#Où sortir à Bruxelles
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swedesinstockholm · 7 months ago
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5 avril
j'aimerais pouvoir instaurer un quota de temps de pensée quotidien consacré à un sujet. j'accorderais quinze minutes par jour au sujet r. par exemple, quinze minutes quotidiennes que j'aurais épuisées dès 8h15 du matin et hop je serais tranquille pour le reste de la journée. je lui ai parlé de pessoa et il m'a dit qu'en grand romantique il avait adoré le berger amoureux ou un truc comme ça, j'étais assise sur la marche devant la véranda au soleil et je me suis pris la tête dans les mains en gémissant. autre sujet: ce soir dans le train pour revenir de sète je parlais du sud avec maman, je disais que vivre ici était plus sain que vivre au luxembourg, et puis j'ai vu mon reflet dans la vitre avec ma casquette mes nouvelles lunettes de soleil et mon double denim et j'ai imaginé que c'était le reflet de mon moi d'ici. mon moi qui est là où elle est censée être.
6 avril
cet après-midi dans la voiture pour aller à pézenas je me disais que je devais rediriger mon énergie et remplacer r. par le sud de la france. ne plus tomber amoureuse que de territoires. me concentrer sur les arbres et les champs et les vignes qui défilent par la fenêtre ouverte de la voiture et le vent qui s'engouffre dedans et qui fait du bruit par dessus nostalgie et la colline de sète et celles d'agde et les bateaux qui rentrent dans l'hérault et ceux amarrés aux quais et sur le vocabulaire marin et le bruit des vagues sur la plage et l'odeur de marée et le pin du port de la pointe courte et les falaises du cap d'agde et les marais du bagnas et les flamants roses qui marchent avec la tête dans l'eau et les mouettes qui crient dans le ciel quand le soleil commence à se coucher. ne plus tomber amoureuse que de territoires et de littérature. j'ai trouvé la nouvelle édition décensurée de ravages dans une librairie à pézenas, le gros livre mauve qui trônait en exposition sur la table en ellipse de la librairie exc quand j'y avais lu géotropismes. maman me l'a acheté et je l'ai serré contre moi jusqu'à la voiture. autres cadeaux de la journée: une glace caramel beurre salé-chocolat à la mirondela, une vieille chemise de nuit à bords rouges que j'ai trouvée en triant des cartons chez mamie dans la pièce du fond, une bouteille de thé glacé rooibos-pastèque-menthe que h. avait déposée sur la table en bas parce que j'avais dit que j'adorais la bouteille rouge et rose quand on était chez elle.
ce matin j'étais encore en train de feuilleter le catalogue immobilier de sète et je me disais que quand je sortirais de ma non-vie, ce serait comme si je revenais de la mort. et quand on revient de la mort, tout est du bonus. quand on revient de la mort les choses sont moins graves et elles pèsent moins lourd, la gravité perd de son pouvoir, le centre de la terre n'a plus le même attrait. j'imagine. quand je reviendrai de la non-vie je veux faire les choses sans réfléchir. je sais pas quelle forme ça prendra de revenir de la non-vie, peut être que j'arriverai jamais à en sortir, mais dans ma tête ça va quand même finir par arriver.
8 avril
petit journal d'amour qui était caché dans ma banane toute la soirée d'hier dans les loges de la maison poème puis sur mes genoux pendant ma discussion intime interminable avec r. assis sur l'accoudoir du canapé puis sur la banquette du bar avec l., d. et c. et les autres et enfin sous la pluie de bruxelles pour rentrer chez m. en chantonnant don't go wasting your emotions lay all your love on me toute seule dans les rues de st. gilles. au bar l. m'a dit qu'elle adorait ma banane et je l'ai ouverte pour lui montrer sa meilleure qualité: mon journal rentre dedans! et elle a dit c'est de là que viennent tes poèmes! elle a fait une remarque sur le pendentif en perles et j'avais envie de lui raconter l'histoire de r. qu'y a derrière mais c'était pas trop le moment. ils se sont rencontrés hier soir. j'étais en train de discuter avec l. et d. quand je l'ai vu accoudé au bar en train de discuter avec la serveuse mais j'ai fait semblant de pas le voir, jusqu'à ce qu'il se retourne et me voie. je lui ai pas sauté dans les bras comme dans mes fantasmes, je l'ai pas serré fort contre moi, j'étais trop timide, et lui aussi était timide, c'était un peu bancal, et puis l. a dit mais tu connais des gens ici! et je me suis rapprochée de lui en disant c'est mon seul ami. elle a demandé comment on s'était rencontrés et j'ai dit ici à la maison poème et on aurait dit que je racontais une histoire de rencontre amoureuse très romantique.
j'ai passé la soirée à discuter avec lui au lieu de me joindre aux autres. il parlait beaucoup et parfois je m'ennuyais et je me disais est-ce que je suis vraiment amoureuse de lui au point de me priver de discussions avec mes pairs poètes? visiblement oui. il m'a confié plein de trucs intimes sur ses névroses et j'ai remis les deux pieds en plein dans la delulu. j'ai de nouveau réussi à me persuader qu'il était juste terrorisé de m'avouer et surtout de s'avouer à lui-même qu'il avait des sentiments amoureux pour moi. je veux pas en démordre. il m'a confié qu'il aimerait avoir une expérience homosexuelle et je me demandais s'il me disait ça parce qu'il me prend pour une lesbienne et que donc il a moins peur d'être jugé. il m'a dit que ça coinçait encore un peu parce qu'il craignait le regard des autres mais ok OK non mais j'y crois pas, est-ce que je suis vraiment en train de parler de la sexualité de r. alors que hier soir j'étais de retour sur les planches, derrière un micro, j'avais de nouveau les genoux qui tremblaient mais à part ça j'étais archi à l'aise, même avec les gens, quand j'étais pas prise en otage par les états d'âme de r. j'étais avec l. et d. et c. et j'étais normale et l. était un coeur avec moi, je me sentais même presque jolie, je portais mon double denim de sète et j'étais bronzée de la mer mon amour merci ma peau coopératrice. r. m'a écrit que j'avais l'air dans un méga mood en rentrant et je sais pas trop ce que ça veut dire mais j'ai dit ça c'est parce que je reviens de la mer lol. j'allais pas lui dire que c'était à cause de lui. ça c'est parce que t'étais là r. la vérité c'est que j'étais pompée à bloc parce que j'avais des interactions sociales avec des gens qui n'étaient ni des retraités ni des gens de ma famille, j'ai rencontré des nouveaux gens cool j'étais dans mon monde et les gens m'aimaient bien ET j'étais contente d'être avec r. c'était tout ça à la fois.
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ernestinee · 1 year ago
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Fête nationale aujourd'hui. Aprèm à Bruxelles parce que c'est chouette quand la ville est colorée et se transforme en grand village quand les gens trinquent autour d'un moules-frites place du jeu de balle avec de la musique flamande quand on marche au milieu des rues, Sainte Catherine, De Broekere, Bourse, Grand Place, Mont des Arts, Musée Magritte, Palais de Justice, Marolles et Foire du midi où l'ado a pour la première fois joué à une machine à sous j'étais un peu honteuse de ne lui avoir pas encore fait découvrir ça, il a offert son gain à un enfant qui galérait à attraper une peluche au grappin, l'enfant le sourire jusqu'aux oreilles. Il m'avait quand même juste avant demandé de photographier le gain pour se souvenir.
J'ai pris quelques photos avec mon tél mais j'essaie de m'habituer à sortir l'argentique au lieu du tel.
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claudehenrion · 10 months ago
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Histoire d'un ratage collectif – Tome I
Même si c'est devenu routine pour nous, ce que nous vivons est tout de même difficile à croire... dans la profondeur de notre chute, dans la dimension de notre échec –celui d'un succès unique, qui aurait pu et dû marquer l'entrée de notre pauvre humanité dans des perspectives tellement plus brillantes-- mais aussi, et c'est cela qui est sans doute le plus humiliant, dans notre aveuglement et notre désir mille fois réitéré de tourner le dos au réel... Ce n'est pas faute qu'il ait sonné à notre porte pour nous rappeler son existence !
L'illustration la plus parlante du mal qui nous frappe si violemment se trouve, involontairement résumé, dans la séquence dont nous sortons depuis 3 jours –ou, pour être plus précis : dont nous croyons sortir... mais comme c'est par une petite porte dérobée, ce ne peut en aucun cas être une vraie ''sortie de crise''. Au mieux, c'est un gain de temps en apparence, fruit blet d'un lamentable mensonge à l'échelle planétaire –en tout cas, européenne. Mais c'est une preuve de plus, et loin d'être la seule, hélas, que nous sommes trompés dans les grandes largeurs par un destin qui a l'air d'avoir été désorganisé par quelque démon –si on y croit-- ou par des esprits malins, pour ceux qui se croient … plus malins que le Malin. Faisons, si vous me le permettez, une petite halte dans ce nouvel univers, pas loin d'être infernal, dans lequel il faut survivre à la va-comme-je-te-pousse...
A tout ''saigneur'', tout déshonneur : la crise paysanne de ces derniers jours s'est ''terminée'' (sic !) par un brusque changement d'attitude des princes qui nous gouvernent si mal … et la Presse, ivre de sa propre nullité si sale, a fait résonner les trompettes irraisonnées de la victoire ! ''Le jour de gloire'' était arrivé, et on pouvait replier les ''étendards sanglants''. ''Agriculture : Macron tourne le dos à l'écologie punitive'' pouvait on lire --à de petites variantes près, genre ''L'écologie en pause''-- sur les ''Unes'' de tous nos quotidiens.... comme si un homme politique actuel pouvait être intellectuellement équipé et assez fort pour pouvoir se remettre en cause, ''se convertir'' (convertor = se retourner complètement), et se renier lui-même –ce qui n'a rien à voir avec ''dire aujourd'hui le contraire de ce qu'on a dit hier''. Ça, c'est de la politicaillerie !). Dans le vrai monde, seul les saints peuvent faire un tel geste, et c'est le proverbe ''Chassez le naturel, il revient au galop'' qui décrit la réalité !
Au moment précis où un tsunami de déclarations primo-ministérielles et autres promettait que le président ''pèse de tout son (absence de) poids'' pour que Bruxelles accepte de faire semblant (dites... s'il vous plaît, Madame, s'il vous plaît... dites ''Oui''...) de retarder de quelques jours certains des effets pervers des traités, des engagements et des compromissions qui tuent l'Europe pour en faire une province de l'utopique mondialisation, la même Madame von den confirmait les promesses de traitement privilégié faites à l'Ukraine, et notre inénarrable Commissaire Thierry Breton se disait scandalisé par les demandes des paysans et demandait qu'ils soient poursuivis (Mais c'est vrai, quoi ! Voilà des types qui ne sont pas en adoration devant chacun des prouts (pardon ! Je confirme !) de nos grandes cons-sciences qui se donnent tant de mal pour notre malheur ! C'est pas juste !). Mais tout le monde a oublié que nos grands esprits sont non seulement des européistes tendance 'quoi qu'il en coûte', mais des tenants du mortifère 'et en même temps' ! En français : ''on a été eus !''.
C'est aujourd'hui, 6 février, que la grosse Commission devrait délivrer ses ''nouveaux objectifs climatiques pour 2040''... et d'après ce que j'ai pu glaner comme ''on dit'', ils n'ont pas la moindre intention de tenir compte des demandes urgentes et vitales de tous les paysans d'Europe, unis dans un même ''ras le bol''... dont nos technocrates se foutent comme d'une guigne ! Je prends le risque d'annoncer ce qui se dira dans quelques heures : réduction des gaz à effet de serre de 90 % par rapport à 1990... maintien de la ''transition verte'' sur le vieux Continent (dont Anne Sander, membre du PPE, dit ''les mesures contenues dans le pacte vert européen sont punitives pour les agriculteurs''... et neutralité chimique d'ici 2050... le but étant de tout figer dans des textes programmatiques, au cas où les élections à venir ne seraient pas favorables (comme on le dit partout) à leur vision suicidaire, rétrograde et assassine d'une Europe dont plus personne ne veut... et avec juste raison : elle est insupportable !
La solution, pourtant, paraît simple –même en continuant à faire semblant de croire à tous les boniments qui ont totalement pourri le système, nos vies, les rapports humains, notre jeunesse, les références, les fondamentaux et jusqu'à la vérité elle-même, et qui sont le tissu de bobards le plus épais qui ait jamais empoisonné la Terre, puisqu'il est plus holiste, plus total, et plus absolu que ne l'était le communisme -qui a berné la Terre entière ou peu s'en faut et a réussi à faire du XX ème siècle un siècle de douleur, d'horreur et de mensonge ! Il suffirait (outre, donc, d'arrêter toutes les idées absurdes qui sont données comme vraies–et trop souvent crues) de composer une politique agricole qui soit commune au lieu d'être technocratique, qui ne donne pas la priorité exclusive et absolue à l'atteinte de résultats théoriques et abstraits, et à enfin d'admettre que les agriculteurs sont la solution infiniment plus qu'ils ne sont le problème.
Il semblerait que c'est trop demander aux illuminés qui prétendent ''sauver'' la planète (qui n'a besoin ni de l'être ni d'eux pour jouer les mouches du coche) et qui ont érigé une théorie plus ou moins scientifique (c'est-à-dire : soutenue par des multi-diplômés... mais niée par tout autant de gens au moins aussi compétents mais forcés de se taire : le ''système'' ne donne la parole qu'aux premiers...). Malheureusement pour nous, cette ''crise'' n'est pas la seule où notre dépendance à la bêtise d 'un petit nombre risque de nous précipiter dans des drames sans fin et sans fond. Comme disait Eugène Sue en publiant ''les Mystères de Paris'', la suite au prochain numéro...
H-Cl.
