité...phénoménologie de la nudité?  {nudité}-positive?...   À poil je te ressemble moins plus....alors tu me veux, je suis l'Autre...tu m'en veux....vouloir quelqu'un c'est toujours lui en vouloir...vouloir, quel étrange désir...la Volonté c'est jouer dans l'intimité de l'autre, {son} anus , {son} vagin ,  Sa Chair  tout ce que je dis on me l'arrache de force, on m'y oblige  la métaphysique est une obligation  de droit je me l'arrache mais en fait   j'aim la métaphysique...je veux dire je t'aim    mais le désir trouve-t-il son but, sa pointe...et si le VRAI désir c'était l'absence de l'objet, si le phénomène, le monde, échappait au désir, si le monde n'avait rien de désirable, ça expliquerait la névrose, je veux dire, ça expliquerait la philosophie, le désir c'est soi à soi (qui m'inclut dans ses masturbs?)  Je  parle du VRAI désir, sans transcendance, immédiat, les aiguilles collées-collées, soir à soir, jour à jour, canapé à canapé....c'est flou, je te rappelle vers ça, je veux dire...un sourire, même méchant, est-ce une obligation...je veux dire, me dois-tu quelque chose ...ou moi? L'ampleur de la dette... c'est qui fait le mal...le bien...le mort....  empester c'est bien, ça prouve qu'on est juive, qu'on est humain et qu'on est coicé chez les humains, magazines...baiser, ça empeste, aphénomélogiquement, absence, automatisme de répét', terminus, tout le monde débarque, tout le monde décharge, tout le mode empeste  baise-moi empeste-moi  aim-moi fort  l'amour c'est l'odeur de l'autre    son cul    son numéro de téléph'...le prénom de son ancien chum elle ignore qu'elle empeste jel'aim    Joyce    juste quand on baise       juste quand je t'aim dans le fond    ….   il sait, le salaud, il l’a fait exprès  Lewiston se sent transi d’un désir de cogner et doit faire un effort de self-control considérable pour se maîtriser, /croire à ses symboles sensés le représenter, faire un Homme de lui...le phénomène, les symboles, le gravure insupportable    je sors prendre un peu d’air, excusez-moi, lance-t-il à la volée en quittant la pièce   celui-ci va marcher le long du port où des marins s’affairent à décharger leur cargaison et à recharger  Un bateau russe  Il se dit que contrairement à son pays, le Canada a toujours entretenu de bons rapports avec l’URSS  Et Cuba  La puissance nous isole bien souvent, pense-t-il    la pluie a cessé quelque peu mais l’humidité persiste, insupportable (et l’odeur…)   installé sur un gros bloc de ciment, il s’allume une Marlboro, appréciant le silence trouble du matin comme un appel de détresse en stand by    il prend une longue bouffée puis expire la fumée quand soudain sur le quai, au rythme d’une musique inaudible, il aperçoit Linda Taylor qui danse entourée de marins qui tapent des mains tout en criant « À poil! À poil! »  Il se frotte les yeux, se demandant s’il ne commence pas à délirer  Il se souvient de cette histoire qu’on racontait dans la famille lorsqu’il n’était encore qu’un gosse, un de ses ancêtres éloignés avait fini ses jours dans un asile, atteint de delirium tremens  Il avait été reconnu coupable d’une vingtaine de meurtres, des prostituées pour la plupart  Il les massacrait puis leur tranchait la tête  Dans la famille, ce sinistre individu avait atteint une certaine notoriété posthume, surtout quand venait le temps d’envoyer les enfants au lit  « Mononc s’en vient »  Il n’avait raconté cette histoire à se femme qu’une fois marié Son ancienne collègue Joyce, psychologue au FBI, lui avait expliqué qu’il y avait des niveaux en tout  À la limite n’importe qui peut avoir des « vision » sans pour autant basculer dans une rage meurtrière  Le plus grand danger qui guette les psys en herbe consiste à appliquer systématiquement les définitions notionnelles sans aucun discernement comme des auto-collants...ou comme des scénaristes ou romanciers en mal de psychologie  Prenons le velléitaire par exemple  Le velléitaire chronique représente un état-limite  Mais on trouve une part de velléité chez tous les individus  De même ressentir un certain malaise dans une foule ne dégénère pas forcément en agoraphobie chronique  L’état chronique constitue, dans la plupart des cas, un stade de non-retour, il s’agit d’un état hyperbolique, un peu comme l’idéalisme hégélien, ajoute-t-elle à la blague  Lewiston rit par politesse   lorsqu’elle est entièrement nue, la jeune prostituée se met à tourner sur elle-même une main posée sur sa casquette pour éviter que celle-ci ne parte au vent, qui brusquement s’est levé   à ce moment, l’inspecteur aperçoit, à la limite visible du quai, une silhouette qui émerge de la pénombre et vient vers lui Celle-ci ne porte qu’un voile transparent    l’air est plutôt irrespirable ce soir, Caroll, tu trouves pas? demande une voix près de lui, douce, flottante, à peine audible   détournant la tête, lewiston aperçoit Selena, debout, qui le fixe dans les yeux pendant que l’étrange silhouette continue d’avancer dans sa direction  Quand elle est assez près, l’inspecteur reconnaît sa fille    Ellen?...murmure-t-il faiblement   viens Caroll, dit selena, avant que ça devienne tout à fait irrespirable    alors, sur ces mots, Ellen s’agenouille devant son père et dit : laisse-moi faire, j’ai l’habitude   Lewiston est soudain pris d’une violente érection et tente de chasser l’image de sa cadette de sa tête mais en vain  Son corps moite (l’odeur…)    brusquement Ellen éclate de rire, comme prise de convulsions et lentement, à reculons, sans que ses pieds ne touchent le sol, elle se réenfonce dans le puit d’obscurité    l’inspecteur sent son gland s’humecter dans son pantalon    ça va, monsieur? s’inquiète a ce moment un des marins dans un anglais en miettes    pardon? sursaute l’américain  Oui, merci  Ça va  C’est l’humidité…   ouais, réplique le russe en fixant la tache humide sur le pantalon de lewiston, difficile à supporter cette saloperie d’humidité    une fois seul, l’ancien agent du FBI jette un œil sur sa cigarette  Celle-ci est à peine entamée   pourquoi l’inspecteur a-t-il des hallucinations érotiques cheques fois qu’il se présente sur une scène de crime?  