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Des portraits de la comtesse Marie Louise von Larisch-Wallersee et de l'archiduchesse Marie Valérie, vers 1880
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Des portraits de la comtesse Marie Louise von Larisch-Wallersee et de l'archiduchesse Marie Valérie, vers 1880
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Pâtes à la sauce archiduc avec des champignons chez Cup Pasta près de la Grand Place de Mons
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Fils du Feu Seconde Réminiscence
Le petit garçon attrapa la balle en cuir dorée qui roulait vers lui dans sa main potelée. Il l'examina sous tous les angles, la passant d'une main à l'autre avec intérêt, et la laissa échapper. Avec une plainte sonore, il se déplaça à quatre pattes de quelques centimètres sur le tapis précieux qui recouvrait le sol de la chambre d'enfant et parvint à la récupérer avant qu'elle ne soit hors de sa portée. Il la fit rouler un instant sur le sol, puis avec toute la force dont pouvait faire preuve un enfant d'un an, l'envoya en direction de son grand frère qui se trouvait à quelques mètres.
- "C'est bien, Joshua !"
Son petit frère ne savait pas viser juste et Clive dut s'allonger de tout son long par terre pour attraper le jouet, ce qui fit rire le bébé. Clive aimait particulièrement ces fins d'après-midi ensoleillées, quand les rayons du jour commençaient tout juste à baisser et teintaient de feu tout ce qu'ils touchaient. C'était le moment où on le laissait jouer avec son frère sans rien lui demander d'autre. Il ne ratait pas un seul progrès de Joshua. Tout à l'heure, ils iraient prendre une collation légère, et ensuite ce serait le dîner. Insoucieux de tout sauf de s'amuser avec son frère, il renvoya la balle, pas trop fort pour que le bébé puisse l'attraper. Ce qu'il fit avec brio en étendant à peine le bras.
Ils n'étaient pourtant pas seuls dans la pièce. Une gouvernante les surveillait de loin, occupée à astiquer les meubles, un sourire aux lèvres. Sourire qu'elle perdit en se rappelant qu'à quelques mètres d'elles, l'archiduchesse Anabella était occupée à un travail d'aiguille, assise dans un fauteuil de velours rouge. Elle ne regardait pas ses fils, et restait concentrée sur son ouvrage. La broderie était l'une des rares activités auxquelles une femme de son rang pouvait s'occuper sans s'attirer de moqueries.
Le motif représentait un phénix doré, les ailes déployées, sur fond rouge sang. Il était destiné à être cousu sur une courtepointe pour le jeune Joshua. L'enfant n'avait encore manifesté aucun pouvoir particulier, mais l'espérance d'Anabella ne faiblissait pas.
L'archiduchesse avait fait montre de la plus grande patience depuis qu'elle avait épousé son cousin Elwin. Il n'avait jamais été question d'amour entre eux. Le but de leur union avait toujours été, depuis le début, de redonner vie au Phénix. Depuis que le père d'Elwin, le précédent Emissaire, avait connu une mort précoce - ce qui semblait le lot de tous les élus du Phénix -, on avait guetté avec attention les signes du Primordial chez un de ses deux fils. Mais ni Elwin ni Byron n'en avait manifesté le moindre. Les Emissaires ne découvraient leurs pouvoirs que dans leur jeunesse, rarement après quinze ou seize ans. Passé cet âge, on devait se résigner à attendre la prochaine génération.
Elwin avait accepté d'assurer la régence jusqu'à ce que l'un de ses enfants se révèle le prochain Emissaire. Ce n'était pas la première fois que cela se produisait, mais les Rosaliens étaient attachés au Phénix et préféraient que leur archiduc soit aussi leur Emissaire. Cependant, le peuple adorait Elwin ; pour ses positions que l'on qualifiait de progressistes sans doute. Anabella était loin de partager toutes ses vues, notamment au sujet des Pourvoyeurs. Elle estimait que chacun devait demeurer à sa place dans le monde et pour éviter des querelles avec son mari, elle n'avait pris aucune Pourvoyeuse à son service personnel.
L'archiduchesse piqua de nouveau son aiguille et leva les yeux vers les deux enfants cette fois. La balle roulait entre eux, accompagnée des babillements de Joshua et des encouragements de Clive. Elle se demandait bien pourquoi son aîné trouvait ça si amusant... Elle n'avait eu aucun attrait pour ces jeux avec Clive, et n'en ressentait toujours aucun aujourd'hui. Pourtant, la naissance de Clive lui avait procuré une grande joie. Etant le fruit de l'union de deux Rosfield, il avait toutes les chances de devenir le futur Phénix. Sa fierté d'avoir accompli le devoir pour lequel elle pensait être née l'avait sans doute fait trop anticiper le résultat...
Six ans s'étaient écoulés et Clive restait un enfant des plus ordinaires. Ressemblant trait pour trait à son père cependant. Anabella détestait l'ordinaire. Elle voulait donner naissance à un dieu, pas à un petit garçon sans intérêt. Bien qu'elle ne désespérât pas que son aîné se révèle être le Phénix plus tard, Joshua lui semblait plus prometteur. Peut-être parce qu'il lui ressemblait davantage, à elle, avec ses cheveux d'or et ses yeux clairs. Elle avait lutté pour qu'Elwin pense à son devoir conjugal... Le Phénix, le Phénix, lui répétait-elle sans cesse. Il fallait que le Phénix revienne. Et surtout, qu'elle en soit la mère. Elle n'accepterait jamais que son mari la répudie si elle échouait. Même si Elwin passait davantage de temps auprès de ses soldats, dans les casernes ou les écuries, qu'auprès d'elle dans la chambre maritale... Elle ne doutait pas que si on avait le moindre doute sur son capacité à donner naissance au prochain Emissaire, on la forcerait à partir. Elle savait qu'un certain ordre occulte, lié au Phénix, attendait le retour de leur dieu et qu'il disposait d'un certain pouvoir politique, même si Elwin prétendait le contraire... Un de ses fils devait absolument devenir l'Emissaire de Phénix au plus vite ; Anabella était capable de patience mais seulement jusqu'à un certain point...