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actu-juridique · 3 days ago
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Les classiques de la littérature aux lundis du théâtre de poche Montparnasse
https://justifiable.fr/?p=638 https://justifiable.fr/?p=638 #aux #classiques #les #littérature #lundis #Montparnasse #poche #théâtre Le Poche Montparnasse Le lundi est, en principe, jour de relâche pour les théâtres, sauf pour le Poche Montparnasse qui y programme des spectacles distincts de ceux de la semaine. On peut actuellement y rencontrer des géants de notre littérature, d’abord Jean Racine, puis Victor Hugo. Jean Racine : Judith prend Racine La lecture des alexandrins raciniens est faite par un personnage hors du commun, Judith Magre. Sa carrière est éblouissante, en toute liberté, des grandes scènes avec Jean Vilar ou la Compagnie Renaud-Barrault aux salles intimistes comme ce « poche », sa seconde maison, depuis sa reprise par Philippe Tesson en 2011. Elle y a enchainé des créations toujours singulières et renoue ici avec les héroïnes raciniennes qu’elle connait bien, faisant sortir de nos mémoires les tirades les plus célèbres du répertoire. La voix n’a rien perdu de sa force, la star reste impériale qui fêtera ses 98 ans le mois prochain. Cinq tragédies ont été choisies : Andromaque, Britannicus, Bérénice, Phèdre et Athalie, la seule pièce qu’elle n’ait pas jouée, mais dont elle n’a pas oublié le Songe, qu’elle avait appris par cœur à sept ans. C’est une lecture intimiste, sans recherche d’effet, un écrin pour la simplicité et la musicalité des vers. Cette lecture est entrecoupée par un récit d’Olivier Barrot qui fait revivre la création des pièces et la carrière de Racine, son ambition, ses amitiés, la faveur dont Louis XIV le comblait, ses relations avec Corneille, son aîné de 20 ans, et enfin Port Royal. Le texte est subtil, élégant, malicieux, une pédagogie en forme de conte, un modèle pour les professeurs des collèges. La complicité est évidente et il se dit que le duo envisage de se retrouver avec cette fois-ci un autre géant : Baudelaire. Victor Hugo : L’homme qui rit À 21 heures, on peut enchainer avec une autre performance, celle de transmettre au public durant une heure en les « réduisant à l’os » les 800 pages et la complexité d’un des romans les plus complexes de Victor Hugo, L’homme qui rit, écrit en exil à Bruxelles entre 1866 et 1868. Roman philosophique trop foisonnant, trop chargé d’allégories et de « dissertations abominables » (selon la critique sévère de Barbey d’Aurevilly), il sera un échec à sa sortie, ces mêmes caractères expliquant sa modernité et l’admiration dont il jouira par la suite. « J’ai voulu forcer le lecteur à penser à chaque ligne. De là une sorte de colère du public contre moi », dira Hugo. Geneviève de Kermabon a relevé le pari de « réduire à l’os » ce foisonnement incandescent en résumant avec sobriété la folle épopée du héros Gwynplaine d’abord jeune enfant vendu à des comprachicos et recueilli, ainsi que Dea, un bébé aveugle, par un saltimbanque au grand cœur, Ursus, qui vit avec son alter ego, Homo, un loup domestique. Gwynplaine, en réalité fils et héritier d’un Lord puissant sera, sur ordre du roi, défiguré, une balafre d’une oreille à l’autre donnant à son visage un éternel sourire. S’entremêlent ensuite une suite d’événements : côté jardin Ursus et le succès du spectacle dont le monstre Gwyplaine est la vedette et côté cour les intrigues du pouvoir, celles du Roi contre le jeune héritier, celles de la reine jalouse de sa sœur Josiane et celle des puissants oisifs et cruels à l’égard des pauvres trop soumis. Le « j’accuse » de Hugo s’exprime dans le discours de Gwynplaine à la Chambre des lords où il ne siègera qu’une seule fois : « Silence, pairs d’Angleterre ! Oh ! puisque vous êtes puissants, soyez fraternels ; puisque vous êtes grands, soyez doux. Si vous saviez ce que j’ai vu ! Hélas ! en bas, quel tourment ! Le genre humain est au cachot ». Et si l’amour chaste avec la belle Dea, qui ne peut voir de lui que la beauté de son âme, triomphera, ce sera dans la mort. Formée à la rue Blanche et à l’école du cirque Gruss, Geneviève de Kermabon, d’abord acrobate et trapéziste, a touché à toutes les formes du spectacle. Elle a notamment adapté La Strada et Freaks, travaillé avec Jérôme Savary et, tout récemment, elle a monté Céleste, où elle incarne une artiste de piste confrontée au cirque traditionnel et au « nouveau » cirque. Seule en scène, frêle, menue, tout en souplesse, chevelure rousse flamboyante, elle donne au texte une passion incandescente, alternant le récit des événements avec sobriété, ce qui contraste avec son interprétation en tension de chaque personnage. Voltige, équilibre… le cirque de la condition humaine. Infos Tous les lundis à partir de 19 h Théâtre de Poche Montparnasse 75 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris Tél. : 01 45 44 50 21
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Michel Barnier, le nouveau Premier Ministre
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C’est fait. Après des années à jongler entre Bruxelles et les ministères, Michel Barnier, l’homme aux sourcils furieusement disciplinés, a finalement décroché le Graal : le fauteuil de Premier ministre. Mais attention, on ne touche pas la reforme des retraites et de l'immigration ! C'est un ordre ! Et que dire ? La France avait déjà vu cet homme au travail. Ah, mais oui, on s’en souvient vaguement... Il a déjà été ministre, en fait, plusieurs fois, comme un disque rayé qui revient sur la même piste à chaque coup de vent politique. Ministre des Affaires européennes, ministre des Affaires étrangères, ministre de l’Agriculture... Avouons-le, le CV est plus long que la liste des promesses tenues par n’importe quel président. Mais maintenant, il est là. À Matignon. Prêt à sauver la France. Ou pas. Parce que soyons réalistes : avec le bazar ambiant, il serait plus facile de dresser un troupeau de chats enragés que de ramener ce cher pays dans la bonne direction. Barnier, c’est un peu comme ce capitaine qu’on appelle pour sauver un navire déjà en train de couler. Les rats ont déjà sauté à la mer, mais lui, stoïque, sur le pont, les bras croisés, pense qu’il va redresser le bateau en soufflant très fort. Il faut dire qu’il arrive à un moment délicat, notre Michel. Entre les grèves hebdomadaires, les manifs mensuelles et les scandales annuels, la France est devenue une sorte de plateau de jeu où chaque joueur essaye de se saboter lui-même. C’est un peu comme si on avait tous signé un contrat tacite : "Promettons-nous de tout faire pour que rien n’avance". Barnier pourra peut-être s’en sortir... s’il arrive à maîtriser l’art de la téléportation entre chaque réunion de crise. Rappelons-nous quand même qu’il a négocié pour la France lors du Brexit. Oui, oui, cette négociation dont personne n’est vraiment sorti vainqueur mais où tout le monde a fait semblant d’avoir gagné. Michel Barnier avait l’air tellement sérieux dans son costume impeccable, tandis que derrière lui, la France vacillait comme un funambule ivre sur un fil de fer rouillé. À croire qu’il a pris goût aux situations impossibles. Peut-être qu’il y croit vraiment ? C’est ce qu’on espère pour lui. Le problème, c’est que la France n’est pas l’Europe. Ici, on ne discute pas calmement autour d’une table en prenant des notes diplomatiques. Non, ici, c’est plutôt du style : "Et si on mettait le feu à une poubelle pour montrer qu’on n’est pas d’accord ?" Peut-être que Barnier devrait commencer par apprendre à allumer les feux lui-même, ça pourrait aider à mieux négocier avec les syndicats. L’autre problème, c’est cette petite manie des Français à avoir un avis sur tout, surtout sur ce qu’ils ne comprennent pas. Et ce n’est pas Barnier, avec son éternel sourire de diplomate, qui va changer ça. On l’imagine déjà devant les caméras, expliquant pour la centième fois que "la situation est complexe", pendant que les journalistes lui lancent des questions comme des grenades dégoupillées. Alors, Michel, si tu m’entends, bon courage. La France, c’est un peu comme un vieux tracteur : ça fait un bruit du tonnerre, ça ne tourne pas très rond, mais ça avance, tant bien que mal. Tu as déjà prouvé que tu étais capable de négocier avec l’Europe entière, mais ici, à la maison, c’est un autre sport. Prépare-toi à recevoir des tomates virtuelles sur les réseaux sociaux, à être accusé de tous les maux, et à découvrir que, finalement, être Premier ministre en France sous Macron, c’est surtout savoir comment tomber sans trop de casse. Et si tu y arrives, eh bien, on te décernera une médaille... Ou une légion d’honneur, tiens, c’est très à la mode. Après tout, la France adore les héros tragiques. Ha je vous ai pas dit ! Le smic a 1600€ c'est définitivement finito ! J’espère qu'il y en a pas qui y croyait encore ? David SCHMIDT Read the full article
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clubtravail · 2 years ago
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MSN
(texte lié à l'écriture du site web "petit milieu/guichet du club travail" , lu lors de la soirée "There will be bugs #1" aux Ateliers Pattipluss à Bruxelles).
Ça se passe en 2004, j’ai 20 ans et je viens de m’installer à Bruxelles pour mes études de sociologie et anthropologie. Je ne sais plus pourquoi, mais j’avais décidé de ne pas avoir de gsm, juste un téléphone fixe et mon ordinateur fixe, chez moi. Donc je viens de m’installer dans un appart toute seule à Etterbeek. Je ne connais personne à Bruxelles à part des vieux amis de mes parents, alors forcément les premiers temps je suis assez seule. C’est assez dur, je m’étais fait une joie de quitter ma ville d’enfance et de vivre des aventures, et puis là, me rendre compte que mes copines du lycée me manquent, que l’université, c’est le vide, ou plutôt c'est rempli mais c'est vide, en tout cas c’est plein de gens, et beaucoup beaucoup d’inconnues.
Après quelque temps je commence à parler puis fréquenter des gens et au début surtout des groupes erasmus, des italiens, et puis une québécoise, Danièle. Certains soirs, Danièle vient chez moi pour se connecter sur mon ordinateur fixe et échanger avec ses amies à Montréal car elle n’a pas d’ordinateur privé. Donc, à ce moment là, on peut communiquer par téléphone, moi je n’ai pas de gsm donc je vais parfois au night shop à côté pour appeler mes copines en France ou ma mère (ça coûte moins cher), j’ai une boite email, j’ai une toute nouvelle adresse email que je me suis faite avant de partir, [email protected]  et donc, aussi, et ça c’est un nouveau, j’ai commencé à tchater, par msn en l’occurrence. Un truc de dingue, le chat en temps réel rappelez-vous c’était quasi de la sorcellerie au début, on pouvait parler à n’importe qui n’importe où DANS LE MONDE ! Je passe pas mal de soirées à échanger avec mes copines et à envoyer des wizz et des émoticônes mais tout est très lent et parfois ça plante, comme on dit, ou bien il faut une heure pour charger une émoticone bisou.
Et donc un soir, mon amie Danièle s’en va et, elle laisse son profil msn connectée et ça clignote, ou ça émet un signal, toudoudoum, je sais plus, en tout cas, quelqu’un parle. Je regarde, la personne s’adresse à Danièle, qui ne répond pas, du coup. Alors, je lui écris « salut je suis une amie de Danièle, en fait elle était chez moi, elle vient de partir ». Pis il me répond « salut, ah désolée, marrant, je parlais dans le vide, tu es une nouvelle amie de Danièle alors » ? Pis je lui réponds, pis il me répond.  Il s’appelle Yannick, il est en formation de pompier, il vit à Montréal. A partir de là, chaque soir, on se connecte pour se parler, pendant  parfois des heures. Au début je dis rien à Danièle pis je finis par lui en parler, ça la fait rire, c’est une sorte de cousin à elle éloigné, je crois. Certains soirs j’ai pas envie de sortir parce que j’ai envie de discuter avec lui. A cette époque de ma vie où tout est nouveau, où je dois m’approprier tout un monde nouveau, où je me sens très seule et je ne suis plus sûre de pourquoi j’ai tout quitté pour venir ici, c’est très rassurant de savoir que je peux lui parler, à lui, de ce qui me traverse.
On met très longtemps à s’envoyer une photo de nous pour se dire à quoi on ressemble. (dans mon souvenir au début y’a pas de photos de profil et puis à moment ça arrive, et lui sa photo c’est genre  un casque de pompier, pis moi un gros plan sur mon œil avec du mascara <3). Pis j’ai pas de webcam. Donc, pendant des mois c’est juste l’écrit, rien d'autre. Il écrit pas spécialement bien, il est un peu cash, il est pas ultra émotionnel, mais il est là, pis il me lit. Je passe beaucoup d’heures à me demander à quoi il ressemble, pis si on se rencontrait un jour comment ce serait. En même temps y’a rien d’érotique entre nous, c’est juste quelqu’un qui m’écoute pis qui me dit des trucs pis je l’écoute pis on se répond, pis en fait, ouais, on se soutient. Nos conversations doivent ressembler à des trucs comme « je reviens de l’école, c’était dur aujourd’hui, mon prof de philo du lycée me manque, en fait c’était cool le lycée, l’univ c’est hyper imperso, tu vois », « je comprends, déso (ah non on disait pas encore « déso » à cette époque je crois) désolé, je dois filer je bosse ce soir, ça me fait trop chier, j’en ai marre de travailler au bar en extra pour 6 dollars de l’heure » « ah ouais je comprends, moi j’ai commencé un job de serveuse aussi, c’est l’horreur j’ai même pas le droit de parler aux entres employées, c’est mort, je pourrai jamais bosser dans la restauration toute ma vie », etc. Bon. Y’a rien d’érotique ou amoureux  a priori, mais évidemment ça empêche pas que je m’imagine bien avoir 3 enfants avec lui. Pis qu’on irait faire du ski sur le mont royal pis qu’on mangerait des poutines en chantant, tout ça. Mais ce qui compte, c’est se parler au présent.
