#cinéma et société
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frenchcurious · 4 months ago
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Cinéma Eldorado à Dijon, France, construit en 1920 par la Société Leoni Fils. Rénové en 1985. Crédits photos - François de Dijon, Ministère de la Culture et Trésors du Cinéma. - source Gary Landau.
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valerielemercier · 7 months ago
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" Il arrive qu'un journal illustré, entrouvert il y a des années, laisse en nous des traces aussi profondes qu'un grand livre ou qu'une rencontre mémorable. À l'époque où Life était l'hebdomadaire américain par excellence, dans un numéro tourné probablement par une main négligente ( toujours ce qu'on s'attendait à voir : la guerre du Vietnam ou celle de Corée, mêlée à des vedettes de cinéma, du sport, ou de la politique du moment ), je tombai sur la dernière page, réservée d'ordinaire à la "photographie de la semaine", sans référence  aux événements d'actualité, élue seulement pour ce que l'image présentait  d'exceptionnel, de beau ou de saisissant. Cette fois, c'était, en pleine page, un instantané de femme vue de dos. Une dame quelconque, un peu épaisse, sans doute située entre la quarantaine et la soixantaine, un manteau de voyage qu'on devinait beige, souliers de ville à talons mi-haut, petit chapeau sûrement acheté dans un grand magasin, sac volumineux, serré sous le bras avec ce geste possessif qu'ont souvent les femmes un peu mûres, et qui contenait à n'en pas douter le porte-monnaie, quelques billets de banque, l'assurance-santé, le portrait des enfants ou des petits-enfants, peut-être un de ces petits carrés de papier de soie imprégnés de produit chimique qui donnent à l'Américain en voyage l'impression de s'être lavé les mains. Une rombière américaine telle qu'on les rencontre, innombrables, dans les magasins de souvenirs et les restaurants convenablement bien côtés. Celle-ci était debout devant une mer calme ; une vaguelette léchait le sable à quelques mètres de ses souliers. Cette photographie prise sans doute au cours d'un petit voyage en Californie, par un mari ou un fils un peu en retrait sur la plage, avait eu les honneurs de la semaine parce que, l'instant qui suivit le déclic, une énorme lame de fond emporta la femme, le chapeau du grand magasin, le manteau, le sac, les papiers d'identité avec les portraits des enfants ou des petits-enfants, en fait, toute une vie. Ce qui avait été une forme, une forme reconnaissable, chérie peut-être, ou détestée, ou l'objet pour les siens d'une tranquille indifférence, tricotant ou jouant ou jouant au bridge, aimant la glace aux framboises, en parfaite santé ou atteinte de varices ou peut-être d'un cancer au sein, et jusqu'aux accessoires et au tout-fait de la société de consommation, s'était d'un seul coup amalgamé à la mer informe. Mrs Smith ( si c'était son nom ), ou Jones, ou Hopkins, avait disparu dans le primordial et l'illimité. J'ai repensé plusieurs fois à elle. J'y pense encore. À l'heure qu'il est, je suis peut-être la seule personne sur la terre à me souvenir qu'elle a été. " M. Yourcenar
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aurevoirmonty · 4 months ago
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Le Japon fascine et attire les voyageurs du monde entier : sa culture et sa longue histoire, sa nature et ses rites suscitent curiosité et admiration. Mais son apparente perfection a des revers. Dans une enquête inédite, une journaliste révèle la face cachée de l’archipel. La démocratie japonaise est-elle aussi solide qu’elle en a l’air ? Comment un Premier ministre – Shinzo Abe – a-t-il pu être assassiné en pleine rue dans un pays où la délinquance est si faible ? La liberté de la presse y est-elle vraiment respectée ? Par quel moyen l’école y fabrique-t-elle des enfants si parfaits ? Quel sort y réserve-t-on aux immigrés ou aux minorités sexuelles ? Que cache la folle industrie du manga ? Pour quelles raisons, au pays de l’enfant-roi, la dénatalité n’a-t-elle pu être enrayée ? Le cinéma japonais est-il celui que l’on voit en France ? Au fil de ses reportages et de son expérience personnelle, Karyn Nishimura-Poupée, journaliste correspondante au Japon, raconte les réussites éclatantes et les atouts d’une société japonaise singulière et révèle, derrière ce grand pouvoir d’attraction, de plus sombres réalités – sociétale, politique, judiciaire, médiatique, éducative.
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culturefrancaise · 1 year ago
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Je suis à la recherche d'un jeu de société/quiz pour jouer le 25 décembre !
