#'Festival de Cannes
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whileiamdying · 3 months ago
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Culture / Iran, le jour et la nuit
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"Les Nuits de Mashhad". © Metropolitan FilmExport
NORBERT CREUTZ Édition du 9 septembre 2022
Le cinéma iranien se porte bien, à en croire l'arrivée de deux nouveau films sur nos écrans, «The Apple Day» de Mahmoud Ghaffari et «Les Nuits de Mashhad» d'Ali Abbasi. A y regarder de plus prÚs pourtant, la réalité est bien plus complexe, entre censure d'Etat renforcée et contestation venue de l'étranger.
On avait quittĂ© le cinĂ©ma iranien l'an dernier en apparent regain de forme avec Le Diable n'existe pas/There Is No Evil, puissant rĂ©quisitoire contre la peine de mort de Mohammad Rasoulof et Un hĂ©ros, le dernier «thriller moral» d'Asghar Farhadi. Depuis est arrivé Hit the Road, premier essai relativement prometteur de Panah Panahi, et surtout, est tombĂ©e en juillet la nouvelle d'un nouveau tour de vis du pouvoir islamique, qui a renvoyĂ© ses bĂȘtes noires Rasoulof et Jafar Panahi (pĂšre de Panah) Ă  la case prison. Ceci alors mĂȘme que ce dernier a son dernier opus, No Bears, prĂ©sentĂ© Ă  la Mostra de Venise... Mais que se passe-t-il donc dans ce pays placĂ© sur la carte du cinĂ©ma mondial dans les annĂ©es 1990 par les films d'Abbas Kiarostami et de Mohsen Makhmalbaf? Les deux films iraniens qui sortent ces jours, Ă  une semaine d'intervalle, apportent un Ă©clairage, Ă  dĂ©faut de rĂ©ponse claire.
Néo-réalisme dépassé
Premier arrivĂ©, sous la banniĂšre Trigon-Film, The Apple Day de Mahmoud Ghaffari est strictement du menu fretin. Un petit film de style nĂ©o-rĂ©aliste – le cinquiĂšme d'un auteur ayant militĂ© en compĂ©tition au Festival de Fribourg – qui nous renvoie trente ans en arriĂšre, lorsqu'il suffisait de montrer un gamin courant aprĂšs des pommes pour attirer l'attention d'une critique mondiale prĂȘte Ă  lire du sous-texte partout. Entendons-nous: ce style a eu son heure et ce nouvel exemple n'a rien de honteux. C'est juste qu'on n'y croit plus aussi facilement et qu'on a aujourd'hui plutĂŽt l'impression de deviner un immense hors-champ.
L'histoire est donc celle d'un modeste vendeur de pommes en bordure de route qui se fait voler sa camionnette et de son fils aĂźnĂ© qui essaie de l'aider tout en rassemblant le panier de pommes (hebdomadaire?) que la maĂźtresse a demandĂ© en guise de paiement. Cela se passe en banlieue pauvre de TĂ©hĂ©ran et les seules Ă©chappĂ©es sont des souvenirs du pĂšre, gagnĂ© par la nostalgie de la campagne. On suit tout ceci d'un Ɠil un peu distrait, en guettant quelque propos plus ciblĂ©. En vain. Tout le monde reste dĂ©sespĂ©rĂ©ment lisse et gentil dans cette chronique dont les maladresses finissent par agacer. Entre la dĂ©ploration d'un nouveau quartier de tours oĂč la famille n'habite mĂȘme pas, une course-poursuite entre garçons jamais crĂ©dible, un retour Ă  la ferme inexpliquĂ© et des scĂšnes de classe lĂ©nifiantes, sans oublier ce deus ex machinafinal qui rĂ©soud tout (Madame, qui lavait du linge, a apparemment Ă©tĂ© promue entretemps), on ne voit pas vraiment l'intĂ©rĂȘt. PlutĂŽt l'Ɠuvre d'un cinĂ©aste excessivement prudent, qui se plie Ă  tous les interdits en appliquant sagement une vieille recette.
Une nouvelle frontalité
Les Nuits de Mashhad (alias Holy Spider) d'Ali Abbasi est l'exact contraire: un vĂ©ritable brĂ»lot, qui attaque l'hypocrisie de la sociĂ©tĂ© iranienne avec une frontalitĂ© inĂ©dite. L'explication de ce «miracle» est que son auteur est un Iranien Ă©migrĂ© en SuĂšde Ă  l'Ăąge de vingt ans (rĂ©vĂ©lĂ© en 2018 par Border, fable sur la diffĂ©rence Ă  base de trolls), qui a pu financer son film en Europe avant de le tourner en Jordanie. Le rĂ©sultat Ă©tait en compĂ©tition au dernier Festival de Cannes, oĂč son actrice Zar Amir-Ebrahimi, une autre exilĂ©e, a remportĂ© un Prix d'interprĂ©tation fĂ©minine trĂšs politique. Il faut reconnaĂźtre qu'Ă  partir de l'histoire vraie d'un serial killer qui a sĂ©vi au dĂ©but des annĂ©es 2000 dans la ville sainte de Mashhad, le quadragĂ©naire Abbasi en dit plus long et plus fort sur l'asservissement des femmes au pays des mollahs que tous les films iraniens vus Ă  ce jour.
