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#michel aubouin
thierrylidolff · 1 month
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LOGEMENT SOCIAL : CONCENTRATION DE LA POPULATION ÉTRANGÈRE, GRANDE VIOLENCE, ÉCONOMIE CRIMINELLE
ÉTUDE – Les étrangers extra-européens et le logement social en France MICHEL AUBOUIN AVRIL 2024 FONDAPOL Michel Aubouin Ancien inspecteur général de l’administration, Michel Aubouin a dirigé en 2016, à la demande du Premier ministre, une mission d’analyse de la commune de Grigny (Essonne). Il avait coordonné, de 1993 à 1997, en tant que secrétaire général de l’Institut des hautes études de la…
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lepartidelamort · 6 months
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France: Overwhelming Majority of Government Housing Occupied by Non-French
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As it turns out, these people are not actually good for your economy.
In fact, they are violent parasites.
No one could have predicted this? I guess? It was all a big mixup?
Remix:
Exclusive data from a joint study into those occupying social housing in France has revealed that sub-Saharan African migrants are benefiting from taxpayer-subsidized living more than any other migrant background or French national to a hugely disproportionate degree. The report conducted by the Immigration and Demography Observatory in collaboration with the Foundation for Political Innovation (Fondapol) think tank found that 57 percent of those originating from the African region are living in social housing across France. Even more concerning is the fact that 63 percent of descendants of these immigrants also occupy social housing, suggesting a generational trend of sub-Saharan migrant communities continuing to live off the state.
Yeah, well.
If the French would have asked Americans about this, we could have told them.
But the French were too smug to take any advice from Americans. They thought they would be able to handle the blacks, and make them very useful and productive citizens.
They gave it le old college try. Didn’t work.
The study contrasts this figure with other migration backgrounds including those from China, of whom just 8 percent enjoy subsidized living arrangements. Similarly, just 14 percent of Southeast Asian migrants and 14 percent of those arriving from other EU countries live in social housing. The percentage of French citizens living in social housing is 11 percent, the report adds. A high degree of African migrants in general benefit from HLM (low-income housing) across France, with those arriving from the Maghreb region also disproportionately represented in the statistics. A total of 49 percent of Algerians and 44 percent of Moroccans and Tunisians also enjoy lower costs of living, courtesy of the state.
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The large concentration of migrant populations in social housing neighborhoods “has generated recurring difficulties which result in particular in phenomena of great violence and the establishment of the criminal economy,” noted Michel Aubouin of Fondapol.
That sounds sort of racist…
He added that those living in social housing form their own communities that are “isolated from the rest of the urban fabric.” The report notes that 35 percent of all immigrants living in France benefit from HLM, adding that “this over-representation of immigrant families reinforces the idea that the French have a habitat intended primarily for foreigners.”
It seems that this occupation by brown people is in fact much worse than the occupation by Adolf Hitler.
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I don’t know how we’re supposed to believe that Hitler was so bad when he didn’t turn everything into a shithole.
Even assuming he was going to kill all the Jews, that would just mean we wouldn’t all be witnessing this massacre in Gaza.
Someone needs to give real reasons why Hitler was bad, because I don’t understand it. From everything I can see, Hitler was actually very good and very helpful.
By Andrew Anglin
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jim1953us · 6 years
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yespat49 · 4 years
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reseau-actu · 5 years
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Ce mardi s'ouvre le procès de 13 individus accusés d'avoir gravement brûlé deux policiers avec des cocktails Molotov en 2016. L'ancien préfet Michel Aubouin retrace l'histoire de cette cité nouvelle devenue une zone de non-droit.
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Le 8 octobre 2016, un groupe de jeunes hommes, le visage caché par des cagoules, sort en courant de la cité de la Grande Borne, traverse la départementale 445, se rue sur deux voitures de police qui stationnent de l'autre côté de la rue et jette à l'intérieur des cocktails enflammés. Leur irruption a été si rapide que les fonctionnaires n'ont pas le temps de s'en extraire. Les voitures s'embrasent ; les policiers sont pris au piège. L'agression n'a duré que quelques minutes. Par chance, on ne compte pas de mort, mais les blessures sont terribles. Le pronostic vital d'un adjoint de sécurité sera engagé pendant plusieurs jours. Les policiers du département, régulièrement malmenés par les émeutes urbaines, manifestent devant la préfecture. En mission dans le secteur en tant qu'inspecteur général de l'administration, je me trouvais la veille, avec une collègue, au même endroit.