On s’est parlé comme ça pendant une année, une année et demi, pis, je sais plus bien pourquoi, petit à petit on a arrêté. J’ai fouillé dans mes emails et j’ai juste retrouvé un email sur ma boite actuelle, qui date de 2008 où il me donnait des nouvelles.
Il disait : « Je suis tout juste revenu de l'Australie avec des souvenirs plein la tête et aussi une grande hâte de faire un nouveau pas dans ma vie de canadien.  J’ai pris un appart dans la ville de Québec avec ma copine et je travaille comme agent de sécurité dans un magasin de vêtements. J’ai l'intention d'aller à l'Université dès que j'en aurai les moyens pour faire management et j'aimerais bien lancer ma propre entreprise (dans plusieurs années) ».
Mathilde
(texte lié à l'écriture du site web "petit milieu/guichet du club travail" , lu lors de la soirée "There will be bugs #1" aux Ateliers Pattipluss à Bruxelles)
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rarougrougrou · 3 years ago
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Ok alors je sais pas dans quoi je me lance
Juste, y’a pas à s’inquiéter, je viens juste faire mon ouin ouin, vider un peu mon sac. Après ça, j’irai pleurer un peu dans mon coin, et ça passera, comme c’est toujours passé.
Je suis horriblement triste, en colère et angoissé.
J’ai été refusé y’a une semaine pour un concours dans le but d’entrer en master de direction d’orchestre, un métier que je veux faire depuis 7 ans. J’ai été refusé parce qu’en arrivant devant le jury, je m’étais attendu à une immense épreuve, avec de l’écrit, pour juste constater que c’était une connerie d’entretien de 20 minutes expédié à la va vite. J’ai été refusé parce que le jury a estimé que j’avais pas assez d’expérience en orchestre. Malgré mes deux ans dans une classe de direction, malgré mon expérience dans le domaine du travail avec un orchestre bien plus conséquente que les autres candidats avec qui j’avais discuté. 
Je suis triste, parce que cette formation allait me permettre de déménager en Belgique. A 1000 km de chez mes parents, donc très loin de ma mère transphobe. Je suis triste, parce que je rate une occasion de partir faire quelque chose que j’aime, mais surtout, prendre du temps pour moi. Bruxelles, c’était l’occasion rêvée de faire ma transition, et de soigner ma dépression. Mais ça se fera pas cette année. Je dois attendre. Au moins 6 mois, avant de pouvoir retenter mon concours, avant d’en passer d’autres en plus du premier.
Je suis en colère, parce que je suis tombé, comme je le craignait, sur un jury de cons. Un jury qui ne s’est basé que sur mon coup de stress, qui a estimé mes compétences en seulement 20 minutes au lieu d’organiser une épreuve longue qui aurait permis plus de facteurs sur lesquels se baser pour estimer si j’étais apte ou non à rentrer dans ce conservatoire. Un jury qui n’a visiblement pas lu mon cv, ni ma lettre de motivation. 
Je suis hyper angoissé, parce que ça veut dire que je dois reboucler quelques mois à Nice, dans une ville qu’est devenu anxiogène pour moi, et où il est hyper difficile de faire une transition. Ça reste possible, mais difficile. Certes, j’ai toutes les solutions pour rendre ce temps d’attente le plus vivable possible. Certes, j’ai l’intention de me battre pour que tout finisse par marcher, et pour que je puisse me barrer le plus tôt possible.
Mais j’aurais aimé ne pas avoir à le faire. J’aurais aimé que les choses se passent autrement. Parce que j’ai ma propre tronche à réparer, des traumatismes à soigner, je suis rongé tous les jours par une dysphorie tellement forte qu’elle suffit à m’empêcher d’avoir envie de sortir de chez moi parfois, même pour sortir les poubelles. J’avais d’autres choses à régler, que ça.
Je suis impatient. Du genre, terriblement. Y’a encore quelques jours, la veille de mon concours, je croyais que mon potentiel échec allait me refaire plonger dans des tendances suicidaires. Là, oui, c’est vrai, après une immense discussion avec ma soeur, j’ai compris que ça servait à rien que j’inflige ça aux gens autour de moi. Que ça servait à rien que je crève en vivant mes derniers jours ou heures malheureux comme les pierres. Ouais, jvais travailler comme un damné pour avoir un de ces fichus concours, pour pouvoir me casser.
Mais jsuis fatigué. Fatigué et impatient. J’aurais aimé l’avoir. Tout aurait été tellement plus simple. Parce que, encore une fois, j’ai mes propres démons à gérer, j’avais pas besoin d’un échec en plus. Et je sais plus à qui m’adresser pour les faire définitivement sortir, ces démons. C’est mon impatience qui parle. Je veux plus avoir ce poids constant sur le coeur, cette impression de pourrir de l’intérieur un peu plus chaque jour. J’aimerais pouvoir me réveiller un matin et constater que toute cette haine que j’ai envers moi, cette impression d’être capable de rien, de pas être assez fort pour surmonter les difficultés, ce sentiment d’être un poids pour mes proches, d’être ni appréciable, ni désirable, que toute cette estime pourrie de moi, ait enfin disparu.
Mais ça marche pas comme ça. Faut que j’attende. Faut que je fasse un travail long, horriblement long, sur tout. Et ça me rend juste dingue.
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marzipan-benghanem · 3 years ago
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Âmes sensibles s'abstenir
Jeudi dernier, confortablement assise dans mon habituel fauteuil rouge, des soupirs parviennent à plusieurs reprises à mes oreilles. Après seulement une dizaine de minutes de projection, un homme, pourtant venu de son plein gré, se lève et quitte la salle de cinéma. Comment expliquer cet échec?
En bref ! est un festival de formes courtes se tenant chaque année en septembre au théâtre de Choisy le Roi. Il s’accompagne d’une soirée de diffusion de courts-métrages au cinéma attenant. Habituellement la sélection est composée de films amateurs faisant l’objet d’une compétition. Mais cette année, les programmatrices sont allées piocher dans les lauréats du Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand. Ainsi cette nouvelle formule devait présenter des films de meilleure facture que les éditions précédentes. Pourtant c’est avec un air dépité que la majorité du public est sorti de la salle obscure. « Ce sont des sujets qu’on ne peut pas traiter n’importe comment… ». Tels sont les mots, disant sans le dire la déception de Tonino Panetta, maire de Choisy, au café du théâtre après la séance. Le sentiment est partagé. Le public n’a pas compris cette sélection.
Pour expliciter ceci, voici le détail de la programmation : Malabar (Maximilian Badier-Rosenthal) sur deux amis renversant un vieil homme en voiture. Confinés dehors (Julien Goudichaud) racontant les nuits des personnes sans domicile fixe durant le confinement. David (Zachary Woods) traitant de la relation conflictuelle d’un psychiatre et de son fils. Maelbeck (Ismaël Joffroy Chandoutis), probablement le plus dur de tous, au sujet de l’attentat du 22 mars 2016 dans le métro de Bruxelles. Rone, Room with a view (Jonathan Debrouwer, Arthur Harel, Marine Brutti) un ballet virtuose de danse contemporaine. Et enfin Badaren (Jonatan Etzler) sur un homme recherché par la police se réfugiant dans une piscine.
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Captures d’écran de chaque court métrage dans l’ordre présenté ci-dessus.
Ce serait mentir de dire que tous ces films sont pensés sur le mode dramatique. David et Badaren ont une écriture de comédie et, malgré leur sujet dur, ils ont fait rire l’audience. Rone, Room with a view par ailleurs fut une véritable respiration. La chorégraphie aérienne se clôt sur une modélisation en 3D des danseurs qui s’envolent comme des ballons dans le ciel au travers le toit de l’opéra. Néanmoins, la sélection reste de manière générale peu réjouissante. Et cela sans rapport avec la qualité des films présentés. Déjà primé à Clermont-Ferrand, chacun d’entre eux était un beau moment de cinéma, d’une puissance indéniable.
Le problème réside, à mon avis, dans le peu de communication autour de cette soirée. Que ce soit sur le site du cinéma ou dans les programmes imprimés, pas un mot sur les sujets abordés. Seulement une liste lacunaire de titres qui ne laissent pas deviner le contenu. Peut-être aurait-il fallu mettre une mention « public averti » ou développer un peu sur les thématiques. En effet, le public n’est pas une entité formant un bloc monolithique. Chaque individu à sa sensibilité propre. De plus, certains seront plus touchés par des sujets, notamment s’ils sont liés à une expérience personnelle. Ils aimeraient probablement être prévenus avant d’être confrontés à des images liées à de possibles traumatismes. Par exemple, cet été, une grande partie de la communication autour du film Titane de Julia Ducourneau, Palme d’Or à Cannes, portait sur la violence des images. Des rumeurs couraient sur des gens vomissant où s’évanouissant pendant les séances. Si ces histoires étaient probablement exagérées, elles ont quand même dissuadé une partie du public. Moi-même, au fait de tout cela, je m’étais préparée mentalement, ainsi je n’ai pas été particulièrement choqué de scènes pourtant graphiques et gore.
Mais posons-nous une dernière question. Cet échec en est-il réellement un ? Dans son podcast La gêne occasionnée, l’écrivain François Bégaudeau explique que, selon lui, il vaut mieux sortir du cinéma énervé. Si voir un film nous a apporté du plaisir alors nous n’avons pas vu une œuvre d’art mais seulement un divertissement. À mon avis, Bégaudeau fait un peu de provocation avec cette théorie mais c’est une réflexion qui peut s’entendre. Un film peut nous apporter beaucoup même si son visionnage n’a pas été agréable. En prévenant le public on gâche l’effet de surprise. Les réactions auraient été plus modérées et donc moins intéressantes. On aurait également vu moins de monde à la séance ce qui aurait été dommageable pour le cinéma organisant l’événement. Tout cela pose cette question finale : pourquoi va-t-on au cinéma ? Après la séance de nombreuses personnes sont restées pour discuter de leurs impressions. Assurément cette soirée en aura fait réfléchir plus d’un.
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swedesinstockholm · 1 year ago
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15 août
j'ai passé deux heures à marcher à travers la ville dans un état de désillusion complète ce soir, non pas de désillusion, d'illusion justement, je voulais dire delusion, delusional, delulu comme disent les jeunes américains, r. m'a écrit à quatre heures du matin pendant qu'il faisait une insomnie alors qu'il dormait dans une tente avec sa fille plantée dans le jardin de sa mère et y avait un orage et il entendait la musique des voisins et il arrivait plus à se rendormir et c'est à MOI qu'il a écrit of all people, il me demandait comment ça allait avec mon film, il pensait à moi et à mon film à quatre heures du matin dans une tente avec sa fille, comment je suis sensée ne pas être complètement delulu?
ce matin en lisant ses messages j'ai senti la joie couler partout dans mon corps et j'ai essayé d'en localiser la source, quelque part dans le thorax, au milieu, c'est là que je le sens quand je me sens aimée. même s'il m'aime pas amoureusement, il m'aime quand même. et quand je vivais encore dans l'illusion et que j'espérais passer un été d'amour avec lui à bruxelles, ça s'est peut être pas passé comme je l'espérais, mais finalement je suis quand même un peu en train de passer un été d'amour avec lui, amour à l'eau plate et à distance mais amour quand même. amour amour amour dans mon coeur ce soir pendant ma promenade, j'écoutais des trucs pop en m'imaginant les chanter avec sa fille chez lui pendant que je lui prépare des gâteaux dans la cuisine par exemple une tarte à la myrtille et on fait des petites chorégraphies et on chante en criant la chanson de caroline polachek et évidemment r. finit par tomber sous mon charme. delulu level 1000. je dois vraiment faire très attention.
à part ça je suis restée un bon quart d'heure accoudée à une balustrade qui surplombait la vallée et c'était vraiment bien de regarder quelque chose qui n'était pas mon écran d'ordinateur, tout ce vert, toute cette réalité, même si j'étais à moitié perdue dans mes fantasmes à l'intérieur de ma tête.
16 août
à chaque fois que j'écris avec r. avant de me coucher j'arrive pas à m'endormir après et j'arrive pas à me concentrer sur mon livre non plus. gaëlle obiégly dit que publier son journal c'est comme parler la bouche pleine et d'abord ça m'a vexée mais toutes mes jérémiades sur r. là c'est plus possible, même sur tumblr. on a regardé le nouvel épisode de how to ce soir et puis à onze heures il a dit bon je vais au lit mais on a encore passé trois quarts d'heures à s'écrire et il a évoqué notre future performance et le fait d'avoir ça dans notre futur commun, un peu comme une garantie qu'il va pas disparaître du jour au lendemain, qu'il veut rester là, qu'on va se revoir, ça me donne un très grand sentiment de sérénité. ça me rassure. même si en réalité c'est pas du tout une garantie, il peut tout à fait changer d'avis du jour au lendemain. il a changé de photo de profil sur whatsapp, heureusement il met que des photos où il est moche. je me demande s'il le fait par égard pour moi.
dans le nouvel épisode de how, john wilson mentionne sa rupture avec sa copine et j'étais honteusement satisfaite qu'il se retrouve seul comme moi. mais je parie que même lui ne voudrait pas de moi. j'ai l'impression d'avoir franchi un cap dans ma relation avec mon physique, que toute ma vie je me suis voilé la face et que je me suis enfin rendu compte que j'étais moche. peu importe l'angle sous lequel on me tourne, je suis moche, c'est un fait, c'est comme ça et je peux rien y faire. je comprends pas pourquoi ça m'a pris autant de temps pour sortir de mon illusion d'être un peu mignonne, ou au moins d'avoir un charme atypique. hier j'ai essayé de mettre du rouge à lèvres mais c'était encore pire. maintenant quand je vois des moches ça me rassure, j'ai l'impression qu'on fait partie de la même communauté des moches, je suis pas seule, on est des millions. des gens au physique disgracieux. vraiment disgracieux, pas comme gaëlle obiégly, cette impostrice.
