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#Courroies Industrielles
omkar0 · 1 year
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pixindia · 2 years
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pixfrance · 2 years
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Courroies Industrielles
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PIX fabrique une vaste gamme de courroies industrielles, de courroies de machines textiles, de courroies automobiles, de courroies agricoles, une large gamme de courroies de construction spéciales pour s'adapter à un large éventail d'applications. La gamme de produits comprend :
1. Courroies de construction enveloppées PIX-X'set®
2. Courroies trapézoïdales moulées PIX-X'tra® à bord brut
3. Courroies nervurées/poly V PIX-X'ceed®
4. PIX-X'act® Synchrone / Courroies de distribution
5. Courroies en polyuréthane PIX-X'pedient® et spécifiques à l'application, courroies à vitesse variable, courroies à bandes en construction enveloppée et à bords bruts pour les applications industrielles et agricoles.
 <a href="https://www.pixtrans.fr/products/industrial-belts/wrap-industrial-belts.php ">Courroies Industrielles </a>
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oxford-golf · 22 hours
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pixtransfrance · 3 months
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PIX fabrique une vaste gamme de courroies industrielles, de courroies de machines textiles, de courroies automobiles, de courroies agricoles, une large gamme de courroies de construction spéciales pour s'adapter à un large éventail d'applications. La gamme de produits comprend : 1. Courroies de construction enveloppées PIX-X'set® 2. Courroies trapézoïdales moulées PIX-X'tra® à bord brut 3. Courroies nervurées/poly V PIX-X'ceed® 4. PIX-X'act® Synchrone / Courroies de distribution 5. Courroies en polyuréthane PIX-X'pedient® et spécifiques à l'application, courroies à vitesse variable, courroies à bandes en construction enveloppée et à bords bruts pour les applications industrielles et agricoles.
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alnowrasit · 1 year
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Courroies Industrielles
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if-you-fan-a-fire · 2 years
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“Une enquéte pour déterminer quel châtiment sera imposé au bagnard Chester Crosby,” La Patrie. November 7, 1932. Page 3 & 5. ---- S'il est vraiment établi qu'il fut l'instigateur de la révolte des forçats à Saint-Vincent-de-Paul, il pourra être enfermé dans le cachot noir ou subir la peine de la flagellation avec la courroie, en présence de tous les détenus. - Nombre de citoyens de Saint-Vincent-de-Paul et des environs se plaignent de ce que le nombre des gardes au pénitencier n’est pas assez considérable. - Pourrait-on empêcher une évasion en masse des détenus advenant une nouvelle mutinerie? - Déclaration du colonel Piuze. - Tout est calme à midi. ---- Une enquête spécisle sera tenue par les autorités des pénitentiers du Caneada au sujet de la participation de Chester Crouby aux émeutes du bagne de Saint Vincent de Paul, vendredi dernier.
Il ne fait maintenant plus aucun doute que Crosby, qui purge une sentence de 22 ans, commencé en octobre 1929 à Kingston, pour avoir été trouvé coupable de vols de grand chemin et d'effractions nombreuses, était le véritable chef des émeutiers et que lui seul n'a pas craint de préparer de longue main toute la conspiration qui éclata vendredi. Il fut le premier à attaquer un de ses gardes à coups de couteau. 
Crosby, avons-nous apprie ce matin, à plusieurs fois été mêlé à d'autres conspirations, tant au bagne de Kingston qu'a Saint-Vincent, mais heureusement chacune de ces tentatives fut toujours découverte à temps. Plusieurs foin il fut puni et enfermé dans les cachots noirs mais après avoir suni ces châtiments, il revenait toujours aux mêmes dispositions.
[Most of this is nonsense - invented largely by the newspapers and a false identification with a different prisoner. Crossley or Crossly was serving 4 years, not 22, had only been in the penitentiary at Kingston once before, etc. etc.]
CYNISME Son audace est telle que dernièrement il faisait parvenir une supplique au ministre de la justice d'Ottawa, demandant son pardon, prétextant sa bonne conduite pour obtenir sa Ilbération. Inutile de dire que cette demande fut promptement refusée. 
Chester Crosby, dont le véritanle nom est Prior, ent âgé de 30 ans st vient de Chatham, Ontario, où il fut élevé par des parents adoptifs. Le nom sous lequel il a été véritablement connu toute sa vie est Chester Crosby et non Crossley. ayant été élevé par M. et Mme Lawrence Crosby, de Chatham, qui le recueillirent a l'âge de deux ans alors que son père quitta le Canada pour aller demeurer aux Etats-Unis. Comme son père ne donne plus. par Ia suite, ne de vie, ses parents adoptiés l'élevèrent. 
Dès sa plus tendre enfance il se montra récalcitrant à ses parents adoptifs et dut être enfermé dans l'école industrielle de Mimico. Il n'échappa de cette institution a I'age de 13 ans, mais il fut capturé à Chatham et renvoyé à l'école le 25 avril 1914. II avait été condamné pour le vol d'une bicyclette. 
En 1929 Crosby était à Chatham et venait d'être remis en liberté du pénitencier de Jackson, Michigan, aux Etats-Unis où il avait purgé une asses longue sentence. D'après son père adoptif il a passé la plus grande partie de sa vie en prison, sortant du bagne pour retomber entre les maine de la police quelques jours à peine nouveau forfait. 
Depuis son arrivée à Montréal il tenta d'obtenir de nouveau son transfert au bagne de Kingston. afin que ses beaux-parents puissent le visiter plus souvent. LETTRE DE CROSBY Dans une lettre envoyée dernièrement à sa belle-soeur il disait: 
‘Nous avons un surintendant de prisons, le brigadier général D.- M. Ormond. qui semble être un bien bon homme. J'ai eu une longue conversation avec lui samedi dernier au sujet de ma permutation à Kingston et il m'a laissé entendre que j'obtiendrais une réponse favorable de lui d'ici deux ou trois mots. S'il accepte de me renvoyer à Kingston je vous le laisserai savoir sans délai. Ainsi prenez courage. Les choses peuvent tourner à mou avantage sous peu.” 
On ignore encore officiellement qui sera chargé de faire l'enquête, car Ottawa n'a pas encore fait son choix mais il semble que cette enquête sera conduite par I'inspecteur des prisons H.-C. Fatt, qui est l'assistant du brigadier-général Ormond, le surintendant des pénitenciers. Le général Ormond conduit actuellement l'enquête sur es causes des récentes émeutes du bagne de Kingston. 
Il se peut aussi, nous a-t-on dit ce matin. que le colonel Piuze, le préfet du pénitencier, conduise lui-même une partie de cette enquête.
