#Michael Rouiller
Explore tagged Tumblr posts
Text
[Mon avis sur...] Le bâchage de Marion Seclin
[CW Viol, pédophilie]
[Générique]
Le sexisme est un fléau. Aucune insulte ne sera tolérée. Bisous. -0.00
(Ndlr : Si on était mesquins on compterait le nombre d'insultes que tu sors dans cette vidéo, mais c'est vraiment pas notre genre heureusement.) (Ndlr 2 : 14.)
------- [Thomas] Le mois dernier à l'occasion de la journée de la femme. -0:24
(Ndlr : C’est pas la première fois que tu dis n’importe quoi sur cette journée thomas, que ça soit dans ses origines (elle aurait selon toi été créée par l’ONU) ou dans son appellation. Pour les origines, on va faire simple. Comme l’explique l’historienne des révolutions Mathilde Larrere ici https://www.youtube.com/watch?v=wyng6snpl2U, le 8 mars à l’origine c’était une manifestation de femmes russes qui protestaient contre le manque de nourriture et pour la paix, et dont le cortège fusionnera avec celui d’une manifestation de suffragettes. Cette manifestation sera le coup d’envoi de la révolution russe, en 1917. Et avant cela, dès 1910, l’internationale des femmes avait décrété que cette période de l’année serait celle des femmes. Bref, rien à voir avec l’ONU qui ne fut créé que bien plus tard, après la seconde guerre mondiale.
Pour ce qui est de l’appellation « journée de la femme » utilisée, il s’agit (évidemment) d’une traduction, la langue usuelle à l’ONU (comme partout) étant l’anglais. Or en anglais, le site de l’ONU parle d’International Women’s day. S’il ne s’agit pas à proprement parler d’une erreur de traduction, on peut tout de même s’interroger sur le choix de cette dénomination, d’autant plus que le site de l’ONU dit « journée des femmes » dans leurs textes par la suite.
http://www.un.org/fr/events/womensday/index.shtml
http://www.unwomen.org/fr/news/in-focus/international-womens-day
Pourquoi cette appellation pose-t-elle problème ? Pour une raison simple. Parler de « la femme », c’est essentialiste. Cela réduit tout notre groupe à une « essence féminine » irréductible, que nous aurions toutes en commun, qui serait naturelle. Elle impose un idéal-type, qui n’est guère difficile à deviner au vu des mesures prises par l’ONU. Par exemple :
�� Ce modèle, présent dans la plupart des systèmes socio-juridiques et politiques occidentaux, est la base qui est proposé pour l'égalité entre les sexes : c'est le modèle de l'égalité formelle. L'égalité formelle, qui ignore l'exploitation patriarcale, ne la met pas en cause et aboutit à un système que j'ai appelé "l'équité". On sait que l'équité, c'est ce qui est juste, et ce qui est juste n'est pas forcément égal. Cette philosophie, adoptée par le gouvernement français dans son rapport à l'ONU pour la conférence de Pékin en 1995, dit en substance aux femmes: "Une fois que vous aurez fait tout le travail à la maison, et à condition que vous l'ayez fait, vous aurez l'entière liberté de vous consacrer à un travail payé. Mais ne vous attendez pas à être autant rémunéré que les hommes, qui peuvent se concentrer sur leur carrière. Et comme en plus ça sera fatiguant, on vous conseille de ne travailler qu'à temps partiel. »
Pour l'égalité, action positive plutôt que parité. Christine Delphy.
Il n’y a pas « la femme ». Il y a des femmes, toutes différentes. Il n’y a pas d’essence féminine, pas plus qu’il n’y a d’essence masculine. Tout est affaire de culture et d’éducation, y compris la séparation de l’humanité en deux classes de sexe, dont l’une exploite l’autre).
-------
[Thomas] … J’avais demandé à des femmes vidéastes victimes de remarques sexistes de témoigner. 0.25 (Ndlr : Mais avant j’ai parlé de moi pendant 45 minutes avec un ratio de « moi je » de un toutes les 12 secondes.)
-------
[Thomas] Autant faire une vidéo pour lui chier dessus, y’a aucun problème, autant faire une vidéo pour la défendre publiquement, là, personne n’a le courage. Eh bien moi j'vais oser, moi j'vais ouvrir ma gueule. Je n'ai peur de rien et je me fous éperdument des insultes que je vais recevoir. Ça fait déjà belle lurette que je m'y suis habitué. Donc oui je vais défendre Marion Seclin [fait craquer ses doigts] face à un bashage que je ne comprends pas. -0:50
(Ndlr : Moi je moi je moi je moi je moi je moi je.)
-------
[Thomas] Bah perso j'associe le bâchage (sic) au syndrome Plus Belle la Vie, alors le syndrome Plus Belle la Vie c'est à dire que tout le monde critique, tout le monde s'accorde à dire que c'est de la merde mais personne n'a regardé. Un peu comme les nouvelles aventures d'Aladin et Twilight en fait. -1:23
(Ndlr : Alors vu que tu dis avoir aimé Twilight... j'ose espérer que t'es pas en train de défendre cette bouse raciste, homophobe, transphobe et j'en passe, d'Aladin ? Au passage, personne n’a regardé…
Plus belle la vie : 4.08 millions de téléspectateurs en moyenne tous les soirs Les nouvelles aventures d’Aladin : 4 326 283 entrées en salle au total Twilight : 2 729 653 pour le premier film, 4 502 260 pour le 5e.
Et 5 millions de livres vendus en France au total.
Je savais pas que « personne n’a regardé » voulait en fait dire « des millions de gens ont regardé. J’ai vraiment dû rouiller en maths.)
