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ETWAS WIE KÜSTEN KLEEFARBEN UND GEWAHRSAM DER MEERE
Etwas wie Küsten kleefarben und Gewahrsam der Meere
etwas wie Möven stirnnah und schreiend wie ertragenes Schicksal
etwas wie historische Nacht klösterlich braun und ausgebrannt in
den Mulden der Insel
etwas wie Hanf wogender Kniefall mitten in schönen Pfauen
(Schalmeien)
etwas wie Luftschwingen Traumhecken Schaum-Gestrüpp
etwas wie gläserne Küsse Nachtauge schwärmende Trauervögel (Mohn)
etwas wie schütterer Morgen im frühen November
etwas wie Regen an traurig bekränzten Fischen (Rauch)
etwas wie Asche ängstlich und windhoch gewirbelt (mürbe Schlote)
etwas wie Samt bläulich und rund Grüsze mäandernd auf Gräbern
etwas wie Stein zärliches Kissen für Tote (Sand auf Sand)
etwas wie Haut (honigwarme Pupille)
etwas wie Süsze im Anblick der tausend Meere
Friederike Mayröcker, Gesammelte Gedichte: 1939–2003. Berlin: Suhrkamp. 2019: 40.
Traducción Víctor Bermúdez aquí.
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Gesang zwischen dir und mir
siehst du den Abendstern?
ich sehe
hörst du den Wind?
ich höre
fühlst du die Ewigkeit?
ich fühle
und dein Name?
nenne mich Nacht
woher kommst du?
aus deiner Einsamkeit
wohin gehst du?
in deine Innigkeit
gib mir die Hand
(Mayröcker, 2019: 27)
Traducción de Víctor Bermúdez aquí.
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Pieve
Chloe A. Hibbert
PIEVE
Devant nous La montée de quelques marches Vers l’habitation de la nuit Cette façade plus noire que l’air Qui s’ouvre sur un autre espace Où l’invisible a lieu
Détruits les murs se dressent Clairs en leur absence Les colonnes portent bas le ciel Ce qui est, est de lenteur Le long retour du corps A la transparence (13)
Heather Dohollau, «Pieve» en Matière de lumière (1985) Traducción de Víctor Bermúdez aquí.
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[nous avons mis nos gestes à l’amarre]
Can Buyukberber
nous avons mis nos gestes à l’amarre
la lune s’est faite blanche
quelque chose a craqué dans le songe
le bois de minuit n’était pas habité
fallait-il revenir
nous étions comme des pierres
qui cacheraient en elles
la source et le ciel
la voix a retenti
lointaine
le regard est rentré dans le corps
les feuilles d’autrefois
bruissaient le long des nerfs
(49)
Bernard Noël, en «L’oiseau de craie» de Les Plumes d’Éros (2010).
Traducción de Víctor Bermúdez aquí.
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oublions ce que le temps achève en nous
oublions ce que le temps achève en nous
et parlons de commencements
je voudrais revoir la mer que ton regard
s’arrêt un instant sur mes eaux
là-bas les peuples vivent proches de leurs dieux
à chaque seuil franchi font un vœu
là-bas juillet est une saison à plein temps
les chandelles des morts veillent sur les amoureux
à y songer je m’emplis d’émotion
ouvre ma porte au lointain
me fais oiseau pour renouveler mon chant
et pleure sur chaque blessure de cette terre
(41)
Amina Saïd, L’Absence l’inachevé (2009)
Traducción de Víctor Bermúdez.
Original aquí.
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je fus cette autre
Source
je fus cette autre
dans l’étourdissement d’errances incertaines
du temps ou vêtue d'eau pure et de soleils lisses
je grandissais encore sur une terre vraie
du temps où j’attendais tout de l’aube
de la nuit immortelle de l’enchantement du jour
de man jumeau de sang et de mots
du temps où nos rencontres
étaient toujours une première fois
du temps où je devinais avant de comprendre
me diluais dans des jardins oublies
du temps où la vie ne s'imaginait pas autre
où je revendiquais un lieu
dans la claire nudité du monde
où je connaissais les secrets de l'instant
où mon sang battait dans les veines du poème
où le silence précédait les mots
leur prêtant sa vision du temps où les mots
étaient des oiseaux sans racines
oiseaux de passion au ciel lourd d’attente
chutant comme dans un songe la fin du jour
du temps où je rêvais les yeux ouverts
où je m' obstinais entre le visible et l'invisible
où je cherchais la plus grande lumière
du temps où la mort n'avait pas été inventée
(13)
femme crépusculaire
puisant l'offrande des mots au puits du néant
j’eus tous les âges je n'ai plus rien
j'ai laisse une empreinte de corps
dans la nuit fêlée des villes
rien qu'une étape sans apaisement
femme crépusculaire livrée aux failles
de l’ombre au masque derrière les visage
l’absence se mesure au bleu du silence
le temps me des sine de nouvelles frontière
sur le sel de la page
se projette l’ombre intérieure
il me faut un temps de rupture
que se poursuive l’errance
(14)
Amina Saïd, Au présent du monde (2006).