Nous avons ce matin rencontré plusieurs dea citoyens de Saint- Vincent de Paul qui nous ont dé claré vivre continuellement dans la crainte d'une révoite en masse au pénitencier. Ces gens voudrayent voir le nombre des gardes grandement augmenté, car actuellement ils sont absolument dans l'inquiétude pour la paix de leurs foyers au cas ou il se produirait je bagne un soulèvement général dans la bagne que les gards, vu leur trop petit nombre, et malgré leur courage, ne pourraient certainment que difficilement empécher.
L’ENQUETE Au cours d’une assez longue entrevue avec le colonel P. A. Pluze, préfet du penitencier, ce matin. notre representant à appris que l'enquête n'était pas encore commencée. 
Le colonel Piuze à déclaré n'avoir pas encore reçu aucun avié officiel d'Ottawa au sujet de qui conduirait l'enquête. bien qu'il avoit que ce sera l'inspecteur H. C. Fatt.
Le colonel Piuze nous a déclaré qu'aucune accusation n'avait encore été portée contre Crosby, qui est actuellement gardé à vue a l'infrmerie du bagne, se rétablissant lentement des blessures et des brûlures reçues où qu'il s'infliges vendredi pendant l'émeute quand il vit que la partie était perdue.
“Naturellement,” a dit M. Piuze, “je ne sais pas encore quelle sera l’accusation qui sera porté contret. J’ignore aussi quels pourront être les résultats de l’enquête no les faits que l’on pourra prouver contre Crosby. Je new puis donc savoir sour le moment quel sera son châtiment.
“Aucun garde n'a été suspendu et je ne crois pas qu'aucon d'eux le soit, car il semble bien que personne, parmi les autorités ne soît à blamer pour cette mutinerie. 
“Tous les blessés sont actuellement en bonne voie de rétablissement et les deuxs gardes qui sont à l'hôpital seront certainement sur pied d'ici deux ou trois semaines et on état de reprendre alors leur service. 
“Rien n'a encore été décidé an sujet d'augmenter les nombre des gardes dans le pénitencier et nous avons actuellement le nombre ordinaire et régulier de gardes. Je ne pris cependant parler pour l'avenir, car je ne sais en que recommandera l'officier enquêteur. 
“Je ne connais rien de la supposée attaque de Cromby contre un de sen gardes. hier matin. Personne n'est actuellement détenu dans les cachots noirs à la auite de ces émeutes. 
“Comma je le dis plus haut, nous faudre attendre lea résultats de l'enquête. car nous ne pouvont porter aucune accusation ni infliger aucun châtiment contre qui que ce soit avant la fin de l'enquête qui étabtira les responsabilités. Tout ce que nous pouvons faire dans le moment est de mettre an force la discipline du bagne at tout est dans l'ordre depuis vendredi après-midi. La plus grande discipline règne partout et un véritable silence de mort règne.
‘Je vous demanderai de bien dire aux parents, des gardes et des bagnards qui sont dans l’inquiétude, qu’ils n’ont absolument rien à crainde. Si rtains détenus ont été blessés, et il n’y en a que cinq ou six qui le furent, personne n’ayant été tué ni gravement blessé; je préviendrai ces parents personnellement. Dans l’intervalle, qu’ils soient sans crainte pour ceux qui leur sont chers.”
CHATIMENT L’un des châtiment qui pourrait ètre infligé à Crossby pour la part qu’il a prise dans cette émeute est celui de la courroie qui consiste à amener un détenu dans un grand coulour et là, en présence de tous les détenus de l’institution, on lui fait enlever une partie de ses vêtements. Un des gardes, se servant d’une forte courroie en cuir en applique plusirs coups au coupable. Tout en étant beaucoup moins cruel et moins violent que la peine du chat-à-neuf-queues, ce châtiment est aussi humiliant pour les prévenus qui le craignent autant que l’autre.
Il ya deux où trois ans, une trentaine de bagnards, qui avaient commis des actes d'insubordination, furent ainsi publiquement fouettés avec une courroies. Cependant leur offence était beaucoup moins grave, car ils avaient tout simplement crié. Cette mesure eut cependant rendue nécessaire, dit-on. pour le maitien de la discipline de l'institution, 
Une autre punition que peut avoir Crosby est de comparaître de nouveau devant les tribunaux et de voir la durée de sa sentence beaucoup prolongée.
Il se peut aussi qu'il soit enfermé dans un des cachots noirs du bagne pour un temps déterminé. Dans ces cachots, il n'y a aucun meuble, Ie prisonnier doit dormir sur le dur plancher de ciment, sans aucun lit. On ne lui donne aussi que de pain et de l’eau à boire pendant tout le temps de sa punition. 
D'après le préfet Piuze les dommages an matériel et à l'édifice se chiffrent à environ $50,000.00. Par suite de cet incendie, tous le service des ateliers de la prison est passablement désorganisé et il faudra pendant assez longtemps trouver une autre occupation pour les détenus. 
Comme il a été annoncé samedi soir, aucun prévenu ne sera envoyé au bagne pour le moment et tous ceux qui serait condamnés devront être gardés dans les prisons en attendant la décision des autorités fédérales. 
Ceux qui se révoltlèrent vendredi sont aujgurd'hui très calme et sont surtout craintifs, ne sachant exactement quelle sera leur punition. Ils craînent aussi beaucoup pour toutes les petites faveurs qui jour étaient de temps à autre accordées, tel que tabac, sucre et autres potites douceurs.
[How could the newspaper know this?? It’s not inaccurate but it’s not presented as a guess.]
TORONTO, 2. - “La population du Canada, émue par les récentes émeutes aux bagnes de Portemouth et de Saint Vincent de Paul, ne restera pas indifférents et elle réclamera une enquête complète sur l'adisinintration des prisons et des pénitenclers du Canada”, déclaré heir soir, M. Cameron R. Mcintosh, député de North Battleford. on Saskatchewan. 
“Le publice. ajoutait-it, se rend de plus en plus compte d’une reur essentielle de cette administration: sa méthode est plutôt la sanction que la correction’.
Toronto, 7, — L'on distribuera probablement du tabac aux détenus de la prison de Don, à Turonto. Le maire W. J. Stewart at le secrétaire de la province, l'honorable M. Challies, ont visité certaines prisons où les prisonniers ont la permission de fumer et ils se proposeraient d’applicer ce régime à la prison locale.
Ottawa, 7. ~ Les registres du ministère de la justice indiquent que le nom du chef des forçats révoltés au pénitencier de Saint- Vincent de Paul, est bien Chester Crossley.