-------
[Thomas] J'ai connu Marion Seclin avec sa vidéo sur le féminisme et je me suis senti super bien. C'était vraiment une vidéo traitant exclusivement du féminisme et à aucun moment j'ai senti une certaine rancœur envers les hommes ou je me suis senti agressé. Alors déjà, pour les pète-couilles qui accusent Marion de discriminer les hommes, on va mettre les choses au clair tout de suite :
[Suivi d'un extrait de vidéo où Marion Seclin dit que les hommes aussi souffrent des inégalités. Et sans homme engagés dans le combat féministe, on aura probablement jamais l’égalité] -1:40
(Ndlr : La fameuse "bonne féministe" donc. Au passage, j’aimerai qu’on m’explique la logique du « il faut ABSOLUMENT des hommes dans le combat féministe », voire il faut se concentrer sur eux. Aux dernières nouvelles, toutes les femmes, loin de là même, ne sont pas pour le féminisme. Alors pourquoi ne pas s’intéresser en premier lieu à celles qui sont victimes du patriarcat ?)
-------
[Thomas] Franchement y'a eu extrêmement peu de propos qui m'ont… très légèrement fait tiquer.
[Extrait Marion Seclin] 1 femme sur 5 se fait ou violer ou agresser sexuellement par un homme dans sa vie. Et pas vice-versa.
[Thomas] Ce que j'avais du mal à comprendre c'est d'évoquer le sexisme quand on parle de viol. 2:14
(Ndlr : … Mec, la vidéo est sortie le 26 mars 2016, il y a à peine plus d'un an, ça veut dire que jusque là tu te prétendais féministe mais tu comprenais pas le rapport entre viol et sexisme ? Tu les as trouvées dans un kinder surprise tes convictions féministes ?)
-------
[Thomas] Et puis j'ai découvert Btooom! [prononcé Bitoume, suivi de la musique Careless Whisper de George Michael] -2:30 (Ndlr 1 : Sinon t’aurais aussi pu découvrir l’INSEE, l’INED… J’pense que ça a plus de valeur qu’un animé. Enfin bon moi ce que j’en dis…)
(Ndlr 2 : Héhé raté, tu croyais te débarrasser de nous en citant des animés peu connus du grand public ? Alors ça tombe bien, il se trouve que j'ai regardé Btooooom! relativement récemment avec des amis pour me moquer comme on le ferait d'un mauvais nanard à regarder en famille. C'est vraiment nase, je cherchais un clone de Hunger Games et consorts à critiquer, sans savoir sur quoi j'allais tomber.
Attention, SPOILERS et gros TW VIOL.
Btooooom! est un manga/animé dans lequel des personnages sont capturés IRL et jetés sur une île et voués à s'entretuer, un peu à la manière d'un Battle Royal. Dans cet univers Btooooom! est aussi le nom d'un jeu vidéo, auquel les persos principaux jouaient avant de se faire kidnapper. Sur l'ile ils doivent s'entretuer de la même manière que dans le jeu : à coups de bombes / mines dans la gueule. Comme Thomas n'indique pas exactement le rapport avec sa vidéo... j'imagine qu'il parle du rapport qu'ont les personnages au viol... en effet, le personnage féminin, love interest du héros (bonjour le manga féministe), se fait agresser sexuellement à plusieurs reprises. Dans la vraie vie elle et ses amies se font attirer chez des... je sais pas, des yakuzas j'imagine, et ses amies se font violer et exploiter comme des esclaves à plusieurs reprises. Elle parvient à s'enfuir sans se faire toucher mais reste traumatisée par l'événement. Plus tard elle se fait kidnapper et envoyer sur l'île, sur ordre des ses amies qui l'accusent d'avoir causé la situation, et elle y rencontre plusieurs personnages masculins, dont une brute et un gros nerd (le cliché typique du hikikomori, et je dis pas gros par grossophobie, c'est vraiment ce qui le caractérise et qui est censé le rendre répugnant).
La brute est une brute meurtrière et l'héroïne commence à avoir peur, tout en étant traumatisée par les hommes de manière générale. Elle s'enfuit avec le nerd, mais celui-ci commence à être très insistant envers elle et à vouloir la "protéger" (CLIN D'OEIL CLIN D'OEIL THOMAS). Il lui prend la main de force, lui fait du chantage affectif parce qu'il a peur qu'elle l'abandonne et autres "je suis un mec bien moi tkt" (KLINDEUILLE KLINDEUILLE THOMAS). Au bout d'un moment il finira par essayer de la violer, et elle le tuera. Ce qui va accentuer son traumatisme et lui coller une trouille bleue de tous les hommes qu'elle croisera. Blablabla l'histoire avance, elle et le héros finissent par se rencontrer, elle a peur, elle fuit, le menace, blablala c'est un manga vous savez ce qui va se passer, ils finissent par bien se kiffer. A la fin on découvre qu'elle et le héros se connaissent déjà via le jeu btoooom, et sont même mariés dedans (surprise !!!). Entre temps, la meuf se fait capturer par le grand méchant de la saison et se fait attacher à un lit, le héros arrive, la délivre EASY (c'est un animé féministe on vous dit !) et ils rentrent à leur campement. La nuit arrive (je saute plein de passages parce qu'osef complètement) et elle et le héros sont chauds pour commencer à se pécho maintenant qu'ils savent qu'en fait dans le jeu ils se kiffent... mais bon, elle est toujours traumatisée par les hommes et du coup en fait elle veut pas trop pécho plus que se tenir la main. Mais elle se force (eeeeeet oui, animé féministe hein :)) et on a donc un plan où le héros est dans le lit, sur la fille, mais finalement se retient parce qu'il voit qu'elle est pas à l'aise et veut pas la forcer.