De préférence avec plusieurs catégories de questions et des règles super faciles, histoire que tout le monde puisse jouer.
Nous serons 5.
Mon père est fort en cinéma et musique, sport et vieux trucs (culture vintage on va dire).
Ma mère est forte avec les langues et l'actualité et la santé.
Ma grand-mère est forte en histoire, art, musique classique mais n'a aucune culture pop (elle ne sait même pas qui était Freddie Mercury et n'a jamais entendu parler de Queen...).
Moi je suis douée en histoire, littérature, langues, cinéma, culture pop...
Et mon frère est doué en culture pop mais pas en histoire.
J'attends vos recommandations ! 💗
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orendil · 1 year ago
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Je crois qu’il reste toujours quelque chose en soi, en vous, que la société n’a pas atteint, d’inviolable, d’impénétrable et de décisif.
Marguerite Duras, L’Homme tremblant, conversation entre Marguerite Duras et Elia Kazan, Les Cahiers du cinéma, n°318, décembre 1980
English: "I believe that there always remains something within oneself, within you, that society has not reached, something inviolable, impenetrable, and decisive."
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Salle de la Lyre et ses toilettes publiques d'un autre temps (réalisées en moulage ciment par J. Francioli à Villefranche-sur-Saône). La salle fut construite en 1926 par la société de musique La Lyre (fondée en 1904 par Jacques Meunier). Ce fut un chantier laborieux où chaque musicien vint travailler bénévolement. Elle fut inaugurée le 15 mai 1927 et servit durant de nombreuses années de salle de cinéma et de spectacles avant d'être aménagée par la mairie, dont elle devient propriété communale en 1968.
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abridurif · 3 months ago
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Juriste de profession, Alexander Kluge, né en 1932, commence sa trajectoire d’écrivain au début des années 1960, puis se consacre au cinéma, après un stage chez Fritz Lang et sous l’influence de la Nouvelle Vague. En 1966, Lion d’argent à Venise pour Anita G. et, en 1968, Lion d’or pour Les Artistes sous le chapiteau : perplexes. À ses activités d’écrivain et de cinéaste, il ajoute ensuite celles de philosophe proche de l’École de Francfort — Espace public et expérience (1972), Histoire et entêtement (1981), écrits avec le sociologue Oskar Negt — et de producteur de télévision, à partir de la fin des années 1980, avec sa société DCTP à Düsseldorf et ses émissions sur les chaînes allemandes RTL et SAT 1. En 2000, paraissent les deux premiers volumes de sa monumentale Chronique des sentiments (plus de 5000 pages aujourd’hui), qui regroupe quarante années de production littéraire. Pour l’ensemble de celle-ci, il reçoit en 2003 le prix Büchner et le prix Adorno en 2009.
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girafeduvexin · 1 year ago
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Profondément persuadée que Proust serait plus populaire, c'est-à-dire, plus adapté au cinéma, plus célébré comme auteur gay par la communauté lgbt+, plus remis au goût du jour par la nouvelle génération (I mean.... à part moi et dix personnes sur tumblr), plus popularisé, comme un vrai classique, qu'il est ! Mais c'est un anti-classique, comme l'analyse Antoine Compagnon, c'est l'auteur le plus étudié en France, et aussi le plus mal compris... bref, persuadée, vraiment, que Proust serait autre chose s'il n'était pas juif et s'il ne parlait pas en profondeur de la place des juifs et de l'antisémitisme dans la société française.
C'est précisément ce qu'écrit Patrick Mimouni dans son livre, Les Mémoires maudites. Même quand on a eu un an de podcasts sur France Culture sur la Recherche, sur Proust, sa judéité a à peine été évoquée. Il pose problème, fondamentalement. Il n'est pas que gay, il est aussi juif, et tu ne peux pas étudier Proust sans l'accepter, sans le comprendre, sans lire "Tous ces gens là sont antisémites" et véritablement digérer le sens de cette phrase, ce qu'elle coûte et à Swann et à Proust.
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lepartidelamort · 1 year ago
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L’État juif en France dispose d’une vaste structure para-étatique qui démultiplie sa capacité de contrôle de la société. Il y a ainsi 1,5 million d’associations subventionnées à hauteur de plus de 50 milliards d’euros par an.
Le domaine de la « culture » est enrégimenté par le ministère du même nom, lequel dispose d’un budget de 10 milliards d’euros pour corrompre ceux qui consentent à alimenter la propagande constante du régime, notamment à la télévision et au cinéma.
La presse quant à elle perçoit des milliards d’aides, faute de lecteurs.
