#clair de terre
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mouvements 25
début janvier 2024
je dois retrouver le deadcat
et filmer avec un pied
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‘Le Clair de terre’ (1970) dir Guy Gilles
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Le clair de terre 1970
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Guy Gilles, Le Clair de Terre (1970)
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Top 5 comfort movies ?
Bonjour (ou peut-être bonsoir, je n'ai pas encore dormi lol) !
Oooooh okay I have many comfort films but I think my top five areeee:
Woman Hater (1948) - I hate hate hate the fucking title (the two French titles I found somehow don't seem as bad), but I think the film is very silly and cute. I first watched it to cheer myself up after being under the weather almost three years ago and since then watching it has at times become a near monthly ritual for me :P There are some other sentimental reasons I suppose that got me attached to it. Also Edwige is very pretty and has the most adorable accent when speaking English <3
L'Honorable Catherine (1943) - idek how to describe the plot of this because it's batshit but it's another silly yet fun film to watch that'll always cheer me up. Also random parts of some of the drunk scenes (very embarrassingly) remind me of escapades I've been on with friends lmao
L'Aigle à deux têtes (1948) - There is no logical reason why this is a comfort film for me but I am not a logical person. I do have reasons (sorta?) but they're mine to keep to myself :P Almost every single theme and aesthetic in this is right up my alley <3
Ninotchka (1939) - Greta is soooooo adorable omg <33
Marie Antoinette (2006) - reminds me of a golden last May
Choosing a fifth film was difficult because there are several more I'd wanna mention lol, and I just watched The Philadelphia Story (1940) tonight and I think that's become an instant comfort film for me haha :P A lot of my old comfort films were dramas but more recently they're mostly lighthearted for some reason!
Merci pour la question ! :)
put “top 5” anything in my ask and i will answer ok go
#sorry for such a long answer lol i like talking about my comfort movies -_-''''#asked and answered#top 5#films#movies#put “top 5” anything in my ask and i will answer ok go#shoutout to Amateur (1994) and A Streetcar Named Desire (1951) and The Roman Spring of Mrs Stone (1961)#oh and le clair de terre (1970)#those are also some good comfort films but not ones i rewatch as frequently
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Au clair de la Terre, je suis dans la Lune.
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Hey!
I thought maybe you could help me in my quest. I've made two bookmarks for a friend with watercolors. One of them is a small fox looking at fallen leaves flying above his head, as if he were mesmerized by them. And I've been trying to find a good quote to accompany it on the back of the bookmark, but I haven't been successful so far.
I'm looking either for a poetry excerpt (my bookmark is 1/8 of an A4 sheet of paper, so nothing that would be very long [like a full sonnet haha] but I still have some space) or a quote of any kind, in French or in English, both are fine.
Would you have any that would make a good fit? Maybe an autumn-y one?
[I don't want to influence you, but for example, for the second one which is a sky at almost-dusk-time with a washed-out blue sky and soft pink clouds, I have a quote from one of the Anne of Green Gables books by Lucy Maud Montgomery:
"In daylight I belong to the world, in the night to sleep and eternity. But in the dusk I'm free from both and belong only to myself."]
Much thanks, and scritches to your various animals :)
Handmade watercolour bookmarks are such a nice idea for a gift, I love it <3
I vexed myself thinking about your request because I learn poetry by heart so often, or small book excerpts, but when someone asks me to dig up a topical quote my mental library is suddenly empty. I wish I had a tag system for my brain.
I vaguely remember an Alfred Desrochers poem the first stanza of which was "Le vent est froid, le ciel est gris, la terre est rousse / L'automne est revenu par septembre apporté / Et les arbres, devant la mort du bel été / Pleurent des larmes d'or [?quelque chose?] sur la mousse." And something by Francis Jammes about "ces jours qu'empourpraient les agonies solaires de l'automne" but no recollection beyond that...
I also remember some meager excerpts from "Matin d'octobre" by François Coppée, "A travers la brume automnale / Tombent les feuilles du jardin / [???] / Une blonde lumière arrose / La nature, et dans l'air tout rose / On croirait qu'il neige de l'or."
And one of my favourite poems by Marie-Claire Bancquart, "Je marche dans la solitude des livres", "Beyond the garden, beyond the moment at hand, are the fallen shells of chestnuts, the fire of leaves in the mist..."
And a verse by Ernest Dowson that went "And are we not better and at home / in dreamful autumn...? "
Maybe a couple of lines from this e.e. cummings poem? What my brain retained of it was "the glory is fallen out of the sky, this is the passing of all shining things"...
(if a fox could write autumn poetry I think it would sound like this poem. "no lingering no backward-wondering straight glad feet fear ruining lead us into the serious darkness...")
I also like this sentence by Elizabeth Coatsworth, from her book Personal Geography: "The magic of autumn has seized the countryside; now that the sun isn’t ripening anything it shines for the sake of the golden age; for the sake of Eden; to please the moon for all I know."
Anyway, love the idea of handmade illustrated bookmarks :) It reminds me of a calendar I made for a friend years ago, I wrote a little poem for each month and illustrated it. One of the poems was about having a snail friend:
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Click here to date single granny!
Je me considère comme une femme terre-à-terre, je recherche un homme avec une situation financière claire, une pension ne m'intéresse pas, j'aime voyager, la plage, la télé, la musique, danser, manger au restaurant, j'aime boire , je ne veux pas d'une personne au tempérament amer et sans engagement. Je ne m'intéresse qu'aux hommes de plus de 62 ans. Je ne me considère pas belle, mais je ne suis pas laide non plus.
#mature woman#sexy granny#cougar#mature lady#mature beauty#curvy mature#olderwomen#granny#mature mom#sexy gilf
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"On dit des rêveurs qu'ils n'ont jamais changé le monde. Mais ce n'est pas leur propos. Pour eux, ce n'est pas le problème. Ce qui les meurtrit, c'est ce que les hommes en font par leur violence, leur avidité, leur soif de pouvoir.
Les rêveurs ne changent pas le monde. Ce qu'ils changent, c'est la relation qu'ils ont avec lui et avec les autres. Malgré la dureté, ils croient à la douceur de vivre. Ils croient au prendre soin quand d'autres pronent la force. Ils voient en l'hiver une conspiration du printemps. Ils devinent dans le vieillard l'enfant qui s'y cache.
Ils ne font pas du rêve une terre d'exil, folle course en avant, en arrière, en tous sens. D'un tas de sable, ils savent faire un château. Ils prennent les larmes pour en faire des perles. Ils n'imaginent pas, ils inventent l'autre façon habiter le monde, non pas comme des maîtres, mais comme des invités. Et s'ils aiment la Lune, ce n'est pas pour y fuir, mais pour s'éclairer de son clair".
Tydé
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Alors que le soleil commence à descendre, projetant une lueur chaude et dorée sur le ranch, je ressens le besoin de sortir et de faire une promenade. L’air est vif et pur, porteur d’un léger parfum de fleurs sauvages et de terre. Le ciel est une toile de teintes pastel, avec des nuances de rose, d’orange et de violet qui se mélangent harmonieusement.
Je commence ma marche le long du sentier familier qui serpente à travers les champs et les pâturages, l’herbe haute se balançant doucement dans la brise. Le doux craquement du gravier sous mes bottes est un son réconfortant, qui me ramène dans le moment présent. En marchant, je sens la tension dans mes épaules commencer à fondre, remplacée par un sentiment de calme et de paix.
La beauté du coucher de soleil est envoûtante, les couleurs deviennent plus vives à chaque minute qui passe. Je m’arrête pour tout absorber, pour apprécier la beauté qui m’entoure. Le ciel semble s’étendre à l’infini, une vaste étendue de couleurs qui me remplit d’admiration et d’émerveillement.
En continuant ma marche, je laisse mon esprit vagabonder, permettant à mes pensées de circuler librement. La quiétude du ranch au coucher du soleil est le cadre idéal pour la réflexion et l’introspection. Je pense aux événements de la journée, à mes espoirs et mes rêves, et à l’avenir. Chaque pas m’apporte de la clarté, m’aide à organiser mes pensées et à prendre du recul.
Au moment où je rentre chez moi, le ciel est illuminé de couleurs, une dernière explosion de beauté avant que le soleil ne disparaisse à l’horizon. Je me sens rajeunie, mon esprit clair et mon cœur léger. Traverser le ranch au coucher du soleil est devenu un rituel, un moment pour moi de me connecter à la nature, de me vider l’esprit et de trouver la paix dans la beauté du monde qui m’entoure.