Voilà, fin du spoil.... que dire ? Si ce n'est que c'est extrêmement mauvais ? Alors oui, il y a la problématique du consentement qui est abordée mais c'est tellement pas intelligent, en réalité c'est juste le héros qui a des remords au dernier moment (mais en vrai ça le dérange pas tellement de mater tout au long de l'animé). Le thème du viol est abordé de façon extrêmement peu subtile et a uniquement une connotation sexuelle bestiale (càd l'incapacité à se retenir de baiser). Le viol est commis par des personnages désignés comme méchants (les yakuzas, le nerd) et qui n'ont comme intérêt scénaristique que le fait d'être des méchants alors que pour les gentils ça donne "non, pas les gentils, nous les gentils on est bien et on ferait pas ça !!" et il n'y a donc aucune analyse politique de la chose. Tout est complètement déconnecté du côté social et politique du viol/sexisme, le nerd est un "gros porc libidineux" (c'est plus ou moins les termes dont je me souviens), les yakuzas sont des brutes sanguinaires, tout dans le design de ces personnages incite à la détestation. L'animé (je ne sais pas pour le manga) passe complètement à côté des thématiques de domination, politiques, systémiques, etc., tout ça pour nous donner une romance artificielle qui servira à la fin à mettre en valeur le sacrifice et l'abnégation du héros qui, grand prince, ne violera pas sa copine (mais qui la mate quand même, j'insiste). L'animé use et abuse des tropes de la demoiselle en détresse, le viol est employé comme moyen de faire comprendre que les personnages sont des méchants, comme moyen de traumatiser l'héroïne pour créer une situation de tension vis à vis du héros qui est censé être son mec (dans le jeu) pour que finalement tout puisse se résoudre sur un magnifique NotAllMen où le héros finit par sauver l'héroïne de sa misandrie/son androphobie en démontrant à quel point les gentils sont... gentils. Et je persiste et signe : à la fin la réflexion sur le consentement est un prétexte qui ne sert qu'à mettre en valeur le héros. Le viol n'est qu'un ressort scénaristique, le travail sur le sexisme à l'intérieur de cet animé n'est qu'une blague tellement c'est mal traité ou inexistant.
Si ton rapport aux thématiques sociales et à la violence sexiste se construit uniquement via des animés (ce que je soupçonnais depuis un bon moment mine de rien...), tu m'étonnes que tu fasses des vidéos aussi malsaines et dangereuses. Bref, plutôt que de conseiller des animés de merde remplis de tropes et clichés sexistes / homophobes / grossophobes / j'en passe et des meilleures, je sais pas, fais quelque chose, va regarder Sweet Vicious, Steven Universe ou Incendies (tu vas kiffer crois moi, je peux pas en dire plus sans spoiler l'intérêt du film mais GROS TW viol/violences et autres, si vous pensez être concerné.e hésitez pas à vous spoiler avant de regarder, ça vaut mieux), ça c'est intelligent et ça t'apprend à reconnaitre et à combattre ce que tu prétends dénoncer, au moins.
Edit : Après avoir vérifié la page wiki de Btooom!, je suis tombé sur ça :
Ryota Sakamoto (坂本・竜太, Sakamoto Ryōta?) : Jeune homme de 22 ans sans emploi, Ryota est un NEET qui passe ses journées à jouer à un jeu en ligne nommé Btooom!.
Himiko (ヒミコ, Himiko?) : lycéenne de 15 ans, elle a été victime de plusieurs tentatives de viol et est traumatisée des hommes, jusqu'à ce qu'elle rencontre Sakamoto.
J'avais pas relevé l'âge de la gamine en regardant l'animé, mais PARDON ??? C'est quoi cette merde infâme dont tu nous vantes les mérites Thomas ? Tranquille la pédophilie (oui, JE SAIS, majorité sexuelle tout ça, j'en ai rien à carrer) ? C'est ÇA qui t'a fait prendre conscience des problématiques sexistes ? C'est à la gloire de ce déchet que tu viens de faire un montage avec une musique typique "musique d'amour façon Dallas ou Amour Gloire et Beauté" ? Je m'en veux de pas l'avoir repéré directement au premier visionnage (c'est ça de regarder pour en rire :/), parce qu'autrement j'aurais même pas passé le premier épisode. C'est pas juste gênant et mal écrit, c'est malsain.
------- [Thomas] A titre personnel je pensais que si tu es sexiste sur l’échelle du connard tu es déjà à 100% -2.40 (Ndlr : Vu que le sexisme intériorisé concerne tout le monde, sache que toi qui lis ces lignes, tu es un connard. Pourquoi faire de l’analyse sociale quand on peut trainer les luttes sur le terrain de la morale et de l’individualité ?)
