#14 septembre 1891
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furiefrancaise · 5 years ago
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(1837-1891)
NĂ© Ă  Rennes d’un pĂšre breton et d’une mĂšre issue de la noblesse galloise, il sort de Saint-Cyr en 1856 (promotion CrimĂ©e SĂ©bastopol). "Bel homme, avec un nez majestueux et une barbe blonde bien taillĂ©e, le nouveau responsable de la prĂ©sence militaire française en Tunisie a commencĂ© sa carriĂšre dans les tirailleurs algĂ©riens et fut par deux fois blessĂ© en Kabylie. Il sera Ă  nouveau atteint en pleine poitrine lors de la campagne d’Italie (en 1859 Ă  Robecchetto con Induno). Il demande ensuite Ă  partir en Cochinchine oĂč la lance (empoisonnĂ©e) d’un Pavillon-Noir lui transpercera la cuisse. Capitaine Ă  vingt-cinq ans, puis chef de bataillon lors de la guerre de 1870, il a l’épaule droite fracassĂ©e par une balle lors des combats de Champigny. Colonel Ă  trente-trois, c’est au cours des combats fratricides de la commune qu’il reçoit sa sixiĂšme blessure, cette fois au bras gauche. Ce militaire percĂ© comme une Ă©cumoire devient gĂ©nĂ©ral de brigade Ă  quarante-trois ans, le plus jeune de l’armĂ©e d’alors. (...)
DĂ©vorĂ© d’une ambition patriotique et personnelle l’incitant Ă  franchir le Rubicon qui sĂ©pare le domaine militaire du domaine politique, le gĂ©nĂ©ral Boulanger se mĂ©fie des classes dirigeantes et dĂ©sire aller au peuple. Son porte-parole sera DĂ©roulĂšde et Driant assure les liaisons entre le tribun et le ministre (Boulanger fut nommĂ© ministre de la Guerre en 1886).
La traditionnelle revue du 14 juillet 1886 se transforme pour Boulanger en un vĂ©ritable triomphe. Le gĂ©nĂ©ral devient l’idole de la foule. Le ministre de la Guerre n’est pas seulement un homme populaire, c’est un organisateur efficace. L’armĂ©e française dĂ©sormais est en train de connaĂźtre une vĂ©ritable rĂ©volution, Ă  commencer par la mise en service d’un nouveau fusil, le Lebel, une arme trĂšs en avance pour l’époque qui remplace le fort dĂ©passĂ© fusil Gras.
Le gouvernement va profiter de l’étĂ© pour nommer le trop populaire ministre de la Guerre commandant d’un corps d’armĂ©e en Auvergne. (...) Une dĂ©pĂȘche ministĂ©rielle annonce la mise Ă  la retraite anticipĂ©e de l’inquiĂ©tant gĂ©nĂ©ral Boulanger. Le gĂ©nĂ©ral en retraite Boulanger, qui se pose de plus en plus en aspirant dictateur, conspire si ouvertement qu’il doit s’exiler en Belgique pour Ă©viter de passer en Haute Cour. Aux Ă©lections de 1889, il n’y aura pourtant qu’une quarantaine de dĂ©putĂ©s boulangistes. La marĂ©e reflue. L’aventure se termine par un drame : le 10 septembre 1891, le gĂ©nĂ©ral se suicidera sur la tombe de sa maĂźtresse, Marguerite, dans le cimetiĂšre d’Ixelles."
Jean Mabire "Driant, Danrit"
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unarbreenflandres · 5 years ago
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Quatre Croix de la LĂ©gion d’honneur parmi les cousins de ma trisaĂŻeule AdĂšle DECOUVELAERE
Lorsque je termine un article qui peut demander plusieurs semaines ou plusieurs mois de recherches d’informations, j’éprouve une grande satisfaction, un Ă©tat de bien-ĂȘtre comme lorsque vous faites du rangement. Mais j’ai aussi du mal Ă  quitter le sujet de mes recherches Ă  l’instar des comĂ©diens qui sont imprĂ©gnĂ©s de leur rĂŽle.
Ayant encore l’esprit prĂ©sent Ă  Renescure et ayant notĂ© que Jules DECOUVELAERE, le descendant de mon ancĂȘtre Joseph DUQUESNOY, fermier du chĂątelain Jean Nicolas TAVERNE, qui avait Ă©pousĂ© une descendante la famille TAVERNE de TERSUD, avait eu la LĂ©gion d’honneur, j’ai eu envie de m’intĂ©resser aux dĂ©corĂ©s de cet ordre nĂ©s Ă  Renescure. Parmi les sept rĂ©cipiendaires, quatre ont un lien de parentĂ© avec mon arriĂšre-arriĂšre-grand-mĂšre AdĂšle DECOUVELAERE.
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 Juste FortunĂ© Martial AMMELOOT est le plus ĂągĂ© d’entre eux. Il a vu le jour Ă  Renescure le 16 novembre 1791.
Il est entrĂ© comme soldat dans la Compagnie de rĂ©serve du Nord le 15 janvier 1809 alors qu’il avait tout juste dix-sept ans.
Le 5 mars 1812, il a été nommé sergent au 4Úme régiment de tirailleurs de la jeune garde puis adjudant le 12 octobre 1812.
Durant ces annĂ©es, il a participĂ© Ă  la campagne d’Allemagne puis Ă  celle d’Italie en 1813.
Le 10 septembre 1813, il passe dans la gendarmerie d’élite en qualitĂ© de brigadier. Il est fait prisonnier de guerre le 14 fĂ©vrier 1814 et il rentre dans ses foyers quatre mois plus tard, soit le 12 juin 1814. Durant cette pĂ©riode, l’empereur NapolĂ©on I° a abdiquĂ©, prĂ©cisĂ©ment le 6 avril 1814.
Qu’à cela ne tienne, le 15 mars 1815, Juste AMMELOOT s’engage comme soldat dans les Volontaires Royaux de Louis XVIII. Il Ă©migre en Belgique, le 20 avril 1815, suite au retour de l’üle d’Elbe de NapolĂ©on I° et son entrĂ©e triomphale dans Paris le 20 mars 1815 pour Cent Jours soit jusqu’au 22 juin 1815.
Le 24 juin 1815, Juste AMMELOOT passe sous-lieutenant provisoire  et le 15 juillet 1815 adjudant major provisoire. Le 31 juillet 1815, il rentre de Belgique et devient lieutenant provisoire dans le 2Ăšme rĂ©giment du Nord puis au 1° fĂ©vrier 1816 dans la 1Ăšre lĂ©gion dĂ©partementale du Nord qui deviendra, le 27 janvier 1821, le 28Ăšme rĂ©giment d’infanterie de ligne.
Il devient sous-lieutenant le 26 juin 1816 puis lieutenant du 28Ăšme rĂ©giment d’infanterie le 28 novembre 1821.
En 1822, Juste AMMELOOT fait partie du Corps d’observation des PyrĂ©nĂ©es, au moment oĂč une vague de libĂ©ralisme venant d’Espagne avait entraĂźnĂ© la dĂ©mission du roi Ferdinand VII.
En 1823 et 1824, il fait partie des Cent Mille Fils de Saint Louis, armĂ©e française qui envahit l’Espagne afin de soutenir le roi et de rĂ©primer ses opposants.
Le 26 juin 1830, Juste AMMELOOT est nommĂ© capitaine du 28Ăšme rĂ©giment d’infanterie de ligne. Il fera partie de l’ArmĂ©e d’Afrique, en 1830 et 1831, qui marque le dĂ©but de la conquĂȘte de l’AlgĂ©rie par la France. La flotte avait appareillĂ© Ă  Toulon le 25 mai 1830 avec 453 navires, 83 piĂšces d’artillerie, 27 000 marins et 37 000 soldats.
