#Des Hommes couleur de ciel
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Elle savait ce que cachaient ces phrases toutes faites, mastiquées par des gens à la vie lisse.
AnaĂŻs Llobet, Des hommes couleur de ciel
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saga: Soumission & Domination 331
Noël 2014 : " belle famille ", Emma
Pour cette fĂȘte de fin d'annĂ©e, Emma nous invite tous pour le dĂ©jeuner. Ce qui fait que je ne peux refuser de passer le rĂ©veillon dans la famille de Ludovic !
Ăa Ă©tĂ© le deal pour pouvoir emmener Ludovic le lendemain. La soirĂ©e prĂ©vue c'est : diner de fĂȘte, messe de minuit Ă 22h et cadeaux au retour autour d'un dessert au champagne ! Cela va me rappeler ma jeunesse, enfin quand j'Ă©tais petit. Car j'ai dĂ» cesser d'aller Ă la messe de minuit vers mes 14ans. On n'Ă©tait pas trĂšs portĂ© sur la religion Ă la maison. Je propose d'apporter le champagne. J'aime bien le Roederer !
Le diner est parfait. L'ambiance est dĂ©tendue surtout aprĂšs quelques verres de vin. Pour eux c'est aussi une premiĂšre puisque jusqu'Ă prĂ©sent il n'y avait pas encore eu d'invitĂ© Ă cette fĂȘte familiale. La dinde Ă©tant pour le 25, nous dĂźnons de bouchĂ©es Ă la reine, d'un succulent brochet au beurre blanc avant de s'arrĂȘter sur les fromages. Messe de minuit que je passe Ă serrer contre moi mon Ludovic, profitant de la forte affluence qui remplit l'Ă©glise (nous Ă©tions debout tellement il y avait de monde !). Je n'ai pas Ă©coutĂ© grand-chose de la messe. Je crois que quand je bande, ça me bouche les oreilles !! Plusieurs fois CĂŽme m'a fait les gros yeux alors que mes mains s'Ă©garaient sur la braguette de Ludovic.
Retour à la propriété vers les 23h30, un peu longue la messe !
Alors que madame va chercher le dessert et que j'aide monsieur à ouvrir le champagne, les fils apportent les cadeaux. Je vais vite à la voiture chercher les miens. Ils sont effarés quand je reviens avec un paquet pour chacun. Madame s'exclame qu'il ne fallait pas, monsieur dit que ce n'était pas nécessaire et je fais taire tout le monde en leur disant que ça me fait plaisir. Nous attendons d'avoir fini nos parts de gùteau pour distribuer et ouvrir nos paquets.
Madame commence par le mien pour m'honorer. Je ne me suis pas embĂȘtĂ©, j'ai lui ai pris un carrĂ© de soie de chez HermĂšs. Dans ce milieu-lĂ , j'Ă©tais sĂ»r de ne pas me tromper. Et je crois qu'effectivement elle a Ă©tĂ© touchĂ©e car pour la premiĂšre fois elle m'a spontanĂ©ment embrassĂ© sur la joue. A CĂŽme et Enguerrand, j'ai pris un bracelet Kyoto en cuir et or de chez HermĂšs aussi. Ils sont beaux et discrets quand mĂȘme. Enguerrand me saute au cou et me dit qu'il ne quittera plus son poignet. Il reste juste un peu trop longtemps accrochĂ© Ă moi pour que son pĂšre le regarde bizarrement. Pour le pĂšre, j'ai osĂ© un carrĂ© de soie pour homme, toujours de chez HermĂšs. J'avais notĂ© qu'il portait une vieille Ă©charpe un peu pourrie lorsque je l'avais accompagnĂ© Ă la chasse. Dans un premier temps il est surpris et dubitatif devant le paquet. Puis quand Ludovic le dĂ©plie et lui passe autour du cou, il est conquis. Le motif " imprimeur Fou Quadricube " en rouge est trĂšs masculin. Pour mon amour Ă moi, c'est un jonc en or de la place VendĂŽme. Ses parents allaient pour faire une remarque quand ils ont lu le nom sur l'Ă©crin. Sur la face interne j'ai fait enchĂąsser des pierres prĂ©cieuses et semi prĂ©cieuses aux couleurs de l'arc en ciel. Il est le seul Ă le remarquer.  Pour la premiĂšre fois j'ai droit Ă une pelle devant tout le monde. Sifflets d'Enguerrand qui se fait engueuler par son pĂšre qui lui dit de ne pas en rajouter.
Les frĂšres se sont groupĂ©s pour m'offrir une veste de chasse en cuir, plus solide que celle que j'avais trouvĂ©e. En me serrant contre lui, Ludovic me dit que j'aurais demain mon vrai cadeau. Celui-lĂ c'Ă©tait l'officiel parce qu'il y avait ses parents. De leur part j'ai droit Ă une Ă©charpe Burberrys. Remerciement croisĂ©s et au lit, Ă©videmment en chambre sĂ©parĂ©e !! Du moins pour commencer. 10minutes aprĂšs que je me sois coulĂ© entre les draps, mon Ludovic est venu me rejoindre. TrĂšs excitant que de faire l'amour alors que c'est " interdit " ! Il se rĂ©veille tĂŽt pour regagner sa chambre. Au petit dĂ©jeuner, il se met Ă cĂŽtĂ© de moi et me dit qu'il s'est fait choper par sa mĂšre en sortant de ma chambre et comme il Ă©tait en caleçon... Je lui demande s'il s'est fait engueuler. Il me dit que non, cela l'avait mĂȘme surpris mais elle lui avait fait un clin d'oeil et Ă©tait partie de son cĂŽtĂ©. Ouf !!
J'accĂ©lĂšre un peu, je voudrais passer au blockhaus avant d'aller chez Emma. On se remercie tous encore une fois et ils nous lĂąchent enfin. On retrouve tous les autres. PH et Ernesto se fichent de nous, faisant une imitation de madame mĂšre recevant son cadeau de ma part et de monsieur dĂ©couvrant son propre carrĂ© HermĂšs. Ludovic s'Ă©croule de rire. Je demande Ă PH s'ils se sont bien envoyĂ©s en l'air hier soir. Pour m'Ă©nerver, il me dĂ©crit par le dĂ©tail le diner que Samir et Ammed avaient prĂ©parĂ© avant de passer Ă leur nuit. MĂȘme si j'ai passĂ© une nuit trĂšs excitante, je suis un peu jaloux de ce qui s'est passĂ© entre eux. Je crois bien que c'est la premiĂšre fois qu'ils ont fait l'amour sans moi. Ăa me fait un peu mal jusqu'Ă ce que je me dise qu'ils n'ont pas Ă©tĂ© des moines pendant mon indisponibilitĂ© aprĂšs l'accident !
On se change. Chez Emma le dĂ©jeuner de NoĂ«l se passe en smoking. On s'entasse tous dans la 300C, HervĂ© nous ayant quittĂ© pour aller dĂ©jeuner chez ses parents. Pablo nous ouvre, lui aussi est en smoking. Le jour de noĂ«l, il est le seul des employĂ©s d'Emma Ă rester et dĂ©jeune avec nous tous. A force de persuasion, elle a enfin dĂ©cidĂ© ses deux vieux employĂ©s Ă rentrer dans leur propre famille. Du coup, nous les jeunes ont fait le service sous la tutelle de Pablo. Cette annĂ©e il a fait lui-mĂȘme le foie gras. Pour un coup d'essai c'est un coup de maĂźtre. Il est dĂ©licieux, bien mi-cuit et onctueux, on se rĂ©gale tous. Il a laissĂ© tomber la dinde pour un chapon aux champignons et fruits secs comme on fait en catalogne. La cuisson est lĂ aussi parfaite et la viande est fondante sur la langue. Ludovic nous dit ĂȘtre trĂšs heureux d'avoir Ă©vitĂ© la sempiternelle dinde trop sĂšche de chez lui. Emma le gronde que ce n'est pas gentil de nous dire cela. Il se dĂ©fend que sa mĂšre n'est pas une mauvaise cuisiniĂšre mais avec la dinde ça ne fonctionne pas. Le dessert est du mĂȘme niveau et c'est au cafĂ© que se fait l'Ă©change de cadeaux.
Emma a dĂ©cidĂ© que nous aurions tous le mĂȘme prĂ©sent (Pablo compris) avec la date gravĂ©e dessus.   Avec la complicitĂ© de Marc, elle nous a fait rĂ©aliser pour chacun la mĂȘme chevaliĂšre en or dont le plateau est un grenat DemantoĂŻde d'un vert trĂšs profond gravĂ© en intaille d'une vision moderne d'Hercule terrassant le lion de NĂ©mĂ©e d'aprĂšs une gravure originale de Nicolas Salagnac. Elles sont superbes on les passes toutes Ă nos doigts. J'adore l'idĂ©e " clan " qu'elles sous entendent. Le motif gravĂ© montre donc un Hercule trĂšs musclĂ© et bien montĂ© (mĂȘme s'il ne bande pas) Ă©tranglant un lion majestueux. Elle confie un Ă©crin Ă Ernesto pour HervĂ©. Il la remercie chaleureusement qu'elle ait pensĂ© Ă lui.Â
C'est l'année des bijoux puisque j'ai étendu mon idée du bracelet que j'ai offert à Ludovic aux autres participants du déjeuner. Ils sont tous rigoureusement identiques. La simplicité de leurs surfaces externes lisses ne trouble pollue pas l'effet de l'intaille. Ernesto remarque la succession des couleurs  de la face interne et tout le monde trouve ça amusant. Marc me remercie que cela soit discret et personnel.
Marc et HervĂ©, eux, ont rapportĂ© d'orient des olisbos en jade. A la vue de leurs tailles, Emma nous dit qu'ils doivent durement ĂȘtre dĂ©coratifs. MĂȘme si nous n'avons pas beaucoup de secret pour elle, personne ne lui dit que cela nous arrive d'utiliser des godes de ces tailles. PH s'est mis avec Ernesto et Ludovic pour m'offrir une perle en or ciselĂ©e pour mon oreille. Je les engueule de dĂ©penser l'argent pour ça mais je tombe quand mĂȘme dans leurs bras pour les remercier.
Nous offrons Ă notre hĂŽtesse un tatouage de son choix chez mon tatoueur. Elle a eu beau me trouver fou d'avoir fait graver dans ma peau cet Ă©norme dragon qui me mange le tĂ©ton, Ă chaque fois que nous faisons l'amour, je la surprends Ă caresser la bĂȘte !
Evidemment ce sont des cris de surprise et de refus qui arrivent en premier. Je la pousse une peu dans ses retranchement pour qu'elle admette que cela la tente mais qu'elle ne comptait pas le faire. Tout le monde y va de son commentaire. PH lui dit que c'est effectivement une idée trop étrange pour elle. Il ajoute qu'en tant que femme qui porte de beaux et profonds décolletés, il trouve difficile de trouver une place adéquate. Marc lui dit de ne pas tenir compte de moi, j'étais fou et voulait que tous autour de moi le soient. J'argumente que cela lui apporterais une certaine originalité parmi ses " amies " bien pensantes. De plus elle n'est pas obligée d'en faire faire un aussi gros que le mien ! Elle finit par avouer que le mien lui plaisait beaucoup.
LĂ , c'est moi qui la mets en garde. La façon dont il passe de mon dos Ă mon pec par-dessus l'Ă©paule droite l'empĂȘcherait de porter ses robes lĂ©gĂšres l'Ă©tĂ© sauf en privĂ©.  C'est elle qui me dit qu'en faisant passer le dragon sous son bras plutĂŽt qu'au-dessus, un simple maillot 1 piĂšce ferait l'affaire. Je crois bien qu'elle va le faire. Moi, j'avais plutĂŽt pensĂ© qu'elle ferait comme Marc une version rĂ©duite de ma bĂȘte et plutĂŽt sur une fesse de façon Ă ce que ce soit vraiment " privĂ© ". Je lui en fais part. Elle Ă©clate de rire et me dit qu'alors il ne servirait Ă rien Ă cet endroit-lĂ . Ernesto et PH se joignent Ă moi pour la raisonner. C'est peine perdue !
Ăa m'apprendra Ă offrir des trucs aussi bizarres. Mais que peut-on offrir Ă une femme qui a dĂ©jĂ tout !