17 août
jenna lyons dans real housewives of new york a ravivé mon feu de lesbienne qui dormait quelque part dans mon bas ventre et c'est fantastique. gaëlle obiégly dit que publier son journal c'est comme parler la bouche pleine mais elle a manifestement jamais vu jenna lyons marmonner des remarques sarcastiques tout en se goinfrant d'oreos périmés et de pringles au caviar dans real housewives of new york. rien de rédhibitoire là-dedans. j'ai lu qu'elle avait une maladie génétique qui fait qu'elle a des taches et des marques sur sa peau et qu'elle a pas de cils ni de sourcils et qu'elle a des trous dans ses cheveux et que ça a détruit sa confiance en elle parce qu'on la harcelait à l'école et qu'au début de sa carrière chez j. crew elle se trouvait affreuse sur les photos parce qu'elle avait pas encore trouvé son style, et puis elle a commencé à portes des grandes lunettes pour se camoufler derrière et des tenues qui montrent très peu de peau et elle attachait systématiquement ses cheveux en les plaquant en arrière pour cacher les trous et c'est devenu son style signature. elle dit qu'elle montre jamais ses jambes parce qu'elles ont des taches et de la cellulite et pendant une seconde je me suis dit est-ce que je devrais faire comme elle et cacher mes imperfections (non mais quel mot) et ne jamais montrer mes jambes moi non plus? mais non. je préfère être du côté de celles qui assument leurs imperfections (ce MOT), ou du moins qui essaient. même si ça "m'avantage pas." même si parfois je me demande si je devrais pas mettre plus de soin à "m'avantager." faire des efforts pour trouver un look qui "m'avantage," comme elle, pour me donner plus confiance en moi. un look qui me donne de la tenue, une consistance, une colonne vertébrale redressée. un look clean et net. sharp.
elle raconte aussi que sa mère avait le syndrome d'asperger et qu'elle avait pas d'amis et que donc elle lui avait jamais appris comment on se faisait des amis, comment ça fonctionnait, et qu'elle aussi elle avait du mal à se faire des amis, qu'elle savait toujours pas vraiment comment on faisait, qu'elle partait toujours du principe que les gens n'avaient pas envie de passer du temps avec elle et que donc elle attendait que ça vienne d'eux, pour ne pas prendre le risque du rejet. et j'ai pensé à maman, qui a peu d'amis elle aussi, même si elle a pas du tout asperger, et je me suis demandé si ma vie sociale maigrichonne venait de là. alors je me demande, est-ce que je peux encore apprendre à devenir sociable? est-ce qu'un jour j'aurai des vrais amis qui habitent à proximité de chez moi ET que j'ai envie de voir?
18 août
j'ai encore passé une heure sur whatsapp avec r. chaque soir je le fais se coucher de plus en plus tard, je rigolais toute seule avec les jambes en l'air en lisant ses messages et il me disait qu'il avait littéralement éclaté de rire quand j'avais dit un truc on se fait mourir de rire mutuellement et c'est merveilleux. j'ai lancé un concours de noms pour notre groupe inspiré par les feutres de bingo américains et puis il m'a fait un long message vocal pour m'expliquer qu'il adorait ma façon d'écrire sans accents ni majuscules et parfois quand il me dit certains trucs il me donne l'impression d'être quelqu'un de sage et de bon conseil, quelqu'un qui a de l'expérience de vie. de la bouteille. j'aime bien cette expression. c'est quoi cette sorcellerie? il m'a cassé ma relation avec mon physique mais en contrepartie il me fait voir d'autres facettes de moi que je vois absolument jamais.
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mfslg · 4 years ago
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Dès le début de la pandémie de Covid-19, nous avons souligné que le port généralisé du masque chirurgical ne répondait pas à une nécessité sanitaire, mais réactivait un comportement archaïque. Nous publions aujourd’hui l’analyse de deux sociologues sur les effets mentaux de ce port généralisé. Il induit, selon eux, des comportements psychotiques que nous pouvons vérifier avec l’accroissement actuel des troubles psychiatriques.
RÉSEAU VOLTAIRE | BRUXELLES (BELGIQUE) | 13 AVRIL 2021
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L'obligation du port généralisé du masque est emblématique de la gestion de la « pandémie ». Cette contrainte n’est pas d’ordre sanitaire et témoigne d’un hors sens. C’est un commandement se présentant, en même temps, comme une loi et la destruction de celle-ci. Elle est le passage à l’acte d’une sortie du Politique.
Les raisons de l’obligation peuvent se résumer au fait que, sans elle, il n’y aurait aucun signe manifeste de « l’extrême » gravité » supposée de la covid. La centralité du port du masque réside dans le fait, qu’en nous rappelant constamment la « pandémie », la contrainte nous place dans le regard du pouvoir nous confisquant notre intime.
Elle réduit la conscience à un « s’éprouver soi-même ». « L’expérience de ne pas pouvoir sortir de soi [1] » n’est pas une chose extérieure, elle n’occupe pas une partie de notre existence, elle devient notre vie même.
Ce qui s’éprouve marque le « covidé », car c’est un discours sans parole, ne pouvant s’inscrire et ainsi faire corps. Il empêche tout oubli et ne peut être refoulé. Constamment réactivée, l’obligation du port du masque provoque un éternel retour du traumatisme.
Le discours sur la « pandémie » s’oppose à la culture, il nous enferme dans « la vie nue ». Il menace la capacité de tout être humain de refouler, afin de de ne pas être pétrifié. Ici, le masque corona dévoile directement le Réel humain, plus précisément, son « être pour la mort ».
L’obligation devient alors une loi suprême conditionnant notre « liberté » et instituant un rapport négatif avec soi et avec l’autre. Elle nous enjoint de renoncer à notre vie. Le réel de la mort n’étant plus canalisé par la culture, il recouvre la totalité de l’existence.
Ainsi, le masque corona n’est pas l’articulation du symbolique et du réel. Il n’est donc pas un masque, car il n’est pas voilement. À l’opposé du masque grec ou romain, il ne dissimule pas le visage, il le fait disparaître.
Là où porter un masque relevait d’une fonction de protection du corps symbolique, il devient, ici, profanation du corps social et individuel. Il n’est plus, comme le masque de l’antiquité grecque, une articulation entre le visible et l’invisible et ne permet plus d’accéder à un réel voilé. Le masque corona est au contraire une provocation du Réel, permettant un déchaînement de la pulsion de mort.
La pulsion de mort est la structure même de la pandémie. Générique et universelle, elle se « fonde sur une détresse physiologique et sur la rage impuissante » [2] de l’infans, de celui qui ne peut parler. Elle empêche tout libre arbitre et induit une acceptation généralisée du port du masque. Cette pulsion devient la revendication d’un idéal qui est d’échapper à la condition humaine et ainsi l’acceptation d’un passage vers le transhumanisme.
Un « faire voir »
C’est bien dans le cadre d’un « faire voir » que l’OMS recommande [3] de porter le masque, alors que, en même temps, il reconnaît que ce dispositif ne permet pas d’arrêter le virus et de protéger celui qui le porte. L’avantage que l’organisation voit dans cette incitation réside dans la modification des comportements des populations, qui sont encouragées à fabriquer elles-mêmes leur propre masque et à prendre ainsi activement part à leur destruction.
Pour l’OMS, le masque devient aussi « un moyen d’expression corporelle », propre à favoriser l’acceptation globale des mesures de « protection » [4]. Bien que l’action du pouvoir ait pour effet de propager la maladie, porter le masque devient une demande de protection. Le masque est alors communion avec l’autorité, une adhésion devant relever d’une initiative personnelle de se soumettre à des injonctions dé-réalisantes.
Le pouvoir rend la « pandémie » terrifiante en tant que vie contaminée [5]. Son existence est alors construite comme un fait social « total, irréversible, imprévisible et irréparable [6] ». Le port permanent du masque devient alors le paradigme de la catastrophe. Il est exhibition, par les porteurs eux-mêmes, de mesures qui, non seulement, ne les protègent pas, mais les affaiblissent physiquement et psychiquement. L’adhésion au discours du pouvoir est une fixation mortifère à son dire, elle résulte d’une une technique de soumission qui fait reporter la charge de l’asservissement sur les individus qui s’y soumettent.
À travers le port du masque, nous portons notre culpabilité, celle d’être un vecteur de transmission de la maladie, un péché dont nous devons nous purifier par un surcroît de soumission. Alors qu’elle est déjà plus que respectée par la population, l’injonction de porter le masque est constamment répétée. D’abord présentée comme une mesure provisoire en l’attente du vaccin salvateur, il est aujourd’hui affirmé que, malgré la vaccination, le port du masque s’avérera toujours nécessaire [7].
Le masque corona s’inscrit dans l’idéologie de la transparence. Le visage qu’il dissimule disparaît comme simple reflet du regard de l’autre [8]. Il renvoie à une image béante, dont le porteur ne peut s’absenter. Le masque permet ainsi une identification avec le regard médusant. Il en résulte une relation incestueuse, une fusion avec la jouissance du pouvoir, relevant de l’obscène.
Le masque : une technique d’enfermement
Partout dans le monde, le pouvoir a mis en pratique des techniques d’isolement de plus en plus sophistiquées, telles les prisons de type F [9], devant produire un état de privation sensorielle du prisonnier. L’isolement caractérise la modernité. Il se retrouve à la fois dans la société et dans la prison. Ici, dans la pandémie, la technique d’enfermement relève de la post-modernité. Le confinement, le port du masque ou les mesures de distanciation n’ont pas pour seul but d’isoler le corps du covidé du corps social, mais aussi de le couper de lui-même.
Le traitement réservé actuellement à notre corps fait immédiatement penser à la technique d’enfermement utilisée au bagne de Guantánamo. Ce camps inaugure une nouvelle exhibition, non du corps, comme dans l’ancien régime ou dans la mise au travail du début du capitalisme, mais de son image, plus précisément une négation de l’image du corps.
Non seulement les yeux des prisonniers étaient masqués par des lunettes opaques, mais leur nez et leur bouche étaient recouverts par un masque chirurgical. Le corps du prisonnier est confisqué, non pas pour le soumettre, mais pour qu’il reste enfermé en lui-même. Rien ne doit détourner l’esprit du prisonnier d’un enfermement, devant être perçu comme n’ayant ni début et surtout ni fin [10].
Les dernières fonctions d’un emprisonnement, sans limite de temps, se retrouvent dans le port du masque corona. Le recouvrement des mains par des gants et le port permanent du masque médical ne sont pas les seules procédures communes avec le bagne de Guantánamo. Dans les deux cas, l’emprisonnement est à la fois extérieur et intérieur. Il nous enferme dans notre impuissance et nous conduit à un état, plus ou moins avancé, de privation sensorielle, productrice de la psychose. Coupé des autres et de lui-même, le psychotique n’est plus « en communication » qu’avec le virus et les injonctions des autorités. Les corps masqués donnent alors une visibilité à l’invisibilité de la guerre contre le coronavirus, de même que les images des prisonniers de Guantánamo donnent une existence à la guerre contre le terrorisme.
La fabrique de la psychose
À travers les images de Guantánamo, le spectateur est regardé par le spectacle, par le « trou du regard » [11]. Il est pris dans la pulsion scopique, où l’essentiel est de se regarder être regardé. Cette passivité est participation au laisser faire, au laisser montrer, au laisser dire et en jouir.
Par rapport à la réception, sans condamnation explicite, des images de Guantánamo, l’embrigadement dans la « guerre contre le coronavirus » est une étape supplémentaire dans le renoncement de notre humanité.
L’acquiescement, à ce qui est dit et montré, n’est plus seulement passif, mais actif. La personne n’est plus simplement sidérée par un visible qui lui reste extérieur, elle doit se refaire et intégrer activement la mobilisation de la pandémie, être « en marche », dans sa destruction en tant qu’être humain, ainsi que dans sa recomposition en tant que « transhumain ». Dans la « guerre contre le coronavirus », il n’y a plus de distinction intérieur/extérieur. Cette fusion d’ordre psychotique existe, non seulement au niveau individuel, mais aussi sociétal.
La fabrication de la psychose est depuis longtemps une préoccupation de nos dirigeants. Les techniques de privation sensorielles appliquées à Guantánamo permettait de fabriquer des individus psychotiques en deux jours. Ces techniques étaient une application directe des recherches de psychologues comportementalistes, dont Donald O. Hebb de l’université Mac Gill au Québec [12].
Dans le cadre de la « guerre contre le coronavirus » et des expériences, telles que les procédures de tortures appliquées à Guantánamo, le corps est capturé, non pas pour être brisé comme sous l’ancien régime, ou discipliné comme dans l’organisation capitaliste du travail, mais pour être anéanti. Il s’agit ici d’une condition préalable, devant permettre une reconstruction dans le cadre du transhumanisme.
Une capture du Réel
La « guerre contre le coronavirus », dépasse la « lutte antiterroriste ». Elle n’est pas un conflit contre une partie, contre une catégorie de la population, mais elle convoque le Réel, elle s’attaque à la possibilité même du vivant. Le pouvoir, à travers la techno-science, est en concurrence avec ce qui lui échappe en permanence.
Le port du masque est une anticipation de la capture du réel humain. Il relève d’une procédure d’évitement relationnel qui fait que l’autre n’existe plus. Quelque chose du Réel est capturé : le désir de relation. Dès lors, les gens qui mettent le masque ne portent pas la parole, mais le cri de celui qui est devenu personne. Ils exhibent à la fois le rejet de l’autre et ce qui en résulte, leur propre anéantissement.