Elle était encore jeune et belle, si elle devait enchaîner les grossesses jusqu'à ce que cela arrive, elle le ferait. Quitte a rappeler à Elwin ses devoirs d'époux le plus souvent possible...
- "Oh ! Vous le taquinez beaucoup trop, messire Clive !" s'exclama la gouvernante, qui se rattrapa aussitôt en se rappelant que sa maîtresse l'écoutait.
Anabella lui lança un regard courroucé avant d'observer de nouveau les deux enfants. Son aîné jouait à lancer la balle en l'air et à la rattraper ; le petit Joshua scrutait, fasciné, le mouvement du jouet de haut en bas, mâchonnant son propre pouce. A un moment, Clive tendit la balle vers son frère, ponctuant son geste d'un amical "allez, viens, la chercher, Joshua !", sachant bien que son petit frère n'avait pas son pareil pour évoluer à quatre pattes. Il donnait souvent bien du tracas aux gouvernantes qui devaient aller le chercher sous les tables ou les lit dès qu'il lui prenait l'envie d'explorer une nouvelle pièce.
Anabella soupira d'ennui et retourna à son ouvrage minutieux. Une maille après l'autre, l'oiseau de feu prenait forme... Elle sourit pour elle-même. Bientôt, très bientôt...
Cependant, les deux Rosfield continuaient de s'amuser. Ayant fini de mâchonner son doigt, et comme hypnotisé par son frère qui lui tendait les bras pour l'inviter à le rejoindre, le petit Joshua fronça les sourcils et serra ses petits poings sur ses yeux. Il contracta ses bras, les lança en avant et se prépara à avancer grâce à son moyen de locomotion favori... Joshua se pencha en avant et son frère cru un instant qu'il allait faire une simple galipette, et voulu se précipiter pour le retenir, mais ce ne fut pas ce qui se passa.
Le petit tendit les jambes et resta dans cette position, la tête en bas pendant un moment, avant de pousser sur ses mains. Ce faisant, il parvint à se redresser sur ses jambes flageolantes, piétinant un moment sur place pour trouver son équilibre. Clive n'en croyait pas ses yeux.
- "Joshua, tu es... hey ! tu t'es mis debout, je rêve pas ?!"
Le petit garçon tourna sur lui-même, comme un peu perdu par cette nouvelle perspective sur le monde autour de lui, puis fit de nouveau face à son grand frère dont les yeux étaient tout à fait écarquillés de surprise. Clive, fou de joie, ouvrit les bras vers Joshua et se mit à l'encourager comme il le pouvait, mais sans faire un pas vers lui. Il resta assis sur le tapis à quelques mètres, attendant ce que son frère allait faire.
Il n'attendit pas plus longtemps. Retirant son pouce de sa bouche, décidé à affronter la situation dans laquelle il s'était mis, Joshua posa un pied devant l'autre. Ecartant les bras pour assurer son équilibre, il sembla comprendre la manoeuvre à effectuer.
- "Oh, par le Fondateur ! Ma Dame !..." cria de nouveau la gouvernante qui avait abandonné son chiffon.
Anabella leva encore les yeux et faillit lâcher son ouvrage de surprise. Elle vit son cadet, âgé d'à peine un an, debout sur ses courtes jambes tremblantes, avançant à petits pas vers son aîné, qui ne cachait pas sa joie. Son visage était radieux, ses paroles à fois douces et énergiques, et Joshua y répondait avec empressement. Trop peut-être. Il se prit les pieds dans un pli du tapis et tomba du haut de sa petite taille face contre le sol. Clive retint son réflexe premier de voler à son secours, car l'enfant ne s'était apparemment pas fait mal, le tapis étant bien assez épais pour amortir sa chute. Au lieu de cela, il redoubla de conseils de bravoure :
- "Allez, Joshua ! Il faut te relever ! Il faut toujours se relever quand on tombe ! Ca fait pas mal, tu es plus fort que ça ! Tu peux le faire !"
Le petit garçon, le visage tordu par la déception qu'avait causée sa chute, une petite larme au coin de l'oeil, regarda de nouveau son grand frère, et, bien décidé à l'atteindre, réitéra la même opération délicate que quelques minutes plus tôt. Il raidit ses jambes, prit appui sur ses mains, qu'il frotta un peu comme si elles étaient sales une fois debout, mais ne tourna pas sur lui-même ; cette fois, il se dirigea droit vers Clive sans y réfléchir. Il levait bien ses petits pieds pour ne pas tomber une nouvelle fois. Clive était aux anges ; son frère avait parcouru la moitié de la distance.
Anabella contemplait cette scène sans oser intervenir. Mais ses doigts étaient crispés sur sa robe... Inconsciemment, elle espérait que Joshua se lasse de ce jeu, se laisse tomber à terre pour rejoindre son frère, ou même mieux encore : qu'il retourne à sa place loin de Clive et que celui-ci cesse de sourire bêtement... Une rage sourde qu'elle n'avait encore jamais connue lui fit bouillir les veines. Elwin aimait tellement Clive... Si Joshua se mettait aussi de la partie, elle n'allait pas pouvoir le supporter...
Cet enfant osait lui voler un moment qui aurait du être le sien. C'était vers elle que Joshua aurait du marcher. Elle était sa mère. Ses premiers pas auraient du être pour elle. Pas pour... lui.
Elle se força à rester calme et à attendre la fin de cette humiliation en silence. Lorsque les doigts de Joshua touchèrent ceux de Clive, le petit, épuisé, se laissa tomber dans les bras de son aîné, qui l'entraîna au sol avec lui, ivre de joie pure. Les deux enfants se roulèrent sur le tapis, comme deux vulgaires garçons de ferme, Clive pressant son petit frère contre son coeur.
- "Tu l'as fait, Joshua ! T'es le plus fort ! Je suis si fier !"
Joshua gloussa de plaisir en tâtonnant le visage de Clive de ses doigts curieux.
- "Claaaaa... Claaaa," répéta-t-il en attrapant l'oreille de son frère.
Ce n'était pas la première fois que Joshua essayait de prononcer son nom mais Clive se sentait beaucoup trop heureux aujourd'hui.