exactement les mots qu’avaient utilisé la psychanalyste du FBI il y a de ça quelques années  truc chiants : la vie explique la vie : Dieu    mais c'est la mort qui explique la vie    {mes pieds}, c'est juste un exemple  ...personne ne veut mourirmaistoutlemonlaveut{ si je devais empester parce que tu m'aimes   je veux dire, pour que tu m'imes...une juive ça    je veux dire    elle referme son cahier (et ses runnings...ses mots    à la première table en avant, le néo-nazi demande Kafka était juif, je crois?…   quel rapport avec ce que je viens de dire? demande à son tour R.   parce que la question du juif est ce sur quoi je réfléchis ces jours-ci  Le juif, et à plus forte raison le chrétien peuvent, mais en prenant soin de cercler cette proposition par tout un réseau de mises en garde, de marges, peuvent, dis-je, être considérés comme des anticipations de l’esclave hégélien -en fait, l’esclave hégélien est ce chrétien, ce juif christianisé venu s’inscrire dans une historicité, une temporalité relevant non plus d’une instance abstraite, transcendante et surnaturelle mais étatique, concrète, terrestre  L’esclave  hégélien représente le chrétien affranchit de la Loi de Dieu dans un processus de rationalisation de la foi, de dé-figuration du mythe  Ainsi, dans un premier temps, le chrétien, dans son être non reconnu ou plutôt dans son moindre-être, se voit sommé d’aimer et de vénérer son Dieu, de prendre à sa charge la culpabilité du maître, d’en porter le fardeau dans le but d’innocenter celui-ci  Par cette charge, par cette substitution ou transmutation de la Faute, s’instaure un archétype ou schème d’humanité « agréable à Dieu » (Kant) Humanité souffrante dans un rapport hiérarchique qui interdit toute dialectique, tout dialogue, tout procès  Cette position reste celle du croyant et de ce fait demeure prépolitique, préhumaniste : la religion ne fonde aucun humanisme    le néo-nazi prend une gorgée d’eau avant de poursuivre, non sans d’abord avoir jeté un œil en direction de Dupont    mais dans un second temps, cette position de croyance, disons naive, immédiate, sans médiation, va s’humaniser, va basculer dans l’ordre de la raison réfléchissante et le politique viendra se fonder à partir de la simulation du divin, ou Transcendant, appropriation rendue possible après Descartes  Simulation de l’infinité positive de Dieu dans une incarnation terrestre finie, irrespectueuse de toute différence, rompant avec tout rapport d’altérité externe, du tout Autre Autorité s’appuyant désormais sur des rapports (ou pseudo-rapports) hiérarchiques  Il ne s’agit plus, je parle de l’homme, d’un être subordonné, moindre être, mais un être à part entière même dans sa négativité, toute fonctionnelle du reste, et qui l’oppose au maître dans une dialectique  Dans les systèmes totalitaires ou fascistes, le conflit dialectique équivaut à une guerre de déterminations, de négations qui ne trouvent leurs aboutissements que dans un gouvernement totalitaire, mondial, totalité signifiant ici le Même, le Mondial, et ce qui s’excepte de cette totalisation se range en dehors de l’humanité  Le juif s’exceptant, alors il ne peut plus être considéré comme humain, il reste branché sur le mythe, c’est un déserteur d’histoire Il n’y a pas de geste juif mais une gestémalité infinie   le néo=nazi s’interrompt  Après une brève attente, R. reprend la parole    il y a plusieurs éléments intéressants dans ce que vous venez de dire  Par contre, j’y vois une sorte de mélange du discours politique et du discours philosophique  J’aime peu les discours politiques, à savoir philodoxiques, parce que ceux qui les tiennent ne tentent jamais de se voir voyant, pour emprunter ce terme à Merleau-Ponty  Ces discours s’adressent exclusivement à l’autre Discours d’un autre, modèle, ancêtre, bref un archétype quelconque, s’adressant de manière exclusive à l’autre, au citoyen, au peuple, etc.  L’orateur occupe la place du tiers  Ce n’est pas un hasard si ce type de discours émane en ligne droite d’un non discours religieux, il n’en est que le versant bavard Le tiers, ici le discoureur, est essentiellement un substitut d’instances déjà en place, économie, morale, loi  Substitution de substitution puisqu’il fait suite à la substitution du Dieu en théologie  Sa cohérence, ou pseudo-cohérence, doit s’entendre dans une lecture immédiate, où chaque mot se suffit à lui-même En somme, tout comme le sophiste, le discours politique n’use que de signes, c’est un dictionnaire et non une langue, c’est-à-dire un écoulement de signes dans un devenir-sens  Ici chaque mot prétend nous restituer le texte en son entier  Aucune récurrence n’est possible, ni du reste nécessaire  Or une première lecture, ou audition, se présente toujours comme non-sens, seul une seconde, une troisième, etc., lecture peut venir conférer aux mots un sens, toujours excédé dans la phrase, le chapître, le