#Ceuxdel'au-dela
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caelesterra · 2 years ago
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Writober: Jour 1, A Happy Thing
Quand son ami lui avait dit qu’elle avait reçu une lettre, Sybille devait avouer qu’elle avait eu peur. Il est de source commune que peu de gens écrivent encore des lettres. Elle en connaissait pourtant qui le faisaient encore – peut-être parce qu’il était plus vieux que l’invention du papier lui-même – mais elle n’avait certainement pas envie de recevoir une lettre de l’un d’entre eux. Cependant, lorsqu’elle lut les mots inscrit à l’encre de stylo bleu, elle fut finalement heureuse d’avoir reçue cette lettre. Les ligues et les boucles des lettres faisaient rayonner le nom Loid Weiss sur le dos de l’enveloppe. Même s’il faisait nuit et qu’une pile de travail non-fait l’attendait, elle s’assit sur le fauteuil le plus proche. Sa curiosité ne pouvait attendre plus que cela.
           Elle déplia la lettre qui frissonna sous la prise de ses doigts qui tremblaient d’une appréhension qu’elle n’avait pas senti poindre. Elle commença à lire :
« Chère Sybille,
Lorsque je me suis souvenue que tu ne m’avais pas donné ton numéro de téléphone avant de partir de chez moi, alors que tu l’avais marqué sur un papier avec tant de joie, j’étais déçu. On a parlé seulement deux fois, la première fois dans un bar alors que nous étions en pleine angoisse et la deuxième fois tu es venue chez moi pour m’aider plus que quiconque l’aurait fait. C’était suffisant pour que tu deviennes une amie. Avoir donné la paix à l’âme de femme à surement dût aider. J’espère donc que tu ne m’en voudras pas d’avoir demandé ton adresse à cet antiquaire dont tu m’avais parlé. Après tout, je crois me souvenir que tu avais demandé mon adresse à un fantôme. »
           Sybille poussa un rire amusé, bon sang que cela paraissait étrange quand il le disait ainsi. Puis elle réfléchit, après tout, c’était effectivement étrange. Elle relut ses lignes, ce n’étaient pas les souvenirs les plus agréables quelle avait mais ces deux mots, « une amie », la rendait heureuse. Elle reprit la lecture, un doux sourire sur les lèvres.
           « Enfin, je ne t’écris pas pour cela. Mais je pensais juste qu’un peu de justification serait le bienvenu. Je voudrais parler de cette soirée, de ton intervention. Je veux te remercier Sybille. Je te remercie pour ce que tu as fait pour ma Erica, sans toi elle serait encore là, dans notre maison, à lentement se réduire en lambeau. Je te remercie pour m’avoir sauvée la vie. »
Ses mots sonnèrent comme des tintements de cristal dans le cœur de la jeune femme.
« Cela m’a pris du temps pour me convaincre que c’était mieux ainsi, que tu l’avais véritablement sauvée. C’était horrible au début, tout était horrible mais je vais mieux beaucoup mieux. Ça aussi, c’est grâce à toi. J’arrive à aller sur sa tombe, je lui offre des fleurs puisque je sais que cela lui parviendra. Elle n’aimait pas particulièrement ça, mais je sais que cela lui fait plaisir. Je sais que pour toi aussi cela a été horrible. C’était ta première si je me souviens bien. Alors, je sentais que je devais renouer le contact, tout d’abord pour te dire merci et ensuite pour qu’on se revoit, de manière normale cette fois. On parlera de tous ce que tu voudras, même si je pense que cela risque de me faire peur. Je dois avouer que cela me ferait du bien de parler à quelqu’un qui ne me prendrais pas pour un fou lorsque je parle d’elle. Tu trouveras mon numéro de téléphone au dos de la lettre et mon adresse si tu l’as oubliée. Si tu le veux bien, on pourra vraiment être amis sans que cela soit étrange à expliquer.
Je ne pourrais jamais assez te remercier, mais ceci est un début
Loid Weiss »
La perce-voile ne put s’empêcher de murmurer dans un souffle « Oh, Loid… ». Elle était partie trop vite ce jour-là, beaucoup trop vite. Elle ne savait pas grand-chose à l’époque, elle se demandait encore si elle en savait plus aujourd’hui. Depuis, elle en avait vu d’autres, plus horribles, plus sales, plus douloureux et aussi triste. Mais le fait qu’elle aidait, qu’elle sauvait, réparait lui donnait toujours un sentiment de sérénité, de paix. Elle avait voulu savoir ce qu’était devenu Loid, mais n’avait simplement pas osé. Les autres, ceux qui avaient perdu, ne voulait que rarement la revoir. Lui, lui voulait la revoir. Elle sentait sa poitrine se gonfler à ses simples idées. Alors, sous le couvert de nuit qui perçait au travers des volets, elle serra le morceau de papier contre elle, comme une douce peluche ou le plus bel espoir du monde. Elle souriait, à l’intérieur d’elle plus qu’à l’extérieur. Elle retourna la lettre et attrapa son téléphone, ajouter son contact faisait exploser son cœur d’une manière tout à fait saine pour une fois.
« Quand tu voudras Loid, moi aussi j’ai besoin de pouvoir être folle avec quelqu’un »
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