La Grande Borne, c'est un quartier que je connais depuis longtemps. J'ai même rendu en 2016, au Premier ministre, un rapport sur la situation de Grigny, auquel appartient l'essentiel de la cité. Les faits sont d'une extrême gravité. Pour la première fois, les délinquants ne se sont pas contentés de défendre leur territoire ; ils ont délibérément attaqué les forces de l'ordre à découvert, dans une opération soigneusement préparée. Ils sont, pour cela, sortis de leur quartier. Le caractère criminel de l'intention ne fait aucun doute. Dans l'histoire des violences urbaines, qui dure depuis le début des années 1980, peuplée de beaucoup d'irrationalité, de malentendus et de bêtise, l'agression d'octobre 2016 marque une étape de plus. Elle monte d'un cran un processus de détérioration qui conduit, à son terme, à la sécession définitive de territoires abandonnés par le droit.
Une situation ubuesque : quand la police en est réduite à protéger une caméra
L'objet de l'assaut est une caméra, perchée en haut d'un mât. La Mairie de Viry-Châtillon l'a fait installer à la demande de la police, car, sur cette portion de route, les attaques à la portière, parfois d'une grande agressivité, sont incessantes. Beaucoup d'automobilistes hésitent même à respecter le feu rouge qui se trouve au bout de la rue. Les voyous ne supportent pas l'idée qu'on puisse les filmer. Ils n'ont eu de cesse de faire tomber le mât. Et tous les moyens ont été bons pour y parvenir : disqueuse, engin de chantier, etc. Alors, la police garde le mât. La situation est en partie absurde, mais, dans le bras de fer qui l'oppose depuis des années aux bandes de la Grande Borne, la conservation du poteau est devenue un enjeu d'image. Dans ces conditions, la réaction brutale de la partie adverse était presque inéluctable.
La Grande Borne est un quartier impénétrable. La loi du silence y est absolue. Les témoins de la scène ne se sont pas manifestés. Les auteurs ne sont pas identifiables. J'étais donc persuadé que l'enquête ne déboucherait pas, et je l'ai écrit. Plusieurs fois dans le passé, des actes de violences collectives se sont traduits, au tribunal, par des non-lieux, les juges se trouvant dans l'incapacité d'attribuer à chacun des participants les faits qui le concernaient.
Mais la police judiciaire a été priée par le gouvernement de résoudre l'affaire. Perquisitions, écoutes téléphoniques et surveillances aboutissent peu à peu à l'arrestation d'un individu connu dans le quartier. Le procès va s'ouvrir ce mardi, devant la cour d'assises d'Évry. Trois ans après les faits, ils sont treize à comparaître, dont trois seulement étaient mineurs en 2016.
L'architecture devait changer les hommes, les rendre meilleurs. Elle a créé, sans le savoir, une ville close, impénétrable aux forces de l'ordre, offerte en cadeau aux bandes criminelles.
Ce procès, à haut risque et à l'issue incertaine, est très attendu, car il ne s'agit pas seulement de juger des actes criminels, mais de savoir si les lois de la République trouveront à s'appliquer dans cette enclave laissée depuis trop longtemps à l'industrie du crime. Il va sans dire qu'on attendra les conclusions du jugement avec le même intérêt dans le quartier lui-même. Et pour tous ceux qui suivent depuis des années l'inéluctable dégradation des cités dites de la politique de la ville, ce procès apparaît comme celui de la dernière chance.
La Grande Borne, c'est, d'une certaine façon, le quartier le plus emblématique de la faillite des utopies urbaines : une architecture d'avant-garde, soignée, dans un environnement verdoyant, entièrement piétonnier et parsemé d'œuvres d'art, il est devenu presque aussitôt l'un des endroits les plus dangereux de France. Son promoteur, Émile Aillaud, voulait en faire un paradis ; c'est un enfer. L'architecture devait changer les hommes, les rendre meilleurs. Elle a créé, sans le savoir, une ville close, impénétrable aux forces de l'ordre, offerte en cadeau aux bandes criminelles. Celles-ci n'en demandaient pas tant ! Une longue série de façades donnant sur une route à forte circulation, des cours intérieures idéales pour des transactions commerciales discrètes, des coursives ajourées pour surveiller l'extérieur sans être vu, deux accès directs à l'autoroute pour les go fast.