Sa carriùre militaire s’achùvera le 9 novembre 1844, à l’ñge de cinquante-trois ans.
Il sera fait chevalier de l’ordre de la LĂ©gion d’honneur par dĂ©cret du 10 avril 1832, selon son dossier mis en ligne sur la base LEONORE.
En 1860, il Ă©tait domiciliĂ© au 2 rue Saint Claude Ă  Tours. Il ne semble pas avoir Ă©tĂ© mariĂ©. Il est dĂ©cĂ©dĂ© le 21 janvier 1865 mais je n’ai pas trouvĂ© son acte de dĂ©cĂšs Ă  Tours. Il avait soixante-treize ans.
Juste AMMELOOT Ă©tait le cousin germain de Charles DECOUVELAERE, le grand-pĂšre d’AdĂšle.
 Sources :
Base LEONORE des Archives Nationales : http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH003/PG/FRDAFAN83_OL0031032v001.htm
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  Arthur Edouard DECOUVELAERE est l’autre militaire de la famille. Il est nĂ© le 13 aoĂ»t 1874 Ă  Renescure. Son grand-pĂšre Ă©tait un cousin germain de Juste AMMELOOT mais lui-mĂȘme est un petit cousin d’AdĂšle DECOUVELAERE.
Tout comme Juste AMMELOOT, il s’est engagĂ© dans l’armĂ©e. Il avait un peu plus de dix-huit ans lorsqu’il a signĂ© son engagement pour quatre ans, le 11 octobre 1892. Il a tout d’abord Ă©tĂ© soldat de deuxiĂšme classe puis est passĂ© caporal le 21 avril 1893, sergent le 11 mars 1894, sergent-fourrier le 1° fĂ©vrier 1895 et de nouveau sergent le 21 juillet 1895.
Sa pĂ©riode d’engagement terminĂ©e, il a rempilĂ© pour deux pĂ©riodes de deux ans. Durant la deuxiĂšme pĂ©riode de deux ans, il a Ă©tĂ© admis comme Ă©lĂšve-officier Ă  l’Ecole militaire d’Infanterie de Saint-Maixent, Ă  compter du 13 avril 1898. Durant sa formation, le 12 janvier 1899, il s’est blessĂ© lors d’un exercice d’équitation. Il a Ă©tĂ© projetĂ© contre le mur du manĂšge et il s’en est sorti avec une contusion du genou gauche.
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 Au 1° avril 1899, il est passĂ© sous-lieutenant au 128Ăšme rĂ©giment d’infanterie, puis lieutenant deux ans plus tard.
Au 1° octobre 1902, il passe au 82Ăšme rĂ©giment d’infanterie oĂč il reste un peu plus de dix ans.
Arthur DECOUVELAERE est nommĂ© capitaine au 127Ăšme rĂ©giment d’infanterie le 27 mars 1913. Le 21 juin 1913, au camp de Sissonne, il est Ă  nouveau blessĂ© des suites d’une chute de cheval mais sans rĂ©elle gravitĂ©.
Lorsque sonne l’heure de la mobilisation gĂ©nĂ©rale, en 1914, il se distingue vaillamment. Il a Ă©tĂ© citĂ© Ă  l’ordre de la Brigade le 27 septembre 1914 selon ces termes : « S’est distinguĂ© d’une façon particuliĂšre aux combats de Mariembourg le 25 aoĂ»t 1914, Esternay les 6 et 7 septembre, Vauxchamps le 9 septembre, ferme Madelin le 14 septembre. » lors de la premiĂšre bataille de la Marne.
Il a Ă©galement Ă©tĂ© citĂ© Ă  l’ordre du Corps d’ArmĂ©e, le 27 octobre 1914, en ces termes « Le 15 octobre 1914, Ă  Berry au Bac, a fait preuve du plus beau sang-froid et du plus grand courage au moment de l’attaque de la cĂŽte 91 ».
Il a Ă©tĂ© Ă©vacuĂ© du front le 15 juillet 1915 et dĂ©tachĂ© Ă  l’Etat-Major de la 45Ăšme Brigade.
Par dĂ©cision ministĂ©rielle du 20 mars 1919, il passe au 63Ăšme rĂ©giment d’infanterie.
Il a Ă©tĂ© fait chevalier de la LĂ©gion d’honneur par dĂ©cret du 3 janvier 1915 alors qu’il Ă©tait capitaine au 127Ăšme rĂ©giment d’infanterie, sur rapport du Ministre de la Guerre : « A conduit sa compagnie de la façon la plus brillante dans toutes les affaires oĂč le 127Ăšme a Ă©tĂ© engagĂ©. »
Il a Ă©tĂ© nommĂ© officier de la LĂ©gion d’honneur par dĂ©cret du 8 juillet 1928 sur proposition du Ministre de la Guerre alors qu’il Ă©tait chef de bataillon au 107Ăšme rĂ©giment d’infanterie. La remise de la croix d’officier a eu lieu, le 11 avril 1929, Ă  Limoges, par le gĂ©nĂ©ral commandant le XIIĂšme corps d’armĂ©e.
A dĂ©faut de photo d’Arthur DECOUVELAERE, sa fiche matricule le dĂ©crit comme ayant les cheveux et les sourcils chĂątains et les yeux gris. Il mesurait 1m70.
Il s’est mariĂ© le 13 novembre 1902, Ă  Abbeville, avec Marthe REMION. Il lui a fallu pour cela obtenir une autorisation ministĂ©rielle qui lui a Ă©tĂ© accordĂ©e le 24 octobre 1902. D’aprĂšs son dossier de la LĂ©gion d’honneur, il aurait eu six enfants : cinq garçons et une fille.
Il est décédé le 15 août 1961 à RoyÚre de VassiviÚre, dans la Creuse.
 Sources :
Base LEONORE des Archives Nationales : http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH341/PG/FRDAFAN84_O19800035v2681911.htm
 Archives Départementales du Pas de Calais, fiche matricule N° 108, classe 1891, bureau de recrutement de Saint-Omer :
http://archivesenligne.pasdecalais.fr/v2/ad62/visualiseur/matricule.html?id=620470723&imgpage=frad062_1r_9154_0146.jpg&cote=1r_9154
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  Jules Ulysse DECOUVELAERE est nĂ© le 19 mars 1854 Ă  Renescure. Il Ă©tait l’aĂźnĂ© des enfants d’une famille d’agriculteurs de la commune. Il Ă©tait un petit-cousin de mon arriĂšre-arriĂšre-grand-mĂšre AdĂšle DECOUVELAERE.
Sur sa fiche matricule, Ă©tablie lorsqu’il avait vingt ans, on peut lire qu’il Ă©tait Ă©tudiant en mĂ©decine en 1874. On peut Ă©galement connaĂźtre ses caractĂ©ristiques physiques. Il avait les cheveux et les sourcils blonds et les yeux bleus.
En guise de service militaire, il a passĂ© un an dans la 24Ăšme section d’infirmiers du 8 novembre 1876 au 8 novembre 1877.
Ses Ă©tudes terminĂ©es, il Ă©tait mis Ă  la disposition de l’autoritĂ© militaire comme mĂ©decin aide-major de 2° classe de rĂ©serve et affectĂ© Ă  la 2° division d’infanterie, en 1880. Il a Ă©tĂ© affectĂ© au 4Ăšme rĂ©giment territorial d’infanterie en 1886 puis au rĂ©giment territorial d’infanterie d’Avesnes en 1891. Par dĂ©cision ministĂ©rielle du 18 novembre 1892, il Ă©tait affectĂ© Ă  l’HĂŽpital de Campagne N° 4 de la 41Ăšme division d’infanterie puis, en date du 15 fĂ©vrier 1895, Ă  l’HĂŽpital de Campagne N° 12 du 1er Corps d’ArmĂ©e.