Le port du masque corona produit une perte de « l‘appétence symbolique », de ce désir de relation se manifestant en dehors de la satisfaction des besoins élémentaires de la survie [13].
La « rencontre primordiale avec l’autre » est une poussée pulsionnelle, celle de la pulsion de vie, essentielle dans la mise en place d’un lien avec l’extérieur. Ce donné, destiné à agir au niveau de l’ensemble de la vie, est aujourd’hui attaqué par le port du masque. Il devient un rejet de l’autre, une destruction de cette « appétence symbolique », c’est à dire de la condition primordiale devant assurer la formation d’un lien social. Il est la matérialisation d’un rejet de l’autre et de soi même, en tant que personne. Il est l’exhibition d’une contagion, non plus celle d’une maladie, mais celle d’une conception escatologique de la impossibilité d’un devenir humain.
La tour de Babel
L’obligation généralisée du port du masque est le symbole d’un effondrement des frontières collectives et individuelles, celles qui délimitent les États, mais aussi celles qui permettent, à travers la distinction d’un dehors et d’un dedans, la formation d’un sujet individuel et collectif.
Le port généralisé du masque est un bâillon. En supprimant toute singularité et en imposant « une absence de langue, une impossibilité de parler » [14], il construit une nouvelle tour de Babel. Il ordonne un « dire clos », car il faut deux lèvres qui s’écartent l’une de l’autre pour parler. Le masque corona permet ainsi l’installation d’une nouvelle universalité monadique de la condition humaine , où plus « personne ne se distingue de tous les autres ».
La frontière est constitutive de l’imaginaire individuel et social. Elle est ce qui permet de construire un sens. Ici, dans la pandémie, leur fonction de médiation étant abolie, les « institutions imaginaires de la société », les organisations de la société civile, sont désactivées et se renversent en leur contraire. Au lieu d’inscrire une limite et d’être un cran d’arrêt à la toute puissance du pouvoir, elles deviennent une simple courroie de transmission de ses injonctions. Elles se réduisent à un acte d’auto-mutilation volontaire comme expression d’un surmoi archaïque, que l’on peut, comme Lacan, qualifier d’obscène [15].
Sans qu’un centre de décision soit clairement identifié, le port du masque se présente immédiatement comme une obligation mondiale. S’il supprime les frontières politiques, il abolit aussi toute démarcation entre soi et l’autre. La globalisation de la « pandémie » efface toute différence, elle exhibe une quasi disparition de l’État nation et procède à un effacement de la personne, en tant qu’entité juridique et psychique. S’opère ainsi, à tous les niveaux, une fusion entre le dedans et le dehors, c’est à dire l’installation d’une psychose généralisée, conduisant les peuples et les individus à acquiescer à leur destruction.
Ainsi, le port du masque corona entraîne une indifférenciation du moi et du non-moi, du sujet et de l’objet. Privé de sa capacité de discernement, l’individu ne peut nommer le réel. De cette indifférenciation, résulte une fusion avec les choses elles-mêmes. Le masque corona permet ainsi l’installation d’une structure schizophrénique, où l’individu s’identifie avec les objets du discours. Il devient son masque.
« Donner corps » à la pandémie ou donner du sens au « pas de sens »
Dostoïevski nous a rappelé, dans Les frères Karamazov, que ce qui caractérise l’être humain est l’abandon de son existence [16], afin d’en faire l’offrande au pouvoir. Ici, dans la gestion de la « pandémie », le renoncement des populations résulte de la destruction des institutions imaginaires de la société et de leur lien avec l’ordre symbolique. Ces instances tels le syndicat, la famille, l’Église, la presse, le pouvoir juridique… , des organisations qui constituent une défense contre le pouvoir absolu et qui sont à la base du lien social, sont aujourd’hui, non seulement désactivées, mais renversées. Elles ne font plus corps, mais, au contraire sont impactées par le processus de décorporation de la société et mobilisées dans la « guerre sanitaire ». Le corps individuel ou social n’est plus qu’une chair marquée par le discours du pouvoir, par la rencontre de la « jouissance absolue », caractérisant la structure psychotique [17].
En établissant une rupture avec l’autre et avec soi-même, le masque corona procède à un double clivage. Il est avant tout un « faire voir ». Ainsi, les médias ne déforment pas la réalité, ils la fabriquent [18]. Ils installent un processus de sidération. Le monde est alors réduit à un « faire voir » convoquant la jouissance [19]. Cette dernière forclos le corps désirant. Elle ne donne pas de sens, mais relève de l’impensable, du hors-sens.
Alors, la jouissance, hors sens et hors corps, devient addictive. L’automatisme de répétition s’impose au principe de réalité. Il instaure une jouissance du traumatisme qui, en tant que machine de répétition, a pour effet d’anéantir tout avènement d’un sujet, qu’il soit individuel ou collectif. Exclu de l’Autre, le corps se réduit à son réel anatomique et devient un simple support de la pulsion de mort.
Dès lors, le port du masque est un acquiescement des populations à leur destruction, l’acceptation de déposer notre corps, comme on dépose ses armes. Le corps doit disparaître, afin que puisse apparaître la « pandémie ».
Il est également un « oui » à la mort du sujet parlant et est une acceptation du fait d’être capturé par le pouvoir. Le masque agit en tant que marque donnant corps à la maladie. Ici, les individus n’ont plus un corps, mais sont un corps, celui de la « pandémie », comme ils étaient le corps des victimes des attentats de Charlie Hebdo, grâce à leur adhésion au slogan « Je suis Charlie » [20].
« L’insécurité éprouvée » : une volonté de jouissance
La « guerre contre le coronavirus » est une machine à jouir. Fondée sur une suppression du droit, elle fusionne la violence et le sacré. Elle nous confirme que la question centrale chez l’être humain, en tant qu’individu coupé de l’Autre, n’est pas celle de la liberté, mais plus fondamentale encore, celle de sa jouissance. Ici, elle n’est plus articulée au corps et tourne sur elle-même, elle forme ce que la psychanalyse appelle une compulsion de répétition. Il s’agit d’une jouissance mortifère où l’énergie vitale, convoquée par le commandement surmoïque, se retourne contre elle-même.
Cette jouissance constitue un impératif catégorique refusant tout ce qui peut la limiter. À travers le port généralisé du masque, elle est une mise en scène de l’obscène. Devenu « maître du temps [21] », le virus incarne le seul Maître et la seule Loi, auxquels les individus doivent se soumettre volontairement. Ces derniers deviennent des soldats de la pandémie, des acteurs de leur propre destruction.
L’insécurité devient générale et fait obstacle à la possibilité d’être avec l’autre. Nous ne sommes plus dans le langage, mais dans ce qui s’éprouve [22], non plus dans le « sentiment d’insécurité », tel qu’il a été développé par la « lutte antiterroriste », mais dans « l’insécurité éprouvée ». Ainsi, le port du masque corona produit, à travers le discours du pouvoir, un « sentiment qui atteint un tel degré d’intensité… qu’il a engendré chez beaucoup… un véritable "désir de catastrophe" » [23]. Ce sentiment devient volonté de jouissance, soutenant l’offrande de son corps et de sa vie, aux impératifs de la puissance étatique.
Ce faisant, s’opère une transformation au niveau de la conscience. Elle n’est plus celle d’un objet déterminé, mais celle de l’éprouvé, d’un « donné originaire » qui se substitue à la perception. L’individu est alors délié du langage et s’engage « dans le néant [24] », dans « l’absolue positivité chosique » du masque. On devient la chose d’un masque, porteur du regard du pouvoir.
Quand on s’éprouve, on ne peut pas penser, car le langage est instrumentalisé, il devient un simple moyen de communication, de « communion » ou de « contagion », tel que le pose Georges Bataille. Pour lui, communiquer est « une idée de fusion », c’est sortir de soi et se fondre avec l’autre [25]. Ici, la monade, qui s’éprouve à travers la pandémie, communie et fusionne avec le pouvoir.
Démasquer la pulsion de mort
Confirmant que le principe d’identité se loge essentiellement sur le visage, le port du masque se présente comme un donné originaire, porteur d’un trouble obsessionnel compulsif empêchant toute inscription de l’autre. Il apparaît ainsi que « s’en défaire provisoirement [du visage] à travers le port d’un masque… est un acte où l’individu… franchit le seuil d’une possible métamorphose [26] ».
Si le visage voile « l’être pour la mort » et rend possible le lien social, le masque corona est un dévoilement qui dérobe les traits de son porteur. Il « lève le verrou du moi et laisse libre cours au jaillissement de la pulsion [27] ». Le port du masque corona, comme support de l’appareillage pulsionnel, est au cœur du dispositif « sanitaire ». Il a pour fonction la décomposition du corps symbolique, l’annihilation de ce qui fait de nous des êtres humains.
Cette « dé-liaison » déchaîne la pulsion de mort, productrice d’une auto-mutilation de son porteur. Grâce à l’obligation du port du masque, cette pulsion [28] insiste, elle se répète sous la forme d’un traumatisme, rompant les corps individuel et social.
Ne pouvant plus s’articuler au champ de l’autre, elle est une décorporation, un « flux du vécu [29] » devenant une compulsion de répétition. Le port du masque empêche toute rupture avec le discours du pouvoir et permet l’éternel retour du traumatisme. Il est un fétiche se substituant à toute symbolisation.
Or symboliser, c’est déjà établir une distance avec l’injonction surmoïque et exister comme un « nous », c’est refuser d’être « pris un par un [30] » dans cette guerre contre le genre humain et ainsi contrer une « attaque du collectif à travers les individus ».
– Jean-Claude Paye, Tülay Umay
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myhedonisfitlife · 4 years ago
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Ma première année en Belgique
Et oui, déjà un an ! Un an que je suis partie avec deux valises à quelques 900km de ma terre natale ! (Dis comme ça on a l’impression que je suis partie pour un périple de dingue alors que pas-du-tout)
Au départ j’avais prévu d’écrire régulièrement des articles sur la vie en Belgique. Puis mon PC perso ayant définitivement rendu l’âme, j’avais plus les outils nécessaires pour prendre du plaisir à le faire. Mais maintenant que j’ai fais l’acquisition de mon super Chromebook, me voilà parée pour l’exercice, et quoi de mieux que d’écrire ce premier article à l’occasion de ma première année en Belgique ?! (question rhétorique évidemment, puisque que vous le vouliez ou non, je compte bien vous dérouler une rétrospective de ces douze derniers mois)
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Après avoir rendu mon appartement à Lyon, déménagé pour une semaine chez les parents, trouvé un logement à distance à Bruxelles, quelques pots de départs, une embrassade aux vieux sur le quai de la gare, et Hop ! Me voilà partie !
J’arrive à Bruxelles, gare du Midi, et là, je suis déjà perdue ! Mais c’est quoi cette gare sérieusement ? C’est un labyrinthe bordel ! Bon, je trouve la sortie, je commande un Uber pour aller jusqu’à ma nouvelle maison, parce que découvrir le métro Bruxellois ça me tentait pas trop dans l’immédiat. Mon proprio m’accueille, maison de type loft vraiment sympas en colocation, le boulot à 20 min en tram. Parfait. Je pose mes valises, je vais faire des courses, et les explorations commenceront le lendemain seulement, car j’ai trois jours devant moi avant mon premier jour de boulot.
MAIS IL FAIT BEAU EN BELGIQUE ! M’AURAIT-ON MENTI ?
C’est à peu de chose près ce que je me suis dis lors de ma découverte de la ville. Il faisait beau et chaud... Bien loin de la grisaille qu’on s’imagine. Alors j’en ai profité ! Visite des parcs, des institutions européennes, du centre ville et de sa fameuse Gröte Markt, j’ai cherché le Manneken Pis et ses copains Jeanneke Pis & Zinneke Pis (je sais pas ce que les Belges ont avec le fait de faire de pipi!), j’ai évidemment mangé une gaufre, ou deux (bah oui faut tester celle de Liège et celle de Bruxelles hé!), et puis j’ai commencé le travail !
Bienvenue chez Peugeot Belgique Luxembourg, filiale Belge du Groupe PSA !
Une passation un peu trop brève avec ma prédécesseuse sur le poste, un déménagement dans de nouveaux locaux en perspective, bref, une arrivée en plein chaos ! Mais me voilà Training & HR Project Manager ! (ça fait classe en Anglais hein?).
Mon tout premier job post Master, et j’en suis fière ! Un emploi avec des responsabilités, des sujets très variés... de quoi bien m’amuser !
Bon par contre, j’ai oublié de le dire, mais le beau temps a duré même pas deux semaines, après c’était de la pluie, de la grisaille et même que le froid à commencer à se pointer mi-octobre et que j’étais pas prête pour ça du tout !
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Bon, étant donné que la Belgique n’était pas la destination en tête de liste pour effectuer un VIE - elle n’était pas du tout sur ma liste à vrai dire - mais que l’opportunité professionnelle m’y a amenée, autant en profiter pour visiter le plat pays !
“La vie ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie”
Donc me voilà partie avec mon sac à dos et mes billets de train pour ma première excursion. Au programme : Gand, Bruges et la côte Belge avec Blankenberge et Le Coq. La météo n’étant pas avec moi, j’ai eu le droit à la pluie, le froid, le brouillard et un tout petit peu de soleil. Quatre villes, une quarantaine de kilomètres parcourus à pied, la beauté des architectures (sauf Blankenberge), des litres de cafés pour me tenir chaud et la découverte de la fameuse Carbonnade Flamande (je recommande) !