Il y a aussi les syndicats, tous plus ou moins marxistes, pro-invasion et férocement enjuivés, qui perçoivent des montants inconnus, puisque l’État comme le CAC40 les arrosent de cash de manière discrétionnaire. La CGT a par exemple un château à Fontenay-lès-Briis dont vous assurez l’entretien avec vos impôts, bien entendu réservé à ses dirigeants.
À ces factions et cette machine de propagande s’ajoutent les structures de répression politique pure que sont la LICRA, l’UEJF SOS Racisme, le MRAP, la LDH, etc., appuyées à l’intérieur du ministère de la Justice par la maçonnerie ou les réseaux trotskistes du Syndicat de la Magistrature, en plus du gouvernement en tant que tel. Enfin, la DILCRAH coordonne la purge de l’internet, etc..
Tout ça vient en plus du lavage de cerveau obligatoire qui commence à l’école, sous la direction du ministère de « l’Éducation » du juif homosexuel Attal.
Ce vaste système n’a d’équivalent que dans les régimes communistes, quoique les régimes communistes n’ont pas besoin de dissimuler ce genre de contrôle sous un vernis para-étatique. D’autant qu’ils n’en ont généralement pas les moyens.
La France est effectivement un système communiste dirigé par des juifs, mais il ménage une part d’économie privée pour financer cet énorme appareil de contrôle et de surveillance des populations qui utilise la sous-traitance pour une plus grande efficacité. L’innovation de cette république, c’est de financer l’esclavage des goyim par leurs taxes.
Imaginez si demain l’État finançait à hauteur de 50 milliards d’euros des associations de droite et d’extrême-droite virulemment anti-républicaine, anti-démocratique, racistes et antisémites.
Imaginez une seconde.
Chaque semaine, nous aurions des conférences, des manifestations, des concerts, des foires, des projets sur des thèmes pro-blancs.
D’où le fait que la France soit un enfer marxiste, pourri de métèques, avec des crasseux de gauche absolument partout, payés à semer le chaos pour le compte de la juiverie. Dans un tel environnement, la police politique juive ne rencontre évidemment aucune opposition sérieuse.
Pourtant, le régime hurle constamment contre « l’ultra-droite » dans un pays où la chasse au Blanc est ouverte.
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rosesinvalley · 6 months ago
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Ciseaux Fanzine
Des fanzines queer mais pas que…
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Pourquoi pas interviewer des acteurs du DIY ?
J’ai rencontré Ophélie au Salon « DIE or DIY » en décembre 2021, une autre fanzineuse posée à coté de mon stand. Nous avons donc pris le temps de discuter, échanger nos fanzines et ça a accroché.
Le caractère éclectique et du genre LGBT / Queer m’a interpellé ainsi que le style punkzine à l’ancienne. Elle a donc susciter ma curiosité sur son travail de longue haleine et je lui ai proposé une interview. 
Elle m’a aussi appris le mot « DYKE »  qui n’est pas dans le contexte une lame de roche magmatique à vous de chercher.
Elle a posé avec un tee shirt RIV qui lui va à ravir dans la thématique Cult of ride. Merci !!!
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Peux-tu présenter « Les Ciseaux Fanzine » ?
« Les Ciseaux Fanzine », c’est un ensemble de fanzines autour des thématiques féministes et queer et de façon plus générale, sur la culture, le cinéma, la littérature, la musique avec parfois un humour décalé.
J’utilise le terme « queer », signifiant à l’origine « bizarre », « inadapté », pour désigner une identité, une culture et une communauté aussi qui remet en question les genres et une société dans laquelle le patriarcat est le modèle dominant. Pour moi, c’est un terme avec un sens politique qui sous-entend un certain engagement. Se revendiquer « queer » revient à politiser sa sexualité en remettant en question la société dans laquelle cette dernière doit/essaie de s’épanouir. Être « queer », c’est remettre en question les injonctions genrées de notre société. 
J’ai choisi le format du fanzine à l’ère du numérique car j’aime énormément l’objet livre et la liberté qu’offre ce moyen d’autoédition (mise en page, distribution, thèmes, écriture etc.) à travers le DIY et j’adore aussi l’esthétique « punk ».
Quand et pourquoi avoir commencé à écrire ?
Vers l’âge de 10-11 ans j’ai commencé à écrire mes premiers textes et des sortes de fanzines. Je créais mes propres magazines de A à Z. J’avais envie de partager des articles, des illustrations, des jeux, et surtout un objet « livre ». J’étais fascinée par cet objet et par l’univers de l’édition. J’aimais l’idée d’être libre, d’illustrer mes propres histoires et de les partager. Je me réfugiais aussi dans l’écriture pour réfléchir aux premières attirances, à une identité en construction. La fiction permettait davantage de libertés, on ose davantage écrire ce que l’on a peur de dire. Ainsi, mon premier « roman » racontait une histoire d’amour entre deux ados. C’était une sorte de refuge.