- "Oui. Encore. Vas-y : Claaaaa-iiii...", prononça l'aîné, tenant son petit frère attentif sur ses genoux.
L'archiduchesse n'en supporta pas davantage. Elle se leva et ce fut à ce moment que Clive se rappela de sa présence.
- 'Mère ! Il... il marche !" osa-t-il dire en limitant son enthousiasme.
- "Vraiment ? Merveilleux."
- "Père devrait le savoir, c'est un jour important..."
- "C'est un jour comme les autres. Quand il aura manifesté le pouvoir du Phénix, ce jour-là sera un jour important."
Elle quitta la chambre sans un mot de plus, ni aucun geste maternel envers ses fils, suivie de sa servante.
Elle s'était sentie trahie, mise de côté par ses propres rejetons. Elle n'était pas prête de l'oublier. Mais si Joshua se révélait être l'Emissaire, elle pourrait peut-être lui pardonner.
Peut-être...
#fild du feu#fdfR2#fanfiction#joshua rosfield#clive rosfield#anabella rosfield#FFXVI#final fantasy XVI#fallenRaziel
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Pendant avec "Médaille de Maximilien III, Archiduc d'Autriche" en or et émail (1586) à l'exposition “Le Goût de la Renaissance. Un Dialogue entre Collections” en collaboration avec le Victoria & Albert Museum à l'Hôtel de la Marine, Paris, avril 2024.
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Viernes de Ecología N° 11- Los Ixtlith (introducción)
Los ixtlith son la especie inteligente endémica de Ulk, estos están emparentados con las criaturas craneosduros del Último Mar y el resto del planeta, con orígenes anfibios es una especie que puede respirar bajo el agua gracias a su órgano respiratorio prinicipal, que consiste en unos bultos que filtran el oxígeno de cualquier medio en que se encuentren, la desventaja de esto, al igual que el resto de animales de este orden es que sean bastante vulnerables, al contacto físico, lo cual ha permedado en su desarrollo cultural a ser una especie que tiende a evitar los conflictos directos.
Es una especie que se tuvo un salto cultural acelerado, habiendo progresado desde su "paleolítico" hasta un estado industrial en poco menos de dos mil años (cosa que es especula es producto del propio planeta pensante de ulk), a diferencia de como ha ocurrido con la especie humana, gran parte de la evolución cultural de los ixtlith ha sido beneficiada por su convivencia casi simbiotica con la biomasa vegetal que se encuentra en el resto del planeta fuera del Último Mar, la cual le ha permitido desde crear artefactos en la antiguedad, hasta desarrollar estructuras y constructos.
Los ixtlith usan a los elementales endémicos de Ulk como fuente de energía principal y es gracias a la conjunción de la tecnología en base a la biomasa combinada a la energía elemental que han podido desarrollar los primeros constructos autoconcientes datados del Mar de Perlas.
Los ixtlith en la actualidad se dividen en dos grandes polos políticos, debido al agotamiento de las fuentes elementales, una crisis energética forzó los ixtlith a una guerra de escala mundial, de la cual dos superpotencias nacieron pero quedaron agotadas y prácticamente sin recursos, dando pié a una tensa paz y una guerra fría entre ambas potencias. Ahora con las promesas de nuevas fuentes energéticas más allá de los impenetrables muros de hielo del polo sur del planeta ambas facciones han preparado expediciones (algunas con un legítimo interés científico tales como la expedición patrocinada por la Liga Archiducal, y otras con un hambre más colonialista, tal como la Vanguardia del Imperio de los 6 Pétalos) para ir al último mar.
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Au Lotus Pourpre - Acte 9
« Allez, vas-y… » L’aiguille vint se planter sur la toile à broder. « Dis-le. »
Contre le mur, celles de la pendule continuaient de battre la mesure. Le verre qui les emprisonnait se laissait à peine deviner ; la pièce était sombre, obscure même.
« Et que souhaiterais-tu que je te dise, hein ? »
Un juron éclata plus bas, suivit de rires et de pas pressés : sans aucun doute des fleurs blanches ayant décidé de jouer un mauvais tour à l’une de leurs aînées.
« Tu sais très bien. Que je ne devrais pas le prendre si sérieusement, que c’était prévisible, que c’est lui qui est en tors et pas moi, que j’aurais ��galement pu lui cracher au visage quelques vérités bien placées, qu’il ne me mérite pas… » Soupir. « Que ce n’est qu’un imbécile et que je devrais passer à autre chose.
- C’est vrai, je pourrai dire tout ça et bien plus encore ; tu connais le fond de ma pensée, chérie. » Mia posa son écheveau, celui-ci ne laissant voir qu’une frise de nuages à peine ébauchée. « Mais le problème, c’est que ce n’est pas ce que tu souhaites entendre en ce moment… ni ce dont tu as besoin. »
Sur la commode, juste à côté d’une bougie à la cire encore tiède, se tenait un carré blanc. Du parchemin. Les contours avaient été écornés, usés.
« Et puis… je crois que les autres t’en ont déjà dit assez comme ça. ‘Gi… ?
- Hum… ?
- Tu ne m’as toujours pas raconté en détails la nuit où… Enfin, tu sais, cette nuit-là, lorsqu’il… lorsque vous…
Ses mains étaient prises dans les siennes, sa peau, rugueuse, calleuse même par endroit,
contre la sienne, aussi douce que fragile. Des bleus, des veines apparentes ou
encore des tâches laissées par le soleil : une myriade de constellations sous la membrane
quasi-transparente dont ses doigts traçaient les contours avec autant de tendresse
que ses paroles en inventaient l’histoire.
Ces marques-ci ressemblent étrangement à l’Étoile du Zéphir, ne trouvez-vous pas ?
D’ailleurs, saviez-vous que c’est Vald III, archiduc de Maneriou, qui…
Sa poitrine se soulevait. Inspiration.
Son dos suivait le rythme. Expiration.
Haha, mais où allez-vous donc chercher toutes ces histoires ?
Elle avait fermé les yeux, lui aussi peut-être.
Je n’ai rien besoin d’inventer, il me suffit d’observer,
Ma D-
« Je préfère ne pas en parler. Pas tout de suite en tous cas.