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Visiter Gand c’est un peu déroutant. Le centre-ville est grand, spacieux, les bâtiments sont magnifiques, on ne sait pas où donner de la tête. Par contre, ayant suivi le parcours du Street Art qui fait traverser la ville en long, en large et en travers, je me suis vite retrouvée dans des endroits qui donnaient franchement pas envie.
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Non sérieusement, beaucoup de bâtiments à l’abandon, des façades défraîchies, des places sans personnes dessus... Un peu lugubre comme atmosphère... A Gand c’est deux salles deux ambiances quoi !
J’ai eu l’occasion d’y retourner cet été, avec une météo plus clémente, même si on s’est pris une bonne drache (d’où l’importance d’avoir toujours un parapluie, mais je clôturerai l’article par une liste des règles de survie en Belgique), c’était donc plus agréable, je vous laisse en juger par vous-mêmes.
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J’ai beaucoup aimé Bruges. J’ai moins aimé le monde qu’il y avait. J’ai commencé la visite de la ville par le Béguinage et les moulins, il n’y avait pas trop de monde. Mais plus je m’approchais du centre-ville, plus le flot de touristes se densifiait. (Oui j’étais moi-même une touriste, je sais!)
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Impossible de manger avant 15h ! Même Mc Do et autres fast-food étaient saturés ! Bon, j’ai quand même réussi à avoir mes carbonnades flamandes, servies avec de la compote de pomme et des frites. Un régal !
Après le repas, je suis allée directement faire la queue pour monter au sommet du Beffroi de Bruges. Ce fût ma dernière activité de la journée, j’en ai donc profité pour admirer la nuit qui tombait sur la ville... et la Gröte Markt de Bruges.
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Ah ! La côte Belge ! 65km de plage de sable fin et... de barres d’immeubles dégueulasses ! (Tu m’étonnes que les Belges vont tous à la mer en France...)
Mon hôtel étant à Blankenberge, je suis allée jeter un oeil à la plage. Ce fût bref. C’était moche. Heureusement, on m’avait conseillée d’aller du côté de Le Coq pour profiter de l’architecture typique des villages côtiers. Pour se déplacer facilement le long de la côte on peut prendre le tram du littoral. Hyper pratique. (Ils ont parfois de bonnes idées les Belges)
Je n’ai pas été déçue en arrivant à Le Coq : toute la ville a conservé cette magnifique architecture et les bâtiments en front de mer sont eux aussi traditionnels. Ouf !
La pluie et le froid étant de la partie, je me suis pas trop attardée et je suis rentrée à Bruxelles un peu plus tôt que prévue, las et fatiguée de marcher dans le froid et la pluie.
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Autres expéditions d’un jour...
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J’ai aussi visiter Anvers. Bon tout était en travaux à ce moment-là donc il n’y avait pas grand chose à voir malheureusement.
Puis Dinant, très jolie mais un peu morte. Louvain qui a de très beaux bâtiments mais dont on fait vite le tour.
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Namur et sa citadelle (inutile de perdre du temps dans Namur, la citadelle et les bords de Meuse sont vachement mieux).
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Par contre, agréable découverte que celle du Sahara de Lommel. Un spot à la frontière des Pays-Bas où on trouve un bout d’étang entouré de sable, où la baignade est interdite comme dans 90% des spots aquatique en Belgique (bon vu la gueule de l’eau, j’aurais peur de ressortir et d’avoir un troisième bras qui pousse).
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“Dans le port d’Amsterdam, y a des marins qui chantent”
Comment vivre à 2h30 de voiture d’Amsterdam et ne pas y aller ? impossible ?! On est bien d’accord. C’est pour ça que j’y suis allée. Deux fois.  Alors j’ai pas vu les marins chanter, mais j’ai vraiment apprécié l’ambiance chill de cette ville.
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Ma première visite à Amsterdam c’était en plein hiver, pour le Light Festival. Découverte de la ville en croisière... C’était très beau. Mais il faisait aussi très froid. Du coup j’ai eu envie d’y retourner avec les beaux jours...
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Et c’est vrai qu’Amsterdam est bien différente sous le soleil. Je retrouve bien là les architectures Flamandes, en même temps, les Flamands n’ont rien inventé (Oups).
Bref, flâner le long des canaux, louer un vélo, visiter les nombreux musées, tester les coffeshop... (oui?)
Ville idéale pour un week-end romantique... ou pas ;-)
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Une intégration pas évidente...
Je l’ai voulu cette expatriation. J’avais ce besoin de partir, me challenger, découvrir autre chose que la France dans laquelle j’ai grandi et en laquelle je ne me reconnais plus. Seulement voilà... Les changements et moi.. ça fait deux. Mon temps d’adaptation est long et à cela s’ajoute ma difficulté à créer des relations (la fille un peu psychorigide et asociale). Donc je dois admettre que les premiers mois n’ont pas été évidents. Ma première maison étant située dans un quartier résidentiel et excentré, j’avais pas grand chose à faire (à part sortir les poubelles) et les sorties en ville étaient vite compliquées. Alors certes, j’étais pas loin du travail mais je me faisais ch**r et déprimais.
... et un déclic !
Puis j’ai changé de colocation et de commune. Un peu mieux placée, un accès rapide aux endroits dynamiques de la ville... Et la vie a été plus agréable. J’ai des supers colocs, (la plupart sont déjà repartis), mais on a passé de supers moments. Surtout avec le confinement. On a su se soutenir et c’était chouette. Des soirées jeux de société, des BBQ, une chasse aux oeufs dans la maison pour Pâques... Ça a compensé la solitude des mois de télétravail !
Finalement la vie en Belgique c’est pas si mal... mais je n’y resterais pas, j’ai d’autres projets !
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Pour conclure cet article, il me paraissait évident de faire une liste des choses essentielles à savoir avant de venir en Belgique.
Investir dans un parapluie. Oui. Vraiment. Et l’avoir toujours avec soi. En Belgique il peut faire grand soleil, la météo peut t’annoncer un ciel sans nuage toute la journée, y a toujours moyen que tu te prennes une drach’ sur la tronche.
Faire la bise aux gens ou tes collègues, même si tu les connais pas vraiment (oh joie quand t’es pas tactile). Et c’est LA bise. Au singulier. Donc juste une. Pas deux, ni trois, ni quatre comme en France. Donc faut s’habituer à se prendre des vents au début. Donc on a dit une bise mais pas tout le temps. Non, pour la nouvelle année c’est trois bises et pour les anniversaires c’est deux. Pourquoi faire simple ?!
La guerre des langues. En Wallonie, la langue officielle c’est le français. En Flandre, le Néerlandais, et à Bruxelles... Bah c’est les deux. Si tu veux aller en Flandre (visiter Gand, Bruges etc..) : Mieux vaut parler directement anglais que tenter le français au risque d’être mal vu et ignoré.
Et si les mésententes entre la Flandre et la Wallonie s’arrêtaient aux langues... mais non ! La Belgique est quand même un pays qui n’a pas de gouvernement depuis 2 ans et les Belges le vivent bien. N’hésitez pas à les charrier un peu dessus d’ailleurs.
Par contre ne les charriez JAMAIS sur la coupe du monde de football 2018. Houla non ! Ils ont pas encore digéré leur défaite contre la France. (Sorry not sorry)
Les gaufres ! Gaufre de Liège ou Gaufre de Bruxelles ? Deux spécialités bien différentes. Cela dit, je préfère une gaufre de Liège nature pour mieux apprécier son goût sucré de base (et elle est assez lourde sans en rajouter), et une gaufre de Bruxelles avec topping pour la gourmandise. Certains tearoom proposent des gaufres à un prix exorbitant.. Honnêtement, les petits waffle trucks avec gaufres à 2€ sont tout aussi excellents.
Le parler belge ! Bon les septante et les nonante, quand on a un nonante-sept et un septante-huit dans son numéro de téléphone on apprend vite. Le “Une fois” , on va pas se mentir, tout le monde l’utilise. Mais c’est pénible car, dès que tu parles avec des français et que tu l’emploies, c’est radical, t’as le droit au “une FOIS” avec l’accent de Danny Boon. Les français stop. C’est lourd. Par contre j’ai eu du mal avec l’utilisation de “Savoir”. Les Belges utilisent savoir comme nous on utilise pouvoir. Donc quand on vous demande “est-ce que tu sais faire telle ou telle chose” la personne n’attend pas que vous lui confirmiez que vous savez effectivement faire mais que vous passiez à l’action et réalisez la demande. Alors je vous laisse imaginer au début, quand ma Cheffe me demandais si je savais faire une chose, que je lui répondais “évidemment” et qu’on réalisait deux jours après quand elle me demandait de lui transmettre le travail que j’avais pas compris la subtilité belge. Oups ! Bah je vais le faire hein ! Ou encore le “Ça va”  qui veut dire “ok ça marche”. Pareil, quelques incompréhensions au début quand je demandais quelque chose et qu’on me répondait “ça va”. Dans ma tête c’était “mais je t’ai pas demandé comment tu vas”, puis j’ai compris.
Et y aurait encore plein de chose à raconter mais je crois que je vais m’arrêter ici pour cette rétrospective.
Donc en résumé, la Belgique c’est : des Belges chaleureux et ouverts d’esprit, de la bonne bière pour qui aime la bière, une météo pourrie et des villes aux architectures incroyables !
Aller... Tot Ziens !
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debouchagebruxelles-blog · 3 years ago
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Débloquer les drains - Comment les experts le font
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N'est-ce pas un problème majeur si votre chaîne ne fonctionne pas admirablement ? En gros, vous ne pouvez pas accomplir vos tâches de manière appropriée avec des canaux obstrués. Nous, les détenteurs d'hypothèques, essayons pour la plupart diverses techniques pour débloquer les canaux et résoudre le problème nous-mêmes, de toute façon de temps en temps, cela devient un problème plus préoccupant si nous ne l'avons pas résolu correctement. Lorsque la plomberie d'aide médicale habituelle ne fonctionne pas, il est idéal de faire appel à votre bon bricoleur n°1.
Il existe quelques stratégies pour débloquer des chaînes. L'utilisation de spécialistes du nettoyage, comme un colorant ou un soda basique, est généralement utilisée par les propriétaires comme traitement d'urgence de la plomberie pour détendre les canaux. Les sodas, lorsqu'ils sont versés dans des canaux bouchés, contiennent des carbonates qui séparent les particules. Cela peut ne pas réussir à 100%, mais cela peut de temps en temps aider à éliminer le blocage. Blanch est probablement le spécialiste du nettoyage le plus connu utilisé pour débloquer les canaux. Il a un segment solide qui sépare le limon qui provoque le blocage de votre infiltration Débouchage Bruxelles  
Une autre stratégie et la plus largement reconnue pour débloquer des canaux est l'utilisation d'un débloqueur. Le déboucheur fonctionne comme un aspirateur pour se détendre sur le matériau supérieur qui provoque le blocage et sortirait généralement du canal.
Après quelques efforts pour sortir les canaux, sans résultat, il est toujours préférable et plus utile d'appeler votre bricoleur le plus estimé pour qu'il vous aide à débloquer les canaux pour vous. Avec leurs engins à proximité, ils peuvent facilement éliminer le blocage et réparer les canaux beaucoup plus rapidement pour vous.
Il existe quelques engins utiles utilisés par des bricoleurs compétents pour éliminer les blocages de canaux. Les dispositifs les plus largement reconnus utilisés sont probablement le vol de canal d'eau à facteur de pression élevé, où l'eau jaillissante poussée à l'intérieur des canalisations produit une puissance qui évacuera les déchets qui causent le blocage. Un autre appareil simple à utiliser est le déboucheur électrique, où la puissance du vide est beaucoup plus mise à la terre qu'un déboucheur standard utilisé à la maison.
Encore une fois, nous pourrions avoir besoin de régler les choses nous-mêmes, mais il s'avère également moins désagréable mais plutôt plus avantageux de se faire aider par un expert. Les bricoleurs compétents sont sûrement simples à découvrir de nos jours. Un appel et une recherche sur le Web font généralement le travail. Assurez-vous de choisir un responsable de l'administration de la plomberie dans votre espace.
Autre apprentissage : comme le fait d'avoir un canal obstrué dans votre famille est un tel problème, assurez-vous de vérifier vos canaux de temps en temps pour limiter le développement d'épaves et de jetsam. Sortez des matériaux gigantesques, par exemple, la surabondance de nourriture rassemblée par votre canal d'évier et jetez-les à vos ordures. Limitez les raisons de blocage à votre infiltration, autant que vous le pouvez. L'anticipation est encore meilleure que la correction.
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yoyothesolo · 4 years ago
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Yoyo The Solo
Il est 2h du mat. On est le 20 mars 2020. Et j’avais déjà commencé à écrire. Mais j’ai tout enlevé parce que ce n’était pas clair. J’ai pris un peu l’air en descendant les poubelles. J’ai un peu traîné et croisé deux passants, seulement. On est toujours en confinement de 22h à 5h du matin ici à Bruxelles.
Là, je suis prêt à raconter un peu ma vie. Putain, j’ai 29 ans et je suis plus perdu qu’avant. Tout à l’heure quand je me suis posé en bas à l’entrée pendant une heure, je me suis demandé si j’étais en dépression(?). En grandissant, j’ai toujours traversé ma dépression en solo. Certes j’ai ma famille, des amis, des gens qui m’ouvrent leur bras... mais j’sais pas. Peut-être le rejet. Ah oui, le rejet! Le mot qui m’a toujours dérangé et qui est là depuis bien longtemps.
Le rejet, je l’ai eu depuis gosse. J’étais le petit garçon qui suivait les traces de ses cousines pour ne pas rester seul. J’étais le petit garçon qui ne sortait pas trop de chez lui et qui se goinfrait de nourriture pour combler la solitude. Je n’avais vraiment pas le profil du gosse à qui les autres gosses se voyaient traîner. Mais parce que j’étais aussi le gosse qui se faisait tabasser par son père pour des bêtes raisons et qui sa mère ne faisait pas vraiment grandes choses pour le protéger. Bref, j’étais le gosse qui pue la merde haha.