Tes ources d’inspiration ? Pour qui ?
J’ai toujours été inspirée par la culture féministe et lesbienne. J’avais lu Mémoires d’une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir en 3ème. C’était un peu complexe mais je l’avais dévoré avec passion. Dans la bibliothèque familiale, vers l’âge de 16 ans je suis tombée sur Claudine à l’école de Colette et ce fut une révélation. J’ai ensuite imprimé les poèmes de Sappho traduits par Renée Vivien puis les poèmes d’amour lesbien de Renée Vivien elle-même. J’ai ensuite découvert, via internet, d’autres artistes, auteures, réalisatrices lesbiennes et féministes. Et j’ai eu envie d’écrire pour partager toutes ces découvertes car souvent c’étaient des femmes peu connues du grand public. J’avais envie de partager ces références dans les cultures féministe et lesbienne. Ado, j’aurais aimé tomber sur un fanzine me présentant toutes ces icônes inspirantes. C’est vrai qu’à présent il y a les séries et les influenceuses des réseaux sociaux…
Le public visé est principalement les femmes, les personnes queer mais en réalité, il est important que chacun·e se sente concerné·e et curieux·se de toute cette culture pour déconstruire les préjugés et vivre dans une société plus inclusive et donc égalitaire. On revient ici à l’idée d’engagement liée au terme « queer ».
Tu as de multiples facettes parfois satirique puis poétique dans ton écriture ?
Documentaires, poétiques et parfois satiriques, il y a un peu de tout dans mes fanzines. La tonalité peut varier parfois d’une page à l’autre. J’ai une petite préférence pour la poésie pour la beauté du mot et des images.
Concernant l’aspect satirique, l’idée est de faire bouger les lignes, d’heurter le lecteur ou la lectrice pour le/la faire sortir de sa zone de confort et réfléchir…
Le Statut LGBT revendiqué ? Vulve féministe ? Sororité ? Explique nous?
Oui, je revendique le statut d’artiste LGBT+, queer même, parfois lesbien-queer. C’est vrai qu’il y a beaucoup de termes mais les sexualités et cultures liées à ces identités sont elles-mêmes extrêmement variées. Je ne me reconnais pas dans la culture « mainstream » très hétéronormée avec un humour qui repose très souvent sur des stéréotypes sexistes ou de genres qui, moi, ne me font pas vraiment rire, sur des rapports de domination homme/femme dans lesquels je ne me reconnais pas, et avec lesquels je suis en désaccord. Et comme je le disais plus haut, je me définis également comme une artiste queer dans le sens où je souhaite également lutter pour déconstruire les clichés de genre et faire exister, rayonner, grâce à mes mots, mes collages, mes dessins les cultures LGBT+ trop souvent écartées.
Plus que « vulve féministe », je n’avais encore jamais entendu cette expression, je dirai « clitoris féministe » car cet organe a trop longtemps été mis à part, oublié volontairement. Actuellement on en entend beaucoup parler, il était temps !
Et oui pour la sororité. C’est un mot extrêmement important dont encore certaines personnes méconnaissent encore l’existence. Il existe une fraternité dans notre société que l’on trouve presque naturelle, inconsciemment. Une union masculine est quelque chose de communément admis que l’on n’interroge jamais (on le voit bien au travail ou dans les émissions de télé-réalité ou de divertissement qui reflètent merveilleusement bien notre société). Tandis que la moindre union de femmes est immédiatement vue comme une dangereuse coalition à détruire le plus rapidement possible… car ce serait le signe d’un « féminisme » contre les hommes… Il y a un vrai problème sociétal à ce niveau-là. Une peur et un rejet des unions de femmes. Insister sur la sororité est pour moi un chemin vers l’égalité de tous, hommes, femmes, personnes non-binaires. Dans un idéal d’adelphité, terme sans dimension genrée.
La Place des femmes dans la société actuelle ? les femmes sont-elles biens dans leurs corps ?
Non, je ne pense pas que la plupart des femmes soient si bien dans leurs corps. C’est d’ailleurs encore une chose difficilement acceptée car cela passe pour un discours « victimisant ». Mais c’est un fait : le corps des femmes est encore trop souvent instrumentalisé, commenté et sexualisé dans tous les domaines. Dans le monde du ride, par exemple, on voit encore trop de meufs hyper sexualisées vs des mecs en t-shirts et pantalons larges… A quel moment on fait du skate ou du bmx en string et soutif ?!