Comme j'ai prĂ©vu de ne pas la laisser seule ce soir de noĂ«l et que PH, Ernesto et Ludovic vont rester avec moi, j'ai demandĂ© Ă mes deux vietnamiens, qui ne fĂȘtent pas ce jour chrĂ©tien, de se mettre Ă disposition de Marc et HervĂ©. Ils refusent que je leur paye cette prestation. Ils me disent que c'est pour la colocation qu'ils ont intĂ©grĂ© Ă leur tour.
Nous passons la soirĂ©e Ă faire l'amour Ă Emma. Ernesto, PH, Ludovic et moi, rĂ©ussissons Ă la maintenir en Ă©tat de jouissance oĂč trĂšs proche plus d'une heure et demi durant. Nous la laissons dĂ©vastĂ©e. Elle a juste la force de soulever ses paupiĂšres pour nous voir jouir tous les quatre de nos corps de mĂąles. On sait exactement ce qui fait rĂ©agir l'autre et nous en profitons. Ludovic en est encore au stade de la dĂ©couverte et c'est nous qui en profitons pour l'emmener au 7Ăšme ciel en premier. Je profite de la belle queue d'Ernesto. Elle me laboure l'anus en profondeur et c'est trop bon, surtout avec PH en 69 qui me suce la bite. Nous nous " nourrissons " de concert alors qu'Ernesto se vide en moi.  Pendant que c'est notre tour de rĂ©cupĂ©rer, elle part enfiler un maillot de bain une piĂšce assez Ă©chancrĂ© pour me prouver ses dires concernant mon cadeau. Elle ajoute qu'elle ne portera de 2 piĂšces qu'avec ses amies auprĂšs desquelles elle le voudra. Ernesto la fait tourner et effectivement, si le corps du dragon contourne par sa taille, elle pourra le dissimuler.
Nous passons la nuit avec et sur elle. Elle doit nous réveiller deux fois car nous l'étouffons en nous couchant sur elle. 4 corps entre 80 et 90 Kg c'est sûr que c'est un peu lourd quand ils ne bougent pas pour lui donner du plaisir !
Quand nous débarquons au blockhaus, nous croisons Lùm et Khang qui en partent. Ils nous disent comprendre pourquoi nous sommes avec Marc et Hervé. Ils n'ont quasiment pas dormis de la nuit avec nos deux hommes.
Nous les trouvons encore en boxer, avec des petits yeux. PH leur demande comment ils font quand ils sont lĂ -bas. S'ils ont ces tĂȘtes avec leurs clients, ils doivent recevoir des rĂ©flexions.
Nous passons la fin de matinée dans l'eau au second. La chaleur y est plus forte et nous en avons bien besoin pour détendre nos muscles un peu trop sollicités derniÚrement.
Samir et Ammed nous appellent pour le dĂ©jeuner si on ne veut pas manger brulĂ©. Ce serait dommage vu les plats qu'ils nous ont concoctĂ©s.    Le reste du 26 est calme. Nos cadeaux nous plaisent et chacun les porte. Il faut dire que je m'Ă©tais offert le mĂȘme bracelet que ceux que j'avais offerts. Les parents de PH sont partis en voyage au soleil et nous ne les verrons qu'aprĂšs le nouvel an.
J'ai reçu les derniĂšres rĂ©ponses pour la touze du 31 dĂ©cembre depuis dĂ©jĂ plus d'un mois. Heureusement que le blockhaus est grand car il va ĂȘtre plein. C'est le fait que l'annĂ©e derniĂšre j'avais dĂ» l'annuler Ă cause de mon accident. De plus contrairement aux autres annĂ©es, tous mes escorts ont refusĂ© de prendre un engagement pour cette soirĂ©e afin d'y participer aussi. MĂȘme les derniers, poussĂ©s par les autres ont dĂ©clinĂ© des propositions de prestations pourtant payĂ©es en honoraire de jour fĂ©riĂ© ! Â
Ils sont dĂ©jĂ 25 ! Plus tous les amis qui se sont dĂ©brouillĂ©s pour ĂȘtre libre (je pense Ă mes deux motards de la gendarmerie), nous serons au bas mot 80 !! Pour la bouffe ce n'est pas un problĂšme, entre Samir et Ammed et Julien notre charcutier traiteur et nĂ©anmoins amant de Second, la chambre froide sera pleine de ce qu'il faudra. Pour la baise, lĂ non plus pas de soucis, on n'est pas du genre Ă ne le faire que dans un lit. Ăa va plutĂŽt ĂȘtre pour dormir que ça va ĂȘtre chaud. Heureusement que la surface de tatami a Ă©tĂ© augmentĂ©e derniĂšrement. Et puis comme il rĂšgne une chaleur qui nous permet de vivre quasiment Ă poil, la terrasse pourra aussi accueillir des dormeurs. Par contre le donjon, s'il va surement servir ce soir lĂ aussi, n'es pas Ă©quipĂ© pour le sommeil !
Marc et Hervé me traient de fou. Je pense que c'est effectivement la plus grosse partouze que j'aurai jamais encore organisée. Au moins le double des fois derniÚres. San compter que bon nombre d'invité vont faire le pont et rester jusqu'à dimanche soir. Soit 4 jours complets de débauches en tout genre, enfin homo !
Du site du " roi de la capote ", je reçois plusieurs centaines de prĂ©servatifs indispensables. De toute sortes avec et sans latex pour les allergiques, phosphorescents, avec des goĂ»ts fruitĂ©s. Bien sĂ»r il y a une bonne quantitĂ© de XL et XXL j'en ai trouvĂ© de 220m x 60/69, ce qu'il faut pour l'Ă©quipe du club hippique, Ăric et mĂȘme JoĂŁo et SosthĂšne ! Le tout est accompagnĂ© de quelques litres de gel lubrifiant et quelques pots de crĂšme Ă fist pour les plus aguerris. En effet, je ne dois pas compter une par Ă©jaculation car je pense que les bites seront passĂ©es par plusieurs culs avant que leurs couilles se vident !
Pour Ă©viter tous mĂ©langes qui se rĂ©vĂšleraient nĂ©faste pour certains estomacs, il n'y aura que du champagne, en apĂ©ritif, aux buffets et mĂȘme aprĂšs. Le caviste m'en livre 400 bouteilles ce qui restera ne sera pas perdu. Comme il veut me faire un cadeau, je refuse ses bouchons temporaires, les bouteilles n'auront aucune chance de rester Ă moitiĂ© vide, par contre j'accepte qu'il m'offre une 10aine de sceaux Ă glace. C'est plus pour les maintenir autour des 8-10° optimums que pour les frapper. On ne " gĂšle " que les champagnes de petite qualitĂ©. Je passe par la mĂšre de Julien pour savoir combien je vais lui coĂ»ter. Le connaissant, il va me donner un chiffre fantaisiste bien en deçà de la rĂ©alitĂ© et je ne tiens pas Ă ce qu'il soit de sa poche pour ce qu'il me fournit.
Il y a plusieurs semaines dĂ©jĂ , avec mes acolytes, nous avons rĂ©flĂ©chis au petit souvenir que nous pourrions offrir Ă tous les participants. MĂȘme si ça va ĂȘtre une dĂ©bauche de sexe phĂ©nomĂ©nale, pas question de tomber dans le graveleux. Pas de savon bite ou de mug cul, il nous faut viser plus haut. Ludovic propose un truc qui fait que l'on saurait tout de suite qui faisait partie de cette fĂȘte, donc quelque chose de visible comme les bagues universitaires amĂ©ricaines. L'idĂ©e est lĂ mais une bague de plus... On se fixe sur un simple anneau en or gravĂ© de " Blockhaus 15 " pour 2015. Pour mes Escorts j'ai l'information dont nous avons besoin pour leurs rĂ©alisations. Tous les autres ont Ă©tĂ© priĂ©s de me donner la taille de leur auriculaire. Pour la matiĂšre nous optons pour de l'or rose, on est Pd ou pas ?!
Evidemment, ils vont se douter qu'ils vont recevoir un anneau mais pas celui-lĂ !
Jardinier
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Tu sais ce qui Ă©tait beau ?⊠Câest que tout avec toi devenait une histoire, une parenthĂšse. Chaque instant se transformait en prĂ©cieux souvenir, Ă accrocher la nuit au plafond de mes rĂȘves. Jâai tant ri de te regarder rire que je te laissais ĂȘtre ce distributeur dâoubli cher Ă un trĂšs cĂ©lĂšbre Humaniste, pour nâĂȘtre quâici⊠pour nâĂȘtre que dans lâinstant que tu savais remplir, comme si tu connaissais les secrets de lâinfini. Ce qui Ă©tait beau, câĂ©tait ton regard incrustĂ© de milliers dâĂ©toiles lorsque tu me regardais⊠Jâavais tout Ă coup la sensation dâĂȘtre un phare, une Ăźle perdue sur laquelle tu avais envie de tâĂ©veiller dans les premiers rayons de ta beautĂ©. Depuis toi, je comprends les peintres, les Ă©crivains et les poĂštes⊠ceux qui sculptent la pierre Ă la force de leur tendresse, pour faire renaĂźtre et graver la magie de tout ce quâil est impossible dâoublier. Je comprends que cette force dâAmour puisse transcender un ĂȘtre, au point de vouloir remercier le ciel⊠la source de ce qui rĂ©invente les mondes Ă chaque seconde⊠cet univers si vaste, souvent bien trop grand sur lequel on danse, comme des Ă©quilibristes filants sur lâexistence. Câest beau quand tu es lĂ pour habiter le temps, quand tes cheveux ondulent au grĂ© du vent mĂȘme les jours oĂč il enrage⊠Tes paupiĂšres battent toujours comme les ailes de ces papillons blancs quand tu me regarde⊠Câest simple, le monde tout autour de nous sâefface et je suis comme un mĂŽme de te voir rayonner comme ça. Je mâabandonne, je me donne le droit de vivre et de profiter de toute cette magie qui ne se rattrape jamais⊠Mon cĆur reste suspendu, allumĂ© de toutes ses couleurs. Depuis Nous, jâai appris Ă me laisse envahir de complĂ©tude⊠de ces bonheurs simples qui sont de loin les meilleurs. La vie me laisse ces images qui me reviennent en cascade. Je souris tous les jours devant mon cafĂ© et jusque dans la glace⊠parce que je ne peux plus me voiler la face, je Sais. DĂšs la premiĂšre seconde, je me suis senti appelé⊠je tâai reconnu alors que je ne tâavais jamais vue. Câest mon Ăąme qui sâest mise Ă tâaimer avant moi, alors que je nâavais rien demandé⊠Tu sais ce qui est beau⊠Câest que je sais aujourdâhui ce que câest dâaimer pour rendre libre et ne rien vouloir possĂ©der. Je veux te voir toujours comme aujourdâhui⊠radieuse comme Ă la lueur de ces bougies quand on se dit ce que nous sommes seuls Ă comprendre. Alors mĂȘme si un jour le destin venait Ă nous sĂ©parer⊠je serai toujours le plus heureux des hommes⊠simplement parce que je sais dĂ©jĂ que ce sera Toi jusquâĂ ma derniĂšre seconde.
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Les ĂȘtres - peuple vĂ©lane
HĂRĂDITĂ â§âË Peuple Ă part entiĂšre, on ne peut devenir VĂ©lane quâen naissant ainsi, le gĂšne Ă©tant hĂ©rĂ©ditaire . Il arrive toutefois que ce dernier ne soit pas actif, les enfants relĂ©guĂ©s au rang de simples sorcier·e·s. Aucune distinction nâest faite sur le sexe, un·e VĂ©lane pouvant ĂȘtre homme ou femme et provenir de deux parents VĂ©lanes ou dâun seul.
CrĂ©ature intimement liĂ©e Ă la nature, puisant ses racines et ses forces dans la faune et la flore, chacun·e se voit affilié·e Ă lâun des quatre Ă©lĂ©ments : eau, terre, feu ou air, de maniĂšre purement alĂ©atoire. Celui-ci vit en elleux comme une seconde source magique et se retrouve fonciĂšrement liĂ© Ă leurs Ă©motions, lâinstabilitĂ© Ă©motionnelle rendant lâaffinitĂ© avec lâĂ©lĂ©ment plus intense. Il leur faut toutefois apprendre Ă contrĂŽler lâun pour rĂ©ussir Ă contrĂŽler lâautre, tout Ă©tant question de balance. Ainsi rien dâĂ©tonnant si en leur prĂ©sence lâeau bouillonne et chante, le ciel pleure et se maquille dâun arc en ciel, le feu crĂ©pite, change de couleur et enfle, ou encore la terre tremble et les fleurs sâĂ©panouissent avec dĂ©licatesse⊠ce nâest que le fruit de leur influence, quâelle soit ou non volontaire. Un rite initiatique rĂ©alisĂ© Ă lâadolescence, sâapparentant Ă un pĂšlerinage solitaire au cĆur de leur jungle, leur permet de dĂ©couvrir lâaffinitĂ© quâiels ont avec cet Ă©lĂ©ment aprĂšs une mise Ă lâĂ©preuve de la nature.