-------
A propros de “l’échelle du connard”
[Thomas] Alors que si t’es un violeur, t’es tellement une sous-merde qu’il en faudrait 10 des échelles comme ça ! 2.50 (Ndlr : Comme au-dessus, c'est une condamnation morale et non de l’analyse. Ça peut sembler innocent mais ça ne l’est pas du tout. Le fait d’utiliser des figures rhétoriques comme le fait que les violeurs soient des fous / alcooliques / dangereux / connards représentés comme des méchants Disney permet non seulement de s’extraire de la remise en question (puisque personnellement « on n’est pas comme ça ») mais permet également de nier la réalité sociale et systémique du patriarcat et du sexisme. Elle permet (et Thomas ne s’en prive pas) de dire qu’il y a du sexisme anti-homme, que eux aussi sont victimes etc. Encore une fois, on passe d’une analyse globale à des rapports individuels. Le sexisme et la culture du viol ne sont plus des problèmes systémiques, mais des incidents dus à des individus problématiques. Dont, et j’insiste là-dessus, on ne fait jamais partie. Elle permet aussi parfois de désigner des responsables autres, « pas comme nous » en pointant d’autres communautés : les migrants, les musulmans, les pauvres, les gens des banlieues…)
-------
[Thomas] Et puis je me suis rendu compte que si. [Voix grave] T'es un homme donc je vais te tuer directement. [Voix normale] Toi t'es une femme donc je vais en profiter pour d'abord te violer. Donc oui effectivement le viol est bel et bien sexiste, tu as raison Marion. -2:58
(Ndlr : Oh merde, sérieusement ? Encore une fois (et c’est le cas dans absolument TOUTES tes vidéos, à part peut-être celle sur le viol 2 que nous n’avons pas eu la chance *hem* de visionner) le viol est réduit à l’acte de mecs malades et violents. On reste dans le cliché de la ruelle sombre, du couteau, de l’inconnu, des menaces…
Comment pourrait-il en être autrement, de la part d’une personne disant que les asexuels « doivent se forcer pour faire plaisir » ? Le viol, ce n’est généralement pas très impressionnant. C’est le mec qui va insister des heures avec sa copine jusqu’à ce qu’elle cède. C’est le mec qui va la pénétrer dans son sommeil ou lorsqu’elle est ivre. C’est le mec qui va faire du chantage affectif. C’est le mec qui va coucher avec une fille trop jeune pour consentir.
Au passage, tu aurais pu te contenter de regarder… je sais pas… les chiffres des enquêtes de victimisation, comme l’enquête Virage dont les résultats commencent à sortir ? https://pbs.twimg.com/media/C888wxHW0AIIWpl.jpg (attention à bien lire le tableau en prenant en compte les effectifs interrogés à chaque fois) Lire des études de psychologie, d’anthropologie etc. sur la culture du viol ? Regarder les données qu’on a sur le vrai monde de la réalité véritable, plutôt que de s’astiquer la nouille sur des cas sortis de série B ?)
-------
[Passage où Marion Seclin explique que les blagues sexistes nuisent au féminisme]
[Thomas] Après je pense que même si elle dit ça elle fait la différence entre la sphère publique et la sphère privée. Une blague sexiste entre potes, puisque personne ne pense à mal ça passe. Je pense que Marion est parfaitement au courant et songeait que l'on était assez intelligent pour le savoir. -3:14
(Ndlr : Il va vraiment falloir arrêter de croire que parce que vous êtes entre potes, le sexisme d’une blague s’annule. Va même falloir arrêter d'arguer que l’humour est un bouclier magique qui annule toutes les remarques sexistes de merde en fait. Non, quand des potes me balançaient (note le passé il est important) des blagues sexistes, ça me gonflait. Au passage je rappelle que ceux qui rient le plus aux blagues sexistes… ce sont les gens sexistes : Allez un peu de lecture : http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2013/03/limpolitesse-du-desespoir.html http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2012/09/critique-de-la-culture-troll-2-autopsie.html http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2012/08/lhumour-est-une-chose-trop-serieuse.html http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2012/08/pour-etre-laissee-des-rigolos.html )
(Ndlr 2 : un autre lien super chouette mais en anglais https://twitter.com/5thCircAppeals/status/763098172633657344)
-------
[Thomas] Après s'il y a des blagues dans la sphère publique je pense que ce n'est pas "mauvais" si l'on montre très clairement, à un beauf qui pense ça ou bien si c'est de l'autodérision un peu comme l'a fait Natoo. -3:46
(Ndlr : Ouais en fait t’es pour le blagues sexistes mais t’assumes pas quoi. Au passage, se moquer du sexisme comme (sauf erreur) le fait Natoo, c’est pas pareil que de faire des blagues sexistes. Dans un cas tu ris du sexisme, dans l’autre des femmes.)
------- [Thomas] Et bien sûr il faut que les blagues aillent dans les deux sens, parce que si les femmes ne peuvent pas faire de blagues sur les hommes, ou que les hommes ne se moquent pas d’eux-mêmes… Si c’est toujours envers les femmes… là ça devient génant 3.55
(Ndlr : Alors « faire des blagues dans les deux sens » ça s’annule pas, ça fait juste deux fois plus de clichés. Ewui. Au passage, c’est pas toi qui rages parce qu’on se moque de ton pseudo dans le nom du blog ? Qui as pété un boulon dans ta vidéo sur l’asexualité parce qu’une meuf disait en rigolant « qu’elle ne comprenait pas les hétérosexuels » ? Faudrait voir à appliquer ce que tu prêches mon gars.)
-------
[Thomas] Bon et pour les réactions des beaufs, euuuh, des mecs pardon. -4:44
(Ndlr : Les harceleurs, violeurs, ou autres, ne sont pas des beaufs. Comme je l'écrivais pour Btoooooooom!, arrête de mettre les gens dans les cases "gentils" et "méchants" juste pour te dédouaner, ça ne marche pas comme ça. Il n'y a pas "moi qui suis gentil" et "les autres qui sont des beaufs", c'est juste une énorme manœuvre d'évitement pour ne pas avoir à réfléchir à un problème de société.)
-------
[Thomas] Etre respectueux envers les femmes, c’est pas un bonus [clin d’œil]
(Ndlr : Quelqu’un est chaud pour faire un montage sur la musique de Benny Hill là ?)