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muller nunha praia de Galiza
@les-cris-des-fendues: A travers les atomes je marche comme à travers les flocons de neige obliques j’exhibe expressément mon impermanence noire ou éblouie, compagne de l'amour et des massacres. Marie-Claire Bancquart
@les-cris-des-fendues: L´autre À force de m’écrire Je me découvre un peu Je recherche l’Autre J’aperçois au loin La femme que j’ai été Je discerne ses gestes Je glisse sur ses défauts Je pénètre à l’intérieur D’une conscience évanouie J’explore son regard Comme ses nuits Je dépiste et dénude un ciel Sans réponse et sans voix Je parcours d’autres domaines J’invente mon langage Et m’évade en Poésie Retombée sur ma Terre J’y répète à voix basse Inventions et souvenirs À force de m’écrire Je me découvre un peu Et je retrouve l’Autre. Andrée Chedid
© Manoel T, 2023
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" Wicked Obsession "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Jason Todd / Red Hood
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Son visage me hantait nuit et jour, et en vue de la force avec laquelle il occupait mes pensées, j'étais persuadée que ça allait causer ma perte.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : tentative d'enlèvement.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟕,𝟓𝟓𝟒.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
Victor Zsasz.. Ça n'était pas rare que l'on entende parler de lui. Il était plutôt connu, non pas parce que c'était un criminel incarcéré à Arkham, mais plutôt parce qu'il était si particulier, si tordu, que parfois la simple énonciation de son prénom suffisait à nous faire oublier l'existence de bien pire criminels. Il avait récemment fait parler de lui après une énième évasion ⸺d'autres détenus tels que Poison Ivy et Double Face aussi, mais c'était la sienne qui avait retenu mon attention. Je n'avais pas pu résister. Quelques jours plus tard, je m'étais penchée sur son cas. Les psychopathes n'étaient habituellement pas ma came, mais après avoir vu une photo de lui sur les chaînes de télévision de Gotham, son visage m'avait hanté jusque dans mes songes. J'avais fini par céder, rongée par la curiosité; j'avais commencé à faire des recherches sur lui.
Victor Zsasz n'était ni créature ni monstre, c'était un humain comme moi ou l'étudiant assis à l'opposé de la pièce. Il était différent du Joker ou de Solomon Grundy. Il n'avait même rien à envier à Mister Pig. Ni clown, ni mutant, ni défiguré par de l'acide, il avait une couleur de peau claire et hormis un manque de pilosité sur l'entièreté de son corps, il paraissait banal. C'était ce que j'avais pensé au début.
Plus j'avais recherché des articles à son propos et puis je m'étais enfoncée dans ce puits sans fond.
Il apparaissait toujours de manière similaire : le corps à moitié nu, ou vêtu de son uniforme d'Arkham. Ses paupières ne se fermaient jamais. Il avait toujours les yeux grand ouverts, lui conférant l'apparence d'un véritable malade mental. C'était dérangeant. Il fixait les caméras d'une intensité saisissante, comme si il voyait au travers, comme si il regardait directement son public dans les yeux. La première fois que nos regards s'étaient 'croisés' j'avais finie bouche bée. Cependant, la chose qui ressortait le plus à mes yeux, était le nombre de cicatrices qui parsemaient son corps.
Je ne savais pas jusqu'où elles s'en allaient, mais selon Victor Zsasz lui-même, il comptait à l'aide de ses marques le nombre de victimes dont il avait ôté la vie. Ses cicatrices se composaient de quatre traits puis d'un cinquième les barrant à la verticale.
Sa peau en était recouverte.
Du torse, des bras, jusqu'au crâne.
Partout, il en avait partout.
Depuis son énième incarcération, j'avais ressenti le besoin ardent de me renseigner. Comment un tel monstre pouvait-il vivre à Gotham ? Comment procédait-il ? Et pourquoi diable Batman le laissait-il vivre ici au lieu de l'envoyer croupir six pieds sous terre ? C'était de la pure folie !
Je ne ressentais aucune once d'admiration, cette obsession était plutôt le résultat de ma peur et curiosité combinée. Il n'était pas impossible que nos chemins se croisent à l'avenir ⸺les vilains et civils c'était une grande histoire d'amour dans notre ville⸺ et.. je n'en savais rien. Je voulais juste savoir à quoi j'avais à faire.
Je savais que si je croisais la route du Joker, il me suffirait de me faire petite ⸺trop pris par l'idée d'attirer l'attention de Batman il s'en irait⸺ ainsi je pourrais me mettre à courir aussi vite que possible. Si je croisais Poison Ivy il me suffirait de lui confesser que j'avais des orchidées à la maison et que j'en prenais très grand soin ⸺mensonge de moitié : elles étaient en plastique, pour Double Face ne surtout pas lui adresser la parole, ainsi de suite. Mais Victor Zsasz, alors..? Me traquerait-il ? Où m'emmènerait-il ? C'était terrifiant !
Ce fut ce qui me retint ici.
Il avait été quatorze heure et demie lorsque je m'étais installée à ma bibliothèque universitaire. J'avais ouvert mon ordinateur, branché mon casque pour écouter un peu de musique puis fatalement, je m'étais mise à faire mes devoirs. J'avais rattrapé quelques cours, corrigé des feuilles volantes dont j'avais oublié le rôle, stabiloté des éléments essentiels comportant dates et définitions, ainsi de suite. Puis, lorsque l'ennui avait frappé à ma porte, mes pensées s'étaient faites curieuses. À ce moment là, j'avais été presque avachie contre la paume de ma main, des morceaux de papiers et des crayons éparpillés partout sur la grande table rectangulaire.
J'avais recommencé mes recherches sur Victor Zsasz.
Une vingtaine de fenêtres ouvertes sur mon site de recherche et plus d'une dizaine d'interviews visionnées plus tard, je n'avais toujours pas remarqué que le ciel était à présent d'un noir opaque.
Mes cours étaient recouverts de notes; des questions, des réflexions et surtout informations à son propos. Tout ce qui aurait pu m'en apprendre plus sur ce psychopathe. J'en avais un peu partout, mais principalement dans mon esprit. Ce qui y restait imprimé en grand était surtout son regard. Il continuait de me poursuivre. Je ne pouvais pas lui échapper même en restant éveillée et, à vrai dire, ça n'était pas en regardant des reportages sur lui ou en le voyant se faire arrêter sur vidéo que cela allait m'aider... J'avais besoin de le fuir.
Cette réflexion m'ouvrit les yeux.
Immédiatement, je fermai mon ordinateur, je laissai l'écran s'éteindre, soudain frappée par l'envie de bailler. Je me laissai aller, rangeant au même moment mes affaires. Je me dépêchais.
Je ne le remarquais qu'en cet instant ; il était terriblement tard. Presque vingt et une heure... Dans d'autres ville ce détail serait paru futile mais pas ici, pas à Gotham. Mes yeux s'étaient ��carquillés dès l'instant où je m'en étais rendue compte. Juste après, j'avais senti mon portable vibrer sur la table.
Je m'arrêtai dans ma tâche pour m'en saisir.
« Tu rentres ? » m'avait-on écrit.
C'était Jason. La sécheresse présente dans son message ne me choqua pas. Je lui répondis de manière similaire.
« Oui. »
« T'es à la maison ? » insistai-je.
« Ouais. »
« D'accord. »
Trois petits points se mirent à tressaillir de son côté, il tapait sa réponse. Je restais assise sur le bord de la chaise, mes coudes posés sur la table avec mon portable en mains. Je dévisageai l'écran avec attention. Ravie n'aurait pas été le mot adapté pour qualifier ce que je ressentais, je n'étais pas ravie de parler avec lui, je n'étais pas ravie de lui rendre des comptes, pour autant, je n'étais pas ravie d'être fâchée contre lui.
Pas un seul instant l'idée d'éteindre mon portable ne me passa par la tête. J'attendis qu'il me parle. Même si ça avait pris plus longtemps que prévu, j'avais patienté calmement en m'étant occupée avec nos précédents messages.