LE RAPPORT DES POMPIERS Voici le rapport préparé par le capitaine Emile Sainte-Marie, et le lieutenant Raymond Paré, qui dirigèrent l'équipe de la briga-de d'incendie lors des émeutes au pénitencier de Saint-Vincent de Paul. 
“Les pompiers luttérent contre les flammes 8 houres et vingt minutes durant. L'incendie éclata au troisième étage dans l'édifice ou sont situés les ateliers des mensusiers, tailleurs, cordonniers, roileurs, etc. L'étage supérieur fut complètement détruit. Les deux autres souffrent de dégâts par l'eau et la fumée. Les pompes automobiles nécessitérent 75 gallons de gazoline et 2 gallons et trois quarts d'huiles. Le colonel Piuze, préfet, félicita les équipiers de leur brillant travail. Il leur servit à diner. 
Nous apprenons de plus que l’on a défendu aux pompiers de mentionner quoi que ce soit qui concerne les accidents et blessés dans les rapports destinés aux archives des quartiers généraux.
TOUT SEMBLE CALME Soizante-douze heures après les émeutes qui ont causé un émoi considérable au pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul et dans toute la province, le calme complet régnait ce matin dans l’enceinte entourée d’un mur haut de 30 pieds du plus grand bagne du Canada. Tous les détenus, depuis vendredi matin, sont tous gardés dans leurs cellules particullères afin de prévenir toute nouvelle tentative de mutinerie de leur part. Car, semble-t-il, les prisonniers sont encore trop énervés et excités à la suite de l'incendie de vendredi pour les laisser se rencontrer librement par groupe.
PREVENUS ENFERMES Hier après-midi, tard, le colonel P. A. Piuze, le préfet de pénitencler, a déclaré que les prévenus étaient gardés dans leurs cellules respectives par mesure de précaution et qu'ils avaient été nourris normalement et régulièrement depuis l'émeute. Depuis ce temps, pendant les journées de samedi et de dimanche, dit le préfet, on n'a entendu un seul cri ni une seule plainte dans tout le bugne. Le préfet à de plus déclaré que tout le monde avait fait son devoir lors de l'émeute. 
PERSONNE N'EST DISPARU Les autorités ont aussi catégoriquement nié que un garde et un détenu manquaient encore à l’appell. Il n'y à eu aucune perte de vie nous dit-on, et le colonel Piuze à ajouté que si un prisonnier avait mauqué à lappel, il se serait fait un devoir de prévenir lui-même sa famille. 
Le préfet a ajouté que les détenus étaient gardés dans leurs cellules, à cauve de leur trop grande nervosité par suite des incidents de vendredi et qu'on ne les a pas laissé travaliler dans leurs boutiques en fin de semaine pour cette raison.
“Ceci, dit le colonel Pluze, n'est pas du fait qu'ils avient turbulents ou tentent de manifester, car ils ont été plus paisibles que jamais et pas un seul de nos 1,105 prisonniers n'a fait une seulemenace. La discipline dans tout le bagne est actuellement parfaite.” A L'HOPITAL Peu après deux heures, hier après-midi, le préfet du pénitercier, accompagné de deux membres de son personnel, se rendit on autonmobile a l'hopital Sainte- Jeanne-d’Arc de Montreal afin d'y visiter le garde Zotique Aube et le lieutenant colonel Emile Jacques qui furent tous deux blessés au cours de l’émeute. 
Avant de se rendre à l'hôpital M. Piuze à déclaré ce qui suit: ‘Je tiens à insister sur le fait qu'il n’y eut que cinq ou six prisonniera de blessés au cours de l'émente et que leurs blessures ne sont pas sérieuses. S'il y avait pas harard, quelque complication daus leur état, je me ferai un devoir d'en prévenir sans tarder leurs famille.” 
Le colonel Pluze a expliqué hier que les prisonniers étaient nourris actuellement par groupes et que cela semblait donner entière salisfaction. Il à de plus nié la rumeur qui voulait qu'un garde voit disparu depuis l'incendie. RUMEUR CONCERNANT CROSBY Une autre rumeur qui voulait que le nègre Cheater Crosby, le chef den révoltés, qui fut grièvement hiesné et brûlé au cours de l'émeute, avait repris connaissence à l’hôpital de la prison hier matin et avait attaqué l’un de ses gardes, à circulée hier, mais cette rumeur n'a pu éte ni confirmée ni niee.
Comme “La Patrie” l’annonçait exclusivement samedi matin, la nouvella qui voulait que Crosby soit venu à Montréal du bagne de Kingston a été confirmée en fin de semaine.
Rien que le plue grand silence ait entouré la vaste institution pendant ka journée d'hier des centaines d'automobilistes se sont rendus près du pénitencier, se tenant sur le Montée Saint-François-de-Sales afin de voir les ruines de l'édifice détruit au cours de l'émeute vendredi matin. Pas plus pour ces automobilistes que pour les  journalistes vendredi, la consigne n'a été relachée. 
Comme les véhicules passaient sur la grande route on pouvait voir des gardes armés dans kes quatre grandes tours du bagne, pendaut que d'autres parcouraient les murailles et les cours de l’institution.
M. Martin Demers, résident de Saint-Vincent de Paul depuis 72 ans, a fait une description virante de la manière dont Crosby fut imprisonné dans les flammes au troisième étage de l'édifice tncendié vendredi matin. ‘Du toit de l'escalier de sauvetage du collège Laval, situé à une faible distance des murs du bagne”, dit M. Demers, “nous pouvions voir le prisonnier nègre faisant des gestes désespérés au milieu des flammes”. 
“Crosby, après avoir mis le feu au premier étage de l'édifice en pierre, se sauve immédiatement à toute vitesse au troisième étage où il mit également le feu. Il fut cependant victime de son imprudence et fut soudain enveloppé de flammes qui lui coupaient toute communication avec l'escalier qui lui aurait permis de retourner a la premier étage. Nous le vimes alors faire des efforts extraordinaires, mais vains, pour tenter de se sauver et de fuir les flammes qui le brülaient.” 
Les plus âgés résidents de St.-Vincent de Paul se souviennent d'il y a vingt ans, alors qu'une sérieuse émeute se produisit dans l'enceinte du pénitencier. “Cela,” dit M. Demers, “fut une véritable émeutes et tous les résidents du village n'étaient préparés pour faire face à une véritable calamité. Quand l'alarme fut donnée, nous nous précipitâmes tous aux portes de nos demeures et l'on nous arma de carabines. À cette occasion, l'émeute avait été déclanchée quand un détenu se sauva. Ce prisonnier avait lancé une corde munie d'un crochet par dessus le mur et avait rapidement escaladé ce mur. Cependant, malheureusement pour lui, quand 1il arriva au haut de la muraille il fut vu par un garde qui le vise avoc sa carabine, fit feu et le tue. Son cadavre tomba sur le sol d'une hauteur de 30 pieds”. 