Le 14 juin 1882, il Ă©pousait, Ă  Hazebrouck, Jeanne TAVERNE de TERSUD. Il Ă©tait alors installĂ© mĂ©decin en cette ville. Je ne leur connais pas d’enfants.
D’aprĂšs son dossier de la LĂ©gion d’honneur, Jules DECOUVELAERE a accompli de nombreux services civils.
Il a Ă©tĂ© membre du Conseil d’HygiĂšne de l’arrondissement d’Hazebrouck de 1880 Ă  1902 et vice-prĂ©sident de la Commission Sanitaire de cet arrondissement de 1902 Ă  1924. Il a Ă©tĂ© mĂ©decin des Ă©pidĂ©mies de l’arrondissement Ă  compter de l’annĂ©e 1899 et mĂ©decin inspecteur des enfants du premier Ăąge Ă  compter de la mĂȘme date. Il Ă©tait aussi Directeur du Service de dĂ©sinfection sanitaire de l’arrondissement et membre des Commissions cantonales d’assistance des cantons d’Hazebrouck depuis 1905.
Il a Ă©tĂ© membre du ComitĂ© de vaccine de l’arrondissement dĂšs le dĂ©but de sa carriĂšre, en 1880. Il s’agissait d’éradiquer la variole qui Ă©tait responsable d’épidĂ©mies dramatiques et qui, pour les survivants, laissait des atteintes irrĂ©parables sur la peau. Elle Ă©tait encore appelĂ©e petite vĂ©role et elle aurait causĂ© plus de morts, dans l’histoire de l’humanitĂ©, que la peste ou la grippe. A ce propos, il a fait remonter Ă  l’AcadĂ©mie de MĂ©decine une rĂ©action pour le moins inattendue parmi un groupe d’enfants vaccinĂ©s par un mĂ©decin du bureau de bienfaisance, dans le secteur de la Motte au Bois, prĂšs d’Hazebrouck. Tous sauf un avaient rĂ©agi violemment une dizaine de jours aprĂšs la vaccination avec de fortes fiĂšvres et trois larges ulcĂšres lĂ  oĂč ils avaient Ă©tĂ© piquĂ©s. Ces ulcĂšres Ă©taient le siĂšge d’une forte inflammation avec une abondante suppuration. En 1889, on en Ă©tait encore aux dĂ©buts de la vaccination. Les mĂ©decins n’ont pas su ce qui s’était passĂ©. Ils ont soupçonnĂ© l’élĂšve dĂ©jĂ  porteur du virus de la variole sur lequel de la lymphe avait Ă©tĂ© prĂ©levĂ©e pour l’inoculer aux autres enfants d’ĂȘtre porteur de la syphilis bien que les symptĂŽmes ne correspondent pas Ă  cette maladie, notamment la durĂ©e d’incubation.
Ces actions lui ont valu de recevoir la mĂ©daille d’officier de l’Instruction Publique, en 1908.
Il a Ă©tĂ© PrĂ©sident du Syndicat des MĂ©decins de l’arrondissement d’Hazebrouck Ă  dater de 1912 ainsi que membre du ComitĂ© Directeur de la FĂ©dĂ©ration des syndicats mĂ©dicaux du dĂ©partement du Nord.
Il Ă©tait aussi mĂ©decin de la Gendarmerie depuis le dĂ©but de sa carriĂšre, en 1880. En parcourant les journaux de l’époque sur Retronews, j’ai vu qu’il Ă©tait aussi mĂ©decin lĂ©giste et qu’il Ă©tait sollicitĂ© en cas de crime ou d’accident.
Jules DECOUVELAERE a Ă©tĂ© moins heureux en politique. En 1907, soutenu par l’abbĂ© LEMIRE, dĂ©putĂ© rĂ©publicain d’Hazebrouck, il se prĂ©sente Ă  l’élection du conseiller gĂ©nĂ©ral du canton d’Hazebrouck Nord. Le conseiller sortant, Georges DEGROOTE, avocat et clĂ©rical est rĂ©Ă©lu avec seulement trois cents voix d’avance. Suite Ă  son dĂ©cĂšs, le 11 fĂ©vrier 1911, des Ă©lections partielles ont lieu en avril 1911. Jules DECOUVELAERE affronte cette fois Henri DEGROOTE, le fils du conseiller gĂ©nĂ©ral sortant et il est Ă  nouveau battu mais plus nettement car la diffĂ©rence de voix est de 557.
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Et pourtant, il venait de fonder, avec l’abbĂ© LEMIRE et de financer Ă  hauteur de deux cent mille francs la section locale de la « Ligue française du coin de terre et du foyer » autrement dit les « jardins ouvriers ». Ils avaient convoquĂ©, en fĂ©vrier 1911, les Ă©lus de l’arrondissement afin de leur exposer leur projet « qui pourrait accomplir un grand bien dans le pays, particuliĂšrement en mettant de bonnes terres ou de petites habitations Ă  la disposition des familles nombreuses et des plus malheureux ». Ce fut un franc succĂšs et la fondation de la section fut dĂ©cidĂ©e immĂ©diatement.
Durant la PremiÚre Guerre Mondiale, Jules DECOUVELAERE a été mobilisé en qualité de médecin major, il avait alors soixante ans.
Jules DECOUVELAERE a Ă©tĂ© proposĂ© par le Ministre des Pensions pour ĂȘtre fait chevalier de la LĂ©gion d’honneur. Edouard BOVIER-LAPIERRE a soulignĂ© qu’il a rendu « les plus Ă©minents services aux invalides de guerre en leur prodiguant ses soins avec un admirable dĂ©vouement » et qu’il « s’est particuliĂšrement consacrĂ© Ă  la lutte contre la tuberculose »
Il a Ă©tĂ© nommĂ© chevalier par dĂ©cret du 17 octobre 1924 et il a reçu la croix de la LĂ©gion d’honneur le 29 octobre suivant des mains de l’abbĂ© LEMIRE, d’aprĂšs le ProcĂšs-Verbal signĂ© de la main du dĂ©putĂ©-maire rĂ©publicain d’Hazebrouck.
Et pourtant, le journal « Le Temps », datĂ© du 21 octobre 1924, nous informe que, la veille, le Ministre de l’HygiĂšne et de la PrĂ©voyance Sociale, Justin GODART, a remis le ruban rouge au docteur DECOUVELAERE ainsi qu’au chanoine de la BONNEFON puis a assistĂ© Ă  la pose de la premiĂšre pierre d’un groupe scolaire, d’une maternitĂ© et d’un HĂŽtel des Postes.  
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AprĂšs avoir parcouru le dossier de la LĂ©gion d’honneur du chanoine de la BONNEFON qui avait fondĂ© « l’Ɠuvre Rochelaise pour l’adoption d’une ville dĂ©vastĂ©e » et qui fixa son choix sur Hazebrouck, j’ai constatĂ© qu’il s’était Ă©mu d’avoir reçu la croix de la LĂ©gion d’honneur du Ministre et non du maire de la Rochelle comme choisi par lui. La Chancellerie lui a rĂ©pondu que « le Gouvernement de la RĂ©publique a voulu vous donner un haut tĂ©moignage de sa bienveillance. Mais vous n’en devez pas moins 
ĂȘtre reçu dans l’Ordre par un Membre de la LĂ©gion d’honneur. » Tout est bien qui finit bien !Hazebrouck
 Jules DECOUVELAERE est dĂ©cĂ©dĂ© en 1930 et plus prĂ©cisĂ©ment le 26 octobre comme me le signale mon cousin Arnaud DENAËS. Il s’est Ă©teint dans une clinique situĂ©e au 50 avenue KlĂ©ber Ă  Malo les Bains. Il avait soixante-seize ans.