« Je viens te chercher ? »
Me mordant l'intérieur de la joue, j'hésitai un moment. Je tapai, finalement :
« Je me débrouille. »
Habituellement j'aurais accepté. Ça n'était pas rare qu'il se charge de me raccompagner, surtout en vue d'où nous habitions. Jason venait souvent me chercher en moto, il nous faisait faire le tour de la ville, acheter de quoi manger dans un petit restaurant familial, puis manger dans un parc ou à la maison. Sauf que là, j'étais dans un tel esprit de contradiction que la simple idée d'accepter me semblait folle. À mes yeux, ça signifiait que je m'excusais, je le refusais, c'était purement inconcevable.
J'étais consciente que je jouais à un jeu dangereux, aveuglée par ma rancœur, je n'en fis rien.
Abandonnant mon portable et commençant à ranger mes affaires, j'ignorai le vacarme que cela provoquait. Mes feuilles se froissèrent, mon casque se tordit dans mon sac et mon ordinateur se cogna contre le fessier de ma chaise dans sa chute ⸺puisque je m'étais levée entre temps. Il ne restait pas grand chose à faire après ça. Peut-être vérifier que je n'avais rien oublié et enfiler ma veste en cuir. L'ambiance de la bibliothèque était agréable, rester ici quelques minutes de plus ne m'aurait pas déplu. Je n'étais pas particulièrement charmée par ce qui allait suivre. Presser le pas dans la rue en pleine nuit et vérifier chaque coin de rue n'était pas mon passe-temps favoris.. Je me réconfortais avec la promesse de faire plus attention la prochaine fois, et aussi avec la pensée que dans quelques heures j'aurais enfin rejoint mon lit.
Ma carte d'étudiante m'accompagnait dans ma sortie, comme d'habitude; je l'avais utilisé sur la petite porte électronique. Celle-ci s'ouvrit sans mal, j'en profitai pour saluer les employés ⸺une jeune femme et un vieux monsieur⸺ avant de quitter les lieux. Je la rangeai dans ma poche et commençai à marcher en direction de chez moi.
Il y avait un centre commercial pas très loin, il devait être fermé depuis quelques minutes en vue de l'heure. De même pour les boutiques qui se trouvaient aux alentours de la bibliothèque universitaire. L'endroit était vachement désert. Hormis les lampadaires qui éclairaient mon chemin, je ne vis rien d'intéressant.
Il n'y avait pas un chat.
Malgré tout, je ne lui fis pas confiance. Ce calme plat pouvait bien me tourner autour et me susurrer des mots doux au creux de l'oreille, je m'en fichais éperdument. D'une vitesse alarmante, je marchais. Mon sac au plus près de moi, mon portable dans ma main et dans l'autre un taser, je restais sur mes gardes. Je ne l'écoutais pas, je ne m'attardais pas ici, au beau milieu de la nuit, quitte à le laisser détourner mon attention.
Mon objectif restait le même : retourner à la maison.
Sur ma route, mes pensées se mirent à divaguer, rapidement, je me mis à songer à Jason. Enfermé à la maison, il devait être fou d'inquiétude. Sachant que ce que je faisais était le sujet de notre dispute, je ne pouvais pas m'empêcher de culpabiliser. On ne se disputait pas souvent, presque jamais à vrai dire. Nous étions constamment sur la même longueur d'ondes. Mais lorsqu'il s'agissait de choses qui lui déplaisaient, Jason avait tendance à rapidement perdre son calme.
Notre confrontation remontait à une semaine, néanmoins sa fraîcheur restait indemne. C'était presque comme si nous nous étions disputés hier, voire ce matin même.
À cette pensée, je soufflai.
C'était ridicule. Non. Il était ridicule.
N'étant pas d'humeur à revivre notre altercation, je pris la décision de me concentrer sur mon trajet. J'avais retrouvé un trottoir avec sur sa droite une route. Ici j'étais plus dans un quartier résidentiel, mon université n'était plus qu'un lointain souvenir. Je jetai un coup d'œil au ciel recouvert d'étoiles, puis les buildings sur les côtés de la route. J'admirais leur structure, couleurs et les silhouettes de leur habitants lorsque j'apercevais des fenêtres illuminées de silhouettes animées. Le temps de quelques minutes, j'étais distraite, je ne pensais plus à rien.
Puis, je sentis quelqu'un m'approcher par derrière. Ça avait été soudain.
J'avais senti un frisson remonter mon échine et des bruits de pas s'intensifier. J'avais immédiatement tourné la tête, pas par panique mais plus par réflexe. J'avais resserré ma prise sur mon taser. Rien ne m'apparut, seule une ombre à quelques mètres de moi, se faufilant à l'intérieur d'une ruelle m'alarma. Ma respiration s'accélérait.
Je n'avais pas rêvé, quelqu'un me suivait.
Les mots de Jason me revinrent en tête, le nombre de fois où il m'avait promettre de faire attention, de ne jamais partir de quelque part sans le prévenir lorsqu'il faisait nuit.. Ça n'était pas la première fois que je risquais ma vie dans le noir mais ça restait toujours aussi terrifiant. J'en venais à me demander si ça avait un rapport avec mes recherches sur Victor Zsasz ⸺un agresseur habituellement ne cherchait pas à se cacher : il avait plutôt tendance à marcher derrière sa victime histoire de jouer au chasseur et à la proie⸺ Est-ce que.. Est-ce que j'étais visée..?
Non, c'était inconcevable. C'était idiot.
Je n'étais qu'une étudiante banale. Certes, je sortais avec le fils de Bruce Wayne, mais ça n'était pas l'information la plus partagée auprès des médias de Gotham. Ça n'était qu'un pur hasard, voilà tout. Il me suffirait de marcher plus vite que lui, voire de l'attaquer si il venait à trop s'approcher.
Une fois retournée, je commençai à foncer direction chez moi. J'ignorai le bruit de pas qui persistait à me suivre, pareil pour l'impression d'être épiée de haut en bas. Je me dépêchais autant que possible, mon sac encré dans ma peau et mon portable broyé contre ma paume de main. J'étais tant paniquée, l'idée d'appeler Jason à l'aide ne me traversa pas l'esprit. J'étais plus concentrée sur l'objectif de m'en sortir, je n'étais pas persuadée qu'en passant un coup de fil j'allais mourir, c'était juste que je n'y pensais pas. Mon portable n'avait aucune fonction sur le moment, outre celle de support émotionnel. Je tapai des pieds en marchant. Il avait dû comprendre que je l'avais repéré car désormais il ne se cachait plus, je le sentais non seulement plus proche mais je l'entendais aussi. Je n'osais pas considérer depuis combien de temps il m'avait suivie. La librairie universitaire ? Le quartier résidentiel ?
Je clignai des yeux d'un geste alarmé, au même moment, il se saisit de mon bras.
Mon corps fut emporté contre mon gré, ça avait été aussi violent que je l'avais imaginé. Aucune once de délicatesse, j'avais été tirée sur le côté contre une surface horriblement dure et la prise exercée sur mon bras forçait un grognement hors de mes lèvres.
Ce à quoi je ne m'étais pas attendue, en revanche, fut de sentir mes pieds se décoller du sol, enfin, je m'étais attendue à être plaquée contre un mur, mais pas à sentir le vent me frapper en plein visage et à avoir soudain froid. Mes paupières restèrent gluées sur elles-mêmes; ça ne pouvait être qu'un mauvais rêve. J'allais sûrement me réveiller dans les bras de Jason et tout irait mieux. Je l'imaginais déjà me réconforter et accompagner mon matin d'un délicieux petit-déjeuner.
C'était⸺
« Eh, eh, ça va ? »
Je rouvris les yeux.
« Tu m'entends ? Comment tu te sens ? »
La voix était tendre, robotique certes, mais d'une délicatesse perturbante. Sachant que j'étais sur le point de me faire attaquer, ça n'était pas vraiment le genre de ton auquel je m'étais attendue.. Toutefois, je comprenais rapidement la situation en ouvrant les yeux. Tout fit immédiatement sens.
« R⸺Red Hood ? »
Abasourdie, je m'accrochai à ses épaules, mon portable et taser en tombèrent par terre. Je regardai autour de nous. Il.. Je⸺ C'était plus fou que prévu.
J'avais été sauvé par un vigilante ? Moi ?
« On dirait que je suis arrivé à temps. » dit-il.
Nous étions sur le balcon d'un immeuble, pas très haut. Je n'avais aucune idée de comment il avait fait ça, la seule chose dont j'étais certaine était que le danger avait été écarté, je ne voyais plus l'homme. Il venait de me sauver. Cela suffit à faire s'emballer mon cœur.