Et, comble de l'ironie, un immense glacis constitué par le territoire boisé de la plus grande prison d'Europe : Fleury-Mérogis. Si l'on avait demandé à un architecte de réaliser une cité propice au crime, il n'aurait pas fait mieux. La Grande Borne est une citadelle moderne, où la vigilance du “chouf” fait office de muraille et que protègent les pudeurs des politiques répressives. Émile Aillaud, ami du président Pompidou, était un grand rêveur. Il voulait créer un “village des enfants”. Michel Fugain et son Big Bazar avaient été appelés à animer la fête inaugurale. Il n'y manquait que des habitants.
Impossible d'entrer dans le quartier sans être aussitôt repéré
Implantée au cœur de Paris et peuplée de bobos, la Grande Borne aurait été un modèle du New Age architectural. Mais qui aurait accepté, alors que se profilait la crise économique, de déménager dans cet endroit désert, en bordure de l'autoroute du Sud ? La capitale avait un trop-plein de familles pauvres, souvent d'origine africaine, qui contrariaient par leur présence ses projets de réhabilitation. L'occasion était trop belle ! Le département de l'Essonne accueillait au XIXe siècle les hôpitaux psychiatriques de la capitale. Il allait servir de réceptacle, après 1970, à ces populations les plus démunies.
La Grande Borne est entrée très tôt sur la liste de ces quartiers gangrenés par la délinquance. Elle a bénéficié de tous les programmes de la politique de la ville et de la rénovation urbaine, pour des centaines de millions d'euros. Tout n'a pas échoué, d'ailleurs ! Grâce à l'engagement de l'État, la zone industrielle qui lui est associée est l'une des plus dynamiques du département. Les emplois sont nombreux, mais ils ne profitent guère à ses habitants. Même de faible niveau, les qualifications qu'ils exigent ne correspondent pas aux profils disponibles.
Et les bons élèves de la Grande Borne, lorsqu'ils décrochent un emploi, s'empressent aussitôt de quitter un quartier où règne la loi injuste des voyous. La seule économie qui vaille, c'est celle de la drogue et des trafics. C'est une économie florissante, en particulier grâce à la cocaïne, qui emploie des centaines de petites mains et fait vivre richement quelques familles bien implantées, qui possèdent au Maroc ou au Sénégal de quoi s'assurer une retraite confortable.
Et si l'emprise des groupes criminels retient les intégristes de s'y implanter, c'est tout de même à la Grande Borne qu'avait grandi Amedy Coulibaly, le meurtrier de l'Hyper Cacher, abattu par le Raid le 9 janvier 2015.
La Grande Borne, c'est aussi 70 hectares dépourvus de routes intérieures. Impossible d'entrer dans le quartier sans être aussitôt repéré. Il faut quarante-cinq minutes pour le traverser de part en part, en louvoyant entre des groupes de jeunes au look peu engageant : lunettes noires et cagoule sombre. Les boutiques ont fermé les unes après les autres. La poste a déménagé. Il n'y a rien à y faire si l'on n'est pas du quartier. L'on est d'ailleurs surpris du silence qui y règne, mais c'est désormais l'impression qui domine dans la plupart des cités que je visite. Le matin, à heure de l'entrée des classes, l'animation est plutôt sympathique.
Les mères accompagnent leur progéniture dans les allées défoncées. Les écoles sont bien tenues, le collège aussi. Les enseignants qui y travaillent sont solides et la discipline s'impose. Mais ils connaissent la règle. Une fois la fin de la journée scolaire sonnée, ils sont priés de quitter les lieux. Pas question surtout d'entrer dans le quartier. Les élèves, pour cette raison, ne peuvent pas fréquenter la médiathèque, inaugurée à grand renfort d'élus pour répondre aux impératifs d'une politique de la ville dont le logiciel prolonge celui des années 1970 : la beauté des lieux, la culture et le sport sauveront les plus jeunes, faute d'avoir pu sauver leurs aînés.