RĂ©puté·e·s pour ĂȘtre dâune beautĂ© surnaturelle, scintillant de maniĂšre irrĂ©elle Ă la clartĂ© lunaire, iels se dĂ©marquent du commun des mortels de par leurs traits angĂ©liques et leur magnĂ©tisme envoĂ»tant, attirant les deux sexes sans distinction avec la facilitĂ© dâun battement de cils. Ce nâest toutefois que la premiĂšre face dâune mĂȘme piĂšce, la moindre contrariĂ©tĂ© dĂ©vastant le tableau idyllique pour rĂ©vĂ©ler une peau Ă©cailleuse et des traits allongĂ©s, tout bonnement hideux. La beautĂ© gĂątĂ©e par les Ă©motions nĂ©gatives, il leur faut atteindre un certain contrĂŽle et travail de soi pour que la laideur ne soit pas trop proĂ©minente.
RELATIONS AVEC LA COMMUNAUTĂ MAGIQUE â§âË Capables de sĂ©duire mĂȘme les plus sceptiques, leur beautĂ© fascinant tout un chacun, il est presque impossible de leur rĂ©sister lorsque leur charme opĂšre, lâattirance insoutenable. On ferait tout pour pouvoir sâapprocher dâelleux, pouvoir les sĂ©duire en retour et goĂ»ter Ă leur amour poison, quitte Ă prendre des risques. Aussi certain·e·s sorcier·e·s se mĂ©fient-iels de leur espĂšce par peur dâĂȘtre cruellement manipulé·e·s, les Ă©motions Ă©tant un vĂ©ritable talon dâAchille. Quant aux VĂ©lanes, il leur est compliquĂ© de croire en la vĂ©racitĂ© des sentiments sorciers, la peur de n'ĂȘtre aimé·e qu'Ă cause de leur don insinuant le doute comme une ombre dans leur cĆur.
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Et me voilà de nouveau réveillée au milieu des fantÎmes comme tant de nuits,
Ma tristesse a ce goût de sable qu'on ne retrouve que dans l'enfance innocente,
Mais toi et moi sommes connectés dans l'Eternel.
Et ça a l'air impossible jusqu'à que le temps nous prouve le contraire,
Ce concept vague inventé par les hommes pour les hommes,
Mais toi et moi sommes connectés dans l'Eternel.
Et les jours sombres me poussent inexplicablement dans tes souvenirs,
Dans les recoins sombre de ma tĂȘte se cache la plus belle des prairies,
OĂč toi et moi sommes connectĂ©s dans l'Eternel.
Alors viens, vole Ă moi,
Montre-moi les couleurs de l'au-delĂ ,
Fais-moi prisonniĂšre de ton euphorie,
Ăteins cette flamme douloureuse qui me consume.
S'il te plaĂźt viens, vole Ă moi,
Montre-moi la douceur des Dieux,
Fais de moi l'empyrée de tes désirs,
Rallume cette flamme d'extase qui s'est Ă©teinte.
Le ciel céleste et toi,
Les frissons,
Si seulement je pouvais oublier,
Si seulement l'oubli Ă©tait mon sauveur,
Si seulement le repos m'était autorisé.
Les frissons,
Viens Ă moi,
Vole Ă moi,
Ătends tes ailes,
Atterris ici, face Ă moi,
Vole Ă moi,
J'ai la tĂȘte levĂ©e,
Vers le ciel, je crie ton nom,
Vole Ă moi,
Mais rien,
Que le silence du vent,
Sans le bruissement de tes ailes,
Sans l'odeur de ta présence,
Sans un signe.
Et donc ça recommence, l'absence astral, je danse avec ton fantÎme,
Dans les recoins sombres de cette existance écrasés par des souillures,
Mais toi et moi sommes connectés dans l'Eternel.
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"Nuit tiĂšde. Les sons abstraits des voix comblaient ses oreilles. Il pensait au port aux couleurs impressionnistes, aux hommes impassibles face aux lointains merveilleux, au ciel entre les bateaux, comme des morceaux de monde au cĆur mĂ©lancolique d'une mer" Alejandra Pizarnik
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J'attends le magicien qui peindrait nos chagrins de couleurs arc-en-ciel, apaiserait les hommes et panserait la terre d'un baume de caresses.
Il faut vraiment y croire pour rester Ă fleur d'eau.
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On mĂšne une vie difficile Ă vivre. On n'arrive pas toujours Ă ajuster ses actes Ă la vision qu'on a des choses. (Et la couleur de mon destin, alors que je crois l'entrevoir, la voici qui fuit devant mon regard.) On peine et lutte pour reconquĂ©rir sa solitude. Mais un jour la terre a son sourire primitif et naĂŻf. Alors c'est comme si luttes et vie en nous sont d'un seul coup gommĂ©es. Des millions d'yeux ont contemplĂ© ce paysage, et pour moi il est comme le premier sourire du monde . Il me met hors de moi au sens profond du mot. Il m'assure que hors de mon amour tout est inutile et que mon amour mĂȘme, s'il n'est pas innocent est sans objet, n'a pas de valeur pour moi. Il me refuse une personnalitĂ© et rend mes souffrances sans Ă©cho. Le monde est beau et tout est lĂ . Sa grande vĂ©ritĂ© que patiemment il enseigne, c'est que l'esprit n'est rien ni le cĆur mĂȘme. Et que la pierre que le soleil chauffe, ou le cyprĂšs que le ciel dĂ©couvert agrandit, limitent le seul monde oĂč « avoir raison » prend un sens : la nature sans hommes. Ce monde m'annihile. Il me porte jusqu'au bout. Il me nie sans colĂšre. Et moi, consentant et vaincu, je m'achemine vers une sagesse oĂč tout est dĂ©jĂ conquis - si des larmes ne me montaient aux yeux et si ce gros sanglot de poĂ©sie qui me gonfle le cĆur ne me faisait oublier la vĂ©ritĂ© du monde.
Albert CAMUS
&
đ· Nicolas Merot ~ La Cluse et Mijoux
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" Oasis "
đ đČđ đČđ» đđ°đČÌđ»đČ : Desert King Sir Crocodile.
đ„đČÌđđđșđČÌ : Crocodile Ă©tait puissant dans tous les sens du terme, que ce soit de part le fruit du dĂ©mon, le Suna Suna no Mi, qu'il avait mangĂ© lui confĂ©rant ainsi les pouvoirs d'un homme sable ou son charisme et intelligence qui lui permirent de crĂ©er une organisation criminelle redoutĂ©e de tous, le Grand Corsaire s'en sortait Ă merveille. Il gĂ©rait son entreprise d'une main de fer, veillant Ă ce que son nom ne soit que rarement citĂ© ainsi que ceux de ses employĂ©s. Certains ne furent mĂȘme jamais dĂ©couverts. Mister 1 n'Ă©tait pas l'unique exemple, de mĂȘme pour Mister 2, il existait tant d'autres agents qui agissaient dans l'ombre, et, sans surprise, Crocodile avait ses favoris. Ceux-ci se faisaient d'autant plus discrets. L'un d'entre eux n'avait jamais vraiment fait parler d'elle, si Crocodile aurait dĂ» la dĂ©crire utiliser l'adjectif : agent fantĂŽme aurait Ă©tĂ© le plus appropriĂ©. Et pour cause, grĂące Ă ses attributs physiques, elle ne laissait jamais rien sur son passage, son efficacitĂ© n'avait aucun Ă©gal. Et, aux yeux du Grand Corsaire -qui n'Ă©taient peut-ĂȘtre pas aussi objectifs qu'il l'aurait cru- sa prĂ©sence lui Ă©tait indispensable.
đđđČđżđđ¶đđđČđșđČđ»đ : aucun.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad or AO3, my accounts are in my bio, these are the ONLY ONES i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad ou AO3, j'ai des liens dans ma bio, ce sont mes SEULS comptes.
đœđđđđđ đđ đđđđ : đ,đđđ.
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Rain Dinners, comme Ă son habitude, prospĂ©rait. MalgrĂ© l'heure tardive, la lune brillant haut dans le ciel, les clients provenant des quatre coins du nouveau monde affluaient avec une vigueur consternante. Les temps n'Ă©taient pas aux problĂšmes financiers et psychologiques mais plutĂŽt Ă l'amusement et Ă l'argent, il Ă©tait question de jouer Ă en avoir des ampoules au bout des doigts, Ă boire quitte Ă se mettre trembler et chuter, de draguer et de fanfaronner. Ăa, les habitants et vacanciers de Rainbase l'avaient bien compris. VoilĂ pourquoi, au lieu de rester chez eux et de jouir de leurs biens dĂ©jĂ acquis, ils s'Ă©taient tous rĂ©fugiĂ©s dans cette pyramide Ă l'aspect allĂ©chante et perdus parmi des montagnes de jetons et de machines.
Le bruit incessants de ceux-ci brisait les tympans des employés, pourtant habitués à ce boucan infernal, beaucoup étaient étourdis, la vue trouble et le corps couvert de sueur. Ils restÚrent professionnels. Le lieu était réputé non seulement pour ses divertissements inégalables, mais aussi son service irréprochable.
MalgrĂ© l'absence du patron dans la salle principale, les employĂ©s ne purent souffler, sentant les quatre coins du casino les Ă©couter et Ă©pier leurs moindres mouvements. Ils se rĂ©solurent Ă afficher leur plus joli sourire et Ă obĂ©ir au doigt et Ă l'Ćil des consommateurs. Ils guidaient des clients perdus, rendaient services en en rafraichissant certain ou s'occupait de superviser des parties de poker.
Et si le Grand Corsaire manquait Ă l'appel, c'Ă©tait tout simplement parce qu'il Ă©tait occupĂ© ailleurs, vagabondant dans les couloirs souterrains du QG de son organisation secrĂšte. Crocodile Ă©tait seul, livrĂ© Ă lui-mĂȘme.
Pas de Nico Robin en vue, pas de membre de Baroque Works traĂźnant dans les parages, l'endroit Ă©tait dĂ©sert. Seul le bruit des Banana-crocos flottant sur sa droite, sa gauche, sous ses pieds ainsi qu'au dessus de sa tĂȘte rythmait le bruit de ses pas. Crocodile ne les regardait pas. Leur taille Ă©tait pourtant impressionnante, un seul coup d'Ćil aurait suffit Ă pĂ©trifier une armĂ©e entiĂšre. Leur couleur verte marais contrastait avec le bleutĂ© de l'eau dans lequel ils rĂ©sidaient. Les Banana-crocos imitaient Crocodile, nĂ©anmoins, pas pour les mĂȘmes raisons. Car tandis que le Grand Corsaire les ignorait par pure lassitude, les crĂ©atures marines, quant Ă elles, cherchaient Ă l'Ă©viter le plus possible. Non pas en se reculant de lui et en le fuyant âžșcela aurait attisĂ© sa colĂšreâžș mais en dĂ©tournant constamment le regard et en faisant mine de ne pas l'avoir remarquĂ©.
Cet accord durait depuis déjà un an.
Crocodile les nourrissait, faisait nettoyer et leur eau quotidiennement, tout ça pour qu'en retour, ils lui servent de dĂ©coration. Et les crĂ©atures âžșpourtant Ă la force physique monumentale et Ă l'appĂ©tit monstrueuxâžș s'en rĂ©jouissaient.
Crocodile continua donc d'avancer. Il ne regarda rien d'autre que le bout du couloir, accompagné par le son de ses mocassins encontrant le sol marbré. L'échos résonnait profondément contre le verre, il semblait sans fin, s'éloignant mais ne disparaissant point. Sa silhouette camouflée sous son épais manteau de fourrure paraissait immense. Son torse l'était tout autant. Crocodile n'était pas seulement imposant, il était aussi grand. à marcher ainsi dans le couloir souterrain, l'aura qui se dégageait de lui fut écrasante. Son expression dure n'aidait pas, elle accentuait le tout, formant un lot effrayant chassant quiconque aurait eu l'audace de s'approcher de lui.
Lorsque l'échos d'un rire cristallin parvint à ses oreilles cela changea du tout au tout. Crocodile fronça les sourcils. Il serra les dents et zieuta la grande porte boisée présentée devant lui.
