#LA GRANDE LUE
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Notes de mise à jour
🌟 Nouveautés
Comme nous l'évoquions ce mercredi, de nouveaux opérateurs de recherche avancée sont à présent disponibles sur toutes les plateformes. Un petit pas pour l'Homme, un grand pas pour la recherche de billets !
Il est maintenant possible de désactiver le compteur de billets non lus d'une communauté en utilisant le menu ●●● situé dans le coin supérieur droit de cette dernière via l'option "Annuler notif.".
Un nouveau réglage permet aux administrateurs d'autoriser les modérateurs à inviter de nouveaux membres dans une communauté.
Sur le Web, la fonctionnalité intégrant les communautés aux recherches est désormais accessible à tous. Ainsi, une nouvelle option dans le menu déroulant des résultats d'une recherche permet d'étendre cette dernière aux communautés en lien avec le(s) terme(s) recherché(s), et cette option sera prochainement disponible dans l'application. Enfin, une zone “Communautés apparentées” est également proposée sur le côté de la page sur le Web.
Les utilisateurs ayant d'ores et déjà rejoint des communautés se voient recommander de nouvelles communautés dans davantage de sections, notamment via un nouveau carrousel du flux "Pour vous".
De la même manière que jouer avec le continuum espace-temps pourrait provoquer un paradoxe temporel, antidater des billets comporte toujours quelques risques que nous vous détaillons dans cet article.
🛠️ Correctifs
La version 36.4 de l'application iOS corrige le bug qui faisait que certaines pubs pouvaient interrompre les pistes audio lues en arrière-plan.
Après avoir rédigé une longue réponse sur le Web (et en de plus rares occasions sur le Web mobile ou sur Android), le curseur ne se positionne plus de façon abrupte et inattendue dans la zone suivante.
Le 18 septembre dernier, des e-mails de vérification concernant les domaines personnalisés n'ont pas pu être envoyés durant une courte période du temps. Le problème a été rapidement corrigé et les e-mails en attente ont bien été envoyés. Plus de peur que de mal.
🚧 En cours
Pas d'incident en cours à signaler cette semaine.
🌱 Prochainement
R.A.S. non plus de ce côté-ci cette semaine.
Vous rencontrez un problème ? Consultez les problèmes connus ou écrivez-nous (en anglais) et nous reviendrons vers vous aussi vite que possible.
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Lettre de motivation lue 455434666 fois, je pense que ça y est, elle est en grande majorité envoyable et que certains passages où j'ai des doutes je vais la faire relire, voilà on avance
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Ph. La bouquiniste
"La sorcière, la sorcière : je vois cela écrit dans leurs yeux quand ils me regardent... Pas sorcière du tout... Il faut ouvrir les yeux, il faut aimer.
Maintenant c'est l'heure du gérant. Il fait le même trajet que moi : il passe la grande porte, il suit le chemin neuf. Il marche vite, sans regarder. Il a tort. Les choses ne sont jamais acquises définitivement. La vigne c'est comme le reste : ça évolue."
P.42
Marie Cardinal "La mule de corbillard" Presses Pocket
Un très beau portrait de femme de la terre, un brin sauvage, résiliente, créatrice... Une histoire d'amour fulgurante. Une Marie Cardinal qui gagne à être lue, à être mise en lumière.
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Arshtola celebrating their relationship scenario in lue of gpose:
Months in advance she would have gone to the First and made a request from the night's blessed a bulk amount of herbs that are used in their tea.
She bought a bunch of pretty tins of various sizes, some that can be brought around some that should be left at home. She filled those tins with a years worth of tea
Day of, she brings Y'shtola to the Bismark for lunch and arranges with the staff to serve the tea from the first in stead of their usual blend. Its all very sweet when yshtola figures out what shes drinking. When Arsay tells her she got a whole years worth of tea, Yshtola is very thankful. Y'shtola doesn't dwell on it often, but Arsay knows that Shtola misses her home in the greatwoods. Now she can at least have a taste of home whenever she wants.
After eating they talk a walk through middle La Noscea. Arsay gets really emotional reminiscing about how they first met and how happy she is to have yshtola in her life.
Y'shtola gets a little caught up in it as well, she takes a page out of Arsays book and speaks directly from the heart. She tells Arsay how wonderful and thrilling her life has become since theyve met. That shes been able to learn and do so much, push herself to impossible heights, all because she can trust Arsay to be there to catch her if she falls. She never once imagined she'd find someone to put that much faith in. How happy she is now to have done so.
Yshtola gives Arsay a gift as well. It's something practical, A little leather pouch or perhaps a new small dagger. nothing as grand as a years worth of tea from another reflection. Arsay loves it and will cherish it.
The end up making the trek all the way to Moraby Dry docks, and get a ship to Arsay's island. The sun is setting over the water. Arsay takes time to describe how beautiful it is. (but its not nearly as striking as Yshtola)
The two retire to the cozy cabin (the mammets have been dismissed!) . Arsay makes more tea, they have some left over tea sandwiches from lunch and tarts Arsay made sure to pick up for dessert
They screw each other until neither of them have the energy to move and fall asleep in each others arms <3
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Dans le tantrisme shivaïte, vira signifie héros et est le nom donné aux initiés qui, par la pratique du yoga, ont acquis la force de dominer à la fois le monde physique et le monde subtil du spirituel.
Le trident (trisulabija mandalam), symbole et yantra de Parama Shiva, est un symbole du tantrisme dans la branche du Shaivisme du Cachemire. Lorsqu'on se concentre sur le trident, on dit que les 3 pointes ont diverses significations. Cependant, l'accent doit être mis sur un ensemble spécifique : création, préservation et destruction.
La rune Algiz ou rune de la vie peut être lue de manière similaire, les 3 pointes représentant les 3 aspects de la vie : naissance, croissance et renaissance. Puisque l'aspect de la mort est représenté par la rune Yr ou rune de la mort, on peut placer la renaissance avec la rune Algiz.
On voit immédiatement le "oui" de la philosophie de l'acceptation de la vie de Nietzsche. Mais, dans Kundalini Tantra de Swami Satyananda Saraswati, ce point est expliqué, le "oui" nietzschéen qui est inhérent aux Aryens :
"Vishnu tenta de résoudre le conflit. Il suggéra qu'ils remuent l'océan primordial (représentant le monde et l'esprit) et dit qu'ils pourraient en diviser le contenu également entre eux.
L'océan fut remué et de nombreuses choses apparurent à la surface pour être partagées et distribuées entre les devas et les rakshasas. En tout, quatorze choses émergèrent, incluant le nectar d'immortalité aux côtés du pire des poisons. Bien sûr, à la fois les devas et les rakshasas voulaient le nectar, mais personne ne voulait avoir affaire au poison. Finalement, seuls les devas obtinrent le nectar, car s'il avait été donné aux rakshasas vicieux, ils seraient devenus immortels. Le poison ne pouvait même pas être rejeté, car partout où il était jeté, il causait du mal. Un grand dilemme surgit et, finalement, Vishnu apporta le poison à Shiva pour lui demander conseil. Shiva avala le poison d'un seul coup. Depuis ce temps, l'un des noms du Seigneur Shiva est Nilakantha, celui à la gorge bleue, et il est souvent représenté ainsi."
Shiva, celui qui dit "oui", qui manie un trident, une autre forme de la rune Algiz, a dit oui à toute la vie. Il a embrassé la vie, le poison et le nectar, et montre ainsi le chemin vers le Surhomme.