livre, hors-livre, dans l’histoire et hors-histoire  Le discours philodoxique reste un discours clos, sans ouverture  Vous êtes un Goebbels en puissance, ce qui, je crois, ne doit pas vous déplaire  Ce discours s’adresse à l’autre, ai-je mentionné, mais il provient d’un autre, un peu comme si je vous fais entendre un segment de notes et vous demande dans quelle symphonie retrouve-t-on ce segment et vous répondez la cinquième de Beethoven  Votre réponse s’autorise d’une connaissance, d’un déjà-là  À l’inverse le discours philosophique, quand il est original certes, instaure un dire inédit et l’originalité de son sens n’est jamais accessible que dans un après-coup, sa fulgurance est à retardement, dans un excès de sens, ou sens’, qui ne va jamais sans une transgression du signe En ce sens, Gide fut peut-être le meilleur lecteur de Proust, car il lui fallut une reprise, une relecture, plonger au coeur des mots, traverser les signes, les sortir du dictionnaire : pour signifier, un signe doit ressuciter à chaque instant  Cependant ce discours adressé exclusivement à l’autre tel que me semble être le discours politique élimine la différence et pour reprendre votre analagie de la dialectique hégélienne, en éliminant toute différence, en déshumanisant la différence, ce discours se prive de toute reconnaissance et c’est pourquoi le IIIème Reich jamais n’aurait pu être reconnu, c’est une nation qui se vouait à l’échec  Sans l’autre, sans la différence, un peuple, placé sous le signe de l’identité absolue, n’acquière aucune autonomie effective, il demeure un simple signe sans témoin, une force à vide, il se cadavérise dans une pleine positivité en soi dénué de tout pour-soi -c’est d’ailleurs le reproche qu’adressait Éric Weil à l’Esprit absolu hégélien de rester impuissant à dépasser l’en soi, une position chosique en somme, celle d’une pure objectivité figée dans son immuabilité   vous hégélianisez trop, monsieur  L’État allemand du IIIème Reich était surtout nietzschéen…    si on veut, mais remarquez que je ne fais que suivre votre ligne de réflexion  Donc nietzschéisme certes, mais de première instance, donc a-sensé, sans l’excès de sens qui ne survient que dans un retard, que dans une minuterie  Alors la bombe vous saute en pleine face  N’oubliez jamais cette minuterie du sens  Le nazisme, ou si vous préférez le nazicisme racial, pour ne pas violenter votre référence politique, donc historique, inscrit dans une temporalité finie -et ce qui est clair, c’est qu’en s’humanisant, en devenant discours, la religion va alors se construire autour de faits historiques, de datas référentiels, données scrutables qui progressivement, par le biais d’une exégèse rigoureuse, vont mettre en place une structure, un discours et qui dans leur récupération de sens viendront instaurer une autorité étatique  Autorité terrestre qui, en tant qu’elle s’impose comme Pouvoir procuratif, Loi humaine en marge de la Loi divine, juridiction d’un tiers humain issue d’une simulation et qui désormais entend se substituer à toute autorité transcendante verticale, surnaturelle et aphénoménologique  À la loi de Dieu, positivité infinie extraterrestre, succède une autorité, un diktat humain fini : implacable et sans pardon, sans Rédemption  Pour ce nouveau maître, chef d’État, ce nouvel Inquisiteur ou son extension la plus immédiate -l’Inquisition étant la conversion de la foi en Raison, l’intrusion du religieux (non discursif) dans le champ politique et l’inverse  Pour ce leader politique c’est sa justification rationnelle qui doit être reconnue : sur la croix, geste d’autorité politique, Dieu meurt en Christ, en présence, sa primauté patternelle, sa modalité originaire se dé-figure, sa positivité absolue s’ombre, se rature    pendant que R. poursuit à l’avant, Dupont ouvre un de ses cahiers et y note :  deux voies, deux directions  Étrange dialogique où Christ, au sommet de la croix, au plus Haut mais sans hauteur de la douleur, devient en l’incarnant le Mal, devenant une puissance, une force agissante, active,  l’Autre qui accueille la Faute, la peccabilité, juge assumant la sentence pour épargner l’innocent  Dieu s’en tire mais s’instaure alors un dialogue entre créancier et débiteur  Cet acquittement, l’esclave hégélien viendra le remettre en cause, remettant en question l’innocence du maître    Dupont relève légèrement les yeux pour jeter un bref regard en direction du néo-nazi  Celui-ci la regarde  Sitôt elle se replonge, yeux devants, entre les lignes de son cahier, trop distraite pour s’accrocher à l’une d’elles    si j’ai bien suivi votre conversation, intervient alors une étudiante, l’esclave hégélien, en quelque sorte, « paie » la caution du juif, du juif christianisé en se portant garant de la liberté de la créature devenue sujet politique et qu’on pourrait considérer, à juste titre, comme le prolongement immédiat du sujet libre cartésien?  Avec le sujet hégélien, à travers la dialectique du maître et de l’esclave, viendra se fonder la démocratie dans le droit objectif  Il me semble qu’il y a là un pas énorme où la distinction religieuse entre un homme élu et un homme pécheur est aboli : devant la loi humaine tous les hommes sont égaux  Au mal subi de la foi dans la souffrance, on bascule alors  dans un mal juridique et moral, punitif, à savoir Raison politique ou d’État      le néo-nazi observe toujours Dupont qui vient de relever la tête  Il lui sourit en faisant légèrement glisser sa langue sur ses lèvres    comme d’habitude, plus d’autos le croisent en sens inverse qu’il n’en suit  « Je vais jamais au bon endroit », pense Lewiston, « pour ça que je suis flic, j’imagine »   je crois en l’autorité, clame le néo-naz, la démocratie, c’est de la merde! Entièrement d’ac’  Mais la question reste : qui détient cette autorité?  