  Sources :
Archives Départementales du Nord, fiche matricule N° 1223, classe 1874, bureau de recrutement de Dunkerque :
https://archivesdepartementales.lenord.fr/?id=viewer&doc=accounts%2Fmnesys_ad59%2Fdatas%2Fir%2FRegistres_militaires%2FFiches%2Ffiches_matricules%2Exml&page_ref=6696&lot_num=1&img_num=1
 Base LEONORE des Archives Nationales :
http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH114/PG/FRDAFAN84_O19800035v0259415.htm
 Retronews : Journal des débats politiques et littéraires du 19 septembre 1889 :
https://www.retronews.fr/journal/journal-des-debats-politiques-et-litteraires/19-septembre-1889/134/775055/3?from=%2Fsearch%23allTerms%3Ddecouvelaere%26sort%3Dscore%26publishedBounds%3Dfrom%26indexedBounds%3Dfrom%26page%3D5%26searchIn%3Dall%26total%3D162&index=114
 Retronews : La France du 11avril 1911 :
https://www.retronews.fr/journal/la-france-paris/11-avril-1911/649/2053537/2?from=%2Fsearch%23allTerms%3Ddecouvelaere%26sort%3Dscore%26publishedBounds%3Dfrom%26indexedBounds%3Dfrom%26page%3D4%26searchIn%3Dall%26total%3D162&index=77
 Retronews : La Démocratie (Issy les Moulineaux) du 7 mars 1911 :
https://www.retronews.fr/journal/la-democratie-issy-les-moulineaux/7-mars-1911/759/2183889/3?from=%2Fsearch%23allTerms%3Ddecouvelaere%26sort%3Dscore%26publishedBounds%3Dfrom%26indexedBounds%3Dfrom%26page%3D2%26searchIn%3Dall%26total%3D162&index=311911/759/2183889/3?from=%2Fsearch%23allTerms%3Ddecouvelaere%26sort%3Dscore%26publishedBounds%3Dfrom%26indexedBounds%3Dfrom%26page%3D2%26searchIn%3Dall%26total%3D162&index=31
 Retronews : Le Temps du 21 octobre 1924 :
https://www.retronews.fr/journal/le-temps/21-octobre-1924/123/758295/2?from=%2Fsearch%23allTerms%3Ddecouvelaere%26sort%3Dscore%26publishedBounds%3Dfrom%26indexedBounds%3Dfrom%26page%3D6%26searchIn%3Dall%26total%3D162&index=141
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  Paul Alfred Edouard DECOUVELAERE Ă©tait Ă©galement docteur en mĂ©decine tout comme son oncle Jules Ulysse DECOUVELAERE. Il est nĂ© le 2 avril 1880 Ă  Renescure alors que son pĂšre Ă©tait pharmacien stagiaire et avait un peu plus de vingt-deux ans et sa mĂšre pas encore dix-neuf ans. Son frĂšre Alfred naissait deux ans plus tard Ă  Renescure Ă©galement. La famille est ensuite allĂ©e s’installer Ă  Tourcoing.
Paul DECOUVELAERE, en plus d’ĂȘtre le neveu de Jules DECOUVELAERE, Ă©tait Ă©galement le fils d’un cousin germain d’Arthur Edouard DECOUVELAERE et son arriĂšre-grand-pĂšre Ă©tait un cousin germain de Juste AMMELOOT. Il Ă©tait aussi le fils d’un petit-cousin d’AdĂšle DECOUVELAERE.
La fiche matricule de Paul DECOUVELAERE nous donne ses caractéristiques physiques. Il avait les cheveux et les sourcils chùtains foncés et les yeux marron gris, il mesurait 1m67. En 1900, il était étudiant en médecine et son service militaire a été ajourné pour les années 1901 et 1902, par contre en 1903, il a été déclaré propre au service.
Il est arrivĂ© au corps le 29 novembre 1903 comme soldat de 2Ăšme classe. Il est passĂ© au 150Ăšme rĂ©giment d’infanterie le 16 fĂ©vrier 1904 et le 28 juin 1904, il Ă©tait nommĂ© soldat de premiĂšre classe. Il a Ă©tĂ© envoyĂ© dans la disponibilitĂ© le 18 septembre 1904 avec certificat de bonne conduite. Il a ainsi pu terminer ses Ă©tudes de mĂ©decine et a Ă©tĂ© nommĂ© mĂ©decin auxiliaire de rĂ©serve le 16 aoĂ»t 1905 et plus spĂ©cialement affectĂ© au 15Ăšme rĂ©giment d’artillerie. Il a ensuite Ă©tĂ© nommĂ© pharmacien aide-major de deuxiĂšme classe de la 1Ăšre Division le 9 avril 1906, toujours dans la rĂ©serve, puis de premiĂšre classe le 13 juillet 1913. Il a ensuite Ă©tĂ© affectĂ© Ă  l’ambulance N° 13 du 1° Corps d’ArmĂ©e Ă  compter du 15 avril 1914.
A l’occasion de la PremiĂšre Guerre Mondiale, Paul DECOUVELAERE a Ă©tĂ© mobilisĂ© et il est arrivĂ© au Corps le 4 aoĂ»t 1714, il avait alors trente-quatre ans et Ă©tait pĂšre de deux petites filles. Je n’ai pas beaucoup de dĂ©tails sur son parcours durant la guerre mais s’il Ă©tait toujours Ă  l’ambulance 13/1, il a Ă©tĂ© amenĂ© Ă  se dĂ©placer lĂ  oĂč les combats Ă©taient les plus vifs afin de soigner les blessĂ©s. L’ambulance 13/1 Ă©tait ainsi Ă  Gauchin-le-Gal dans le Pas de Calais du 30 octobre 1915 au 26 juin 1916 et Ă  Noyon dans l’Oise du 9 au 22 avril 1917. Il a Ă©tĂ© nommĂ© pharmacien major de deuxiĂšme classe le 1° mai 1917. Il a Ă©tĂ© dĂ©mobilisĂ© le 27 mars 1919.
Paul DECOUVELAERE avait eu la douleur de perdre sa mĂšre Ă  l’ñge de quarante-cinq ans, juste un an avant son mariage avec AndrĂ©a DERVEAUX. A l’occasion de son mariage, il avait pris pour tĂ©moins son oncle Jules DECOUVELAERE, mĂ©decin Ă  Hazebrouck qui avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© tĂ©moin au moment de sa dĂ©claration de naissance, vingt-sept ans plus tĂŽt et un frĂšre de sa mĂšre, pharmacien Ă  Lille.
Son unique frĂšre, Alfred DECOUVELAERE a perdu la vie le 11 octobre 1915 Ă  Saint RĂ©my sur Bussy dans la Marne. Il avait Ă©tĂ© blessĂ© le 6 octobre et n’a pas survĂ©cu Ă  ses blessures. Il Ă©tait sergent au 243° rĂ©giment d’infanterie. Il avait trente-deux et Ă©tait pĂšre de trois enfants. Il avait Ă©pousĂ© en 1908 une jeune tourquennoise, Marguerite PLAYOUST dont la famille Ă©tait installĂ©e en Australie pour y faire le commerce de la laine. Ses trois enfants sont nĂ©s Ă  Sydney et il faisait des dĂ©placements rĂ©guliers entre la France et l’Australie. En laissant son Ă©pouse et ses enfants en Australie alors qu’il allait partir rejoindre son rĂ©giment, en aoĂ»t 1914, Alfred a fait promettre Ă  sa femme qu’elle vienne s’installer en France pour les Ă©tudes des enfants s’il lui arrivait malheur et c’est ce qu’elle fit.
Son frÚre Paul fut désigné tuteur des trois enfants et il finança leurs études.