Tout comme Saturne a été transformé en Satan par les juifs, les chrétiens ont attaqué les symboles emblématiques de la véritable religion hyperboréenne. Le trident a été transformé en la fourche à trois dents du diable, Lucifer a également été dénigré par les chrétiens spirituellement juifs.
Ceux qui reviennent à notre religion hyperboréenne sont des Vira, ce qui peut être encore décomposé en racine vir, qui signifie "surpasser", ce qui veut dire que ceux qui surmontent les mensonges des judéo-chrétiens et se redécouvrent dans la Minne sont des Héroïques-Aryens.
Utumno
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John Joseph Mearsheimer (1947) est un politologue américain et un spécialiste des relations internationales, qui appartient à l'école de pensée réaliste. Il est le R. Wendell Harrison Professeur de service distingué à l'Université de Chicago. Il a été décrit comme le réaliste le plus influent de sa génération.
Mearsheimer est surtout connu pour avoir développé la théorie du réalisme offensif, qui décrit l'interaction entre les grandes puissances comme étant principalement motivée par le désir rationnel de parvenir à l'hégémonie régionale dans un système international anarchique. Conformément à sa théorie, Mearsheimer pense que le pouvoir croissant de la Chine la mettra probablement en conflit avec les États-Unis.
Les œuvres de Mearsheimer sont largement lues et débattues par les étudiants du XXIe siècle en relations internationales. Une enquête menée en 2017 auprès des professeurs des relations internationales des États-Unis le classe au troisième rang parmi les "érudiens dont le travail a eu la plus grande influence sur le domaine de l'IR au cours des 20 dernières années.
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Samedi
Photos : l'amour des livres, et un premier quartier de lune vite ennuagé. Ce soir, grand feu d'artifice sur la Garonne, mais la vraie fête commence ici dans 8 jours, avant de se poursuivre au bord de la mer, puis à la campagne. Autant dire que l'heure est à l'excitation, et à une pratique soutenue de la lecture en prévision de la tornade attendue, que dis-je, espérée. En attendant, je me grille au soleil en m'efforçant de penser le moins possible. Film du jour, le très beau "Mademoiselle" du réalisateur coréen Park Chan-Wook. Musique du jour, "Full House", enregistrement live à Berkeley (1962) du grand guitariste de jazz Wes Montgomery. Citation du jour : Que d'autres se targuent des pages qu'ils ont écrites, moi je suis fier de celles que j'ai lues (Jorge Luis Borges, "Eloge de l'ombre").
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Mardi 29/08 - Le club des capybaras
Tubbo, en discutant avec Fit, a réémis l'idée de discuter avec le Code, peut-être par morse ou en binaire. Il a aussi théorisé que les oeufs avaient peut-être déjà éclos, mais que leur version "finale" étaient un oeuf.
Après avoir fait bugger le serveur avec son trident hier soir, Fit a reçu une amende pour excès de vitesse de la part de l'officier n°140 de la fédération.
Pomme a un message très important :
Foolish et Jaiden ont pu suivre une nouvelle piste d'orange pour retrouver la trace de Mr. Mustard ! Au bout de la piste, un livre contenant les mémoires du capybara lors du mariage de Cellbit et Roier. Une fois lues, Senora Meide apparue, accompagné d'un capybara qu'il n'avait pas encore rencontré : Abuelito. En discutant avec lui, Foolish a appris qu'Abuelito était un builder. Foolish a promis de commencer a construire un village pour les capybaras. Ils sont ensuite allés visiter Tubbo qui construisait ses machines. Il était très surpris de voir des capybaras volants jouer des musiques et des memes. Foolish a proposé à Senora Neide de faire faire un tour à Tubbo. Après l'avoir accroché avec un lasso, le capybara s'est envolé en jouant une musique, transportant Tubbo jusqu'à Polispol. Celui-ci n'a pas compris ce qui se passait.
Abuelito a écrit ses premiers mots sur une pancarte ! Sa couleur est blanche, et l'écriture est brillante. Il a expliqué vouloir construire la plus grande tour pour tomber le plus bas possible. Ils ont ensuite construit la Tubbox, une boîte de nuit très select, en verre arc-en-ciel, flottant au dessus de la base de Tubbo.
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LECTURE DE 2024 : Nona la Neuvième - Tamsyn Muir
Lecture terminée le 7 mai 2024 (52/70)
Alors. Alors, alors, alors. Cette 52ème lecture de l'année, qui est aussi mon 15ème roman de l'année, s'avère être le troisième tome de la tétralogie Le tombeau scellé, nommé Nona la Neuvième, roman écrit par Tamsyn Muir !
Je suis trop content d'enfin pouvoir parler de ce roman!!
Résumé: Tout le monde semble devenir fou, autour de Nona, à cause de la sphère bleue qui gravite au-dessus de la ville, mais Nona, elle, s'en fiche. Elle veut juste être une fille comme les autres et vivre jusqu'à son anniversaire pour le fêter sur la plage, avec tous ses amis et les chiens du quartier, car elle ne sait pas quand elle devra rendre le corps dans lequel elle est née six mois plus tôt et qui ne lui appartient pas.
CW/TW: morts, meurtres, tentatives de meurtres, pensées suicidaires, tentatives de suicide, décomposition, cadavres, folie, nécromancie, violences verbales et physiques, mention de prositution, trouble de l'alimentation, cicatrices, guerre, ...
BONJOUR, BONSOIR, LAISSEZ-MOI VOUS PARLER DU TROISIEME TOME DE MA SAGA PRÉFÉRÉE !!
Je ne peux pas trop en dire, parce que c'est un tome trois et qu'il y a énormément de choses qui se passent, alors c'est difficile de ne pas spoiler, mais je ne peux que vous inciter à découvrir les premiers tomes, Gideon la Neuvième et Harrow la Neuvième. L'histoire est incroyable, et le fait qu'il y ait à chaque tome des narratrices différentes - mais l'histoire se suit, ils ne sont pas indépendants ! - nous permet de découvrir tout l'univers dans lequel l'histoire évolue, ce qui est génial.
Mais parlons de ce tome 3, avec le moins de spoilers possible. Pour ceux qui ont lu les tomes précédents, ont retrouve pleins de personnages qu'on a déjà vus, vous allez être servis! Et si vous ne connaissez pas, sachez que chacun des personnages de ce roman est incroyable (/srs), extrêmement bien écrit!!
J'ai adoré suivre Nona, voir sa douceur et sa naïveté trancher brutalement avec l'univers violent et dégueulasse du Tombeau Scellé. Et suivre sa vie, sa gentillesse, la voir au milieu de sa famille, des gens qu'elle aime... Vraiment, c'est incroyable à quel point même si elle ne comprend pas grand-chose à ce qu'il se passe, on en apprend énormément sur l'histoire.
Sincèrement, si je ne dois conseiller qu'une seule œuvre de ma vie, c'est celle-ci. Nona la neuvième a été incroyable, à la hauteur des tomes précédents, si ce n'est encore meilleur, et si vous voulez une lecture qui va totalement vous changer, n'hésitez surtout pas !! C'est LA meilleure œuvre que j'ai lue, vraiment, et j'ai si hâte de lire le prochain tome, dès qu'il sortira enfin!