et dans quels buts?  La démocratie aussi est un fascisme  Rose  Un calmant a l’usage des imbéciles     SUPPER READY except avec nous le paradis ne m'effraie plus, son visage ne me dit rien, on dirait un cadre pas sur son plan, je veux dire, pas en amour avec l'espace ( qui l'entoure )// de le pièce....le temps nous approuvera, l'espace c'est juste une culpabilité immédiate, un avis de recherche, une culotte à baisser, à désubstantialiser, je veux dire, à coucher sur papier, vierge ou même pas en autant qu'ELLE est blanche   Elle referme son cah  (before   Trowing bride of sights   seule, ces pseudo-allemanisch  seule à puer, juive jusqu’aux bouts des orteils nus...deux humanités, une de travers,  je sens deux queues qui me transpercent the new Jerusalem   Dieu ne joue pas aux dés, dit Einstein,   et si au contraire il jouait?...et mieux: s'il perdait?  Il perdrait quoi? qu'est-ce qu'un dieu peut perdre?  Je préfère perdre mes sandales, mon odeur, mon intimité...ma vie même, s'i elle m'épouse...se marier est la plus belle chose au monde, y a juste les imbéciles qui comprennent rien, comme si l'amour libre n'avait pas sa dose de victimes  Une femme c'est pas un concept : c'est un homme  C'est mon opinion, en tous cas     Dupont regarde la prof Joyce sortir de la classe en sandanles...plus elles sont nues, plus elles aiments ça...si j'en crois Freud...j'aimerais lécher tes pieds, Joycy,  et tu le sais....je suis sûre qu'au lit elle empeste la psychanalyse. Elle empeste comme une juive, sandale ou pas, I love ou pas....une fille en sandale c'est juste  un lapsus, un trou dans le comportement, quelque chose qu'accroche le regard...grave fort, ma culotte ment pas, enfin, pas dans des moments pareils  On a rien de commun, l’identité fait honte à l’Autre, le Je ignore tout du parfum (DIEU, sur la cassette)  // on me dit éternel en me prêtant les traits d’un vieillard au bout de sa course, /en bout de sprint/ couronné d’une barbe blanche N’aurais-je pas droit à une représentation plus honorable? pourquoi me privez de la jeunesse éternelle que vous prêtez à Méphistophèles dans vos mythes?  Vous répondez en disant que je peux posséder tous les attributs que je veux, mais ces potentialités et cette volonté viennent rompre mon éternité immuable, mon être en soi, mon infinité positive  Satan devient ma propre métaphore Éternel, la conscience m’est « interdite », la connaissance du bien et du mal ou tout autres savoirs, on ne peut fonder aucune éthique en mon nom  Je ne saurais même connaître la Création que vous me prêtez  Le Bien absolu n’est pas un savoir, ni même un être, si ce n’est en soi, pétrifié, ineffectif  Positivité absolue  Si j’existe je dois me nier    Lewiston interrompt la cassette  À supposer, se demande ce dernier, simple supposition, à supposer que ce fou soit vraiment Dieu, qu��est-ce qu’il attend de moi?      c’est ce que le prochain crime va lui apprendreextrait des cahiers de Dupont l'innocence des sexes se soumet à la violence du coeur on voudrait se retenir, mais nos fentes ne peuvent se comprendre dans la mort...je suis désolée pour ta mère...mais allonge-toi au pied de sa pierre tombale, puisque j'ai envie de toi et que tu as envie de moi...les désirs ne connaissent pas les délais...les cimetières ont toujours été des bordels, les seuls endroits au monde où on peut rencontrer réellement l'Autre...le {soi}Autre, l'Autrement soi vous savez, people, lorsqu'une femme perd le contrôle de ses social atiitudes, qu'elle se lance dans des relations sexuelles sans queues ni tête, donc de forte tendance lesbienno-logique, qu'elle se forge des repaires d'une puérilité éprouvée, endommagée, se fait foutre à la va comme je te saute, déjà quelque chose a changé dans sa Chair...êlle appartient à cet homme et êlle le sait,,,foutrement bien : le Mal {est} la caresse inthim du bien Problème kantien : elle se culpabilise juridiquement lorsqu'elle s'écarte et se masturbe, mais en fait...est-êlle coupable ou simplement innocente de s'éprouver êlle-même dans sa Chair, de se lancer des Pari, de se payer des billets de loterie charnels ? un peu de semi-jardinage au Vermont / l'êlle au trésors :/ ce pont qui se tend entre nous, nous indispose la voie, insultant la Chair sur la poussière molle de quelques baisers dérobés, nous le franchiront ensemble...pénètre-{moi}, prends-{moi} comme tu es, n'abîmons pas nos je t'aim, laissons-nous traverser, fracturer, pousser à bout par ce pont sur mes lèvres : de toi {je} n'attends que Moi, mon amour, mon hiéroglyphe amour, ma pyramide de caresses, mon cinq dollars salement gagné à la sueurs de mes pieds la perception, ouvrir les yeux et ne voir que ce que la Volonté y a mise au départ --phare fard supposer nous guider-...or le Réel nous aveugle, nous déboussole, nous démaquille...