« Merci, oh mon Dieu, merci infiniment ! »
Je le pris dans mes bras avant de me séparer de lui.
« J'avais vraiment pas envie de courir pour ma vie, vous m'avez sauvée. Vous êtes un héros ! » m'exclamai-je.
« C'était trois fois rien, t'en fais pas. »
S'abaissant, il récupéra mes affaires et me les tendit. L'écran de mon portable s'allumait au même moment. Je récupérai le tout et en profitai pour encore le remercier. Ce genre de sauvetage était une routine pour un héros comme lui, il le faisait matin et soir c'était certain, donc le remercier ne signifiait sûrement rien à ses yeux, ça devait même lui paraître un peu bête, mais j'étais incapable de me retenir. Je lui étais terriblement reconnaissance. Qui sait ce qui aurait pu m'arriver...
« C'est dangereux de traîner ici la nuit, tu le sais, non ? »
« Mhh, désolée. »
Il arqua un sourcil.
« Qu'est-ce que tu faisais ? »
« Je travaillais à la bibliothèque, j'avais des cours à rattraper et.. »
Je zieutai nerveusement mon portable. Cliquant sur un des boutons de sa droite, il se ralluma et me dévoila la photo de Jason que j'avais mise en fond d'écran ainsi que l'heure tardive. La simple vue de son sourire me réchauffa le cœur. Je relevai ensuite la tête, embarrassée. Red Hood avait dû le voir. Il ne fit aucun commentaire dessus, tant mieux.
« Pardon, je voulais vraiment pas vous importuner. C'est idiot. »
« Si j'étais pas arrivé Dieu sait ce qui aurait pu se passer. » il acquiesça. « Tu devrais pas sortir à une telle heure, ton copain te l'a jamais dit ? »
J'esquissai un rictus.
« Vous parlez comme lui.. »
Red Hood me tapota l'épaule. Toutefois, à m'y méprendre, cela ressembla plus à une caresse.
« Alors il serait peut-être temps de l'écouter. Gotham c'est pas vraiment l'endroit rêver pour se balader tard, surtout quand on est une si jolie fille. »
« Mhh, mhh, je m'en souviendrai. »
Je rangeai rapidement mes affaires dans les poches avant de mon sac et jetai un coup d'œil sur la vue que nous avions d'ici. Cela ne tarda pas à me mettre mal à l'aise. Après tout, ce balcon appartenait à quelqu'un.. C'était illégal, non ? Je ne me sentais pas très confortable à l'idée de m'attarder ici, surtout que, après un tel évènement, j'avais dix fois plus envie de rentrer chez moi. La présence d'un héros était toujours rassurante, toutefois rien n'égalait le confort de mon lit.
« Dites, euhm.. ça vous dérange de m'aider à descendre ? Il faut vraiment que je rentre. »
Je me grattai nerveusement la joue.
« Bien sûr. » répliqua Red Hood. « Tu permets que je te raccompagne ? J'aimerais pas qu'il t'arrive quelque chose en cours de route. » il renchérit.
« Si ça vous dérange pas, c'est gentil. » souris-je.
Notre proximité ne me fut pas aussi désagréable que prévue. À le sentir passer ses bras derrière mon corps afin de me mettre en position de jeune mariée, me forçant au passage à enrouler mes bras autour de sa nuque, tout cela me sembla étrangement familier. Ça me rappelait Jason, tout simplement. Mais.. ce n'était pas que la position. C'était la manière avec laquelle Red Hood s'assurait que mon sac tienne contre moi, la manière dont il me regardait avant de se jeter dans le vide, un peu comme si.. comme si il m'avait déjà serrée dans ses bras. Était-ce parce qu'il avait l'habitude de sauver des demoiselles en détresse ? Sûrement. Toutefois, le fait que nos corps réagissent aussi bien l'un auprès de l'autre me laissait perplexe.
Je n'avais pas l'habitude de sauter dans les bras du premier garçon venu, alors pourquoi ça m'était si naturel maintenant ? Même la forme de son corps, l'épaisseur de ses biceps.. Tout ça m'était étrangement familier. Je ne le connaissais ni d'Adam ni d'Ève, c'était la première fois que je rencontrais Red Hood. L'aisance avec laquelle nous avions discuté et nous étions rapprochés laissa un goût âcre dans ma bouche. Je ne comprenais pas.
Mes yeux ne quittèrent pas son masque, pas jusqu'à ce qu'il atterrisse sur le trottoir. Red Hood m'aida à me redresser, je posai mes pieds chaussés de mocassins au sol et rapportai immédiatement mon sac à mon épaule. Quant à lui, il scannait les alentours ⸺j'imaginais qu'il était à la recherche du mystérieux inconnu.
« Vous savez.. Vous me rappelez mon copain. » avouai-je.
« Mhh ? »
Red Hood baissa la tête dans ma direction, même avec son masque recouvrant ses yeux je le sentis me dévisager.
« Il s'appelle Jason. »
« Jason ? Chic prénom. » il répéta.
Sa simple évocation suffit à me rendre embarrassée. J'apportai mes mains derrière mon dos.
« N'est-ce pas ? »
« Il sait que t'es toute seule dehors à une telle heure ton Jason ? Ça me paraît pas responsable. »
Je secouai la tête.
« C'est ma faute. »
Sans m'interrompre, Red Hood posa sa main dans le bas de mon dos. L'aisance avec laquelle il avait agi ne m'avait pas surprise au départ, encore une fois, ça m'avait semblé naturel. La manière dont il s'était approché, m'avait frôlée puis guidée dans une ruelle parut presque habituelle, pour nous, ou son métier en tant que héros ? Toutefois, j'avais rapidement repris mes esprits ⸺comment pouvait-il me toucher aussi intimement alors qu'il me savait prise ?⸺ et lui avais jeté un petit coup d'œil sévère. Le vigilante se retira sans attendre. C'était bien mieux comme ça, il était évident que quelque chose d'étrange s'était produit entre nous, mais j'avais quelqu'un. J'aimais Jason. Ça n'était pas parce que ce Red Hood m'avait sauvée que je me devais de le remercier de cette manière.
Peut-être que je m'emballais, je tirais une conclusion très rapide, je préférais tout de même mettre les choses au clair. Pas de main sur mon corps.
« Vous vous êtes disputés ? C'est pour ça que tu es sortie travailler ce soir ? »
« Ah ! Vous faites dans la thérapie maintenant les héros ? » le questionnai-je dans un rire.
« Pas spécialement. » il sourit. « C'est juste que tu dois avoir une bonne raison pour t'être mise en danger ce soir. »
La ruelle était assez étroite, nous la traversâmes sans encombre avant de voir d'autres trottoirs et une route les coupant. Sur ma gauche, j'aperçus une moto. Red Hood me guida vers elle.
« C'est débile.. »
Extirpant un casque sous le siège il me le tendit. Je l'enfilai tout en déblatérant mes problèmes à ce parfait inconnu.
« Dites, vous vous êtes déjà battus contre Victor Zsasz ? »
« Jamais. »
« Batman l'a fait une tonne de fois, non ? »
« Batman... Batman fait ce qu'il peut pour garder ces cinglés sous verrous ouais. En revanche, je vois pas le rapport entre un psychopathe et une petite étudiante comme toi. »
« Moi ? Oh rien ! » je m'exclamai. « C'est juste que je l'ai vu pour la première fois y'a quelques semaines, bien sûr j'avais entendu parler de lui, mais c'est comme Double Face, le Chapelier Fou, à un moment donné on arrête d'y penser et on laisse Nightwing ou Batman s'en charger. Ou vous, bien sûr. »
Red Hood acquiesça. De ce simple geste, il m'incitait à poursuivre, ce que je fis sans hésitation.
« Il m'a fait peur. »
« Peur ? »
« Je le regardais à travers un écran.. pourtant j'ai eu cette impression que c'était lui qui me voyait. »
Nerveusement, je me mis à triturer mes doigts, c'était un peu humiliant à confesser. Tous les vilains à Gotham faisaient peur, il n'y avait aucune honte à l'avouer, qu'ils soient gros, fins, petits, grands, ils avaient tous une sale allure qui faisaient faire des cauchemars même aux plus grands. Surtout le Joker. Mais l'avouer à quelqu'un qui combattait ces choses du matin au soir c'était une sacrée expérience.. À l'instar d'avoir dit que j'avais fait pipi au lit. J'avouais que moi, une jeune adulte, j'étais terrifiée par des malades mentaux. C'était bizarre, non ? Je n'en savais rien... C'était juste ce que je ressentais.