#PAL#Livres#Lectures de 2024#Nona la Neuvième#nona tlt#Le tombeau scellé#The Locked Tomb#Tamsyn Muir
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Quel étrange petit livre que ce Sein de Philip Roth, écrit en 1972. Variation érotique de La Métamorphose de Kafka, Le Sein s’inscrit dans la veine grinçante de l’auteur, celle du célèbre roman Portnoy et son complexe. Du jour au lendemain, un professeur de littérature se voit transformé en un énorme sein qui peut penser et parler. Cet état quelque peu original va bien sûr avoir de grandes répercussions psychologiques sur notre malheureux protagoniste qui va passer par différentes phases pour tenter d’expliquer cette inexplicable situation.
Le Sein joue malicieusement avec son postulat grotesque et nous régale de scènes incongrues comme seul Philip Roth en a le secret. L’érotisme bizzaroïde qui se dégage de ce récit ancré dans la réalité, accentuant ainsi le décalage comique de la situation, est hélas délaissé en fin de parcours pour laisser places à des digressions littéraires qui m’ont peu convaincu. Ajoutons à cela un fantasme pédophile qui vient s’ajouter en toute fin et qui ternit furieusement le plaisir de cette lecture. Enfin la préface psychanalytique de Théodore Solotaroff, lue évidemment après le récit, ne m’a pas convaincue, je l’ai trouvé même fumeuse.
Le Sein n’est donc pas une lecture indispensable, mais une curiosité littéraire intéressante à découvrir, quand même très loin derrière le chef-d’œuvre absurde et inquiétant de Kafka.
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FrenchMAIrd 2023
Jour 2: Vacances
Les maths, les statistiques, Richard en connaissait un sacré rayon. Pas étonnant alors, qu’une certaine information qu’il avait lue par hasard plus tôt dans la semaine lui trottait en tête.
“Un couple sur dix se sépare après leurs premières vacances ensemble.”
Rien à voir donc avec les cents pas qu’il faisait dans la chambre, attendant Michel avec leur valise ouverte sur le lit. D’ailleurs comment ce dernier arrivait-il à être en retard alors qu’ils venaient du même endroit et terminaient à la même heure ? Et encore, la même heure, ça c’était la théorie. Dans les faits, son compagnon s’accordait toujours ce qu’il appelait “le quart d’heure de politesse” (bien que son avance soit plus proche de la demi-heure, minimum, et que Richard lui ait déjà expliqué que ce n’était pas ce en quoi consistait la notion de quart d’heure de politesse).
En marchant, Richard passa en revue tous ses préparatifs. Ce voyage serait parfait, il s’en assurerait lui-même. Ainsi, aucune chance que leur couple ne fasse naufrage ! Il avait déjà acheté les billets, il avait gardé celui de Michel pour éviter toute perte inopinée, il s’était mis à l’avance dans sa paperasse, il avait organisé la valise par ordre alphabétique, bref, tout était sous contrôle !
Richard était en train de revérifier nerveusement son côté de la valise, ses polos et chemises repassés et pliés, et les quelques dossiers rangés soigneusement entre eux, quand il entendit Michel débarquer enfin. Pas qu’il en ait douté, bien sûr.
- Eh bah, tu en as pris du temps ! s’exclama-t-il en se tournant vers lui. Qu’est-ce que tu-
Il s’interrompit. Michel était en train de rentrer dans la chambre en marche arrière… ?
- Chaud devant !
Il se retourna alors, avant de poser un immense ficus en pot sur le sol, fier comme un coq. Puis, sous le regard interrogateur de Richard, qui visiblement ne comprenait rien à rien, il sentit qu’il avait besoin de s’expliquer.
- Alors oui, je suis en retard, mais parce que t’imagines pas la galère que ça a été pour venir ! Non mais franchement, déjà, c’est lourd ce truc, et en plus il y a vraiment zéro place dans le métro quoi ! Et les gens, ils arr��taient pas de mal me regarder, je suis sûr qu’ils étaient juste trop jaloux que j’aie une plante aussi stylée.
Pendant que Michel continuait sur sa lancée, Richard ne pouvait que dévisager la malheureuse plante, visiblement un peu secouée du voyage. Quand son compagnon eut fini le compte-rendu de son périple, Richard ne put que demander:
- Mais c’est quoi, ça ?
Michel fronça les sourcils, un peu vexé. Apparemment, ses efforts étaient toujours aussi peu appréciés.
- Bah, c’est Olivier !
- Olivier…?
- Bah oui, lui c’est Olivier ! répéta Michel en désignant la plante d’un geste de la main.
- Mais c’est un ficus, non ?
- Oui. Et il s’appelle Olivier, expliqua lentement Michel comme si c’était l’évidence même.
- Mais pourquoi il s’appelle Olivier ?
- Je me suis dit que ça serait plus sympa qu’il ait un petit nom, je veux dire, il est dans mon bureau toute la journée, plus que moi, c’est presque un collègue !
- Certes, mais pourquoi spécifiquement “Olivier” ?
- T’as quoi contre les Olivier ? C’est un prénom super répandu tu sais, c’est pas très gentil d’être dénigrant comme ça.
- Mais c’est- Bon tu sais quoi, laisse tomber. On a une valise à terminer.
- Non mais tu reconnais que c’est quand même pas super sympa envers les Olivier, ce que tu as dit ?
Richard soupira.
- Oui. Aller, valise. On a un avion à prendre.
À son grand étonnement, Michel acquiesça sans faire d’histoires. Il déposa l’énorme sac de sport qu’il avait amené, et en sortit un amas de vêtements, qu’il alla immédiatement “ranger” dans la valise. Richard tiqua en voyant la masse informe repousser les rangées propres qu’il avait constituées, mais il ne dit rien. L’avion était dans deux heures, ils ne pouvaient pas se permettre de traîner. Et puis, il était déjà content que les affaires que Michel avait amenées étaient plutôt raisonna-
- Michel, qu’est-ce que tu fais avec la plante ?
- Tu veux dire avec Olivier ? le rectifia-t-il avec le pot en main et un sourire en coin.
- Qu’est-ce que tu fais avec Olivier ? se corrigea Richard de mauvaise grâce.
- Bah je l’emmène avec nous. Pourquoi tu crois que je me suis amusé à traîner dans le métro ?
Richard ne put que rester silencieux quelques instants devant cet argument implacable. Puis, il souffla d’un air confus:
- Mais ça ne va jamais rentrer là-dedans…
- Je peux le plier un peu, il est souple !
- Non mais regarde, si tu veux le faire rentrer là dedans, il faudrait au moins couper son tronc en deux ! Et puis en plus ce serait beaucoup trop lourd, on a un poids limité tu sais.
- Oh l’hypocrite ! Si c’est le poids qui t’inquiète, pourquoi tu as pris autant de dossiers alors, hein ?
Richard sentit le bout de ses oreilles rosir.
-C'est juste un peu de travail, je ne peux pas abandonner Constance pour une semaine.
-Mais t'avais pas dit que tu avais déjà plusieurs semaines d'avance dans la paperasse ?
-Si, si, mais-
Son téléphone sonna, l’interrompant. Sauvé par le gong. Il l’ôta de sa poche puis ouvrit le clapet de sa coque.
- Ah, c’est Constance ! Tu vois, elle a bien besoin de moi !
Il prit son grand sourire corporate, puis décrocha.
- Rebonjour Constance, qu’y a-t-il ?