Autour de lui, des plantes et tableaux servaient de décoration. Cette partie du couloir, c'est-à -dire sa fin, étaient composée de murs, d'un sol et d'un véritable toit. La séparation entre verre et construction solide n'était pas caché derriÚre de quelconques artifices, elle était bel et bien visible juste derriÚre lui. Crocodile ne s'y attarda point. Il zieutait les décorations le temps de se préparer mentalement, prenant compte de l'assÚchement d'une quelques verdures, avant de poser sa main sur la poignée. Il l'abaissa et ouvrit la porte.
Un Ă©clat de lumiĂšre l'aveugla. Puis, le mĂȘme rire cristallin se fraya un chemin jusqu'Ă ses oreilles.
Le Grand Corsaire referma la porte derriÚre lui le temps d'habituer ses yeux meurtris. Il grogna dans sa barbe, les yeux plissés et le corps rigide.
« Je t'avais bien dit que tu n'allais pas aimer, Hector. Pourquoi tu ne m'écoutes donc jamais ? »
Le ton joueur de la voix rĂ©sonnait dans la piĂšce immense et vide. En rĂ©ponse, le grognement d'une bĂȘte s'Ă©leva, et, un troisiĂšme rire survint.
« Tu es tĂȘtu ! Non, je t'en redonne pas ! »
Lorsque Crocodile rouvrit les yeux, il la vit. La langue pendue, les paupiÚres fermées et la peau brillante. Ce fut la premiÚre chose qu'il remarqua.
La sirÚne se tenait devant un immense banana-croco, défiant la créature avec malice. AuprÚs de ses clavicules nues, elle serrait un panier d'algues odorantes et raffermit sa prise dessus en entendant la créature geindre. Le monstre était si gigantesque qu'il la surplombait et lui faisait de l'ombre. Cependant, elle ne semblait pas le moins du monde effrayée. Au contraire.
Le sourire gravé sur ses jolies lÚvres pulpeuses en était le témoin.
La piĂšce Ă©tait ronde. Au plafond, des plaques de lumiĂšre illuminaient l'endroit. Peut-ĂȘtre un peu trop d'ailleurs, en vue du temps de rĂ©action qu'il fallut au Grand Corsaire pour s'y habituer. Les lumiĂšres n'Ă©taient pas tamisĂ©es. Elles Ă©taient d'un blanc pur, se mariant avec les murs de la mĂȘme couleur, dĂ©corĂ©s par des Ă©clats de dorure et des reliefs de style royal. Le sol en marbre clair reflĂ©tait les lumiĂšres qui rebondissaient dĂ©jĂ sur les murs. Le tout Ă©tait parfaitement harmonieux, majestueux. La piĂšce Ă©tait grande, avec au milieu, un bassin menant Ă la demeure des Banana-crocos, et, sur ses contours, quelques meubles, fauteuils, plantes et bibliothĂšques comblaient le vide. Il n'y avait ni salle de bain, ni cuisine ou chambre, l'endroit n'existait que pour la satisfaction personnelle du Grand Corsaire.
Et il n'y avait aussi pas d'autre porte.
La piĂšce Ă©tait sans issue outre celle derriĂšre le pirate, le bassin Ă©tait effectivement une option, mais ne menant pas vraiment quelque part -outre l'aquarium des Banana-crocos-, la question ne se posait pas.
Satisfait par sa petite observation, Crocodile contourna le bassin pour rejoindre la sirÚne assise sur le bord à gauche. Sa queue était plongée sous l'eau, mais son bassin était assis. Elle posa son panier à cÎté d'elle et éclaboussa gentiment la créature devant elle.
Le banana-croco prenait presque toute la place dans le bassin, sans parler de son immense taille qui lui faisait entrer en contact avec le plafond. Sans sa peau d'Ă©cailles aussi dure que du mĂ©tal, son Ă©piderme aurait brĂ»lĂ© depuis longtemps. Aucun d'entre eux ne remarqua la prĂ©sence du Grand Corsaire. Les deux amis continuĂšrent de chahuter âžșl'un grognant et l'autre riantâžș jusqu'Ă ce que le bruit des pas du pirate furent suffisamment proche pour se faire remarquer.
La sirÚne ne le comprit pas immédiatement, bien trop prise dans son fou-rire, cependant, le banana-croco, lui, ne fut pas aussi chanceux.
Croisant le regard las du Grand Corsaire, l'animal se pĂ©trifia sur place. Ses yeux s'Ă©carquillĂšrent. Sa gueule s'ouvrit, laissant un bruit mixĂ© entre la terreur et l'apprĂ©hension lui Ă©chapper. Crocodile s'arrĂȘta alors de marcher, Ă trois mĂštres d'eux, et fit un rapide geste de la main en direction du bassin. Le banana-croco fut incapable de rĂ©agir. Son cĆur battait Ă la chamade. MalgrĂ© le fait que cela soit physiquement impossible, il suait mĂȘme Ă grosses gouttes. Il fut incapable de comprendre ce que cherchait Ă dire le noiraud, soudain devenu comme sourd. Ses grosses pattes furent prises de secousses. Et, au moment oĂč le Grand Corsaire prit la parole, son corps sursauta.
« Disparais. »
Le Banana-croco prit ses jambes Ă son cou. Il fuit, se cognant la tĂȘte contre le plafond de lumiĂšres au passage, et Ă©claboussant la jolie sirĂšne. Le bassin fut pris de secousses, de l'eau atterrit sur ses contours et le bruit que cela provoque sortit la demoiselle de sa transe. Ătourdie, elle regarda autour d'elle.
« Oh ! C'est vous ! »
Crocodile s'accroupit devant elle.
Il posa son crochet sur son genoux et la dévisagea avec intrigue.
« Qu'est-ce que tu fais à converser toute seule, hein ? »
La sirÚne arqua un sourcil. Elle se rapprocha de lui tandis qu'il levait sa main dans sa direction. Le Grand Corsaire replaça une mÚche de ses cheveux trempé derriÚre son oreille, celle-ci ayant été secouée par le Banana-croco qui l'avait trempée. La sirÚne frissonna au contact de sa peau rugueuse et chaude. Elle poussa un doux soupir d'aise et ferma les yeux.
« Je n'étais pas seule. »
Sa contestation affirmée, elle les rouvrit.
« J'étais avec mon ami Herbert. »
« Et qu'est-ce qu'il te voulait ? »
« Mon repas.. » elle avoua dans une mine renfrognée.
« C'est fùcheux, ça. »
« N'est-ce pas ! Ce sont mes algues... »
La sirÚne argumenta ses propos en plongeant une de ses mains dans son panier posé au sol et en en saisissant une ferme poignée. Elle la fourra vigoureusement entre ses lÚvres. Une fois sa bouchée avalée, elle plissa les yeux. Elle affirma un air déterminé sur les jolis traits de son visage, les sourcils froncés et la bouche tirée en une grimace.
Quelques gouttes provenant de son repas Ă©taient coincĂ©es entre ses lĂšvres. Celles-ci perlĂšrent le long de son visage jusqu'Ă atterrir entre ses seins. Ceux-ci aucunement habillĂ©s âžșoutre les Ă©cailles gravĂ©es Ă la place de ses tĂ©tonsâžș, se retrouvĂšrent trempĂ©s. Les perles salĂ©es roulĂšrent jusqu'Ă toucher sa queue et se mĂȘler parmi ces mĂȘmes Ă©cailles de couleur vert pĂąle.
Crocodile se chargea de passer son pouce sur son menton, récoltant le jus et l'apportant à ses propres lÚvres. Il ignora son cigare fumant et grimaça.
« Infect.. » il maugréa.
La sirÚne apporta soudain ses poings sous son menton et questionna du regard le pirate. Elle lui fit plutÎt les yeux doux, mais cela passa inaperçu.
« Qu'est-ce qui vous amÚne ici, monsieur Crocodile ? »
« J'aimerais que tu me rendes un service. »
La demoiselle hocha vigoureusement la tĂȘte.
« Entendu, tout ce que vous voudrez. » s'empressa-t-elle de répondre.
Crocodile relùcha le visage de la jolie créature pour extirper un bout de papier de son costume. Plié et coincé entre son index et majeur, il le lui tendit. La sirÚne le réceptionna et vérifia son contenu pendant que le pirate reprit la parole.
« Miss Father's Day et Mister six se chargeront de te fournir la bombe une fois arrivée à destination. »
Elle leva les yeux dans sa direction.
« Je dois faire sauter un navire ? »
« Tu comprends vite. »
La sirĂšne rangea le morceau de papier auprĂšs de ses algues, presque immĂ©diatement, celui-ci se retrouva gorgĂ© de jus. Ă prĂ©sent, il Ă©tait illisible. La demoiselle ne s'en prĂ©occupa point, elle Ă©tait bien trop intĂ©ressĂ©e par l'homme devant elle pour jeter son dĂ©volu sur de simples Ă©critures qu'elle avait dĂ©jĂ mĂ©morisĂ© dans son esprit. Depuis sa venue, son sourire n'avait pas fanĂ©, il Ă©tait rĂȘveur, enjĂŽleur, transpirant l'amour et l'intĂ©rĂȘt qu'elle lui portait. Crocodile n'y Ă©tait pas immunisĂ©, malgrĂ© son air indiffĂ©rent, le fait qu'il reste aussi proche d'elle et qu'il se permette de la toucher en disait beaucoup.
« Le roi Cobra a demandĂ© Ă un royaume voisin de les Ă©pauler, tu comprends bien qu'on peut pas se le permettre. » argumenta le Grand Corsaire. « Ăa serait dommage que nos efforts soient rĂ©duits Ă nĂ©ant aprĂšs tout ce temps. »
« Oui, je comprends. »
« Je n'en attendais pas moins de toi. »
« Est-ce que.. »
D'un ton hésitant, la sirÚne frappa le bord de l'eau de sa nageoire. Ce geste nerveux fit arquer un sourcil au pirate. Elle chercha à le fuir du regard, mais elle se retrouva immédiatement tirée de nouveau dans sa direction. Elle n'était pas en mesure de lui résister. Elle serra les poings sur sa nageoire, plissa ses lÚvres en une fine ligne et déglutit. La question lui brûlait les lÚvres. Voilà des jours qu'elle y réfléchissait, voilà des mois qu'elle hésitait. Plus que tout au monde elle le désirait, néanmoins, face à lui, elle perdait tous ses moyens. Incapable de soutenir l'intensité de son regard, écrasée par son aura imposante, elle sentit son organe vital s'emballer. Des papillons se mirent à virevolter dans son bas ventre et en réponse, sa queue s'excita davantage. De l'eau éclaboussa la tempe de Crocodile, la sirÚne regretta immédiatement.
« Qu'est-ce que tu as ? » demanda-t-il.
« Je me demandais si... »
Sa main s'agrippa à son avant-bras. La sirÚne planta d'un geste désespérément ses ongles couvert d'un vert métallisé dans sa chemise et se rapprocha de lui.
« Si vous accepteriez de voir un coucher de soleil avec moi. »
Crocodile fronça les sourcils. Sa confusion se traduisit par de la contrariété aux yeux de la demoiselle. Celle-ci commença alors à paniquer.
« Pas aujourd'hui, bien Ă©videmment ! Ma mission est de la plus haute importance, j'en suis consciente ! » affirma-t-elle. « Mais je me disais, pourquoi pas aprĂšs ? Je sais que vous ĂȘtes un homme prit et demandĂ©, mais ce serait juste pour un soir.. Un seul. »
« Tu veux.. »
Crocodile posa sa main sur la sienne.
« Tu me fais du rentre-dedans ? » s'étonna-t-il.
« Quoi ? »
La mine de ma sirĂšne s'illumina sous la confusion. Elle contempla le Grand Corsaire avec pure intrigue, comme si ses paroles Ă©taient dans une autre langue.
« Non. Je.. Juste... »
Elle inspira profondément, cherchant à ignorer le contact physique entre leur main. Ses efforts furent en vain. Il lui était impossible de passer outre son eau de cologne et de la chaleur provenant de sa main déposée sur la sienne. C'était bien trop divin. Ses pupilles perdues dans ses yeux, leur corps si proche, la sirÚne n'était pas en position de feindre l'indifférence.