Ado, j’étais celui qui était fidèle à ses cousines. Où qu’elles allaient, il y était aussi. À tel point que l’une d’elle en a eu marre et lui dit d’aller trouver d’autres gens avec qui traîner. Mais j’étais surtout l’ado qui a été privé de la vérité parce que sa maman lui a privé de son coming-out. Je suis devenu ensuite l’ado dont le père avait honte de son fils. En fait, j’étais l’ado qui prétendait être bien dans sa peau mais qui se posait milles questions... Mais putain, il n’avait personne à qui les poser.
Et puis je suis devenu un jeune adulte. Le jeune adulte qui avait décidé de changer sa vie en perdant plus de 40 kg. Cependant j’étais aussi le jeune adulte qui avait vu son rêve s’écrouler sous les yeux de sa maman. Les études de cinéma n’était pas fait pour lui. Malgré ça, j’étais le jeune adulte qui n’a pas baissé les bras. Je me suis donné une seconde chance et j’ai continué ma vie estudiantine en tourisme. Et j’en suis diplômé. Et je décide enfin de m'assumer pleinement. “Sortir du placard” c’est juste le meilleur moment de ma vie !
Eh cool tout ça!
Là il est 2h50 et je suis un adulte de 29 ans qui relis tout ce qu’il vient de taper et qui s’est auto-motivé. Dépression, quoi!? Bref, you got this yoyo as always! “Yoyo The Solo” mes couille...
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tayebot · 4 years ago
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Onze ans - Le Nuevo Che
Le dernier soir de tes dix ans, alors que je venais te donner le bisou du dodo, et avant d'aller livrer une cargaison de chatouilles commandée par ta sœur dans la chambre d'à côté, je t'ai informé que je comptais te congeler pendant la nuit, pour que tu aies dix ans toute ta vie. J'ai promis de te sortir du congélateur une fois par mois pour une partie de FIFA, d'Assassin Creed Origin ou de Hitman 3.
— Il faut juste que j'achète un plus grand four micro-ondes, pour te réchauffer plus rapidement, ai-je prononcé sur un ton pensif.
— Nul, as-tu juste rétorqué.
Tu grandis trop vite. Mes blagues de daron ne fonctionnent plus autant qu'avant. Heureusement, et à ma grande satisfaction, elles provoquent encore le doute, parfois, et j'entends alors, souvent en provenance du continent de la banquette arrière, l'interrogation existentialiste qui me mets en joie, de ta voix de petit gars : "C'est vrai papa ?".
Tu grandis trop vite, je persiste. D'autant qu'on nous vole un peu ces années sans hormones et sans crises. Je voudrais que tous les soirs des trente prochaines années tu me demandes un câlin à l'heure du coucher.
Tu poursuis le tennis les mercredi après-midi et tu as ajouté le ping-pong le samedi matin. Tu es fier parce que le prof t'a félicité pour tes appuis de revers. Tu veux une nouvelle "palette" — tout aussi fier de nous apprendre qu'on ne dit pas "raquette" pour le tennis de table. Evidemment, tu insistes pour que nous acquérions une table de ping pong, dommage que notre maison de ville ne soit pas assez large pour qu'elle puisse y entrer. Tu n'as pas le sens des proportions. Tu dessines des plans sur papier quadrillé, tu découpes des formes en papier pour me démontrer qu'un trampoline, un jacuzzi et une table de ping-pong tiendraient dans le confetti qui nous tient lieu de jardin. Tu commences à maîtriser les conjugaisons, du plus-que-parfait au futur antérieur, tout en refusant de faire tes devoirs sans moi, histoire que je te confirme les terminaisons. Tu hais les -ai, les -ais, les -ait et les -aient. Ton école de hippies a choisi le thème de la défense (au sens large) pour traverser cette année COVID. Tu as visité le Palais de Justice de Bruxelles (en travaux depuis 1984), rencontré en classe un avocat puis un repris de justice. Tu me transmets ses conseils pour survivre en zonzon. Depuis trois semaines, tu dissèques des cœurs de bœufs parce que ton instit' est fils de boucher. Il y a longtemps que j'ai abandonné l'idée d'appréhender la logique du fil pédagogique de cette école.
Tu t'es enfin mis à lire. Des mangas. Je t'accompagne sur Naruto, pour que nous ayons des lectures communes, des discussions sur les enjeux et les héros. Tu as quarante volumes d'avance sur moi, et tu en dévores deux par jour, si on te laisse faire. Et, oui, on te laisse lire tout ton saoul pour que jamais tu n'entendes ce que ma mère me lançait en râlant: "tu lis trop !".
Tu as souhaité un kit de crayons pour apprendre à dessiner comme un mangaka mais je doute un peu de ton assiduité comme de ta persévérance. Tu me ressembles, curieux de tout, embrasé par des passions aussi subites que brèves, fainéant, aussi, comme je le suis toujours. Gentil avant tout.
Pendant le premier confinement, alors que les écoles étaient fermées, les nouveaux apprentissages suspendus et que ta sœur et toi passiez vos journées dans le parc le moins surveillé du quartier, tu as, dans des circonstances qui demeurent mystérieuses, traversé une lucarne en plexiglas et chuté de plus de deux mètres dans les sous-sols d'une école primaire pour atterrir sur les fesses. Deux policiers appelés en renfort, armés de la grande échelle du concierge, t'ont permis de ressortir. Plutôt sympas, ils nous ont emmené aux urgences dans leur voiture de patrouille, sans enclencher, hélas, ni les sirènes, ni le gyrophare. On pouffait, toi et moi, à l'arrière, parce que tu avais marché dans une crotte de chien — le parc le moins surveillé du quartier étant, en toute logique, celui où les maîtres ramassent le moins les déjections de leur clébard — et que ça sentait très très fort le caca de chien dans la voiture. L'hypocondriaque en moi se taisait, je me répétais in petto qu'il s'agissait d'un vrai moment entre père et fils. La doctoresse de garde nous a joliment enguirlandé, les keufs et moi, parce que nous n'avions pas appelé les pompiers et que personne n'avait sécurisé ta nuque. Deux heures d'examens, de prises de sang et de radio pour conclure que tu avais eu une chance de pendu. Tu n'as jamais rien lâché sur le pourquoi du comment de cette chute, si c'était un défi entre gosses du parc (comme nous le croyons) ou un malencontreux faux pas depuis la rambarde à trois mètres de là (comme tu voulus m'en convaincre).
Cette saloperie de COVID nous priva de nos vacances chez les Hobbits et de la *République éphémère indépendante des enfants* que tu décrètes chaque été avec tes cousins et cousines du côté de ta mère. Plus d'un an sans les voir. A la place, nous passâmes tous les deux des heures infinies dans l'univers de Red Dead Redemption II. J'y pris un plaisir immense, multipliant les défis annexes du jeu pour ralentir ma progression et ne pas le terminer trop vite, tandis que tu te concentrais sur les quêtes principales. Nous discutions de nos aventures de hors-la-loi vieillissant dans l'Ouest américain de moins en moins sauvage, des mérites des différents chevaux, des personnages, des flingues et des défis. Tu me donnais tes trucs et tes astuces pour que je progresse plus vite. Nous nous retrouvons maintenant sur Assassin's Creed Origin.
Les fous rires dont je me souviens, à ton âge, en écoutant les cassettes de Coluche ou Thierry Le Luron piquées à mes frères, tu les vis sur You Tube en regardant les sketches d'Artus et consort. Pour pallier l'interruption de nos sorties ciné, et après avoir épuisé les épisodes du Mandalorien, nous avons regardé ensemble Tenet. Tu as adoré, comme moi, sans tout comprendre. Nous avons en commun cette sympathique fainéantise qui nous caractérise et nous fait accepter bien des licenses poétiques dans ces aventures cinématographiques plus grandes que nos vies sous couvre-feu. Et comme tu me le disais encore, alors que tu me voyais taper sur mon clavier :
— Nous, tout ce qu'on voudrait, c'est pouvoir jouer au tennis.
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Ta sœur et toi êtes inséparables, chamailleurs, taquins, sans cesse l'un sur l'autre et jamais l'une sans l'autre. On parvient à vous séparer, parfois, jamais pour très longtemps. Nous regardons Koh Lanta ensemble, le vendredi soir, le seul rendez-vous télévisuel de notre famille. Nous n'avons pas les mêmes samedis soirs que ceux de mon enfance, quand nous, les quatre enfants, subissions le choix du programme parmi ceux proposés par les trois chaînes de télé (en général : Champs-Elysées avec Michel Drucker). J'essaie de recréer cette ambiance avec un film choisi en commun. Ça nous prend des plombes. Tu ne proposes que des James Bond, Pirates des Caraïbes ou la saga des Marvel - tout ce qui soi-disant fout les jetons à la Nueva Frida - en plus, elle n'aime pas Star Wars. La recherche du consensus aboutit parfois à des séances un peu molles, une cinématographie du navet. On en discute.
Tu écumes Netflix et Disney Plus, trouves des soluces sur YouTube, colorie encore avec un bout de langue qui dépasse. Tu détestes que l'on interprète tes pensées ou tes propos, que l'on juge sans savoir. On ne peut pas deviner ce qui se passe dans la tête d'un petit garçon de onze ans, il nous faut nous rappeler de poser la question, de ne pas préjuger. Tu nous prodigues ces leçons en boudant, jamais longtemps. Nous appliquons la règle d'or de ne jamais nous coucher fâchés.
De temps à autre, alors que je télé-travaille, que les réunions Zoom, Webex, Skype s'enchaînent, tu te glisses dans le bureau que je me suis aménagé, tu te poses sur la banquette avec un Naruto, tu lis sans un mot. Quand nous avons de la chance, notre chien, reconnu comme mammifère domestique le moins démonstratif de tout l'univers, vient poser sa tête sur tes genoux. On échange un regard. On se sourit. Tu m'enseignes le moment présent, tu partages avec moi l'éternité de ton enfance.
Le Nuevo Che a eu deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans, six ans, sept ans, huit ans, neuf ans (mais je n’ai rien posté), dix ans.
La Nueva Frida a eu deux ans, trois ans, quatre ans, cinq ans, six ans (mais je n’ai rien posté), sept ans, huit ans.
Le FILF a eu quarante-cinq ans.
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projetcrocodiles · 5 years ago
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FAQ
Qu'est ce que le projet crocodiles ?
Le projet crocodiles regroupe des témoignages de femmes victimes de harcèlement sexuel et sexiste. Initialement centré sur le harcèlement de rue, nous avons également reçu et dessiné des témoignages de harcèlement dans le monde du travail, d'agressions, des failles de la police dans la prise en charge des plaintes, et dernièrement des violences obstétricales et gynécologiques.
Qui êtes-vous ?
Juliette Boutant, autrice de bande dessinée, BD-blogueuse, j'ai fait mes études aux Beaux-Arts d'Angoulême, un peu de micro-édition à Bruxelles... « Les crocodiles sont de retour » est ma première bande dessinée. Vous pouvez voir des aperçus du reste de mon travail sur instagram : https://www.instagram.com/brunulphe/
Thomas Mathieu, auteur de bande dessinée, BD-blogueur, après des études à Saint-Luc j'ai commencé par sortir des bandes dessinées sur les thèmes de la drague et des relations amoureuses, avant de faire le Projet crocodiles. Je fait également d'autres projets que vous pouvez suivre sur mon instagram https://www.instagram.com/thomasmathieubd/ ou ma page facebook https://www.facebook.com/thomas.mathieu.
Quand a commencé le Projet crocodiles ?
Le déclic a été le visionnage du film «  Femme de la rue » de Sophie Peeters (2012), on y voit la réalisatrice en caméra cachée dans les rues de Bruxelles, rue que je fréquente tous les jours (Thomas), sans être embêté. J'en ai parlé avec mes amies et toutes avaient cette même expérience, et des histoires en plus à raconter... Au bout d'un moment, je me suis dit que ce serait bien de dessiner ces histoires et de les partager.
Après la publication du premier album des Crocodiles, j'ai (Juliette) repris le tumblr du Projet crocodiles. J'ai étendu les thèmes du Projet et apporté mon expérience féministe à la BD. C'est en 2018 que les éditions Casterman nous ont proposé la publication d'un nouveau recueil de témoignages.
Pourquoi des crocodiles ?
La lecture des témoignages nous donne une image effrayante des hommes. Il fallait donc un prédateur qui fasse froid dans le dos, loin du loup séducteur et du lion royal.
Un reptile à sang froid et visqueux était l'image parfaite pour rendre le ressenti des témoignages.
Nous avons également décidé de n'utiliser que la couleur verte pour focaliser l'attention des lecteurs.ices sur les agissements des crocodiles.
Mais pourquoi TOUS les hommes en crocodiles ?
Dans la rue, il n'est pas possible de prédire le comportement d'un homme qui avance vers vous. Le harcèlement de rue et les comportements sexistes sont tellement généralisés que, malheureusement, une méfiance immédiate s'installe. Bien des hommes « qui sont gentils et n'ont rien fait » peuvent se montrer sexistes au quotidien. Il s'agit surtout d'une dynamique sexiste entre le « groupe » hommes et le « groupe » femmes. Il ne s'agit pas de témoignages exceptionnels qui ne concerneraient qu'une marge de la société mais un phénomène collectif et social.
Nous demandons aux lecteurs.ices de s'identifier aux femmes victimes qui témoignent à la première personne et d’être empathiques. Comprendre le problème est une première étape pour ensuite changer des comportements.
Quid alors des femmes qui peuvent se montrer sexistes ?