- Je… Je comprends. » La dame de compagnie enveloppée dans une tunique de gaze et de tulle bleue pencha la tête vers son amie. « Mais sache que si un jour tu as besoin… »
Cela allait bientôt faire quatre jours depuis l’incident. Bien entendu, l’entièreté des occupants du Lotus Pourpre avait eu vent de l’affaire en moins de temps qu’il n’en avait fallu au Seigneur Yuei pour regagner sa demeure perchée dans les Cimes. Celui-ci avait traversé le Salon des invités à grands pas lors de sa sortie, sans même jeter un regard à Dame Rey qui l’avait pourtant apostrophé pour s’enquérir de sa visite. La vieille matrone avait beau ne plus fréquenter les hommes comme à l’époque de ses débuts, elle n’en demeurait pas moins une experte en ce domaine. Quelque chose n’allait pas. Comprenant que l’habituel et routinier client était parti bien trop tôt, et ce plus contrit qu’il n’était arrivé, elle s’était alors rendue jusqu’aux appartements de sa protégée. C’est là qu’elle avait compris.
Ligi avait passé la journée suivante dans le noir le plus complet. Ce n’était pas la première fois après tout. La seule différence résidait dans le fait que, pour une fois, ce n’était pas ses cheveux ou ses yeux qui portaient ces brûlures…
« Merci, Mia. Je n’hésiterai pas, promis. »
______o.).O.(.o______
« Bonne nuit ! Et surtout… » Glissant une dernière caresse dans le creux de sa main. « … Essaye de te reposer un peu… hum… ?
- Je ne suis plus une enfant. » Elle dévisagea une bande de jeunes jaunes qui passaient dans le couloir. Elles s’éclipsèrent rapidement. « Je ferai de mon mieux, Mia. Bonne nuit à toi aussi. »
Elle n’aimait pas l’air attristé qu’elle pouvait lire sur son visage pourtant si joyeux d’habitude, et elle haïssait d’autant plus l’idée qu’elle en soit la responsable.
Ce n’est pas de ta faute !
Après tout, c’est à cause de lui si tu-
Assez !
Très sincèrement, elle voulait donner raison à cette voix qui la hantait. Elle voulait reprocher au Seigneur Yuei ses mots, ses actes. Elle savait qu’il avait été injuste, voire même cruel, surtout après tout ce qu’ils pouvaient savoir l’un de l’autre. Le problème… est qu’elle sentait que le blâmer entièrement serait tout aussi injuste.
Après tout… Elle… En cherchant à le faire assumer sa différence, n’avait-elle pas provoqué cette discorde… ? Cette rupture. Au final, elle avait souhaité l’aider à rester fidèle à lui-même… à défaut pour elle, de rester fidèle à la promesse qu’elle lui avait faite. De le faire aimer de cette s… de son épouse.
N’est-ce pas moi qui l’ai trahi en premier ?
Et si… si c’était vrai, après tout ? Tous ces livres et ces poèmes qu’elle jugeait amusants bien que risibles, dépeignaient-ils donc une réalité en fin de compte ?
Elle avait voulu le garder comme elle l’avait connu au premier jour, préserver ce sourire, cette naïveté. N’était-ce pas elle-même qu’elle avait tenté de préserver en faisant cela ? Mais il n’aurait pas été heureux si… ! L’aurait-il été ? Depuis quand une pute, même de luxe, se permettait-elle de juger ce qui était bon ou mal dans la vie des autres ? De quel droit d’abord ?
Je… Je voulais autre chose.
Et lui… Il était autre chose.
Toutes ces questions. Aucune réponse.
Comme depuis maintenant sept nuits, Ligi s’endormirait, la tête enfoncée contre un oreiller aux accents prunes, ses tourments moraux et ses larmes la plongeant dans les affres du sommeil aux première lueurs de l’aube.
______o.).O.(.o______
Combien de temps avait passé ? Douze, non, treize jours ? Moins ? Elle ne savait plus vraiment. Elle n’aspirait qu’à la paix à présent, le silence ; elle voulait récupérer pour aller de l’avant, oublier pour mieux forger de nouveau souvenirs. Mais cela n’était pas chose aisée, particulièrement quand votre chambre vous rappelait tant de nuits passées au clair d’une bougie, agenouillé sur ce même tapis de jonc, assis sur ce coussin, réfléchissant à votre prochain coup sur ce plateau. Elle avait alors demandé à échanger ses appartements avec l’une de ses sœurs pourpre : une affaire qui parue incongrue à certaines, mais que Dame Rey approuva sans plus de discussions.
C’était la raison pour laquelle, de manière exceptionnelle, Ligi se tenait là, sur la galerie supérieure, protégée par un auvent de bois et un ample châle. Elle attendait que deux novices ne finissent d’emporter les derniers cartons vers l’aile Sud, où elle prendrait ses quartiers à la place de Rut, une femme à l’âge mûr qui avait accepté sa proposition avec enthousiasme : la proximité avec le couloir central et un accès direct à la grande salle avait particulièrement plu à cette-dernière. Et puis, l’autre avantage de ce déménagement était la nouvelle chambre en elle-même. En effet, celle-ci était plus basse de plafond, ne comportait qu’une minuscule alcôve et fenêtre, la rendant encore plus sombre et fraîche que celle où résidait Ligi. Si cela n’avait été pour laisser le temps à Rut de se remettre d’un avortement, Ligi aurait d’ailleurs dû emménager à sa place pour se protéger au maximum de la lumière assassine.
Finalement,
tout ce qui doit arriver, finit par se réaliser.
Sur son banc, la dame aux cheveux blancs savourait silencieusement l’air de ce début d’après-midi. Soudain, elle sentie une main secouer la sienne. Se tournant vers la source de cette interruption, elle tomba sur le visage soucieux de Mia. Sa robe était bleue.
« D-dis, tu es sûre que tu ne veux pas les mettre, hum ? Si tu comptes rester ici, je t’en empêcherai pas, mais… Mais si tu pouvais faire un peu attention à toi, ça m’arrangerait aussi. »
Sur ses genoux, était posée une boite de chêne blanc, frappée de clous cuivrés, et recouverte de soie noire. Elle avait préféré ne pas laisser les précieuses Luminimes entre des mains maladroites, voire intéressées. Cependant, elle ne se sentait pas de pouvoir...