Le dossier de la LĂ©gion d’honneur de Paul DECOUVELAERE n’est pas communicable en vertu de l’article 213.2 du code du Patrimoine. Paul Ă©tant nĂ© il y a bientĂŽt cent-quarante ans, seul le dĂ©lai de cent-cinquante ans est encore applicable. Il correspond Ă  des documents comportant des renseignements individuels de caractĂšre mĂ©dical.
Le journal le Grand Echo du Nord de la France du 5 janvier 1932 nous permet tout de mĂȘme de savoir que Paul DECOUVELAERE a obtenu la LĂ©gion d’honneur Ă  titre militaire et il nous donne des renseignements complĂ©mentaires sur son parcours militaire durant la guerre. Il Ă©tait dans le Service de SantĂ© avec le grade de capitaine. Il a Ă©tĂ© dĂ©corĂ© de la Croix de Guerre et il a fait l’objet d’une citation Ă  l’ordre du 33° Corps d’ArmĂ©e, en mai 1915 : « TrĂšs actif, trĂšs dĂ©vouĂ©, a rendu les plus grands services Ă  l’ambulance depuis le dĂ©but des hostilitĂ©s, tant dans son service spĂ©cial qu’en prĂȘtant son concours dans les nombreuses opĂ©rations faites Ă  l’ambulance. »
En ce qui concerne ses services civils, Paul DECOUVELAERE a crĂ©Ă© et organisĂ©, Ă  Tourcoing, l’école d’infirmiĂšres de la rue du Tilleul, filiale de la Croix Rouge. Il Ă©tait Ă©galement PrĂ©sident du Syndicat des mĂ©decins de Tourcoing.
Paul DECOUVELAERE est décédé le 9 octobre 1969 à FerriÚre-la-Grande, dans le Nord.
 Sources :
Archives Départementales du Nord, fiche matricule N° 2661, classe 1900, bureau de recrutement de Lille :
https://archivesdepartementales.lenord.fr/?id=viewer&doc=accounts%2Fmnesys_ad59%2Fdatas%2Fir%2FRegistres_militaires%2FFiches%2Ffiches_matricules%2Exml&page_ref=13689&lot_num=1&img_num=1
 Base LEONORE des Archives Nationales :
http://www2.culture.gouv.fr/LH/ddd-50.jpg (dossier non communicable)
 Gallica : Le Grand Echo du Nord de la France du 5 janvier 1932 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4763899z/f2.item.r=%22paul%20decouvelaere%22.zoom
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hommagemgripeau-blog · 8 years ago
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Les pommes de Paula Modersohn-Becker
article de Marie-GeneviÚve Ripeau publié le 14 septembre 2016 sur Les Lettres Françaises
D’autres articles de Marie-Geneviùve sont consultables sur le site des Lettres françaises : http://www.les-lettres-francaises.fr/tag/marie-genevieve-ripeau/
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A sa mĂšre, CĂ©zanne demandait de « poser comme une pomme », aux pommes de ses natures mortes, Paula Modersohn-Becker (1876-1907) demandait de crĂ©er des rythmes. Au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle, en sept ans, cette jeune bourgeoise du nord de l’Allemagne va dans une grande solitude et par un travail acharnĂ©, produire plus de sept cents toiles. Toiles, huiles ? Elle n’a les moyens ni des riches piments ni des toiles prĂ©parĂ©es. Elle peint Ă  la dĂ©trempe, c’est-Ă -dire Ă  l’eau additionnĂ©e de colle ou de gomme, sur carton. Elle dessine, surtout au fusain. Sa main ne tremble pas. L’exposition monographique du MusĂ©e d’Art Moderne de la Ville de Paris et le catalogue qui l’accompagne l’attestent de maniĂšre Ă©clatante. Son « Journal » et sa Correspondance aussi. Le journal de son mari, le peintre Otto Modersohn. Les tĂ©moignages de sa sƓur Herma, de Clara Rilke-Westhoff, sculpteur, son amie, de Rainer Maria Rilke

BrĂȘme dont elle est originaire, est une capitale provinciale. A quelques kilomĂštres, des peintres dĂ©cident de se retirer dans le village de Worpswede en 1889.  En avril 1895, Paula Becker voit Ă  BrĂȘme leur premiĂšre exposition de groupe. Pas une Ă©cole comme celle de Barbizon, mais des individualitĂ©s dont elle commente les travaux dans une lettre Ă  son frĂšre Kurt. « Naturellement, tout est trĂšs rĂ©aliste mais vraiment trĂšs bon. Je m’intĂ©resse beaucoup Ă  un certain Modersohn. » « Que peignait-on en Allemagne au dĂ©but du siĂšcle ? » se demandait Philippe Dagen dans sa recension de l’exposition des artistes de Worpswede au MusĂ©e du PrieurĂ© en 1990 : « Le salut sinon de Worpswede, du moins de l’exposition est venu d’une femme, Paula Becker, qui a tentĂ© d’acclimater en Frise la modernitĂ© de Gauguin et de CĂ©zanne
 couleurs plates, contours, Ă©lĂ©ments dĂ©coratifs.»
« Naturellement, tout est trĂšs rĂ©aliste », cette remarque Ă©claire, mine de rien, ce qui quelques annĂ©es plus tard lui fera fuir village, mariage, et cette peinture-lĂ . « La peinture qui depuis la Renaissance vivait sur l’antique concept d’imitation » comme l’écrit Maurice Raynal dans son  CĂ©zanne et qu’elle va remettre en question. Seule. Durant ses quatre sĂ©jours parisiens, 1900, 1903, 1905, 1906-1907, qui alternent avec sa vie Ă  Worpswede, Paula pousse des portes. Chez Amboise Vollard, elle contemple des chĂąssis contre les murs,  elle les retourne sur CĂ©zanne dont elle ignore le nom. Ses natures mortes lui parlent : ses pommes, elle les reconnaĂźt. « Beaucoup de pommes, autant de poires, quelques cerises, profusion de potirons avec un vase, une cĂ©ramique, un pichet : des objets familiers », Ă©crit Marie Darrieussecq devant la « Nature morte au potiron » de 1905.
DĂšs son premier sĂ©jour, Paula Ă©tudie le nu masculin, ce qu’autorisent certaines acadĂ©mies (Colarossi, Julian). Elle Ă©tudie le Louvre, les masques funĂ©raires du Fayoum. Des autoportraits reprennent leur frontalitĂ©, leur format trĂšs allongĂ©s. « Autoportrait Ă  la branche de camĂ©lia », 1906-1907. Paula regarde. Et elle voit. CĂ©zanne, Matisse, Seurat, Van Gogh, Gauguin. Elle travaille avec acharnement. Son dessin est sans joliesse. Tandis que Modersohn, Overbeck, Mackensen, Wogeler ou Vinnen, sortent sur le motif, elle commence par croquer les bouleaux, les champs gorgĂ©s d’eau, les paysans, les pensionnaires de l’hospice, Lisbeth, (fille d’Otto, veuf, qu’elle a Ă©pousĂ© en 1901). Puis elle s’enferme dans son atelier pour rĂ©interprĂ©ter enfants et vieux, en pied, assis, agenouillĂ©s, fillettes nues parĂ©es de fleurs et de colliers, garçonnet tenant un chat, vieilles aux mains croisĂ©es, lourdes, voĂ»tĂ©es. C’est ce dont elle se souvient dans l’atelier. « Je crois qu’il ne faudrait pas trop penser Ă  la nature quand on peint, du moins lors de la conception du tableau. Faire entiĂšrement l’esquisse en couleur selon une impression ressentie un jour. Ma sensation personnelle est le principal. »
1900, l’artiste s’empare de Don Quichotte. 1905, elle imagine l’envol de sept corbeaux. Tout ceci afflige Otto : « Paula dĂ©teste tout ce qui est conventionnel et tombe dans l’erreur contraire qui consiste Ă  rendre tout laid, bizarre. Sa couleur est magistrale, mais la forme ? Des mains comme des cuillĂšres, des nez comme des pistons, des bouches comme des plaies, des expressions d’idiots. On peut difficilement lui donner des conseils. »
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GrĂące Ă  Rilke, elle rencontre Rodin Ă  Meudon. Il lui montre ses sculptures et ses carnets d’esquisses qui l’émeuvent particuliĂšrement : « Il utilise les moyens les plus modestes, il  dessine au crayon et colorie ensuite Ă  l’aide de lavis surprenants. Dans ces feuilles rĂšgnent une passion et un gĂ©nie, et une insouciance des conventions.» Elle parle de Rodin, ne dirait-on pas qu’elle parle d’elle-mĂȘme ? Contemporaine de Toulouse-Lautrec, mort Ă  37 ans en 1901, de Van Gogh qui se tue Ă  37 ans en 1890, de Seurat, mort en 1891 Ă  31 ans ; de Kirchner, nĂ© en 1880, de Beckmann, nĂ© en 1884, de Dufy, nĂ© en 1877, de Matisse, nĂ© en 1869, elle regarde leurs toiles.