Ô là , capitaine ! laisse-moi {être} ton rivage, déserte-{moi}La coscienza.. extrait des cahiers de Dupont j'ai relu la logique de l'Enfer dans l'éternel retour du même ce qui revient c'est la différence : une CERTAINE différence, un écart, un écartèlement, une plotte full libre, entrée gratuite, entre une présence métaphysique et un Réel inaccessible, inaccessible parce que impensable...je pense donc je suis, je pense que la vie est belle, tout se ramasse métaphysiquement dans ce est, mais en fait est-ce que moi qui pense cet est existe en celui-ci? je pense qu'il fait beau, vérité ontologique, mais psychologiquement je file pas du tout, DONC ce EST ne dit rien sur ce SUIS Allons plus loin... je regarde le soleil puis je pense au soleil Alice au pays merveilleux : le sens nous importait peu, jamais les signes, la forme dans son geste nous suffisait, Chair sans abri ...nous n'allions jamais au lit ensemble, nous étions ce lit, cette proximmanence -théorie des ensembles, des design conceptuels, deux sexes qui se regardent Joyce s'enfile une ligne de coke, puis avant de quitter son bureau, elle laisse une note : il est trop tard pour que Dieu change d'idée  Une fois dans sa Lotus, elle file à pleine vitesse sur l'autobahn Joyce s'enfile une ligne de coke avant de quitter son bureau...cette note : il est trop tard pour que Dieu change d'idée...pourquoi je m'enliserais dans un être qu'on va me chipper en bout de ligne anyway? Voilà ce que je pense : je ne suis plus Attends moi, ma Dupont, si tu veux encore de moi,,, Je repense à notre première rencontre...si je t'avais pas dit j't'aim, ma vie aurait perdu tout son sens, tout ses signes, si tu préfères, mon coeur À plein volume, dans sa Lotus convertible, elle file full drive sur l'autobahn... elle a rendez-vous... si votre Dieu transcendant s'inquiète de nous, alors son choix sera forcément fini, alors Il se rangera forcément, en accord avec son essence, du côté du plus fort ... Dieu : fous le camp  Get out! le Vêtement manifeste la Chair, il n'en est pas le symbole la probabilité  -comme Apollon, il participe de l'ivresse de la chair dionysiaque   je veux sentir l'humiliation, Être quelque chose de trop sur la terre, comme vous l'avez sentie, pourquoi votre vérité n'a pas été plus forte, pourquoi une vérité juste à vous, une vérité qui s'agenouille?... (elle pleure, à genoux, pendant que son père, fou de rage, lui rase la tète) j'aime Erik, parce qu'il me méprise (il la gifle, puis :) une saleté de néo-nazie sans diplôme...toi qui était si douée Sors d'ici Ne reviens jamais : je te hais, je veux jamais te revoir, jamais, jamais, sale pute...sale juive Dupont relève sa culotte et son pantalon et sort /// qqs châpîtres plus loin Princeton -je crois que Hegel ne croyait pas tout ce qu'il écrivait, mais il l'a écrit La philosophie, et la grande littérature, c'est ça, pas être sûr, l'incertitude On {est} philosophes, donc pas vraiment des scientifiques, pas vraiment des artistes, la certitude nous échappe // Clair : la linguistique est-elle une science? La linguistique c'est pas de la philo, et pourtant // Rein : Descartes doutait, après Hegel le philosophe ne doute plus Qu'a fait Descartes? il a mis Dieu sur la mappe // «je» est une structure syntaxique extrait des cahiers de Dupont / on a cessé de croire en Dieu pour mieux croire dans les Loupgarous, Dracula ou Frankenstein, on peut pas s'arrêter de croire, la croyance c'est l'essence de l'homme, son unique nécessité un homme a envie d'une femme si elle fait bander la planète, sa femme il l'a veut au bûcher et une femme n'en attend pas moins de sa partvous savez, le scientifique, ou l'artiste, ne disent jamais les choses en disant voilà ça c'est la vérité   Mais le philosophe se place du côté de l'universel, donc de la Vérité, de l'essence et ce qu'il dit donc c'est ce qui EST, ce qui DOIT être   C'est ce sollen qui fait problème au niveau de la logique nôtre, logique de l'Enfer  On a reconnu dans la métaphysique cette simulation de Dieu, de son infinité positive, cette représentation, cette chose qui se présente une seconde fois dans l'identique  ///   Clair : qu'est-ce que l'ipséité d'un mot?  un mot ne signifie jamais deux fois la même chose, il n'y a pas d'unité du sens   Mais apparence de duplicata du signe  La nuit dernière je me suis faite baiser par Rein et une de ses étudiante et cette nuit ils ont l'intention de me resauter  Il y a une grammaire, d'accord  Mais la syntaxe n'est jamais écrite une fois pour toutes, le corps d'une fem, en érection, n'est jamais donné une fois pour toutes, y a un challenge, c'est ça faire l'amour, lui faire ou se laisser faire l'amour`: le cul c'est // asyntagmatiquele triangle est un phénomène subjectif, il n'existe pas  C'est une idéalité conceptuelle, une représentation, un cartoon cérébral Une ligne droite, dans aucun tableau vous trouverez de ligne droite mais des concepts de lignes droites, des éléments fonctionnels, des os articulatoires  Le phénomène est une structure, mais l'être, ou symbole, c'est jamais le Réel, le Vrai asyntagmatique  La grande santé, quoi!  