Je me demande quelle est la couleur du ciel aujourd’hui.
______o.).O.(.o______
Très honnêtement, cette journée avait plutôt bien commencé. Oserait-elle-même dire qu’il s’agissait du premier matin où elle s’était extirpée de ses draps sans ressentir ce poids contre son abdomen ? Elle avait tout prévu : un petit-déjeuner complet en compagnie de Mia, puis un temps dédié à coudre et broder les tenues qui lui manquaient, peut-être un peu de lecture avant de se retrouver autour de la grande table, où elle prendrait grand intérêt à écouter les derniers ragots en ville de la part de ses sœurs et de leurs conquêtes. Jusque-là, le plan s’était déroulé à merveilles. Les baies et les céréales pilées accompagnées d’un verre de jus de fruits fraîchement pressés tout comme les bouchées vapeur au poulet avaient été un réel délice. L’ouverture d’un nouveau canal portuaire, et par extension la perspective d’imports exotiques, avait enflammé les débats à midi. Oui, tout avait été parfait.
Pitié ! Tout… !
Tout mais pas ça !
Alors pourquoi avait-il fallu que tout déraille, hum ? Ligi allait rejoindre la cour intérieure par l’un des passages couverts, ayant prévu de s’y détendre quelque peu en attendant la tombée de la nuit. Son carnet de visites pour ce soir affichait complet. Sa meilleure amie l’accompagnait, ses discrètes attentions laissant encore transparaître une légère inquiétude, mais visiblement heureuse de voir l’autre reprendre du poil de la bête.
Sur leur chemin, les deux dames de compagnie avaient croisé celui de fleurs aux teintes citron, trois ou quatre tout au plus, mais de quoi créer un attroupement dans ces couloirs exigus. Nous étions Yunis, et c’était « le jour des bandeaux », dédié à la distribution de fines bandelettes de soie accompagnées d’une invitation, que les femmes vêtues de jaunes allaient distribuer dans les quartiers supérieurs pour dénicher de nouveaux clients. Des novices les avaient encerclées et piaillaient à l’unisson. Une scène relativement banale pour un bordel. En effet, il n’était pas rare de trouver les plus jeunes agrippées aux jupes de leurs aînées pour s’inspirer de leur expérience, apprendre les dernières modes des Cimes, ou tout simplement se délecter de leurs récits de vadrouille. D’habitude, Ligi s’incrustait elle-même à ce genre d’attroupement, toujours intéressée par les nouvelles du monde autrefois extérieur, mais à présent, elle préférait ne pas s’y attarder. Elle et Mia avait déjà prévu de sortir la semaine suivante pour aller à la rencontre du marché dont elle avait entendu tant de merveilles. Maintenant qu’elle en avait l’opportunité, elle ne voulait plus se priver de partir explorer ces vastes terres de racines et de roche. Si vous lui donniez la journée, elle arpenterait même chaque recoin de l’Arbre-Cité, traçant les moindres contours de la Cour impériale à ceux du plus misérable des taudis des Steppes ! Après tout, qui pourrait l’empêcher de- ?
Cinq mots. C’est tout ce qu’il fallut.
Homme…
Cheveux noirs…
Noble…
« Hey, Douwin !
- Q-que ? Ah, c’est toi, Ligi ! Cela faisait longtemps que- !
- Où ?
- P-pardon ?
- Où es-tu partie avec les autres ? »
Pendu…
Un regard tourné vers Mia, et elle vit que son amie avait compris.
« Je vais chercher ta cape. » Avait annoncé la petite dame ronde, emplie d’une détermination inconnue. « Toi, files prendre tes Lumi-machin : on se retrouve sous le grand portail ! »
Et c’est ainsi que les deux femmes s’étaient retrouvées à cavaler à travers les rues, tantôt de terre battue, tantôt de pierres inégales, s’excusant brièvement à chaque passant qu’elles bousculaient dans leur course effrénée, mais sans jamais s’arrêter.
Non, il n’aurait jamais… ?!
Il n’a pas intérêt à… ! Pas comme ça !
Les places et les maisons défilaient. Mia était en t��te, guidant Ligi à travers un dédale de couleurs et de formes qu’elle n’avait approché qu’à travers ses livres. Pourtant, ses yeux, obscurcis par les Luminimes, étaient rivés au-devant d’elle. Fermement accrochée au bras de son amie, elle se laissait entraînée toujours plus à l’Est, vers les collines verdoyantes et les cascades sonores qui constituaient le quart des Plateaux encerclant l’Arbre millénaire.
Après ce qui lui parut une éternité, elles parvinrent enfin aux portes du quartier dans lequel leurs sœurs s’étaient promenées ce matin-même. Les hauts murs blancs, parés de dessins et arabesques flamboyants, les menèrent rapidement à une place centrale, où seules quelques aïeux, entourés d’enfants, étaient réunis autour d’une large fontaine. Ceux-ci cherchaient désespérément à occuper les jeunes âmes, la bouche pleine de questions pour certains… pour d’autres, les yeux emplis de larmes. Leurs regards, fatigués, se tournaient régulièrement vers une ruelle isolée, qui semblait conduire à des champs situés en contre-bas.
Sans avoir besoin de les interroger davantage, les tuniques mauve et azur s’enfoncèrent plus profondément dans les entrailles de craie et de lianes. Malgré leurs vêtements légers, les deux dames de compagnie étaient essoufflées, en particulier Mia, qui se traînait désormais à l’arrière ; il faut dire que les deux n’étaient pas vraiment taillées pour l’endurance physique, du moins pas de ce type… En arrivant à l’orée d’un pâturage, une foule commença à se former ; les deux amies devant jouer des coudes pour se rapprocher du cœur de l’attention des citoyens, fermiers, pauvres ères et autres badauds. L’air était chargé de murmures, de cris étouffés, et d’une odeur nauséabonde… Cependant, alors qu’elles ne s’étaient pas quittées d’une semelle durant leur périple, les deux femmes se retrouvèrent brutalement séparées à quelques mètres de leur destination, Ligi, dans sa percée désespérée à travers tous ses corps, se voyant projetée sans prévenir au premier rang du macabre spectacle.