Traducción de Víctor Bermúdez aquí.
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[on dit le ciel est bleu]
Natalia Drepina
on dit le ciel est bleu
mais c’est moi qui le vois bleu
le bleu en moi
autant qu’en lui
et la lumière à deux
ce n’est pas ma main
qui est dans ta main
je suis tout entière dans ta main
toute la vie dans ta main
(82)
Henri Meschonnic, de L’obscur travaille (2011)
Traducción de Víctor Bermúdez aquí.
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[je suis si plein d’attente]
Erin
je suis si plein d’attente
que rien qu’à ouvrir les yeux
une attente une attente
sort de moi
mais j’en ai toujours
plein les mains
le corps tout entier est attente
(67)
Henri Meschonnic, de L’obscur travaille (2011)
Traducción de Víctor Bermúdez.
Original aquí.
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[un arbre deux arbres]
Natalia Drepina
un arbre deux arbres
j’ai tout ce qu’il faut
pour respirer les hauteurs
je suis moi-même
une part du paysage
c’est le repos
de ma broussaille
et j’ai autant de nœuds
que n’importe quel arbre
(10)
Henri Meschonnic, de L’obscur travaille (2011)
Traducción de Víctor Bermúdez aquí.
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[j’ai besoin du ciel dans mes yeux]
Erin
j’ai besoin du ciel dans mes yeux
dans mes mains dans tout mon corps
je ne regarde pas par la fenêtre
je suis la fenêtre
les oiseaux que je vois me
traversent tout entier comme
toi car tu n’es pas à côté
de moi
tu es toute en moi en moi
la fenêtre a fait son travail
j’entends un oiseau et toi
en moi
les yeux fermés je ne sais plus la différence
entre le ciel et moi
(26)
Henri Meschonnic, de L’obscur travaille (2011)
Traducción de Víctor Bermúdez.
Original aquí.
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LES PARFUMS
Eduardo Chillida
La peur de commencer de manquer le retour d’ouvrir trop tôt la porte des mots avant le silence et le soleil du matin où le temps se déplie
mais il y a eu les parfums leur venue intempestive là où je suis et le présent infini d’un rêve débordé (12)
Heather Dohollau, «LES PARFUMS», de ‘Après la Grèce’, en Un regard d’ambre (2006) Traducción de Víctor Bermúdez aquí.
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[nous portons en nous]
Melania Brescia
nous portons en nous
la fin et le commencement
dans nos rêves d’hommes
le rêve du monde
nous rejoignons la nuit
pour renaître au jours
nous venons de la terre
c’est-à-dire de très loin
et brille notre étoile
dans un autre ciel
(68)
Amina Saïd, de De décembre à la mer (2001).
Traducción de Víctor Bermúdez aquí.
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[dans la nuit originelle]
Melania Brescia
dans la nuit originelle
quand le blanc
et le noir étaient un
quand l’homme
était encore oiseau
destiné à vivre
dans la spirale du vent
nous marchions vers notre lumière
hors la nuit déjà mûre
mesurant en ce lieu qui nous hante
la distance entre deux distances
l’obscurité de l’eau nous observait
l’échelle gravie jusqu’à l’étreinte
l’âme naquit au corps
et le corps à l’âme
l’œil était miroir
je te donnai mon image
(69)
Amina Saïd, de De décembre à la mer (2001).
Traducción de Víctor Bermúdez aquí.
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[tout ce temps]
Melania Brescia
tout ce temps
tu étais en voyage
puis tu t’éveillais par paliers
dans l’antichambre de la mort
tout ce temps les vivants
et les morts se tenaient par la main
et dansaient autour de toi
une ronde infernale
tout ce temps je t’appelais
persuadée qu’un mot magique
pouvait te rendre au jour
tout ce temps arraché au soleil
le cœur palpitant de nuit
tu te donnais la vie
renaissant de toi-même
en un lent travail
(41)
Amina Saïd, de De décembre à la mer (2001).
Traducción de Víctor Bermúdez aquí.
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[nous vivons notre vie]
Melania Brescia
nous vivons notre vie
dans le temps et sans lieu
long jour parmi d’autres
dans l’incertaine mouvance
de la lumière
nos ombres bougent sur la terre
et en avant de nous se déploient
paysages humains
suspendus entre passé et avenir
chaque poème écrit est une part
de nous qui meurt et renait
comme la lampe ou l’étoile
nous émettons parfois
une lueur plus vive
(65)
Amina Saïd, de De décembre à la mer (2001).
Traducción de Víctor Bermúdez aquí.
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Melania Brescia
un instant nous avons existé
d’avoir pressenti
l’éternité de notre désir
nous ne sommes plus totalement
inconnus à nous-mêmes
les sables de la parole
guident notre pas
en ce long chemin vers l’origine
(66)
Amina Saïd, de De décembre à la mer (2001).
Traducción de Víctor Bermúdez aquí.
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