Une ligne droite n'est pas proportionnelle à son concept , l'un de ses côtés n'est  équivalut pas à l'autre Conceptuellement sans doute : mais jmais Réellement  Au niveau architectural, nous vivons aujourd'hui, au XX siècle dans des villes Réelles  À la Renaissance les villes répondaient architecturalement à des valeurs d'être, donc on croyait en Dieu, à l'infini positif  Mais la Modernité s'est doucement construite sur la nécessité d'un infini actuel, nos villes ne sont que des simulations    la simulation cartésienne -et qui n’est pas imitation- instaure l’infini actuel, actualité non réelle    sur Édouard-Montpetit les rumeurs de la circulation diminuent légèrement contre la fenêtre qui ne laisse plus la transpercer qu'une faible lueur Dupont lèche le trou de la fille qui décharge, son essence de femme cassée lui coulant sur les cuisses Dupont la lèche en faisant glisser ses doigts sur son ventre  Cassie,  une saleté de bloke qui décharge sur n'importe 'quelle  langue, une blowée     se faire baiser sans se foutre dans le dehors d'un pourquoi d'une raison d'un fondement    se laisser surprendre dans l'étonnement de son abandon si consenti dans la tonalité d'une odeur intimes dans une pièce sans profondeur qu'une tache superficielle où git l'événement où leur histoire se déplie sous leurs pieds une histoire de filles à dormir debout une histoire qui se passe au lit  une histoire de culs leur corps soudés sous la chair mêlée de leurs touchers et de leurs frottements dans leur fente déchirée comme les pages humides du code criminel et civil de leurs vêtements     Cassie s'étire et attrape la culotte de la juive restée sur sa cheville lui retire et la respire     elles ne sont plus objets dans la chambre dans le monde dans l'univers mais cassées extimement     l'une dans l'autre terrifiées horrifiées admiratives    affolées par l'horreur de ces vêtements sur le sol qui se sont retirés dans leur refus leur morale leur pardon peut-être...     les donnant à poil les obligeant l'une envers l'autre nues comme un don sal'juive et bloke    tirés des cahiers de Dupont, « Le Vêtement et la Chair »    j'ai téléphoné chez Joyce mais pas de réponse     minuit et demie je me demande avec quel genre de type elle couche, je crois pas que ses collègues l'intéressent, trop corrects, trop formatés, trop sécures     je crois qu'elle préfère des filles comme moi, entourée de dangers   J'ai hâte de lui raconter ma soirée avec la bloke, j'espère que ca va lui faire mal, énormément mal, elle sait pas se cacher quand elle a mal les cachettes ça fait trop de bien et ça rend la douleur contingente, un luxe, ça fait croire en Dieu                                                                         j'ai juste envie qu'elle me décharge dessus qu'elle me pisse dans les mains sur les seins qu'elle se vide dans mon café qu'elle se permette tout de toute façon je pense pas que c'est moi qui la gêne tiré des cahiers de Dupont/      Fitzgerald : « Toute vie... »    la vie, comme la philosophie, l'art, doit se fonder, en toute contingence, en secret de toute instance upstair, sur un principe déviant de rupture non-dyadique    baiser?  faire l'amour?  Se fonder : se perdre extrait des cahiers de Dupont, Le Vêtement et la Chair c'est plus fort qu'un cri, c'est plus en détresse qu'un clocher, l'étrange bonheur de cette image romaine c'est de n'avoir rien entendue, de se sentir pénétrée d'un simple mystère sonore  Quand mes parents aperçoivent des photos des camps ils entendent même plus cette larme qui fait du slalom sur ton autre joue, ils applaudissent, mais froidement, l'écho trop aventureux de leur détresse  Le Cri de Munch c'est comme un silence de supermarché, un cri sans mémoire, sans fast forward, sans espace visible où les souvenirs se cimentent, s'entassent comme des briques dans la mémoire, des cris phénoménaux qui attendent leur extinction, leur déphénoménalisation définitive  :  le Cri d'Edward Munch, c'est tout ce qu'il leur reste ces traits grossiers appuyant sur les oreilles pour faire mentir un secret, quelle peur ont-elles condamnée à réclusion? insula : régi positivité si tu existes touch me now, now now now quan Créer c'est en vouloir à Dieu, c'est aimer le Diable   extraits des cahiers de Dupont ¦ d'avoir une queue bien huilée <asymétrique> qui la tutoie dans son trou, who goes against the current  Dans l'Act le fantasme lui-même s'excède, transite d'un non sens moral à son sens le plus irréductible : la volonté de péché, le dés-ir du vice, castrer les dommages d'une cause imaginaire : Dieu, où l'affect comme causant se mu en effect L'excession de sens du vagin, de l'affect, c'est l'effect, le pénis, le vagin comme pénis originaire, dit le titre du cours    je récupère ce qui m'appartient, dit la russe à l'avant  « la séparation nuit », ajoute Dupont dans son cahier avant de le refermer  Qu'est-ce qu'elle fait ici votre fille, papa et maman? pense-t-elle  Je me suis inscrite parce que le titre du cours m'a attiré    seule une femme possède un pénis en érection    Dupont fait un signe vulgaire au nazi en pointant du menton la russe   exposition au Dép-Art, galerie du Maine, où la femme de Lewiston accompagne sa copine Heather (qui rencontre un de ses amis peintre) ; fond sonore dans la galerie : l'interlude du Wozzeck d'Alban Berg // le peintre, aux deux femmes, il y a dans le tracé de Bertille, dans sa manière de se gommer, de s'effacer pudiquement, de se garer discrètement dans l'espace pictural et de se dissoudre dans son geste comme si celui-ci ne parvenait pas à s'arracher à sa gestèmalité inorganique, quelque chose qui me rappelle le solécisme de la ligne giacomettienne, l'ouverture d'un monologue à deux  -dans une démarche similaire, ils ont tiré un trait sur la Chair  -c'est elle là-bas? demande Heather    ils font le tour devant les oeuvres, que commente par moments le peintre    trait anémique errant dans le monde des santés organiques comme un oubli autrefois    l'espace incertain se mu en un tombeau où le tracé, sillon camouflé par sa sonorité muette, repose         pareil au long réveil pudique tiré des cahiers de Dupont/      Fitzgerald : « Toute vie    la vie, comme la philosophie, l'art, doit se fonder, en toute contingence, en secret de toute instance upstair, sur un principe déviant de rupture non-dyadique    baiser?  