L'actualité de la Grande Borne est une longue litanie d'affaires sordides et de règlements de comptes. L'épisode d'octobre 2016 n'a pas eu d'effet sur le niveau de la délinquance. Le 23 février 2017, des cambrioleurs pris en chasse par la police ouvraient le feu sur leurs poursuivants. En octobre, deux frères de la cité, âgés de 26 et 28 ans, y étaient tués par balles. En février 2019, des policiers de Juvisy étaient, une fois de plus, pris à partie dans un guet-apens. En mars, un individu du quartier était interpellé sur le périphérique, dépourvu de permis et roulant au volant d'une BMW. L'épisode, d'une grande banalité, serait passé inaperçu si l'individu n'avait pas, à cette occasion, avalé à la hâte une boulette de cocaïne et s'il n'en était pas mort. La police multiplie les prises. Elle a même arrêté le frère d'un adjoint au maire. Mais les affaires se poursuivent. Et si l'emprise des groupes criminels retient les intégristes de s'y implanter, c'est tout de même à la Grande Borne qu'avait grandi Amedy Coulibaly, le meurtrier de l'Hyper Cacher, abattu par le Raid le 9 janvier 2015.
Porter plainte relève du suicide
Pour y avoir tourné la nuit avec la Bac, je sais combien les interventions y sont risquées et difficiles. En novembre 2005, lors des grandes émeutes, les combats aux abords de la cité avaient été particulièrement violents et des armes à feu étaient sorties des caves. Les interpellations s'effectuent dans des conditions très particulières, le matin quand les voyous dorment encore. Et l'on ne conseille à personne de s'y aventurer s'il n'a pas une raison sérieuse de le faire. Les habitants subissent la situation. Ils n'ont sou-vent pas le choix d'aller ailleurs. Les loyers, à la Grande Borne, sont les plus bas de toute l'Île-de-France. Y atterrissent des familles très pauvres, dont beaucoup demeuraient auparavant dans l'autre quartier de la commune : Grigny II, une immense copropriété devenue l'une des portes d'entrée de l'immigration irrégulière en Île-de-France.
Leur vie est très compliquée. Quand la nuit tombe, les habitants ne sont plus autorisés par les bandes à sortir de chez eux. Il va de soi que porter plainte dans ces conditions relève du suicide. Le poste de police de Grigny, situé de l'autre côté de l'autoroute, n'en enregistre jamais. L'office HLM a retiré ses gardiens d'immeuble. La Mairie a longtemps refusé d'y implanter une police municipale. Les derniers commerces tiennent par miracle. Le seul médecin du quartier, qui compte 15 000 habitants, est déjà très âgé. Un prêtre vit sur place, au service d'une petite communauté catholique, d'origine africaine. Les habitants de la Grande Borne, victimes d'une situation jamais maîtrisée, attendent, eux aussi, de savoir si la justice est encore capable de répondre à leur souffrance.
Retrouvez sur le Club VA l'intégralité de la chronique judiciaire que tiendra Michel Aubouin pendant le procès.
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leconseildupeco · 5 years
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Après qu’un Afghan détenteur d’un titre de séjour en France a tué une personne et blessé huit autres à Villeurbanne, l’ancien préfet Michel Aubouin déplore l’inefficacité de l’administration française dans la gestion et la régulation de l’immigration en France
Après qu’un Afghan détenteur d’un titre de séjour en France a tué une personne et blessé huit autres à Villeurbanne, l’ancien préfet Michel Aubouin déplore l’inefficacité de l’administration française dans la gestion et la régulation de l’immigration en France
L’homme suspecté d’une attaque au couteau à Villeurbanne était un vagabond, dont on ne sait pas encore avec précision l’origine et le parcours exact, sinon qu’il est passé par plusieurs pays avant d’obtenir un titre de séjour provisoire en France. Comment se fait-il que ce titre ait été délivré à un homme dont on n’est pas sûr de l’identité exacte?
Michel AUBOUIN.- Il appartient à ce groupe…
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yespat49 · 4 years
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reseau-actu · 5 years
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Fils d’ouvrier passé par l’École nationale de l'administration, Michel Aubouin, ancien préfet et auteur de 40 ans dans les cités, d’une enfance en HLM au ministère de l’intérieur (Presse de la Cité), sait tout ce qu’il doit aux écoles de la République et à la sélection par le mérite. Aujourd’hui préfet à la retraite, il regrette la suppression du concours d’entrée à Sciences Po et la mort programmée de l’ENA. Il souligne, démonstration à l’appui, que « le fossé entre le peuple et l’élite va devenir totalement infranchissable ».