« Je sais que c'est contre l'organisation, je sais que mes sentiments ne sont peut-ĂȘtre pas rĂ©ciproques. Oh, il est tout autant possible que mon aveux causera ma perte, mais je mourrais sans regret. »
La sirĂšne sandwicha la main du noiraud entre les siennes et l'apporta entre ses seins. Sa peau humide contrastait avec la sienne sĂšche. Elle Ă©tait rugueuse et puissante, tout le contraire de la sienne. Ses doigts fins et dĂ©licats s'entremĂȘlĂšrent aux siens. La sirĂšne tentait le tout pour le tout, persuadĂ©e qu'aprĂšs cet acte suicidaire, Crocodile ne lui offrirait pas une seconde fois la mĂȘme opportunitĂ©.
« Mon cĆur bat pour vous, monsieur. »
Crocodile grogna contre son cigare. De sa main libre, il le saisit et expira un nuage de fumée entre leur visage.
« Je doute que ce soit de l'amour. »
« Oh ? »
Face à l'air consterné de la sirÚne, il retroussa son nez et mordit l'extrémité de son cigare, le fourrant de nouveau entre ses dents.
« Tu es juste effrayée. » observa-t-il. « Tu confonds ces battements paniqués par de l'amour, mais, en vérité, tu me crains. »
Vigoureusement, la sirĂšne contesta.
« Je sais faire la différence. » elle affirma.
« Peux-tu ? »
« Ne ressentez-vous donc pas la mĂȘme chose ? Lorsque je vous aperçois, c'est un sentiment bien plus agrĂ©able que la terreur qui m'emporte. J'aime ĂȘtre auprĂšs de vous. Je ferai n'importe quoi pour vous satisfaire. »
Sur ce point lĂ , Crocodile fut incapable de la contredire.
Depuis qu'il l'avait recrutĂ©e, la sirĂšne s'Ă©tait montrĂ©e irrĂ©prochable. Elle n'avait pas hĂ©sitĂ© Ă trahir ses compagnons, punir les traĂźtres et les peureux qui, au bout de quelques jours, avaient cherchĂ© Ă fuir l'organisation. Elle exĂ©cutait ses missions avec un professionnalisme dĂ©concertant, comme si sa propre vie en dĂ©pendait. Et peut-ĂȘtre que c'Ă©tait le cas. Pas une seule fois ne l'avait-elle déçu ou avait-elle osĂ© lui manquer de respect. MĂȘme en cet instant, alors qu'elle le contemplait avec amour et admiration, Crocodile se sentait incapable de trouver quoique ce soit Ă redire. Elle Ă©tait d'ailleurs bien trop divine pour cela soit le cas. Un couteau Ă la main, tachĂ©e de sang, il l'aurait sĂ»rement tout autant dĂ©fendue. L'Ă©clat pĂ©tillant dans son regard suffisait Ă l'innocenter, que ce soit auprĂšs des autoritĂ©s que de lui.
Crocodile reprit ses esprits en sentant la sirÚne presser sa main un peu plus profondément dans sa poitrine. Ce geste désespéré fut accompagnée par son expression du visage tiraillé par l'appréhension.
« Vous ai-je contrarié ? » elle chuchota.
Crocodile secoua la tĂȘte.
« Qu'est-ce que tu trouves de si intéressant dans un coucher de soleil ? » il marmonna, les sourcils froncés.
« Oh ! »
Presque immédiatement, son dos se redressa et son regard se mit à briller.
« Tout ! Absolument tout ! » s'exclama-t-elle. « Depuis que je suis enfant, ma mÚre m'a toujours interdit d'aller à la surface pour l'admirer. Elle me disait que de méchants humains risquaient de m'enlever et de me vendre. Alors, j'ai obéi et je suis restée cachée en bas, loin de votre monde. »
Plus elle parlait, et plus sa prise sur sa main se raffermit. Crocodile ne l'entendait pas que dans le ton de sa voix, mais aussi dans ses yeux, ce grain et éclat d'excitation lui faisaient beaucoup d'effet. Crocodile se sentait submergé par un flot de sentiments inconnus, une agréable chaleur s'empara de son organe vital, il ne put y échapper.
« Je l'ai déjà vu une centaine de fois. » avoua-t-elle. « Je ne m'en lasse jamais. »
« Alors pourquoi me demander de t'accompagner ? C'est une perte de temps. »
« Parce que... »
Elle se racla la gorge. La demoiselle détourna un petit instant le regard, fébrile et perplexe. Elle se reprit en sentant les doigts de Crocodile se crisper. Ils bougÚrent finement, cela suffit à attirer son attention et à la faire le regarder de nouveau.
« Parce que j'aimerais passer ce moment à vos cÎtés. »
Son aveux fut accompagnĂ© par les battements affolĂ©s de son cĆur. Sa peau en palpitait presque, notamment l'endroit oĂč sa jugulaire se trouvait.
« Je suis consciente que c'est dĂ©placĂ©, maisâžș Je... Je le veux. Du plus profond de mon cĆur. »
Crocodile ne répondit point. Il retira sa main de son emprise et se redressa tranquillement. La sirÚne le dévisagea avec angoisse. Elle pressa ses mains contre sa poitrine et déglutit. Le pirate agissait avec une désinvolture terrifiante. Il semblait indifférent à sa confession, comme habitué. Comme si le fait qu'une femme se jette à ses pieds n'était pas nouveau. Cette pensée chagrina immensément la jolie créature.
« Monsieur..? »
Crocodile marcha en direction des deux grandes portes de la piĂšce. Dos Ă la sirĂšne, il ne se retourna point.
La demoiselle baissa alors la tĂȘte.
Son cĆur se brisa en mille morceaux, les Ă©clats tombĂšrent dans son bas ventre, blessant les papillons qui s'y Ă©taient prĂ©cĂ©demment tenus. Elle passa ses bras autour de son estomac, les yeux larmoyants, sa lĂšvre infĂ©rieure avait commencĂ© Ă trembler. La sirĂšne se laissa glisser dans le bassin, ravagĂ©e par un sentiment d'embarras profond qu'elle chercha dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă fuir Ă travers la noyade. Elle y tomba de maniĂšre Ă avoir la moitiĂ© de son corps englouti, jusqu'Ă son dĂ©colletĂ©. Ses mains saisirent le panier Ă algues que l'ont lui avait servi, elle l'emporta avec elle le regard fuyant, incapable de regarder son employeur plus longtemps. Toutefois, lorsque celui-ci reprit la parole, toujours dos Ă elle, sa tĂȘte fit volte-face dans sa direction.
« Reviens me voir une fois ta mission terminée. »
Crocodile poussa les deux portes. Il les ouvrit avec nonchalance.
« Je connais un endroit oĂč tu pourras admirer un lever de soleil qui en vaut la peine. »
La sirĂšne hoqueta.
« Monâžș Monsieur ? »
Son cĆur se gonfla d'amour. Ses yeux s'Ă©taient ouvert en grand, et ses lĂšvres s'Ă©taient sĂ©parĂ©es dans une grimace. La sirĂšne ne sut trouver une rĂ©ponse suffisamment convaincante Ă lui donner, elle Ă©tait bien trop surprise par ses paroles. Le ton de sa voix grave paraissait toujours aussi lasse et dĂ©tachĂ©e, mais ses propos l'avaient touchĂ© en pleine poitrine. C'Ă©tait comme si une flĂšche l'avait transpercĂ©e. Elle en avait mal. Elle souffrait monstrueusement, ce nouveau sentiment logĂ© au centre de son ĂȘtre l'avait propulsĂ©e haut dans les nuages, et Ă prĂ©sent, elle se sentait incapable d'en redescendre. Elle ne le voulait pas.
Crocodile la rappela à l'ordre en prononçant son nom de code.
« Je me suis fais comprendre ? »
Immédiatement, la sirÚne plaqua sa main contre son front, à l'instar d'un salut militaire, et s'exclama :
« Oui, monsieur. Je ne vous décevrai pas ! »
Le pirate esquissa un sourire satisfait avant de quitter la piÚce. Il ne dit rien de plus, laissant les portes se refermer derriÚre lui et ainsi plonger la piÚce dans un lourd silence pesant. La sirÚne attendit une poignée de secondes. Elle eût serré le panier si fort contre sa poitrine qu'il s'était plié en d'eux, à peine sur le point de se briser, elle le lança dans les airs et plongea dans le bassin. Elle rejoignit l'immense aquarium du Rain Dinners, à la recherche de Banana-crocos.
« Herbert ! Mon Dieu, Herbert, tu ne vas jamais croire ce qu'il vient de se passer ! »
La demoiselle laissa le panier tomber Ă l'eau et sombrer dans les trĂ©fonds de l'endroit. Elle ne lui jeta pas mĂȘme un seul regard coupable. Celui-ci fut rapidement avalĂ© par un banana-croco flottant aux alentours, les algues furent incapables de fuir, tout comme le petit morceau de papier avec. Toute trace de la culpabilitĂ© de la jeune femme disparut avec. Celle-ci n'Ă©tait, en cet instant, pas un membre prĂ©cieux de l'organisation de Baroque Works, mais plutĂŽt une simple crĂ©ature maritime amoureuse. Follement Ă©prise d'un homme Ă l'allure bienveillante.
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Alat (AZ) â Kurik (KZ) 2/2 â 10.12.23
Les jours passent et le paysage reste statique. Alors que je fais la queue pour manger un midi, une des cantiniĂšres mâinterpelle. Elle me fixe tout en dĂ©bitant des paroles qui, mĂȘme si le sens mâĂ©chappe, mâont tout lâair dâune engueulade. PaniquĂ© et honteux, je la regarde sans rĂ©agir, Ă©crasĂ© par toute lâattention de la salle dans mon dos que je sens tournĂ©e vers moi. Elle continue avec des gestes dâexaspĂ©rations, me dĂ©signe mes cheveux dâun air dĂ©sapprobateur. Je bafouille des excuses en russe et mâĂ©clipse de la salle sans avoir mangĂ©. Jâarrive le soir avec ma tignasse ramassĂ©e en une queue de cheval. Elle mâaccueille avec le sourire et semble me fĂ©liciter, me couvant dâun regard maternel qui me plonge une nouvelle fois dans un muet malaise. Au bout du cinquiĂšme jour, je commence Ă bien connaĂźtre le bateau. Les deux ponts que je confondais tout le temps, la salle des machines toujours dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă lâarrĂȘt, les coursives dont je peux maintenant lire les panneaux en cyrillique, et mĂȘme la cale oĂč se serrent, les uns contre les autres, les camions de mes camarades de bord. Un soir, alors que je me couche, jâentends venir des salles communes les accents dâune dispute. Avide de distraction, je quitte ma piaule et fais mine dâaller me servir du thĂ© dans le rĂ©fectoire. Tous les camionneurs sont lĂ . La piĂšce est enfumĂ©e par la trentaine de clopes qui se consument rapidement dans lâeffervescente ambiance. Les cartes cette fois sont dĂ©laissĂ©es au profit de bouteilles de vodkas â pour la plupart dĂ©jĂ vidĂ©es, traĂźnant sur les tables et le plancher. Un homme se tient debout et tangue encore plus fort quâil nây a de roulis. Il a le doigt levĂ© et hurle quasiment Ă lâadresse des autres assis Ă un mĂštre de lui. Plus je reste Ă lâĂ©couter, moins je peux dire sâil est en colĂšre, sâil philosophie ni mĂȘme sâil est en train de raconter une blague. Spectatrice comme moi, la cantiniĂšre soucieuse de mon hygiĂšne capillaire sâapproche : « заĐČŃŃĐ°. ŃĐčĐŽŃ. ». Demain, on part⊠Je vais me coucher, euphorique comme si jâavais bu moi aussi. Dans la nuit, la secousse du lancement des moteurs me fait frissonner. Enfin, la tempĂȘte est passĂ©e. On vogue sans heurt un jour et une nuit. Lâeau couleur vert olive sâassombrit en pleine mer pour devenir bleu mĂ©tallique. Au loin, des plateformes pĂ©troliĂšres glissent sur lâhorizon, seuls repĂšres de notre progression. Les cĂŽtes kazakhs se dessinent dans le rose du matin. Bien quâun jour supplĂ©mentaire dâimmobilitĂ© nous soit imposĂ©, jâai le cĆur lĂ©ger. Avant lâaube, de petits bateaux viennent plaquer lâOrdubad contre le quai. La mer dans le port a gelĂ© et sâest changĂ©e en un crumble luisant dans lâobscuritĂ©. Je piĂ©tine pour me rĂ©chauffer dans lâair glacĂ©, observant les camions sortirent un Ă un de la cale. Deux heures plus tard, je foule pour la premiĂšre fois la terre du pays des chevaux sauvages, accompagnĂ© dâune sensation de tangage qui persistera pendant plusieurs jours. DerriĂšre les grilles de la zone portuaire mâattendent lâimmensitĂ© du dĂ©sert recouvert dâune Ă©paisse couche de neige et un ciel de givre presque blanc.