Tu as fait un fanzine spécial Roller Derby, rider pour toi cela épanoui la femme ? Que penses-tu de notre  fanzine Cult of ride justement ?
Vous la retrouverez dans les salons DIY et les fanzinothèques lyonnaises comme Café Rosa ou La luttine ainsi que sur Etsy.
Et son univers sur instagram.
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havaforever · 1 year ago
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PAUVRES CREATURES - L'année cinéma commence très fort avec "Poor Things", dernier bébé-monstre de Yorgos Lanthimos, qui nous livre ici une satire sous forme de conte initiatique, en mode relecture très inspirée de Frankenstein.
Dans une époque vaguement victorienne peut-être hybridée à celle des années 2075, un savant crée Bella, une femme adulte avec l'esprit d'un enfant. Créature qui va néanmoins très vite se développer. Bella découvrira le monde, les femmes, les hommes, et surtout le sexe.
La première demi-heure, en noir et blanc, nous plonge directement dans une ambiance très malaisante. Mêlant du body horror aux pires intentions humaines, elle nous invite à embarquer pleinement dans le coeur de ce récit initiatique coloré et passionnant.
Les acteurs sont fantastiques. Emma Stone incroyable dans le rôle cette "créature" qui grandit intellectuellement, et découvre son corps, son esprit, le monde, la place attendue de la femme. L'actrice donne par ailleurs allègrement de sa personne, on croule sous des scènes les unes plus trashs que les autres. Impossible de ne pas citer Mark Ruffalo, désopilant en séducteur invétéré, qui voit peu à peu son monde d'effondrer alors que sa "sex doll" mûrit et lui échappe.
La direction artistique est démente. On est dans une espèce d'univers steam punk avec de l'Art Nouveau à tous les étages. Yorgos Lanthimos utilise énormément les grands angles, montrant toutes les coutures de ce monde poétique, du moins tel que Bella le perçoit. Les costumes certainement tout droit sortis des ateliers des créateurs les plus fous, sont sublimes.
Le récit comporte pas mal de lourdeurs et de temps morts, trop longs pour être porteurs. Et pourtant malgré quelques détours largement inutiles du scénario, et la très grande créativité de sa mise en forme, c'est le propos qui prime très rapidement.
Certains (beaucoup) ont réduit Pauvres Créatures à un film féministe, mais ses thèses débordent largement cette apparence première. "Poor Things" parle de parentalité, de religion, et de relations entres les hommes et les femmes. Avec certes, la place des femmes dans la société, et la façon dont elles sont perçues et/ou contrôlées. Mais on est très loin du pamphlet stérile et redondant de tant d'autres films opportunistes.
Personnellement j'y ai surtout perçu une mise en scène très pertinente de ce que nous apprendrait l'intelligence artificielle sur le fonctionnement mécanique et désincarné des humains, et de nos sociétés dépourvues de leurs emballages moraux, changeants et relatifs. C'est très vite à travers ce prisme que le film m'est apparu captivant : une généalogie de notre morale, de nos comportements et de tous les travers d'un féminisme souvent contradictoire, vue non par Nietzsche, mais sous l'angle des ChatGPT et autres programmes qui nous "singent" littéralement…
Bref, "Poor Things" est riche d'idées, de sensations, de perspectives nouvelles, et remue le bide. C'est aussi un long-métrage très drôle. Comme dans les précédents films de Lanthimos, l'humour est absurde, noir, cruel, et souvent inattendu. Si vous adhérez au style du réalisateur, vous y trouverez très largement votre compte !
NOTE 17/20 - Ce voyage fantastique et fantasmatique regorge d'idées de génie, d'images sublimes et riches, le tout directement sorti du cerveau à la fois complexe, étrange et extraordinaire de Yorgos Lanthimos.
La génétique du réalisateur de The Lobster semble être composée de Mary Shelly et de Ruben Ostlund et de bien d'autres, dans une version remanipulée d'extravagance et de baroquisme flamboyants.
On est choqués, éblouis, embarqués par une créativité aussi rare qu'impressionnante.
Ames sensibles, s'abstenir.