Face au silence de Red Hood, je conclus donc.
« Je n'en ai parlé à personne. Ni à Jason, ni à mes amis, c'est juste trop étrange. » dis-je. « Mais cette impression qu'il me connaissait et qu'il me suivait ne me lâchait pas. Je sais que le Joker est plus fou que lui mais jusqu'à maintenant je n'avais jamais croisé un tel regard. »
« Tu ne te sens pas en sécurité ? »
« Mhh ? »
« Chez toi. »
« Si je me sens menacée ? »
Il fit oui.
« Non ! Absolument pas. Vous connaissez pas mon copain, il fait au moins dix fois votre taille, c'est un vrai colosse ! » plaisantai-je.
« Un colosse, hein ? »
« Je sais que je risque rien tant qu'il est là, même si on est fâchés. » j'affirmai. « Ça n'était qu'une sensation, un truc que j'arrive toujours pas à contrôler. Je me suis dis que si je me renseignais sur lui, que je m'habituais à son visage ça m'aiderait. »
« Et ça a fonctionné ? »
J'haussai les épaules de manière évasive.
« Pas vraiment.. »
« Je parie que tu lui en as pas parlé. »
« De ? »
« De tout ça, à ton copain. »
Je lui jetai un sourire anxieux.
« Pour dire quoi ? Je vous l'ai expliqué, c'est trop étrange.. Je vais pas lui dire que le regard d'un psychopathe m'obsède, il est trop mignon pour que je l'embête avec un truc aussi idiot ! »
Red Hood se gratta la nuque. Je l'entendais peu après se racler la gorge. Il me fit rapidement signe de m'asseoir sur sa moto, je lui obéis.
« Te bile pas, je suis certain que ça va s'arranger. Ton Jason a l'air d'être un chic type vu comment tu parles de lui. »
Il me rejoignit, je passai par pur automatisme mes bras autour de sa taille, je m'accrochai à lui, le laissant faire démarrer sa moto et retirer la cale. Ma joue se colla à son dos, mes yeux se fermèrent.
Puis, dans un murmur je lui répondis :
« C'est le meilleur. »
Le guider jusqu'à chez moi fut plus facile que prévu, il n'y avait personne sur la route et Red Hood roulait relativement vite. Je me permettais de commenter, le guidant à travers les rues de Gotham, je bravais vents et tempêtes pour les pointer du doigt. Red Hood m'écouta attentivement tout le long, il n'allait pas trop vite de manière à ne pas me mettre mal à l'aise, mais je le sentais quand même se dépêcher un peu. À une telle vitesse, je pouvais non seulement me décoller de lui, mais aussi relever la tête. Le ciel ne fut pas la seule chose que je contemplais; il y avait les bâtiments autour de nous, les lampadaires tamisés, les coins d'ombres provenant de nombreuses ruelles et certains passants qui pressaient le pas.
Le trajet ne fut pas très long, je n'habitais pas loin de mon université ⸺habituellement je prenais le bus⸺, nous fûmes donc arrivés sous peu. Je signalai à Red Hood mon immeuble ⸺d'un style new-yorkais⸺ et il se garait juste devant, entre deux grosses voitures noires. Il éteignit le moteur et fit tanguer sa moto.
Il enclencha la cale, je descendis juste après. Tranquillement, je montai sur le trottoir de mon immeuble.
« Encore merci, Red Hood. »
Je m'étais retournée afin de lui parler. Deux doigts contre sa tempe, il me salua.
« Va retrouver ton copain, miss, je suis sûr qu'il se fait un sang d'encre pour toi. » il dit simplement.
« Mhh, vous avez raison. »
Cet au revoir était assez déprimant, mais la nuit ne faisait que débuter, Red Hood devait avoir tant d'autres personnes à sauver.. L'idée de le monopoliser en dépit de la détresse d'autrui me déplus. Je me contentais donc de cette maigre interaction. Son casque entre mes mains, je le lui tendis finalement. Red Hood le récupéra accompagné d'un hochement de tête.
« Je vais vous laisser. Prenez soin de vous. »
« Je te retourne le conseil. » il me taquina.
« C'est promis. » souris-je.
Il me fit un petit signe de la tête désignant mon immeuble, je comprenais sans mal qu'il voulait me voir rentrer avant de s'en aller.
Ne désirant pas lui faire perdre plus de temps, je m'en allai rapidement grimper les escaliers de mon chez moi. C'était déjà gentil de sa part d'attendre.. Mes doigts se tenaient contre la vieille rambarde métallique. Elle tremblait sous ma prise, sans parler de la peinture noire dessus qui s'écaillait. Je tapai ensuite le code d'entrée menant au hall et me frayai un chemin à l'intérieur. J'avais agi par pure habitude. J'en profitai pour jeter un coup d'œil aux boîtes aux lettres, et me retourner, désirant apercevoir Red Hood.
Je le vis de justesse, il avait redémarré sa moto et s'en allait sous mes yeux. Il ne me remarquait pas ⸺il devait penser que je ne m'étais pas retournée⸺. Mon regard restait rivé sur lui. J'attendis qu'il ait entièrement disparu.
Puis, finalement, je me tournai.
Rapprochant la lanière de mon sac sur mon épaule, je poussai celui-ci contre ma hanche. Avec mon ordinateur, mon casque, et le reste de mes affaires dedans, il se faisait lourd; surtout que je ne le portais que d'un côté.. Je le transportais avec moi depuis ce matin, j'étais en train d'atteindre ma limite. J'avais hâte de m'en débarrasser. N'ayant aucun ascenseur disponible, je fus contrainte d'emprunter un second escalier. Heureusement pour moi, je n'habitais qu'au deuxième étage. Guidée par une dernière goutte de volonté, je me mis en route. J'avais déjà la chance d'avoir été déposée ici, je m'estimais heureuse de ne pas avoir eu à prendre les transports ou marcher à pieds de la bibliothèque universitaire jusqu'ici.
Les lumières automatiques m'accompagnèrent dans ma montée. Avec pour seuls bruits, ceux que je faisais en marchant et en respirant. La cage d'escalier était, sans surprise, vide, je n'entendais rien provenant de chez les voisins, rien depuis l'extérieur. Le changement d'ambiance était radical.
Passée la porte d'entrée de mon chez moi, je fus immédiatement accueillie par un profond silence. Mon sac de cours restait contre mon épaule, ma main libre, elle, sur la poignée. Là, bêtement figée sur le palier, j'observai avec curiosité l'intérieur de l'appartement, silencieux au possible et aussi plongé dans l'obscurité, avec comme seule source de lumière les baies vitrées au fond du salon sur la gauche. Pas de lumière dans la cuisine, ni dans le couloir menant aux deux dernières pièces, rien, l'endroit était désert. L'appartement était plongé dans un état de mutisme angoissant, j'en eus presque l'envie de faire demi-tour.
Habituellement, Jason était scotché à son ordinateur auprès des fenêtres, ou alors il regardait la télévision, voire il parfumait toute la maison à l'aide de ses talents culinaires. Habituellement, Jason m'attendait.
Je fermai la porte d'entrée. Faisant mon entrée dans le salon, j'abandonnai mon sac au sol et me séparai de mes souliers. Je me saisis de mes mocassins et cherchai une petite place dans la commode juste à côté, nous n'avions pas une tonne de chaussures mais le meuble restait étroit. Je parvins à les ranger une fois les vieux chaussons de Jason pliés et écrasés. Je fermai ensuite le placard, me retournai et retirai ma veste. Ce fut tranquillement que j'avais commencé à enlever mon surplus de vêtements, j'évitais de faire trop de bruit. Le calme instauré me forçait à faire attention. Il était étrangement réconfortant. Ou alors j'étais peut-être juste épuisée, ça devait aller ensemble, le trajet m'avait davantage fatiguée, mon lit me manquait terriblement.
Je ne tardai pas à faire volte-face, un bruit m'avait surprise. Une porte s'était close.
Une silhouette naquit depuis la pénombre du couloir, une imposante et familière silhouette. Une voix s'éleva au même moment. La sienne.
« ⸺la chercher. Ouais. Merci Bruce. »
Jason raccrocha.
Il était habillé des pieds à la tête, chaussures, manteau ⸺qu'il venait d'enfiler⸺, pantalon, ainsi de suite. Il était prêt à sortir.