-------
[Thomas] C'est bien le genre de choses qui ne me concerne absolument pas puisque je ne drague pas. Moi la drague euuuuh prfffft, je suis plus euh drag queen que drague de rue -5:24
(Ndlr : Petite blague homophobe / transphobe en passant)
-------
[Thomas] Putain les mecs mais soyez honnêtes avec vous-mêmes. Vous accusez Marion de faire de la discrimination alors que c’est vous qui en faites. Si tu dragues quelqu’un c’est que tu as des intentions derrière, t’as envie d’aller plus loin. Tu dragues une fille parce que t'as envie de la foutre dans ton lit. Donc tu la rabaisses à son sexe. Donc tu es sexiste. Donc tu es un connard. C'est qui qui discrimine l'autre déjà ? -5.50
(Ndlr : On passera sur l’invisibilisation des personnes asexuelles mais pas aromantiques, ou tout simplement de tous ceux qui te réduisent pas les relations affectives au fait de faire la bête à deux dos... C’est drôle de parler de harcèlement de rue… mais sans comprendre ce qui se trame derrière. Non, les gens qui « draguent » dans la rue ne cherchent pas à te mettre dans leur lit, ou en tout cas il s’agit d’une petite minorité. Parce que, concrètement le gars qui te met la main au cul ou te dit « charmante, mademoiselle » il est pas complètement con, il sait très bien que la réaction de la meuf ça va pas être « oh oui, embrasse-moi grand fou » mais juste un merci plus ou moins gêné, un vent ou une tentative de fuite (ou une punchline bien sentie pour les plus téméraires). Ce qui se joue dans le harcèlement de rue ce n’est pas de la drague, c’est de l’appropriation et de l’objectivation. Evidemment, les individus peuvent ne pas en avoir conscience à l’échelle individuelle, mais le but de ces comportements, collectivement, c’est de rendre les femmes mal à l’aise dans la rue. De leur rappeler que, lorsqu’elles y sont seules, l’espace urbain ne leur appartient pas, qu’elles n’y sont que de passages et soumises aux regards, commentaires et évaluation des hommes. Comme l’écrit Colette Guillaumin dans l’apologue de Pratique du pouvoir et idée de Nature (1). Appropriation des femmes :
« Ce matin, je voyais ce que le bon sens populaire appelle un fou et les psychiatres un maniaque, dans l'avenue du Général Leclerc, à Paris. Il faisait de grands gestes des bras et sautait à grandes enjambées d'un côté du trottoir à l'autre. Il parlait, parlait et avec de vastes moulinets faisait peur aux gens qui passaient, en y prenant apparemment un grand plaisir puisqu'il riait aux éclats lorsqu'il parvenait à obtenir un geste d'effroi. Il faisait donc peur aux passants. Aux passants ? Enfin, si on veut, car en fait, cet homme d'une soixantaine d'années faisait ce geste de précipitation enveloppante aux femmes. Aux femmes, jeunes et vieilles, mais non pas aux hommes. Un geste de précipitation enveloppante en effet, et même, pour une jeune femme, il a tenté de lui prendre le sexe. Il a encore bien davantage ri. Or on ne prend publiquement que ce qui vous appartient ; même les kleptomanes les plus débridés se cachent pour tenter de saisir ce qui n'est pas à eux. Pour les femmes, c'est inutile de se cacher. Elles sont un bien commun, et si la vérité est dans le vin, la bouche des enfants et celle des fous, cette vérité-là nous est clairement dite bien souvent. La publicité même de cette mainmise, le fait qu'elle revête aux yeux de beaucoup, et en tous cas des hommes dans leur ensemble, un tel caractère de «naturel», de quasi «allant-de-soi», est l’une de ces expressions quotidiennes et violentes de la matérialité de l'appropriation de la classe des femmes par la classe des hommes. Car le vol, l'escroquerie, le détournement se cachent, et pour approprier des hommes mâles il faut une guerre. Pas pour les hommes femelles, c'est-à-dire les femmes... Elles sont déjà propriété. Et lorsqu'on nous parle, à propos d'ici ou d'ailleurs, d'échange des femmes, on nous signifie cette vérité-là, car ce qui «s'échange» est déjà possédé ; les femmes sont déjà la propriété, antérieurement, de qui les échange. » Rappeler, collectivement, que la classe des femmes appartiennent à la classe des hommes, mais également de réduire ces dernières à leurs corps, de les objectiver. Dit autrement, les hommes se comportant ainsi considèrent littéralement les femmes comme des objets : leur avis et leur sensibilité n’a aucune valeur, elles sont interchangeables, passives, réduites à leur corps. Comme l’écrit la blogueuse Antisexisme (dont je vous invite à lire les articles présents ici https://antisexisme.net/2013/08/13/objectivation-1-2/ et là https://antisexisme.net/2014/01/12/lobjectivation-sexuelle-des-femmes-un-puissant-outil-du-patriarcat-le-regard-masculin/
« Dans les années 1930 déjà, la psychanalyste allemande Karen Horney remarquait que tous les hommes possédait un « droit socialement sanctionné […] de sexualiser toutes les femmes, indépendamment de leur âge ou de leur statut ».
Ce droit s’exprime quand des hommes inspectent et jugent le corps des femmes. Cette inspection peut s’accompagner de commentaires évaluateurs ou sexuels, qui tendent d’ailleurs à être dénigrants quand ils sont adressés à des femmes racialisées. Le fait d’examiner et de commenter à haute voix le corps des femmes a été considéré comme étant du harcèlement sexuel par plusieurs auteurices. Le harcèlement au travail et sur la voie publique (le « harcèlement de rue ») ont été ceux qui ont été les plus étudiés par les universitaires, mais ce type de violence peut avoir lieu dans d’autres contextes, par exemple dans les bars et lieux de fête, dans le cadre scolaire, à la plage naturiste ou encore à la piscine. [...]