La vieux citoyen qu'est M. Martin, déclare avoir suivi attentivement tout ce qui s'est passé au bagne depuis 40 ans et ne se souvient que d'une seule évasion qui rit été chanceuse. “Cet homme,” dit M. Demers, “se nommait Humaine. Il se saliva avec un companion dn nom de Filiatrault. Tandis que ce dernier fut capturé, on ne trouva jamais aveune trace d'Humaine". 
M. Demers a également ajouté qu'au cours des émeutes de vendredi, le garde Joannette. qui était parmi les émeutiers, alia être frappé d'un coup de couteau dans le dos par un des détenus quand un autre prisonnier asséna un violent coup de poing à détenu, qui tomba sur le sol. Pendant qu’il était à terre ce détenu tenta vainement de couper un des boyaux à incendie dont se servaint les gardes pour combattre l’incendie. On parvint finalement à le conduire dans sa cellule.
Pendant toute la fin de semaine on pouvait voir de petits groupres de citoyens de Saint-Vincent de Paul réunis et discutant les événements de la veille. Les opinions, comme les versions de ce qui s'était déroulé au bagne, différaient à chaque groupe, car pendant que plusieurs disaient que les journaux avaient grandment exagéré les faits, d’autres disaient et ceux-ci était plus nombreux que les fait étaient beaucoup plus grave qu’on ne l’avait rapporté dans les mêmes journaux.
“Crosby était un lâche et un véritable démon ” Souriants maigré leurs aftreuses blessures, le lieutenant colonel Émile Jacques et Zotique Auné, gardes au pénitencier de Saint-Vincent de Paul. grièvement brûlée vendredi matin dernier, lors de la désormais fameuse émeute, ont accordé une courte interview au reporter de ‘La Patrie’ ce matin.
Les deux victimes du devoir étaient confortablement assis dans des fauteuils dans leur chambre. à l'hôtel Sainte-Jeanne d'Arc. 
“Est-ce vous garde Saint-Jacques? 
L'interpelié éclate d'un joyeux rire.
“Non,” répond-il, “Je me nomme Jacques, simplement, Je ne ne suis pas encore sanctifié.” 
“Vos blessures vous font-elles beaucoup souffrir?” demanda le reporter.
“Aucunement. Toutefois, il nous est impossible de remuer les mains sans douleur.” 
“Combien y avait-il de prisonniers au pénitencier, lors de la mutinerie?” 
“1105 exactement.” 
‘Où done s'est déclaré l'incendie?" ’
‘Au troisième étage, dans la salle des talllours.” 
“Est-ce Crossley qui fut l'instigateur du mouvement de révolte?”,
“Ca, nous n'avons pas droit de le dire. Attendes l'enquête.” 
Et n'adressant au garde Audé, le reporter demande: 
“Que pensies-vous de ce negre?’ 
“Crosly. sane arme, était un lache et une fois armé, était le pire ‘’démon“’ que l'on puisse imaginer.”
“Y a-t-il eu défection de part du personnel?” 
“Le pénitencier de Saint-Vincent de Paul est le mieux administré que je connaisse,” fit le garde Aubé." 
“Qui vous a porté secours?” 
‘Des gardes. Ils nous transportérent dans l’auto du colonel et on nous reconduisit à l’hopital Sainte-Jeanne d'Arc, où nous bien soignés.” 
Ici le garde Aubé demanda au reporter de lui allumer une cigarette, les mains emmitoufflées dans les pansements graissseux l'empéchent de le faire lul-même. Il doit se servir d'un long tube qu'il porte à sa bouche. Les levres meurtries ne souffrisaient pas l’appui de Ia cigarette elle-méme. Le lieutenant colonel Jacquespeut fumer le ciguare, sans aide aucune.
 “On nous a dit,” fit le reporter, que les dégâts se chitfraient entre le demi-million et le million. Est-ce exact?”
Le garde Jacques sourit et répond.
“Je crois ce montant beaucoup exageré.”
“Etes-vous allé à l'incendie du collège Laval.” 
“Non nous étions de service à ce moment. Nous travaillons tous deux à l'équipe de jour.” 
Toujours souriant, les deux gardes blessés, la tête couverte de bandeaux, saluent 1le reporter qui leur souhaite un prompt rétablissement.
LES EMEUTIERS Nons avons vainemant tenét ce matin, de confirmer les nombreuses rumeurs au sujet de conspirations entre Crosby, Sam Behan, condaniné à 25 ans de bagne pour le vol à le banque de Montréal, rue Ontarlo l'an dernier, et d'un nommé Lemieux alias Lachapelle, arrété et condamné l'an dernier par les détertives provinciaux. qui, nous dit-on, aurait lui aussi grandement participé a soulever plusieurs de ses camarades. Un détenu du nom de Lepage serait aussi parmi les principaux émeutiers et aurait été blessé. 
Pour le moment les autorités ne veulent rien confirmer ou nier à ce sujet, attendant les résultats de l'enquête qui sera ténue, mais Ia rumeur n'en continue pas moins. 
PAS ASSEZ DE GARDES Nous apprenons de bonne source ca ainsi que de nombreuses personnes demeurant des envirrons du bagne, que l’un des causes indirectes de l’emeute de vendredi est le nombre insuffisant de gardes au pénitencier. En effet il n'y a actuellement que 150 gardes qui doivent travailler par équipes, ce qui fait qu'il y a vraiment plus que 60 à 70 gardes à la fois de service pour maîntenir dans l'ordre pius de 1,100 détenus qui, naturellement ne sont pas satisfaits de leur détention et qui sont toujours préts à conspirer et à tenier de déjeuer ces gardes. 
Naturellement aver un nombre si insuffisant de gardes, quoi-que ceux-ci fassent continuellement leur devoir, on ne peut leur demander l'impossible.
Photo caption: Le forçat SAM BEHAN, qui aurrait conspiré pour provoquer une mutinerie au pénitencier de St.-Vincent de Paul, quelques semainre avant celle de vendredi dernier.
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notrebellefrance · 3 years
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Palavas les Flots
PALAVAS, autrefois « Les Cabanes » pour les premiers pêcheurs, fut lancé comme reine des plages de la Méditerranée et demeure l’une des stations les plus vivantes du Littoral du Languedoc-Roussillon.