faire l'amour?  Se fonder : se perdre tiré des cahiers de Dupont/      Fitzgerald : « Peut-être cinquante pour cent   l'amour le plus intense a toujours son envers tragique sur lequel il surfe, se noie et respire  Le Tragique  n'est pas la contrepartie néfaste d'un état idyllique, Il {est} extérieur, dehors immédiat, sans bris transcendant, au Bien comme au Mal, à l'Inconnu et au Destin, au front page  L'obéissance ne s'oppose pas à la désobéissance, elle {est} la caresse intime et sans pudeur d'un commandement    le Tragique : condition de toute pensée philosophique extraits des cahiers de Dupont    j'appartiens à une génération perdue, Joyce, perdue en toi...la liberté, oui, si je la perds dans tes bras, collée sur ton cul, que m'importe ! ma chambre à gaz, ma vie à reculons : mon amour folle...décharger sur tes lèvres maquillées, chaques minuten j'y pense On voudrait que la philosophie n'ait qu'une vérité, la philosophie est femme : toute écartillée...décharger ensemble, vider nos fentes l'une contre l'autre, se dire des mots obscènes que taisent les dictionnaires, voilà notre façon de voir le monde, je sais que je te manquerai et c'est ce qui me donne du courage...mais tes larmes je les apporte sur mon coeur, mon amour, mon grand amour, mon éternel amour extrait des cahiers de Dupont l'innocence des sexes se long développement sur Le Crila part ombrée, brumeuse, du cercle, l'infini toujours actuel des murmures à mur, de la proxïïmmanence des sexes, d'une petite poignée de poils au-dessus des fentes...sans logique, si ce n'est de l'Enfer, Chair de deux étendues, entre-temps, l'inter-dit transsubjectif de... /  (Soeur Black, in Dupont) ma {vérité} c'est du « défaussement » (Deleuze), le quart ombré du cercle qui jamais ne se résoudra à s'affirmer, préférant recommencer éternellement...diabolique, mon  /\nge je vais répondre à ta question, mais je vais y répondre publiquement, avec un extrait de Dupont (légèrement modifié), parce que c'est important L'amour c'est comme la philosophie ou l'Art, quelque chose arrive, se passe, {est} différent de tout ce qu'ont a connu, cru L'/\mour, la philosphie, .'/\rt c'{est} un nouveau chapitre mais asyntagmatique, le regard sartrien mais au niveau de la genèse non de la structure L'amour c'est ce qui débarque dans sa vie, sans raison, sans mobile, sans motifs apparents...la OP, M/\d, lÉternel Retour inédit, actualité {non}-potentielle, {non}-positive : just Reel :Joyce l    sur Édouard-Montpetit les rumeurs de la circulation diminuent légèrement contre la fenêtre qui ne laisse plus la transpercer qu'une faible lueur Dupont lèche le trou de la fille qui décharge, son essence de femme cassée lui coulant sur les cuisses Dupont la lèche en faisant glisser ses doigts sur son ventre  Cassie,  une saleté de bloke qui décharge sur n'importe 'quelle  langue, une blowée     se faire baiser sans se foutre dans le dehors d'un pourquoi d'une raison d'un fondement    se laisser surprendre dans l'étonnement de son abandon si consenti dans la tonalité d'une odeur intimes dans une pièce sans profondeur qu'une tache superficielle où git l'événement où leur histoire se déplie sous leurs pieds une histoire de filles à dormir debout une histoire qui se passe au lit  une histoire de culs leur corps soudés sous la chair mêlée de leurs touchers et de leurs frottements dans leur fente déchirée comme les pages humides du code criminel et civil de leurs vêtements     Cassie s'étire et attrape la culotte de la juive restée sur sa cheville lui retire et la respire     elles ne sont plus objets dans la chambre dans le monde dans l'univers mais cassées extimement     l'une dans l'autre terrifiées horrifiées admiratives    affolées par l'horreur de ces vêtements sur le sol qui se sont retirés dans leur refus leur morale leur pardon peut-être...     les donnant à poil les obligeant l'une envers l'autre nues comme un don sal'juive et bloke    tirés des cahiers de Dupont, « Le Vêtement et la Chair »    j'ai téléphoné chez Joyce mais pas de réponse     minuit et demie je me demande avec quel genre de type elle couche, je crois pas que ses collègues l'intéressent, trop corrects, trop formatés, trop sécures     je crois qu'elle préfère des filles comme moi, entourée de dangers   J'ai hâte de lui raconter ma soirée avec la bloke, j'espère que ca va lui faire mal, énormément mal, elle sait pas se cacher quand elle a mal les cachettes ça fait trop de bien et ça rend la douleur contingente, un luxe, ça fait croire en Dieu                                                                         j'ai juste envie qu'elle me décharge dessus qu'elle me pisse dans les mains sur les seins qu'elle se vide dans mon café qu'elle se permette tout de toute façon je pense pas que c'est moi qui la gêne tiré des cahiers de Dupont/      Fitzgerald : « Toute vie... »    la vie, comme la philosophie, l'art, doit se fonder, en toute contingence, en secret de toute instance upstair, sur un principe déviant de rupture non-dyadique    baiser?  faire l'amour?  