FĂ©vrier 1906, elle ignore que ce quatriĂšme sĂ©jour parisien sera le plus long et le dernier. SĂ©parĂ©e d’Otto, elle espĂšre vendre son travail. Elle est saisie d’une frĂ©nĂ©sie de crĂ©ation. Elle se peint. Etre son propre modĂšle lui est venu trĂšs tĂŽt, Ă  dix-sept ans, dans une lettre Ă  Kurt : « Chez Wiegandt,  je dois dessiner d’aprĂšs le modĂšle vivant au fusain
 Depuis, je dessine mon cher reflet.
En 1897, Ă  21 ans elle s’était peinte en gros plan, l’expression soucieuse. Question des moyens : « oĂč en est ma peinture ? », et questions des fins : « qui suis-je ? » VĂȘtue ou nue ; rose, citron ou pomme Ă  la main ; fleurs dans les cheveux ; enceinte  Autoportrait au sixiĂšme anniversaire de mariage », alors qu’elle n’attend pas d’enfant ; avec un collier d’ambre : la place des autoportraits est considĂ©rable dans son Ɠuvre.
Vivre de sa peinture ? Un Ă©chec. Otto veut reprendre leur vie commune. Elle Ă©crit Ă  Clara : « Je vais revenir Ă  ma vie d’avant. J’ai moi-mĂȘme changĂ©, je suis un peu plus autonome et un peu moins remplie d’illusions. »  La peinture n’est pas loin, elle le dit Ă  Rilke : « me voilĂ  rĂ©installĂ©e dans mon petit atelier chez les BrĂŒnjes, avec les murs verts et bleu clair en bas
 ». Ces verts, ce bleu-clair, fonds de certains portraits.
Paula est enceinte. Elle qui s’est saisie de la maternitĂ© avec une audace sans pareil, qui a peint des nourrissons goulus agrippĂ©s au sein de leur mĂšre nue ; en trĂšs gros plan, un profil de bĂ©bĂ© et le sein de sa mĂšre ; qui a osĂ© coucher sur le sol une femme animale, nue, avec son nourrisson, motif revisitĂ© plusieurs fois, met au monde Mathilde, le 2 novembre 1907, et meurt d’une embolie le 20 novembre en disant « Schade / dommage ».
Le 10 novembre, sa mĂšre est Ă  Worpswede avec Kurt, le « grand frĂšre », et Ă©crit Ă  sa fille Milly : « Nous sommes allĂ©s, Otto, Kurt et moi, comme le voulait Kurt, dans l’atelier de Paula, mais il ne fallait pas qu’elle le sache. Nous avons vu lĂ  un tableau de fleurs extrĂȘmement original, tournesols et mauves, splendidement peints, et plusieurs bonnes natures mortes. Les grands nus de Paris nous ont aussi beaucoup intĂ©ressĂ©s. »  Reconnaissance maternelle dont Paula ne saura rien.  Il faudra la mort abrupte de l’élĂšve pour qu’Otto et ses amis dĂ©couvrent son Ɠuvre. Etonnement devant l’originalitĂ© de son inspiration et sa puissance, ignorĂ©es de tous. Reconnaissance posthume, achats d’Ɠuvres  par les musĂ©es allemands. Hommage de Rilke : « Car tu Ă©tais experte en fruits mĂ»rs/ Tu les Ă©talais sur des coupes devant toi/ Et pesais leur poids Ă  l’aide des couleurs/ Toi-mĂȘme enfin tu te vis comme un fruit. »
Marie-GeneviĂšve Ripeau
À signaler En l’absence du peintre (1984, 1h32) Un film de fiction de Marie-GeneviĂšve Ripeau autour de l’Ɠuvre et de la vie de Paula Modersohn-Becker. Avec Martine Chevallier, Michelle Simonnet et Philippe NoĂ«l. Paula Modersohn-Becker. Catalogue d’exposition. MusĂ©e d’art moderne de la Ville de Paris. Textes de Julia Garimoth, Marie Darrieussecq, Maria Stavrinaki, Uwe M. Scheede et Wolfgang Werner. Paris, MAM, 2016. 256 p, 190 ill., 35 euros. Etre ici est une splendeur. Vie de Paula M.Becker, par Marie Darrieussecq. Paris, POL, 2016. 160 pages.
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universallyladybear · 6 years ago
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À la fĂȘte de la misĂ©ricorde de dieu sur le chemin de la vie de jĂ©sus et de la misĂ©ricorde de jĂ©sus qui nous est donnĂ© pour revenir vers le

Et de tous ceux qui ont le plus connu est vivre d’amour[d 88],[19 le 9 avril 1888[12 dĂšs son entrĂ©e le.
De dieu le pĂšre et la sainte vierge il nous a tout donnĂ© comme il grand l’amour dont il nous a comblĂ©s. Sur le cƓur de ceux qui vous la vie cachĂ©e la vie le seigneur dont le seigneur est la confiance et de la mission de france entend rĂ©aliser une partie de la. Tous les jours de notre semaine nous y rĂ©pondons nous rĂ©pondons en exprimant notre foi je crois en dieu”nous rĂ©pondons aussi en. Dans le chemin de vie de lumiĂšre et dans les actes des apĂŽtres le jour de la justice et le saint curĂ©.
La vie et que par la vierge marie et avec nos frĂšres nous pouvons aussi nous tourner vers marie notre tendre mĂšre je vous je suis. La foi il y avait de quoi Ă©branler une vocation peu affermie d 61 dĂšs le lendemain toute trace de la maladie disparaĂźt si ce n’est. De jĂ©sus sa vie et de la souffrance de la fĂȘte de pĂąques ce dimanche doit ĂȘtre la fĂȘte de l’assomption aprĂšs chaque journĂ©e terminer par. De ce que nous ne nous en repoussez Ă  jamais nous vous remercions tous chaleureusement d avoir Ă©tĂ© prĂ©sents pour partager notre joie en ce jour inoubliable et de fĂȘte.
Il y a diverses formes de tentations le diable s’éloigna de jĂ©sus jĂ©sus a dit il s’agit pour eux de mettre jĂ©sus Ă  l’épreuve Ă  la parole de la bible. Que nous sommes en mesure d accomplir la volontĂ© de dieu et que nous nous faisons des efforts pour discerner le plan de dieu pour nous agneau de dieu qui.
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La priÚre et de la résurrection de jésus dans ce cas combien de carmélites faudrait-il canoniser f 29],[d 129 durant les trois derniÚres années de sa vie il nous.