Les brins d’herbe folle s’agitaient sous ses paumes. Le vent était frais et le soleil, à peine voilé par quelques nuages passagers, vous réchauffait. Comme si le choc l’avait ramené à la réalité, Ligi pris conscience de… tout. Les incidents qui l’avaient menée jusqu’ici : leur rencontre, toutes ces nuits passées ensemble, la rupture, l’attente, la douleur, la nouvelle, la course effrénée… Elle pouvait ressentir le monde, comme ralenti, qui l’entourait : les couleurs, les bruits, les odeurs… Mais plus encore, elle éprouvait une peur féroce de ce qui l’attendait. Après tout ça. Quand elle allait devoir relever la tête pour constater… Pour le voir, Lui…
M-…
Un cri, perçant, celui d’une femme, déchira le ciel. Elle leva les yeux.
Fin de l’Acte 9
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Eléonore de Habsbourg (1498 - 1588)
Ou celle qui a été deux fois reines de deux pays différents !
Eléonore naît le 15 novembre 1498 à Louvain, dans les Pays-Bas Espagnols, l’actuelle Belgique. Elle est le premier enfant de Philippe dit Philippe le Beau, duc de Bourgogne, et de son épouse, Jeanne de Castille, future reine de Castille et d’Aragon, que l’Histoire retiendra sous le nom de Jeanne la Folle.
Ambiance.
Niveau ascendance, Eléonore descend de personnages historiques bien badass comme il faut : ses grands-parents paternels sont Maximilien (Empereur du Saint Empire, Archiduc régnant d’Autriche et Roi des Romains) et Marie (Duchesse de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire), ce qui fait d’elle la nièce paternelle de Marguerite d’Autriche, l’une des grandes figures de La Paix des Dames, événement qui mettra un terme à la guerre entre Charles Quint et François I.
Du côté de sa mère, ses grands-parents sont Isabelle et Ferdinand, reine de Castille et roi d’Aragon, les meneurs de la Reconquista, les Rois Catholiques.
Si on remonte plus loin, elle a également du sang de la maison des Aviz, la maison régnante du Portugal mais aussi des Lancastre, étant une descendante de Jean de Gand, membre de la maison des Plantagenêt, lui-même descendant de la grande Aliénor d’Aquitaine, sans parler du sang français qu’il y a aussi dans ses veines !
Bref, que du beau monde !
Elle est très vite rejointe par de nombreux frères et sœurs :
Niveau ascendance, Eléonore descend de personnages historiques bien badass comme il faut : ses grands-parents paternels sont Maximilien (Empereur du Saint Empire, Archiduc régnant d’Autriche et Roi des Romains) et Marie (Duchesse de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire), ce qui fait d’elle la nièce paternelle de Marguerite d’Autriche, l’une des grandes figures de La Paix des Dames, événement qui mettra un terme à la guerre entre Charles Quint et François I.
Du côté de sa mère, ses grands-parents sont Isabelle et Ferdinand, reine de Castille et roi d’Aragon, les meneurs de la Reconquista, les Rois Catholiques.
Si on remonte plus loin, elle a également du sang de la maison des Aviz, la maison régnante du Portugal mais aussi des Lancastre, étant une descendante de Jean de Gand, membre de la maison des Plantagenêt, lui-même descendant de la grande Aliénor d’Aquitaine, sans parler du sang français qu’il y a aussi dans ses veines !
Bref, que du beau monde !
Elle est très vite rejointe par de nombreux frères et sœurs :
-Charles, le futur Charles Quint (1500-1558) ;
-Isabelle, future reine déchue de Danemark (1501-1526) ;
-Ferdinand, future Empereur du Saint Empire, Roi des Romains, Roi de Bohème et de Hongrie, Archiduc d’Autriche, fondateur de la branche des Habsbourg dont sera issue Marie-Antoinette (1503-1564) ;
-Marie, future reine de Hongrie et de Bohème, gouvernante des Pays-Bas (1505-1558) ;
-Catherine, future reine et régente de Portugal (1507-1578).
Hélas, l’enfance d’Eléonore bascule très vite.
Sa mère, Jeanne, commence à montrer des signes de folie. Aujourd’hui encore, on ignore exactement de quoi souffrait l’archiduchesse : était-ce une dépression post-partum ? Une schizophrénie ? Sachant qu’il y a également une composante héréditaire : sa grand-mère, Isabelle de Portugal, mère d’Isabelle de Castille, avait également sombré dans ce que l’on avait qualifié de démence. Hélas, comme les Habsbourg, les Aviz et les Trastamare se marient souvent entre eux, leurs problèmes s’exacerbent souvent sous l’effet de l’inceste.
Charles, le frère d’Eléonore, sera aussi marqué par des épisodes de dépression.
Marie, sa sœur ,sera aussi dépressive et l’on suspecte qu’elle aurait pu souffrir d’un trouble bipolaire.
En 1506, alors qu’Eléonore approche de ses 8 ans, tout s’accélère.
Le 26 septembre 1506, son père, Philippe, lequel est désormais roi consort de Castille et d’Aragon depuis le décès de sa belle-mère, meurt subitement à l’âge de 28 ans, laissant une veuve éplorée et surtout enceinte de la petite Catherine.
Jeanne ne se remettra jamais de la mort de son époux et surtout, elle refuse de se séparer de son cadavre.
Déclarée incapable, elle est enfermée à Tordesillas où elle accouchera de sa fille, que l’on lui laissera et qu’elle élèvera seule. Ferdinand, son père, agit en tant que régent pour elle ainsi qu’au nom de son futur héritier : le petit Charles, 6 ans.
Eléonore est presque orpheline.
C’est donc sa tante, Marguerite, la sœur de son père, laquelle avait été doublement la belle-sœur de Jeanne puisqu’elle avait épousé, en premières noces, son frère Jean, qui va l’élever aux côtés de Charles, de d’Isabelle et de Marie. Ferdinand, son petit-frère, étant né sur le territoire castillan et y étant demeuré, c’est son grand-père qui prendra le soin de l’élever.