- Oui, Richard, vous avez oublié vos tickets d’avion sur mon bureau, entre deux dossiers. Je vous les dépose sur le vôtre ?
Richard se sentit alors pâlir. La valise n’était pas prête, leur avion était dans deux heures; avec l’aller-retour au boulot qui venait de s’ajouter, ils allaient rater le départ à coup sûr !
- Euh, est-ce que vous pourriez plutôt les mettre près de l’entrée ? Si ça ne vous dérange pas, bien sûr. Comme ça, je les prend au plus vite, voyez-vous, l’avion ne va pas tarder, et-
- Comme vous voulez, soupira Constance. Mais vous savez que votre avion est demain, n’est-ce pas ?
Le sourire de Richard se figea alors d’un coup.
- Pardon ?
- C’est ce qui est noté sur vos tickets en tout cas, reprit-elle. Mais je peux les déposer à l’entrée si vous préférez.
- … L’entrée, c’est nickel. Merci Constance !
Et il raccrocha brusquement, avant de relever les yeux vers Michel.
- Tu savais ?
Ce dernier, qui était en train de mesurer la valise puis la plante tour à tour avec ses mains, acquiesça sans le regarder, occupé qu’il était.
- Mais pourquoi tu m’as rien dit !
- Ah si, je te l’ai dit, répondit Michel en haussant les épaules. Mais t’avais pas l’air de réagir, alors j’ai cru que tout ton rush, là, c’était fait exprès, donc j’ai pas insisté. Et puis c’était un peu mignon de te voir te couper les cheveux en quatre pour être sûr que notre voyage se passe bien.
Richard rougit soudainement. Une bouffée de chaleur, sans doute.
- Bon, euh, je vais chercher les tickets quand même alors, hein. À tout de suite.
Et il sortit dans demander son reste, tandis que Michel déposait avec fierté Olivier dans la valise. Il dépassait à peine, seulement quelques dizaines de centimètres ! Et puis, si la sécurité rouspétait, il le prendrait en main dans la cabine, tout simplement. Après tout, il y a bien des gens qui prennent des chats ou des bébés, là-dedans.
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🌟 Nouveautés
Sur le Web, un lien "Voir le blog" a été ajouté en haut du menu des paramètres de blog situé sur le côté droit de l'écran. Ce lien affiche votre blog en mode Consultation (c.-à-d. comme s'il était visité par un utilisateur lambda).
Patio est désormais compatible avec les raccourcis clavier. Utilisez les flèches directionnelles pour naviguer entre les colonnes.
Suite à vos retours sur la fonction Patio, nous avons changé l'ordre de tri par défaut des colonnes Tag et Recherche. Désormais, les résultats les plus récents s'affichent au lieu des plus populaires. Il est toujours possible de modifier ce réglage en passant par le menu ●●● situé dans le coin supérieur droit d'une colonne de type Tag/Recherche, puis en sélectionnant l'option Paramètres.
🛠️ Correctifs
Sur le Web, l'option du menu ●●● permettant de consulter le billet "parent" d'un reblog est à présent plus explicite. Si le billet parent est un autre reblog, l'option s'intitule "Voir le reblog précédent", tandis que si le parent se trouve être le billet original, l'option précisera "Voir le billet original".
Dans l'application Android, les billets placés en file d'attente affichent désormais leur horodatage complet.
Correction dans l'application iOS d'un bug qui pouvait conduire sur un écran erroné lors de l'ouverture d'une notification annonçant la réception d'un cadeau.
Vendredi 2 février, une anomalie a empêché certains utilisateurs d'importer leurs vidéos. Le problème a rapidement été résolu.
Sur le Web, les lieux indiqués dans la section "Sessions actives" des Paramètres du compte sont à présent davantage fidèles à la réalité.
Le nombre des Questions/Contributions non lues affiché dans la Boîte de réception est maintenant corrigé pour la majeure partie des utilisateurs.
🚧 En cours
Rien de particulier à signaler.
🌱 Prochainement
Tic tac tic tac ⏰ : le 1ᵉʳ avril approche à grands pas (oui oui, déjà !).
Le design de Tumblr TV sera remodelé dans la prochaine version de l'application Android. La barre de navigation sera placée dans la partie basse de l'écran et le texte du curseur de lecture ne sera plus associé à la position de la zone de recherche. De plus, de nouvelles animations d'apparition/de disparition seront ajoutées à certains éléments de l'interface.
Vous rencontrez un problème ? Écrivez-nous (en anglais) et nous reviendrons vers vous aussi vite que possible !
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Les Chroniques de Livaï #554 ~ L'INSOUCIANCE NE S'IMPROVISE PAS (septembre 846) Kryshan
L'histoire de Livaï comme vous ne l'avez jamais lue. Le personnage le plus populaire de L'Attaque des Titans, le soldat le plus fort de l'humanité… Qui est-il vraiment ? Qu'a-t-il dans le coeur ? Qu'est-ce qui a fait de lui ce qu'il est ? Je me suis mise en devoir de répondre à ces questions en vous livrant ma propre vision de sa vie, de ses pensées, des épreuves qu'il a traversées, ainsi que celles des personnes qui l'ont côtoyé, aimé, admiré, craint, détesté. Si j'essaie le plus possible de respecter le canon, quelques libertés seront prises sur les aspects de sa vie les plus flous. Quelques personnages seront également de mon invention. Livaï, un homme que l'on croit invincible et inatteignable… Est-ce bien sûr ? Jugez-en par vous-mêmes.
Le caporal-chef nous fait suffisamment confiance pour nous laisser nous débrouiller, j'en suis très fier ! On va patrouiller dans la zone à la recherche de beaux titans à amener au chef Hanji, elle sera contente.
Son enthousiasme face à son captif était communicatif ; même si les titans m'inspirent plus de tristesse qu'autre chose... Elle semble avoir à coeur d'apprendre tout ce qu'elle peut d'eux. le caporal n'est pas de cet avis, il n'a pas cessé de rouspéter depuis que nous sommes partis. Hier soir déjà, il était à deux doigts de se rebeller contre l'ordre du major, ce qui aurait été une première. Mais même lui ne peut pas se permettre ça. Il a fait bonne figure mais on sait tous ce qu'il en pense. Pour lui, tout ceci ne sert à rien, les titans sont des ennemis à abattre, un point c'est tout.
Je suis partagé sur la question. Je ne sais pas si ça nous mènera quelque part, mais ce serait bien si le caporal se montrait plus coopératif et compréhensif avec sa collègue. Mais l'imprudence du chef Hanji le met hors de lui. Ils sont pas du tout sur la même ligne là-dessus, haha ! Si j'en crois Gunther, c'est un vrai miracle si ces deux-là ne sont pas encore écharpés, alors espérons que la journée se finisse bien.
Pour l'instant, dirigeons-nous vers le Mur ; le caporal nous y a envoyés parce que le major voudra peut-être un rapport. Et aussi parce que l'équipe de Zacharias est partie dans cette direction. Il vaut mieux rester pas loin d'eux, en soutien. On a quasiment pas eu de contacts, mais ce sont des téméraires, ils foncent vers le danger sans réfléchir. Il est préférable aller à leur rencontre et les encadrer.
Wouah, je me mets à réfléchir comme un chef d'escouade maintenant ! Tu y crois, Ber ? Il ne me répond pas et nous continuons de slalomer entre les arbres jusqu'à la muraille imposante. Il y a quelques mètres à parcourir à pieds avant de l'atteindre, puis nous plantons ensemble nos grappins pour nous propulser dans les airs. Cette sensation de filer comme le vent le long de la façade est incroyable, aucune ne peut s'y comparer !