Se fonder : se perdre extrait des cahiers de Dupont, Le Vêtement et la Chair c'est plus fort qu'un cri, c'est plus en détresse qu'un clocher, l'étrange bonheur de cette image romaine c'est de n'avoir rien entendue, de se sentir pénétrée d'un simple mystère sonore  Quand mes parents aperçoivent des photos des camps ils entendent même plus cette larme qui fait du slalom sur ton autre joue, ils applaudissent, mais froidement, l'écho trop aventureux de leur détresse  Le Cri de Munch c'est comme un silence de supermarché, un cri sans mémoire, sans fast forward, sans espace visible où les souvenirs se cimentent, s'entassent comme des briques dans la mémoire, des cris phénoménaux qui attendent leur extinction, leur déphénoménalisation définitive  :  le Cri d'Edward Munch, c'est tout ce qu'il leur reste ces traits grossiers appuyant sur les oreilles pour faire mentir un secret, quelle peur ont-elles condamnée à réclusion? insula : régi positivité si tu existes touch me now, now now now quan Créer c'est en vouloir à Dieu, c'est aimer le Diable   extraits des cahiers de Dupont ¦ d'avoir une queue bien huilée <asymétrique> qui la tutoie dans son trou, who goes against the current  Dans l'Act le fantasme lui-même s'excède, transite d'un non sens moral à son sens le plus irréductible : la volonté de péché, le dés-ir du vice, castrer les dommages d'une cause imaginaire : Dieu, où l'affect comme causant se mu en effect L'excession de sens du vagin, de l'affect, c'est l'effect, le pénis, le vagin comme pénis originaire, dit le titre du cours    je récupère ce qui m'appartient, dit la russe à l'avant  « la séparation nuit », ajoute Dupont dans son cahier avant de le refermer  Qu'est-ce qu'elle fait ici votre fille, papa et maman? pense-t-elle  Je me suis inscrite parce que le titre du cours m'a attiré    seule une femme possède un pénis en érection    Dupont fait un signe vulgaire au nazi en pointant du menton la russe   exposition au Dép-Art, galerie du Maine, où la femme de Lewiston accompagne sa copine Heather (qui rencontre un de ses amis peintre) ; fond sonore dans la galerie : l'interlude du Wozzeck d'Alban Berg // le peintre, aux deux femmes, il y a dans le tracé de Bertille, dans sa manière de se gommer, de s'effacer pudiquement, de se garer discrètement dans l'espace pictural et de se dissoudre dans son geste comme si celui-ci ne parvenait pas à s'arracher à sa gestèmalité inorganique, quelque chose qui me rappelle le solécisme de la ligne giacomettienne, l'ouverture d'un monologue à deux  -dans une démarche similaire, ils ont tiré un trait sur la Chair  -c'est elle là-bas? demande Heather    ils font le tour devant les oeuvres, que commente par moments le peintre    trait anémique errant dans le monde des santés organiques comme un oubli autrefois    l'espace incertain se mu en un tombeau où le tracé, sillon camouflé par sa sonorité muette, repose         pareil au long réveil pudique tiré des cahiers de Dupont/      Fitzgerald : « Toute vie    la vie, comme la philosophie, l'art, doit se fonder, en toute contingence, en secret de toute instance upstair, sur un principe déviant de rupture non-dyadique    baiser?  faire l'amour?  Se fonder : se perdre tiré des cahiers de Dupont/      Fitzgerald : « Peut-être cinquante pour cent   l'amour le plus intense a toujours son envers tragique sur lequel il surfe, se noie et respire  Le Tragique  n'est pas la contrepartie néfaste d'un état idyllique, Il {est} extérieur, dehors immédiat, sans bris transcendant, au Bien comme au Mal, à l'Inconnu et au Destin, au front page  L'obéissance ne s'oppose pas à la désobéissance, elle {est} la caresse intime et sans pudeur d'un commandement    le Tragique : condition de toute pensée philosophique extraits des cahiers de Dupont    j'appartiens à une génération perdue, Joyce, perdue en toi...la liberté, oui, si je la perds dans tes bras, collée sur ton cul, que m'importe ! ma chambre à gaz, ma vie à reculons : mon amour folle...décharger sur tes lèvres maquillées, chaques minuten j'y pense On voudrait que la philosophie n'ait qu'une vérité, la philosophie est femme : toute écartillée...décharger ensemble, vider nos fentes l'une contre l'autre, se dire des mots obscènes que taisent les dictionnaires, voilà notre façon de voir le monde, je sais que je te manquerai et c'est ce qui me donne du courage...mais tes larmes je les apporte sur mon coeur, mon amour, mon grand amour, mon éternel amour extrait des cahiers de Dupont l'innocence des sexes se long développement sur Le Crila part ombrée, brumeuse, du cercle, l'infini toujours actuel des murmures à mur, de la proxïïmmanence des sexes, d'une petite poignée de poils au-dessus des fentes...sans logique, si ce n'est de l'Enfer, Chair de deux étendues, entre-temps, l'inter-dit transsubjectif de... /  (Soeur Black, in Dupont) ma {vérité} c'est du « défaussement » (Deleuze), le quart ombré du cercle qui jamais ne se résoudra à s'affirmer, préférant recommencer éternellement...diabolique, mon  /\nge    Dupont monte l'immuable escalier d'un pas asphalté, étouffé, menacé par le silence  Plus l'abîme l'exige, la happe, son sexe déjà anticipé, pluvieux, fendillé, sa main masturbant la rampe à pic, raide une lampe chinoise un escalier une grande affiche murale Kurosawa prisonnier d'un van Gogh    qu'est-ce qu'y a en haut? s'informe l'inspecteur    en haut?    en haut, oui, sur l'autre étage...    rien, c'est complètement  L'inspecteur Lewiston monte pendant qu'elle se change il regarde le sol sur ses pas Selena se déshabille dans la pièce une odeur de pourriture en suspens Dieu adore l'humain les relents de charogne la mort a Dieu ne parle pas humain dans la chambre sans d'susd'sous vide un film montage un escalier ses pas sont comptés une lampe chinoise une odeur de KU une oreille-emballage-cadeau il ignore ce qu'était la mort il la sent monter en lui ses pas se signent sur le seuil franchir la mort oh + oh des cieux c'est complètement nue
0 notes