Ici, aprĂšs avoir assistĂ© avant le gĂ©nĂ©rique Ă  l'assassinat sordide d'une prostituĂ©e, on suit une journaliste, Rahimi, qui dĂ©barque dans la ville pour enquĂȘter sur cette quinzaine de fĂ©minicides qui laisse la police apparemment perplexe. Son seul soutien est un collĂšgue local. En parallĂšle, le cinĂ©aste nous fait suivre le quotidien du tueur, un vĂ©tĂ©ran de la guerre contre l'Irak devenu maçon, pilier de mosquĂ©e et brave pĂšre de famille. FrustrĂ© d'un destin plus glorieux, il s'est mis en tĂȘte de «purifier» la ville de ses pĂ©chĂ©s en la nettoyant de ses «femmes de mauvaise vie». AprĂšs avoir mesurĂ© l'absence totale de soutien envers ces pauvres filles tombĂ©es dans la misĂšre, Rahimi ne voit plus d'autre solution que de servir elle-mĂȘme d'appĂąt pour provoquer l'arrestation du criminel. Elle s'en tirera de justesse, mais le film ne se termine pas lĂ , Ali Abbasi embrayant ensuite sur la rĂ©action effarante de la famille et de toute une sociĂ©tĂ© complice Ă  l'occasion du procĂšs, vĂ©ritable parodie de justice. Une hypocrisie instituĂ©e en systĂšme va mĂȘme jusqu'Ă  se retourner contre celui qui est saluĂ© par la foule comme un hĂ©ros...
Vers un autre cinéma iranien
Des deux films, celui-ci est incontestablement le plus important. Mais il ne satisfait pas pleinement pour autant, tant sa forme donne Ă  mesurer un Ă©cart culturel. Ici, c'est adieu la finesse de la tradition persane, bonjour le sensationnalisme Ă  l'occidentale! RĂ©alisĂ© comme un thriller doublĂ© d'un pamphlet, le film est certes prenant et efficace, mais la complaisance dans le glauque (plus Abel Ferrara Ă  ses dĂ©buts que Brian De Palma), le manque de prĂ©cision dans les plans (dĂ©jĂ  une limite de Border) et le montage Ă  la truelle des scĂšnes de tribunal gĂąchent l'expĂ©rience. D'accord, c'est pour la bonne cause; et les comĂ©diens, eux, sont au moins excellents. Reste Ă  savoir si un tel film pourra ĂȘtre vu, mĂȘme sous le manteau, dans «son» pays ou s'il ne servira in fine qu'Ă  renforcer nos prĂ©jugĂ©s contre une nation qui mĂ©rite forcĂ©ment mieux...
Peut-ĂȘtre est-ce d'ailleurs l'ensemble du cinĂ©ma iranien qui se trouve aujourd'hui Ă  un tournant. Bien sĂ»r, comme dans tout art sous contrĂŽle, l'immense majoritĂ© de la production actuelle est insignifiante. Mais pour le haut du panier qui nous concerne, derriĂšre le minimaliste Panahi et l'habile Farhadi se profilent dĂ©jĂ  les noms de Vahid Jalilvand (Beyond the Wall, un troisiĂšme opus en compĂ©tition Ă  Venise) et surtout de Saeed Roustayi (Life and a Day, La Loi de TĂ©hĂ©ran, Leila et ses frĂšres). Des jeunes auteurs apparemment audacieux, qu'il nous tarde de dĂ©couvrir. A moins bien sĂ»r que nos distributeurs, de plus en plus frileux devant la nouveautĂ© venue d'ailleurs, aient dĂ©jĂ  laissĂ© tomber?
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« The Apple Day », de Mahmoud Ghaffari (Iran, 2022), avec Arian Rastkar, Mahdi Pourmoosa. 1h18
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« Les Nuits de Mashhad (Holy Spider) » d'Ali Abbasi (Danemark-Allemagne-SuÚde-France, 2022), avec Zar Amir-Ebrahimi, Mehdi Bajestani. 1h56
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blacknarcissus · 2 years ago
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Jane Birkin in La Piscine (1969)
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georgiapeach30513 · 9 months ago
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Sebastian Stan at The Apprentice premiere for Cannes Film Festival
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mysteriesherl · 9 months ago
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Sebastian for Hollywood Authentic đŸ–€
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adamdforever · 29 days ago
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Sunday mood
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world-of-celebs · 9 months ago
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Heidi Klum attends the "La Passion De Dodin Bouffant" red carpet during the 76th annual Cannes film festival at Palais des Festivals on May 24, 2023 in Cannes, France.
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simoneashleyworld · 9 months ago
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Simone in Cannes today May 24, 2024
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fidjiefidjie · 9 months ago
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Bonjour, bonne journĂ©e ☕ đŸŒ„
Marcello Mastroianni, devant l'affiche de "La Dolce Vita" đŸ“œ Cannes 1960
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heystella · 11 months ago
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Perfect Days (2023)
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mademoiselle-is-a-fairy · 3 months ago
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Lily-Rose Depp photographed by Vincent Desailly at Festival de Cannes 2016
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sonimage1965 · 3 months ago
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Monica Vitti and Michelangelo Antonioni
1960
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georgiapeach30513 · 9 months ago
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And he’s off!! Cannes Film Festival has been good for him!
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mysteriesherl · 9 months ago
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Sebastian Stan attends "The Apprentice" Photocall at the 77th annual Cannes Film Festival
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adamdforever · 2 months ago
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sigurism · 2 years ago
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Monica Vitti au Festival de Cannes 1962
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wingedshoes · 2 months ago
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all we imagine as light by payal kapadia saying what needed to be said: mumbai is a city of illusions, you feel at home, you don't think it's real, it's too full of light, you can't imagine light when it's already dark, the day never ends here, the train lulls you to sleep, the train never stops swinging you back and forth: you're on it everyday
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