Nous courons sur la surface afin de nous diriger là où le major est censé se trouver. Suspendus au rempart, nous voyons le grand homme se pencher vers nous et exiger des nouvelles. Tout va bien, major, aucun blessé. Les équipes fonctionnent bien et le capitaine Hanji procède à des examens et récupération de matériaux de recherche sur les titans capturés.
J'ai adopté le ton le plus professionnel dont je suis capable, remarquant bien tout le monde qui se presse tout autour, avide de m'entendre. Je me sens tout d'un coup très important, et, mieux que tout, personne ne semble intéressé par notre apparence, à mon frère et moi, ce qui me soulage.
Le major me demande où se trouve le caporal. Il est parti rejoindre nos camarades, au sud. Il est ravi d'avoir pu aider le capitaine Hanji dans son projet... Ber me fourre le coude dans les cotes discrètement mais je l'ignore. C'est vrai, non ? Bon, j'ai peut-être pas utilisé le terme exact, mais il faut bien enjoliver un peu les choses, pour ceux qui écoutent... Et puis au moins, je mets pas le caporal dans l'embarras, personne a besoin de savoir pour les disputes...
J'ai à peine eu le temps de communiquer ça à Bernon que le capitaine Zacharias, lui aussi penché sur nous, se redresse d'un coup et indique du doigt une direction, les sourcils froncés. Je suis son geste et distingue alors au loin, à quelques kilomètres du Mur, un signal de fumée. De détresse, en fait ! Il vient de loin... C'est l'équipe des casse-cous, c'est sûr ! Que font-ils si loin là-bas ? Ils ont du courser un titan et se font fait coincer ! Major, nous y allons de suite !
Il approuve de la tête et nous laisse nous envoler. Ber et moi filons le long de la muraille, les yeux fixés sur le point précis d'où s'élève le panache de fumée ; ce n'est pas censé être notre secteur, mais peut-être se sont-ils mis en tête de faire barrage face à un groupe de grands gabarits. S'ils ont cru bon de lancer cette fusée, c'est qu'ils sont vraiment en difficulté !
Ber, reste en arrière ! Je vais voir en premier comment ça se présente, réserve tes forces ! Il approuve silencieusement et perd de la vitesse afin de me laisser passer devant. Nos réserves de gaz ne sont guère entamées - nous avons fait le plein durant notre pause près du poste de capture - mais autant ne pas le gaspiller ; sans compter que les arbres se font plus rares par ici, nous devons étudier notre trajectoire.
Je saisis vite la situation, en un clin d'oeil. Une mêlée de titans - dont au moins deux déviants d'après ce que je vois - est lancée aux trousses de nos têtes brûlées. Elles tentent de leur échapper en s'éparpillant parmi les quelques arbres, mais leur manège ne durera pas. Les grandes mains baladeuses commencent déjà à écarter les branches...
Ok, Ber, changement de plan. On y va tous les deux et on donne tout ce qu'on a, ou cette journée va finir en bain de sang. Le caporal a peut-être vu le signal mais il est loin, il pourra pas rappliquer à temps sans cheval. C'est à nous de jouer ! On doit faire en sorte de les couvrir afin qu'ils puissent se mettre à l'abri sur Rose ! Ce qui implique de tuer un maximum de ces monstres ! Je vais m'appliquer pour les coups de grâce, quant à toi, te mets pas en danger, ne frappe qu'au bon moment !
Sont-ils encore tous en vie ? Qu'importe, je fonds sur le titan le plus proche. Ber l'anticipe comme à son habitude et se dirige vers le second. Merde, les casse-cous sont dispersés, c'est pas simple pour nous ! Il faudrait qu'ils se regroupent... J'ai pas le choix. Je me pose à terre et me mets à gueuler ! Heeeey ! Ecoutez ! Le Mur Rose est dans cette direction ! Allez-y et on s'occupe d'eux ! J'agite mes lames pour attirer l'attention des géants et je suis soulagé quand j'y parviens. Je redécolle enfin en plantant mes filins dans le corps du plus proche, mais sa nuque ne se dévoile pas tout de suite, je dois tourner autour de lui. Il balance son bras vers moi comme si j'étais un moustique gênant et je décide de m'en débarrasser. Le membre vole dans les airs, me laissant le champ libre vers son point faible. Je virevolte vers son cou et frappe juste un peu trop court ; ma lame ne fait qu'entamer la chair. Le point fatal est juste un peu plus profond... Je refais un passage et taillade plus mortellement cette fois. Le titan tressaute, tourne sur lui-même, et s'écoule à terre.
Un soldat éreinté, le visage sale, se pose près de moi. Je me souviens pas de l'avoir déjà vu mais je lis la gratitude sur ses traits, même s'il ne se défait pas de son air suffisant. Aah, la vanité des jeunes recrues ! Bah, les remerciements seront pour plus tard. Tu as du gaz encore ? Il acquiesce. Dans ce cas, va au Mur Rose. Il refuse tout net, affirmant qu'il peut aussi se battre. Si tu veux, je suis pas ton chef, mais ma position me permet quand même de te donner des ordres. Si ça chauffe trop, tu te tires, d'accord ? Il s'éloigne sans mot dire, tandis que d'autres titans se présentent.
Jetant un oeil plus loin, je distingue un carnage de bras et de jambes qui volent dans tous les sens. Eh bien, soit Ber est en pleine forme, soit il a galvanisé les casse-cous ! Ou alors... merde, c'est peut-être mauvais signe ! S'il était arrivé quelque chose à mon frère, je le saurais, car nous sommes constamment connectés. Je le sens très concentré, très calme... Il prépare un coup fatal. Ce n'est pas lui qui découpe ces titans, je pense...
Je dois y aller ! C'est une chance que toute la horde se soit rassemblée ! Laisse-m'en quelques-uns, frérot ! Je décolle en faisant vrombir ma bobine, les pieds en avant, et atterrit sur le dos d'un des monstres. Je cours à la vertical, passe sur son épaule, observe un peu ce qui se passe, avant de m'élancer de nouveau dans les airs, évitant de peu ses mâchoires claquantes ! Trop lent, mon gros ! Il tente de me saisir et je lui sectionne le poignet ; puis je reviens aussitôt vers son visage pour zébrer ses yeux.
Rendu aveugle, il bouscule ses copains déjà handicapés qui chutent les uns après les autres. Un bon coup, ça ! J'aperçois Ber qui émerge de la mêlée, prêt à distribuer ces bottes mortelles. Dans le même mouvement, trois autres soldats s'extirpent aussi de l'amas de corps géants, en criant comme pour se donner du courage. Ok, ça fait donc quatre, il en manque un ! Où est le dernier ? J'entends alors des plaintes étouffés, et la vision d'un corps gigotant entre les dents blanches d'un titan fait bouillir mon sang... Pas de mort aujourd'hui !
Mais mon angle d'attaque n'est pas le bon. Les têtes des autres géants se trouvent sur ma trajectoire et je sais que je ne vais pas y arriver... Ber, où es-tu ?! C'est urgent, laisse tomber les autres, y'en a un qui va se faire bouffer ! A peine ai-je formulé cet appel mental qu'un éclat de lumière vient me frapper en pleine face et la mort fond sur la nuque du titan prêt à festoyer ! Le coup est si fort que la tête jaillit du cou, comme un bouchon, et vient frapper un arbre avec violence.