PALAVAS tire son nom d’un grau situé à proximité de Frontignan, qui permettait aux navires de pénétrer, dès le XVIIème siècle, dans les étangs. Situé à 12 kilomètres de Montpellier, ce port de pêche vite réputé, est devenu, à la fin du XIXème siècle, une sta- tion balnéaire et climatique renommée, non seulement par ses possibilités thérapeu- tiques, mais encore par le charmes de ses loisirs de détente. Dans ce double mouve- ment, PALAVAS est né des efforts conjugués des premiers pêcheurs, de médecins et de pionniers improvisés de la promotion touristique.
L’attrait du soleil et de la mer, le besoin d’abandonner les brumes et les fumées des régions industrielles encouragé par les progrès des moyens de transport, le régime des congés payés et l’attrait de « l’exotisme » du Midi..., vont faire d’un petit village assoupi, une station à la mode, exploitant une nouvelle industrie où la seule fumée qui s’élève dans le ciel n’est autre que celle de l’eau qui s’évapore sous le soleil ardent... Mais à l’origine, l’histoire de PALAVAS est intimement liée à celle du commerce et de la navigation des ports de Maguelone et de Montpellier. Le site appartenait ancienne- ment aux Évêques de Maguelone. Après la prise de la cité en 737 par Charles Mar- tel, une partie de la population dispersée avec des pêcheurs, vint trouver protection
autour de la cathédrale.
Plus tard, les Consuls de Montpellier, désireux d’attirer des navires de commerce, déci- dèrent la création d’un nouveau port sur la côte : le port de Lattes.
A cette époque, le Lez n’avait pas le même cours qu’aujourd’hui : la rivière, arrivée à Lattes, se partageait en deux branches dont l’orientale s’est atterrie, tandis que l’autre a toujours servi à la navigation. Cette branche orientale, divisée en plusieurs canaux pour l’usage des moulins et l’arrosage des terres, est désignée sur les an- ciens plans sous le nom de robine ancienne des moulins et plus couramment de Lez vieil, se jetant au-dessous de Lattes dans l’étang de Jonqueriis, des joncs ou de Jonquières. La branche occidentale du Lez ou le Trincat, et le canal de la Robine ou Escapol, formaient depuis la naissance de celui, un peu au-dessous du mas d’Enci- vade, jusqu’à leur embouchure dans l’étang de Lattes, une sorte de delta ou langue de terre, qui avait pris le nom de Corrigia ou Corregia: courroie ; c’était une suite de prairies bordées par les deux canaux du Lez.
Ces près formant la Corregia étaient séparés de l’étang de Lattes par le palus Mejean , lequel s’avançait de chaque côté par deux langues : l’une pénétrant dans l’étang avec l’embouchure de la Robine et l’autre suivant le Lez principal s’appelait pointe de l’Arnel, Arnerii.
La communication du château de Lattes et par là du nouveau port, s’établissait au moyen de la goulette ou roubine de Lattes, par la passe de Carnon et le Grau de Porquières situé entre Carnon et le Grau actuel de PALAVAS.
La côte et la plage n’avaient pas la configuration que nous leur connaissons au- jourd’hui. La Province du Languedoc, dans toute l’étendue des Évêchés d’Agde et de Montpellier, était terminée du côté du midi par des étangs salés, lesquels étaient séparés de la mer par une plage et en recevaient les eaux par des ouvertures appelées « graux ». En fait, comme le montre bien une carte du Diocèse de Montpel- lier dressée en 1641, on s’aperçoit que les alentours de PALAVAS se présentaient sous la forme d’un seul et unique étang qui s’étendait de Cette à Aigues-Mortes. Gramenet et les Premières Cabanes
étaient déjà deux stations de pêcheurs qui servaient de pilotes à travers les étangs, aux embarcations catalanes, portugaises, génoises, napolitaines et siciliennes qui, vers le XIIème siècle, fréquentaient le port de Lattes.
N’hésitez pas à poursuivre cette intéressante histoire de Palavas-les-flots et des Palavasiens en cliquant sur le lien juste en dessous
Auteur Christian JEANJEAN
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omkar0 · 3 months
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Courroies Trapézoïdales
Les avantages des courroies trapézoïdales résident dans leur capacité à transférer la puissance de manière efficace, réduisant ainsi les pertes d'énergie dues au frottement. Leur conception spécifique leur permet également d'absorber les chocs et de fonctionner dans des conditions variées sans compromettre leur performance.
En conclusion, les courroies trapézoïdales jouent un rôle essentiel dans la transmission de puissance dans de nombreux systèmes mécaniques. Leur forme spécifique et leur capacité à s'adapter aux poulies en V en font un choix populaire pour assurer une transmission de puissance stable et fiable. Avec un entretien adéquat et des remplacements réguliers, ces courroies garantissent un fonctionnement optimal des systèmes où elles sont utilisées.
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pixindia · 2 years
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pixfrance · 2 years
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Courroies Industrielles
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pixtransfrance · 3 months
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alnowrasit · 1 year
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Courroies Industrielles
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chloreminuit · 4 years
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I would prefer not to
Jean-Christophe Bailly, “ l’Autre de l’homo faber ou les enfants de Bartleby”
“L’aptitude à créer des outils et à s’en servir est généralement citée comme la base même de toute humanité possible. Qu’il s’agisse de l’homo faber (terme créé par Bergson et adopté pour sa valeur générique) ou de l’homo habilis (terme plus récent mais qui désigne un repérage de cette aptitude placé beaucoup plus haut dans l’histoire de l’humanité) et toujours l’homo sapiens ou ses ancêtres sont-ils accompagnés de ce double qui, à côté d’eux et en eux, fabrique, fabrique sans fin et transforme. L’histoire des civilisations, massivement et vertébralement, est celle du travail, celle de la visibilité des marques matérielles du travail, et c’est toujours un vertige que de se pencher sur les planches ou les vitrines montrant l’évolution lente, graduelle, inexorable, de la forme des plus anciens outils : pointes qui s’affinent et se spécialisent, parcourant de la masse à l’éclat le patient voyage d’une perfection croissante — voyage au bout duquel, dans un raccourci historique facile mais inévitable produisant un effet de tremplin, s’aperçoivent d’autres forces et instruments, liés à d’autres âges et usages : par-delà faux et moulins, et en sautant les siècles, fabriques et machines, avec vapeur, roues dentées et courroies de transmission, puis enfin mégapoles et banlieues saturées d’écrans, soit, guerres incluses, le perpétuel chantier du monde, son devenir accéléré et strident et cette sorte d’accumulation béate qui a fini par tout remplir et dominer.