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Sciences-po vient d’annoncer la disparition de son concours d’entrée, fondé sur l’écrit, au profit d’une évaluation orale. La mesure est encouragée par le ministre en charge des universités, qui voit dans l’épreuve écrite une procédure discriminante. Les autres grandes écoles vont lui emboîter le pas. L’annonce marque une nouvelle étape vers la disparition d’un grand principe de l’exception française : la sélection par le mérite. L’école républicaine a fini de croire à la portée de sa mission. C’était pourtant par l’école, ouverte à tous, que tous les petits Français ou futurs Français pouvaient espérer gommer les inégalités de la naissance et accéder, par leur seul travail, aux fonctions les plus élevées. Evidemment, le système connaissait des ratés, mais y mettre fin de cette façon est un terrible aveu d’échec.
L’apprentissage de l’écriture, ou plutôt, devrait-on dire, de la pensée écrite - la plus profonde, la plus subtile - s’effectue par la lecture. Et la lecture est un exercice à la portée de tous ceux qui veulent bien s’en donner la peine. Dans ce domaine, il n’y a pas de distinction culturelle. Les livres sont accessibles partout, et l’on a d’ailleurs multiplié dans toutes les villes et les quartiers des médiathèques destinées à cet usage. Les jeunes élèves de culture étrangère ne subissent, en la matière, aucune discrimination. Tous les enseignants le savent : leur orthographe est souvent plus correcte et leur français plus pur.
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Les pré-sélections opérées à partir des concepts de la politique de la ville amplifient le phénomène, car la cartographie des quartiers éligibles écarte des millions de famille qui n’ont pas la « chance » d’habiter l’un de ses quartiers mais vivent peut-être dans des situations plus dégradées encore.
A la place de la sélection par l’épreuve de dissertation, on va utiliser les résultats du contrôle continu et l’expression orale. Le contrôle continu, tout le monde le sait, n’est pas exempt d’une forme de discrimination car les professeurs ne sont pas — encore — formés à lutter contre leurs propres préjugés. Quant à l’expression orale, elle va valoriser deux types de comportement : la tchatche et les bonnes manières, c’est-à-dire une partie des jeunes de banlieue d’origine maghrébine et les enfants de bonne famille. Les pré-sélections opérées à partir des concepts de la politique de la ville amplifient le phénomène, car la cartographie des quartiers éligibles écarte des millions de famille qui n’ont pas la « chance » d’habiter l’un de ses quartiers mais vivent peut-être dans des situations plus dégradées encore.
Une décision qui enterre l'égalité des chances
C’est la fin officialisée de l’égalité des chances. Mais, Dieu merci, les enfants de la grande bourgeoisie parisienne seront préservés. Le bon élève d’un lycée moyen, paralysé par les pesanteurs de son milieu et le regard porté sur lui par l’institution scolaire, a lui perdu toute chance de s’élever dans la hiérarchie. C’était pourtant lui, le bon élève issu d’un milieu modeste, qui a fait la France d’aujourd’hui en servant son administration. C’est lui qui forme, avec quelques millions d’autres, le socle de l’Etat en acceptant, pour un salaire modeste, d’être professeur, policier, inspecteur du trésor, fonctionnaire de préfecture ou administrateur territorial. La République avait prévu pour lui des voies d’excellences, qui débutait avec l’école normale d’instituteurs et finissait avec l’école normale supérieure. La première a disparu, la seconde va suivre. Voilà une institution dont les jours sont comptés, dès lors que l'on forme les meilleurs des agrégés pour les envoyer enseigner dans des collèges où le savoir a perdu une partie de sa valeur. A terme, toutes les écoles de formation aux métiers de l’Etat sont appelées à disparaitre, pour des raisons de coûts budgétaires. Les institutions régionales d’administration, qui forment les cadres de l’Etat, sont réformés et les temps de scolarité divisés par deux. La disparition de l’ENA, dans ce mouvement général, n’est pas un acte isolé. Elle n’est que la phase ultime d’un changement de paradigme. Grâce à l’ENA, des fils d’ouvriers, comme moi, pouvaient devenir préfet. Le fossé entre le peuple et l’élite va devenir totalement infranchissable.