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whileiamdying · 9 months ago
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Festival de Cannes 2024 – Critique Les Graines du figuier sauvage : chef-d’œuvre de rage et d’espoir
Nicolas Diolez 25 mai 2024
Il n’est plus nécessaire de faire les louanges du cinéma iranien indépendant. Avec des cinéastes tels que Jafar Panahi ou Asghar Farhadi, celui-ci a acquis ses lettres de noblesse à travers un cinéma social critique de sa propre société. De ce fait, à l’annonce de la présentation en compétition officielle au Festival de Cannes 2024 des Graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof, on était curieux de voir ce qu’il avait encore à dire.
Un peu de contexte pour commencer : le cinéaste Mohammad Rasoulof a été contraint à l’exil du fait de la réalisation de ce film, Les Graines du figuier sauvage. Menacé de huit ans de prison ferme, le réalisateur a rejoint la longue liste de compatriotes artistes qui ont fui le régime théocratique dictatorial iranien (qui n’apprécie pas qu’on le critique ouvertement).
Allégorie de la société iranienne
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Cette dernière, il l’instaure à l’échelle la plus réduite possible, c’est-à-dire une famille comme il en existe tant d’autres. Le père est strict et très secret sur son métier, car il travaille pour la justice ; la mère, soumise au dictat de son mari, s’occupe de la maison et de ses deux filles, sacrifiant inconsciemment sa propre existence au profit du patriarcat ; enfin les deux filles, connectées au monde par les réseaux sociaux, dynamiques et non formatées par le monde qui les entoure. Chaque membre de la famille incarne une certaine idée de la société iranienne. Tout pourrait aller dans le meilleur des mondes, sauf que la révolte des femmes en 2022 suite au décès d’une jeune femme battue à mort pour soi-disant avoir mal porté le voile, va faire basculer tout l’équilibre familial dans le chaos, le mensonge et la haine.
Redoutable récit politique
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Néanmoins, Rasoulof démontre qu’il ne sait pas juste écrire, il maîtrise également la réalisation. Les plans sont sobres, mais rigoureux, tandis que le montage est précis, laissant une place prépondérante à la dynamique impitoyable des dialogues. Ces derniers sont ciselés, féroces, écrits avec la rage au ventre. Rasoulof n’est pas un réalisateur de film, il est comme un boxeur qui monte sur le ring pour déchainer toute sa haine contre le pouvoir iranien. Une haine tristement justifiée.
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Bref, vous l’aurez compris, Les Graines du figuier sauvage est une œuvre colossale, écrite avec férocité, réalisée avec le plus grand soin du monde, incarnée avec le plus beau des panaches. C’est plus qu’un film, c’est un testament politique pour une société plus juste qui ne traite pas les femmes comme des objets. Pour ce film, rien que le fait d’exister est un miracle. Ce geste de cinéaste, d’artiste, de citoyen, d’homme du monde, mérite tout simplement le respect.
Les Graines du figuier sauvage n’a pour le moment pas de date de sortie en France. Retrouvez toutes nos critiques du Festival de Cannes 2024 ici.
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aurevoirmonty · 4 months ago
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Les conversations entre Pier Paolo Pasolini et Gideon Bachmann, longtemps restées confidentielles, sont enfin révélées dans ce recueil exceptionnel. Enregistré au fil d’une amitié de quinze ans, ce document nous transporte des débuts cinématographiques de Pasolini avec Accattone (1961) jusqu’à son Salò ou les 120 journées de Sodome (1975). Structurées autour de trois thèmes majeurs — Polémique, Politique et Pouvoir — ces conversations dévoilent les fondements de l’oeuvre de Pasolini. Elles abordent des sujets aussi variés que l’art, la société, la religion, le langage, la poésie et le cinéma, offrant une vision claire et percutante de ses idées. Les échanges entre Pasolini et Bachmann sont vifs, parfois amers, toujours fascinants, dépeignant une époque de bouleversements sociaux et culturels. Ces paroles résonnent encore aujourd’hui, apportant une réflexion profonde sur notre société contemporaine. Un livre indispensable pour comprendre Pasolini et les dynamiques sociales et politiques qui perdurent.
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dollypopinspiration · 1 year ago
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Et l'Oscar des bureaux les plus cinématographiques revient à... Civilian Projects !⁠ ⁠ Récemment, les architectes de @civilianprojects ont repensé les locaux de la société de production documentaire @sandboxfilms nominée aux Oscars. Installés dans un gratte-ciel néo-gothique des années 1920 du quartier de Flatiron, ils rendent hommage aux premières salles de cinéma européennes et à l'architecture Art déco.⁠ ⁠ 📸 @chrismottalini
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culturefrancaise · 1 year ago
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Je suis à la recherche d'un jeu de société/quiz pour jouer le 25 décembre !