En raison de son lignage plus qu’impressionnant, Eléonore est un parti très convoité : fille aînée de l’archiduc d’Autriche, sœur du futur roi de Castille et d’Aragon (et plus tard Empereur!), la main de la jeune fille est très vite prisée.
On envisage de la marier à Henri VII (1457-1509), alors veuf d’Elizabeth d’York (1466-1503), ou futur Henri VIII d’Angleterre (1491-1547) mais quand meurt son frère aîné, Arthur (1486-1502), son père décide qu’il épousera sa veuve, Catherine d’Aragon (1485-1536), la tante d’Eléonore, puisque le mariage n’a pas été consommé.
On pense aussi à Louis XII (1462-1515), veuf d’Anne de Bretagne, mais aussi à son héritier, le futur François I (1494-1547) qu’elle épousera plus tard, ou encore au roi polonais Sigismond I (1467-1548).
Vous voyez, la liste des prétendants est longue mais au final, on choisit de la marier à Manuel I de Portugal (1469-1521), lequel avait épousé en premières noces Isabelle d’Aragon (1470-1498) puis en secondes noces Marie d’Aragon (1482-1517)… qui étaient deux des tantes de sa nouvelle fiancée !
Le 16 juillet 1518, Eléonore, 19 ans, épouse donc Manuel, 49 ans et devient reine de Portugal.
La succession de Manuel est assurée puisqu’il a eu de sa seconde épouse trois fils encore en vie au moment de son union : Jean, le futur Jean III, Alphonse qui sera cardinal et Henri, futur Henri I. Parmi ses enfants, on compte également Isabelle (1503-1539), la future épouse bien-aimée de Charles Quint.
Oui, Eléonore a été la belle-mère puis la belle-sœur de sa future belle-sœur.
L’arbre généalogique tordu de Once Upon A Time peut aller se rhabiller !
De cette union naîtront deux enfants : Charles (1520-1521) et Marie (1521-1577).
Le mariage est cependant de courte durée : Manuel meurt de la peste le 18 décembre 1521 et Eléonore doit rentrer en Espagne, laissant sa fille de quelques mois derrière elle sur ordre de son frère.
La mère et la fille ne se reverront pas avant 1557 et Marie pardonnera difficilement à sa mère de l’avoir laissée derrière elle sans s’être battue pour elle.
De retour en Espagne, on envisage de la remarier à Charles, duc de Bourbon. Sauf que la guerre entre Charles Quint et François I fait rage.
La bataille de Pavie (1525) a eu lieu et le roi de France a été fait prisonnier, ainsi que ses fils François et Henri (Futur Henri II). Le souverain est d’ailleurs veuf depuis une année, son épouse Claude étant morte en juillet 1524.
L’occasion pour la paix est superbe et en 1526, Eléonore est fiancée à François.
Les fiançailles s’éternisent, surtout que les pourparlers avec la France pour la paix sont interminables. Le roi de France peut rentrer moyennant rançon mais ses fils restent en territoire ennemi. Les conditions de vie sont très dures, surtout que les enfants n’ont que 8 et 7 ans. Ils sont traités en prisonniers. Eléonore tente de leur rendre leur dignité en demandant à ce que des français restent à leurs côtés. Elle réclame également des vêtements, des jouets mais hélas, elle n’obtient que bien peu, faute de financement, et malgré ses efforts, ses beaux-fils ne l’aimeront jamais véritablement, voyant en elle la sœur de l’homme qui les a tant fait souffrir…
Le 03 août 1529 intervient la célèbre Paix des Dames à Cambrai : ce traité, mené par Louise de Savoie (la mère de François I) et par Marguerite d’Autriche (la tante d’Eléonore) met fin à une guerre interminable et coûteuse, tant sur l’aspect financier qu’humain.
Le 04 juillet 1530, Eléonore épouse enfin François et part en France avec ses beaux-fils, François et Henri.
Elle a 32 ans et après avoir été reine de Portugal, la voici reine de France.
Le rôle d’Eléonore est simple mais vital : elle est la garante de la paix entre l’Espagne et la France. Elle sert d’ailleurs parfois d’ambassadeur entre les deux pays.
Hélas, son pouvoir demeure fort limité.
Son mariage à François est malheureux : il la néglige, ne s’occupe guère d’elle et s’affiche plutôt ouvertement au bras de sa maîtresse, la célèbre Anne de Pisseleu (1508-1580).
De plus, le mariage demeure sans enfant.
Sans réel but à la Cour, une cour qui ne l’apprécie guère d’ailleurs, la jeune femme s’occupe alors des enfant de son époux et de la défunte Claude.
Le 31 mars 1547, François meurt à l’âge de 52 ans.
Eléonore, veuve une seconde fois, reine douairière une seconde fois, décide de rentrer chez elle. Elle rejoint sa sœur Marie à Bruxelles puis assiste à l’abdication de son frère Charles en 1555, épuisé et malade, qui laisse son empire à son fils Philippe, désormais Philippe II, avant de se retirer au monastère de Yuste.
En 1557, Jean III de Portugal, l’ancien beau-fils d’Eléonore, meurt et Marie, la fille de la douairière, part en Espagne afin d’y rencontrer sa mère.
La dernière fois qu’elles se sont vues, l’enfant avait six mois.
Marie ne s’est pas mariée, malgré de nombreuses propositions, et ne se mariera jamais.
Eléonore propose à sa fille de vivre avec elle, ce que l’infante refuse. Elle restera avec elle trois petites semaines avant de repartir au Portugal.
Le 25 février 1558, alors qu’elle revenait de Badajoz où elle avait enfin revu sa fille, Eléonore meurt à 59 ans des suites d’une crise d’asthme.
Son frère Charles et sa sœur Marie, dont elle était proche malgré tout, sont dévastés.
Charles meurt le 21 septembre 1558 de la malaria en tenant dans sa main le crucifix que tenait sa chère épouse quand elle mourut dix-neuf ans plus tôt.