Une étude qualitative de 2002 consistant en 43 entretiens approfondis avec des hommes et des femmes, a permis de mieux comprendre ce que signifie ce male gaze sur le lieu de travail. Il est apparu que, si les femmes considéraient que ce comportement relevait du harcèlement sexuel, les hommes estimaient qu’il s’agissait d’un passe-temps inoffensif. Les interviews révélaient que l’inspection du corps des femmes par les hommes est une tactique pour démontrer leur pouvoir, par leur droit d’évaluer physiquement et sexuellement les femmes ; par ailleurs, les entretiens démontraient également que cette activité est une forme de jeu entre hommes… un jeu où ils jouent avec des objets : le corps des femmes. C’est aussi un moyen d’affirmer sa masculinité et de créer un lien entre hommes, puisque l’évaluation des femmes est souvent faite en groupe. Les interviews des hommes montraient qu’ils ne considéraient pas le ressenti des femmes comme ayant de l’importance dans ce jeu, ce qui dénotait un manque d’empathie certain.
Dans une analyse sur le harcèlement de rue, basée sur des entretiens avec des femmes de plusieurs pays (Liban, Syrie, France…), Elizabeth Kissling note que les femmes voient ce type de commentaires évaluateurs comme intrusifs, même quand ils sont positifs, tandis que selon les hommes, il ne s’agirait que de compliments. Or, l’autrice montre que ces commentaires évaluateurs vont à l’encontre des normes du compliment : ils sont faits dans un lieu public, à une personne de sexe opposé, une inconnue de surcroit ; ils portent parfois sur des parties du corps sexualisées, non disponibles à l’évaluation publique, et ils ne sont pas toujours positifs. Il ne s’agit donc pas de véritables compliments, et il est donc logique qu’ils mettent mal à l’aise un certain nombre de femmes. Dans tous les cas, ces commentaires, même positifs, ramènent les femmes à leur statut de femme : un corps à juger.
Notons enfin que les hommes qui harcèlent sexuellement les femmes, sont aussi ceux qui ont des croyances problématiques à propos de la sexualité et des violences sexuelles. Ils adhèrent notamment plus aux mythes sur les viols. Cela indique qu’il existe un continuum entre les violences/objectivations sexuelles, des moins graves (regards et commentaires déplacés) aux plus dramatiques (viol). »
-------
[Thomas] On vit dans une société sexiste et hétérosexualisée. -6:37
(Ndlr : C'était hétéronormative le mot que tu cherchais. Fais toi relire par quelqu'un d'autre que Gael42, j'insiste.)
-------
[Thomas] Tu peux être le garçon le plus gentil du monde [flèches qui pointent vers lui], comme tu es un homme tu seras perçu comme dominant, violent, agressif avec pour but d'avoir la femme dans ton lit. -6:40
(Ndlr : Et aussi ce que je vous avais dit dans une précédente vidéo, c’est que « la femme se fait tout le temps passer pour une victime. En couple, même si elle le mérite vraiment, qu’elle pousse son mec à bout, qu’elle le trompe, qu’elle le vole, qu’elle fasse n’importe quoi, il ne peut pas lui coller une baffe. Il ne peut pas ! Ça je suis désolé, mais si le mec frappe sa femme mais je peux pas appeler ça une violence conjugale. Du coup, t’es en couple, t’es un mec, tu fermes ta gueule, c’est génial. » Tes propos, dans ta vidéo sur la loi. Fais-toi oublier mec.)
-------
Une femme va voir une autre femme elle ne sera pas perçue comme lesbienne, ce qui fait qu’il n’y a déjà pas la tension sexuelle qu’il y a avec un homme ! 6.50
(Ndlr : Une preuve de plus que t’as absolument rien compris au harcèlement de rue. C’est un rapport de pouvoir et d’appropriation, et absolument pas une histoire de « tension sexuelle »)
------- [Thomas] Après il y a des femmes qui peuvent voir là-dedans une rivalité, tout comme elles peuvent penser (parce que c’est ce que l’on inculque aux gens) qu’une femme est naturellement [prend au fur et à mesure une voix aigüe insupportable] douce, gentille, naïve, innocente. Et puis il n’y aura aucun problème on est solidaire entre filles hihihihihi -6.56 (Ndlr : Combien de fois j’ai entendu, au taff ou dans les études, qu’au travail une équipe de femmes c’était pire qu’une équipe de mecs parce qu’elles passent leur temps à se tirer dans les pattes ? Que c’était mieux de trainer avec les mecs parce qu’eux « sont pas chiants au moins » ? Que Si on était « naturellement » solidaires entre femmes, la création d’une sororité, d’une conscience de classe féminine ne serait pas un tel enjeu au sein des luttes féministes. C’est exactement l’inverse en fait, on inculque aux femmes à se tirer dans les pattes, à ne pas se faire confiance, à être dans la compétition permanente. A chercher à montrer que elles « elles ne sont pas comme ça » (tu sais, ce que tu as fait pendant ta vidéo sur le féminisme pendant 45 minutes…)
-------
[Thomas] Mais ça c’est du même acabit que les commentaires nauséabonds. On dit à un garçon "mais ferme ta gueule suce ma bite connard", c'est un rageux, maintenant on dit à une fille "mais ferme ta gueule, suce ma bite connasse", c'est sexiste, c'est cette perception qu'instaure notre société patriarcale de merde. -7:1
(Ndlr : Alors en fait non et tu vas voir c’est subtil : c’est l’insulte qui est sexiste (et homophobe), pas la perception différenciée qu’on en a. Le fait d’utiliser « suce ma bite » comme insulte sous-tend l’idée que cette pratique sexuelle est dégradante pour qui la pratique (et met celui qui en « profite » et dans une position de domination). Donc en fait dans les deux cas c’est sexiste. Et au passage : on peut être un rageux ET être sexiste, ça ne s’exclut pas mutuellement)
-------
[Une voix robotique lit des commentaires sous les vidéos de M. Seclin]
[Thomas] Ben quoi, je ne me moque pas d'eux voyons, y'en a quand même qui respirent la culture et la poésie. -9:11
(Ndlr : Alors autant je suis d'accord : les commentaires que tu viens de lire sont ignobles mais... mec, le mépris de classe et le ton hautain sérieusement... ta culture c'est Btooom! et 50 Shades of Grey, te prends pas pour le nouveau Hugo s'il te plait.)