Je me précipite vers elle, terrifié à l'idée de l'état dans lequel je vais retrouver le malheureux... Je distingue la silhouette du soldat qui se glisse de sous la tête décapitée, secoué mais bien éveillé. Ouf, il a ses jambes ! Je le voyais bien revenir amputé ! Bien joué, Ber !
Le "malheureux" s'avère être une "malheureuse" en fait. Qui aime jurer, d'après ce que j'entends ! Elle jette à la tête du titan qui commence à s'évaporer un flot de jurons bien sentis, puis se met à boiter en venant s'appuyer sur une pierre. Une cascade de cheveux flamboyants vient couler sur sa cape verte et elle essaie tant bien que mal de les attacher de nouveau. On a pas le temps ! Ber s'occupe d'achever les survivants derrière mais il faut pas traîner, si d'autres se pointent !
Je me pose près d'elle et lui demande si elle a quelque chose de cassé. Elle se masse les cuisses et se débarrasse de sa botte gauche lacérée en la balançant par dessus sa tête. Je comprends que ses jambes ne fonctionnent plus pour le moment. Son équipement est pas en meilleur état, broyé par les mâchoires... Ok, on va faire au plus simple. Tu vas monter sur mon dos et je vais nous propulser vers Rose. Tu peux faire ça ?
Pour la première fois, elle fixe son regard sur moi et je note qu'il est très intimidant. C'est comme si je n'avais pas existé avant cet instant. Ses yeux sont d'un noisette très clair, presque doré, et ses joues couvertes de taches de rousseur. Elle m'aurait paru charmante dans toute autre situation mais un tête-à-tête avec les titans n'a rien de romantique !
Si tu veux vivre, tu dois t'en remettre à moi. Allez, grimpe ! Elle hésite un instant, n'ayant pas escompté un contact physique aussi rapproché avec quelqu'un aujourd'hui, mais devant la menace des titans dont les membres commencent à repousser - et je crois que leur nombre a augmenté ! -, elle finit par obtempérer. Elle coupe les courroies de son dispositif et saute sur mon dos. Ber, on se replie, suis-nous ! J'entends mon frère me répondre faiblement et je le cherche des yeux. Il nous a déjà devancés ; je l'aperçois s'envoler juste au-dessus de nous, hésitant à quitter les lieux tant que nous ne serons pas nous-mêmes en vol.
C'est la première fois que je fais ça. Je sais que c'est possible en théorie... Je me relève difficilement - la fille est plus lourde que je ne le pensais - et calcule ma trajectoire parmi les arbres jusqu'à Rose. Si je me loupe, on tombe tous les deux ! Allez, accroche-toi, c'est parti !
Je plante mon grappin dans un arbre proche et enclenche les gaz. Le souffle à peine précipité de ma camarade se fond dans celui du vent qui file, et tout à coup le poids se fait moins lourd. Je prends de la vitesse, à peine gêné par les cuisses de la fille serrées autour de ma taille, et le Mur se rapproche alors très vite. Génial, on va y arriver ! Ber me précède et prend même le temps d'éliminer un titan qui a eu l'imprudence de sauter pour tenter de nous gober ! Il l'a bien cherché !
Enfin, mon crochet s'agrippe à la jupe de Rose ! Ca a été facile finalement ! Je négocie mon atterrissage, mais je jauge mal nos deux poids conjugués et mon dernier mouvement manque d'élégance ! On s'en fout, on est vivants ! Je rembobine le filin et vise le parapet avec l'autre grappin, ce qui me permet de nous hisser sur le rempart. La fille et moi nous étalons par terre, essoufflés, et elle est vite placée sur un brancard sous les yeux du major qui a eu le temps d'accourir vers nous. Je me retourne sur le ventre et mes yeux plongent dans le vide qui s'ouvre sous moi... Je sens comme une aspiration fatale... C'est alors que le caporal surgit comme un diable de sa boîte, courant le long du Mur vers moi, pour me repousser en arrière. Il a l'air super inquiet, ce qui est exceptionnel.
Vous inquiétez pas, on a géré. Ils sont tous là, je pense... Ouf... je suis vanné mais c'était génial ! Enfin pas si génial que ça, mais... enfin, vous voyez ce que je veux dire ! Ca aurait pu mal finir et... la sensation du devoir accompli, quoi !...
Je lis dans ses yeux qu'il comprend très bien ce que je veux dire. Je lève le pouce en l'air en signe de victoire et j'aperçois à peine Ber se précipitant sur moi avant de me décider à perdre connaissance...
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Ph.Vivian Maier
"Tout ce qui excède en intensité, en présence, en saveur, laisse un reste."
Sylvie Germain "Petites scènes capitales"
Cliché stupéfiant qui me retourne au temps de C. et moi et notre amitié ou plutôt notre amour extraordinaire de gamines. C. était (est toujours puisqu'elle est devenue professeur de musique) une mélomane clarinettiste passionnée, petite mirguette gentille et malicieuse, toujours gaie, malgré un bec de lièvre dont elle ne se plaignait jamais. Au primaire, en CM2, dans notre minuscule village de campagne, les onze filles et le seul garçon de la classe, jouions toutes ensemble (excuse-moi Charles mais là le féminin l'emportais clairement sur le masculin) avec une grande complicité et tellement d'entrain.
Arrivées au collège et à cause de l'éclatement de notre groupe, tout à changé... Les quatre années terribles nous sont tombées sur le coin du museau à C et moi. Surtout à C d'ailleurs, c'est le cas de le dire.
Les réseaux sociaux n'ont pas inventé le harcèlement; ils n'ont rien inventé d'ailleurs, juste amplifié la chose.
C. a subi tous les outrages de la part des élèves du collège Louise Michel (Filles comme garçons mais surtout filles dont deux très acharnées, en l’occurrence S. une de ses anciennes "amies" de l'école) parce qu'un ange avait posé un doigt en travers de sa bouche juste avant sa naissance.
Elles et ils la traitaient de tous les noms d'oiseaux (j'ai lu ici un jour, un thérapeute reprendre les mots de Freud : « Le premier homme à jeter une insulte plutôt qu'une pierre est le fondateur de la civilisation. ») Mais oui bien sûr !! ça m'a fait bondir d'indignation. Tu ne jetteras ni l'une ni l'autre ni avant ni après ni pendant, ni jamais. Elle, C. elle avait les deux en prime. Bousculades, on venait nous marcher sur les jambes quand nous prenions le soleil, assise contre le mur. J'ai giflé violemment un jour une grandasse de 3ème parce qu'elle avait fait tomber C. du banc pour lui prendre sa place. C. ne se défendait pas, elle était incroyablement timide, apeurée. Et moi, j'étais ivre, secouée tremblante de colère, de fureur, car les adultes, professeurs comme parents VOYAIENT cela, ce qui se passait et aucuns ne levaient le petit doigt.
Sauf, Mr B. notre professeur de français... Il nous a demandé un jour de faire une rédaction sur le thème de l'amitié... J'ai écrit sur la nôtre à C. et moi et puis il m'a mis la meilleure note et l'a lue à toute la classe de 3ème. Je me souviens du silence ensuite. Seulement de cette suspension claire de sons, baignée de soleil qui rentrait à flots par les baies vitrées du préfabriqué. Un grand et beau mutisme, bien épais comme après un K.O sur un ring de boxe. Au ralenti. C. et moi assises côte à côte, on se regardait en douce, en souriant, se touchant la main...