Jason et moi avions eu une réaction similaire lorsque nos regards s'étaient croisés. Il s'était figé sur place. Au même moment, ses chaussures avaient grincé contre le parquet près de la table de la salle à manger. Ses yeux étaient grand ouvert.
« Hey. » je soufflai.
Il répondit sans attendre, abandonnant son portable au passage.
« Hey. »
Je marchai jusqu'à lui.
Jason avait l'air plus que préoccupé, il me dévisageait avec inquiétude. Je n'étais honnêtement pas sûre d'être toujours fâchée contre lui, après cette soirée, je ne voulais qu'une chose et c'était rester auprès de lui. Je me fichais des jurons que nous avions pu échanger je m'en fichais de sa colère, je m'en fichais de la mienne.
Jason me questionnait du regard. Il avança d'un pas afin de me rejoindre.
« J'allais justement venir te⸺ »
Je le coupai, me saisissant de sa main.
Elle était douce, une aura de chaleur en émanait ce qui contrastait avec mes doigts glacés. Jason ne me refusait pas. Je le sentis désespéré, il entrelaçait rapidement ses doigts aux miens, m'empêchant ainsi de m'en aller. Le contact entre son épiderme et le mien fit paniquer mon cœur. Cela faisait combien de jours que nous ne nous étions pas touchés ? J'en avais oublié à quel point il était addictif... Il était tout autour de moi, dans mon regard, dans mon esprit, contre ma peau, auprès de mon cœur. Il en devenait mon oxygène. Son eau de Cologne se fraya un chemin au travers de mes narines jusqu'à repeindre l'intérieur de mes poumons.
Ce fut à l'instar d'un poison, une sorte de potion qui, une fois inhalée, me rendit totalement charmée par lui.
Mes lèvres se plissèrent. Je les forçai à former une fine ligne, le temps de chercher quoi lui dire. Cela me prit un peu de temps. Puis, finalement..
« Je suis désolée. »
Mon cœur s'emballait.
« Je t'aime, j'ai pas envie qu'on reste fâchés. J'aurais dû t'appeler. »
« Tu déconnes ? C'est ma faute à moi. »
Jason apporta sa seconde main derrière ma tête, il me rapprocha de lui pour déposer un baiser contre ma tempe.
« T'es une grande fille, j'avais pas à m'énerver. » dit-il. « Je suis rassuré que tu sois là, je commençais à m'inquiéter. T'es rentrée en bus ? »
« J'ai.. Je⸺ Oui. J'ai pris le bus. »
Loin de moi l'idée de l'inquiéter.
Jason méritait mieux que ça, mieux que d'apprendre que j'étais une immense idiote et que j'avais failli mourir à cause de ma fierté. J'avais compris ma leçon. Alors qu'il me faisait face, que ses beaux yeux bleu pétillant se perdaient dans les miens, que ma main reposait contre la sienne dans une douce enlace au parfum de romance, la simple idée de briser son illusion me broyait le cœur. Il était si doux.. Jason ne méritait pas de payer pour mes bêtises, il méritait que je m'améliore.
Il méritait une meilleure version de moi.
« Vraiment ? » s'étonna-t-il. « Tant mieux. »
« La prochaine fois viens, s'il te plaît. Je préfère rentrer avec toi. »
« Bien sûr. »
Jason retira sa main de mes cheveux, il déposa le dos de ses doigts contre ma joue, qu'il se mit ensuite à tendrement caresser. Jason accompagnait le tout d'un fin sourire.
« Tout ce que tu veux. »
Quant à moi, je passai mon bras libre autour de sa taille et collai ma joue libre à son torse. Le besoin de me rapprocher de lui m'était vital. J'écoutais attentivement les battements de son cœur, le regard perdu dans le vide et ma main toujours accrochée à la sienne. Tout s'était passé si vite, j'avais l'impression que ma rencontre avec Red Hood n'était plus qu'un distant souvenir. Une hallucination, un mirage embrumant le reste de ma mémoire. Surtout, ma proximité avec le vigilante m'avait rappelé à quel point j'aimais Jason. Ça n'était pas la première fois que je ressentais le besoin ardent de le toucher, de me recueillir auprès de lui, mais c'était une chose puissante, un désir contre lequel j'étais désarmée.
Nous restions ainsi.
Ni Jason ni moi ne bougeâmes.
Au cœur de notre appartement, plongés dans la pénombre, il n'y avait que nous deux. Pas un son, pas un geste. Ce fut intime. Nos corps avaient fusionnés le temps de cette étreinte, le temps de nous laisser récupérer. Le temps de nous remémorer les sensations que nous procuraient le simple fait d'être l'un contre l'autre.
J'aimais entendre son cœur battre. Il palpitait contre sa peau d'une vitesse folle, mais je n'étais pas en mesure de le lui reprocher, sachant que le mien battait en symbiose avec le sien. Ses battements s'étaient synchronisés et, bêtement, j'espérais que Jason s'en rende compte. J'espérais qu'au travers de nos mains, de ma joue, n'importe quoi, il saisisse la force de mes sentiments. Il n'était pas seul. Moi aussi je l'aimais à la folie. Je l'admirais tout autant. Je le désirais.
« T'es sûre que tu vas bien ? » murmura Jason. « Tu m'as l'air secouée. » insista-t-il.
Je fis oui de la tête.
Mon bras se resserra sur sa taille.
« Reste avec moi, c'est tout. »
« D'accord, d'accord, je bouge pas. Je suis là je reste là. »
Jason embrassa de nouveau ma tempe. Il chercha à me rassurer, baisant ma peau, caressant le dos de ma main de son pouce, il ne recula devant rien pour m'apaiser. Cela fonctionna à merveille.
Un soupir d'aise m'échappait.
« Est-ce qu'on peut aller se coucher ? Je tiens plus debout. »
« C'est toi qui décide, mon cœur. »
Sa main se sépara de mon visage. Jason replaçait quelques mèches de mes cheveux derrière mon oreille sans me lâcher du regard, je l'observais à mon tour. C'était innocent. La manière dont nos yeux s'adoraient, perdus dans leur contemplation, celle dont nos cœurs battaient à l'unisson, tout me rappelait ce pourquoi j'étais tombée amoureuse de lui.
Derrière sa montagne de muscles, Jason cachait une vie remplie de mystères, des secrets et regrets à n'en plus finir. Jusqu'à présent je n'avais pas été mise dans la confidence. Son père adoptif Bruce Wayne me paraissait complice mais je n'osais pas le questionner, ça n'était pas ma place. Je l'aimais malgré le poids qu'il portait sur ses épaules et même malgré les cicatrices qui tâchaient sa chair. J'avais confiance en lui. Nuit et jour il me rendait heureuse. Depuis que nous avions commencé notre relation, hauts et bas nous avaient testé, mais mon affection pour lui n'avait cessé de grandir. Je l'aimais avec un grand A. Je l'aimais comme on aimait l'univers, comme on aimait la simplicité et la fatalité dans notre mortalité. Je l'aimais comme l'on inspirait, expirait. Je l'adorais.
La main de Jason quittait la mienne, sa seconde s'écartait encore de mon visage. Il se reculait un peu de moi.
« Tu veux pas dîner avant ? »
« Non merci. » répondis-je.
Il arqua un sourcil.
« Tu vas directement au lit, alors ? »
« Je prendrai ma douche demain matin si ça te dérange pas. Je vais tomber sinon. »
« J'ai connu pire. » il me rassura dans un sourire taquin. « Je te ferai un bon petit-déjeuner quand tu te réveilleras, promis. »
« Ça me paraît bien.. »
« J'en suis certain. »
« Merci, Jason. »
Il secoua la tête.
« Me remercie pas, c'est le moins que je puisse faire. Je serais un terrible petit-ami si je prenais pas soin de toi. »
« Mhh, non. »
Ce fut à mon tour de secouer la tête.
« Tu es le meilleur. » j'affirmai. « N'en doute pas. »
Penchée dans sa direction, je me saisis de son visage en coupe. Jason étouffa un rire.
« Si tu le dis je suis forcé de te croire. »
Il me suivit tandis que je le guidai jusqu'à moi.