Et même si nous sommes aujourd’hui sortis de la phase bruyante et triomphante de l’âge industriel proprement dit et si les signes du travail ne sont plus ceux des idéologies productivistes et du culte du Progrès, avec leurs cheminées, leurs sheds étirés à l’infini et leurs soleils levants, l’horizon de pensée moyen des sociétés développées demeure celui d’un monde de labeur et d’agitation tout entier dévoué si possible à la Croissance — qui n’est rien d’autre peut-être que la traduction purement technique et modernisée du vieux Progrès. Avec quelle violence l’ensemble des états de choses — l’état des choses entre elles et des hommes entre eux parmi les choses — a pu être bouleversé depuis deux siècles, et presque partout sur la Terre, on ne le mesure que de loin en loin ou de temps en temps, à la faveur d’un saut de côté ou d’un brusque recul. Et c’est là, sur le fond d’une catastrophe que l’on juge selon les jours seulement possible ou au contraire probable, que le monde du travail, selon la diversité enchevêtrée de tous ses modes, apparaît dans une sorte de maelström d’images embouties, avec tout ce qu’il lève, soulève et emporte : plein emploi et chômage, exploitation et exténuation des ressources et des hommes, course en avant où la volonté de contrôle rivalise sans fin avec un mouvement ivre de lui-même, richesses fabuleuses et masses affolées, pauvres hères et migrants, guerres des frontières, des tarifs et des réseaux, coulées de lave humaine dans les gares aux heures de pointe, pointage et temps compté, fast food et news sans auteurs, aussi vite dégluties qu’avalées, déchets, tonnes de déchets — un film au montage saccadé, sans rythme, l’énorme film en devenir du chantier où nous sommes jetés, tous autant que nous sommes et chacun à son poste, qu’il l’ait ou non voulu.
Mais n’y aurait-il que cela et nos vies ne seraient pas racontées : car autre chose, et là aussi depuis l’aube des temps, a lieu et se déroule — quelque chose qui n’est pas le travail ou que le travail à lui seul ne peut pas qualifier, quelque chose qui n’est pas non plus le repos ou la simple interruption du travail et qui échappe donc au schème de la reconstitution de la force de travail ou à celui de sa version modernisée, la sphère du loisir. Un autre film par conséquent, au tournage plus lent et plus secret, plein de rushes anonymes et de chutes lointaines — un film d’ouvertures qui longe la vie et la dédouble, la déploie, la sauve.
Or comment l’appeler, ce film d’instants perdus, ce film dont le temps n’est pas celui, homogène, des calendriers, ou celui, à la fois excité et monotone des “emplois du temps” ? Temps qui s’ouvre dans le temps pour y faire entendre un autre air et une autre allure, temps décompressé qui se décompose en une infinité de petites îles, de petites îles flottantes, temps qui est volé au travail et qui se soustrait aux formes socialement reconnues de l’activité pour aller frayer dans d’autres espaces et vers d’autres productions, depuis toujours.
Ainsi, aux temps les plus lointains, parmi les premières traces que l’on a pu relever autour des habitats, on a trouvé ces objets que l’on appelle des “curios”, et qui, coquillage ou cailloux aux formes régulières sélectionnés pour leur différence témoignent, et très haut, d’une attention donnée aux formes, ou à la formation, et par conséquent d’une déviance par rapport à l’activité pure et simple, à la quête de la nourriture ou aux opérations de maintenance de la vie. En témoigneraient aussi sans doute — si toutefois nous pouvions en avoir des traces — les parures, les pratiques somptuaires, les danses. Plages de temps peut-être immenses dans lesquelles se forma le sentiment esthétique, et où le tourment rêveur en vint à se confondre à une activité, mais tout autre, et délivrée des fins immédiates. Plages de temps dont on sait en tout cas qu’elles iront en se réduisant au long de l’évolution historique, jusqu’à atteindre les portions infinitésimales qui sont celles du servage mais aussi, plus tard, celles auxquelles le capitalisme consentira dans sa phase délirante — l’histoire de l’humanité pouvant être ici décrite sommairement mais sûrement comme une lente mise au pas, comme le remplacement progressif de tout un tissu de coutumes, de fêtes et d’échappées par le culte exclusif du travail et de ses valeurs.
Or c’est du moment peut-être le plus fanatique de l’exaltation de ces valeurs, lorsque le capitalisme était encore en pleine formation, que nous vient, comme du cœur même de la machine, l’écho d’un rêve d’évasion absolu, qu’il serait vain d’opposer aux formes directement politiques de la révolte mais qui emporte dans sa teneur la radicalité la plus nue, l’opposition la plus ferme à tous les réquisits d’une humanité programmant son propre contrôle. Je pense bien sûr ici au modeste employé de bureau de Wall Street, au scribe qu’inventa Melville en 1853, à Bartleby donc, et à l’obstiné refrain qu’il décide, on ne sait d’où, de tenir jusqu’à en mourir — ce « Je préfèrerais ne pas… » (I would prefer not to…) qui ne résonne ni comme un slogan ni même comme un simple refus mais qui ouvre, au sein du monde du travail où il s’énonce, l’espace d’un pur retrait, qui a la puissance d’un droit : le droit de se soustraire et de cesser d’emboîter le pas, le droit, comme l’ont indiqué Gilles Deleuze ou Giorgio Agamben, d’exister hors références, le droit de ne pas être et de ne pas faire.
Avec le personnage de Bartleby c’est en fait toute une lignée déviante qui s’inaugure. Bartleby, à l’âge du premier capitalisme et du sein de la ville qui en sera plus tard le signe absolu, est le marqueur d’un style dont les commis de Robert Walser seront le fruit ironique immédiat mais dont des êtres réels comme Kafka ou Pessoa, employés de bureau l’un et l’autre, peuvent être compris eux aussi comme des représentants. Le seuil qu’il faut franchir pour passer de l’effacement absolu de Bartleby, héros ou anti-héros inventé par un grand écrivain, à ces grands écrivains s’inventant nuitamment d’autres vies, c’est celui de l’activité, ou d’une activité tout autre, réembrayant des puissances auxquelles Bartleby quant à lui n’accède pas, ne veut pas accéder : mat est son reproche ou son silence, entière et intégrale est son évasion. Mais rétrospectivement cette force qui décline toute offre ou toute inflexion venant du monde du travail et de la reproduction sociale nous apparaît comme le fond même sur lequel quelque chose peut lever : en l’absence de tout chant et même de toute ritournelle comme en l’absence de toute velléité de faire, Bartleby est celui qui révèle l’étendue de ce qui s’enlève au-delà ou plutôt en deçà de toute volonté de servir.