De préférence avec plusieurs catégories de questions et des règles super faciles, histoire que tout le monde puisse jouer.
Nous serons 5.
Mon père est fort en cinéma et musique, sport et vieux trucs (culture vintage on va dire).
Ma mère est forte avec les langues et l'actualité et la santé.
Ma grand-mère est forte en histoire, art, musique classique mais n'a aucune culture pop (elle ne sait même pas qui était Freddie Mercury et n'a jamais entendu parler de Queen...).
Moi je suis douée en histoire, littérature, langues, cinéma, culture pop...
Et mon frère est doué en culture pop mais pas en histoire.
J'attends vos recommandations ! 💗
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pauline-lewis · 11 months ago
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L'art, les femmes et un supermarché japonais
Ces dernières semaines j'ai vu (et revu pour l'un) deux films que j'ai vraiment adoré, deux films qui parlent d'agentivité, du carcan dans lequel sont coincées les femmes dans la société, de comment faire cohabiter l'art, le désir et le couple dans une société hétéropatriarcale. Et puis j'ai aussi regardé un film sur un supermarché japonais, ça n'a aucun rapport but bear with me !
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Maternité éternelle, Kinuyo Tanaka (1955)
Le premier était un rattrapage puisque j'avais raté la ressortie en salles des films de la cinéaste japonaise Kinuyo Tanaka (1909-1977) dont j'avais pourtant entendu beaucoup de bien. J'ai donc commencé par Maternité éternelle (dont je préfère largement le titre anglais Forever a woman), un film de 1955 qui s'inspire de l'histoire vraie de la poétesse Fumiko Nakajō, décédée à l'âge de 31 ans d'un cancer du sein — et qui est écrit par une femme, Sumie Tanaka. Comme vous vous en doutez, c'est un film d'une tristesse infinie. Quand le film commence, Fumiko est coincée entre un mari qui ne l'aime plus, deux enfants dont elle doit s'occuper et un cercle littéraire qui critique sa poésie dans son dos parce que ses sujets ne semblent pas assez nobles. Comprendre par là que ce sont des sujets "de femme".
Elle divorce de son mari et apprend qu'elle doit lui laisser son fils, tandis qu'elle a la garde de sa fille. Ses liens amicaux / secrètement amoureux avec son mentor Takashi Hori (l'un des rares à aimer et comprendre ses poèmes) s'achèvent quand ce dernier décède (oui ce film est vraiment triste, j'ai essayé de vous prévenir). Dans la foulée, elle est diagnostiquée d'un cancer du sein et est hospitalisée. Au même moment, Fumiko apprend la publication de quelques-unes de ses œuvres dans une revue de poésie, ce qui lance sa carrière au pire moment. Évidemment, elle soupçonne son état de santé d'influencer la popularité soudaine de ses écrits.
Elle accepte après de longues tergiversations de s'entretenir avec un journaliste — bien qu'elle sait qu'il ne vient là que pour chercher le récit racoleur de ses derniers jours — et entame avec lui une relation sentimentale et sexuelle. Je précise sexuelle parce qu'il y a des scènes assez incroyables dans ce film dans lesquelles Fumiko exprime son désir sans détours alors même qu'elle souffre de regarder son propre corps suite à sa mammectomie.
Tanaka joue sans cesse avec ce regard douloureux que Fumiko pose sur elle-même. Dans une scène vraiment sublime elle tourne le dos à son amant, qui s'apprête à retourner à Tokyo, et on la voit le regarder dans un miroir. Tout ce jeu de regards dit beaucoup sur le rapport au corps et à la séduction. Maternité éternelle raconte la difficulté pour Fumiko d'être dans un même mouvement une mère, une poétesse, une amante et une femme. Combiner tous ces rôles sans en sacrifier aucun est un vrai fardeau. Et c'est très beau de la voir écrire dans sa chambre d'hôpital (simplement parce que les images de femmes qui écrivent au cinéma me paraissent trop rares), rongée par la peur de n'être aimée que pour son histoire personnelle, de ne trouver personne pour embrasser toutes les facettes de sa personnalité. J'ai fini le film en larmes mais avec aussi l'impression d'avoir vu une œuvre rare sur des sujets peu souvent traités.