« Tant mieux, parce que t'as pas le choix. Maintenant embrasse moi. »
« Tout de suite, madame. »
Mes lèvres effleurèrent les siennes puis, dans un geste hâté, elles se rencontrèrent. Je l'embrassais tendrement. Le temps de le retrouver, de le goûter autant que je le pouvais même avec cette cruelle fatigue qui épuisait mes muscles, je me perdis dans la tendresse de notre échange. Je me reculai, histoire de respirer, mais revins aussitôt à la charge pour bécoter de nouveau ses lèvres. Jason fit de même. Il attrapait mes hanches, les yeux clos, il m'embrassait en retour de la même manière. Cela me suffit. Cela nous suffit.
J'embrassai la commissure de ses lèvres, je baisai sa mâchoire.
Mes bisous ne furent pas rapides, ni trop forts d'ailleurs, je bougeai et le chouchoutai avec grand calme. Ce moment que nous partagions n'était pas éternel, il était la preuve de notre affection éphémère l'un pour l'autre, il n'était pas là pour le marquer à vie ou pour nous en faire mal au cœur. Il était là pour exprimer la véracité de nos sentiments ce qui, à mes yeux, était amplement suffisant.
Pas besoin de caresses sensuelles, pas besoin de finir à bout de souffle. Ces légers baisers étaient les porteurs d'un bien plus lourd message.
Après avoir déposé une traînée de baisers sur mon visage, Jason se recula de moi. Il récupéra son portable.
« Tu veux boire un truc avant ? »
« De l'eau, oui. J'ai un peu soif. »
« Je vais te chercher une bouteille, m'attends pas, va dans la chambre. »
« Mhh, d'accord. »
Jason me pinça gentiment la joue en guise de salutation. Il ne tardait pas à entrer dans la cuisine ouverte sur le salon et à s'approcher du frigo. De mon côté, je rejoignis le couloir, direction notre chambre à coucher.
Je ne me sentais pas particulièrement propre, une douche aurait été la bienvenue mais j'étais vraiment fatiguée.. Si j'y allais maintenant, j'allais sûrement m'endormir sous l'eau. Ignorer ma routine du soir juste une fois ne me ferait pas de mal, sachant que je me faisais la promesse de ne pas recommencer. Je n'avais même pas la force d'enfiler un pyjama. Je laissai donc traîner mes vêtements d'aujourd'hui à même le sol ⸺aux pieds du lit⸺ et grimpai sur notre matelas. Je me rapprochai de la tête du lit, me frayai un chemin sous la couette. Mes jambes se mirent immédiatement à frissonner. Elle était glacée, chose étrange. J'avais pensé Jason couché depuis le temps ⸺surtout à cause du manque de lumière lors de mon arrivée⸺ pourtant les draps étaient frigorifiés, un peu comme si il avait laissé la fenêtre ouverte toute la soirée ?
J'apportai ma peluche ⸺reposant sous mon oreiller⸺ contre ma joue et relevai mon portable en direction mon coussin. Je l'y plaquai. Je m'étais allongée de profil me permettant ainsi de pouvoir traîner un peu dessus en attendant que Jason revienne.
Quelques informations concernant Gotham me parvinrent, rien sur Arkham ni Batman pour l'instant. Il y avait des histoires sur le maire, le GCPD et ses effectifs ou même Bruce Wayne et l'énième entreprise dans laquelle il avait investie. Je ne cliquais sur aucun des liens proposés, je me contentais de lire les titres ainsi que les premières lignes les précédant puis je passais au suivant. J'attendais en même temps que mes draps se réchauffent. Je frottai mes chevilles contre le matelas, parfois frappée par une flopée de frissons dont la fraîcheur me fit nombre de fois grincer des dents.
Il faisait tout aussi sombre dans la chambre.
J'étais bien là, emmitouflée sous ma couverture et bientôt réchauffée. J'étais bien loin de mon université ou de mes préoccupations habituelles, celles-ci me semblèrent futiles sur le moment. Sans parler du calme plat qui régnait tout autant ici. J'appréciais entendre les petits bruits du quotidien ⸺télévision, éclats de voix, crépitement de la nourriture sur la poêle, vaisselle, douce, musique⸺, c'étaient des choses futiles mais qui rappelaient à quel point la vie était belle. Toutefois, ce silence aussi était agréable. Il n'était pas seul. Il était réconfortant en quelque sorte.
Il me donnait l'impression d'être seule au monde et de n'avoir rien à craindre.
Finissant de descendre sur ma page internet, je poussai un petit soupir. J'étais sur le point de me redresser. Jason n'était pas revenu depuis plusieurs minutes déjà, ça commençait à me déranger. Je me demandais ce qu'il pouvait bien faire.
Je me stoppai à la vue de Victor Zsasz.
Depuis l'écran de mon portable, un article traitant de son retour à Arkham titilla mon attention. L'article était composé de son titre, d'un début de texte mais aussi d'une photo du criminel. Et sans surprise, il avait de nouveau su m'ébranler. Jusqu'aux os. Je le dévisageai. Ses yeux globuleux me fixèrent en retour, d'un sinistre effarant.
Je cliquai sur la page.
Une seconde photographie apparut, j'ignorais la forme écrite de l'article pour me focaliser dessus : cette fois-ci Batman était dedans. Il tenait Victor Zsasz prêt de lui, menotté, il le remettait au commissaire Gordon. Les deux hommes parlaient, quant à Zsasz, il fixait la caméra. Il me fixait.
« J'ai pas trouvé d'eau fraîche. Désolé j'ai dû oublier d'en re⸺ »
Prise sur le fait, je me redressai.
« Hey. »
Jason fermait la porte derrière lui, dubitatif, il me dévisageait.
« Hey.. » répondit-il. « Qu'est-ce que tu fais ? »
« Rien. »
J'attrapai la bouteille qu'il me tendit, j'en bus une gorgée le temps qu'il se déshabille lui aussi. Ses vêtements rejoignirent les miens au sol. Jason s'était dépêché.
« Il est tard, tu devrais commencer à dormir. »
« Je sais, je t'attendais. » confessai-je.
Il s'assit, étendit son bras dans ma direction et me poussa contre son torse. Le temps de s'allonger confortablement, il m'avait volé ma bouteille et l'avait laissée à choir sur sa table de nuit. Il ne regardait pas exactement où elle atterrissait, il avait juste voulu s'en débarrasser le plus vite possible.
Jason s'assura que nous étions bien couvert, il me pressa contre lui et posa ses lèvres contre les miennes. Il me vola un baiser.
« Repose toi. »
« J'y vais.. » chuchotai-je.
Nos jambes se rejoignaient, les siennes étaient chaudes, j'en profitais pour me coller à lui. Il était chaud des pieds à la tête.
J'étais allongée contre son flanc de mon ventre, ma joue plaquée sur son torse, quant à Jason il avait un bras autour de ma taille et sa main sur ma joue. Il la caressait. Du dos de ses doigts, il me frôlait, puis s'amusait avec les mèches rebelles de mes cheveux. Notre enlace était si étroite que la seule chose que je pouvais respirer était son odeur. Tout ce que je sentais était sa peau contre la mienne. J'étais solidement accrochée à lui, et lui me maintenait fermement en place. C'était habituel pour nous. Jason et moi dormions toujours collés, même si nous venions à nous séparer durant la nuit, ça nous était indispensable de nous endormir en nous touchant. Je ne pouvais pas me reposer sans le savoir proche de moi..
« Eh, t'es sûre que ça va..? »
« Mhh.. »
Jason me frottait le dos de sa main.
« Merci, Jason. » je murmurai.
Il resta muet un instant. J'entendis sa respiration se stopper.
« Pourquoi ? »
« Je sais pas. Merci d'être là. »
Mon portable était depuis longtemps oublié, caché sous mon oreiller, ma peluche pressée contre ma poitrine, j'avais fermé mes yeux.
J'étais bien là, je ne désirais rien de plus. J'en oubliais tout, même mes pires cauchemars.
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Korkma. Eğer hayat yollarımızı ayırırsa, birlikte geçirdiğimiz zamanın hatırası var olmaya devam edecektir. Guy Gilles, Le Clair de Terre (1970)
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Je voudrais, parfois, que personne d'autre que toi ne lise ce que je t'écris. Paroles perdues, paroles proférées à la nuit : tu es mon grand arbre, tu es mon grand vent, tu es le feu qui brûle et disperse mes paroles tues. Mais tous ces mots ne font-ils pas plus que te dire ? Et n'est-ce pas mon devoir de désigner au monde ta beauté ? (Comme je désigne le ciel et les végétations, amie prise par la main sur le parvis familier pour lui montrer cerisier et tulipes invisibles).