Et c’est sur le fond de cette grève singulière, absolue et sans partage que s’enlève à son tour la pure possibilité d’un autre « faire », ou d’une fabrication qui ouvrirait à l’homo faber, c’est-à-dire à l’espèce humaine, une autre destination. Ce qui s’engouffre ici, ce n’est pas tant l’immense rêverie d’un travail délivré de l’aliénation qu’une multitude de sorties, grandes ou petites mais effectives, qui toutes ont ce sens de déporter l’activité hors du rendement et qui toutes réalisent ou actualisent, mais par éclats ou par ricochets, l’utopie d’un temps tout autrement employé, celle autrement dit d’un temps sans emploi, purement traversé et vécu : la dimension qui se précise là aussitôt, quoiqu’on fasse, est celle de l’expérience, celle d’une restitution — ou plutôt, et sans nostalgie dès lors, d’une constitution — de l’expérience. La traversée du temps, selon cette mue, se change en une attention démesurée à tout ce qui habite et ponctue l’étendue, et cette attention est exactement la contrepartie de l’écho distrait que l’on porte désormais aux modes de production, de reproduction et d’accumulation qui régissent le monde officiel du travail.
Cette expérience ainsi envisagée est le contraire de l’oisiveté : de même que Bartleby, qui est seulement celui qui se retire du faire qu’on lui propose, n’est aucunement assimilable à quelqu’un qui ne ferait rien, l’homme qui passe la main hors de l’enveloppe du temps social entame un mouvement qui est à la fois une saisie et un tâtonnement, mais qu’on ne peut décrire en tout cas qu’en termes d’action ou de mouvement, de motion. S’éloignant ainsi du monde du travail, cet homme (ou, bien entendu, cette femme) introduit dans l’espace de l’activité une dimension qui est l’équivalent de ce qu’est la flânerie par rapport aux déplacements routiniers. Il est d’ailleurs frappant que la figure même du flâneur, telle qu’elle se redessine dans le sillage de Baudelaire et de Poe et telle qu’elle sera décrite plus tard par Benjamin apparaisse justement là elle aussi, dans ce même moment de formation et de condensation du capitalisme industriel d’où l’on a vu que Bartleby, qui est au fond comme un flâneur immobile, se retirait : au sein d’un monde dont le maître-mot est l’énergie, conçue comme une force universelle et inépuisable, voici qu’apparaissent des hommes fatigués, des hommes ralentis, des hommes qui accordent au temps d’être une glissade improductive, un pur fluide. Et si c’est par des poètes que le motif de la flânerie s’est fait connaître à l’époque des premières métropoles, à l’époque de « Paris capitale du XIXe siècle », il est de première importance qu’une extension ou un étirement du sens de ce motif soit possible : hors du dandy vers la foule, et du dedans vers le dehors, et jusqu’à pouvoir rejoindre le sens massif d’une autre occupation du temps et de l’espace, transmissible par delà telle assignation de métier ou de classe.
Forte ici est la tentation de dire que l’art est ce qui viendrait s’imposer à la fois comme grande figure et comme bassin de réception de toutes les conduites déviantes, de tous les biefs tentés hors du fleuve du travail. Mais même si la question de l’art est en effet prise tout entière là-dedans, dans ce faisceau de tensions entre faire et ne pas faire, entre entrer dans la danse ou en sortir, il y aurait tout de même quelque chose d’une facilité ou d’une supercherie à accorder à l’art en général et sans plus d’examen une telle puissance de sauf-conduit. Plutôt que de laisser tranquillement l’art se loger dans la case « restitution-constitution de l’expérience », qui sans doute est ou devrait être la sienne, mieux vaudrait, il me semble, suspendre ici les choses et laisser planer le doute. D’une part, l’art n’est peut-être pas automatiquement cette activité libre et désaliénante qu’on souhaiterait qu’il soit, et d’autre part, s’il était quand même tel, il n’en serait surtout pas pour autant une valeur que l’on pourrait opposer sommairement au monde du travail et de l’efficacité.
Car ce n’est pas si simple : la couche de temps où se déploie la libre activité exactement flânante et où, pourrait-on dire, l’activité enfin s’envisage selon ce qu’elle est ou pourrait être en propre — cette couche de temps doit elle-même être et demeurer comme une couche toujours fraîche, comme un pur commencement, une ouverture. C’est pourquoi, et quand bien même elles seraient en retrait par rapport à la dimension régulière d’un travail régulier et normé, les activités relevant du passe-temps ou du hobby, comme une certaine manière toute répétitive et routinière de faire de l’art — soit, on le voit, l’essentiel de ce qui forme les loisirs et l’essentiel de ce qui est fourni comme culture — ne peuvent aucunement être assimilés à des pratiques cherchant cette souveraineté d’un temps libre et soustrait à l’économie normative. Ce qui est en jeu ici, c’est une énergie secrète, ou l’énergie d’un secret. C’est, dans l’art mais aussi bien loin de lui, cette force irrédente dont Bartleby, dans sa solitude, fournit le modèle absolu et inutilisable.
Alors ce pourra être un simple geste venant du fond de l’exploitation lui signifier son renvoi, suspendant un instant la terreur du temps comprimé pour s’ouvrir à une pesanteur humaine qui résonne là comme un lointain, comme l’infime signe du plus lointain à venir — main qui, du revers, essuie la sueur sur un front ou, plus unanimement encore, regard qui simplement, depuis le poste de travail, se lève de sa tâche et se pose sur nous, et si c’est sur une photographie, dès lors dans ce retrait qui dilate le temps de pose pour ouvrir le temps infini d’une reconnaissance [1].
Ou encore cette infime mais réelle évasion que sont les bricoles, ces pièces fabriquées par les ouvriers sur leurs machines, mais dans le dos de l’activité productive. Objets la plupart du temps de petites dimensions et peut-être simples découpages et pliages faits un peu vite et en douce, mais qui ouvrent au sein du dispositif homme-machine, autrement dit au cœur même du rapport industriel fondamental, la lucarne d’un autre usage et à travers elle l’espace d’un temps glissé.