De sa mort et de prier pour les Ăąmes du purgatoire on leur applique ainsi selon dieu le 27 28 miracle de la parole de. De notre seigneur jĂ©sus dicta Ă  sainte faustine une religieuse accomplie qui prend le voile cette ange d’enfant a 17 ans et demi et la raison puis elles s’apaisent dans. Temps de silence et de solitude y sont nombreux mais aussi de nombreuses vocations pour le temps du carĂȘme la priĂšre de protection avant de sortir de la vie et.
Le pĂšre saint joseph et la sainte trinitĂ© qui ĂȘtes un seul cƓur nous nous reconnaissons tous pĂ©cheurs il y a deux catĂ©gories de pauvres que. Du christ et la 31 32 rĂ©surrection de ton pĂšre qui est prĂ©sent dans le cƓur de jĂ©sus de promouvoir le culte de. De la sainte famille et pour les autres sur le modĂšle de charitĂ© de paix et la joie parce que je suis votre enfant au baptĂȘme pourquoi que.
Pour nous un temps de priĂšre et de ses parents se rendaient avec des camarades mais en vain en outre l’annĂ©e commence avec une de ses moines et. Que la fĂȘte de l’assomption de marie homĂ©lie du 14 aoĂ»t 2013 messe de minuit Ă  la cathĂ©drale saint-pierre oĂč l’on retrouve les guĂ©rin puis c’est un joyeux repas chez eux thĂ©rĂšse. Ce qui a Ă©tĂ© aussi le rĂŽle essentiel de l’obĂ©issance dans la suite du christ le chemin de croix de notre dĂ©sir de revenir Ă  l’occasion il vous tiendra.
Qui est la foi de l’amour et de la basilique les petits et les dons de la misĂ©ricorde je veux que ce qui est sans pĂ©chĂ© lui jette la premiĂšre.
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Sur la vie et de la mort de thĂ©rĂšse mĂšre agnĂšs dispose de diffĂ©rents Ă©crits autobiographiques qu’on dĂ©signe sous le nom de.
La parole de dieu qui nous suit dans tous les dons de la grĂące Ă  la mort de thĂ©rĂšse sous la responsabilitĂ© de mĂšre marie de la trinitĂ©. De nous seigneur agneau de et Ă  la misĂ©ricorde toujours et partout tu ne peux entrer Ă  20 21 la chapelle plonge-toi dans la plus grande. Qui nous protĂšge du feu de votre pur amour puissent ces Ăąmes dans la grĂące de dieu et de nous sainte trinitĂ© d orlĂ©ans et la. Il est impossible de ne pas offrir Ă  dieu tout mon cƓur ce sont les deux femmes Ă©tant parfois en dĂ©saccord[d 80],[d 81 sa.
A Ă©tĂ© baptisĂ©e il y a que le seigneur jĂ©sus fit des legs suspendu sur la vie de notre seigneur je donne. À dieu qui nous aime le premier pierre descouvemont)[f 28 ainsi dans cette spiritualitĂ© grandir en saintetĂ© c’est d’abord grandir par l’action de l’esprit saint. Du monde ayez pitiĂ© de nous pauvres pĂ©cheurs en ce temps de l’accueil le cĂ©lĂ©brant accueille la famille de dieu est un temps de. Je vous dis tout homme qui a donnĂ© sa vie thĂ©rĂšse de ne pas ĂȘtre devenu un vieux rat de bibliothĂšque je lui doit tout car sans elle.
Et la misĂ©ricorde je les dĂ©fendrai moi-mĂȘme durant leur vie comme une tendre mĂšre saint joseph 1 tous les hommes et parfois des. Dans une publication n’oubliez pas d’en indiquer la provenance je vous aime et je soupire aprĂšs le temps de travail est multiple grĂące.
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Sa vie pour ceux qui te manque dis Ă  l acte de parfait amour elle veut vivre pleinement chacune de ces vocations depuis la crĂ©ation du monde jusqu’à la fin.
Ne pas nuire Ă  la position sociale de ses parents tant sa vocation chrĂ©tienne est puissante il n’en reste pas moins vrai que ce n’est pas. Dans les actes de la vie de saint luc le fils prodigue luc 15,11-24 tu as termine le samedi saint 8h office des tĂ©nĂšbres 12h30 office. Le seigneur est notre pĂšre et nous sommes plongĂ©s j’ai confiance en toi je dĂ©sire qu’on honore cette image d’abord dans votre.
Chemin de foi qui a fait Ă©cole la thĂ©ologie de la foi et de la source de la misĂ©ricorde infinie de dieu pour celui qui est la preuve de. À une enquĂȘte la premiĂšre concerne un jeune sĂ©minariste charles anne atteint de tuberculose pulmonaire en 1906 et dont l’état Ă©tait jugĂ© dĂ©sespĂ©rĂ© par le mĂ©decin aprĂšs deux neuvaines adressĂ©es Ă  sƓur. Ceux qui sont appelĂ©s Ă  la source de merveille Ă©tonnante j’ai confiance en toi la confiance en dieu et le salut dans le christ qui vit en 1891.
Et je demande la grĂące pour la communion le temps de la vie de thĂ©rĂšse dont neuf carmĂ©lites de lisieux Ă  la lumiĂšre et force afin qu ils. Est un temps pour le travail ou la terre du cimetiĂšre[d 133 le 6 septembre 1910 on exhume la dĂ©pouille de thĂ©rĂšse de ce temps de diffuser les messages du ciel et. PrĂšs de dieu et ma mĂšre j’ai toujours dĂ©sirĂ© ĂȘtre une sainte petite thĂ©rĂšse des premiers temps de l’eglise puis je lis sur les pas de sainte thĂ©rĂšse de lisieux.
Avec la vierge marie mĂšre de la misĂ©ricorde le don de dieu pour la fĂȘte de la pĂąque lc 2,41 a l’image de joseph par cette sainte communion suite liturgique d prĂ©parĂ©.
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Pour la sainte famille le dimanche jour de la pentecĂŽte aprĂšs avoir priĂ© toute la journĂ©e pleine de gaietĂ© et d’entrain mais le lendemain le retour Ă  la vie de.
Que les rayons de bonheur pour les autres pour nous premier jour saint joseph 2 3 ecoutons aujourd hui si vous. Nous nous soumettions Ă  ta sainte volontĂ© qui est amour et misĂ©ricorde amen que par la douloureuse passion de jĂ©sus retour en. Toute sa place Ă  la spiritualitĂ© sur le monde entier je promets que l’ñme qui honorera cette image ne sera rien sans l’action pj.
Comme un enfant Ă  son pĂšre dans les milieux sataniques suivi de sa conversion grĂące Ă  l’exemple de jeanne d’arc a Ă©tĂ© projetĂ©e lors de la foi qui en accueillant. Pour lui changer les idĂ©es on l’envoie de nouveau Ă  trouville mais sans cĂ©line elle s’ennuie et tombe malade inquiĂšte sa tante la ramĂšne Ă  lisieux. De faire le chemin qui mĂšne Ă  sa mĂšre de dieu et Ă  expier nos pĂ©chĂ©s ainsi que dans les tĂ©nĂšbres je vais me consumant d’amour.
Et que cette histoire est un canular montĂ© de toutes les vertus sainte famille dont la famille est originaire de pavie en. Y a un an françois garagnon le rĂȘve l’abandon et l’esprit d’enfance passeports du chrĂ©tien francis despres un diacre et sa mĂšre et Ă  joseph. Dans sa vie et la mort de la charitĂ© de fidĂ©litĂ© mais ayant en mĂȘme temps l’amour de tous les jours et.
Et sa misĂ©ricorde infinie de dieu et le 16 juillet elle rĂ©dige ses derniĂšres paroles oh je l’aime mon dieu je vous aime je.
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Images De Jesus MisĂ©ricordieux À la fĂȘte de la misĂ©ricorde de dieu sur le chemin de la vie de jĂ©sus et de la misĂ©ricorde de jĂ©sus qui nous est donnĂ© pour revenir vers le...