-------
[Thomas] Donc tu sais, si tu as quelque chose à dire, si tu veux répondre, rétorquer, justifier, bref, débattre, argumente c'est mieux, ça donne un semblant de crédibilité à tes propos. -9:25
(Ndlr : Et tu t'y connais.)
-------
[Thomas] Je ne vois pas pourquoi on devrait insulter une personne, je ne vois pas pourquoi, on devrait insulter une fille, je ne vois pas pourquoi on devrait insulter une féministe. 11.55
(Ndlr : *tousse* Ginger Folle *tousse*)
-------
[Thomas] Arrêtez de réfléchir avec votre bite -12:50
(Ndlr : On te l'a déjà assez expliqué Thomas : il y a des filles avec un pénis et des garçons avec un vagin, quitte à prétendre défendre toutes les causes, évite la transphobie non ? Et encore une fois : arrête de réduire des rapports de pouvoir, des rapports sociaux, à des histoires d’organes génitaux. Mercisme)
-------
[Thomas] Je suis féministe -13:24
(Ndlr : Non.)
-------
[Générique de fin] Vidéo réalisée avec l'approbation de Marion Seclin.
(Ndlr : M'est avis qu'elle était pas au courant de tout ce qui te concerne.)
----------
Dans la description de la vidéo :
Sources :
# Vidéos - #TesFéministeMais... tu suces ? (Marion Seclin) – madmoiZelle.com - #TasÉtéHarceléeMais... t'as vu comment t'étais habillée ? – madmoiZelle.com - Ace Ventura en Afrique – Steve Oedekerk
# Bande-son - Thor’s Hammer – Ethan Meixsell - The Only Girl – Silent Partner - Outlaw Theme – Shrek 2 (jeu vidéo) - Careless Whisper – George Michael - The Female Titan – L’Attaque des Titans - The Star Festival – Super Mario Galaxy - Everyday Fantasy – Katawa Shoujo - Trace ta route – Le sanglot des cigales - Ridin’ – Chamillionaire (feat. Krayzie Bone) - Aladdin – John Musker & Ron Clements - Destiny Islands – Kingdom Hearts - Opening Credits – The Wolf Among Us - Wiosna – Katawa Shoujo - Star Wars, épisode I : La Menace fantôme – George Lucas - Le Viol – La Serpillère
(Ndlr : Tu confonds crédits et sources dans la description de ta vidéo, ça sert à rien mais c’est rigolo à relever.)
14 notes
·
View notes
Link
#dossiers #giletsjaunes #giletjaune FACE À LA CRISE : L’expérience de «monnaie locale» de Wörgl L’expérience de «monnaie fondante» de Wörgl a pris fin il y a 75 ans – Une solution pour des temps de crise? Voici 75 ans qu’une décision du tribunal administratif de Vienne a mis fin – en novembre 1933 – à une expérience monétaire menée par la commune de Wörgl, au Tyrol. Il s’agissait d’un «sauve-qui-peut» face à la crise économique mondiale, qui trouva un écho puissant bien au-delà des frontières autrichiennes. Dans toute l’Europe on en parla – et jusqu’aux Etats-Unis; il fit même école ici où là. «Dans la nature tout est soumis au changement rythmique du «Devenir et Disparaître» (Werden und Vergehen) – seul l’argent semble soustrait au caractère passager de ce monde. Puisque l’argent, contrairement aux marchandises, ne «rouille» ni ne «s’abîme», le détenteur peut attendre, jusqu’à ce que les marchandises soient assez bon marché pour lui. Des commerçants sont forcés d’abaisser leurs prix, puis ils doivent couvrir leurs frais par des crédits. Le possesseur d’argent fait payer ce besoin par l’intérêt. Ces rentrées d’intérêts ne profitent toutefois pas à la communauté, mais sont prêtés à nouveau (intérêts composés). De cette façon, de plus en plus d’argent est extrait du flux économique. Des richesses «improductives» sont accumulées où elles ne sont pas nécessaires. À l’opposé, l’argent «gagné» est enlevé à la population active. Pour surmonter cette position dominante, l’argent, dans son essence, doit imiter la nature. L’ARGENT DOIT «ROUILLER» conformément à la proposition de Gesell, ce qui signifie qu’il doit perdre périodiquement de sa valeur. Aussitôt qu’il est «éphémère», il n’a plus de position dominante («liquidité») sur le marché par rapport au travail humain et aux produits, de telle sorte qu’il doit se mettre au service du marché, sans intérêts. Ainsi, l’argent sert à l’homme, et pas l’homme l’argent. La réévaluation sur le niveau antérieur doit avoir lieu à l’aide de «l’argent libre» (Freigeld). Chacun serait ainsi désireux de ne pas garder son argent trop longtemps. Celui qui n’a pas besoin de biens, peut ainsi payer régulièrement ses dettes, ses factures, son loyer, etc. Ainsi, de l’argent est disponible à tout moment et pour tous. C’est pourquoi SILVIO GESELL lui a donné le nom «ARGENT LIBRE» (Freigeld). Il est à tout moment librement disponible, car personne ne serait stupide au point d’accepter une perte de valeur progressive vers zéro. Un tel argent est un argent vrai, car l’argent doit servir d’agent d’échange, et ne pas paralyser l’économie par son accumulation.» (Silvio Gesell – Wiki) — On entend les