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reseau-actu · 5 years
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FIGAROVOX/TRIBUNE - Il y a deux ans, une Française juive était tuée sauvagement à Paris aux cris d’«Allah akbar». La question du discernement du suspect est au cœur de l’instruction. Une troisième contre-expertise a conclu à son irresponsabilité. Trente-deux intellectuels, parmi lesquels Alain Finkielkraut, Jacques Julliard, Pierre Manent, Pierre Nora, Mona Ozouf et Paul Thibaud, demandent que ce crime soit jugé.
Voici deux ans, dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, dans une HLM de Belleville à Paris, Sarah Attal-Halimi, une retraitée de 65 ans, était tirée de son sommeil par un voisin âgé de 27 ans qui la connaît depuis vingt ans. Kobili Traoré la bat pendant plus de vingt minutes. Des cris de douleur qui alertent le voisinage. Tous entendent aussi les insultes que Traoré lui adresse, les «Allah akbar» et autres psalmodies coraniques. On apprendra qu’il avait fréquenté assidûment la mosquée salafiste de la rue Jean-Pierre-Timbaud les jours précédant son crime. Quelques policiers de la BAC du XIe arrondissement sont rapidement sur les lieux. Croyant être en présence d’un terroriste, ils attendent des renforts. Peu avant 5 heures, Kobili Traoré défenestre sa victime, criant à la police postée dans la cour: «Attention! Une femme va se suicider», comme pour couvrir son geste criminel. Le rapport du médecin légiste établira que «la mort de Sarah Halimi est due à un polytraumatisme par chute d’un lieu élevé», relevant «des lésions d’hémorragie massive pulmonaire, myocardique, méningée, et diverses fractures associées», plus d’une vingtaine sur le corps et le visage.
Avant d’entrer chez Sarah Halimi, l’assassin présumé s’était introduit dans l’appartement mitoyen d’une famille qu’il connaît, les Diarra. Effrayés par sa nervosité, ils s’étaient enfermés dans une pièce et avaient contacté la police. K. Traoré avait rapidement quitté les lieux pour enjamber le balcon et entrer chez sa victime. Il reprendra le même chemin à l’issue du meurtre pour finir ses prières chez les Diarra. À 5 h 35, plus d’une heure après le début des faits, la police enfonce enfin la porte des Diarra. K. Traoré n’oppose aucune résistance. À son arrivée au commissariat, il est pris d’un soudain accès de violence. Immédiatement transféré en hôpital psychiatrique, il ne sera pas interrogé. Le 10 juillet 2017, Traoré est mis en examen pour homicide volontaire.
Déjà condamné vingt-deux fois
La sauvagerie de ce crime fait irruption dans une campagne électorale où les sujets de sécurité sont quasi absents. Ce meurtre dérange par son caractère antisémite identifiable: Kobili Traoré ne s’est pas attaqué aux Diarra, il a fait ses prières avant d’aller chez Sarah Halimi qu’il a qualifiée de «Sheitan» (Satan). Pour minimiser l’affaire, la rubrique des faits divers évoque «l’émotion dans la communauté juive», comme si Sarah Halimi n’était pas avant tout une citoyenne française. Deux mois après ce crime barbare, pour rompre le silence médiatique, dix-sept d’entre nous publiaient une tribune. Deux ans après, rejoints par d’autres signataires, nous voulons informer des avancées de la procédure et de la probabilité d’un non-lieu «psychiatrique».
Délinquant multirécidiviste et grand consommateur de cannabis, avant avril 2017, Kobili Traoré a déjà été condamné vingt-deux fois et incarcéré à quatre reprises. Jamais il n’a été question de troubles psychologiques quelconques. Quand le 27 février 2018, a enfin lieu l’interrogatoire du mis en examen, il reconnaît les faits. K. Traoré va beaucoup mieux… Après onze mois, sur insistance du parquet, la juge retient la circonstance aggravante d’antisémitisme. En revanche, elle et sa collègue refusent toute reconstitution, procédure pourtant habituelle dans ce type d’affaire. Reconstitution ô combien indispensable pour clarifier la chronologie de ces interminables 70 minutes. Indispensable pour comprendre un crime qui a eu lieu sous les yeux des voisins et de la police. L’avocat du mis en examen y est favorable, mais la juge refuse, affirmant vouloir protéger l’état psychologique de K.Traoré! En juillet 2018, la 6e chambre de l’instruction suit son avis sur la non-opportunité d’une reconstitution et refuse de retenir les actes de torture et de barbarie ainsi que la préméditation.
