#Joël-Claude MEFFRE
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Joël-Claude MEFFRE, Aux alentours d'un monde, Photographies et dessin Heba-Raphaëlle Meffre, Tituli, 122 pages, 2020, 23€
Une chronique de Marc Wetzel Joël-Claude MEFFRE, Aux alentours d’un monde, Photographies et dessin Heba-Raphaëlle Meffre, Tituli, 122 pages, 2020, 23€ “Mes vagabondages n’avaient de sens au fond que parce que je voulais m’entourer de cette paix accordée au silence des lieux …” (p.52) Les archéologues sont, ordinairement, peu vagabonds; et réciproquement. C’est que les premiers s’affairent…
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JOËL-CLAUDE MEFFRE / TIQUE / PROPOS2ÉDITIONS / 2010
Ce nouveau recueil de Joël-Claude Meffre prend pour titre une section éponyme, dans laquelle est évoqué le deuil du grand-père, mort d’une piqûre de tique. C’est le poème le plus court, mais l’image de ce parasite suceur de sang, qui s’agrippe à la chair par son rostre devient un symptôme de perte qui irrigue l’ensemble du recueil, d’une douleur qui colle à la peau comme à l’écriture.
Ce n’est pas la seule blessure évoquée : il y a d’abord celle de la mère mordue au pied par un serpent et dont le cri résonne obstinément dans la mémoire, par-delà les années, rattaché lui aussi à la prescience inquiète d’un effondrement et d’une disparition imminente des choses. Ainsi, le simple éboulement du mur de pierre où s’est tapi le serpent prend des dimensions cataclysmiques : « voir le mur se défaire est le signe de l’éboulement général de tout : ça se fait sans bruit ; ça se fait en même temps que l’écroulement de la maison, du village, de la montagne et de tout le reste. Tout va au plus bas des choses, chacune selon leur propre poids. Quand tout s’éboulera, je fuirai, je serai entraîné au plus bas des choses, avec elles »
Que reste-t-il du mur de pierre, sorte de partie valant pour le tout, unique pan ou fragment sauvé de ces maisons de village familiales, démolies ou rasées ? Que demeure-t-il de ce serpent de l’enfance, qu’on tentera des années après de débusquer, sinon les « vieilles défroques froissées de l’ovipare ». Et du cheval mort, la touffe de crin qu’on a suspendue à un clou au mur. Que reste-t-il enfin des proches disparus ? Une usure empreinte au seuil de leur maison, qu’on franchit sans même y prêter attention, signe de leur passage et de leur existence ; un seuil plus usé d’un côté que de l’autre, parce qu’on finit par en sortir les pieds devant.
Difficile de se libérer du poids des disparus, lorsqu’il est palpable dans l’air des pièces de la maison, cet air inhalé et partagé de génération en génération : « La mort de maman est dans celle de papa, celle du papa de maman de maman. Ce sont les morts serties l’une dans l’autre, scellées en moi quand je n’aurai plus rien à dire et que je ne dirai plus rien sous mon poids de terre. » Les poèmes sont autant de phases d’approche du deuil. Tantôt, elles prennent la forme de visions fugaces : celle du chat dont on retrouve la charogne près du tilleul, là même où le poète entrevoit un instant sa carcasse ratatinée. Les gestes du quotidien l’y rappellent aussi, comme l’ouverture d’une boîte de sardines : « Le temps s’est arrêté dans la boîte aux sardines. Tu as ouvert, et le temps de dedans s’est échappé, tandis que ton présent s’y est engouffré. […] C’est toi, la sardine maintenant, dans ton petit temps à toi qui s’écoule goutte à goutte, dans ta petite maison à toi, où tu te serres, jour après jour. » Tantôt, l’évocation se fait plus insistante. La mort d’un cheval, rendu à son immobilité massive, focalise toute l’attention. Son corps figé intransportable en incarne on ne peut plus justement l’absurde rupture : « C’est sous les yeux, la mort chevaline, pieds et jambes raides. » On cherche en vain l’âme du cheval prisonnière de l’étable, on écoute les gargouillis contre son ventre, cette vie qui travaille l’organisme jusque dans la mort.
La poésie de Meffre tente humblement de faire émerger la possibilité d’un dégagement, d’une libération, seule condition à la survie : « Il sait qu’au bout de cette attente-là, après l’apparition de l’aube, quelque chose émergera qui rendra lisse d’un coup le seuil de sa porte ; où il sera lavé de toutes les traces des pas antérieurs, que tout sera propre et luisant comme après une pluie torrentielle. » Ainsi, « Le Pré » ouvre une brèche de lumière printanière au cœur du recueil, telle une promesse de recommencement : « Tout part du vert, tout y finit. Tout y meurt et peut y renaître. »
Romain Verger
Joël-Claude Meffre / Tique / Propos 2 éditions / 2010 / Précédemment chroniqués : L’Aboi sans fin et Respirer par les yeux, ainsi qu'un extrait de Trois Figures d'oubli.
Photographie : Bradford Washburn / Alaskan Guide, Jack Kennedy Resting with his Horse, Alaska /1938.
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Joël-Claude MEFFRE - Ma vie animalière suivi de Homme-père/Homme de pluie et de Souvenir du feu - Propos Deux - mai 2023 - 90 pages, 14€
Une chronique de Marc Wetzel Joël-Claude MEFFRE – Ma vie animalière suivi de Homme-père/Homme de pluie et de Souvenir du feu – Propos Deux – mai 2023 – 90 pages, 14€ “Ma vie animalière”, ce titre étrange veut dire, peut être : ma vie au double contact de l’animal hors de moi et de l’animal en moi. De “l’animal hors de moi” – oui, surtout dans la vie d’enfance de l’auteur, né à Séguret en 1951,…
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JOËL-CLAUDE MEFFRE / L'ABOI SANS FIN / CIRCA 1924 / 2008
Cette plaquette de Joël-Claude Meffre comporte deux textes courts ("L'aboi sans fin" et "Chiens des plaines") illustrés de trois pointes sèches d'Albert Woda. L'ensemble forme un ensemble élégant et cohérent qui emprunte tout à la fois au genre autobiographique et à la nouvelle fantastique. Le poète y évoque une enfance hantée par le jappement obsédant des chiens. Des hurlements étrangement dépourvus d'origine comme de corps. L'enfant qui chaque nuit quitte son lit pour aller à la rencontre de l'animal ne se retrouve confronté qu'à lui-même et à ses propres angoisses. Chiens sans consistance, "exsangue[s], sans dents, sans voix", bêtes fantomatiques et métaphoriques qui polarisent les terreurs infantiles et s'en font le révélateur insistant, comme si ces jappements avaient le pouvoir de creuser la mémoire et d'en débusquer toutes les monstruosités, incarnées par leur "nez hideux" ou leur "visage grimaçant". Des souvenirs anonymes, interchangeables et cynégétiques d'une enfance passée parmi les chiens (ceux du père chasseur notamment), bêtes utilitaires avant tout, qu'on abandonne ou qu'on remplace : "Tant de chiens dans nos plaines, loin de nous, ont été évincés avec le temps. Leurs jappements se perpétuent cependant parfois longtemps pour certains. C'est comme si c'était toujours le même chien qui reprenait le même signal, le même appel". Un beau texte qui n'en est pas moins habité par leur présence paradoxale et qui s'en fait, grâce au traitement poétique de la prose, la caisse de résonance.
© Romain Verger / Membrane
Joël-Claude Meffre / L'aboi sans fin / 2008 / Circa 1924
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