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Chap 1 Chap 2 âŻâŻâŻ ê°àŠ â à»ê± âŻâŻâŻ
Edmond se rĂ©veilla sous la fraĂźcheur du vent nocturne et le bercement du va et vient des vagues. La pluie avait cessĂ©.Â
La nuit, loin d'ĂȘtre silencieuse, Ă©tait emplie de vie. En plus du son des vagues, Edmond pouvait entendre le cri d'oiseaux rieurs et le bruissement des rares feuilles prĂ©sentes en fĂ©vrier. Seulement et plus inquiĂ©tant encore, il distinguait le son de voix qui discutaient.
âTu penses qu'il est arrivĂ© jusqu'ici ?â une voix grave et bourrue demanda.
âNon, y'a aucune chance. On est trop loin. Plus de 2 kilomĂštres dans la mer enragĂ©e, tu imagines ? Si tu veux mon avis, il baigne dans la vase le pauvre bougre.â
Pour quiconque, la nuit aurait semblĂ© dâune noirceur absolue ; mais ce nâĂ©tait pas le cas pour un prisonnier dont les yeux avaient eu quatorze ans pour sâhabituer Ă la pĂ©nombre. La lueur du croissant de lune brillant haut dans le ciel lui suffisait. Il papillonna des paupiĂšres jusquâĂ distinguer les broussailles le surplombant. La lueur d'une lampe brillait au loin, illuminant une barque sur laquelle se tenait deux gendarmes qui s'approchaient.
âTu penses qu'il est mort?âÂ
âJe pense bien. J'Ă©tais de garde quand ils ont tirĂ©. J'ai tout vu. Il est tombĂ© tout droit, comme un faisan Ă la chasse !â Le gendarme soupira. âMais la consigne dit qu'il faut fouiller, donc on fouille.â
Toute somnolence qu'Edmond aurait pu ressentir sur le moment s'envola aussitĂŽt. Il se plaqua au sol, cĆur battant sous l'adrĂ©naline. Le mouvement rĂ©veilla sa blessure, et il dĂ» Ă©touffer un gĂ©missement dans sa manche Ă la soudaine sensation de brĂ»lure pour ne pas ĂȘtre repĂ©rĂ©. Alerte, il suivit ses poursuivants du regard, comme un aigle suit sa proie et tendit l'oreille. Ses yeux irritĂ©s par le sel se remplissaient de larmes, qu'il devait alors chasser rĂ©guliĂšrement.Â
âTout de mĂȘme, quel gachi,â l'homme Ă la voix grave continua. âJ'ai entendu dire que c'Ă©tait un ange.â
âUn ange, s'en Ă©tait bien un !â celui qui s'Ă©tait vantĂ© d'ĂȘtre prĂ©sent la veille rĂ©torqua d'un lĂ©ger accent italien. âAux ailes parfaitement blanches, aussi. Le plumage n'avait pas une seule tĂąche !â
âEt ils l'ont gardĂ© enfermĂ© ?â
âBah, tu connais le chĂąteau d'If. Ce qui compte, lĂ - bas, c'est la politique. Pas la couleur de tes plumes.âÂ
âOn m'a dit que c'Ă©tait un bonapartiste. Bon dĂ©barras.â Le premier gendarme cracha au sol. Le second, Ă©tonnement, garda le silence.
La barque s'approchait dangereusement des broussailles oĂč Edmond s'Ă©tait rĂ©fugiĂ©. DĂ©jĂ , la lampe des gendarmes en Ă©clairait les premiĂšres branches, aveuglant partiellement les pupilles sensibles d'Edmond. Il rampa prudemment dans la direction opposĂ©e, espĂ©rant y trouver un passage vers la mer avant que les veilleurs ne le repĂšre.Â
La barque cogna contre le rocher qu'Edmond avait grimpé, exténué, à peine quelques heures plus tÎt. Il rampa un peu plus vite.
âOn fouille ici aussi?â le gendarme avec l'accent italien demanda avant de dĂ©barquer.
âOui. Ăa fait partie du secteur.â
Les deux hommes s'avancÚrent sur la pierre, leurs bottes résonnant sourdement sur le sol humide.
Il y eut un soupir.
âAllons,â l'homme Ă la voix grave reprit, âmieux vaut ĂȘtre ici Ă chercher des fantĂŽmes, que de garde devant le bureau du gouverneur. Il est en rogne depuis qu'il a appris la façon dont le prisonnier s'est Ă©chappĂ©.â
Une vague lĂ©cha les doigts d'Edmond, qui poussa un sourire victorieux et se glissa sans un bruit sous l'eau. Son sourire se transforma en grimace sous la brĂ»lure du liquide glacĂ© qui recouvrait peu Ă peu ses membres. La mer absorba Ă vue d'oeil le peu de chaleur qu'Edmond avait rĂ©ussi Ă rassembler durant son sommeil, et ses frissons se transformĂšrent en violents grelottements. Pour empirer les choses, le sel fit crepiter les estafilades jumelles qui lui parcouraient le torse et l'aile droite. Il serra les dents et sâenfonça plus profondĂ©ment, jusqu'Ă ce que seul le haut de son visage ne dĂ©passe.
Les deux gendarmes Ă©taient en train de quadriller l'Ăźlot rocheux, passant sans grande motivation leurs lampes sous chaque recoin et chaque broussailles. Ils ne tardĂšrent pas Ă illuminer le recoin oĂč Edmond s'Ă©tait tenu un instant auparavant, endormi.
âC'est Ă©trange,â le gendarme Ă lâaccent italien sâĂ©tonna. âLa zone est tassĂ©e, par ici.â
âMontre moi?â
Edmond nagea comme il pu derriere un rocher aux bruits des pas qui se rapprochĂšrent, priant pour que les gendarmes ne repĂšrent pas les plumes blanches laissĂ©es Ă l'abandon. La providence aimait visiblement se jouer de lui, car lâhomme Ă la voix grave ne tarda pas Ă tenir une desdites plumes Ă la lueur de sa lampe.
âAh! Une plume d'oie. On a probablement trouvĂ© le terrier d'un renard. La cĂŽte n'est pas loin, et ce sont de bon nageurs ces fripouilles.â Il designa le reste des plumes tachĂ©es sur le sol. âCe doivent ĂȘtre les restes de son repas.â
Les deux hommes fouillĂšrent le reste de l'Ăźlot rocheux en silence. Ils trouvĂšrent bien quelques autres plumes, parsemant les broussailles, mais leurs Ă©parpillements et les taches de sang qui les recouvraient les convinrent dâautant plus que câĂ©tait lĂ les restes de quelques oies sauvages ou albatros, tuĂ© par un renard passĂ© par la.
La torche passa une fois, sur la mer en reflux dans laquelle Edmond se cachait. Il plaqua ses ailes fermement contre son dos et plongea aussi profondĂ©ment quâil put, puis se cramponna, grelottant, Ă un des rocher submergĂ© jusqu'Ă ce que ses poumons soient sous le point dâexploser. Il ne remonta prendre de lâair quâune fois la surface redevenue sombre, certain que les gendarmes sâĂ©taient Ă©loignĂ©s. Si un dâentre eux entendit le bruit de ses bras brassant les vagues, il ne se retourna pas pour autant.Â
Satisfaits de trouver l'amas rocheux désertique, les deux gendarmes retournÚrent à leur barque.
âOn va ou ?â Le gendarme Ă lâaccent italien demanda en embarquant. Lâautre leva le doigt vers la cĂŽte que lâon apercevait au loin.
âTu vois l'Ăźle dâEndoume, la bas ? On est censĂ© y retrouver lâĂ©quipe de Martin.â
Le gendarme plissa des yeux.
âMais câest que câest bougrement grand. On va y ĂȘtre jusquâau matin !â
Lâautre rigola dâun son gras de ceux qui ne se soucient guĂšre des nuits blanches au travail, et pour qui lâidĂ©e nâĂ©tait rien de plus quâun amusant changement Ă la routine.
âPour sĂ»r.â
La barque sâĂ©loigna, emportant la lumiĂšre de la lampe et les deux hommes avec elle.
Edmond se hissa avec difficultĂ© sur le rocher. Il claqua des dents, sâenroulant dans ses plumes humides afin de bĂ©nĂ©ficier dâun peu de chaleur. Ses haillons de prisonnier Ă©taient de nouveau trempĂ©s, et les frissons qui le secouaient peinaient Ă le rĂ©chauffer. Il baissa les yeux et grimaça. Ses orteils Ă©taient bleuis par le froid. Marcher lui donnait lâimpression de tapper deux blocs de glace contre le sol, tellement ses pieds et mains sâĂ©taient engourdis.Â
Il ne pouvait pas rester ici plus longtemps. Qui sait ce que les gendarmes diraient aux hommes quâils rejoindraient sur l'Ăźle. Il suffisait quâils parlent des larges plumes blanches qu'ils avaient trouvĂ©, pour que quelquâun de plus aguerri face le lien avec la condition dâange dâEdmond et vienne fouiller la zone en force. Edmond doutait avoir la force de se cacher une seconde fois dans la sĂ©curitĂ© glaciale des flots.
Il sonda le ciel sombre des yeux. Lâenvol de la veille avait Ă©tĂ© un succĂšs. Il battit tentativement des ailes. Lâair remua agrĂ©ablement sous leur coups, et le poids de son corps sâallĂ©gea, bien que son aile droite le brula lĂ©gĂšrement. Lors de son Ă©vasion, Edmond avait eu le support de la chute et du vent tempĂ©tueux pour dĂ©coller. Cette fois, câest Ă peine sâil pouvait Ă©tendre son envergure sans que des plumes ne se prennent dans les broussailles. Encore emplis de lâimpudence folle des Ă©vadĂ©s, il Ă©tait tout de mĂȘme confiant de pouvoir sâĂ©lancer.Â
La nuit le couvrirait tandis quâil glisserait dans les airs. Il suffisait quâil vole assez haut, parallĂšlement Ă la cĂŽte pour que la blancheur de ses plumes ne se fasse pas prendre dans les torches, et on le prendrait pour un nuage, ou un albatros de passage, si on avait en premier lieu des yeux suffisamment bon pour l'apercevoir.
Edmond palpa son aile blessĂ©e. Quand il approcha de la zone encore croutĂ©e de sang, masquĂ©e derriĂšre un mĂ©lange de plumes partiellement brisĂ©es, il remarqua que le membre Ă©tait lĂ©gĂšrement enflĂ©, et tiĂšde, lĂ oĂč le reste de son corps Ă©tait glacĂ©. Il vĂ©rifia son torse, et dĂ©couvrit la seconde enfilade dans le mĂȘme Ă©tat. Il nâavait pas besoin dâĂȘtre mĂ©decin pour savoir que le pus qui suintait de la plaie nâĂ©tait pas bon signe. Au moins le sang avait cessĂ© de couler, et il ne se viderait plus de ce liquide si vital sans aiguille ni fil pour se recoudre la peau comme lui avait appris lâabbĂ©.Â
Il dĂ©clara son corps apte Ă sâenfuir de lâamas rocheux et reprit vigoureusement ses battements dâailes. Puis, comme il lâavait fait sur les remparts du chĂąteau dâIf, il se mit Ă courir de toutes ses forces. Les rochers glissaient traitrement sous ses pieds, et les broussailles lui mordaient les chevilles. Edmond persĂ©vĂ©ra, refusant de s'arrĂȘter mĂȘme quand la mer apparut au bout des rochers escarpĂ©s. Quelque chose en lui cliqua, ses ailes sâarquĂšrent lĂ©gĂšrement diffĂ©remment, et l'instant dâaprĂšs, Edmond gagnait son combat contre la gravitĂ©.