«En France, aujourd’hui, être juif serait-il une incitation au meurtre pour des déséquilibrés psychiatriques ?»
La procédure judiciaire a été ponctuée par les rebondissements des expertises psychiatriques. Les conclusions de ces expertises sur l’état de Kobili Traoré au moment des faits déterminent le choix des juges d’instruction: le renvoi devant la Cour d’assises ou le non-lieu pour irresponsabilité pénale. Une première expertise réalisée par Daniel Zagury rendue au bout de six mois établissait que K.Traoré avait fait une bouffée délirante aiguë (BDA) suite à une consommation massive de cannabis. Il conclut à l’altération du discernement, mais à une responsabilité pénale. La dimension antisémite ne fait pas de doute pour l’expert. Cette expertise n’a pas l’heur de plaire à la juge d’instruction qui en ordonne une seconde ; requête provenant usuellement de l’avocat de la défense qui ici n’avait rien demandé. En juillet 2018, les trois experts viennent contredire leur confrère Zagury: la BDA de Kobili Traoré équivaut à une abolition du discernement, ils évoquent une schizophrénie. Une entrée subite dans cette pathologie à l’âge de 27 ans, sans aucun antécédent, est pourtant rarissime. Selon eux, le mis en examen est «inaccessible à une sanction pénale […] au moment des faits, du fait de la prégnance du délire, il était un baril de poudre. Mais la conscience du judaïsme de Mme Attal a joué le rôle de l’étincelle».
Face à deux expertises divergentes, les juges en ordonnent une troisième. Quatre experts ont rendu mi-mars 2019 leurs conclusions corroborant la seconde expertise. En France, aujourd’hui, être juif serait-il une incitation au meurtre pour des déséquilibrés psychiatriques? S’agit-il de préparer l’opinion à une réinterprétation de la dizaine d’assassinats de Français juifs par des islamistes? La psychiatrisation est-elle le nouvel outil du déni de réalité?
L’instruction est achevée. Deux options s’offrent aux juges. Rendre une ordonnance de non-lieu «psychiatrique», avec un renvoi vers la chambre de l’instruction pour juger des mesures de sûreté à prendre à l’égard du meurtrier «irresponsable». Mais les juges ne sont pas tenues par les expertises judiciaires pour ordonner le non-lieu. Elles pourraient aussi rendre une ordonnance de mise en accusation devant la Cour d’assises. Existe la possibilité d’un acquittement si les jurés estiment que Kobili Traoré était pénalement irresponsable. Mais au moins y aurait-il un procès, avec des débats contradictoires. Au moins existerait-il un espoir que justice soit rendue à Sarah Halimi, victime d’un crime antisémite barbare.
Signataires : Michel Aubouin, ancien préfet ; Élisabeth Badinter, philosophe ; Georges Bensoussan, historien ; Laurent Bouvet, professeur de science politique ; Pascal Bruckner, philosophe ; Philippe d’Iribarne, sociologue ; Élisabeth de Fontenay, philosophe ; Bernard de la Villardère, journaliste ; Jacques de Saint Victor, historien ; Alain Finkielkraut, philosophe ; Martine Gozlan, journaliste ; Noémie Halioua, journaliste ; Jacques Julliard, historien ; Suzanne Julliard, professeur de lettres ; Alexandra Lagnel-Lavastine, philosophe ; Josépha Laroche, politiste ; Michel Laval, avocat ; Marcel Gauchet, philosophe ; Damien Le Guay, philosophe ; Jean-Pierre Le Goff, sociologue ; Barbara Lefebvre, essayiste ; Bérénice Levet, philosophe ; Sonia Mabrouk, journaliste ; Yves Mamou, journaliste ; Pierre Manent, philosophe ; François Margolin, réalisateur ; Lina Murr Nehmé, historienne ; Pierre Nora, historien ; Michel Onfray, philosophe ; Mona Ozouf, historienne ; Paul Thibaud, philosophe ; Michèle Tribalat, démographe.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 08/04/2019. Accédez à sa version PDF en cliquant ici
Source: premium.lefigaro.fr
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