Rothschild, Fabius, Drahi, Macron & Co. pleurer dans leur palais ! Le “miracle de Wörgl” Pour l’essentiel, cette idée consiste à établir, en marge de la monnaie officielle, une seconde monnaie qui n’a cours que dans la commune. Cette monnaie perd chaque mois 1% de sa valeur. Pour contrer cette perte de valeur, les habitants, c’est compréhensible, dépensent rapidement cet «argent fondant». L’argent circule donc rapidement dans la commune – alors qu’auparavant, en raison du revenu de l’épargne élevé (8 à 12%) ou par crainte de temps encore plus difficiles – les gens le gardaient chez eux et donc le retiraient du circuit économique. L’argent habituellement dormant, qui dans le reste de l’Autriche paresse littéralement au fond des bas de laine et sacs en jute, à Wörgl se sent soudain des ailes. Il réapprend le mouvement. Résultat: l’économie locale redémarre, les taxes perçues par le biais du marché se remettent à augmenter, les responsables communaux peuvent donc fournir du travail aux chômeurs – c’est une «micro-spirale vertueuse» qui s’est mise en route pour tenter de sauver une économie moribonde.L’expérience monétaire de Wörgl et ses succès, que beaucoup ont mis en doute, sont aujourd’hui bien documentés. Dès 1933 Franz Klein, un observateur avisé, remarquait dans l’«Österreichischer Volkswirt», la meilleure revue d’économie politique de la Première République – et la plus influente: «La commune de Wörgl, au Tyrol, a pu durant l’année de misère que fut 1932 financer relativement beaucoup de travaux publics tout en maintenant l’équilibre de son budget». En tout cas, l’expérience de Wörgl a fait reculer le chômage de 25% à l’époque de sa mise en œuvre (juillet 1932–septembre 1933) – l’équivalent, à l’échelle autrichienne, de 100 000 chômeurs en moins. Or, entre 1932 et 1933 le chômage a augmenté de 20% sur l’ensemble de l’Autriche. L’expérience de Wörgl fait des vagues jusque sur l’autre rive de l’Atlantique, aux Etats-Unis. 22 villes états-uniennes imitent en 1933 l’exemple de Wörgl. Sans en être personnellement conscient et à plus forte raison sans avoir établi de théorie, Michael Unterguggenberger a contribué dès les années 30 du siècle dernier à inventer et surtout à mettre en pratique la «circulation de monnaie complémentaire». Sur «Wikipédia» le rôle de cette monnaie est formulé comme suit: «Une monnaie complémentaire relève d’un accord conclu par une communauté généralement restreinte d’accepter parallèlement à la devise officielle un autre moyen d’échange. Cette monnaie complémentaire peut être aussi bien une marchandise ou un service, qu’un bon à valoir représentant l’équivalent en argent. Elle est de l’argent en ce sens qu’elle remplit la fonction habituelle dévolue à l’argent. Un tel accord vise à compenser des déséquilibres sociaux, économiques ou écologiques résultant de la situation de monopole de la devise officielle lorsque celle-ci demeure rare sur une longue période, sans vouloir la remplacer totalement»(1). Selon Bernd Senf, économiste de renom et professeur d’économie politique à l’Université de Berlin: «Le système du loyer de l’argent réalise de manière invisible et à l’insu du plus grand nombre une répartition du bas vers le haut. Contrairement à l’opinion communément admise selon laquelle ce système est profitable pour tous ceux qui perçoivent des intérêts, seule une petite minorité en tire profit, la majorité de la population étant la victime ou en tout cas le perdant du système.» . Et il ajoute «Crédit égale intérêt, et intérêt signifie que l’on encaisse plus que l’on n’a prêté». «Il devient nécessaire à notre époque de revenir à une économie de proximité» déclarent pour leur part Erich Kitzmüller et Herwig Büchele dans leur ouvrage intitulé «Das Geld als Zauberstab und die Macht der internationalen Finanzmärkte» (L’argent, une baguette magique au service de la puissance des marchés financiers internationaux). Pratiquer une économie de proximité et la solidarité dans une communauté: voilà ce qu’on fit à Wörgl lors de l’expérience de la monnaie fondante. Les monnaies complémentaires sont une sorte de boîte à outils où l’on peut se servir d’outils pour bricoler quelque chose. Mais le but est toujours de mettre au point un système sur mesure permettant à une commune, une ville ou une région de créer de la valeur supplémentaire au service de la communauté. AUTEUR: Wolfgang Broer, Zeit-Fragen Traduit par Michèle Mialane texte intégral: https://ift.tt/2smPKds autres docs: https://ift.tt/2a3Udmk https://ift.tt/2OyzkaU L’expérience de «monnaie fondante» de Wörgl a pris fin il y a 75 ans - Une solution pour des temps de crise? Voici 75 ans qu’une décision du tribunal administratif de Vienne a mis fin –
0 notes