Plus rien n'a été comme auparavant depuis ce jour de juin. La tempête a enfin quitté la mer. Grâce à l'intervention subtile, fine, intelligente, de notre professeur de français. Merci Monsieur B.
Beaucoup. Énorme aimant. A jamais.
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10 août
j'ai commencé le livre de gaëlle obiégly et mon dieu que j'aime la lire et que ça me donne envie de m'y mettre mais non j'ai décidé de faire un film, même si le plus important dans mon film c'est le texte, ça m'avance pas dans mon livre. elle dit qu'elle est assez peu lue et que parfois ça la rend triste. j'ai envie de lui écrire pour lui dire à quel point je l'aime. après avoir entendu lydie salvayre sur france inter ce matin qui parlait des critiques littéraires qui employaient toujours les mêmes expressions toutes faites et qui disait qu'aujourd'hui un livre n'avait plus besoin d'être lu, qu'il suffisait qu'on en parle, je me disais que peut être, le plus belle et la plus pure et la plus vraie expérience de la littérature que je ferai jamais c'est celle-là, celle de tous les jours, celle de mon journal et de mes petites lectures de poésie. que même si je publie un livre et que même s'il a du succès, ce sera forcément décevant. mais peut être que je me trompe, peut être que des gens m'écriront comme moi j'ai envie d'écrire à gaëlle obiégly pour me dire qu'ils m'aiment et que je les ai aidés et que ce sera trop cool.
gaëlle obiégly dit qu'on la connait pas parce qu'elle va pas sur les plateaux de télévision et qu'elle est jamais invitée à la télé parce qu'elle a un physique disgracieux, qu'on avait tendance à ne pas l'écouter parce qu'on n'écoute pas les gens qui ont un physique disgracieux. je sais pas à quel point elle est sérieuse quand elle dit ça mais j'ai interrompu ma lecture pour la googler parce que j'avais pas le souvenir qu'elle était moche et je me suis demandé avec horreur si mon propre physique disgracieux allait m'empêcher de devenir une star littéraire. j'avais pas du tout envisagé cette possibilité. quel monde de merde. heureusement qu'y a la radio. ou je pourrais mettre un casque comme daft punk pour créer le mystère. ou garder des grandes lunettes de soleil tout le temps comme jenna lyons.
11 août
j'ai rêvé de r., on allait au resto dans un sous-sol mais il fallait attendre qu'une table se libère et on était tous assis les uns sur les autres en bas du petit escalier en colimaçon, j'étais à moitié assise sur lui mais encore plus près de lui y avait une fille petite et brune avec le visage caché par une épaisse frange, elle parlait pas beaucoup, elle parlait même pas du tout mais elle était collée à lui et elle enfouissait son visage dans le creux de son cou et il l'embrassait. je crois que c'était gaëlle obiégly. mais comme moi aussi j'étais assise sur lui j'ai commencé à caresser sa cuisse, puis je me suis brutalement arrêtée en me rappelant que j'avais pas le droit. que ça servait à rien. que ça ferait que m'humilier d'avantage.
deuxième soir de suite que r. me gâche mon plan de me coucher tôt pour lire gaëlle o. non seulement il sort avec elle dans mes rêves mais en plus il m'empêche de lire son livre? mais j'imagine que c'est le prix à payer pour avoir une vie sociale. ça prend du TEMPS. il m'a confié ses insécurités et je lui ai écrit sache que je ne fraie qu'avec des gens de haute qualité et il m'a répondu en rigolant avec plein de cours rouges et puis il m'a dit que mes conseils lui avaient fait avoir une révélation et je lui ai écrit you go girl!!! et puis on a parlé de mes problèmes à moi et c'était très satisfaisant comme conversation.
à part ça ce matin j'ai déjeuné sur le balcon en regardant le chat se rouler dans l'herbe dans le jardin en bas, puis j'ai sorti loki et j'ai vu c. sortir de chez elle en robe pour prendre la voiture et on s'est fait bonjour, il faisait beau et agréablement chaud et c'était le matin et tout est magique le matin. tout est magique le soir aussi, mais moins. y a que l'après-midi qui sert à rien. en revenant de la piscine on s'est arrêté à la boucherie et en rentrant je me suis rendu compte que j'avais le visage d'une lépreuse, j'étais en train de me fossiliser vivante comme dans le texte de mon film et j'ai pensé aux deux bouchers qui ont vu un fossile vivant entrer dans leur boucherie et regarder leurs saucisses et leurs steaks hachés et leurs escalopes de dinde et dire à maman non j'ai mangé trop de pain à paris quand elle a demandé si on prenait une baguette au levain.
13 août
hier soir après avoir fini the other two (fin sublime) j'ai regardé les deux nouveaux épisodes de how to with john wilson et r. m'a envoyé des vidéos de son écran avec des passages qui l'ont fait rigoler et on l'entend éclater de rire exactement au même endroit où moi aussi j'ai éclaté de rire et l'entendre éclater de rire m'a de nouveau fait éclater de rire et je l'ai remis plusieurs fois et je rigolais toute seule dans mon lit et je le remettais et je rigolais et je le remettais et je rigolais et je crois que je suis pas guérie du tout. mais au moins ça me déprime plus. ce matin il m'a envoyé la même vidéo de vinciane despret sur la politisation des émotions que j'ai ouverte dans mes onglets depuis une semaine en me disant qu'il l'avait écoutée en faisant la vaisselle et qu'il exultait tellement il aimait ce qu'elle disait.
pendant que je préparais mon porridge ils passaient une chanson mélancolique de paul mccartney à la radio qui m'a fait penser à lui et quand je le lui ai dit j'avais l'impression de prendre un petit risque d'avoir l'air encore amoureuse. je suis encore amoureuse, mais il doit pas le savoir. je suis encore amoureuse parce que pour qui d'autre je prends mon téléphone au lit le soir? pour absolument personne. j'ai besoin de personne. j'ai passé l'entièreté du mois de juillet et bientôt du mois d'août seule, à part les quelques personnes usuelles de temps en temps, et c'est même pas une question de La Situation ou de trou ou de dépression, j'ai juste la flemme, et j'adore passer mes soirées à regarder des séries et le reste du temps à travailler.
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L’enfant des fées (1)
C’était la première fois qu’il monta dans une automobile. La voiture roula sur des routes de terre au milieu de la campagne du Morbihan. Il ne vit que champs cerclés de buissons et d’arbres. La poussière dégagée par leur passage formait un nuage opaque qui redescendait lentement. Elle fit tousser les paysans rencontrés et qui s’écartèrent face à un engin du diable. L’un d’eux cracha au sol maudissant en même temps les nouvelles inventions de la ville.
Une longue allée séparait le portique du château. Ce n’était qu’un gros manoir fait de granit et dont les fenêtres n’étaient pas assez grandes pour laisser entrer la lumière. Louis observa cette bâtisse pendant que le chauffeur arrêtait la voiture. Puis, Il descendit ; il oublia immédiatement cette sensation de vitesse parce que sa présence en ce lieu n’avait rien d’amusant.