Absolument, les femmes comme les hommes peuvent être sexistes et transmettre des idées sexistes. Cependant, le harcèlement et les agressions sexistes et sexuelles sont en écrasante majorité commis par des hommes.
Nous avons utilisé des bulles vertes pour souligner la misogynie intégrée (comme par exemple les remarques désobligeantes pour les femmes qui s'écarteraient des normes « féminines »).
Par la suite, en traitant des milieux policier et hospitalier, on a constaté que d'autres dynamiques de pouvoirs s'ajoutaient au sexisme. Si les femmes étaient toujours victimes, leurs crocodiles étaient cette fois des hommes ET femmes policiers.ères ainsi que des hommes ET femmes médecins.
Comment participer ?
Nous postons régulièrement des appels à témoignages :)
Je suis un homme cis, puis-je témoigner ?
Vous pouvez nous écrire, mais sans doute que nous n'illustrerons pas votre témoignage car ce n'est pas la base du Projet Crocodiles.
Comment choisissez-vous les histoires que vous illustrez ?
Nous lisons tous les mails et faisons d'abord attention à ce qu'il n'y ait pas de répétitions par rapport aux témoignages déjà dessinés. Après cette lecture, nous dessinons les témoignages qui paraissent adaptables en bande dessinée. Nous dessinons aussi bien les témoignages de harcèlement au quotidien que ceux d’agressions.
Puis je prendre des pages pour faire une expo ou pour illustrer mon master/TFE/ etc... ?
Oui, pas de problème !!
Pour illustrer votre master/TFE/ etc., vous pouvez prendre quelques pages directement sur le tumblr. N'oubliez pas de nous citer comme source !
Pour ce qui est des expositions : nous avons un pdf rassemblant une vingtaine de planches et qui peut être imprimé pour des expositions. Il suffit d'écrire à Kathy Degreef : [email protected]
qui vous enverra le pdf et la marche à suivre.
Si vous voulez utilisez un dessin sur un flyer et une affiche, contactez-nous directement sur [email protected] et nous vous enverrons un devis.
Où trouver le Projet crocodiles  et ses actualités ?
Vous pouvez trouver le nouveau tome des Crocodiles dès le 18 septembre en librairie ! Si on fait des rencontres ou des dédicaces, on l’annoncera sur notre instagram @projetcrocodiles ! https://www.instagram.com/projetcrocodiles/
-> Nous avons déjà une dédicace prévu à Bruxelles le week-end du 13-14-15 septembre à la fête de la BD et le 27 septembre à Paris à la librairie Violette &co !
J'ai envie de m'engager dans le féminisme ! Que puis-je faire ?
Trop bien !! Voici des liens d'associations que vous pouvez contacter :
http://www.stopharcelementderue.org/ garance.be/ noustoute.org https://www.planning-familial.org/fr
et bien sûr, toutes les chouettes associations féministes dans votre région.
Un dernier mot ?
Merci de nous avoir lus ! Ce projet ne pourrait pas exister sans votre soutien !!
104 notes · View notes
metoo-emma · 4 years ago
Text
Histoire de sexisme banale d’une jeune fille de 21 ans
#metoo
Mes premiers souvenirs d'agressions sexuelles remontent à ma très jeune enfance, je vais parler de ceux dont je me rappelle.
Mes parents m'emmenaient fréquemment à des concerts, et dans la foule, il pouvait arriver que des hommes adultes me fassent des attouchements ou collaient leur sexe contre moi. Des fois, ça pouvait être des garçons de mon âge, comme cette fois de mes 13 ans où je suis allée à un concert avec un ami et j’y ai rencontré un garçon d’environ 1 an de plus que moi qui me plaisait. Mon seul souvenir de cette soirée est d’avoir été tétanisée tout le long du concert car j’avais sa main qui tâtait mes fesses.
A mes cours de natation, mon prof me faisait faire des exercices spéciaux en dehors de la piscine pour apprendre un mouvement spécifique d’une nage: je devais m'asseoir par terre, écarter les jambes et les bouger de manière répétitive vers l’extérieur. Lui se mettait debout face à moi et ça lui permettait d'admirer mon entre-jambe à chacun de ses cours. J'avais 11 ans, j'adorais nager et j'ai dû dire à mes parents que l'eau me faisait mal aux oreilles pour pouvoir arrêter d'aller à ses cours. Aujourd’hui, je n’arrive plus à remettre les pieds dans une piscine.
A l'école, les garçons soulevaient nos jupes et nous touchaient les fesses. C’était un jeux pour eux, pas pour nous.
Novembre 2015, un homme me drogue au GHB à une soirée. Je suis complètement défoncée et, bien mon profond désintérêt de départ pour lui, je lui propose qu'on aille chez lui. Mes seuls souvenirs sont d'avoir eu des rapports non protégés avec lui, de vouloir rentrer chez moi le plus vite possible et de ne pas savoir comment car je ne pouvais même plus marcher droit. Je me réveille dans un train entourée d'une dizaine d'hommes et effrayée car je savais que j'aurais été incapable de me défendre dans mon état. Plus tard, j’apprends que le GHB provoque du désir sexuel. 1 an après, je décide de porter plainte pour viol. Je suis pendant 1 heure dans une pièce avec une psychologue qui, au lieu de prendre des notes, dort (et même ronfle) et un policier qui me pose les questions du genre: "aviez-vous bu ? et combien aviez-vous bu ? pourquoi venir déposer plainte avec 1 an de retard ? et pourquoi pensez-vous qu'il s'agit d'un "viol" comme vous dites ?".  A la fin de l’entretien, la psychologue et le policier en question entament une conversation sur des cas de pédophilie graves sur lesquels ils sont en train d’investiguer, en face de moi, pour bien décrédibiliser mon histoire et me rappeler ce que c’est vraiment un “viol grave”. J’avais 16 ans, et l'affaire n'a eu aucune suite.
Aout 2017, suite au choc d’une agression que j’ai subie par 6 hommes dans la rue, je décide de partir me réfugier dans les bras de mon ex copain qui habitait Paris. Nous logions dans le quartier de La Chapelle, où j’étais regardée, suivie et insultée tous les jours en y marchant dans la rue. Un soir, fatiguée de ces harcèlement incessants, j’explose en pleurs. Je veux prendre une douche, mais suis beaucoup trop mal pour pouvoir me déshabiller en face de quelqu’un, surtout un homme, même si cet homme est mon copain. Mon ex le remarque, pique une crise et me juge. Je suis dégoûtée de sa réaction, je ne suis plus à l’aise dans cet appartement en sa présence alors je décide de sortir, tout en sachant que la nuit était tombée et qu’il ne fallait pas se promener seule dans les rues la nuit. Je marche et une voiture commence à me suivre pendant bien 5 minutes, alors je me réfugie dans la réception d’un hôtel où j’explique au réceptionniste pourquoi je suis là et me dit que je peux rester me cacher dans la réception autant de temps que je veux. On parle de tout pendant bien 20 minutes, notamment du contraste entre son homosexualité et la famille conservatrice qu’il a. Il me propose d’aller fumer un joint dans une des chambres pour sa pause. Je refuse, et après encore 20 minutes de discussion il re propose, j’hésite, et finalement j’accepte. On fume le joint, on parle. Il me dit qu’il doit descendre au sous-sol car des amis à lui y sont en train de jouer aux cartes et il veut voir comme ils vont. J’attends 5 minutes et je me dis qu’il faudrait que je rentre car je commence à être fatiguée, mais que je préfère attendre qu’il revienne pour pouvoir le remercier pour le joint et le saluer. J’attends encore 5 minutes, et il n’est toujours pas revenu. Je décide alors de descendre à la réception de l’attendre là-bas. En y étant, j’entends des voix qui viennent du sous-sol. Je m’approche pour écouter et j’entends sa voix dire: “si je la prends, je la prends par le cul”, et d’autres voix rirent: “ahah, si tu fais ça, elle va te dénoncer à la police, et tu vas perdre ton boulot”. J’ai fui en courant, et je pense n’avoir jamais couru aussi vite que ce soir-là. Si je n’étais pas descendue à la réception et n’avais pas entendue ces voix, la pire des choses me serait arrivée ce soir-là dans cette chambre.
Août 2019, je me sépare de mon copain pensant que c’était pour de bon, que la séparation était définitive. Je me retrouve à être logée pendant quelques jours chez un de ses amis car je dois donner un DjSet lors d’un événement qui se trouve chez lui quelques jours plus tard. Il est gentil, il me réconforte quand je pleure de ma rupture et me fait des compliments. Et un jour il me dit que je lui plais. Jusqu’à là, je ne m’étais jamais rien imaginé avec lui, mais après sa déclaration je me suis dit: “pourquoi pas”. Le soir, nous dormons ensemble, et au milieu de la nuit il m’embrasse, mais se retire en disant “c’est mal, j’ai une copine et je suis ami avec ton ex”. Je dis: “ok”. Le soir d’après, nous couchons ensemble. Je me suis laissée porter par le désir, et ça m’a fait du bien. Je m’étais dit que ça allait juste être une histoire de flirt qu’allait durer un week-end, et après c’est tout. Après ça, il ne se passe plus rien, jusqu’au dernier jour où je décide de dormir dans son lit car je n’en peux plus de dormir par terre dans son salon trop froid. Le matin, s’apercevant que je me réveille, il se met à m’embrasser me faisant comprendre qu’il avait envie de moi, je me dis à nouveau “pourquoi pas”. On s’embrasse, je lui fais une fellation, et tout d’un coup, il se met à se masturber, tout seul. Et moi je suis assise, là, en face de lui, en train de me demander qu’est-ce qu’il est en train de se passer…Jusqu’à ce qu’il me dise: “suce-moi” et qu’il prenne soudainement ma tête pour mettre sa bite dans ma bouche et y jouir. Je suis sous le choc, et en suite je me dis que moi aussi, je veux du plaisir. Je monte sur lui, je me frotte et le caresse, et il ricane en me disant: “mais… j’ai plus envie moi, haha”. Je suis sous le choc, je ne comprends pas ce qu’il vient de se passer, mais je sais que ce n’était pas ok.
Après ça j’essaie de lui expliquer en quoi c’est pas ok d’utiliser les gens pour son propre plaisir, que le sexe à 2 personnes se fait à 2 personnes, que ce qu’il venait de se passer, c’était violent. Il le prend mal, il est sur la défensive, et après admet qu’il pense qu’il a fait ça inconsciemment pour me dégoûter, car il voulait que ça s’arrête entre nous. La première personne à qui j’en parle m’avait vue fuir de chez lui en pleurs, et j’ai juste eu le droit à un: “Emma, t’arrives tout juste à Bruxelles, ne te mets pas dans des histoires comme ça.” J’ai pleuré pendant des jours, je me sentais agressée, déshumanisée, salie, humiliée.
Pendant les mois qui ont suivis, je l’ai recroisé à plusieurs évênements, et à chacune de ces fois-là il est venu me parler. Soit pour me crier dessus, en pleurs, en me disant que je suis immonde par mon comportement car je l’évitais, et que ça faisait de lui une victime. Soit pour me dire que j’ai gâché sa vie, qu’à cause de moi il pensait “qu’il était un violeur” et qu’il n’en dormait plus. Chacune de ces fois-là, c’était une agression de plus. J’ai jamais rien demandé, j’ai jamais voulu qu’il vienne me parler.
Janvier 2020, je vais chez lui récupérer des plantes que son coloc m’offrait, j’étais certaine qu’il n’allait pas être là. Il me voit sur le pas de sa porte prête à partir et évidemment, encore une fois, il vient vers moi, et c’est à 3 cm de mon visage qu’il commence son palmarès d’enchaînement d’insultes: “Si je t’avais vraiment violée, tu ne serais pas revenue ici.”, “T’étais juste frustrée que je ne veuille plus te baiser alors t’as inventé des histoires de viol.”, ça ne s’arrêtait pas, il me criait dessus, j’avais des plantes trop lourdes dans la bras qui m’empêchaient de partir et je lui demandais de se taire, de me laisser tranquille, j’ai demandé de l’aide à son coloc qui m’a dit que ça ne le regardait pas. Je me refaisais agressée une fois de plus, mais une fois de trop: suite à ça, impossible de sortir de chez moi pendant des mois, par peur de le recroiser. Mon copain a reçu un mail de lui qui disait que si il m’avait vraiment violée, je ne serais pas allée baiser avec tous ses amis, dressant une liste de noms d’amis de mon copain à qui j’avais à la limite parlés quelques fois. C’était devenu du harcèlement. Mon copain a dû lui demander de me laisser tranquille, pour qu’il me laisse vraiment tranquille. Ce qu’il ne semble même pas vraiment avoir compris, car juin 2020, je l’ai croisé dans la rue et il m’a suivie avec son vélo. J’ai dû me mettre à courir pour qu’il décide de partir.
Dans toute cette histoire, j’ai jamais utilisé le mot viol, j’ai jamais partagé cette histoire publiquement par peur des représailles, j’ai même essayé d’entamer conversation avec lui au début, mais rien n’a y fait. Par la suite, tout ce dont j’ai toujours voulu, c’était qu’il me laisse tranquille, et ce simple souhait a été violé et re-violé sans relâches.
Aujourd’hui, j’ai 21 ans, et je ne peux plus compter le nombre d’hommes qui m’ont suivie dans la rue, ni le nombre d’insultes sexistes que j’ai reçues sur les réseaux sociaux, je ne peux plus compter le nombre d’hommes qui ont mis leur main sur ma tête, pensant que j’étais au service de leurs désirs, et je ne peux plus compter le nombre de fois où on a minimisé ce que j’ai vécu. Mon histoire est banale, mon histoire est semblable à la vie de n’importe quelle fille de 21 ans. Les agressions sexistes dans nos vies sont continues, quotidiennes. Et tant que je serai en vie, ce texte sera inabouti. 
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