Survivrais-je un monde où ta beauté n'a pas été dite ? Plus que ta beauté - ta ferveur, ta soumission consentie à mes mots et mes mains, ta nudité claire et neutre à louer comme un présage salutaire. Oui, comment vivre dans un monde où s'ignore la générosité de tes paumes ouvertes et offertes ?
Je renonce à l'ignorance coutumière, à l'aveuglement : il faut, par mes paroles, dessiller l’œil solaire - répandre sur toi nos rayons d'or ; t'avoir en pleine lumière - en plein cri de joie : percer yeux et tympans et louer jusqu'aux parties les plus blanches de ton être (les plus fades, les plus inutiles - celles que mes baisers chérissent deux fois plus pour les rendre combles).
Doré par mes mots, par mes prières - par mes avidités et mes songes liquides ; oint de mon désir nouveau-né, tu resplendis. Fleurs de sueur humectées par leur germination, tu fais, pour qui sait sentir, le printemps plus réel. On marche, et la nature brille de tes mémoires : la terre exhalée et humide, crevée tout à coup de mille germes, rappelle ta chair ravinée de caresses. Fléau moite que ce printemps qui gorge les ruisseaux (mois détesté des bergers idéaux, des bucoliques oisivetés), qui te dégorge à son passage - divinité océane que tu contrefais ou concrétises.
Salive solaire ablution, nos doigts, nos ventres, nos cuisses - regards délavés éternels - gaieté, la terre grasse la chair ébranlées à plaisir - tes paupières, rivières sur-emplies, coulures épaisses bordées d'astres : fonte printanière que rien n'entrave. Mais comment dire ton corps ? confondu aux floraisons dans mon langage chimique.
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Some of my poems (in french and english)
Also, reblogs and any form of interactions always appreciated
Not all of my poems are there but ye
Eng: I always write free verse poems by the way. I let my pen guide me when I write.
FR: Je fait tout le temps des poème en vers libres by the way. Je laisse mon stylo me guider quand j'écris.
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Court poème sans nom/ short poem without a name
Prairie des montagnes, fleurs de moneuil.
Les oiseaux chantent dans un son aigu l'arrivée du printemps
Ainsi que la saison des amours.
Les petits renardeaux attendent le retour de leur mère
.
.
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Les facettes
Douce expression de soi sans effroi.
Un savoir si grand et sage, malgré son jeune age
Jolie voix, Grand cœur froid
Une surface parfaite, ce n'est qu'une facette.
Les oiseaux chanteron ils encore demain ?
Il paraît heureux, mais c'est bien plus brumeux.
.
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fin de bataille
Rosée du matin, feuilles de Bambou. La fin de la guerre, le Samourai à terre. Les enfants ne courent plus. Il n'y a désormait que la melancholie du chant des oiseaux.
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Brises d'Hiver
Un hiver froid, les joues Rouges La neige et les arbres sans feuilles, les animaux hibernent, les bois sont calmes Le vent froid, les écharpes. L'Hiver s'annonce rude mais quelque peut réconfortant.
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Longer love poem
Ils étaient là, dans le lit. Lumière tamisée, ambiance romantique et Relaxée.
Une intimitée semi présente. Intimitée entre deux corps encore trop jeunes pour fusioner mais pourtant. Ils étaient là. Stressés et amoureux sous la faible lumière des leds accrochées au plafond.
Le silence, le bruit de leur coeur qui battent à la chamade. Ces deux corps relaxés dans un baiser. Enfin, après échange de salive, Ils se détendent dans un monde de rêves anjoleurs au de lendemain.
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Ce cœur.
Ce cœur qui hais
Ce cœur qui trahis
Il a pendu ses amis
ceux avec qui il a rit
Ils sont maintenant partis; tout est fini.
Ca coeur qui trahis, lui qui a tand aimé, mais il a aimé. Il deteste aimer. Il se sent blessé, car il a perdu tout ce qu'il avait de plus cher.
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Douce voix de Soprano
Cette douce voix de soprano qui transperce les cristaux de mon cœur Cette voix Si douce, comme une rangée de Jonquilles qui se faufile dans le creux des fissures de mon âme.
Cette voix de Soprano qui mue, un changement désespérant. On ne fait pas de miracles.
Il faut Chanter malgré les changements, Chanter malgré le désarroi, Chanter avec espoir
Le changement est normal, jeune Soprano. Alors continue de faire chavirer mon coeur avec ta voix et ton cœur pur.
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Fr:Poème dédié à Carlo du Jeux Lies of P
Eng:poem dedicated to Carlo from lop
Des yeux marrons
des yeux marrons, un sourire malicieux un rêve dangereux mais ambitieux
des yeux marrons, un sourire perdu
Si seulement il lui avait fait ne serait-ce qu'un câlin
Des yeux marrons, un cœur brisé
Tout ce qu'il voulait était sa reconnaissance mais il n'est même pas venu pour la remise des diplômes
Des yeux marrons, un cœur perdu
Seulement la haine pour lui reste, l'amour n'est plus.
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Poem dedicated to Roméo de Lies of P
(Celui ci n'a pas de titre, ça m'arrive souvent)
(This one doesn't have a title, I often do that)
Des cheveux blonds aussi beau que l'or des rois aussi clairs que les reflets du soleil
Un cœur courageux coeur de poète, cœur théatrale
délicat comme de la soie, sensible comme une fleur de lys
Beau en scène comme à la ville
Beau comme la vie, grand comme un chêne.
fidèle comme une ombre
Une sensation de chaleur dans ces yeux bleus teintés de marron
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FR: Poème dédié à mon OC, Ayezl.
Eng: Poem dedicated to my OC Ayezl.
The goddess of ice and her bottled up emotions.
She gets mad at every little thing because her heart is in pain. She does ballet to help her go through strong emotions.
She dances to make the pain go away.
A dance so graceful, and yet, it aches.
She tries not to think about it too much like.
But, it always ends up like an explosion of feelings with tears burning her cheeks like acid.
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FR: Poème dédié à mon petit ami (enfin, l'un d'eux.. oui je suis poly tu va faire quoi?? XD)
Eng:Poem dedicated to my boyfriend (well, one of them.. yes I'm poly what you gonna do?? XD)
My sweet dove, as sweet as love
My Sunshine in the sky
a light in my heart who became a part of my mind and Soul
This scary experience named unconditional love.
Love is for us to share
No matter how strong the emotions
No matter what, our love will remain.
For as long as it can, wishing it could be forever.
This feels like a fever dream.
Is it really happening? Or is it just an addicting hallucination..?
I can only imagine the day we meet for now and dream about it.
My dearest, my tulip, my darling, my love. But your prettiest name is [his name]
FR: (Oui je ne dit pas son nom, because confidentialitée mon ami 🥸)
Eng: (Yes I won't say his name, because confidentiality my friend 🥸)
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Text
« Depuis l’élection de Macron en 2017, tout le monde sait désormais que l’on peut être élu sans vision ni programme, et tous les marketeurs de la Terre murmurent à l’oreille du politique : « Plus tu proposes, plus tu t’exposes. » Jusqu’aux partis populistes de tous bords et de tous pays qui réservent au bas-fond de leur site internet ou à quelques professions de foi que personne ne lit, les quelques orientations conceptuelles et programmatiques, souvent peu claires, préférant mobiliser leur énergie sur la critique du système en place. Eh bien, il est sans doute temps de se jeter à l’eau avec tous les risques que cela comporte et de mettre sous les projecteurs les dix points-clés d’un programme cohérent et synthétique, d’une feuille de route, d’un manifeste, qui reconsidérera de fond en comble et sans tabou la démocrature occidentale, lui préférant une ethnocratie où le peuple de la nation serait à nouveau souverain et fier de son identité. Une affiche en dix points qui refondrait intégralement l’organisation territoriale et administrative, présenterait une vision géopolitique euro-continentale et un projet économique ouvertement protectionniste, rejetant le casino planétaire et son insupportable tendance à broyer les classes populaires. Un étendard à dix flammes qui rappellerait simplement aux citoyens : « Camarades, n’ayez pas peur du vent qui se lève car le chaos est déjà là, mais de ce chaos nous ferons jaillir la lumière, une énergie, une vision en dix points-clés et dix actions-phares, véritables coups de poing dans la gueule du Système afin de reprendre en main notre destin. »
Hubert Calmettes, « Pour une dynamique du réveil » in revue Eléments n° 210 (en kiosques)
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