Ses pieds battirent un instant dans le vide, hĂ©sitant quant Ă leur place dans cette activitĂ©e surhumaine. Puis comme Edmond s'habituaient Ă naviguer le ciel plutĂŽt que la terre, ils trouvĂšrent tout naturellement leur place en tant que contrepoids Ă lâarriĂšre ; une sorte dâersatz, ce gouvernail que possĂšdent les oiseaux. Le vent perçait Ă travers ses vĂȘtements engorgĂ©s dâeau. Lâair Ă©tait lourd, annonçant la venue dâune seconde tempĂȘte au moins aussi violente que la premiĂšre. Le nuage dâorage semblait lâattirer vers son Ă©treinte sombre. Curieux, Edmond prit de lâaltitude jusqu'Ă arriver Ă la base de lâobjet brumeux, pour y glisser les doigts. AussitĂŽt, un violent courant ascendant l'entraĂźna Ă lâintĂ©rieur du nuage, chargĂ© de grĂȘlons de la taille de son poing et dâĂ©lectricitĂ© statique. Edmond replia ses ailes avec un cri.Â
Ce fut juste assez pour Ă©viter une dĂ©charge tonnant au-dessus de sa tĂȘte et retomber sous la couverture lĂ©tale des nuages sombres. Edmond se garda de sâen rapprocher par la suite, quitte Ă voler plus bas, malgrĂ© son idĂ©e initiale de les utiliser pour se camoufler. Le regain dâĂ©nergie qui lâavait accompagnĂ© Ă son rĂ©veil, Ă©puisĂ© par son sĂ©jour dans l'ocĂ©an, son envol et la fuite du nuage, ne tarda pas Ă s'Ă©puiser. Ses muscles tressaillent, tremblant de fatigue, et câest Ă peine si Edmond parvenait Ă battre des ailes. Il les tendit, et se concentra Ă planer sous lâaspiration continue de la tempĂȘte menaçant dâĂ©clater.
Les minutes sâĂ©coulĂšrent, longues et lentes Ă la fois, comme le reflux dâune vague quâon observe des heures sans jamais la voir se briser. Son corps Ă©tait Ă lâagonie, mais il nâavait aucun refuge oĂč se poser. Surement dĂ©jĂ les bateaux et les phares cĂŽtiers avaient reçu lâalerte quâun ange sâĂ©tait Ă©vadĂ©, et guettaient le moindre oiseau Ă©trange sâapprochant du continent.Â
De plus en plus souvent, ses ailes manquaient un battement, et son corps menaçait de tomber, endormi, dans les eaux noires qui le narguaient. Edmond avait depuis quelques temps perdu la cĂŽte de France de vue, et craignait de sâĂȘtre Ă©lancĂ© en pleine mer. Il persĂ©vĂ©ra toutefois. Sâil ne trouvait pas un rocher dâici lâaube, il se mettrait Ă la mercie dâun navire. SĂ»rement Ă©tait-il assez loin, dĂ©sormais, pour atteindre quelques Ă©quipages trop isolĂ©s en mer pour recevoir les nouvelles dâune Ă©vasion.Â
Le soleil pointa lâhorizon, sa lueur masquĂ©e par la lourde couverture nuageuse qui couvrait le ciel. LâintensitĂ© lumineuse suffit toutefois Ă blesser les pupilles sensibles dâEdmond, trop longtemps habituĂ©es Ă la lueur nocturne. Il fouilla dâun regard brouillĂ© les eaux sombres. LĂ , au loin, s'amassaient un groupe de petits points blancs. Des bateaux de toutes sortes, rassemblĂ©s prĂšs de la ligne sombre de lâhorizon.
Edmond plissa les yeux. Chaque coup dâaile le rapprochait, et lui permettait de distinguer un peu mieux la scĂšne. Il fila droit, portĂ© par le vigoureux courant de lâespoir. Les rayons blafards du soleil illuminaient le rassemblement de navires, qui selon toute logique, ne pouvait ĂȘtre quâune armĂ©e se prĂ©parant Ă la guerre, ou le mĂ©lange hĂ©tĂ©roclite de vaisseaux qui se retrouvaient dans un port. La rĂ©ponse ne tarda pas Ă se rĂ©vĂ©ler Ă lui. LĂ , sous ses yeux dĂ©sespĂ©rĂ©s, sâĂ©tendait la ligne fractionnĂ©e dâune cĂŽte.Â
Il avait retrouvé la terre ferme.
#Derniere partie de lâevasion dâedmond dans cet univers de wingfic ~#tcomc#the count of monte cristo#le comte de monte cristo#alexandre dumas#edmond dantes#edmond dantĂšs#french side of tumblr#frenchblr#upthebaguette#français#french#fragments of imagination#ao3#fanfic snippet#fanfiction#fanfic#wingfic#wings#evasion de prison
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« [âŠ]Le pilote qui navigue quelque part, sur son tronçon de ligne, nâassiste pas Ă un simple spectacle. Ces couleurs de la terre et du ciel, ces traces de vent sur la mer, ces nuages dorĂ©s du crĂ©puscule, il ne les admire point, mais les mĂ©dite. »
Antoine de Saint-ExupĂ©ry â Terre des Hommes (1939)
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Mise à jour n°32
Crédits : Ariala by IB.Gomes ; Gino zhang yuan, ArtStation ; The Order 1866, Ready at Dawn and Santa Monica Studios.
Les lanternes s'envolent comme autant d'étoiles dans le ciel de la cité : Satinalia a été belle et Starkhaven souffle de soulagement. Car aujourd'hui, belles sont les nouvelles.
On les observe depuis le bascloĂźtre oĂč elles ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©es pour amuser de leurs milles couleurs. Elles sont aimĂ©es, ces petites boules de papier fabriquĂ©es avec humilitĂ© et amour. Humains et Elfes ont dansĂ© et chantĂ© les uns avec les autres, ont ri et ont aimĂ© de concert : une vie simple dont ils oublient d'ordinaire la douceur des fruits, et qui se rappelle Ă eux avec tendresse ce soir.
On les observe depuis le palais oĂč elles clignotent comme les plus amusants lucioles, fragiles et pourtant insaisissables : elles sont apprĂ©ciĂ©es, ces lueurs lointaines, qui font oublier Ă tous ces esprits d'intrigants ces mystĂ©rieux papiers cachĂ©s dans les manches et les aumĂŽniĂšres. Il ne s'est rien passĂ© de spectaculaire, ce soir, et pourtant personne n'a oubliĂ© que les ombres planifient⊠et jouent avec toutes.
On les observe depuis ce thaig nain oĂč elles scintillent comme une surprise inattendue, alors que l'on s'extraie des profondeurs du monde : l'Ăąme lourde de ces Ă©touffantes tĂ©nĂšbres et de ce qui a Ă©tĂ© laissĂ© dans les TrĂ©fonds. Un cri rĂ©sonne contre les tympans, un cri qui a provoquĂ© la fuite et permis de sauver de nombreuses vies : cette exploration s'Ă©tait pourtant dĂ©roulĂ© tranquillement⊠jusqu'Ă ce qu'ils soient deux Ă ne plus rapparaĂźtre.
Les lanternes s'éteignent comme autant de promesses dans le ciel de la cité : Satinalia s'est terminée, et Starkhaven retient son souffle. Car demain, terribles seront les nouvelles.
Statistiques
Ainsi tomba Thédas compte actuellement 50 comptes pour 47 personnages validés ! Les Factions sont globalement toutes équilibrées, sauf la Garde des Ombres et les Aristocrates qui ont un désavantage.
Animation en cours : L'évÚnement s'est terminé ! Vous trouverez les résumés de ce qu'il s'est passé ici.
Prédéfinie mise à l'honneur
Nom : Mathalin Tanassavir. Ăge : 27 ans. Genre : FĂ©minin. Peuple : Elfe. Nation d'origine : Dalatiens (Clan Tanassavir). Occupation : Garde des Ombres. Religion ou croyances : PanthĂ©on elfique. Ătat civil : MariĂ©e.
Cette annĂ©e-lĂ , l'hiver Ă©tait particuliĂšrement rude, et vous ne connaissez peut-ĂȘtre pas ma poisse ? Je chassais, pour mon clan et pour moi-mĂȘme, dans les forĂȘts enneigĂ©es, mais ce cerf m'a Ă©loignĂ©e et me suis retrouvĂ©e coincĂ©e dans une tempĂȘte de neige. J'Ă©tais affamĂ©e, et j'ai eu un peu de chance pour une fois en trouvant une grotte pour m'abriter. Ou peut-ĂȘtre pas. Je suis tombĂ©e sur un liĂšvre agonisant, et je l'ai mangĂ©. J'ai trĂšs vite ressenti les effets de la souillure dans mes entrailles, la douleur et la faiblesse. J'ai eu alors la chance de croiser un groupe de gardes qui m'ont fait passer l'union avant qu'il ne soit trop tard pour moi. Chance ? Non, car il n'y avait lĂ aucun hasard, et j'ai dĂ» payer pour mon service, insister pour revoir les miens qui, sĂ»rement, m'ont crue morte. Si j'ai rejoint la garde des ombres, c'Ă©tait uniquement pour survivre et non par conviction, bien que mon altruisme me pousse Ă faire de mon mieux. Je ne le fais pas toujours avec envie - et maintenant que je peux retrouver ma famille, je ne sais quelle Mathalin ils vont voir. Voir plus...
Scénario mis à l'honneur
Nom : Gregory Harimann. Ăge : 58 ans. Genre : Masculin. Peuple : Humain. Nation d'origine : Marches Libres (Starkhaven). Occupation : Lieutenant de la Garde de Starkhaven. Religion ou croyances : Chantrie andrastienne. Ătat civil : CĂ©libataire, veuf ou divorcĂ©..
Il est des hommes que jamais rien n'Ă©branle, des statues de marbre blanc vierges dâaspĂ©ritĂ©. Je suis de la race opposĂ©e : boue et sang sous ma carapace dâor. TrĂ©bucher, dit-on, fait partie de la vie, et la mienne cumule dĂ©jĂ plusieurs dĂ©cades. Combien dâerreurs alors ? Beaucoup : certaines que je regrette, dâautres dont je me fĂ©licite ; et dâautres encore qui me tiennent Ă©veillĂ© la nuit. LâĂąge, toutefois, a apportĂ© la sagesse qui me faisait autrefois dĂ©faut, et la garde les responsabilitĂ©s que jâai longtemps cherchĂ© Ă fuir. Alors que vienne lâEnclin, que sortent de leurs taniĂšres les ennemis de ma citĂ© : je suis prĂȘt. Voir plus...
Organisation mise Ă l'honneur
Ancienne organisation criminelle, le Carta est essentiellement localisĂ© Ă Orzammar oĂč il emploie les parias dans leurs diverses activitĂ©s illĂ©gales : assassinat, vol, esclavage, extorsion dâagent ou dâinformations⊠Mais Orzammar est trĂšs loin du Nord du continent, les anciens TrĂ©fonds Ă©tant condamnĂ©s par les horreurs du temps, et les diffĂ©rents conflits qui secouĂšrent les nations septentrionales dĂ©veloppĂšrent leurs besoins consĂ©quents en ressources. Le Carta en profita depuis deux cents ans pour sâimplanter Ă la Surface, en TĂ©vinter, Antiva et les Marches Libres : et Starkhaven nây Ă©chappa pas. Au contraire mĂȘme puisque sa position stratĂ©gique sur la Minantre et sa neutralitĂ© affichĂ©e en firent une plateforme privilĂ©giĂ©e dâĂ©changes depuis cent ans. CâĂ©tait sans compter sur les autoritĂ©s de la CitĂ©-Ătat qui, poussĂ©es Ă bout de cette contrebande, dĂ©clenchĂšrent la Guerre des Rats et purgĂšrent les rues de la ville de toute organisation illicite : elles les poussĂšrent hors des murailles, les forçant Ă sâinstaller dans les villes et villages alentours, voire Ă quitter le territoire de Starkhaven. Le Carta eut une longueur dâavance, leur chef ayant Ă©tĂ© prĂ©venu par un contact que la conseillĂšre Dunaid allait sâen prendre violemment Ă eux, et rĂ©ussit Ă prendre possession dâun ancien thaig nain perdu. Tandis que les autres organisations se faisaient pour la plupart purger, il rĂ©cupĂ©ra les morceaux perdus et leur offrit un refuge - contre compensation pĂ©cuniaire ou en nature, bien Ă©videmment.
Le Carta est actuellement lâorganisation illĂ©gale la plus influente du territoire de Starkhaven, bien quâelle ait perdu, comme les autres, ses possessions et influences dans la citĂ©-mĂȘme. Son dernier coup d'Ă©clat est la prise du quartier de Clattercraft : si l'action a bien Ă©tĂ© commune Ă plusieurs organisations hors-la-loi et quelques indĂ©pendants, c'est bien le Carta au travers de Brasir lui-mĂȘme qui a su coordonner l'action. Maintenant, il ne reste plus qu'Ă s'installer durablement dans le quartier pour rĂ©ussir Ă y rĂ©cupĂ©rer richesses et influences, faire en espĂ©rant qu'ils rĂ©ussiront Ă le faire avant les autres organisations hors-la-loi - pour ainsi maintenir leur positions ascendante. Ils n'ont cependant pas perdu la main sur le thaig Kavish qui reste encore aujourd'hui leur principal refuge, et qu'ils ne souhaitent pas abandonner, surtout qu'elle reprĂ©sente une manne pour la Garde des Ombres... Voir plus...