Marie, elle, déjà fragile cardiaquement et ébranlée par la perte de sa grande sœur, ne supporte pas la perte de son frère et meurt le 18 octobre 1558 après avoir fait plusieurs crises cardiaques.
Les deux sœurs sont enterrées au Panthéon des Infants à l’Escurial, en Espagne.
Un destin incroyable mais une vie triste et dure, l’histoire d’Eléonore est hélas souvient oubliée alors qu’elle mériterait pourtant que l’on s’en souvienne.
- Marina Ka-Fai
Si toi aussi tu veux en lire plus sur Eleonore, tu peux aller regarder ces sources :
-Michel Combet, Éléonore d'Autriche : seconde épouse de François Ier
-Ghislaine De Boom, Éléonore d'Autriche, reine de Portugal et de France : Une sœur méconnue de Charles-Quint
#femmeshistoriquesoubliees#histoiredefrance#histoireduportugal#histoiredespagne#eleonoredautriche#eleonoredehabsbourg
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C’est par le biais de l’éditeur japonais TO Books que nous apprenons ce mercredi la production d’une saison 4 pour l’anime Honzuki no Gekokujou : Shisho ni Naru Tame ni wa Shudan wo Erandeiraremasen (Ascendance of a Bookworm). Cette quatrième saison adaptera notamment la troisième partie du light novel d’origine, intitulée « la fille adoptive d’un archiduc ».Entre autres, il a été annoncé que ce sera le prestigieux studio d’animation WIT qui dirigera l’animation pour cette saison 4. Celui-ci remplace donc le studio Ajia-do, qui a réalisé les trois premières saisons. Dans l’immédiat, aucune information complémentaire n’a été précisée. Maïn découvre la vie au sein de la noblesse Dans cette saison 4 de l’anime Honzuki no Gekokujou, la petite Maïn vient de dire adieu à à sa famille et à ses proches pour entamer sa nouvelle vie de noble en tant que fille adoptive de l’archiduc Sylvester d’Ehrenfest. En conséquence, elle porte désormais le nom de Rosemaïn et n’est plus en mesure de revoir les personnes qui comptent le plus à ses yeux.Par ailleurs, ses débuts en tant que nouvelle noble n’ont rien d’évident. En plus de ses devoirs habituels, elle doit suivre une formation rigoureuse à l’étiquette et à la magie. Un quotidien bien difficile pour une petite fille de seulement sept ans, qu’elle accepte toutefois de supporter depuis que le Grand Prêtre lui a promis qu’en guise de récompense pour ses efforts, il lui offrirait les clés de la salle des livres du temple.Son nom a peut-être changé, mais la passion de Maïn pour les livres reste toujours la même, alors pas question pour elle de laisser passer une telle occasion de mettre la main sur toutes sortes d’ouvrages plus précieux les uns que les autres ! Un tout nouveau monde s’ouvre à la petite faiseuse de livre, rempli de nouveaux défis et de grandes choses à accomplir. Quand sortira la saison 4 de l'anime Honzuki no Gekokujou ? Pour le moment, le comité de production du projet n’a pas encore précisé la date de sortie pour cette quatrième saison de l’anime Honzuki no Gekokujou. Tout juste annoncée, sa diffusion ne devrait pas avoir lieu avant au moins la fin d’année 2024, si ce n’est le premier semestre 2025. Informations complémentaires concernant l'anime Honzuki no Gekokujou Cet anime est adapté du light novel éponyme écrit par Miya Kazuki et illustré par You Shiina, publié par l’éditeur japonais TO Books depuis janvier 2015. Les trois premières saisons de la série animée ont adapté les parties une et deux du roman d’origine, présentées dans les volumes 1 à 7. Cette quatrième saison adaptera, quant à elle, sa troisième partie, qui comprend les volumes 8 à 12. À noter que l’œuvre originale s’achèvera ce samedi 9 décembre 2023 au Japon, avec la publication de son 33ᵉ et dernier volume (tome 12 de la partie 5).Pour rappel, le light novel connait aussi une adaptation en manga par les mangakas Suzuka, Ryo Namino et Hikaru Katsuki. Suzuka est responsable des parties 1 et 2, Namino de la partie 3 et Katsuki de la partie 4.En France, le roman est édité aux éditions LaNovel tandis que les deux premières parties du manga sont à retrouver aux éditions Ototo. La série animée est quant à elle disponible en intégralité sur la plateforme de streaming Crunchyroll.Source : tobooks.jp Source: Animotaku
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#Brocante du quartier des Archiducs à Watermael-Boitsfort
Les inscriptions en ligne à la brocante des Archiducs sont disponibles via le lien suivant : https://www.watermael-boitsfort.be/fr/vivre-a-watermael-boitsfort/commerce/copy_of_brocante-3tilleuls-inscriptions Pour tout renseignement, merci de prendre contact avec le service de la Vie économique au 02.674.75.35. Plan rue des…
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David Téniers, L'Archiduc Léopold-Guillaume dans sa galerie de peintures, env. 1647, Madrid, Musée du Prado. The Archduke, wearing a hat, is showing his pictures, almost half of them by Titian. Other Venetians represented are Giorgine, Antonello da Messina, Palma Vecchio, Tintoretto, Bassano and Veronese; there are also Mabuse, Holbein, Bernardo Strozzi, Guido Reni and Rubens. The sculpture supporting the table, is Ganymede, a bronze by Duquesnoy the Younger. Four gentlemen, are with the Archduke, one of whom is Teniers, his court painter.
#david téniers#david teniers the younger#david teniers#baroque#curated content#archiduc#madrid#museo del prado#venice
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nother extraordinary night at L’Archiduc. It ended up being a three hour gig, I played acoustic guitar, bass and electric guitar and then did an improvised piano piece at the end. I spoke my truth and read a poem about Baby P. There were people who got it and if I can impact one person it’s enough for me. This is mental ‘mad’ music created for people in mental pain to help them heal from trauma. Bring it on #mentalmusic #madmusic #archiduc #brussels #shonchi #pigmentexplosion https://www.instagram.com/p/CEu6-wHgRiN/?igshid=1sgwwsrc3nvvw
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