Ou encore, et ce serait là sans aucun doute l’exemple-clé, l’emblème même de ce temps repris, les milliers d’heures au cours desquelles le facteur Cheval, augmentant ses tournées et prenant sur elles, collecta les pierres destinées à son palais ou construisit celui-ci : « Je l’ai construit à temps perdu dans mes moments de loisir que me laissait mon service de facteur » a-t-il pu écrire, mais dans le court texte autobiographique où figurent ces mots, comme sur le monument lui-même se ressent tout son orgueil de travailleur, de paysan : « Au champ du labeur j’attends mon vainqueur », il y a ainsi, gravées dans la pierre de telles formules, par lesquelles on voit bien que l’oisiveté est aux antipodes, et que c’est du sein même du travail, et même sans doute à l’intérieur d’une idéologie de l’effort qu’est venu se lever ce rêve de pierre formidable (et quelque peu négligé aujourd’hui il me semble) qu’est le Palais Idéal.
En tout cas, c’est entre la puissance pure et négative de Bartleby et l’affirmation héroïque et monumentale du facteur Cheval qu’il faut placer l’espace de ce temps à la fois très occupé et très libre par lequel les hommes se dégagent de la sphère productive pour déboucher sur l’utopie active d’une sorte de plein emploi d’eux-mêmes et du monde. « Plein emploi » dont l’art, à condition qu’on le considère lui aussi de plain-pied, c’est à dire hors du « monde de l’art », est sans doute l’exposant le plus vif et le plus répandu, mais qui existe aussi tout autrement, comme en une friche qui serait aussi une réserve, utopie qui donc commence ou recommence à chaque accroc dans le tissu tramé des travaux et des jours :
à même un chemin de campagne, comme ce chemin près de Hauterives où un jour une pierre (« une pierre molasse, travaillée par les eaux et par la force des temps ») surgit pour imposer au facteur Cheval ce qui devint dès lors pour lui le but exclusif de son existence, sa voie de sauvetage, de sortie et de réintégration,
à même les rues des villes aussi bien — et le facteur allongeant sa tournée et traînant le pas serait ici Kurt Schwitters qui lui aussi, par-delà ses collages et ce qu’ils sauvaient du monde, en vint à édifier autour de lui, avec le Merzbau, son propre « palais idéal », construction-coquille enrobant l’atelier et formant un réseau serré de curios, de fragments et d’objets chargés, tous soustraits à leur passé servile comme à leur rejet.
Le lien entre le non artiste et l’artiste est ici je crois suffisamment clair et parlant. Ce qu’il envoie ce n’est ni l’assomption de l’homme du peuple vers le ciel des idées, ni le gain, pour l’art, d’une emprise populaire, c’est un équilibre et une fragilité où les modes d’être de l’évasion et de la rupture se côtoient et se ressemblent. Il y a une sorte de fonds commun, une sorte de champ d’immanence de l’utopie : il ne s’agit là ni d’un havre ni d’une terre de tout repos, mais d’un champ d’action où n’importe qui, s’il le veut, peut avoir accès.
Dans le livre très documenté et formidablement intéressant qu’il a consacré à l’évolution des idéologies du travail à l’âge industriel [2], Anson Rabinbach évoque à un moment donné les travaux de l’historien allemand Karl Bücher et notamment le livre intitulé Arbeit und Rythmus (Travail et rythme) qu’il publia en 1902. Dans ce livre, d’après Rabinbach, Bücher développe la thèse selon laquelle la civilisation aurait subtilisé à l’homme sa propension naturelle au travail en détruisant l’élément rythmique qui était à l’origine même de toute activité. Travaillant forcé et à contre-rythme, l’homme moderne serait en quelque sorte à la recherche d’un chant ou d’un accompagnement perdus, qu’il retrouverait toutefois et justement en chantant, tel ce meunier de Lettonie, dont le chant s’adresse à sa meule et pour lui dire ceci :
Pierre du moulin, grise pierre
Quand seras-tu noyée dans l’océan ? [3]
Ainsi, et du sein même de la tâche sans fin répétée, surgit le rêve d’une délivrance qui se produit comme chant. Le temps du labeur est doublé par le rythme qui l’entretient tout en y enfonçant le coin d’une échappée. Entre la « grise pierre » que le meunier letton rêve de jeter dans la mer et la pierre fantastique surgie sous les pas du facteur Cheval, entre une ritournelle et un songe, c’est là que se déploie cet autre temps par lequel, au revers du Travail, l’homo faber accède à ce qui ressemble le plus à sa liberté.
Post-scriptum
Ce texte a été publié une première fois dans le catalogue de l’exposition « Et voilà le travail » organisée par Laetitia Talbot, qui s’est tenue du 13 juillet au 30 septembre 2007 à la Galerie d’Art du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence.
Notes
[1] Je pense ici aux photographies des ouvriers du chantier du tramway de Strasbourg prises par Nicolas Faure et au commentaire si lucide et si lumineux qu’en donna Philippe Lacoue-Labarthe dans un texte intitulé Eu égard reproduit, ainsi que le texte de Jean-Luc Nancy intitulé Trafic/déclic et qui portait, lui, sur les paysages du chantier, dans le catalogue publié à Genève par le MAMCO en 2004 sous le titre de Portraits/Chantiers.
[2] Anson Rabinbach, Le Moteur humain (l’énergie, la fatigue et les origines de la modernité), traduit de l’anglais (américain) par Michel Luxembourg, Paris, La Fabrique éditions, 2004.
[3] Ibidem, p. 291. “
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omkar0 · 3 months
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Courroies Dentées
Les courroies d'Aramide, également connues sous le nom de courroies de Kevlar, sont des éléments essentiels dans diverses industries en raison de leurs propriétés remarquables. Fabriquées à partir de fibres synthétiques haute performance, ces courroies offrent une résistance exceptionnelle et une durabilité supérieure dans un large éventail d'applications.
L'Aramide, un matériau synthétique renforcé, est célèbre pour sa solidité exceptionnelle. Les courroies fabriquées à partir de ce matériau sont réputées pour leur capacité à résister à des charges élevées tout en conservant leur intégrité structurelle. Cette caractéristique en fait un choix privilégié dans les systèmes où la fiabilité et la durabilité sont primordiales.
Dans l'industrie automobile, les courroies d'Aramide sont largement utilisées dans les moteurs, les transmissions et d'autres composants critiques. Leur capacité à maintenir une tension constante, même dans des conditions de fonctionnement extrêmes, contribue à une performance moteur fiable et à une longévité accrue des systèmes de transmission.
De même, dans le domaine des équipements industriels, ces courroies jouent un rôle essentiel. Elles sont utilisées dans les machines de production, les convoyeurs et d'autres équipements où la transmission de puissance précise et la résistance à l'usure sont cruciales pour assurer un fonctionnement efficace et continu.
En dehors de leurs applications industrielles, les courroies d'Aramide sont également présentes dans des domaines variés tels que l'aérospatiale, la construction, et même dans certains équipements sportifs où la robustesse et la légèreté sont des critères clés.
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