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AOĂT
De la quiĂ©tude ou de lâinquiĂ©tude, lequel des deux est nĂ© le premier ? / â -Quelles teintes souhaitez-vous pour les murs de votre chambre ?â â- Couleur aoĂ»t 2023 sur autoroute Strasbourg-Metzâ / âJe prĂ©fĂšre lâavoir sur les mains que dans la bouche.â Il parlait de gel hydroalcoolique, jâai pas compris tout de suite. / Moi qui sais pas pleurer, les vitres du train sâen chargent pour moi. / Quand je suis dans une foule je ne peux jamais mâempĂȘcher de penser que chacun de ces individus est le rĂ©sultat dâun coup de b*te. Et tout dâun coup ça fait beaucoup de coups de b*tes lĂ sous mes yeux. Je vois le double de corps nus entremĂȘlĂ©s, des matelas moites, des murs rugueux, des couples heureux, dâautres un peu moins, des cheveux emmĂȘlĂ©s et des poils collĂ©s. Je me sens vite dĂ©passĂ©e par les Ă©vĂšnements alors je finis par regarder mes pieds. / Je viens de taper âsynonyme coup de b*teâ sur google, ça nâa rien donnĂ©. / âJe suis pas le couteau le plus aiguisĂ© du tiroirâ / Jâai rĂȘvĂ© que lâindiffĂ©rence dâun homme quâon aime sans lâĂȘtre en retour coĂ»tait 70âŹ90. CâĂ©tait marquĂ© sur lâĂ©tiquette. / â-Je tâaime.â â-Calme-toi.â / Elle marche tellement sur des Ćufs que son couple ressemble plus Ă une tortilla quâĂ une histoire dâamour. / CâĂ©tait un matin propice Ă la survenue dâune apocalypse. Le ciel Ă©tait bas sur la nature silencieuse. Un temps favorable aux âje me souviens lorsque câest arrivĂ©â. La vie sâagitait tout autour de moi tandis quâĂ lâaffĂ»t je guettais la vibration du tĂ©lĂ©phone dans la poche, la radio quâon allume sur un flash info, le message reçu. Jâai attendu. Un tsunami, la mort dâun parent, une tour qui sâeffondre, lâannonce dâune maladie mais rien de tout cela nâest arrivĂ©. Alors je me dis que par un coup du hasard jâai dĂ» refiler mon apocalypse Ă quelquâun. Si tu me lis jâen suis sincĂšrement dĂ©solĂ©e... / âOn est bien peu de chosesâ
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... rĂȘve dâune nuit dâĂ©tĂ© 2020 ... et dâune soirĂ©e dâautomne un samedi soir sur la terre ... oĂč je nâaurais peut-ĂȘtre pas dĂ» aller ...
đ€ La Goulette, rue de la Verrerie , presque Ă lâangle de la rue du Temple . Restaurant gargote tunisienne oĂč jâai traĂźnĂ© pendant des annĂ©es ... entre LâImprĂ©vu cafĂ© rue Quincampoix, Mariage FrĂšre rue du Bourg Tibourg, Le Comptoir de lâĂ©criture rue "je ne sais plus" ... et les diverses boutiques dâartisans de ce carrĂ© ... câĂ©tait il y a pas loin de vingt-cinq ans...
Quâest-ce que je fais ici ? Aujourdâhui ?
Ou cette nuit ? Il fait nuit ... je marche, je me vois tourner Ă lâangle et remonter vers le centre du Marais , je passe trottoir de droite et jâarrive Ă hauteur dâune entrĂ©e ouverte sur la rue, une musique coule dâune volĂ©e de marches qui montent Ă un lieu appelĂ© le Bistrot Latin accolĂ© intĂ©grĂ© au cinĂ©ma le Latina ... Pourquoi suis-je entrain de revoir cette scĂšne ?
đ La nuit sous un autre jour ...
"Ballada por un loco"
VoilĂ ... La nuit... c'est beau une ville la nuit, au moment oĂč les ombres s'allongent. Une rĂ©alitĂ© en demi-teinte rĂ©duite aux sphĂšres de lumiĂšre des lampadaires, repĂšres et tĂ©moins de nos pas incertains dans une atmosphĂšre aux couleurs mĂȘlĂ©es aux parfums de la rue.
Mais, au croisement de celles-ci, les villes se rencontrent et nos pas donnent la mesure de nos passions partagées.
Une lumiĂšre Ă©clabousse le trottoir, une musique enveloppe nos corps.
Pour cette "ballade pour un fou", je vous emmĂšne jusqu'au bout de la nuit ... đ
CâĂ©tait en 1995 ... Pourquoi suis-je Ă nouveau dans cette rue oĂč jây rattache rĂ©ellement mes premiers pas de danseur au sens dâapprendre, de poser mes pas dans ceux de mes maĂźtres que je me suis choisi ... La scĂšne est je crois la mĂȘme, lâatmosphĂšre a quelque chose de "diffĂ©rent" ... les silhouettes des gens dans la rue, elles sont presque sans teintes de couleurs, en demi-teintes fades dâun Ă©clat passĂ©, ils sont pressĂ©s les passants comme si je dĂ©rangeais ; les regards de reproches de me dire que je nâai pas lieu dâĂȘtre lĂ . Des visages grimaçants dĂ©formĂ©s dâĂ©motions obscures et limites malsaines ... ils ont forme humaine... juste forme ...
Je ne comprends pas ce que je fais lĂ , pourquoi ces visages caricature dâinstinct animal ? Je monte les marches du Bistrot Latin, que de souvenirs sây rattachent ... lâendroit est presque tel quel, câest Ă©trange on dirait un mĂ©lange dâautres lieux que jâai connu, voire de scĂšnes de films ... Ă moitiĂ© en couleurs et en noir et blanc ... Il semble nây avoir personne, juste les silhouettes brumes fantomatiques esquissĂ©es du souvenir de gens qui un jour ont Ă©tĂ© sur cette piste de danse ou au comptoir ...
Et au milieu de la piste, il y a un corps .
Face contre terre . Le visage en sang . Il y a du sang rouge sur le plancher de la piste de danse autour et sous lui . Le visage est abĂźmĂ© tout autant que chaque partie de cet homme . Pourquoi suis-je par terre ? Pourquoi suis-je entrain de voir ce corps lĂ au milieu ? En sang ? Pourquoi nâai-je pas mal ? Je devrais hurler de douleur si jâen crois lâĂ©tat des blessures . Pourquoi est-ce que je ne ressens rien ? Ce nâest pas normal !
Il y a trois formes silhouettes qui regardent ce corps . De deux dâentres elles se dĂ©gage une sensation malsaines de plaisir jouissif... de la troisiĂšme irradie lâexacte opposĂ©e ...
Pourquoi nâai-je pas la conscience vrillĂ©e par la douleur, cela devrait ĂȘtre intolĂ©rable ... Qui sont ces silhouettes personnes qui regardent, me regardent ? Pourquoi tout ce sang ? Pourquoi suis-je dans cet Ă©tat lĂ ? Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi revenir ici ? Pourquoi ce lieu est-il plusieurs ? Pourquoi la sensation des passants dĂ©figurĂ©s dans la rue Ă©tait signal de danger ? Pourquoi y a-t-il face contre terre mon corps baignant dans du sang que je crois ĂȘtre le mien et lĂ maintenant une Ă©vanescente bleutĂ©e superposĂ©e reflet/silhouette sur/dans ce corps mais face vers le ciel ? ... ... ... đ€
RĂ©veil ... ... ... ... ... ...
đ On peut mourir de multiples façons ...
Oui câest aussi simple je nâai plus mal pour la toute simple raison que je suis mort . AprĂšs tout, câest assez logique... trois vies ... jâai tenu trois vies ... la premiĂšre a tout pris ou peu sâen faut...
la seconde a tout détruit et a abßmé tout ce qui était beau ...
La derniĂšre mâa donnĂ© lâespoir et ensuite mâa enlevĂ© mes derniĂšres illusions dâhomme ...
je pouvais mourir ...
Toi, la derniĂšre car ce sera "toi sinon personne", toi qui mâa dit Oui ,qui fĂ»t ce petit lapin blanc dans mes tĂ©nĂšbres, ne pas te voir est une Ă©preuve, te voir lâest tout autant ... et lĂ ce soir, cette soirĂ©e đ dâun samedi soir dâautomne me donne Ă relire ce rĂȘve dont je nâavais dans la symbolique pas toutes les clĂ©s ... ...
il me reste ce chemin oĂč je suis ... " du cap de la colĂšre jusquâau bout du monde " ...
Je sais que je suis seul depuis lâĂąge de quatre ans , câĂ©tait un jour de carnaval, un jour de mardi gras ... je sais que je nâai jamais Ă©tĂ© dans cette foutue caverne , je sais que je me suis Ă©vertuĂ© Ă y rentrer, je sais que je nâaurai jamais dĂ» ouvrir certains livres, je sais que je nâaurai jamais dĂ» chercher Ă entendre le bruit de la plume dans le cheminement de la pensĂ©e de ses esprits , Ă regarder entre lâencre et le papier ... Je sais je lâai appris on me lâa posĂ© sur la table, que ma mĂ©moire affective est Ă©tonnement dĂ©veloppĂ©e et que mes souvenirs archaĂŻques sont au-delĂ du commun, jâai arrĂȘtĂ© de douter dâeux aprĂšs pas loin de plus de quarante annĂ©es ... je sais que je nâaurai pas dĂ» plonger ... On ne revient pas inchangĂ© de certains voyages ... ni indemne.
Adieu toi que jâaime, puisque tu as "choisi" ... je me sais avoir encore plein dâencre dans lâencrier de mes yeux pour Ă©crire, alors pardonne-moi si de loin en loin je te rappelle Ă mon souvenir... peu savent et quant Ă la morale de la chanson elle me fait sourire car hĂ©las pour moi je connais les coulisses ... et nous aurions pu inventer notre vie ...
Tu fus et tu resteras ma plus belle danse .
Jâaurai aimĂ© ĂȘtre toi si jâĂ©tais nĂ© femme... jâaurai aimĂ© partagĂ© ta vie ... je ne voulais somme toute que peu de choses voire presque rien , jâaurai aimĂ© danser avec toi jusquâau bout ... et non ĂȘtre ma danseuse nâimplique pas dâĂȘtre ma femme obligatoirement comme tu me lâa jetĂ© au visage ... jâavais trouvĂ© en toi,hĂ©las pour moi, ce que je ne me savais pas cherchĂ© ... je lâai trouvĂ© et je lâai perdu ...
sâil paraĂźt que les dieux quand ils veulent vous punir exaucent nos vĆux alors je peux savourer ce que jâai trouvĂ© au prix de ce que jâai perdu .
Il est rare de trouver en lâautre la vibration qui rĂ©sonne sur la mĂȘme frĂ©quence ... je le sais pour la simple raison que tu fus la clĂ© qui me donna Ă aller lĂ oĂč normalement le chemin en est Ă jamais perdu ... je sais pourquoi jâai dansĂ© ... je te laisse ces lieux je nây reviendrai plus ...
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De tous les dons du ciel câest le cadeau du plus offrant.
Ma femme elle est trop belle regarde sa peau couleur safran.
[âŠ]
Si le monde était beauté, tu vivrais sous son rÚgne.
Son parfum est une ivresse qui te rend soĂ»l lâami,
Elle est classe comme une n*** et dangereuse comme un tsunami.
IndĂ©pendante est ma femme, lâintelligence incarnĂ©e.
Câest la reine de Saba, câest ClĂ©opĂątre rĂ©incarnĂ©e.
Ma femme câest de la foudre, lâorage, les cataclysmes.
Câest ta foi, ta religion, lâabjuration des hommes dâĂ©glises.
[âŠ]
Elle est belle comme le pĂȘchĂ©, une sĂ©quelle, un vrai scandale.
Je suis le prĂȘtre avec les clefs du temple et je deviens vandale.
[âŠ]
Comment GaĂ«l Faye peut-il te dĂ©crire avec une telle prĂ©cision ? Câest Ă se demander si il tâa dĂ©jĂ rencontrĂ©.
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