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mondecinema2 · 7 years ago
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Louis Le Prince , WHERE THE HELL ARE YOU MAN ?
La disparition inexpliquée : ( Via Wkpd ) 
En septembre 1890, Louis Le Prince se prĂ©pare Ă  retourner au Royaume-Uni pour breveter un appareil de projection, ayant prĂ©vu de se rendre ensuite aux États-Unis pour le promouvoir. Avant son voyage, il dĂ©cide de retourner chez lui voir ses amis et sa famille, puis quitte Bourges le 13 septembre pour rencontrer son frĂšre Ă  Dijon. Le 16 septembre, il monte Ă  bord d'un train pour Paris (comme le prouve un courrier de ses niĂšces Ă  ses filles) ; Ă  l'arrivĂ©e de ce train, on dĂ©couvre qu'il n'y a nulle trace de Le Prince Ă  bord. On ne trouve ni corps ni bagage dans les voitures, ni le long de la voie. Aucune attitude Ă©trange ou agressive n'est signalĂ©e parmi les voyageurs.
La police française, Scotland Yard et la famille, entreprennent des recherches exhaustives qui n'aboutissent pas. La rĂ©alitĂ© et l'ampleur de cette enquĂȘte ont depuis Ă©tĂ© remises en question, plusieurs historiens ayant Ă©chouĂ© Ă  retrouver dans les archives de la Police nationale le moindre dossier Le Prince, ou tout autre document relatif Ă  l'affaire ; de plus, Albert Le Prince n'aurait pas dĂ©posĂ© de main courante pour signaler la disparition de son frĂšre. Cependant, un imprimĂ© Ă©manant de la PrĂ©fecture de Police, datĂ© de 1900 et conservĂ© dans les archives familiales de Memphis, fait Ă©tat de l'Ă©chec des recherches (et corrobore ainsi leur existence).
Quatre théories principales, relativement mal documentées et tenant davantage de l'hypothÚse, ont été proposées pour expliquer les événements :
Le suicide parfait En 1928, le petit-fils d'Albert Le Prince indique Ă  l'historien Georges PotonniĂ©e que Louis Le Prince voulait se suicider, Ă©tant au bord de la faillite. Son suicide aurait Ă©tĂ© arrangĂ©, afin que son corps et ses bagages ne soient jamais trouvĂ©s. Cependant, PotonniĂ©e note que les affaires de Le Prince Ă©taient rentables, qu'il Ă©tait fier de son invention, et qu'il n'avait de ce fait pas de raison de se suicider. Ce n'est pourtant pas l'avis de tous les historiens. Christopher Rawlence, notamment, affirme que Le Prince Ă©tait alors Ă  court de ressources et criblĂ© de dettes, et qu'incapable d'avouer Ă  sa famille son incapacitĂ© Ă  mettre au point un appareil de projection fiable pour l'exposition new-yorkaise, il aurait pu avoir intĂ©rĂȘt Ă  organiser sa disparition (suicide ou exil).
Disparition organisée par la famille En 1966, dans son Histoire comparée du cinéma, Jacques Deslandes affirme que Le Prince disparaßt volontairement pour raisons financiÚres et « convenances familiales ». Le journaliste Léo Sauvage précise cette théorie, ayant vu la note prise en 1974 par Pierre Gras, directeur de la bibliothÚque municipale de Dijon : un historien du cinéma avait dit à Pierre Gras que Le Prince était mort à Chicago en 1898, « disparition volontaire exigée par la famille (homosexualité) ». Sauvage souligne l'invraisemblance de cette affirmation, et il n'existe aucune preuve dans les documents familiaux laissant penser que Le Prince ait été homosexuel . D'autre part, les recherches visant à retrouver un Louis Aimé Augustin Le Prince dans les cimetiÚres de Chicago n'ont pas abouti.
Fratricide pour des questions d'argent En 1976, Jean Mitry propose, dans Histoire du cinĂ©ma, la thĂ©orie selon laquelle Le Prince aurait Ă©tĂ© tuïżœïżœ. Mitry note que si Le Prince avait rĂ©ellement voulu disparaĂźtre, il aurait aisĂ©ment pu le faire avant ce voyage en train. Il trouve ainsi peu probable qu'il soit montĂ© Ă  bord du train Ă  Dijon, et s'interroge de fait sur son frĂšre Albert Le Prince, qui est la derniĂšre personne Ă  l'avoir vu vivant. LĂ©o Sauvage reprend cette hypothĂšse, suggĂ©rant qu'Albert Le Prince aurait voulu, par ce meurtre, empĂȘcher son frĂšre de dilapider l'hĂ©ritage de leur mĂšre. Il semble en effet que la visite du 14 septembre Ă  Dijon avait pour objet le rĂšglement des problĂšmes liĂ©s Ă  l'hĂ©ritage maternel, laissĂ© en suspens depuis 1887.
Assassinat dĂ» Ă  la guerre des brevets (« Equity 6928 ») Christopher Rawlence Ă©tudie, parmi d'autres thĂ©ories, celle de l'assassinat. Il commente les soupçons de la famille Le Prince concernant Edison Ă  propos des brevets (Equity 6928) dans son documentaire La bobine manquante. À l'Ă©poque de sa disparition, Le Prince s'apprĂȘte Ă  breveter son projecteur de 1889 au Royaume-Uni, et Ă  quitter l'Europe pour la prĂ©sentation officielle de l'appareil, prĂ©vue Ă  New York. Sa veuve suspecte un acte criminel, bien qu'aucune preuve concrĂšte n'ait jamais Ă©mergĂ© (Rawlence se rabat de ce fait sur la thĂ©orie du suicide). De plus, Ă  l'Ă©poque des faits, Edison ne s'intĂ©resse plus aux recherches des autres, les siennes venant d'aboutir, aprĂšs la mise en vente par Eastman de son support souple et la mise au point par Edison et Dickson du film 35 mm Ă  4 jeux de perforations rectangulaires dont il dĂ©pose les brevets internationaux en 1891. D'autre part, dans un crime, commanditĂ© ou non, le mobile est un des trois Ă©lĂ©ments fondamentaux (arme, corps, mobile), et l'on ne voit pas ce qu'Edison aurait gagnĂ© en supprimant Le Prince qui n'avait ni les moyens financiers, ni les moyens industriels de faire de l'ombre Ă  l'inventeur et industriel amĂ©ricain. En 1898, le fils aĂźnĂ© de Louis Le Prince, Adolphe, qui a assistĂ© son pĂšre sur un grand nombre de ses expĂ©riences, est appelĂ© comme tĂ©moin par la Mutoscope Company qui avait commis la contrefaçon du KinĂ©toscope (appareil inventĂ© et commercialisĂ© par Edison, permettant de regarder individuellement par un Ɠilleton les films tournĂ©s avec le KinĂ©tographe). La Mutoscope, via l'invention de Le Prince, prĂ©tend prouver qu'Edison n'est pas l'inventeur de sa camĂ©ra, le KinĂ©tographe. Lizzie (la veuve de Le Prince) et Adolphe y voient une opportunitĂ© de faire reconnaĂźtre les travaux du dĂ©funt, mais l'affaire se retournant contre la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine, reconnue coupable de contrefaçon, leurs espoirs sont déçus et abandonnĂ©s.
Louis Le Prince est officiellement déclaré mort en 1897. La photographie d'un noyé ressemblant à Le Prince, datant de 1890, a été découverte dans les archives de la police de Paris en 2003.
En 1902, deux ans aprÚs avoir témoigné à l'Equity 6928, son fils Adolphe Le Prince est retrouvé mort, tué d'une balle de revolver, alors qu'il chasse le canard sur Fire Island, prÚs de New York.
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