Un domestique ouvrit la porte et demanda la raison de sa visite. En lisant une carte présentée par le policier, il resta coi avant d’obliger Louis à attendre dans le hall. Le jeune homme fut suivi par deux des quatre gendarmes venus en renfort et qui l’attendaient dans le parc du château. La présence de ces cavaliers était-elle indispensable ? Il n’en voyait pas l’intérêt.
Peu après, le valet revint et invita ce monde à le suivre. Ils pénétrèrent dans un salon où une dame d’une trentaine d’année, habillée d’une élégante robe blanche, lisait tranquillement, assise dans un fauteuil Louis XV. Deux enfants jouaient dans la pièce voisine dont la porte demeurait ouverte. Ses yeux fusillèrent les visiteurs des pieds à la tête avant de revenir sur le livre. C’était un livre récent dont Louis avait lu une critique encensée : « Le grand Maulne » d’Alain Fournier.
- Madame, dit-il. Je ne vais pas aller par quatre chemins. Et si je suis ici, c’est pour…
-�� Vous êtes venus pour la chose !
Aussitôt, il fut saisi d’effroi en entendant ce mot : «chose ». Un silence pesant glaça l’atmosphère. Elle tourna une page. Puis elle referma le livre brutalement.
- Ce roman est d’une niaiserie ! S’exclama-t-elle avant de le dévisager à nouveau.
Dès lors, il se sentit nu. Les militaires reculèrent d’un pas, amplifiant son abandon. Elle demeura muette à l’observer comme un animal perdu. Il fut intimidé par la beauté de son visage, son corps svelte et la grâce de sa démarche. Il imagina la voir sans ce chignon qui cachait la longueur de ses cheveux bruns. Elle se leva pour s’approcher d’une table. Elle attrapa une carafe d’eau avant d’en remplir un verre à pied.
- C’est au sous-sol. Mais je devine que cette garce de Michelle vous l’a aussi écrit? J’ai bien fait de la congédier.
La servante était bien à l’origine de la lettre alarmant la situation dans le château. C’était une lettre lue et relue, Louis avait même corrigé les fautes d’orthographe. D’un simple geste de la main, elle ordonna au domestique de guider ces intrus. Béatrice Grayo de Kersilly parut plus qu’hautaine, elle était méprisable malgré sa beauté. Aussi, un soulagement s’engouffra dans l’esprit du jeune commissaire lorsqu’ il quitta le salon.
Comme par magie, le couloir s’alluma immédiatement. Louis resta sur ses gardes. Sans fenêtre, tout parut sombre, hostile. Il marchait, hésitant à ouvrir les quelques portes rencontrées…Juste par curiosité. Cependant, il se contenta de suivre l’employé dont la posture droite rappelait un de ses anciens professeurs de collège. A cause de cela, le domestique sembla antipathique aux yeux du policier.
A sa grande surprise, ils descendirent un escalier. Ils s’engouffrèrent ensuite dans une cave. L’air était vicié, presque irrespirable ; Un gendarme qui accompagnait Louis ressentit une pression aux poumons. Toutefois, ils continuèrent d’avancer approchant d’une lumière lointaine. Le valet poussa une porte et entra ensuite dans une pièce meublée.
Il y avait un lit aux pieds et aux bords rongés. Des couvertures mitées recouvraient un matelas dans le même état. Une chaise reposait sous une fenêtre. Sa présence surprit le commissaire parce qu’il pensait être dans un sous-sol. Il réalisa que la maison était à flanc de colline. Louis zyeuta rapidement afin de trouver la raison de sa venue. Effectivement, elle était bien là !
La gamine, assise à même le carrelage, jouait avec une peluche, vulgaire poupée de chiffon à l’effigie d’un animal méconnaissable. Elle observa les hommes qui venaient d’entrer. Elle serra encore plus fort son jouet contre sa poitrine. Et après un court silence, elle regarda le domestique, le seul qu’elle reconnut.
- Bonjour, dit-Louis. Tu t’appelles bien Jeanne ?
Elle hocha la tête sans prononcer un mot. La blondinette ne ressemblait pas à sa mère. Ses grands yeux ronds, son nez retroussé, sa grosse tête lui donnèrent un aspect de poupée en porcelaine. Son corps extrêmement maigre présenta les symptômes d’un enfant maltraité. Elle avait sept ans, pourtant, elle paraissait en avoir trois.
- Ne t’inquiète pas, je suis venu pour t’aider, ajouta-Louis.
Jeanne regarda la main tendue du policier. Elle hésita un moment, puis après avoir croisé le regard assuré du domestique, elle se leva et posa ses doigts sur la paume. Louis voulait sortir au plus vite de cet endroit sordide. Ce n’était pas une chambre pour une petite fille. Il marcha lentement, regarda de temps en temps la fillette qui, continuait de presser la peluche en chiffon contre elle. Le gendarme suivait toujours son supérieur.
- Ce n’est pas une robe de bourgeoise, lança-t-il à voix basse.
En effet, Jeanne portait une simple tunique grise comme on pouvait trouver dans certains quartiers populaires. Elle marchait pieds nus qui étaient aussi sales que son visage.
- C’est un cadeau de Michelle avant d’être congédiée, sinon, elle n’aurait pas… murmura honteusement le domestique.
Une fois de retour dans le salon, Louis Macé salua la propriétaire du château. Elle s’était rassise dans son fauteuil, mais en découvrant la petite fille, elle se leva et hurla :
- Dégagez-ça de ma vue ! Ce n’est pas mon enfant. Qu’elle me rende ma fille ! Je veux qu’elle me rende ma fille !
Soudain, deux autres enfants accoururent. Contrairement à leur sœur, ils étaient très bien habillés. Ils observèrent la scène, leur mère devenue hystérique et leur sœur, les yeux écarquillés, qui ne comprenait rien à ce qu’il se passait.
- Je vous serai gré si vous faites préparer ses affaires, demanda Louis.
Le visage déjà rouge de Béatrice Grayo de Kersilly sembla éclater. Elle hurla encore plus fort, réclamant qu’on éloigne Jeanne d’elle. La fillette ne comprit rien. Sur le coup, elle accepta de suivre le commissaire. Mais une fois le seuil de la porte franchie, elle lâcha la main de Louis et retourna en courant dans le manoir.
Louis retrouva la gamine enlaçant les jambes de sa mère. Cette dernière devint tétanisée par ce geste affectueux. Son visage était devenu blême, son regard se remplit d’effroi. Elle leva les bras ne sachant que faire comme si on venait de souiller sa robe.
- Retirez-moi ça ! cria-t-elle en regardant les gendarmes.
L’un d’eux attrapa Jeanne qui pleurait. Elle avait du mal à parler des phrases entières, prononçant correctement un mot sur deux. Ses frères restèrent muets, ne sachant quoi faire. Ils regardèrent leur sœur s’en aller. L’un d’eux posa la main sur l’épaule de l’autre, en signe de réconfort. De leur sœur, il ne restait plus que la poupée de chiffon abandonnée sur le carrelage. Jeanne continuait de sangloter, le gendarme l’installa sur la place arrière de la voiture. Louis monta à côté d’elle. Et après un vif signal, le chauffeur qui attendait sagement, fit un tour de manivelle pour démarrer l’automobile.
Jeanne pleurait toujours, se demandant pourquoi on la séparait de sa mère. En constatant les traces de brûlures sur son bras, Louis connaissait la raison de cette séparation.
Alex@r60 – février 2023
Photo: Hold tight by phatpuppy
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