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Les chaussons rouges (Powell et Pressburger, 1948)
Et puis la semaine dernière j'étais à Paris et j'en ai profité pour faire un tour au Champo et revoir Les chaussons rouges (de Powell et Pressburger, 1948). J'avais déjà vu ce film il y a dix ans, et le redécouvrir m'a une nouvelle fois permis de mesurer à quel point le temps change notre perception des histoires. J'avais surtout gardé dans ma mémoire le souvenir du ballet central, qui n'est pas comme on a l'habitude de voir dans la comédie musicale un dream ballet mais plutôt un ballet cauchemardesque qui raconte l'histoire d'une femme possédée par ses chaussons de danse rouges. Une fois qu'elle les enfile, elle ne peut plus les enlever, ni s'arrêter de danser, elle est complètement manipulée. Si j'ai gardé un souvenir aussi précis de cette séquence c'est parce qu'elle est impressionnante visuellement, pleine de trouvailles, d'effets de perspective et de transparence, parce qu'elle invente de nouvelles choses à chaque seconde. Et aussi parce que, comme je l'ai dit de nombreuses fois, j'adore les films en Technicolor. Et tout le film fait tellement bien usage de la saturation des couleurs, des chaussons d'un rouge vif aux cheveux roux de l'actrice Moira Shearer.
Mais j'avais oublié que, comme Maternité éternelle, Les chaussons rouges raconte avant tout l'histoire d'une femme tiraillée entre les hommes et l'art dans un monde où l'art est contrôlé par les hommes. Elle est coincée entre celui qui l'a découverte, son "mentor" le tyrannique Lemontov, et celui dont elle est tombée amoureuse, le compositeur du ballet Julian Craster. L'un est machiavélique, l'autre se présente comme un homme bon, mais tous les deux empêchent Vicky, la danseuse, de laisser libre cours à sa créativité. L'un contrôle ses rôles, l'autre contrôle la musique sur laquelle elle danse. Tous les deux sont des marionnettistes.
Les chaussons rouges est une sorte de backstage musical, c'est à dire un film qui raconte les coulisses d'une production. Mais contrairement à ce qui est d'usage dans ce sous-genre de la comédie musicale, l'entertainement ne gagne pas à la fin. Le show ne fait pas tout oublier, il ne suffit pas à effacer les violences et les injustices. Au contraire, le divertissement et les hommes qui en tiennent les ficelles demandent un sacrifice. C'est un film très glaçant mais vraiment passionnant, que je vous conseille de rattraper si vous êtes à Paris !
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Supermarket woman, Jūzō Itami (1996)
Le dernier film n'a pas grand chose à voir mais j'avais quand même envie de l'archiver par ici. C'est un film qui parle de supermarchés, d'ambition, de capitalisme et de sororité. J'ai eu envie de regarder Supermarket woman de Jūzō Itami parce que j'avais adoré son Tampopo, un film qui donnait vraiment envie de manger des ramen. Bref, Supermarket woman met une nouvelle fois en scène l'irrésistible Nobuko Miyamoto et son énergie contagieuse dans un contexte culinaire.
Le scénario tient sur un post-it : une femme qui se pense la "ménagère" moyenne décide d'aider un ancien camarade de classe à sauver son supermarché de quartier. Ce dernier risque de couler à cause de la concurrence d'un supermarché concurrent qui casse les prix. Gros TW morceaux de viande en gros plan, poissons morts, moult fruits et légumes emballés dans du plastique (le film date de 1996). Le personnage de Nobuko Miyamoto, Hanako, infuse donc sa bonne énergie et ses bonnes idées dans ce temple capitaliste. Avec sa modestie, elle fait passer ses trouvailles pour du "bon sens" : écouter les clientes, privilégier les bons produits, s'allier avec les petites mains du supermarché et se rebeller contre la misogynie du boucher et du poissonnier qui font régner la terreur.
J'étais un peu circonspecte devant certains aspects du film — oui, ça reste la victoire d'un supermarché contre un autre, et donc du gentil-capitalisme sur un très-méchant-capitalisme plus agressif — mais je dois avouer que j'ai été happée par le ton léger et les nombreuses intrigues en coulisse. Il y a cette bizarrerie très plaisante qu'on trouvait déjà dans Tampopo. Et puis je me suis retrouvée comme bercée par le côté très familier du supermarché, ses allées, ses promos, ses néons blancs. J'aurais suivi Hanako et son sourire pendant plusieurs heures, ce qui prouve que la magie étrange de ce film opère.
Comme je n'irai jamais au Japon (même si ça a été l'un de mes rêves pendant longtemps), j'ai eu aussi l'impression de pouvoir faire ce que je préfère en voyage : zoner au supermarché et regarder les différents produits. Eh, la magie du cinéma ! Voilà si vous êtes un enfant des années 90 qui adorait aller faire les courses avec sa mère, peut-être que ce film est aussi un peu pour vous ?
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