Tumgik
plusjamaissoumise · 5 years
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Aujourd’hui, tu as voulu m’étrangler
J’attends notre séparation. La cohabitation est difficile. Le confinement ne rend pas les choses faciles.
Par dessus ton épaule, je lis tes sms. Facile, la quarantaine t’oblige à agrandir la taille des caractères. Tu écris à Steph S “je fais les travaux de la maison pour pouvoir la vendre. Après on s’occupera de la tienne smiley.” A Sandie tu envoies une photo de notre fils de 6 ans.
La colère se diffuse dans mon corps. Je te fais signe de sortir, pas envie qu’ils entendent. Les garçons se rendent compte qu’il se passe quelque chose.
“Parle-moi calmement” Non, je ne suis pas calme. Je te dis que je ne suis pas d’accord que tu envoies des photos de nos fils à tes pétasses. “C’est pas des pétasses c’est une amie avec qui je discute depuis un moment” Traduire c’est “une fille de Tinder, Badoo, Adopteunmec, Happn... (ouais... il est sur tout ça, au minimum...)  que je drague et je voulais lui montrer mon mignon petit garçon, les filles ça aime les enfants mignons et les chatons, non ?” Tu l’as surement même pas rencontrée cette “amie”.
Le ton monte et je finis par te dire : “tu fais ce que tu veux avec ta bite mais tu ne mêles pas nos fils à cette merde”. Et là, ce truc dingue : tu entres dans une colère noire et tu attrapes mon cou.
Je vis ça au ralenti. Je crois que je ne réagis même pas. Je sens tes doigts de chaque côté de mon cou, tes pouces sur ma trachée. Je sens mais je ne fais rien. Trop bref ? Choquée ?
Tu n’as pas serré, tu as retiré tes mains aussitôt. Je t’ai parlé de ton geste. Tu t’es défendu en me parlant de mon index accusateur pointé vers toi. J’ai crié que mon index n’est pas un geste pour tuer. “Castratrice... bla bla bla... pas de respect... bla bla bla...” Tu es une victime donc...
Un voisin nous a entendu. Une autre voisine est informée. Mes soeurs le sont aussi. Demain, ce sera la gendarmerie.
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plusjamaissoumise · 5 years
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Et tu ne dis rien
Tu grandis marquée par les disputes de tes parents, tes sœurs et toi, vous pensez que si vous restez ils vous verront et il n’arrivera rien de grave. Il ne lui fera pas de mal. Et vous restez là, à côté d’eux, en pleurant, en attendant que ça s’arrête, sœurs solidaires, sauveuses de leur mère.
Et puis, ta mère la ramène un peu, elle lui parle de ses tournées qu’il paie au bar alors qu’elle compte les centimes pour acheter à manger. Elle lui parle de l’heure à laquelle il rentre. Et lui, il l’envoie chier, il balance une assiette par terre. Et toi, tu as peur.
Alors, quand à 32 ans, tu vis ta première vraie relation de couple, tu te tais.
Tu ne veux pas de dispute. Tu encaisses, tu gardes en toi. Tu fais le dos rond, ça passera. Mais lui, il ne s’arrête pas.
“Tu es trop calme, pas assez fofolle, trop sérieuse, pas assez sexy, trop grosse, pas assez maquillée, trop solitaire, pas assez bandante. Tu chantes faux. Tu ne mets jamais de jupe, pas assez de talons, tes talons ne sont pas assez hauts. Va chez le coiffeur. Regarde-la, elle aussi elle est enceinte et pourtant elle est mince, elle, tu vois bien que c’est possible. Trop sensible, tu pleures tout le temps. Allez, rigole, c’est qu’une blague, t’as pas d’humour...”
Et toi, tu ne dis rien. Chut... pas de dispute.
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plusjamaissoumise · 5 years
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Pas de bisou bonne nuit
Pas de sexe, pas de tendresse.
Punie pour ne pas avoir envie. Mon désir, il s’en cogne. Je dois avoir envie quand il en a envie. Cette colère. 
Alors, la nuit, dans son lit, si on n’a pas baisé, je n’ai pas droit à un petit bisou pour se dire bonne nuit. Je ne le mérite pas ? Cherche la clé du désir de ta femme, tu seras exaucé. Attention, cette clé sera peut-être nouvelle à ton trousseau. Elle n’est pas toi, tu n’es pas elle. Cherche cette clé et garde-la précieusement.
Et toi, as-tu cherché ma clé ? L’as-tu trouvée ? Si tu l’as trouvée, tu n’as pas su t’en servir. A moins que tu n’aies juste pas voulu t’en servir...
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plusjamaissoumise · 5 years
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Au début
Une fille de 32 ans. Des échecs sentimentaux. Meetic etc. La peur de vieillir et finir seule. Une horloge biologique au tictac assourdissant.
Départ en vacances avec une copine pour exorciser la peine. Je t’ai rencontré. On s’est revu à Paris. Et tout a commencé.
TGV, quais de gare, arrivées émues, départs déchirants. Ce jingle SNCF qui ne te quitte plus. Tam tam talam. Skype, notre vie par procuration.
Et puis j’ai eu peur, je ne savais pas ce que je ressentais. Lui, il avait l’air de m’aimer. Un garçon gentil qui prendrait soin de moi. Pas habituée. Quelques rdv chez un psy et les doutes étaient partis.
Mais très vite, tu m’as reproché de ne pas te sauter dessus, de ne pas t’arracher tes vêtements. J’avais juste besoin de “te retrouver”, de te parler, de me reconnecter à la réalité. Juste besoin d’un peu de temps, d’un soir, d’une nuit, de la tendresse.
Tu n’as pas supporté.
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plusjamaissoumise · 5 years
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C’est bientôt fini
Dur de cohabiter en attendant la fin. Il est dans le salon, moi dans ma chambre. Je sais que, dans quelques minutes, il fermera la porte pour être “tranquille”. Ce bruit de la porte qui se ferme est le signal pour moi de sa trahison, qu’il renouvelle chaque nuit.
Nos fils dorment, dans leurs lits. D’un sommeil plus ou moins agité. “Les enfants savent tout” m’a dit la psy. On ne leur a rien dit. Ils savent.
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